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ÉDITO. Notre foncier agricole est rare et précieux. Il convient de le protéger et de le développer. Lettre de l Industrie du Sucre de La Reunion

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La crise sanitaire sans précédent que nous traversons n’épargne aucun pays, aucune région, y compris La Réunion, ni aucun secteur d’activité. Il est prématuré de dresser un bilan de la crise mais il convient de souligner une nouvelle fois la solidité dont fait preuve le modèle agricole réunionnais.

L’industrie sucrière, pivot de ce modèle, a confirmé son rôle vital dans l’équilibre agricole et l’économie réunionnaise.

Grâce à une mobilisation sans précédent, nous avons pu préparer la campagne sucrière, assurer l’approvisionnement en sucre des consommateurs et de l’industrie agroalimentaire et ainsi assurer le bon fonctionnement de ce pilier de notre économie.

La crise a également ravivé plus globalement la question de l’autonomie alimentaire. Malgré cette période exceptionnelle, notre île n’a souffert d’aucune pénurie, ce qui démontre bien la solidité et la complémentarité des filières agricoles.

Les événements récents ont aussi montré à quel point le modèle Canne-Sucre-Rhum-Énergie demeure le pilier de notre île tant du point de vue social, environnemental, qu’économique.

Lettre de l’Industrie du Sucre de La Reunion

En garantissant aux planteurs de vendre toutes leurs cannes à sucre à un prix fixé à l’avance dans un contrat de long terme, nous leur assurons une stabilité de revenus, ce qui leur permet de consacrer une partie de leurs ressources au développement des autres filières agricoles (fruits, légumes, produits d’élevage). Cet équilibre vertueux, au service de tous les Réunionnais nous permet d’atteindre aujourd’hui près de 80 % d’autonomie alimentaire sur les produits agricoles frais avec seulement 4,8 hectares de surface agricole utilisée pour 100 habitants, contre 41,6 % pour la Métropole.

Un des enjeux clés de cet équilibre repose sur la gestion du foncier agricole et le maintien de la sole cannière indispensable à l’équilibre des outils de production. Sur un territoire insulaire comme celui de La Réunion, plus que jamais il est urgent de se doter d’une stratégie permettant de préserver le foncier et de l’optimiser en maintenant les grands équilibres entre nos filières agricoles, dans une perspective de long-terme.

Philippe Labro

Président du Syndicat du Sucre de La Réunion

Notre foncier agricole est rare et précieux.

Il convient de le protéger et de le développer.

SEPTEMBRE 2020 • #38

ÉDITO

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Nous le savons : c’est la géographie insulaire de notre île qui a façonné notre histoire et continuera à influencer le modèle économique réunionnais.

Territoire insulaire d’environ 2 500 km², à plus de 9 000 km de la métropole et du marché naturel européen dont elle fait partie, l’île a toujours dû s’adapter à de telles caractéristiques bien spécifiques.

Une question se pose, plus que toute autre : celle de l’aménagement du territoire réunionnais, enjeu socio-économique et politique majeur, d’autant que les espaces naturels (protégés, inaccessibles, inconstructibles…) représentent plus de 50 % de la surface de l’île. Indiscutablement et plus que jamais La Réunion est aujourd’hui confrontée à un défi immense : l’aménagement durable et responsable des activités humaines au regard du peu d’espace disponible. Des choix stratégiques sont à faire.

Plusieurs études – comme le Schéma d’Aménagement Régional (SAR1), approuvé en 2011 – soulignent l’importance des espaces agricoles et naturels dans le maintien des équilibres écologiques, sociaux et économiques de l’île.

Le CESER2 indique pour sa part, que « le foncier doit faire l’objet d’une attention spécifique afin que la moindre de ses parcelles soit utilisée dans un objectif de développement durable de notre île. » Dès lors, il est essentiel que « la terre et son affectation la plus judicieuse soit le fil rouge de tout projet d’aménagement. »

1SAR : Schéma d’Aménagement Régional (SAR) fixe les orientations fondamentales en matière d’aménage- ment du territoire et de protection de l’environnement. Spécificité des régions d’Outre-Mer, la loi n°84-747 du 2 août 1984 relative aux compétences des Régions des DOM leur confère des compétences particulières en matière de planification et d’aménagement du territoire.

2CESER : Conseil Economique, Social et Environnemental Régional.

