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Comment les catholiques vivent

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Section 10:

Le Huitième Commandement:

La Vérité

LE CHRISTIANISME CATHOLIQUE LA SÈRIE LUKE E HART

Comment les catholiques

vivent

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C’est avec affection et reconnaissance que les Chevaliers de Colomb dédient cette série à Luke E. Hart, évangélisateur modèle et Chevalier Suprême de 1953 à 1964.

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Les Chevaliers de Colomb présentent La série Luke E. Hart

Éléments de base de la Foi Catholique

L E HUITIÈME COMMANDEMENT : V ÉRITÉ

P A R T I E T R O I S • S E C T I O N D I X D E L A C H R É T I E N T É C A T H O L I Q U E

Quelles sont les croyances d’un Catholique?

Comment un Catholique prie-t-il?

Comment un Catholique vit-il?

Selon le

Catéchisme de l’Église Catholique

par Peter Kreeft

Collection dirigée par la père Juan-Diego Brunetta, O.P.

Service d’information catholique

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Nihil obstat:

La père Alfred McBride, O.Praem.

Imprimatur:

Le Cardinal Bernard Law 19 décembre 2000

Le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont des déclarations officielles qu’un livre ou un dépliant est libre d’erreurs doctrinales ou morales. Ces déclarations ne sous-entendent pas que les personnes qui ont accordé le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont en accord avec le contenu, les opinions ou les déclarations exprimés.

Copyright © 2010 par le Conseil Suprême des Chevaliers de Colomb. Tous droits réservés.

Extraits du Catéchisme de l’Église Catholique, édition définitive, © Texte typique latin, Libreria Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, 1997. Pour utilisation au Canada, copyright © Concacan Inc., 1998. Tous droits réservés. Reproduit avec la permission de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Pour obtenir le texte complet, visitez : www.editionscecc.ca

Les citations de l’Écriture sainte sont extraites de la version La Bible, traduction officielle de la liturgie, tel que présentée sur le site Internet Bible de la Liturgie, Copyright AELF - Paris - 1980 - Tous droits réservés.

Les extraits en langue latine et en langue anglaise du Droit Canon sont utilisés ici avec l'accord de l'éditeur © 1983 Société de droit canon d’Amérique, Washington D.C.

Des citations tirées de documents officiels de l’Église, de Neuner, Josef, SJ et Dupuis, Jacques, SJ., éditeurs : The Christian Faith : Doctrinal Documents of the Catholic Church, 5e édition (New York : Alba House, 1993) Utilisation autorisée.

Avec l’autorisation de l’éditeur, tous droits réservés, nous avons utilisé des extraits du Vatican Council II : The Conciliar and Post-Conciliar Document Revised Edition, édité par Austin Flannery OP, copyright © 1992, Costello Publishing Company, Inc., Northport, NY. Ces extraits, en tout ou en partie, ne sauraient être reproduits, ni stockés dans un système de gestion

d'information, ni retransmis sous quelque forme ni par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photographique, magnétique, numérique ou tout autre, sans l'autorisation explicite de la Costello Publishing Company.

Couverture : Nikolai Ge (1831-1894), What is the Truth? (Christ before Pilate). Tretyakov Gallery, Moscow, Russia. © Scala/Art Resource, New York.

Toute représentation, transmission ou reproduction intégrale ou partielle de ce livre, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photographique, magnétique, numérique ou tout autre, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, est strictement interdite. Communiquer par écrit avec :

Knights of Columbus Supreme Council Catholic Information Service

PO Box 1971 New Haven, CT 06521-1971 USA www.kofc.org/informationcatholique

cis@kofc.org Téléphone : 203-752-4267 Télécopieur : 800-735-4605 Imprimé aux États-Unis d’Amérique

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U N M O T S U R C E T T E S É R I E

Ce livret en est un d’une série de 30 livrets qui offrent une expression familière des principaux éléments du Catéchisme de l’Église Catholique. Le pape Jean-Paul II, sous l’autorité duquel le Catéchisme fut d’abord publié en 1992, exprima le désir que de telles versions soient publiées afin que chaque peuple et chaque culture puissent s’approprier son contenu comme le leur.

