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Vivre et vieillir

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Academic year: 2022

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Vivre et vieillir :

Ensemble, localement et de façon « soutenable »

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Après le colloque international et interdisciplinaire « Autonomie des personnes en situation de handicap : de l’utopie à la mobilisation », organisé à l’Université d’Artois, sur le site d'Arras, les 2 et 3 mai 2013, par le Master « Cadres du sanitaire et du médico-social » de l’Unité de Formation et de Recherche « Economie, Gestion, Administration et Sciences Sociales (EGASS) », une autre manifestation d'envergure se prépare. Elle concerne la dimension locale du processus de vieillissement et, plus généralement, les principes et actions de solidarité intergénérationnelle dans les territoires et les organisations. Elle aura lieu, en deux temps - mars et mai 2014 - à l'université d'Artois.

Comme le précédent, ce deuxième colloque international et interdisciplinaire s’inscrit notamment dans l’axe de recherche sur le « Lien Social », privilégié par l'université d'Artois et la volonté de développement de partenariats avec des acteurs régionaux reconnus. La participation du réseau d'associations « Assemblage »2 répond, cette année, à cette préoccupation. En parallèle, celle, cette année encore, de chercheurs de disciplines diverses des universités Laval à Québec et du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ainsi que de l'Académie de sciences économiques (ASE) de Bucarest, témoigne de l'ouverture des travaux sur l'Europe et le monde et du souci de l'UFR EGASS d'entretenir des relations internationales durables et réellement « soutenables ».

L'intergénérationnel, partie intégrante de l'interculturel, en valorisant l'hétérogénéité comme facteur de richesse et de diversité sociale (Ardoino, de Peretti, 1998), incite à d'autres lectures de la place et du rôle des acteurs dans la cité, les organisations, l'habitat. « Parce que la personne âgée apporte aux enfants sa référence d’aîné […], parce que la personne handicapée est sur la plage un vacancier comme les autres, parce que l’emploi aidé tient sa place dans un réseau réciproque de savoir, chacun trouve sa mesure sur une portée commune où nul ne chante sans son frère musicien » (Gourvil et Kaiser, 2013).

Le contexte de « multiplicité des crises » (Sachs, 2008) et de vieillissement progressif de la population dans beaucoup de pays interroge à propos des enjeux du développement de solidarités plus locales. Répondant à une situation où se croisent désengagement des Etats- Providence, volontés de renforcement du pouvoir des territoires et incitations aux initiatives locales, l’intégration, à tous niveaux, des politiques et pratiques de solidarité est aujourd’hui une nécessité, au regard des équilibres entre générations, des compétences à préparer, développer et attribuer et de la « soutenabilité » pour les différents agents et/ou acteurs.

Dans ce contexte mouvant, la question de l'identité des personnes vieillissantes se pose à tous endroits. Seniors, aînés ou personnes âgées... les qualificatifs multiples, choisis selon les lieux et les circonstances, illustrent la difficulté que peut connaître la considération de ces populations. Le développement de l’échelon local en organisations et en compétences, notamment en matière sociale, est-il de nature à offrir une autre vision du citoyen vieillissant ? Au contraire, favorise-il un ancrage supplémentaire de représentations catégorielles de ces personnes dans l’imaginaire collectif ?

Conséquence d'un regard et d'une réflexion souvent orientés, le processus de vieillissement appelle à une attention particulière, en matière de refus de « déclassement » (Maurin, 2009) et

1 Le terme « soutenable » se réfère à l'anglais sustainable, communément traduit par « durable », comme dans l'expression « développement durable » du rapport Brundtland ; il évoque ici la capacité à "supporter" ensemble et à "maintenir" l'équilibre entre besoins et financement et entre générations.

2 Générations & Cultures, Générations Complices-Grandparenfant, UFCL, Centres sociaux.

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d'inclusion territoriale. En quoi le changement de représentations, tant institutionnel, organisationnel qu'individuel – mental et émotionnel – implique-t-il des modifications de paradigmes envers ou pour les populations concernées ? Quels sont les natures, contenus et enjeux de ce changement ? C'est à un élargissement et approfondissement des réponses à ces questions, essentielles pour notre époque et les territoires, que ces trois journées d'études et les travaux qui y contribuent, ont l'ambition de participer.

L'ensemble des problématiques faisant se rencontrer processus de vieillissement et échelon local, de l'opinion publique comme des politiques et des pratiques, s'y trouvent convoquées.