Le foncier agricole à La Réunion : il faut faire face à l’exiguité

Les tendances démographiques récentes et les nouvelles projections de l’INSEE, montrent que le seuil d’un million d’habitants à La Réunion ne sera pas franchi avant 2040, voire 2050. Les besoins en logements, emplois, services et productions agricoles vont néanmoins continuer de croître. Et quand on parle besoins du territoire, on aborde le très délicat sujet de l’usage des terres. Comment empêcher la terre agricole de fondre au profit d’une urbanisation mal maîtrisée ?

UNE URBANISATION QUI DOIT RESPECTER LES BESOINS DE L’AGRICULTURE RÉUNIONNAISE

Sur notre territoire au foncier plus que limité, l’optimisation de nos centres urbains et donc des infrastructures (routes, eau, électricité...) est non seulement un défi social et environnemental mais également un enjeu de pérennité. Il est important d’inscrire la politique d’aménagement de l’île dans une vision durable de long-terme permettant de concilier l’amélioration du fonctionnement urbain et le développement du capital agricole.

Aujourd’hui la ville pourrait se construire sur la ville.

Répartition des terres réunionnaises et leur affectation

Canne : 22 700 ha* Élevage : 11 128 ha**

Maraîchage et cultures fruitières : 6 722 ha***

AGRICULTURE

Urbanisation : 29 795 ha 1/3 du territoire disponible pour les activités humaines

URBANISATION

42 % du territoire couvert par le cœur du Parc Naturel

Espaces naturels

ESPACES NATURELS

* Données 2016 co-construite CTICS-SSR-TOI-DAAF

** DAAF DE LA REUNION, déc. 2016

*** Commission de suivi du SAR, 2016

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La Réunion dispose de 4,8 hectares de surface agricole utilisée pour 100 habitants, quand la Martinique en compte 6,04, la Guadeloupe 13,06, la Guyane 8,54 et la France Métropolitaine 41,6.

La Réunion présente la valeur de production agricole la plus élevée de tous les Outre-mer : le taux de couverture de son marché intérieur en produits frais s’élève à environ 80 %.

Mais ces résultats, fruits d’une politique de dévelop- pement agricole fondée sur la complémentarité entre filières, pourraient être déstabilisés par la raréfaction du foncier agricole, qu’il convient plus que jamais de protéger et de développer, pour aujourd’hui, et pour les générations futures.

Les résultats de La Réunion sont exemplaires, à titre de comparaison la France métropolitaine répond par exemple à moins de 57 % de ses besoins en fruits et légumes frais consommés (source CSIF, d’après Interfel – données 2015 FranceAgriMer).

UTILISÉE PAR HABITANT...

Malgré cette contrainte majeure, l’agriculture réunionnaise affiche des belles performances, mais la pression sur les terres reste problématique.

FRANCE MÉTROPOLITAINE

41,6 ha

HABITANTS100

LA RÉUNION

4,8 ha LA MARTINIQUE

6,04 ha LA GUADELOUPE

13,6 ha

Surface agricole utilisée par territoire pour 100 habitants

71%

77%

100%

95%

100%

96%

100%

... ET LE MEILLEUR TAUX DE COUVERTURE DU MARCHÉ LOCAL EN PRODUITS FRAIS

Source : DAAF de La Réunion – Année 2019

Taux de couverture en produits frais par la production locale à La Réunion

71%

46%

Légumes 60%

Fruits Bœuf 100%

Cochon 96%

Volaille 100%

Lapin 65%

Lait

100%

Œufs

(4)

L’AUGMENTATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE LOCALE

EST DÉPENDANTE DU MAINTIEN DES ÉQUILIBRES DE LA FILIÈRE CANNE-SUCRE-RHUM-ÉNERGIE

Le modèle agricole réunionnais est fondé sur la complémentarité entre les filières avec pour socle une filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie résiliente, tournée à la fois vers le marché local et vers l’exportation. Elle permet ainsi de garantir une base solide de revenus à 2 750 exploitants canniers, dont les champs sont localisés tout autour de l’île sur une surface globale d’environ 22 700 hectares, soit 54 % de la surface agricole utile de l’île. Plus des 2/3 de ces agriculteurs tirent plus de la moitié de leurs revenus de la culture de la canne à sucre1.

L’augmentation de la production agricole locale est dépendante du maintien des équilibres de la filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie.