Ces livrets ne remplacent pas le Catéchisme, mais sont offerts seulement dans l’esprit de rendre son contenu plus accessible. La série est à certains moments poétique, familière, enjouée et imaginative; en tout temps, elle s’efforce d’être fidèle à la foi.

Le Service d’information catholique recommande de lire chaque mois au moins un livret de la série Hart afin d’obtenir une compréhension plus profonde, plus mature de la Foi.

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T R O I S I È M E P A R T I E : C O M M E N T L E S C AT H O L I Q U E S V I V E N T ( M O R A L I T É )

S ECTION 10: L E VÉRITÉ

1. L’importance du huitième commandement

La portée du huitième commandement est vraiment beaucoup plus grande qu’il ne paraît. Ce commandement interdit non seulement le parjure, les faux serments, la calomnie et la diffamation, mais aussi tout genre de fausseté, et il prescrit une véracité totale.

Ce commandement est l’un des plus négligés et des moins obéis de tous. Comme pour le premier commandement, on y désobéit chaque fois qu’on manque à n’importe quel commandement.

De même que tout péché est une espèce d’idolâtrie (choix d’un faux dieu), de même tout péché est une espèce de fausseté, un choix des ténèbres de préférence à la lumière.

Le huitième commandement ne nous prescrit pas seulement de dire la vérité aux autres, mais aussi d’aimer la vérité en nous- mêmes et d’en vivre, d’engager tout notre cœur pour la vérité et de vivre selon cet engagement. Il nous interdit de porter un faux témoignage non seulement contre notre prochain, mais aussi contre nous-mêmes, puisque nous devons aimer notre prochain « comme nous-mêmes ».

2. Pourquoi tout péché est une forme de mensonge

Si on porte faux témoignage contre son prochain, on se trouve à lui mentir, à le tromper. Mais avant de mentir à notre prochain, on commence toujours par se mentir à soi-même. C’est le cas de tout péché. La structure de tout péché est manifestée dans le premier péché (Genèse 3), la consommation du fruit défendu. Ce

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péché commence par l’écoute du mensonge du diable, la fausse promesse du péché : selon ce mensonge, le péché apportera joie et délices tandis que l’obéissance à l’ordre de Dieu n’amènera que misère ou ennui.

La première chose à faire pour fermer la porte au péché est de refuser d’écouter tout faux témoignage qui contredit la vérité révélée par Dieu. La foi est le rempart contre le péché. C’est pourquoi l’Écriture dit que « tout ce qui ne vient pas de la foi est péché » (Romains 14, 23). Saint Paul oppose le péché à la foi, pas seulement à la vertu, et oppose la foi au péché, pas seulement au doute. Le fait de croire aux ténèbres du mensonge de Satan plutôt qu’à la lumière du commandement de Dieu a été le début de la chute, et continue d’être le début de chaque chute. C’est avec notre esprit que nous mangeons le fruit défendu de la fausseté, avant de manger tout autre fruit défendu avec notre corps et nos actions.

3. Importance de la vérité pour la morale

L’homme, formé d’un corps et d’une âme, vit dans deux univers : un univers matériel, et un univers moral et spirituel. Les dix commandements (Exode 20) sont à l’univers moral ce que les six jours de la création (Genèse 1) sont à l’univers matériel. Dieu a ordonné l’univers matériel de l’homme par les jours de la création, puis il a ordonné l’univers moral et spirituel de l’homme par les dix commandements. La Vérité est la source des deux ordres.

Dans toutes les cultures, la lumière est l’expression et le symbole naturel de la vérité. On ne peut accomplir aucune bonne œuvre sans lumière. Le meilleur médecin du monde, dans le meilleur hôpital du monde, avec la meilleure technologie du monde, ne peut pas pratiquer la plus simple opération sans lumière.

Dieu Lui-même n’a pas ordonné l’univers sans lumière; Il a créé la lumière en premier.

La lumière créée a été la première émanation de la lumière incréée. Elle est venue en premier pour Dieu, et elle doit venir en premier pour nous aussi si nous voulons nous accorder avec la volonté de Dieu et ses priorités. Notre tout premier choix doit

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être : « Que la lumière soit! » Nous devons aimer, chercher, vivre et prononcer la vérité : si nous n’aimons pas la vérité, nous ne la connaîtrons pas. Si nous ne la cherchons pas d’abord avec notre volonté, nous ne la trouverons pas avec notre esprit.