Afin de structurer et prolonger les débats, en vue de l’émergence de principes de démocratie comme de développement tant sociaux que locaux, trois axes sont proposés, qui incitent à des contributions sous formes de communications, de participations à des tables rondes et de présentations de posters.

Axe 1 : Lieux et processus de vieillissement

La « construction sociale de l’espace humain » (Lussault, 2007) et l’appropriation des territoires – logement, quartier, village ou ville – induisent des dynamiques de spatialisation, liées aux enjeux démographiques, socio-économiques et de santé. La personne âgée, résidant et entrant en interactions multiples avec ces environnements, est un « acteur territorialisé » à prendre en considération dans les politiques de développement comme « tout homme ou femme qui participe de manière intentionnelle à un processus ayant des implications territoriales » (Gumuchian et al. 2003). L’habitation des personnes vieillissantes, considérée comme « un repère autant qu’un repaire » (Veysset, 1989), constitue un lien fort entre son occupant et le territoire. Constitutif du principe de localisation, l’habitat n'est-il pas un des meilleurs moyens, pour une personne, de construire son identité spatiale autant que sociale ? Cette identité la suit-elle au point de devenir un marqueur fort de son individualité ? En tant qu’acteur spatialisé et spatialisant, vivant et vieillissant en divers lieux, où s'expriment des besoins de mobilité, de formation, d’accompagnement sanitaire et social, comment la personne, qui prend de l'âge, devient-elle sujet à une « polarisation des représentations » (Caradec, 2012) ?

Axe 2 : Développement local et démocratie sociale au prisme du vieillissement L'opportunité de « croiser les regards et les savoirs, de repenser les évidences au prisme du territoire et d’accepter la complexité » (Morin, 2005) dans une perspective pluridisciplinaire et interculturelle permet de « déconstruire pour mieux reconstruire » (Gourvil et Kaiser, 2013). Il s’agit de comprendre dans quelle mesure la considération territoriale de l’action sociale est vectrice d’innovations intergénérationnelles, en matière d’accompagnement et de représentation des usagers vieillissants. L'approche du rôle d’habitant constitue une façon pertinente d’envisager la dimension locale du processus de maturation, puis de vieillissement.

Dans l’optique d’un développement plus « soutenable », quels sont les apports de l'approche

« penser global, agir local » ? Quelles sont les grandes orientations en matière de solidarité ? Comment se traduisent-elles dans les institutions, les processus et la mise en œuvre par les acteurs ? Par delà les volontés politiques, quelle place pour les initiatives type bottom-up ? Quels processus innovants permettent de « mieux comprendre l’organisation urbaine, rurale, sociale et institutionnelle » (Breton, 1997) pour agir en fonction ? Comment s'opère la montée en capacité des institutions locales, dans leur diversité, pour favoriser le développement social local ?

Axe 3 : Urgences actuelles et processus de vieillissement

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Pour la personne vieillissante, l’habitat est à la fois un repère « personnel, spatial et temporel » (Caradec, 2012). Sa perception comme celle des modes d'habiter, personnelles au regard des choix comme des souvenirs, collectives selon les dispositions, aménagements ou proximités soulève des interrogations quant à l'établissement de liens et de solidarités intergénérationnelles. Comment, dès lors, la prise de retraite ou la mise à la retraite, par les transformations plus ou moins brutales qu'elle impose, joue-elle le rôle de frontière entre actifs, y compris seniors, et retraités ? En quoi la montée en charge de certains risques, leur plus grande fréquence de réalisation, avec l'avancement en âge conduit-elle, au prétexte de précaution/prévention, à des prises de pouvoirs, certaines atteintes à la liberté, une moindre ou médiocre considération des personnes concernées ? Comment le vieillissement, considéré comme un état de fragilité sociale, influe-t-il sur l'approche intergénérationnelle de la société ? Les cas de seniors – encore variables d'ajustement dans les entreprises et dans toutes les organisations en grands besoins d'adaptation alors que l'inactivité pèse financièrement et moralement sur la nation et les individus – interpellent-ils suffisamment le management au quotidien ? Comment « stimuler et faciliter l'exercice des solidarités individuelles et collectives entre générations » (Godet et Mousli, 2008) ? En tant qu'incitation à réfléchir, impliquer, transmettre et se divertir, le vieillissement, pris en compte dans sa dynamique, ses risques et variables, donc ses diverses dimensions, permet-il de repenser les proximités, les méthodes, les temporalités et pratiques d’intervention comme de spatialisation ? L'accompagnement au vieillissement – nécessitant des révisions et restructurations budgétaires aux niveaux individuel, familial, collectif et le développement de compétences donc de formations nouvelles pour les aidants, tant professionnels que familiaux... – est-il perçu dans toutes ses exigences et opportunités ?

