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Connaissances, comportements et attitudes des jeunes envers la contraception

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Connaissances, comportements et attitudes des jeunes envers la contraception

DESRICHARD, Olivier & Préfecture de la Savoie, Mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité, Direction départementale des affaires sociales et sanitaires

DESRICHARD, Olivier & Préfecture de la Savoie, Mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité, Direction départementale des affaires sociales et sanitaires.

Connaissances, comportements et attitudes des jeunes envers la contraception. Chambéry : Préfecture de la Savoie, Mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité, Direction départementale des affaires sociales et sanitaires, 2002, 45 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:21526

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CONNAISSANCES, COMPORTEMENTS ET ATTITUDES DES JEUNES ENVERS LA

CONTRACEPTION

- Rapport remis le 13 décembre 2002 -

Olivier Desrichard

Laboratoire de psychologie sociale Grenoble-Chambéry EA600

Université de Savoie

Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de Rhône-Alpes

- SOMMAIRE-

Préfecture de la Savoie Mission Départementale

aux Droits des Femmes et à l’Egalité Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

Caisse Primaire d’Assurance Maladie

(3)

2

PARTENAIRES _________________________________________________________________________ 3 INTRODUCTION________________________________________________________________________ 6 LE QUESTIONNAIRE. _____________________________________________________________________ 7 BASES THEORIQUES. _____________________________________________________________________ 8 METHODOLOGIE DE CONSTRUCTION ET DE PASSATION DU QUESTIONNAIRE___________________________ 8 L’ECHANTILLON. _______________________________________________________________________ 9 FORME ET DISPONIBILITE DE LA BASE DES DONNEES. ___________________________________________ 11 SECTION 1 : CONNAISSANCES _________________________________________________________ 12 LES MOYENS DE CONTRACEPTION CONNUS. __________________________________________________ 12 SCORE AU QCM._______________________________________________________________________ 13 SECTION 2 : PRATIQUES _______________________________________________________________ 15 FREQUENCE ET TYPES DE RELATIONS._______________________________________________________ 15 MOYENS DE CONTRACEPTION UTILISES______________________________________________________ 16 PRISE DE RISQUE_______________________________________________________________________ 17 SECTION 3 : ATTITUDE ________________________________________________________________ 21 PERCEPTION DU RISQUE DETRE CONFRONTE A UNE GROSSESSES NON DESIREE _______________________ 21 PERCEPTION DE QUATRE MOYENS DE CONTRACEPTIONS. ________________________________________ 23 PERCEPTION DE LEFFICACITE DES QUATRE MOYENS DE CONTRACEPTIONS. __________________________ 26 CONCLUSION : REPÈRES POUR AGIR __________________________________________________ 28 UNE POPULATION DE PRENEURS DE RISQUE. __________________________________________________ 28 UN REJET DE LA CONTRACEPTION DURGENCE.________________________________________________ 28 L’ASYMETRIE SOI-AUTRUI. _______________________________________________________________ 29 LA PLACE DES GARÇONS. ________________________________________________________________ 29

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3

Partenaires

STRUCTURES PARTICIPANT AUX REUNIONS CONTRACEPTION/IVG ORGANISEES PAR LA MISSON AU DROITS DES FEMMES ET À L’EGALITE (PREFECTURE DE SAVOIE)

- ADESS de la Savoie

- ADSSEA : Centre La Cordée

- APEI : Association des Parents d’Enfants Inadaptés de Chambéry

- Service de promotion de la santé en faveur des élèves (inspection académique) - La Direction des Affaires Sanitaires et Sociales

- EMIPS : Equipe Mobile d’Information et de Prévention du SIDA (et sexualité) - Lycée Agricole de la Motte Servolex

- Conseil Départemental des Parents d’Elèves des Ecoles Laïques - Résidence Sociale Escoffier à Chambéry

- Association Couple et Famille de Savoie

- Foyer des Jeunes Travailleurs « La Clairière » au Biollay

- Association CIRAS (centre d’information et de réflexion sur l’amour et la sexualité) - Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles

- Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la Savoie - Mutualité de la Savoie

- Association CLER

- Service Universitaire de médecine préventive et promotion de la santé (Université de Savoie)

- Missions Locales Jeunes de Chambéry et d’Aix les Bains - Centre de planification de la direction de la vie sociale - Institut National des jeunes sourds de Cognin

- ADDCAES

- UDAF de la Savoie

- Fédération des conseils de parents d’élèves

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4 Institutions où s’est déroulée l’étude :

Lycée Marlioz (Aix les Bains) Lycée Jean Moulins (Albertville) Lycée Technique (Ugine)

Lycée Technique Monge (Chambéry)

Lycée professionnel Le Nivollet (La Ravoire) Lycée professionnel (Moutiers)

Lycée Agricole de Savoie (La Motte Servolex) Lycée Louis Armand (Chambéry)

Avenir Jeunes – Permanence Accueil Information Orientation Mission locale jeunes (Chambéry)

Mission locale jeunes (Albertville) Université de Savoie

(6)

5

Partenaires :

Responsable de l’étude : O. Desrichard, LPS, Université de Savoie.

Responsable du comité de pilotage : L. Bollon, Préfecture de Savoie.

Coordination Lycées : F. Warenghem ; Service de promotion de la santé en faveur des élèves (inspection académique)

.Coordination Université de Savoie : J. Sanchez-Pallanca, Service Universitaire de médecine préventive et promotion de la santé (Université de Savoie).

Coordination MLJ : C. Paoletti, MLJ Chambéry.

Saisie des données : A. Paignon, S. Drace, LPS, Université de Savoie.

Remerciements :

- Madame VAN HERREWEGHE - Madame GIRAUD

- Madame SALEMI

- Mesdames BRUYANT, CLAVEL, DALMOLIN - Madame COHARD

- Mesdames MATHIEU, SEILLER - Mesdames JOMEAU, SAINT LEGER - Les tuteurs santé de l’Université de Savoie

Financeurs : CPAM

DRASS

(7)

Introduction 6

Introduction

Une enquête portée par le comité de pilotage « CONTRACEPTION/IVG » (mission départementale aux droits des femmes et à l’égalité, préfecture de Savoie, resp. : L.

Bollon) a été confiée au laboratoire de psychologie sociale (LPS) de l'Université de Savoie. Le LPS est une équipe reconnue par le Ministère de l’éducation nationale et de la recherche (équipe d’accueil 600) et réalise des recherches sur les attitudes et les conduites relatives à la santé. Le présent projet fait suite à une pré-étude menée en 2001 sur l'attitude des jeunes envers la contraception.

L’ objectif de la présente étude est d’évaluer les pratiques, les connaissances et les attitudes envers les contraceptions (ainsi que les rapports entre ces variables) afin de mieux connaître la population des jeunes, mieux cibler les campagnes de prévention et mieux adapter les ressources. La population étudiée était mixte car le comité de pilotage a souhaité mettre l’accent sur la comparaison des filles et des garçons. Ces derniers font rarement l’objet d’investigation systématique à propos de la contraception et leur propre position sur cette question est méconnue.