L’importance cruciale de la vérité en morale n’est généralement pas comprise aujourd’hui. On enseigne rarement aux gens que la morale ne se limite pas à la bienveillance et à la compassion, ni aux bonnes intentions, ni même à l’amour. En effet, l’amour sans vérité n’est pas un véritable amour.

L’amour et la vérité sont également absolus, car les deux sont des attributs divins, infinis et éternels. L’amour et la vérité sont la nature même de Dieu. Les deux sont un en Dieu, et plus nous sommes semblables à Dieu, plus ils sont un en nous.

4. Fondement théologique du huitième commandement

« Le huitième commandement interdit de travestir la vérité […]. Cette prescription morale découle de […] Dieu qui est et qui veut la vérité. » (CÉC 2464)*

Comme tous les commandements, il est fondé sur la réalité; ce qui devrait être est fondé sur ce qui est. Cette réalité en l’occurrence est la réalité suprême, Dieu en sa nature essentielle. À maintes reprises, l’Écriture affirme que Dieu est « vrai ». Le mot hébreu, emeth, ne veut pas seulement dire « pensée et parole objectivement exactes », mais aussi « fiabilité personnelle, intégrité, fidélité, qui rendent dignes de confiance ».

Nous devons être un peuple de vérité parce que notre Dieu est vérité. En lui, la vérité est parfaitement personnifiée; la vérité est une Personne! Elle est Celui qui a proclamé : « JE SUIS la vérité

» (Jean 14, 6). « Puisque Dieu est le “Véridique” (Romains 3, 4) les membres de son Peuple sont appelés à vivre dans la vérité. »4 (CÉC 2465)

*CÉC = Catéchisme de l’Église Catholique

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5. « Qu’est-ce que la vérité? »

Ce qu’est la vérité en Dieu, qui en est l’origine, détermine ce qu’elle est pour l’homme, image de Dieu. Le Catéchisme mentionne trois aspects de la vérité en Dieu : « Dieu est source de toute vérité. »

[a] « Sa Parole est vérité. » 1 [b] « Sa Loi est vérité. » 2

[c] « “Sa fidélité demeure d’âge en âge” (Psaumes 119, 90). »3 (CÉC 2465)

Que veulent dire ces trois choses pour nous?

a) La vérité de la Parole de Dieu est la révélation de son esprit.

b) La vérité de la Loi de Dieu est la révélation de sa volonté.

c) La vérité des promesses de Dieu est la révélation de son coeur.

Ces trois aspects de la vérité satisfont aux besoins des trois parties de l’âme humaine.

a) La Parole de Dieu comble l’esprit qui cherche une pensée vraie.

b) La Loi de Dieu comble la volonté qui cherche la vraie vie.

c) Les promesses de Dieu comblent le cœur qui cherche la vraie joie.

Ils correspondent aussi aux trois vertus théologales.

a) La Parole (révélation) de Dieu spécifie ce que croit la foi (« ta parole est vérité », Jean 17, 17).

b) La Loi de Dieu spécifie ce que choisit la charité (« [s]i vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements », Jean 14, 15).

c) Les promesses de Dieu spécifient ce qu’escompte l’espérance (« ce que le Fils lui-même nous a promis, c’est la vie éternelle », 1 Jean 2, 25).

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Les trois cultures durables de l’Antiquité, grecque, romaine et hébraïque, ont spécialement insisté sur ces trois aspects de la vérité, inscrits dans les mots mêmes qui la désignaient.

a) Alètheia, ou « vérité » en grec, veut dire le dévoilement ou la révélation d’un mystère à un esprit.

b) Veritas, ou « vérité » en latin, veut dire la droiture ou la justice d’une pensée ou d’une action.

c) Emeth, ou « vérité » en hébreu, exprime la fidélité du cœur et du caractère.

Les trois sont accomplis dans le Christ, la « Lumière du monde ».

a) Le Christ est la révélation ultime qui nous est faite du mystère de Dieu.

b) Le Christ est notre justice ou notre sainteté ultime.

c) Le Christ est l’accomplissement de toutes les promesses que Dieu nous a faites.