La canne à sucre, culture de « sécurité »

La canne à sucre apporte au planteur une sécurité de son revenu qui résulte de trois éléments :

• Dans le cadre de l’interprofession, les industriels garantissent aux planteurs l’écoulement de la totalité de leur production.

• Les industriels assurent également aux planteurs une garantie de prix sur le long terme sur toute la durée des Conventions Canne.

• Enfin, mieux que toute autre culture, la canne résiste aux aléas climatiques : un cyclone peut entraîner 15 à 20 % de récolte en moins, ce qui ne met pas en péril la survie de l’exploitation. A l’inverse le passage d’un cyclone sur une exploitation qui ne fait que du maraîchage détruit l’essentiel de la production et prive donc l’agriculteur de revenu.

Le pivot de la diversification

Fort de la sécurité apportée par la culture de la canne à sucre, un nombre important de planteurs canniers s’est lancé dans la diversification : fruits, légumes… Environ 10 % des surfaces exploitées par des agriculteurs qui cultivent de la canne à sucre à titre principal, sont ainsi consacrées à d’autres cultures de diversification. Par ailleurs 25 % des maraîchers réunionnais sont également producteurs

de cannes à sucre. La canne présente en outre une complémentarité écologique avec les cultures végétales.

En effet, cultivée en rotation sur des surfaces maraîchères, elle augmente le rendement des cultures alternatives en permettant l’assainissement et la régénération des sols.

La canne fournit enfin des produits, et des coproduits issus de son broyage, utiles aux autres productions végétales : paille de canne utilisée comme protection du sol en maraîchage et en arboriculture, écumes de sucreries et cendres de bagasse entrant dans la composition d’amendements ou de composts…

De fortes complémentarités avec les filières animales La filière Canne-Sucre et les filières animales sont complémentaires en termes d’occupation de l’espace : la première est implantée sur le littoral et sur les pentes à mi-hauteur jusqu’à 800 à 1 000 m d’altitude, la seconde occupe les hauts de l’île et les cirques.

La filière Canne-Sucre approvisionne les filières animales en alimentation pour le bétail ainsi qu’en fourrage et litières de qualité couvrant environ le tiers de leurs besoins. Les champs de canne à sucre constituent une zone indispensable pour l’épandage des effluents d’élevage (fumiers et lisiers). Par exemple, les effluents de volailles, devant faire l’objet d’un enfouissement, sont uniquement valorisables au moment de la replantation des cannes. La poursuite du développement des filières animales est donc structurellement liée au maintien et au développement des surfaces cannières.

1 Etude SAGIS – « Enquête Planteurs » Juin 2019

Le foncier agricole à La Réunion : un enjeu stratégique pour l’équilibre des filières

agricoles et la sécurité alimentaire

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Le foncier agricole à La Réunion : un enjeu stratégique pour l’équilibre des filières

agricoles et la sécurité alimentaire

Les prairies des Hauts protègent les forêts et la biodiversité des milieux naturels en limitant la propagation des espèces invasives

Distillerie Réserve naturelle

du littoral

Cœur de parc

Canne à sucre Paille de canne Effluents d’élevage Électricité

Mélasse CO2 Sucrerie

PÂTURA

GES DES HAUTS

MI-PENTE S ET B

AS

TE ET LIT TORAL La canne à sucre

empêche l’érosion des sols et protège le lagon

Les coupures d’urbanisation agricoles façonnent le paysage du littoral et des Bas

La canne à sucre protège la ville en participant à la gestion des risques naturels (inondations)

La valorisation des espaces par l’agriculture favorise la structuration et l’organisation urbaine (densification raisonnée, gestion des déplacements…)

La canne à sucre absorbe le CO2 du parc automobile

Organisation du territoire réunionnais

et complémentarité des filières

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Pouvez-vous nous présenter les missions de l’Armeflhor à La Réunion ?

L’Armeflhor est une association qui existe depuis 1992. Elle s’occupe des filières fruits, légumes, horticoles et récemment des plantes médicinales. Ses actions doivent permettre aux agriculteurs de trouver des solutions pour continuer à produire en intégrant deux contraintes  : la contrainte sanitaire (apparition de nouvelles maladies...) et la contrainte réglementaire (nouvelles normes…).

Quels sont pour vous les atouts de l’agriculture réunionnaise ?

