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FLUCTUATIONS POUR DES ÉQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES

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Can. J. Math.Vol. 43 (5), 1991 pp. 975-984

FLUCTUATIONS POUR DES

ÉQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES

RENÉ FERLAND

1. Introduction. Kac [22] a montré, pour sa caricature d'un gaz de Boltzmann, que la solution de l'équation de Boltzmann généralisée correspondante peut être obtenue comme limite d'une suite de lois empiriques induites par des processus markoviens {Xn}nc^2. Pour un entier n donné, le processus (^(OWo décrit le comportement d'un gaz à n molécules où des collisions binaires ont lieu à des instants imprévisibles. Ce pro- cessus est gouverné par un générateur Gn qui est défini à l'aide de l'opérateur de collision apparaissant dans la version de Kac de l'équation de Boltzmann.

Le problème des fluctuations consiste à décrire comment ces lois empiriques fluctuent autour de leur limite. Kac [23,28] a posé ce problème pour sa caricature et c'est Tanaka [35] et Uchiyama [38] qui en ont fait un traitement rigoureux. Nous nous pro- posons dans cet article de mener à bien une étude analogue pour des équations de Boltz- mann généralisées scalaires [1,19,41].

2. Équations de Boltzmann scalaires. Etant données une probabilité de transition Q sur R+ x R+ x #(R+) et /x une probabilité sur R+, on appelle équation de Boltzmann scalaire associée à Q avec donnée initiale /x, l'équation différentielle suivante:

d I r°° \

(2 i) Jt^

u(t)

'^

=

\

u

®®

u

®>Jo U(*)-^(*)}2(*>y;*))

w(0) = /x

où ( u(t), <t> ) désigne l'intégrale de la fonction continue bornée <j> par rapport à la prob- abilité u(t). Une telle équation décrit typiquement l'évolution temporelle de la loi de l'énergie d'une particule dans un bain de particules du même type [1]. A ce titre, on suppose (comme le fait Hoare [19]) que a) Q(x,y; [0,JC + y]) = 1 et b) Q(x,y;B) =

<2(y, x; T~l(B)) où Txy(s) = x + y — s ce qui correspond à une propriété de conservation microlocale de l'énergie.

Les équations de Boltzmann scalaires ont évidemment des applications en physique statistique et en chimie physique mais on les rencontre aussi en génétique, en dynamique des populations et en économie. Elles sont présentes dans la littérature physique [3,4, 6, 7, 8, 9, 32, 33, 37,41] et statistique [24, 25, 29, 30, 31].

Received by the editors March 5, 1990; revised: June 4, 1990 .

© Canadian Mathematical Society 1991.

975

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3. Description du problème des fluctuations. On considère, pour chaque n > 2, un processus (X"(ï))r>o à valeurs dans R" qui est markovien et dont le générateur Gn agit sur les fonctions continues bornées de n variables de la façon suivante :

Gn(j>(xu...,xn) = - Y, (QlJ(t> -</>)Oi,...,*«)

n l<i<j<n

OU roo

QlJ(j>(xu. •. ,x„) = Jo (t>lJ(xu • • • ,xn)Q(xi9Xj;ds)

et </> l*i est la fonction obtenue en remplaçant la i-ième variable de <j> par s et lay-ième par

Xi + Xj — S.

Le processus (Xn(0)r>0 décrit l'évolution des énergies d'un système de n particules. Il s'agit d'un processus de sauts purs où chaque saut correspond à une "collision" entre deux particules au cours de laquelle a lieu un échange d'énergie gouverné par la probabilité de transition Q.

On peut supposer, sans perte de généralité, que tous ces processus sont définis sur un même espace de probabilité (Q,, f, P) et que les trajectoires de X" sont dans 2)(R+, R+) l'espace des fonctions de R+ dans R + qui sont continues à droite et pourvues de limites à gauche. On note un(t) la loi de X"(0 et on fait l'hypothèse que un(0) est symétrique en ce sens que

L „ FI <£/(*/•) M*(°; dxu...9 dxn) = / n <t>j(xa(j)) «n(0; dxu..., dxn) quelque soient les fonctions continues bornées <j>j et la permutation o des entiers 1 jusqu'à n.

La loi empirique de X" au temps t est par définition

n i=\

Comme corollaire d'un résultat très général de Tanaka [34], on sait que si afi converge en loi vers \i quand n f oo alors a/1 converge en loi vers u(t) pour tout t > 0 avec (w(0)r>o la solution de (2.1). C'est la soit-disantepropagation du chaos [22,34] et dans ce con- texte (w(f)) porte souvent le nom de limite de McKean-Vlasov [5,17]. Ce résultat est une sorte de loi faible des grands nombres la quelle constitue une approximation du pre- mier ordre dans la théorie des probabilités. L'approximation du second ordre correspond au théorème de la limite centrale et suggère que les fluctuations rtf — ^{ct? — M(0) devraient également converger en loi.