6. Christocentrisme du huitième commandement

« En Jésus-Christ, la vérité de Dieu s’est manifestée tout entière. “Plein de grâce et de vérité” (Jean 1, 14), Il est la “lumière du monde” (Jean 8, 12), Il est la Vérité. »5 (CÉC 2466) Devant Pilate, le Christ proclame qu’Il est « venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean 18, 37), et le juge Pilate lui demande avec mépris : « Qu’est-ce que la vérité? » lorsqu’il a en pleine face la réponse la plus complète que quiconque ait jamais eue à cette question. Pilate a laissé crucifier le Christ à son tribunal parce qu’il a d’abord laissé crucifier la vérité dans son âme.

7. Le mensonge est un mal parce qu’il est contraire à la nature humaine

« L’homme se porte naturellement vers la vérité. » (CÉC 2467) Cette assertion ne vient pas d’un optimisme naïf qui méconnaît le péché originel, et la tendance au mensonge qui s’ensuit, ou la lutte entre vérité et mensonge. Elle veut dire que l’essence de l’homme, sa nature créée par Dieu, a la vérité comme fin naturelle et aliment spirituel. L’homme est fait pour la vérité.

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C’est pourquoi le mensonge est un mal. « Le mensonge est condamnable dans sa nature. Il est une profanation de la parole qui a pour tâche de communiquer à d’autres la vérité connue. » (CÉC 2485)

(Ici encore, les catégories de nature humaine et de fin naturelle se trouvent au cœur de la morale catholique et lui sont indispensables. Ce sont des notions simples et de bon sens, mais les philosophes sceptiques modernes les ont rendues impopulaires pendant l’ère moderne, pour la première fois de l’histoire.)

8. Dire la vérité est une nécessité sociale

« “Les hommes ne pourraient pas vivre ensemble s’ils n’avaient pas de confiance réciproque, c’est-à-dire s’ils ne se manifestaient pas la vérité.” »1 (CÉC 2469) Le huitième commandement est donc un élément essentiel de l’éthique sociale et individuelle catholique.

9. La vérité est une forme de justice

« La vertu de vérité rend justement [avec justice] à autrui son dû. » (CÉC 2469)

L’obligation d’être véridique et d’aimer la vérité est absolue et sans réserve, mais l’obligation de la communiquer est subordonnée à la justice, qui doit tenir compte des circonstances et du droit d’autrui à la connaître. Nous ne sommes pas moralement obligés de dire la vérité en révélant des secrets que nous avons promis de garder, ni de révéler toutes nos pensées (par exemple en disant à une personne que nous trouvons laide : « Je te trouve laide! ») « La véracité observe un juste milieu entre ce qui doit être exprimé, et le secret qui doit être gardé : elle implique [à la fois] l’honnêteté et la discrétion. » (CÉC 2469)

L’honnêteté ne consiste pas à dire tout ce qu’on pense. (Quand il s’agit du bien, c’est de la candeur; quand il s’agit du mal, c’est de l’impudence.) L’honnêteté n’empêche pas non plus de garder de justes secrets ni de refuser la vérité à ceux qui n’ont pas le droit de la connaître, par exemple à ceux qui ont l’intention de faire du mal.

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10. Le témoignage

« Le chrétien n’a pas à “rougir de rendre témoignage au Seigneur” (2 Timothée 1, 8). » (CÉC 2471)

« Dans les situations qui demandent l’attestation de la foi, le chrétien doit la professer sans équivoque » (CÉC 2471).

« Le devoir des chrétiens de prendre part à la vie de l’Église les pousse à agir comme témoins de l’Évangile » (CÉC 2472), car celui- ci est « la vie de l’Église ». L’ordre du Christ : « Allez donc! De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28, 19) n’a pas été lancé au clergé seulement.