La méthode retenue a été une enquête par questionnaire auto-administré sur échantillon de convenance (environ 1300 jeunes de Savoie, entre 15 et 25 ans). Le présent rapport fait état des résultats de cette étude. Les analyses présentées forment un échantillon de ce qui peut être fait avec la base de données recueillie.

Elles sont orientées par les objectifs de l’enquête. Notamment nous avons quasi systématiquement procédé à la comparaison des filles et des garçons. Localement des analyses complémentaires ont été réalisées soit pour détailler un ensemble de questions, soit pour mieux comprendre un sous-groupe de la population. Ces analyses sont rapportées sous forme d’encadrés insérés dans le texte. Les analyses générales sont organisées en fonction des parties du questionnaires : connaissance pratiques, attitudes. Toutefois elles mettent régulièrement en évidence les rapports entre ces variables. Le rapport se conclue par une partie « repères pour agir » où certaines conclusions de l’étude sont reprises pour dessiner des pistes d’interventions futures.

(8)

Introduction 7

Méthode et matériel

Le questionnaire.

Le questionnaire est intégralement reproduit dans l’annexe I. Il était composé de quatre parties :

1. recueil des données d’ordre socio-démographique.

Un certain nombre d’informations étaient recueillies sur la situation socio- démographiques de la personne. Ces variables ont été utilisées ensuite pour tester la variété de l’échantillon, mais aussi pour comparer certains groupes.

2. mesures des connaissances des modes de contraception

Trois mesures différentes de connaissances ont été utilisées. La première consistait simplement à demander aux participants de faire la liste des moyens de contraception qu’ils ou elles connaissaient. Cette tâche était introduite en début de questionnaire, après les questions d’ordre socio-démographique, car des questions ultérieures mentionnaient explicitement des exemples de contraceptifs qui auraient pu contaminer les réponses des participants. Une liste quasi-exhaustive des moyens de contraception était donnée dans une autre partie du questionnaire et les participants devaient indiquer s’ils ou elles le connaissait. Ceci constitue la deuxième mesure du niveau d’information. La dernière s’effectuait grâce à un questionnaire à choix multiple (QCM) composé d’informations justes ou fausses à propos de la contraception. Les résultats de ces mesures sont exploités dans la section

« connaissances » du rapport.

3. évaluation des pratiques des jeunes vis à vis de la contraception.

D’une part, cette section comportait des questions qui permettaient d’évaluer le style comportemental des participants en matière de relations sexuelles et de contraception. Seule la relation sexuelle avec pénétration du pénis dans le vagin a été abordée. Les autres types de relations hétéro ou homosexuelles n’ont pas été évaluées . D’autre part, des questions posées à partir d’une saynète permettait d’appréhender les intentions de réaction des participants dans une situation

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Introduction 8

impliquant un risque de grossesse non-désirée. Les réactions passées des participants qui avaient déjà été confrontés à une situation similaire étaient également mesurées.

Les résultats à ces questions sont exploités dans la section « pratiques » du rapport.

4. mesures sur la perception du risque de grossesse non-désirée et de quatre moyens de contraception.

Cette partie du questionnaire permettait d’appréhender les attitudes des participants envers le risque de grossesses non désirée, la pilule, le préservatif le coït interrompu et la pilule du lendemain. Ces données sont exploitées dans la section « attitudes ».

Bases théoriques.

Les objectifs de l’étude avaient pour point commun de poser la question des pratiques de contraception et de leur tribut aux connaissances et aux représentations des jeunes. Pour cette raison les théories mobilisées ont été celles du lien entre cognition et action, essentiellement, la théorie de l’action planifiée, le modèle des croyances relatives à la santé et le modèle trans-théorique de changement. Sur la base de ces théories et des résultats du grand nombre de d’études similaires à la nôtre qu’elles ont inspirées, nous avons sélectionné les mesures utilisées dans le questionnaire.

Méthodologie de construction et de passation du questionnaire

Une première version du questionnaire a été élaborée. Un groupe a retravaillé sur cette version afin de valider les formulations (cf tableau 1 pour la composition du groupe de validation du questionnaire).

Etant donné le thème délicat sur lequel portait l’enquête, les conditions de passation ont été particulièrement soignées, en particulier pour préserver l’anonymat et la confidentialité des participants. La procédure est décrite dans le document de l’annexe II qui était distribué et lu entièrement à haute voix aux participants. La passation était la plupart du temps collective mais des passations individuelles ont également été réalisées, notamment dans les MLJ. Les enquêteurs ont été formés sur la procédure à suivre pendant la passation. Par ailleurs un descriptif du protocole et de la conduite à tenir pendant les passations leur était distribué (Annexe III). Un formulaire d’évaluation des passations était rempli par les enquêteurs après chaque

(10)

Introduction 9

passation. Il permettait de recueillir les incidents et les questions posées pendant la passation. Aucun événement notable n’a été signalé, notamment en ce qui concerne des problèmes de compréhension des questions.

A plusieurs reprise il a été noté que la procédure d’anonymat avait été appréciée. Après accord de l’inspecteur d’académie, les participants mineurs faisaient l’objet d’une procédure de demande d’autorisation préalable des parents.

Aucun n’a refusé que son enfant participe à l’étude. Les questionnaires ont été recueillis entre mai et septembre 2002.

La plupart des passations ont été réalisées en groupe. Selon les âges, le remplissage du questionnaire durait entre 30 et 45 minutes. Une plage d’une heure était systématiquement prévue afin que les participants les plus longs ne se sentent pas pressés de terminer.

Une plaquette d’information sur la contraception était distribuée aux lycéens à la fin de chaque passation.

L’échantillon.

1144 questionnaires ont été remplis et saisis sur ordinateur. La population de l’enquête est constituée de jeunes de 15 à 25 ans fréquentant les lycées, l’Université et les missions locales jeunes où ont été passés les questionnaires.

Les caractéristiques de la population sont données dans la série de figures du tableau 2. L’échantillon présente un déséquilibre au niveau de l’âge (les 16-20 ans sont sur-représentés) et de la scolarisation (les jeunes non-scolarisés sont quasiment absents). Ce phénomène est la conséquence des lieux de passation choisis (essentiellement Lycées et Université). Bien que varié d’un point de vue socio- démographique, notre échantillon ne pourrait prétendre à la représentativité statistique de par sa nature (échantillon de convenance) et ses caractéristiques (plus Tableau 1 : composition du groupe de

validation du questionnaire.