Pour la caricature de Kac, le problème a été résolu complètement par Uchiyama [38]

et nous allons montrer que l'approche adoptée par ce dernier s'applique avec succès aux cas des équations de Boltzmann scalaires lorsque la probabilité de transition Q s'écrit sous forme intégrale:

Q{x,y\B) = J^ J XB(z\x + Z2y)v(dzudz2)

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ÉQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES 9 7 7

avec v une probabilité sur [0,1] x [0,1] (\B est la fonction indicatrice de B). Pour des raisons techniques, on fait de plus l'hypothèse suivante sur v :

i/({0} X [ 0 , 1 ] ) = I / ( { 1 } x [ 0 , l ] ) = 0.

REMARQUE 1. La version continue des modèles p — q de Futcher et Hoare [16]

fournissent des exemples de probabilités de transition qui s'écrivent sous forme intégrale.

REMARQUE 2. Rappelons que l'équation de Boltzmann pour la caricature de Kac concerne l'évolution de la vitesse d'une particule et non celle de son énergie. Mais il est possible (voir [12]) d'écrire une équation différentielle du type (2.1) pour la loi de l'énergie en prenant comme cas particulier de probabilité de transition Q:

1 rx+y 1

Q(x,y;B) = - / -rpr. ~nXB(s)ds.

7T Jo sl'2(x + y- s)1/2

Cette probabilité de transition s'écrit sous forme intégrale en prenant pour v une loi Beta(^, \) concentrée sur la diagonale de [0,1] x [0,1].

REMARQUE 3. A la section précédente nous avons supposer que Q(xy y; B) = Q(y, JC;

r^1 (F)). Mais si en plus, Q s'écrit sous forme intégrale, la probabilité v doit nécessaire- ment satisfaire la relation

v(dzudz2) = v(d{\ - z i ) , J ( l -zi)).

Nous utiliserons tacitement cette égalité par la suite.

NOTATIONS. Dans toute la suite nous posons XA (X) = elXx et nous dénotons par S l'ensemble des fonctions (réelles) lisses à décroissance rapide.

Dans cet article, nous étudions la convergence en loi des processus de fluctuations W)r>o et sous les hypothèses (Hl) et (H2) ci-dessous, nous démontrons que les prob- abilités induites par ces processus, sur un espace adéquat de trajectoires, convergent étroitement. Notre démarche est analogue à celle de Uchiyama [38]. Il s'agit d'abord d'obtenir la compacité relative de la suite des lois induites par {T]n}^2 grâce à l'hypo- thèse

(Hl) // existe 7 > 0 tel que sup„ supAeR{E[|(rçg,XA) |2](1 + I ^ | ) "2 7} < °o Ensuite on caractérise les points limites de la suite par un problème de martingale et afin de montrer que celui-ci est bien posé on utilise l'hypothèse (H2) suivante :

(H2) La suite (f]Q,<t>) converge en loi quelque soit la fonction </> G S

Ainsi il n'y a qu'un point limite vers lequel la suite des lois doit nécessairement con- verger.

REMARQUE. Les hypothèses (Hl) et (H2) concernent la loi de rj^ laquelle dépend en fait de la loi wn(0) de X"(0). Bien sûr, il existe des suites { wn(0)}n°^2 Qui satisfont (Hl) et (H2). Le cas un(0) — /i®n (où \i a un deuxième moment fini) en fournit des exemples.

(4)

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4. Inégalités préliminaires. Le propos de cette section est de démontrer le Lemme 4.1 ci-dessous qui est le résultat crucial sur lequel s'articule tout ce qui suit. Introduisons quelques notations. Pour <j> G G(R+) et 0 < z\,zi < 1» notons eZl,Z2(f> la fonction de deux variables définie par

eZuZ2<f>(x,y) = <j>(zix + z2y) + <i>((\ - z i ) x + (l -z2)y) -<t>(x) -<t>iy) et posons nZl,Z2(j>(x) = eZuZ2(j>(x,x). Pour k — 1,2 nous définissons

A ^ ( ^ y ) = JolfQl{ez^$(x,y)}kv(dzudz2)

et r*</> (x) = Ak<t> (x, x). Nous aurons aussi besoin des deux variables aléatoires suivantes :

^B( ^ ) = ( < ® i i ( 0 , A1^ ) + ^ { ( < ® T y ^ A i ^ ) - ( < , r1^ ) } et

a

n

(</>)=^{«®<A

2

0>-i(<,r

2

^)}.