Toutefois, le témoignage devrait être présenté de façon prudente, gracieuse et sensible plutôt que d’une manière cassante, impérieuse, ou de toute autre façon qui nuit à l’Évangile plus qu’elle ne le fait avancer. Par contre, nous devons aussi éviter la timidité (danger bien plus grand pour la plupart) et ne pas ajuster l’Évangile du Christ aux désirs des gens en omettant ses enseignements contraires à la mode et choquants. Le Christ nous en a avertis : « Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. » (Luc 6, 26)

11. Le martyre

« Le martyre est le suprême témoignage rendu à la vérité de la foi; il désigne un témoignage qui va jusqu’à la mort. » (CÉC 2473).

La tradition chrétienne a toujours accordé une grande valeur au martyre, puisque c’est l’œuvre la plus importante accomplie par le Christ Lui-même, sa raison de venir en ce monde. Le mot martyr veut dire « témoin » dans le grec du Nouveau Testament; un martyr n’est pas seulement celui qui subit la mort injustement, mais celui qui le fait pour la vérité, comme témoin de la vérité.

Peu de choses ont plus de valeur que la vie même. Seul ce qui est éternel vaut plus que la totalité du temps, plus que toute une vie.

Mais la Vérité est éternelle.

Jim Eliot, missionnaire martyr en Équateur au XXe siècle, a expliqué de façon concise la sagesse du martyre : « Il n’est pas idiot,

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celui qui abandonne ce qu’il ne peut pas garder pour gagner ce qu’il ne peut pas perdre. »

Le martyre n’est pas une relique d’une époque révolue. Il y a eu plus de martyrs chrétiens au XXe siècle que pendant les 19 siècles précédents réunis. Tandis que l’histoire s’approche de sa fin et du Deuxième Avènement promis par le Christ (si proche ou si éloigné qu’il soit), le martyre ne disparaîtra pas, mais il continuera d’être un

« signe de contradiction », une croix. Il est un signe de la guerre spirituelle entre le Christ et l’Antéchrist, la lumière et les ténèbres, la vérité et le mensonge, qui est le thème constant de l’Écriture depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, car cette guerre est le drame central de l’histoire humaine et de chaque vie personnelle.

12. Péchés spécifiques contre la vérité

1) « Faux témoignage et parjure. Quand il est émis publiquement, un propos contraire à la vérité revêt une particulière gravité. Devant un tribunal, il devient un faux témoignage. 3 Quand il est tenu sous serment, il s’agit d’un parjure. Ces manières d’agir contribuent, soit à condamner un innocent, soit à disculper un coupable ou à augmenter la sanction encourue par l’accusé. 4 Elles compromettent gravement l’exercice de la justice » (CÉC 2476).

2) « Se rend coupable : – de jugement téméraire celui qui […]

admet comme vrai sans fondement suffisant un défaut moral chez le prochain; »

3) « de médisance celui qui, sans raison objectivement valable, dévoile […] les défauts […] d’autrui; » 6

4) « de calomnie celui qui, par des propos contraires à la vérité, nuit à la réputation des autres et donne occasion à de faux jugements à leur égard. » (CÉC 2477)

13. Le mensonge

« “Le mensonge consiste à dire le faux avec l’intention de tromper.” » 2 (CÉC 2482)

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« Le mensonge est l’offense la plus directe à la vérité. Mentir, c’est parler ou agir contre la vérité pour induire en erreur. » (CÉC 2483) Ces deux éléments doivent être présents pour constituer un mensonge. 1) Une fausseté non intentionnelle n’est pas un mensonge.

2) L’interprétation de rôles et la fiction non plus. Toutefois, « [l]e droit à la communication de la vérité n’est pas inconditionnel. […]

[L’]amour fraternel […] demande, dans les situations concrètes, d’estimer s’il convient [moralement] ou non de révéler la vérité à celui qui la demande. » (CÉC 2488)

14. Les divers degrés de mensonge

« La gravité du mensonge se mesure selon la nature de la vérité qu’il déforme, selon les circonstances, les intentions de celui qui le commet, les préjudices subis par ceux qui en sont victimes. » (CÉC 2484)

15. Le secret du confessionnal

« Le secret du sacrement de réconciliation est sacré, et ne peut être trahi sous aucun prétexte. » (CÉC 2490) Un prêtre ne peut et ne doit révéler à personne, pour aucune raison, quoi que ce soit qu’il entend dans une confession sacramentelle.