Blanc F. (MLJ)

Bollon L. (Préfecture de Savoie) Bouchet C. (Cidag/emips) Buisson-Guichard F. (AFPA)

Lariguet F. (Service social des armées) Martignon V. (Centre d’examens de santé) Sanchez-Pallanca J. (Université de Savoie) Paoletti C. (MLJ)

Rebotton P. (Centre de planification)

Simonpietri F. ((Service social des armées) Thion V (Etudiante)

Valentino A. (INJS)

Warenghem F. (Inspection académique)

(11)

Introduction 10

Tableau 2 : Répartition de la population en fréquence (%) selon des variables socio-démographiques

Distribution en fréquence du nombre d'enfants dans la famille

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

1 2 3 4 5 et +

Distribution en fréquence de la scolarisation

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Formation professionnelle

non scolarisé scolarisé

Distribution en fréquence du niveau scolaire

05 1015 2025 3035 40

me

Distribution en fréquence des lieux de vie

0 10 20 30 40 50 60

Appartement Collectivité Parent

Répartition géographique

0 5 10 15 2025 3035 40 45 50

Chambéry Alberville Aix les bains Autre

Répartition par âge

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

(12)

Introduction 11

faible effectif dans les âges extrêmes de l’échantillon, peu de participants non- scolarisés). Toutefois les conditions soignées de recueil des données ainsi que les choix aléatoires des groupes de participants à l’intérieur des établissements

sélectionnés font de l’échantillon un panel sans doute assez proche de ce que l’on aurait obtenu avec un échantillonnage par grappes ou par quotas. La seule restriction notable concerne la représentativité des jeunes non-scolarisés et rend les résultats de cette enquête plus pertinents pour la catégorie des jeunes scolarisés de 16 à 20 ans.

Forme et disponibilité de la base des données.

Le datacode de la base de données ACJC est fourni en annexe IV. Celle-ci comporte 1144 sujets-lignes et 85 mesures-colonnes. La base ACJC est une base ouverte dans la mesure ou elle peut être utilisée par des professionnels de santé, de la prévention, psychologues, sociologues, économistes etc. sur demande et avec l’autorisation du comité de pilotage. Toute analyse supplémentaire se fera en collaboration avec le responsable de l’étude.

Contact : O. Desrichard

LPS Grenoble Chambéry EA 600 Université de Savoie

BP 1104

73000 Chambéry Tél : 04 79 75 85 21

Mail : desrichard@univ-savoie.fr

(13)

Connaissances 12

Section 1 : CONNAISSANCES

Les moyens de contraception connus.

Les participants ont spontanément pu citer en moyenne 3,3 moyens de contraceptions différents. Les filles ont un score significativement supérieur à celui des garçons (3,6 contre 3). Ce chiffre ne varie pas significativement avec l’âge.

Les trois modes contraceptions cités spontanément par plus de la moitié des participants sont la pilule (93%), le préservatif (89%) et le stérilet (56%).

Mis à part ceux-là, tous les autres moyens de contraception cités le sont par moins d’un quart de l’échantillon avec des variations entre filles et garçons (cf tableau 3). Il est à noter que parmi les moyens donnés par les participants, plusieurs ne relevaient pas d’une contraception efficace ou saine. La plupart ont été placés dans la catégorie « autres », mais certains ont été laissés dans le tableau car leur fréquence faible de citation est aussi un indicateur du niveau de connaissance des participants.

Un autre indicateur nous est fourni par la fréquence des réponses « je ne connais pas ce moyen de contraception » à la question 3 (Tableau 4).

On constate que des moyens qui n’étaient pas cités spontanément sont toutefois connus par la majorité des participants.

C’est, de façon frappante, le cas de la pilule du lendemain et du coït interrompu. Ce Tableau 3 :

Fréquence de citation des moyens de

contraception(%) Total Filles Garçons

Pilule 93 97 88

Préservatif

masculin 89 90 87

Stérilet 56 67 42

Préservatif féminin

21 24 17

Pilule du lendemain

19 20 17

Spermicide 15 19 11

Autres 15 16 16

Abstinence 12 10 15

Diaphragme 6 8 4

Coït interrompu 4 4 5

Implant

contraceptif 4 5 2

Calcul du cycle 1 1 1

Température 1 1 0

IVG 1 1 1

(14)

Connaissances 13

contraste peut être le reflet de deux causes non exclusives. D’une part la différence de performance peut être imputée aux propriétés de la mémoire humaine. En effet les citations spontanées peuvent être assimilées à une tâche de rappel libre

au cours de laquelle les participants doivent se remémorer de l’information sans aide extérieur. La seconde tâche consiste à cocher dans une liste de moyens de contraception, ceux que les participants connaissent. Cette tâche peut être assimilée à une tâche de reconnaissance au cours de laquelle doit simplement indiquer si une information lui est connue ou pas. Les performances en reconnaissance sont toujours meilleures qu’en rappel libre, ce qui est peut-être illustré ici. Néanmoins on constate que les différences de rappel ne sont pas homogènes mais au contraire plus fortes pour certains moyens (e.g. pilule du lendemain) que pour d’autres (e.g. stérilet), ce qui laisse penser que les différences entre ces deux questions ne sont pas seulement tributaires d’un phénomène de mémoire. Elles peuvent être aussi être le reflet d’une volonté des participants de ne pas inclure certaines méthodes dans le champ des moyens de contraception. Le coït interrompu et la pilule du lendemain se seraient alors vus volontairement exclus des méthodes de contraception

par une large partie de notre population.

Score au QCM.

Un dernier indicateur du niveau d’information des participants nous est fourni par le QCM. Celui-ci était

constitué de 11 questions. Le score moyen de la population est de 7,9 (Ecart-type = 1,8). Ici encore les garçons ont une performance légèrement inférieure à celle des Tableau 4 :

Fréquence de « je ne connais pas ce

moyen de

contraception »

(%) Total Filles Garçons

Préservatif masculin

1 1 0

Pilule 2 0 4

Pilule du

lendemain

4 3 6

Coït interrompu 9 9 8

Stérilet 13 6 23

Préservatif

féminin 15 16 14

Calcul du cycle 15 11 22

Spermicide 37 34 43

Température 47 38 60

Implant

contraceptif 51 47 58

Figure 1 : Evolution du score au QCM en fonction de l'âge

7 7,5 8 8,5

15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 âge

(15)

Connaissances 14

filles (7, 3 contre 8,4). Les participants ayant déjà eu une expérience sexuelle ont également un meilleur score (8,1 contre 7,5). Comme le montre la figure 1 et contrairement au score de rappel, le score au QCM est significativement sensible à l’âge, surtout entre 15 et 18 ans. A partir de 18 ans il atteint un niveau stable et assez élevé.

Cet effet reflète la sensibilisation progressive de la tranche d’âge 15-18 à la question de la contraception. Toutefois le niveau d’information n’atteint son niveau maximum qu’auprès des participants de 18 ans et plus, l’effort d’information auprès des âges inférieurs devaient peut-être s’accentuer encore (voir également encadré 1).

Encadré 1 : les réponses aux QCM.