REMARQUE. Les variables J3f (c/> ) et Q,n(</> ) apparaissent dans l'écriture des générat- eurs infinitésimaux du processus (rj?)t>o et peuvent être utilisées formellement (comme le fait Uchiyama [38]) pour décrire les générateurs du processus limite des fluctuations.

LEMME 4.1. Supposons que (H 1 ) soit vraie, alors il existe une fonction non décroiss- ante Kt telle que pour tout t > 0 :

supsup{E[|(^,XA)|2](l + | A | r2 7} < / i :r.

n A€R

DÉMONSTRATION. Quelque soit <f> G G ( R ) définissons les processus Mt = (r]?,cf>)-jfe($)ds

S

t

= M?-£(Z

n

(<t>)ds.

Alors

E [ | ( 0 ) |2] = E [ ( M , + £j^(<j>)dS)2]

<2E[M2] + 2 E [ ( /o' ^ ( < / » ) ^ )2]

= 2E[St] + 2 E [ /Q' (Zn(<j>)ds] + 2 E [ ( J T ' J%(<t>)ds) Puisque (*7,")(>o est markovien, (5,),>o est une martingale [10,38] et on a que

E[S,] = E[S0] = E[M2] = E [ | ( ^ , ^ ) |2] .

2 i

(5)

EQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES 979 De plus, par l'inégalité de Holder, on voit que

\2

E

(ffoWds) ] <2t£E[(j%(<t>)f}ds.

Finalement, (eZuZ2<j>)2 étant borné supérieurement par 16||</> ||^ on peut majorer Q /1^ ) par 81| <j> WIQ. En conséquence, on a que

(4.1) E [ | (J y, " ^ ) |2] < 2 E [ | (%" ^ ) |2] + 1 6 | | ^ | | ^ + 2 f j r ' E [ ( ^ ' ( ^ ) )2] ^ . En appliquant (4.1) à la partie réelle et la partie imaginaire de %A et en observant que

^f(</> ) est linéaire en <j> on voit que E [ | < 7 ^ X A > |2] < 2 E [ | < ^ ^ ^

Posons yO) = supAGR{E[|(r/rn,XA)|2](l + |A|) 2 7} et admettons pour le moment qu'on dispose de la majoration suivante :

(4.2) S UP{ E [ ( ^ ( X A ) )2] ( 1 + | A | ) -2 7} < ( 2 - 32 + 1 6 ) / ( * ) + -

AeR "

alors

f(t) < 32t + 2 / ( 0 ) + 2f ['{(2 • 32 + 16)/(s) + — } ds

< lit + 32^ + 2 / ( 0 ) + 68*^'yn(s)ds.

Le lemme de Gronwall montre alors que fit) < ( 2 / ( 0 ) + 32t + 32^) exp(68r2) ce qui mène à la conclusion cherchée. Il suffit donc de prouver (4.2). De la définition de %!}(<$> ) on trouve que E I Y J ^ X A )) 1 est bornée par

2E[|(^®"(0,AiXA)|2]+iE[|(r,,"®7? (".A1XA>|2] + i E [ | « , rl XA > |2] . Cherchons à majorer chaque terme. Considérons d'abord le deuxième. Puisque (r/f, 1)

= 0 il vient que | ( r/" <8> rç", eZx ,Z2 \x ) \2 est majoré par

2|(r/r,XAz1)(r/r,XAz2)|2 + 2|(r/r,XA(i-zi))(ryr,XA(i-z2))|2

et comme | ( 77", XA ) | < 2^/n on a

| ( 7?r ® »? r n,£^2X A ) |2< 8 n | ( ^ , X AZ l) |2 + 8n!«,XA(i-.Zl))|2- Cela entraine que pour tout 0 <z\,Z2 = 1 et À G R on a

E[|<rç,®<,XA)|2](l + | A | r2 7< 1 6 » / ( 0 et par suite

^[Ktfstf.AjXA^a + iAir

27

< 16/w.

(6)

980 RENE FERLAND

Pour le premier terme on a

K<®M(0,£ Z"aXA)|2<3{KT/ r",XAzl)|2 + | « , X A ( l -Z, , ) |2 + l ( ^ X A ) |2} qui entraine

E [ | < < 0M( O , ^ 'Z 2X A ) |2] ( 1 + | A | ) -2 7< 3 V ( O

et donc

2E[|(r/f0W(O,AiXA)|2](l + | A | r2 7< 2 - 3 V ( O . Finalement, pour le troisième, l'inégalité | ( a/\ 7rZuZ2\x ) |2 < 16 implique

- E ^ a / M ^ H a + lAlr

27

^/*.