Tout pousse ici, enfin beaucoup de choses ! Nous avons un très bon climat, de l’eau et des variations d’altitudes qui nous permettent de varier les cultures. De plus, l’agriculture dispose de soutiens importants en termes d’aides et d’outils, et la population a envie de manger local.

La crise que nous traversons montre justement toute la nécessité d’avoir une production agricole locale pérenne.

D’ailleurs, quels sont les principaux freins au déve loppement des filières fruits et légumes, horticoles à La Réunion ?

Le gros frein c’est l’import pas cher et facile.

On a aussi un manque de technicité. On le voit par exemple en matière de désherbage, avec le retrait de molécules : il faut une très bonne préparation des sols. L’accompagnement technique est donc primordial. Un autre gros frein, c’est la main-d’œuvre. Plus on va vers le maraîchage, plus on a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée. Malheureusement à La Réunion, les métiers de l’agriculture sont très peu reconnus.

De l’agriculteur à l’ouvrier jusqu’au technicien agricole, il y a une grosse difficulté à recruter par manque du profil correspondant au poste. C’est vraiment un défi pour demain.

S’agissant du foncier agricole, limité dans notre île, comment se positionnent les filières fruits et légumes, horticoles à La Réunion, en complémentarité ou en concurrence avec les autres filières ?

La canne permet la complémentarité des filières ! Il y a tellement de complémentarités entre canne et maraîchage que les deux ne peuvent pas s’opposer. En fonction des capacités en main-d’œuvre, en mécanisation, il est intéressant de mixer les cultures. C’est gagnant-gagnant pour tout le monde : ça améliore les revenus, les capacités de production et on a une belle complémentarité sanitaire, environnementale et économique. La canne sécurise les revenus et permet d’assainir les sols après 4 à 18 mois de maraîchage. En échange, le travail du sol et les amendements faits sur le maraîchage, profitent ensuite à la canne. On a aussi besoin des coupures qu’offrent la canne entre les cultures, pour avoir des barrages contre les insectes et contre les vents forts. Le mix des deux permet également de passer d’une main-d’œuvre saisonnière à pérenne.

Pensez-vous que d’autres synergies pourraient être développées ?

Je pense qu’il faut apprendre à travailler encore plus ensemble. En termes de synergies (canne/

maraîchage) les techniciens des différentes filières travaillent déjà ensemble. Comme nous l’avons vu, des synergies existent et d’autres seraient à créer au niveau des inter-rangs ou peut-être plus sur la rotation des cultures, sur les travaux des sols, les améliorations foncières, la mécanisation... Cela permettrait de gagner en productivité, en création d’emplois mais aussi de mieux répondre aux besoins de la population.

L’agriculture réunionnaise gagnerait aussi en image parce qu’on montrerait une agriculture encore plus diversifiée et complémentaire, sans opposition. Ça serait donc un gain économique, sociologique et environnemental, durable.

- Président de l’Armeflhor Réunion

Alain DAMBREVILLE

ENTRETIEN

Il y a tellement de complémentarités entre canne et maraîchage

que les deux ne peuvent pas s’opposer.

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ALIMENTAIRE LOCALE EN PRODUITS FRAIS EST ÉQUIVALENT À LA MOITIÉ DES SURFACES ACTUELLEMENT EN FRICHES

« Nous devons créer les conditions d’une sécurité alimentaire pour réduire la dépendance alimentaire (de La Réunion) ». Le Président de la République, Emmanuel Macron, l’a rappelé lors de sa venue sur l’île en octobre 2019.

L’évaluation de la capacité de production du territoire pour améliorer le taux de couverture en produits locaux frais a fait l’objet de nombreuses études.

Dans un rapport de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, publié en 2017, la Chambre d’Agriculture évaluait à environ 4 500 hectares le foncier complémentaire nécessaire à terme, en élevage et en maraîchage1, soit la moitié des surfaces en friche de La Réunion. Cela tient compte, bien entendu, de l’impossibilité pour notre île de produire des cultures incompatibles avec notre climat (pommes, riz, soja, blé…) ou avec la taille de notre territoire.