Le tableau ci-dessous fournit les proportions de réponses fausses données à chacune des questions du QCM. Les garçons font globalement plus d’erreurs que les filles, à l’exception notable de trois questions 1, 7 et 8, c’est à dire les trois questions portant sur le préservatif. On constate ici que le préservatif bénéficie d’un niveau d’information particulier chez les garçons. La différence d’âge (moins de 18 ans comparés aux 18 ans et plus) n’influence que les performances à trois questions (3, 7 et, dans une moindre mesure, 9).

Fréquence de réponses erronées (%) 1) La vaseline diminue les risques de rupture du préservatif 67 2) Une femme peut devenir enceinte si elle a une relation sexuelle pendant ses

règles 55

3) La pilule ne peut être vendue que sur ordonnance 51

4) Si on prend la pilule il y a un risque de devenir stérile 36 5) Il est possible d'utiliser la pilule du lendemain AVANT un rapport, comme une

pilule normale 33

6) Même si on n'a pas de relations sexuelles pendant un mois il faut continuer à prendre la pilule

18

7) Les préservatifs ont une durée de conservation limitée 15 8) Il faut mettre deux préservatifs pour avoir une meilleure protection 12 9) Il est presque impossible de devenir enceinte lors d'un premier rapport non

protégé

9

10) La pilule du lendemain est réservée aux victimes de viol 7 11) Si on a peu de rapports sexuels, ça n'est pas la peine d'utiliser un moyen

de contraception 7

(16)

pratique 15

Section 2 : PRATIQUES

Fréquence et types de relations.

Sur les 1121 personnes qui ont répondu à cette question, 739 (66%) avaient déjà eu un rapport sexuel. Cette fréquence est comparable chez les filles et les garçons (64% contre 68%). Quel que soit leur sexe, l’âge moyen des participants expérimentés est de 19,5 ans (Ecart-type = 2,1). Les questions portant sur les pratiques sexuelles ne portent que sur cette partie de l’échantillon.

La question 5 permet d’appréhender le type de relation affective dans lequel chaque participant expérimenté est engagé. 71% ont un(e) partenaire régulier(ère) sans autre partenaire. 11% indiquent avoir d’autres aventures en plus de leur partenaire régulier(ère) tandis que 18%

n’ont que des relations avec des partenaires occasionnels(elles).

En consultant le tableau 5 on constate une différence de répartition des filles et des

garçons dans ces trois catégories. Les filles déclarent être davantage investies dans une relation régulière et sans autre partenaire occasionnel que les garçons. Quand elles sont inscrites dans une relation de type 1, les filles le sont depuis plus longtemps que les garçons (m = 27 mois contre m = 22 mois).

La question 4 permet d’évaluer la fréquence des relations sexuelles dans les 6 derniers mois sur une échelle en 5 points comportant les graduations suivantes : 1 : une relation depuis 6 mois

2 : 2 ou 3 depuis 6 mois 3 : une fois par mois 4 : plusieurs fois par mois 5 : plusieurs fois par semaine.

Tableau 5: répartition des

types de relations (%) Total Filles Garçons Partenaire régulier(ère) 71 84 56 Partenaire régulier(ère)+

occasionnels(elles)

11 6 15

Partenaires

occasionnels(elles)

18 10 29

(17)

Pratiques 16

La moyenne des réponses est de 3,9 (Ecart-type = 1,3). Cette moyenne est significativement supérieure chez les filles (4,2 contre 3,7 chez les garçons). Cette différence est cohérente avec le résultat précédent : étant plus nombreuses à avoir une relation avec un partenaire régulier, leur activité sexuelle est dès lors plus importante. Cette explication est confirmée par les différences de fréquence de rapports en fonction du type de relation : plus importante lorsqu’il n’y a qu’un(e) partenaire régulier(ère) (m=4,3), plus faible lorsqu’il n’y a que des partenaires occasionnels(elles) (m=2,7).

Moyens de contraception utilisés

12% des participants déclarent avoir rarement ou jamais discuté d’un moyen de contraception avec leur partenaire. 73%

l’ont fait

généralement avant la première relation et 15% généralement après la première relation.

Le tableau 6 permet d’identifier les

moyens de

contraceptions utilisés régulièrement par les participants filles et garçons dans les 6 derniers mois. La dernière colonne indique, lorsque c’est possible, les taux d’efficacité réels du moyen de contraception correspondant (chiffres OMS). Il s’agit, pour 100 femmes, du nombre de grossesses observées au cours des 12 premiers mois d’utilisation du moyen de contraception (NB : la fréquence de grossesse est de 85% parmi les couples où la femme est jeune).

Tableau 6 : Fréquence d’utilisation des

contraceptifs (%)

Total Parmi les filles (%)

Parmi les garçons (%)

Fréquence observée de

grossesses non désirées.

Préservatif masculin

51 44 60 14

Pilule 48 53 41 6-8

Pilule du

lendemain 7 4 11

Coït interrompu

11 11 11 19

Stérilet 2 1 2 0,8

Préservatif

féminin 3 1 5 21

Calcul du

cycle 10 11 10

Spermicide 1 0 3 26

Température 1 1 1

Implant

if 1 0 1 0,1

(18)

pratique 17

Pour chaque moyen de Pensent ne

jamais l’utiliser (%)

Tableau 7 Pensent

l’utiliser un jour (%)

Température 52 47

Pilule 41 8

Préservatif masculin 37 11

Stérilet 37 48

Pilule du lendemain 27 61

Préservatif féminin 22 60

Calcul du cycle 18 55

Implant contraceptif 16 31

Coït interrompu 14 66

Spermicide 9 55

contraception, parmi ceux qui ne l’utilisent pas, le tableau 7 ci- contre permet de distinguer ceux qui pense l’utiliser un jour et ceux qui pensent ne jamais l’utiliser.

Prise de risque

La question 6 permet d’évaluer la fréquence des relations protégées, quel que soit le nombre de relation total (faible ou fort). On constate que les participants dans leur grande majorité indiquent utiliser souvent ou très souvent un moyen de contraception (m = 5,2, Ecart-type = 1,3). Ceci est vrai aussi bien pour les filles que pour les garçons. Toutefois à peu près 10% de l’échantillon indique n’utiliser un contraceptif que peu souvent lorsqu’ils ont des relations (la taille de l’échantillon ne permet pas de savoir si cette répartition est différente selon la situation, mais il semble que la fréquence de relations non protégées est plus importante chez les participants qui n’ont que des relations occasionnelles).

La mise en situation de la question 9 permet de savoir comment les participants pensent réagir dans une situation à risque (cf. tableau 8). La réaction choisie par la majorité des participants (m = 4,2, Ecart-type = 1,2) indique une volonté de prudence, même dans des situations de tentation forte. Cette tendance à la prudence est légèrement mais significativement moins prononcée chez les garçons que chez les filles (3,9 contre 4,5). Ceci indique que plus de filles que de garçons envisagent la solution 5, c’est à dire pas de relation avec pénétration vaginale (75%

des filles contre 50% des garçons). Les garçons s’orientent donc davantage vers des solutions qui préservent la relation mais en prenant toutefois des précautions (45%

des garçons contre 23% des filles). Enfin 5% des garçons et 2% des filles envisageraient une relation avec éjaculation dans le vagin et sans contraceptif.