En combinant ces trois majorations, on obtient (4.2). • On sait que toute fonction </> G 5 peut s'écrire à l'aide de sa transformée de Fourier

</> par la formule :

/

oo ^ Xx(x)<t>(\)d\.

-oo

Associons à cette transformée, la norme |(/>|7 := 1 ^ ( 1 + |À|)7|</>(À)| dX. En utili- sant le Lemme 4.1 et sa démonstration on peut, sous la même hypothèse, démontrer les inégalités supplémentaires suivantes qui sont valables quelque soit </> G S-

(4.3) supE[ sup \(^9</>)\2]<CT\$\^

n 0<t<T

(4.4) supE[ sup | ( r /r n0 ^ , A K / > ) | ] < C r | ^ | 2 7 ;

n 0<t<T

(4.5) supEf sup K ^ ® 11(0,^^)11 < Cr| 0 |7;

n 0<t<T

(4.6) s u p ^ E [ | ( r // n0 r / f , A2( / > ) | ] < Cr| ^ |2, 0 < t < T, (4.7) sup E[| ( t/," <g> u(t), h2<t> ) | ] < Cr| $ |72, 0 < t < T.

n

Dans ces inégalités, Cj désigne une constante qui ne dépend que de T > 0. On pourra consulter Uchiyama [38] ou Ferland [12] pour le détail des démonstrations.

5. Convergence des processus de fluctuations. Pour étudier la convergence en loi des processus de fluctuations, il est nécessaire de regarder 77" comme une distribution (réelle) tempérée car la limite en loi de {r)n}%L2 a Po u r e sPa c e des états, non pas les mesures signées et bornées, mais plutôt un sous-espace hilbertien de S' [35,38]. Afin de décrire ce sous-espace, introduisons les fonctions d'Hermite:

hk(x) = (-\)k{^2kk\rxl2eêl2—re-x\ k>0.

dxr

(7)

EQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES 981 Il est bien connu que ces fonctions sont dans S- Pour/? > 0 on définit

S'p=\NeS'\Y: \N(hù\2(2k + l)-2" < oo).

k>0

On voit sans peine que Sp est un sous-espace de S et que

|yV(^)r(2A:+ir^j

yk>0

est une norme hilbertienne sur Sp. Lorsque l'ensemble des mesures signées bornées est muni de la topologie étroite, l'application

1 n

est continue et puisque t *—> u(t) est continue en t cela implique que (rj?)t>o est un proces- sus à valeurs mesures dont les trajectoires sont continues à droite et pourvues de limites à gauche. Mais les mesures signées se plongent continûment dans S' si ce dernier est muni de sa topologie faible. Les trajectoires de (rj?)t>o peuvent donc être vues comme des éléments de *D(R+,S'). Cependant, on sait que [18]

2 \ i / 2

I N | o o < ( ^ ) (24+1)1/*

de sorte que pour/? > 3/4, la fluctuation 77" est dans S'p. En fait, si (Hl) est satisfaite, il est possible de choisir p assez grand pour que les trajectoires de (ji?)t>o soient dans (D(R+,Sp) et que la suite des probabilités induites par les processus de fluctuations sur cet espace soit relativement compacte.

Pour le besoin des énoncés qui vont suivre, introduisons à nouveau quelques notations.

On désigne par % la tribu sur (D(R+,S') engendrée par les applications N »—• (Ns, (j> ) pour 0 < s < t, (j) eS&Ne £>(R+,5')- On note 7 la tribu engendrée par Ur>o 7t et par Pn la probabilité induite par (rj^)t>o sur (£>(R+,5'X 7\ Par ailleurs, 2)(R+,5p est muni de la topologie de Skorohod associée à la norme || • ||^. Bien sûr, C(R+,S'P) est le sous-espace de (D(R+,SP) composé des fonctions continues de R+ dans 5^. Pour simplifier l'écriture, la trace de la tribu f (ou %) sur ces espaces sera désignée par le même symbole.