Lors du salon de l’agriculture de 2019, l’ODEADOM (Office de Développement de l’Économie Agricole d’Outre-Mer) a également présenté un rapport détaillé sur les conditions pour améliorer la couverture des besoins alimentaires dans les départements d’Outre-mer. Il en ressort que viser « l’autosuffisance en productions animales (en particulier en ce qui concerne les bovins et autres gros ruminants) dans les territoires ultramarins demanderait 200 à 360 % de la surface agricole utile totale des DOM ».

Ce « n’est pas réaliste » à la fois pour des raisons de surfaces disponibles mais aussi de climat.

Côté végétal, l’objectif d’autosuffisance en fruits et légumes cultivables à La Réunion est réalisable.

Selon l’ODEADOM, les évaluations réalisées des besoins par culture représentent une surface agricole supplémentaire de 4 200 hectares.

IL FAUT PRÉSERVER LA SURFACE AGRICOLE UTILE

ET RECONQUÉRIR 4 000 HECTARES DE FRICHES D’ICI 2030

Rien d’insurmontable car ce foncier existe ! Ces 4 000 hectares correspondent à la moitié des réserves en friches de La Réunion.

Préserver le foncier agricole est le seul moyen de continuer à améliorer notre capacité à produire frais et local sur des produits insulaires.

Force est alors de constater qu’aucun conflit d’usage des sols agricoles n’est techniquement justifiable à La Réunion d’autant que le potentiel de friches est suffisant.

1 Rapport d’information produit au nom de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, titre « Conflits d’usage en Outre-mer - un foncier disponible rare et sous tension », déposé le 6 juillet 2017 (Rapport d’information n° 616 (2016-2017)

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Lettre de l’Industrie du Sucre de La Reunion

Directeur de la publication : Philippe Labro Réalisation : Kayamb Communication Photos : Syndicat du Sucre

À La Réunion, notre intelligence collective doit nous conduire à optimiser notre foncier tout en préservant nos équilibres et à faire émerger de plus en plus de projets complémentaires permettant de conjuguer les atouts de chaque secteur au service de La Réunion et de ses habitants.

L’industrie sucrière a toujours inscrit ses réflexions dans une vision à long terme pour le

développement de La Réunion. Soutenant le choix d’un modèle créateur d’emplois et de valeur, elle travaille aujourd’hui à l’optimisation écologique des ressources, à la complémentarité des cycles de cultures, au développement des liens avec les différentes filières végétales et animales.

« Produire l’avenir de La Réunion » est au cœur de nos priorités, pour aujourd’hui et pour les générations futures.

L’avenir de La Réunion au cœur des priorités de la filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie

SEPTEMBRE 2020 • #38

L’ÉQUILIBRE DES SUCRERIES ET DONC LA PÉRENNITÉ DE LA FILIÈRE PASSENT PAR LA PRÉSERVATION DE LA SURFACE CULTIVÉE EN CANNE À SUCRE

La filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie est la plus importante filière agro-industrielle de La Réunion.

100 % de la matière première agricole est transformée localement. Reconnue pour son savoir-faire, La Réunion est le premier producteur européen de sucre de canne, principal poste d’exportation de l’île.

Le sucre approvisionne également le marché local.

Avec le rhum, le sucre représente 70 % des produits réunionnais exportés.

Contrairement à ce qu’il se passe en Europe, la fermeture d’une sucrerie à La Réunion est impossible.

L’industrie sucrière s’appuie sur deux sucreries, géographiquement localisées à l’opposé l’une de l’autre.

Chaque usine est centrée au cœur d’un bassin cannier spécifique et l’importance des coûts de transport empêche d’envisager un transfert de cannes d’un bassin vers l’autre.

De plus, la fermeture de l’une des deux sucreries ne constituerait pas une solution économiquement pertinente car les frais fixes communs aux deux usines devraient alors être amortis sur la production d’une seule sucrerie, soit une production de sucre divisée par deux, ce qui accroîtrait fortement le coût de revient.

Comme l’a dit le Ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, lors de sa récente visite, la présence d’outils industriels conséquents est une chance pour les agriculteurs de La Réunion.

Ici comme ailleurs, la canne et le sucre sont liés : pas de sucre sans canne et pas de canne sans sucre.

Or l’équilibre des sucreries qui assurent l’équilibre des revenus des planteurs nécessite un tonnage permettant d’atteindre un point mort. Ainsi le niveau de production de cannes à sucre et par conséquent la surface cultivée sont des paramètres essentiels de la pérennité de la filière.

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