Revue Médicale Suisse
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25 août 20101565
premières émotions
Je suis installée dans la salle d’attente avec le patient et suis en train de discuter avec lui quand le docteur arrive. Contre toute attente, il demande à Monsieur C. de patienter encore un peu et me prie de le suivre.
Dans le cabinet, il me propose de mener le début de l’entretien. Je ne me suis pas prépa- rée à cela, je n’ai jamais fait d’anamnèse et surtout pas avec un vrai patient.
Je suis très angoissée, je sens mes jambes trembler et mon cœur battre la chamade mais je ne laisse rien percevoir et j’accepte cette demande. Le docteur me propose de m’instal- ler dans son fauteuil… Oh non, pas ça ! Com- mencer l’entretien, pourquoi pas, mais être assi se à la place du docteur, c’en est trop pour moi. C’est une énorme responsabilité. Je sais pertinemment que je ne vais poser aucun diag nostic et qu’il s’agit simplement d’un petit exercice, mais je ne peux pas m’empêcher d’éprouver crainte et appréhension.
Pendant que le docteur retourne à la salle d’at- tente chercher le patient, je me remémore à la hâte les étapes d’une anamnèse ; expliquer pourquoi je suis à la place du docteur, poser une question ouverte, poser des questions plus fermées, ne pas oublier de demander au patient s’il a d’autres requêtes.
J’attends. Ces quelques minutes me semblent interminables.
Enfin les voilà. J’accueille Monsieur C., lui expli que que je débuterai l’entretien et n’oublie pas de lui demander s’il est d’accord.
Je l’interroge à propos de l’examen qu’il a eu quelques jours plus tôt. Je m’assure que tout s’est bien déroulé et qu’il n’y a pas eu de pro- blèmes. Il me signale que tout s’est parfaite-
ment passé.
Je clos mon premier entretien en suggérant à Monsieur C. de discuter des résultats de l’exa- men avec le docteur en personne.
Finalement, plus de peur que de mal. En repen sant à ce premier entretien, je suis assez satisfaite de moi. Malgré mes angoisses, j’ai su me maîtriser et le mener à bien.
Je dois dire que le patient m’a beaucoup aidée.
En effet, en entrant dans le cabinet, il m’a sa- luée en m’appelant docteur, ce qui a imprimé un rictus sur mon visage et a contribué à me mettre plus à l’aise. En plus, il considérait mes questions avec attention et y répondait en s’adressant à moi et non au docteur.
Halima Muller Etudiante de 2 e année à la Faculté de médecine
de Genève 24D, chemin Victor Duret, 1213 Onex halima.86@gmail.com
Surprise... c’est à moi de commencer l’entretien
Rubrique publiée sous la responsabilité de l’UREMPR (Unité de recherche et enseignement de la médecine de premier recours)
Coordination
Dr Catherine Herter Clavel FMH médecine interne
19, Bd Georges-Favon, 1204 Genève c.herterclavel@bluewin.ch
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