(19)

Pratiques 18

Quel que soit leur sexe et la solution choisie, la grande majorité des participants pensent qu’ils agiraient plus prudemment que les jeunes de même sexe qu’eux. En effet la réaction moyenne

attribuées aux autres est de 3 (Ecart-type = 1,3). Ce résultat traditionnel dans le domaine de la prise de risque, indique que les participants jugent quasi- systématiquement leur décision comme étant plus prudente que celle des autres de leur propre groupe. Cette croyance alimente l’illusion confortable d’être relativement moins en danger, même si en valeur absolue la décision anticipée pour soi comporte un risque.

Parmi les participants, une

partie (N=466) avait déjà était confrontée à la situation décrite. La figure 2 indique les décisions que les participants avait pris en cette occasion. Les filles, qui se démarquaient pourtant des garçons pour les réactions futures, n’ont pas agi différemment d’eux dans le passé. On constate que si 75% des filles déclaraient ne pas avoir de relations au cas où cette situation se présentaient, 50% en ont effectivement eu lorsque cette situation s’est présentée. Ce résultat confirme qu’une bonne proportion de jeunes, même bien intentionnés vis à vis de la contraception, sont capables de décider d prendre le risque de s’en passer si la situation le demande.

Tableau 8 : extrait de la question 9

(vous pouvez répondre à cette question, même si avez passé les questions 4,5,6,7,8)

Imaginez la situation suivante :

Vous êtes célibataire et vous connaissez un garçon qui vous plaît et à qui vous plaisez. Un soir vous êtes seuls chez lui et vous avez commencé à vous embrasser et vous caresser. Vous avez tous les deux très envie de faire l'amour. Vous n'avez aucun moyen de contraception et vous vous trouvez à un moment de votre cycle où vous pouvez tomber enceinte. Vous n'avez pas de préservatif et lui non plus. Pas de moyens de s'en procurer. De son coté, il est d'accord pour avoir une relation avec pénétration vaginale.

De votre coté, voici cinq réactions possibles :

1 accepter d'avoir une relation avec pénétration et éjaculation dans le vagin.

2 accepter d'avoir une relation avec pénétration vaginale et l'inciter à se retirer juste avant l'éjaculation.

3 accepter d'avoir une relation avec pénétration et éjaculation dans le vagin puis se procurer une "pilule du lendemain".

4 2 et 3 à la fois, c'est à dire pratiquer le retrait avant éjaculation ET se procurer une "pilule du lendemain".

5 ne pas accepter d'avoir une relation avec pénétration vaginale.

(20)

pratique 19

Globalement, les participants qui ont déjà été confrontés à la situation anticipent une réaction plus prudente (m = 4) que celle qu’ils ont adoptée dans le passé (m = 3,7) (cf. Figure 3), illustrant un effet « on ne m’y reprendra plus » classiquement observé dans les populations de preneurs de risque chroniques.

(21)

Pratiques 20

Encadré 2 : y a-t-il un profil des « risque-tout » ?

Dans notre échantillon, 106 participants (17% des expérimentés) indiquaient avoir assez souvent des relations avec éjaculation dans le vagin et pas de moyens de contraception (score à la question 6 supérieur à 2). Peut-on dessiner un profil des ces preneurs de risques ? Nous avons procédé à une comparaison de cette population à celle composée de participants qui prennent souvent ou systématiquement des précautions (score inférieur ou égal à 2 à la question 6). Les comparaisons montrent que ni l’âge ni la proportion de garçons varient entre les deux groupes. Les participants en formation professionnel ainsi que ceux ou celles ayant un(e) partenaire régulier(ère) mais avec en plus des partenaires occasionnels(elles) sont plus nombreux dans le groupe des preneurs de risque. Ce dernier a également un score au QCM plus faible que le groupe des « prudents » (7,8 contre 8,3).Ils ont également davantage l’intention d’utiliser les contraceptions d’urgence (coït interrompu et pilule du lendemain) mais en revanche leur probabilité perçue d’être confronté à une grossesse non désirée est supérieur à celle de l’autre groupe. Cette attitude réaliste est toutefois modérée par le fait qu’ils continuent à penser que ce risque est plus faible que celui des autres jeunes de leur sexe.

(22)

Attitude 21

Section 3 : ATTITUDE

Perception du risque d’être confronté à une grossesses non désirée

Le questionnaire comportait une partie permettant d’appréhender la représentation du risque d’être confronté à une grossesse non désirée parmi les participants. Ce questionnaire portait sur les dimensions suivantes :

- prévalence : importance perçue du nombre de personne du même sexe et groupe d’âge confronté à une grossesse non désirée.

- risque : probabilité pour que cela arrive un jour au participant

- contrôlabilité : perception du potentiel du risque à être réduit si l’on adopte des comportements de prévention

- auto-efficacité : perception du sujets relatives à ses propres capacités à pouvoir adopter des comportements de prévention

- effort : perception du sujet relative à l’importance de son investissement effectif dans ces comportements de prévention.

Pour simplifier les trois dernière dimensions permettent de savoir quelles réponses le sujet donnent à ces trois questions :

- existe t-il un moyen de réduire le risque (contrôlabilité) ? - suis-je capable de l’utiliser (efficacité) ?

- fais-je des efforts pour l’utiliser (effort) ?

En ce qui concerne les dimensions de risque, de contrôlabilité, d’efficacité et d’effort, les participants répondaient pour eux-mêmes puis pour les autres jeunes de même sexe qu’eux. Cette méthode permet de savoir comment les participants se positionnent par rapport à leur groupe de référence.

La prévalence perçue du risque de grossesse non-désirée est de 3,3 en moyenne (Ecart-type = 1,3), c’est à dire entre « plutôt peu élevé » et « plutôt élevé ». Les garçons la sous-estiment significativement par rapport aux filles (2,9 contre 3,7).

(23)

Pratiques 22

Le tableau 9

résume les

moyennes des réponses des participants filles et garçons.

Tableau 9 Moyenne générale/6

Moyenne des filles/6

Moyenne des garçons/6

Risque 2,2 2 2,4

Contrôlabilité 4,3 4,3 4,3

Auto-efficacité 5,5 5,6 5,4

Effort 5,4 5,3 5,2

On constate que es garçons n’ont pas une représentation du risque de grossesse non désirée très différente de celle des filles. Mise à part la prévalence qu’il estiment plus faible, les garçons n’ont pas le sentiment de moins contrôler, d’être moins compétents et de faire moins d’efforts que les filles pour réduire ce risque.

