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Intoxication des microbes

CHODAT, Fernand

CHODAT, Fernand. Intoxication des microbes. Comptes rendus des séances de la Section des sciences naturelles et mathématiques , 1946, no. 1, p. 17-20

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:97459

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Intoxication des microbes

oar F. CHODAT

Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Genève Séance du 28 mai 1946

Intoxiquer un microbe, c'est s'en débarrasser et s'il s'agit d'un élément pathogène, l'opération est utile. Le sujet que j'aborde dépasse en fait de beaucoup ce but pratique. Il englobe tous, les microorganismes, toutes les cellules et c'est, à ,rai dire, de l'intoxication cellulaire que j'ai à vous parler.

Si j'ai choisi lès microbes, c'est parce que je les connais mieux que d'autres germes et aussi parce que plusieurs d'entre eux sont accessibles à l'intoxication. Ce sont en particl,llier les bactéries du lait, germes très exigents au point de vue alimen­

taire et à cause de cela très sujets aux paralysies trophique'., qui vont nous ret!=nir.

Les biologistes ont abordé de maintes façons, pour tenter de la résoudre, l'éternelle question : qu'est-ce que la vie ? Je voudrais résumer l'un des points de vue modernes auquel se placent les biologistes pour examiner· l'immense hori­

zon de la vie. Ils cherchent ce qui la permet et ce qui l'em­

pêche. Rien de très nouveau, dira-t-on ! En se fondant sur la notion d'antagonisme, cette méthode qui fait appel à la connaissance des activateurs et des inhibiteurs, offre· des possibilités jusqu'à présent insoupçonnées. Par le nombre des

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objets biologiques auxquels il s'applique le procédé acquiert un caractère d'universalité. Ses résultats ? Eblouissants dans cl."rtains secteurs et, c'est ce qu'il y a d'important, prévisibles dans d'autres. Elle est à mon avis, pour nous biologistes, ce qu.: fut le fameux tableau de Mendelejeff dont les cases vides se c_omblèrent rigoureusement avec les progrès de la science.

La cellule vivante présente une série de fonctions que l'on distingue pour les besoins de la science, mais qui s'enche­

vètrent et se confondent presque dans la réalité : nutrition:

respiration, croissance, etc. Prenons l'une d'entre elles à titrf1 d'exemple et voyons-en les grandes lignes. L'assimilation d'un aliment nous apparaît comme une succession de métamorphoses de la substance initiale qui se divise en produits rejetés, brûlés, utilisés pour la construction cellulaire eu placés en réserve.

Les agents de ces transformations seront les ergones, terme très général englobant les ferments, les vitamines et les hor­

mones, bref toutes les molécules qui interviennent dans le tra­

vail cellulaire sans qu'on les retrouve, comme parties inté­

grantes et localisées, à un niveau quelconque de l'édifice final, pas plus qu'on ne retrouve la machine-outil de l'usinier dans la montre que vous vend l'horloger. Une petite exceptioi1 pourrait être faite pour les molécules nommées vitagènes qui sont à la fois outil et matériel de construction. Pour étudier l'intoxication cellulaire, phénomène pathologique dont les conséquences sont une perte partielle ou complète de la vita­

lité, choisissons une fonction aussi pure que possible, la glyco­

lyse ou destinée intracellulaire du sucre alimentaire ; nous la tenons pour un cas très particulier, bien que fort complexe en lui-même. Dans la longue chaîne des instruments qui façon­

nent le sucre dès son entrée dans la cellule, j'en choisirai trois, les mieux connus : l'énolase, la cozymase et la cocarboxylase, trois ergones dont l'intervention est obligatoire pour atteindre un certain but métabolique. Ces agents sont indispensables et en même temps des activateurs, car de leur force (concen­

tration) dépendra dans- une certaine mesure le rindement de cei::te entreprise. Pour la paralyser il suffit donc que j'atteigne l'une ou l'autre de ces ergones. Toute la manutention s'arrêtera à l'étape de l'ergone avariée ou définitivement compromise.

Je puis déjà bloquer l'énolase par le fluor, je devrais trouver

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.des agents sp�cifiques pour supprimer l'activité de la cozymase et de la cocarboxylase. Quels sont-ils ? Nous savons aujourd'hui que le cœur de chacun de ces instruments est fait d'une vita­

mine, le facteur PP pour la cozymase, la vitamine Bi pour la cocarboxylase. En visant ce ,point sensible, en arrêtant la pul­

sation de l'oxydo-réduction, nous immobiliserions toute la machine sans prendre la peine de la détruire dans son ensemble.

Il faut, en bref, trouver une ami vitamine PP et une. anti-B1.

Passons à un autre exemple pour élargir le problème : 12.

fonction respiratoire nous fait monter d'un degré dans l'échelle des complexités : elle comprend déjà plusieurs fonctions du type de celle de la glycolyse. La respiration nous offre un modèle du travail en chaîne des ergones. Du sucre-combus­

tible à l'oxygène qui le brûle en définitive, n9us observons une course d'estafettes où les ergones font office de coureurs.

Supprimer l'ut]. des intermédiaires, c'est interrompre le mou­

vement et supprimer la jonction possible des agents qui portent l'un au devant de l'autre le sucre et l'oxygène. Considérons ici encore avec attention les particularités chimiques de cha­

cune de ces ergones et, sur son modèle, forgeons une molécule antagoniste qui l'inhibera ; parmi les premiers transporteurs d'hydrogène, je discerne l'un des ferments flaviniqi.;es ; son cœur pulsant est la vitamine fü. Si je dispose d'une anti­

vitamine B2 je capture l'estafette et je suspends dans son ensem­

ble ie procès respiratoire, en principe tout au moins.

Considérons pour finir une fonction globale, la croissance,

· expression visible de toutes les autres. La croissance des plantes et des· animaux dépend, au premier chef, de la présence de ces ergones qui ont reçu le nom de facteurs de croissance : parmi eux, citons la biotine, l'acide pantothénique, l'acide para­

mino-benzoïque, tous instruments qui appartiennent au groupe des vitamines. Activateurs par excellence, mais fragiles aux.

chocs de divers projectiles spécifiques, les antivitamines. C'est

«Însi que, nous élevant des fonctions vitales les plus spécia­

lisées à la fonction totale de croissance, nous entrevoyons des moyens fins mais combien puissants d'enrayer cette machine admirable qu'est la cellule. Voies nouvelles de l'intoxication cellulaire et perspectives imprêssionnantes des moyens que

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demain mettra à la disposition des biologistes pour jugul1:r l'existence de la méchante cellule, fauteur d'infection· et, peut­

être aussi, fauteur de tumeurs malignes. Car, telle est présen­

tement mon espérance, c'est que cette méthode d'investigation est appelfe à conduire biologistes et médecins sur des voies nouvelles dans l'étude si difficile du cancer.

Le conférencier illustre sa conférence par un certain nom­

bre de graphiques et de formules ayant trait aux principales antivitamines. Il ajoute divers commentaires sur les principes qui conduisent à la synthèse de ces a·ntiergones spécifiques.

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