16. Protection de la vie privée

« Chacun doit garder la juste réserve à propos de la vie privée des gens. Les responsables de la communication doivent maintenir une juste proportion entre les exigences du bien commun [qui n’inclut pas le droit d’entendre des potins!] et le respect des droits particuliers. » (CÉC 2492)

17. Censure et propagande

À l’extrême opposé des sociétés occidentales, où les médias de communication sont très libres et échappent pratiquement à toute autorité morale et à toute censure, les sociétés totalitaires pèchent contre la vérité en sens contraire, en censurant la vérité et en diffusant une fausse propagande à des fins politiques. « La morale dénonce la plaie des états totalitaires qui falsifient

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systématiquement la vérité, [et] exercent par les médias une domination politique de l’opinion » (CÉC 2499), qu’il s’agisse des régimes communistes, des dictatures de droite, du fondamentalisme musulman ou même des démocraties. (Les « états totalitaires » sont- ils les seuls qui « falsifient systématiquement la vérité [et] exercent par les médias une domination politique de l’opinion »?)

18. Les médias

« Au sein de la société moderne, les moyens de communication sociale ont un rôle majeur dans l’information, la promotion culturelle et la formation [de l’opinion, de l’esprit et du caractère]. Ce rôle grandit, en raison des progrès techniques » (CÉC 2493). La responsabilité morale des médias s’accroît en même temps que leur pouvoir de façonner les esprits. Le danger est que les médias deviennent de plus en plus sécularistes et moralement irresponsables. En conséquence, l’homme moderne peut facilement devenir plus docile aux médias sécularistes et moins dociles à la révélation de Dieu; souvent, l’« évangile » du monde est cru davantage que l’Évangile de Jésus-Christ. Les médias de communication et de divertissement sont l’un des principaux champs de bataille de la guerre actuelle entre vérité et mensonge et l’une des plus importantes occasions pour les chrétiens de rendre témoignage à la vérité et d’influencer leur société en vue du bien.

Les chrétiens devraient être encouragés à s’engager dans ce domaine, de façon professionnelle ou privée, et à presser les médias d’appliquer des normes morales plus élevées.

En plus de leur contenu immoral, les médias modernes sont un sujet de préoccupation en raison de l’effet psychologique de leur forme et de leur structure mêmes : les médias de masse « peuvent engendrer une certaine passivité chez les usagers, faisant de ces derniers des consommateurs peu vigilants de messages ou de spectacles » (CÉC 2496).

Cela s’explique surtout par le fait qu’on ne peut pas contester les images aussi clairement que les idées. Tel est le cas de toutes les images, bonnes ou mauvaises, conçues de façon naturelle ou surnaturelle. D’après les saints et les Docteurs de l’Église, les esprits

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mauvais ne peuvent pas influencer directement notre esprit ou notre volonté, mais ils peuvent nous tenter en influençant notre imagination et en lui présentant des images d’un attrait trompeur, érotiques ou déconcertantes qui sont déjà dans notre mémoire, et beaucoup d’entre elles viennent des médias. Ainsi, les bonnes images – bons films et bons récits de fiction, vies des saints, art sacré – ont beaucoup plus de pouvoir et d’importance que nous ne le croyons dans la guerre spirituelle entre la vérité et les ténèbres.

19. Vérité, bonté et beauté

Ces trois idéaux de l’esprit humain, fondés sur les attributs de Dieu, sont un par nature. « La pratique du bien s’accompagne d’un plaisir spirituel gratuit et de la beauté morale. De même, la vérité comporte la joie et la splendeur de la beauté spirituelle. » (CÉC 2500) La vérité et la bonté sont belles. Le pape Jean-Paul II a intitulé La splendeur [beauté] de la vérité son encyclique sur les fondements de la bonté morale, montrant ainsi l’unité de ces trois idéaux.

20. Vérité de la beauté naturelle

« La vérité de la parole, expression rationnelle de la connaissance de la réalité créée et incréée, est nécessaire à l’homme doué d’intelligence, mais la vérité peut aussi trouver d’autres formes d’expression humaine, complémentaires, surtout quand il s’agit d’évoquer ce qu’elle comporte d’indicible, les profondeurs du cœur humain, les élévations de l’âme, le mystère de Dieu. Avant même de se révéler à l’homme en paroles de vérité, Dieu se révèle à lui par le langage universel de la création, œuvre de sa Parole, de sa sagesse : l’ordre et l’harmonie du cosmos – que découvrent et l’enfant et l’homme de science –, “la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur” (Sagesse de Salomon 13, 5) » (CÉC 2500).