Nous pouvons maintenant énoncer les principaux résultats de cet article. Nous en om- mettons les démonstrations car en examinant soigneusement le travail de Uchiyama [38]

on se rend compte que, une fois obtenues les estimations (4.3) à (4.7), les démonstrations subséquentes de Uchiyama peuvent être essentiellement reprise pas à pas en modifiant de façon évidente l'écriture pour la probabilité de transition Q. Le premier théorème donne la compacité relative de { Pn},^- ^a démonstration repose sur un critère de tension (voir Holley et Stroock [18], Fernique [13] et Jakubowski [21]) et les inégalités (4.3), (4.4) et (4.5).

(8)

982 RENE FERLAND

THÉORÈME 5.1. Supposons que (Hl) soit vraie et que p > (3 + 27)/ 4. Les proba- bilités Pn sont alors concentrées sur 2)(R+, 5 p . Déplus, la suite de leur restriction à cet espace est tendue et tout point limite est concentré sur (T(R+, Sfp).

Le théorème suivant montre que tout point limite de {Pn}n°^2 e s t solution d'un problème de martingale. Notons Nt : £>(R+,5') —• SL la fonction projection en t. Pour

<t> G S définissons sur £>(R+,Sp) une variable aléatoire At{<j>) égale à (Nt<8> u(t), Ai</> ) lorsque Af, est une mesure signée bornée et égale à zéro sinon. Finalement posons Qt(<f> ) =

\(u(t)®u{t),K2<t>).

THÉORÈME 5.2. Supposons que (H 1 ) soit vraie. Alors tout point limite P de { P„ }n°?2

est une solution du problème de martingale suivant :

{

Quelques soient/ G CC°°(R) et <f> G 5,

^ = / ( < M , 0 > ) - J i { AJ( 0 ) r ( < ^ ^ > ) + ^ G 5 ( ^ r,( < ^ 0 > ) } * est une (P, ^>)-martingale.

De plus, pour toute fonction (j> € S etT > 0 :

(5.2) sup E [ | ( M , < / > ) | ] < Cr| 0 |7

0<K7

OM E désigne l'espérance relativement à P.

REMARQUE. La définition de Ar(</>) fait de (A,(</>)),>o un processus progressive- ment mesurable. La fonction t i—• A,(c/>) est donc mesurable mais rien n'assure que )As((t))f,((NS9(j)))ds existe. Si A,((/>) n'est pas intégrable sur [0,f], on convient que l'intégrale précédente est égale à zéro.

Pour prouver le Théorème 5.2 on procède essentiellement comme suit. On écrit H?^

comme somme d'une martingale construite avec les générateurs de (r]?)t>o et d'un "reste"

Rn. On passe ensuite à la limite et on se sert des inégalités (4.3) à (4.7) pour à la fois préserver la propriété des martingales et contrôler/?n. Pour obtenir la convergence étroite de { R } ^2 s u r ®(^+» Sp) il n e r e s t e Pm s <lu'à montrer que le problème des martingales est bien posé. On utilisera à cette fin le Théorème 5.5 dont la démonstration utilise un lemme au sujet des fonctionnelles (Wt)t>o définies sur C(R+,SP) par

Wt(<j>)=(Nt-N(h<t>) -j\s(<f>)ds.

LEMME 5.3. Soit p > (3 + 2 7 ) / 4 et P une probabilité sur C(R+,5p satisfaisant (5.1) et (5.2). Alors (Wt)t>o jouit des propriétés suivantes.

a) Quelque soit <f> E S, \Wt((f) )J est J-t-adaptée et ses trajectoires sont continues P -presque sûrement.

b) Quelque soit <j> G S, Wo(</> ) = 0 et

E[exp{iWt(<t>) \fs}) = ^V\iWs(<j>)-^fsQr(<t>)dr\ P - p . s . c) Quelques soient <f),ip G S et a,b G R

Wt(a<t> +b\l>) = aWt(<l>) + bWt(\l)) Vf > 0 , P - p . s .

Pour des résultats connexes, on pourra consulter Fernique [13,14].

(9)

EQUATIONS DE BOLTZMANN SCALAIRES 983 THÉORÈME5.4. Soitp > (3+27)/4. Toute probabilité P sur C(R+,Sp) satisfaisant (5.1) et (5.2) est uniquement déterminée par sa restriction sur %.

Le rôle de l'hypothèse (H2) est maintenant clair. Elle assure que tous les points limites de { Pn}n°?2 o n t la même restriction sur %. On a donc le théorème final suivant.

THÉORÈME 5.5. Supposons que (Hl) et (H2) soient vraies et que p > (3 + 27)/4.

Alors les probabilités Prt convergent étroitement vers une probabilité P concentrée sur C(R+, Sp), satisfaisant {5.2) et qui est Tunique solution du problème de martingale (5.1).

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Université du Québec à Montréal Montréal, Québec

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