En revanche les participants se positionnent toujours positivement par rapport aux autres,sur chaque dimension, à la seule exception de la contrôlabilité, comme le montre la figure 4. Globalement les participants se considèrent moins à risque, plus compétents et faisant plus d’efforts que les personnes de même âge et sexe qu’eux.

Ces asymétries soi-autrui, très souvent observées dans la littérature sur la perception des risques sont considérées comme un frein à la prévention. Chaque personne ayant l’impression d’en faire « déjà plus que la moyenne », elle peut se considérer comme moins concernée par le risque de grossesse non désirée et par conséquent se détourner des messages de prévention en les jugeant surtout pertinents pour les autres, ou bien juger sa conduite actuelle comme suffisamment prudente et donc résister au changement.

Dans notre échantillon ce phénomène est loin d’être marginal : 72% des participants jugent que le risque de grossesse non désirée est plus faible pour eux que pour les autres et qu’ils sont plus prudents que les jeunes de même sexe qu’eux.

Figure 4 : perception du risque pour soi et pour les autres

0 1 2 3 4 5 6

Risque Contrôlabilité Auto-efficacité Effort SOI

AUTRUI

(24)

Attitude 23

Perception de quatre moyens de contraceptions.

Nous avons mesuré la perception des participant envers quatre moyens de contraception. Deux sont les contraceptifs les plus utilisés (pilule et préservatif) et deux sont des contraceptions d’urgence (coït interrompu et pilule du lendemain).

Nous inspirant de la théorie de l’action planifiée, nous avons centré les questions sur les dimensions de croyances qui sont impliquées dans l’intention d’utiliser ou pas le moyen de contraception correspondant. Ces dimensions sont au nombre de trois :

- l’attitude : jugement de favorabilité envers le moyen de contraception (j’aime – je n’aime pas). Il a été montré que ce jugement de favorabilité était fortement déterminé par l’utilité subjective du comportement, c’est à dire le rapport entre ses conséquences positives et ses conséquences négatives. Un jugement favorable signifie que le comportement, ici utiliser un moyen de contraception, apporte plus d’avantages qu’il ne procure d’inconvénients.

- la norme subjective : opinion perçues des référents importants (amis et parents) quant à l’utilisation du moyen de contraception. Cette dimension reflète la pression sociale perçue qui s’exerce en faveur ou en défaveur de l’adoption du comportement.

- contrôle comportemental : perception de la facilité de se procurer et d’utiliser le moyen de contraception.

Globalement, plus la perception d’un comportement préventif est positive sur ces dimensions, plus la personne aura l’intention de l’adopter. Bien sur cette intention pourra être ensuite facilitée ou inhibée par des facteurs contextuels internes (rappel de l’intention, motivation, etc.) ou externes (disponibilité du contraceptif, pression du partenaire, etc.). Il faut donc concevoir ces mesures comme des dimensions de croyances qui, lorsqu’elle sont positives, sont nécessaires mais pas forcément suffisantes à l’adoption régulière d’un moyen de contraception.

Globalement les résultats reflètent une perception positive de la pilule et du préservatif. Ceux-ci sont jugés utiles, normatifs et contrôlables par l’ensemble des participants.

(25)

Pratiques 24

Perception du préserva

1 2 3 4 5 6 7

Attitude Norme subjective contrôle comportemental

filles garçons

Perception du coït interrom

1 2 3 4 5 6 7

Attitude Norme subjective contrôle comportemental

filles garçons

Perception de la pilule féminin

1 2 3 4 5 6 7

Attitude Norme subjective contrôle comportemental

filles garçons

Perception de la pilule du lendem

1 2 3 4 5 6 7

Attitude Norme subjective contrôle comportemental

filles garçons

(26)

Attitude 25

En comparant les filles et les garçons, on voit se dessiner une différence dans leur évaluation de la pilule et du préservatif. Si la pilule bénéficie de la faveur de l’ensemble des participants, les garçons l’apprécient légèrement moins que les filles et la jugent moins normative. On observe l’effet inverse pour le préservatif, les garçons le trouvant en plus davantage contrôlable que les filles.

Un point intéressant est à noter : les garçons qui n’ont jamais eu de rapports sexuels ont une attitude plus négative envers la pilule que les autres. Il semble que l’expérience sexuelle, et donc la confrontation directe à la question de la contraception, améliore chez les garçons l’attitude envers la pilule (cf. figure 5-1). On observe un effet symétrique sur le préservatif (cf .figure 5-2) :

les participants

expérimentés et

notamment les filles, ont une attitude plus négative envers ce moyen de contraception. Il est possible que cet effet reflète l’addition de deux causes : a) les participants expérimentés réviseraient à l’usage leur perception du préservatif ; b) ce

phénomène serait

accentué parmi les filles car elles sont peut-être

plus fréquemment

soumises à des messages désignant le préservatif comme un moyen de contraception médiocre.

Figure 5-1 : Attitude envers la pilule en fonction du sexe et de l'expérience

1 2 3 4 5 6 7

Expérimentés Non-expérimentés statut sexuel des participants

Figure 5-2 : Attitude envers le préservatif en fonction du sexe et de l'expérience

1 2 3 4 5 6 7

Expérimentés Non-expérimentés statut sexuel des participants

(27)

Attitudes 26

Les deux contraceptions d’urgence (coït interrompu et pilule du lendemain) sont associés à une perception plus négative. Elles sont toutes les deux considérées comme plutôt négative, peu normative et peu contrôlable. Néanmoins sur cette base globalement négative les garçons les jugent plus favorablement et les considèrent plus normatives que les filles.

Perception de l’efficacité des quatre moyens de contraceptions.

En observant la figure 6 on constate que les moyens de contraceptions d’urgence sont jugés beaucoup moins efficaces que les autres.

Cette croyance est exagérée. Bien qu’il soit difficile de comparer les contraceptifs pré-coïtal et les contraceptifs d’urgence (cf. encadré 3), l ‘efficacité de la pilule du lendemain est très élevée lorsqu’elle est prise dans les 12h. Quant au coït interrompu il permet de diviser par 4 la probabilité de grossesse (Cf ANNEXE V : critères de recevabilité de l’OMS).

Pris dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que la préférence pour l’un ou l’autre des moyens de contraception est en partie déterminée par le contrôle exercé par chaque partenaire. A ce titre la pilule est préférée par les filles tandis que le préservatif et le coït interrompu sont mieux jugés par les garçons. Aucun mode de contraception n’étant contrôlable de façon équilibrée par les deux partenaires, la négociation dans l’utilisation d’un moyen ou d’un autre fait clairement apparaître une dimension de confiance.

(28)

Attitude 27

Encadré 3 : quelle est l’efficacité de la pilule du lendemain ?