21. Vérité de l’art

« Créé à l’image de Dieu, 2 l’homme exprime aussi la vérité de son rapport à Dieu Créateur par la beauté de ses œuvres artistiques. L’art, en effet, est une forme d’expression proprement

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humaine; au-delà de la recherche des nécessités vitales commune à toutes les créatures vivantes, il est une surabondance gratuite de la richesse intérieure de l’être humain. Surgissant d’un talent donné par le Créateur et de l’effort de l’homme lui-même, l’art est une forme de sagesse pratique, unissant connaissance et savoir-faire 3 pour donner forme à la vérité d’une réalité dans le langage accessible à la vue ou à l’ouïe. L’art comporte ainsi une certaine similitude avec l’activité de Dieu dans le créé, dans la mesure où il s'inspire de la vérité et de l'amour des êtres. » 1 (CÉC 2501)

22. Vérité de l’art sacré

« L’art sacré est vrai et beau, quand il correspond par sa forme à sa vocation propre : évoquer et glorifier, dans la foi et l’adoration, le mystère transcendant de Dieu » (CÉC 2502). Nous pouvons juger l’art sacré par ses effets, selon le principe : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » (Matthieu 7, 16) « L’art sacré véritable porte l’homme à l’adoration, à la prière et à l’amour de Dieu » (CÉC 2502).

Si l’art sacré (et spécialement les célébrations liturgiques sacrées) n’atteint pas ce but, qui est primordial, il est déformé, peu importe combien il peut être pertinent, populaire ou attrayant. Les abus liturgiques ne sont pas seulement des fautes esthétiques, mais ils offensent aussi la vérité, car la liturgie n’est pas seulement l’expression du goût humain, mais aussi l’expression de la vérité, et même de la vérité divine.

Les plus grandes œuvres d’architecture furent construites pour glorifier l’Architecte de l’univers : ce sont les cathédrales, miraculeux « sermons de pierre » par lesquels la roche et le verre semblaient prendre leur envol comme des anges. Beaucoup des plus belles peintures et des plus magnifiques statues du monde ont été faites pour des églises, et une grande partie de la meilleure musique a été composée pour des messes. En effet, ce qui se passe dans ces lieux et ces temps sacrés est la plus belle œuvre d’art jamais conçue : l’œuvre de Dieu qui rachète l’homme des ténèbres éternelles pour l’introduire dans la lumière céleste, en subissant Lui-même ces ténèbres infernales sur la croix à la place de l’homme. La plus belle

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chose que les yeux de l’homme aient jamais vue en ce monde est le martyre sanglant de Dieu Lui-même. C’est là, à chaque messe, lorsque le Christ redevient réellement présent, sans effusion de sang mais dans le même acte d’amour où Il s’offre Lui-même pour notre salut, que nous trouvons la vérité incarnée, la bonté incarnée et la beauté incarnée jointes en une union parfaite.

CONCLUSION

Voilà la Foi catholique. C’est « la plus grande histoire jamais contée » : ou bien le plus grand mensonge, ou bien la plus grande vérité. C’est l’incroyable histoire de la demande en mariage spirituel faite par le Créateur à la créature. Vous pouvez accepter ou rejeter cette demande. Vous pouvez y croire ou non, comme vous voulez.

Mais si vous y croyez, vous devez être préparé, vous devez savoir que ce n’est rien d’ordinaire. Vous vous engagez dans la plus grande aventure de votre vie, et vous serez changé pour l’éternité.