Au regard de ces questionnements variés, des communications, en lien avec les mobilités professionnelles et familiales, l'attachement aux territoires, logements, modes de vie, la diversité des formes d'accompagnement sont attendues dans le cadre d'une réflexion globale sur le « vieillir local ». Les contributions présentant certaines spécificités propres à la région Nord-Pas-de-Calais seront bienvenues, ainsi que les témoignages portant sur d'autres régions européennes et tous travaux, concernant la vision territoriale et organisationnelle du vieillissement.

Dans le souci de promouvoir la diversité, la sélection des propositions tiendra compte de la programmation spécifique des trois journées, qui intègre notamment : le 21 mars matin, la restitution des projets d'année des étudiants de Master 2 Cadres du sanitaire et du médico- social et le 13 mai après-midi, des présentations d'expériences associatives intergénérationnelles et régionales.

Dates à retenir :

Colloque en 3 journées :

21 mars 2014 et 13 - 14 mai 2014 Remise des propositions de contribution :

15 janvier 2014

Sélections du comité scientifique : 15 février 2014

Nature de la réponse souhaitée :

Résumé de la proposition en 400 à 500 mots et présentation rapide de l’auteur en 3 à 4 lignes à envoyer à l’adresse suivante : journeetude.mastercadre.egass@gmail.com Bibliographie indicative :

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ARDOINO, Jacques, DE PERETTI, André, 1998, Penser l'hétérogène, Paris, Desclée de Brouwer.

BELLEMARE, Guy, KLEIN, Juan-luis, 2011, Innovation sociale et territoire, Québec, PUQ.

BRETON, Martin, 1997, Les étapes de l'empowerment en régime démocratique : vers un modèle pratique, Montréal, Conférence à l'Institut de recherche pour le développement social des jeunes.

CARADEC, Vincent, 2012, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement. Domaines et approches (3e éd.), coll. « 128 », Paris, Armand Colin.

DI MEO, Guy, BULEON, Pascal, 2005, L'espace social, lecture géographique des sociétés, Paris, Armand Colin.

GODET, Michel et MOUSLI, Marc, 2008, Le vieillissement, une bonne nouvelle ? Paris, La documentation française.

GOURVIL, Jean-Marie, KAISER, Michel, 2013, Se former au développement social local, Paris, Dunod.

GUMUCHIAN, Hervé, et al. 2003, Les acteurs, ces oubliés du territoire, Coll.

« Géographie », Paris, Anthropos.

LUSSAULT, Michel, 2007, L'homme spatial : la construction sociale de l'espace humain, Paris, Seuil.

MAURIN, Eric, 2009, La Peur du déclassement, une sociologie des récessions, Paris, Coédition Seuil-La République des idées.

MORIN, Edgar, 2005, Introduction à la pensée complexe, Paris, Fayard.

SACHS, Ignacy, 2008, « La crise : changer de cap », in L'encyclopédie du développement durable, Association 4D, [En ligne].

VEYSSET, Bernadette, 1989, Dépendance et vieillissement, Paris, l'Harmattan.

Comité scientifique :

Marie-Josèphe Berchoud, Professeur à l’ESPE de Bourgogne, EA TIL Cécile Carra, Professeur à l’ESPE Lille Nord de France, EA RECIFES

Charles Coutel, Professeur émérite, Faculté de droit, Université d’Artois, EA Ethique et Procédures

Philippe Duez, Maître de conférences HDR à EGASS, Université d’Artois, UMR LEM Ioan Radu, Professeur au département des sciences économiques de Bucarest (Roumanie) Andrée Savigny, Professeur associé au département de médecine familiale de l'Université Laval (Canada), Unité de recherche en gériatrie

Anne-Charlotte Taillandier, Maître de conférence à EGASS, Université d’Artois, UMR LEM Fanny Vasseur, Maître de conférences HDR, Faculté de droit, Université d’Artois, EA Ethique et Procédures

Zaïhia Zéroulou, Maître de conférences au département des sciences économiques et sociales de Lille 1, UMR CLERSE

Comité d’organisation :

Romain Plichon, Doctorant en aménagement du territoire, Université d’Artois, UMR LEM Et les étudiants du master 2 « Cadres du secteur sanitaire et médico-social » notamment les chefs de projet : Peggy Baudinet, Bruno Bril, Pierre Joga, Julien Puchois et Emilie Valois.

Site internet du colloque :

http://vivrevieillir.wordpress-hebergement.fr/

Références

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