Déterminer l’efficacité d’un moyen de contraception n’est pas une tâche aisée. Il est toujours possible de déterminer un taux d’efficacité théorique, mais celui-ci ne prend pas en compte les erreurs, oublis, accidents et tous autres aléas inévitables dans le cadre d’une utilisation courante. Le taux d’efficacité observé est donc un indicateur plus réaliste. Il est calculé en suivant pendant un an une cohorte de couples qui utilisent un moyen de contraception donné et seulement celui-là. La fréquence de grossesses observées malgré la contraception sert de base au calcul de l’efficacité du contraceptif : soit en en indiquant directement le pourcentage de grossesse observé, soit sous forme d’un taux d’efficacité. Dans ce dernier cas, on soustrait le pourcentage de grossesse observée de 100. Ainsi, 99% signifie que parmi 100 femmes utilisant régulièrement un contraceptif pendant un an, 1 grossesse a été observée (pourcentage de grossesse observé = 1%). L’OMS publie ces statistiques sous la forme de tableau de recevabilité (Cf. ANNEXE V). On constate que le pourcentage de grossesse peut dans certains cas varier énormément selon que le contraceptif est utilisé correctement ou non (utilisation « courante » versus

« utilisation correcte et régulière »). La méthode du coït interrompu utilisée correctement est par exemple plus efficace que les contraceptifs oraux combinés mal utilisés. Dans ce contexte il est difficile de juger de l’efficacité de la plupart des moyens de contraceptions sans savoir comment ils vont être utilisés.

Pour les contraceptions d’urgence un problème supplémentaire se pose car il est impossible de juger de leur efficacité dans le cadre d’une utilisation régulière. Dans ce cas le taux d’efficacité est obtenu en comparant le pourcentage de grossesses observées à la probabilité de grossesse suite à un rapport (cette probabilité varie en fonction du cycle et de la méthode de calcul utilisée). Le taux obtenu est soustrait à 100. Par exemple, un taux d’efficacité de 88% pour la pilule du lendemain, signifierait que 88%

de femmes qui auraient dû tomber enceintene l’ont pas été grâce au traitement. Il est donc impossible de comparer l’efficacité des contraceptifs pré et post-coïtaux, celle-ci n’étant pas calculée de la même façon.

Pour les contraceptifs pré-coïtaux l’efficacité correspond au taux de grossesses observées, pour les contraceptifs post-coïtaux au taux de grossesses évitées.

Le nombre d’études qui ont testé cliniquement l’efficacité de la pilule du lendemain est limité.

Nous en avons recensé 4 :

Task Force on Postovolutary method of fertility regulation : Word Health Organization, (8 août 1998), The Lancet,Vol. 352.

Espinos et al., Contraception (1999) 60, 243-247

Arowojulu et al., (2002) Contraception (2002), 66, 269-273.

Von Hertzen et al., (7 décembre 2002), The Lancet, Vol. 360.

Les taux d’efficacité (i.e. % de grossesses évitées) obtenu dans ces quatre étude varient entre 80 et 94%.

Seule la première permet de calculer le taux d’efficacité en fonction de la période séparant la relation sexuelle et la prise de la pilule. Si cette dernière est prise moins de 24h après le coït, le taux d’efficacité est de 94%. Il descend à 85% entre 25 et 48h, puis chute à 58% entre 49 et 72h. Systématiquement, les auteurs signalent que ces taux diminuent en cas de apports multiples, mais sans indiquer dans quelle proportion.

(29)

Conclusion 28

CONCLUSION : REPÈRES POUR AGIR

Une population de preneurs de risque.

A la lecture des résultats de cette étude une conclusion s’impose : la prise de risque sexuelle, en ce qui concerne la grossesses non désirée, n’est pas l’apanage d’un groupe facilement identifiable et minoritaire. On peut bien sur désigner le sexe (les garçons) et le niveau de connaissance comme des variables liées à la prise de risque. Mais leur impact bien que significatif n’est pas suffisant pour définir un seul groupe à risque. Bien au contraire il semble que la prise de risque occasionnelle est un comportement non marginal et présent parmi tous les groupes de jeunes. Il est notable que dans notre échantillon la prise de risque est compatible avec une attitude positive envers la contraception. Cette donnée épidémiologique doit donner à réfléchir sur l’opportunité de renforcer encore des niveaux d’informations déjà élevé et des attitudes déjà positives envers les moyens traditionnels de prévention. Peut- être en revanche un effort doit-il être fourni pour éduquer les jeunes à savoir gérer ces prises de risques. On constate par exemple que, dans une situation à risque, la moitié des sujets optent pour le coït interrompu et seulement une minorité utilisent la pilule du lendemain. La banalisation de cette dernière est une piste de prévention qui s’impose.

Un rejet de la contraception d’urgence.

Dans ce contexte, la perception globalement négative de ces modes de contraception d’urgence est regrettable car ils sont des moyens d’appoint qui réduisent significativement ou complètement le risque de grossesse non désirée.

Peut-on y voir le reflet du discours de prévention ? Celui-ci présente souvent ces méthodes d’urgence comme exceptionnelles et associées à une prise de risque regrettable – tant au niveau de la grossesse que des MST. La condamnation des pratiques qui conduisent à y recourir contamine peut-être la représentation des méthodes elles-mêmes. Un discours unanime de tous les partenaires présentant ces méthodes comme utiles et souhaitables dans des situations à éviter par ailleurs,

(30)

Conclusion 29

pourrait lever cette ambiguïté. On ne saurait pour autant réduire la perception négative de la pilule du lendemain à un reflet du discours social. Sans doute des croyances négatives quant à ses effets secondaires, ou son assimilation à une pilule abortive sont en cause et forment une autre piste d’intervention pour les professionnels de la prévention.

L’asymétrie soi-autrui.

C’est un phénomène qui n’est pas propre à la contraception et qui est extrêmement contre-productif : la grande majorité des participants, filles ou garçons, se désengage partiellement du problème en considérant qu’il concerne surtout les autres. Le risque est perçu comme étant plus faible pour soi, et chaque participant se perçoit comme étant plus prudent que tout le monde. De nombreuses méthodes ont été testées en vain pour tenter de réduire ce biais de perception. Comme ces croyances trouvent leurs racines dans une exagération des différences entre soi et autrui, des tentatives pourrait être faites en utilisant la méthode des témoignages de pairs similaires.

La place des garçons.

La comparaison systématique des catégories de genre ne permet pas de confirmer l’image pourtant assez répandu de l’homme déléguant la gestion de la contraception à sa partenaire. Au contraire se dessine une volonté de gérer la contraception, notamment par des méthodes sur lesquelles le garçon a du contrôle (préservatif, retrait). Cette nouvelle donne doit conduire à une implication systématique des garçons dans l’information sur la contraception. On constate d’ailleurs que le groupe des garçons a un niveau d’information plus faible que les filles, différence qu’il serait périlleux d’attribuer à un désinvestissement de leur part. Sans doute est-il plus simple d’imaginer qu’ils sont moins souvent la cible des campagnes de prévention sur la contraception. L’image du garçon désengagé est également à casser auprès des jeunes filles, car elle peut les conduire à ne pas évoquer la question au sein de leur couple.