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Notes dans les citations du catéchisme

4 Cf. 4 Cf. Ps 119, 30.

1 Cf. Pr 8, 7; 2 S 7, 28.

2 Cf. Ps 119, 142.

3 Cf. Lc 1, 50.

5 Cf. Jn 14, 6.

1 S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 109, 3, ad 1.

3 Cf. Pr 19, 9.

4 Cf. Pr 18, 5.

6 Cf. Si 21, 28.

2 S. Augustin, mend. 4, 5.

2 Gn 1, 26.

3 Cf. Sg 7, 16-17.

1 Cf. Pie XII, discours 24 décembre 1955 et discours 3 septembre 1950.

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« La foi est un don de Dieu nous permettant de le connaître et de l’aimer. La foi, tout autant que la raison, constitue un moyen d’arriver à la connaissance. Toutefois, il n’est pas possible de vivre dans la foi, à moins de passer aux actes. Grâce à l’aide de l’Esprit Saint, nous arrivons à décider de répondre à la révélation divine et de lui donner suite en vivant notre réponse. »

(Édition américaine du Catéchisme catholique, 38. Notre traduction) Le Service d’information catholique

Depuis leur fondation, les Chevaliers de Colomb se sont occupés d’évangélisation. En 1948, les Chevaliers ont inauguré le Service d’information catholique (SIC) afin de mettre des publications catholiques à bon marché à la disposition du grand public, d’une part, mais aussi des paroisses, des écoles, des maisons de retraite, des installations militaires et des maisons de détention, des parlements, de la profession médicale et autres personnes qui en font la demande. Depuis plus de 70 ans, le SIC a publié et distribué des millions de brochures et des milliers d’autres individus se sont inscrits à des sessions de formation de catéchèse.

Le SIC offre les services suivants afin de vous aider à mieux connaître le Seigneur.

Brochures

Communiquer avec le SIC afin d’obtenir la liste des brochures et de commander celles qui vous intéressent.

Programme d’étude individuelle

Par la poste, le SIC offre un programme gradué d’étude individuelle.

Grâce à dix leçons méthodiques, vous aurez fait le tour de l’enseignement catholique.

Programmes en ligne

Le SIC offre deux programmes en ligne. Pour s’y inscrire, visiter le

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SERVICE D’INFORMATION CATHOLIQUE

Enseignement catholique véritable. Ne se contente pas des simples opinions.

« En faveur des nouvelles générations, les fidèles laïcs ont à apporter une contribution précieuse, plus nécessaire que jamais, par un effort systématique de catéchèse. Les Pères du Synode ont manifesté leur gratitude pour le travail des catéchistes, reconnaissant qu'ils ont «une tâche de grande valeur dans l'animation des communautés ecclésiales». Il va de soi que les parents chrétiens sont les premiers catéchistes, irremplaçables, de leurs enfants (…). Mais nous devons tous, en même temps, être convaincus du «droit» qui est celui de tout baptisé d'être instruit, éduqué, accompagné dans la foi et dans la vie chrétienne. »

Jean-Paul II, Christifideles Laici, 34 Exhortation apostolique sur la vocation et la mission des fidèles laïcs dans l’Église et dans le monde.

À propos des Chevaliers de Colomb

Les Chevaliers de Colomb, organisme de bienfaisance fraternel fondé en 1882, à New Haven, au Connecticut, par le vénérable serviteur de Dieu l’abbé Michael J. McGivney, constituent l’organisme laïc catholique le plus important du monde entier, puisqu’ils comptent plus de 1,9 million de membres répartis dans les Amériques, l’Europe et l’Asie. Les Chevaliers s’entraident et soutiennent leurs communautés, en contribuant chaque année des millions d’heures de bénévolat à des causes de bienfaisance. Les Chevaliers ont été les premiers à soutenir financièrement les familles dont des membres parmi les corps de policiers et de pompiers ont péri par suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001, et à collaborer de près avec les évêques catholiques pour protéger la vie humaine innocente et défendre le mariage traditionnel. Pour en apprendre davantage sur les Chevaliers de Colomb, visiter le site www.kofc.org.

Que vous ayez une question spécifique ou que vous désiriez obtenir des connaissances plus étendues ou plus profondes sur la foi catholique.

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Knights of Columbus, Catholic Information Service PO Box 1971, New Haven, CT 06521-1971 USA

Téléphone : 203-752-4267 Télécopieur : 800-735-4605

cis@kofc.org

www.kofc.org/informationcatholique

Proclamer la Foi

au cours du troisième millénaire

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