(31)

ANNEXE I : Questionnaire pour les filles.

(32)

ANNEXE Ibis : Questionnaire pour les garçons.

(33)

ANNEXE II : Indications données aux participants.

(34)

Attitudes et pratiques de jeunes envers la contraception Informations préalables sur l'étude

Le questionnaire que vous allez remplir a été développé par des chercheurs de l'Université de Savoie qui s'intéressent aux pratiques et attitudes des jeunes à propos de la contraception. Il sera rempli par des centaines de jeunes entre 15 et 25 ans dans tout le département. Nous insistons sur l'importance de vos réponses :elles permettront de concevoir des messages de préventions adaptés. Si vous ne souhaitez pas participer sérieusement à cette enquête, merci de nous rendre le questionnaire sans le remplir. Si vous acceptez de le remplir, soyez libre de dire honnêtement ce que sont vos opinions et vos expériences en matière de contraception. Les gens peuvent être différents les uns des autres à ce niveau et il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon de répondre. Il est important de savoir ce que les jeunes pensent et font VRAIMENT par rapport à la contraception.

Les questions qui vont être posées sont parfois très personnelles et peuvent paraître gênantes à beaucoup de gens.

Pour vous éviter toute gêne par rapport aux réponses que vous pourriez donner nous vous garantissons un anonymat complet. C'est à dire que :

- votre nom ou toute indication qui permettrait de vous reconnaître ne vous seront pas demandés dans ce questionnaire ni à aucun autre moment,

- personne ne regardera votre questionnaire pendant que vous le remplissez,

- une fois terminé vous placerez le questionnaire dans l'enveloppe qui va vous être donnée. Elle sera mélangée avec celles du groupe, puis avec celles des autres participants du département de la Savoie.

Pour commencer nous vous poserons des questions sur votre situation sociale, mais elles sont trop générales pour permettre de vous identifier.

Avec cette procédure il sera impossible, à partir du moment où vous aurez rendu le questionnaire, de savoir qui l'a rempli. Pour prendre une comparaison, c'est comme une situation de vote à bulletin secret.

(35)

Pendant le questionnaire il vous sera demandé de ne pas répondre à certaines questions, selon que vous avez ou pas déjà eu des relations. En entendant les autres tourner les pages plus ou moins vite vous ne pouvez toutefois rien déduire car ils n'ont pas forcément le même questionnaire que vous (certains comportent moins de questions que d'autres) même si la couverture est identique. Même s'ils ont le même questionnaire que vous, les questions ne sont pas toujours posées dans le même ordre.

Nous vous demandons de toutes façons d'être discret : n'essayez pas de regardez les réponses de vos voisins et n'étalez pas votre propre questionnaire de façon trop visible sur la table.

Si vous avez un problème de compréhension, une personne est là pour répondre à vos questions. Elle ne regardera pas votre questionnaire, même si vous lui demandez. S'il y a besoin de regarder une question, elle se servira d'un questionnaire vierge.

Nous vous remercions d'avance pour le temps que vous aurez bien voulu accorder à cette enquête. Si elle a provoqué chez vous des questionnements sur la contraception, vous pourrez vous adresser à la personne présente dans la salle. Il vous sera de toute façon distribué un livret d'information avec des adresses où se renseigner.

(36)

ANNEXE III : Protocole donné aux enquêteurs

(37)

1) Matériel et disposition des participants

A) VÉRIFIER QUE VOUS AVEZ EN NOMBRE SUFFISANT:

- Des feuilles "Informations avant de commencer" (une par participant) - Des questionnaires (un par participant)

- Enveloppes A4 (une par participant)

B) Veiller à la disposition des participants.

Passations collectives : s'assurer qu'il y a suffisamment d'espace entre les participants (confidentialité).

SINON,

• répartir les personnes de façon à ce que la condition soit remplie

• si impossible faire sortir des personnes

• si impossible annuler la passation.

S'assurer que la procédure d'accord parental a été suivie pour les mineurs.

Passations individuelles : s'assurer que le participant dispose d'un espace intime pour

remplir le questionnaire. Les consignes préalables doivent être données en tête à tête, puis

le ou la participant(e) laissé(e) dans un endroit tranquille pour remplir le questionnaire. Il

ou elle doit facilement pouvoir trouver la personne responsable s'il y a une question à lui

poser.

(38)

Ne pas utiliser les endroits où d'autres personnes peuvent regarder (y compris des amis ou membres de la famille présents).

SINON :

• annuler la passation

S'assurer que tout le monde a un stylo.

2) Protocole.

Règles générales.

Respect de la confidentialité des réponses :

a) ne pas circuler dans la salle entre les rangées b) ne pas regarder les réponses

c) pour répondre à une question portant sur le questionnaire (précision, incompréhension, etc.) utiliser un questionnaire vierge.

d) respecter le protocole assurant la confidentialité et l'anonymat des réponses

e) si un participant a tendance à regarder les réponses des autres, lui signaler discrètement.

f) si une autre personne non-participante est présente dans la pièce (enseignant…) lui indiquer de respecter les mêmes règles.

Autonomie des participants :

a) veiller à ce que les répondants ne communiquent pas entre eux b) ne pas suggérer de réponses en donnant une indication sur le

questionnaire (ne pas utiliser d'exemples). Se contenter de répondre aux questions de vocabulaire. Si une question n'est pas comprise, suggérer de passer à la suivante. Ne pas tenter de la reformuler.

Pas de passation "à domicile"

Avant de commencer :

Distribuer la feuille "Informations avant de commencer" (sans les questionnaires).

En faire la lecture à haute voix.

Une fois la lecture terminée, demander s'il y a des questions sur ce qui vient d'être lu.

Éluder les questions portant sur d'autres aspects où proposer de les reporter après que les

questionnaires aient été remplis.

(39)

Lorsqu'il n'y a plus de questions, rappeler aux participants les règles de confidentialité (passation collective uniquement):

- ne pas regarder les questionnaires des autres - ne pas s'adresser à un(e) camarade

- ne pas faire de commentaires à haute voix

- attendre la fin pour poser des questions, sauf pour les questions de compréhension.

Distribuer un questionnaire et une enveloppe par personne. Veiller à donner les questionnaires bleus aux garçons et roses aux filles.

Pendant la passation

Respecter la confidentialité des participants.

Répondre aux questions de vocabulaire.

Dès qu'un participant a terminé, veiller à ce qu'il place son questionnaire dans l'enveloppe et cachette celle-ci.

Après la passation

Si tout le monde a fini de remplir le questionnaire, entamer une discussion. Distribuer la plaquette. Répondre aux questions éventuellement posées. Conclure en remerciant.

Remplir la fiche d'événements.

(40)

Annexe IV : datacode

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