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Argent colloïdal : de quoi s'agit-il?

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Médecine

& enfance

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de cet enfant qu’il se posera.

Pour M. Boublil, il est préfé- rable que les parents disent ses origines à l’enfant le plus tôt possible, « afin de ne pas créer un secret pathogène » de façon à ce que l’enfant s’habitue à la réalité avec ses parents. Il ajou- te qu’il a vu deux situations de ce type, dans un contexte fami- lial et social amical et tolérant.

Pour C. Duhaut, il faudrait de- mander aux parents de se dé- nommer entre eux et par rap- port à l’enfant…

F. Vié Le Sage est étonné du nombre croissant de couples de femmes, alors qu’il n’a qu’une seule expérience d’un couple d’hommes. Pour lui, le médecin doit être direct et franc dans ses questions. Il conseille, « plus qu’avec les couples hétéros », de parler alternativement ou si- multanément aux deux parents, sans privilégier l’un ou l’autre. Il lui semble que la mère non por- teuse a un complexe à n’être qu’une maman numéro 2, affir- mée mais pas biologique : il faut la valoriser également.

J.F. Pujol a été confronté à plu- sieurs reprises en maternité à des couples de femmes. « Pour la première consultation, je me souviens avoir posé les mêmes questions qu’à des parents habi- tuels… », dit-il. Dans son expé- rience, la simplicité, la franchise et une bonne écoute suffisent pour engager la relation : « ces couples recherchent un pédiatre pour l’enfant et pas forcément un militant de leur cause ».

pour deux femmes). Il aurait un seul conseil à donner à D. Lemaitre : « faire exactement comme si vous aviez un père et une mère devant vous ». Pour lui, il n’est pas du tout certain qu’il y ait un problème, et, s’il y en a un, ce n’est pas dans les premiers mois ou années de vie

Homoparentalité : comment

conduire la première consultation ?

Notre confrère D. Lemaitre doit rencontrer prochainement un futur papa, marié à un autre homme, afin de parler avec lui de la prise en charge de son fu- tur bébé. Il aura ce bébé dans deux mois par l’intermédiaire d’une mère porteuse. Il pose la question suivante : « Quelqu’un a-t-il une expérience dans ce domaine et des suggestions pour éviter de rater complète- ment ce premier rendez-vous sur un sujet aussi délicat ? ».

M. Boublil indique « qu’il s’agit d’une situation rare bien que non exceptionnelle aujourd’hui, mais illégale en France », ce qui la rend difficile (c’est plus facile

AUCOINDUWEB

Rédaction : G. Dutau Dessin : B. Heitz

Homoparentalité : comment conduire la première consultation ?

Comment combattre le refus des vaccinations ?

Toujours des questions sur les vaccinations

Vomissements sélectifs chez une enfant de deux ans et demi

Rupture de stock de Flixotide® 50

Argent colloïdal : de quoi s’agit-il ?

Selon ces termes, « une question taraude » notre confrère O. Fresco : « Après plusieurs

mois de négociations infruc- tueuses sur les vaccins dits non obligatoires que des parents

Comment combattre le refus des vaccinations ?

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combiné indiqué chez l’adulte, en rappel d’une vaccination an- térieure, pour la prévention conjointe de la diphtérie, du té- tanos et de la poliomyélite) :

« Quels seraient les risques à faire ce vaccin chez un enfant de moins de six ans dont les parents refusent catégorique- ment toutes les vaccinations autres que celles imposées par la loi (DTP) ? ».

Pour F. Vié Le Sage, le problè- me n’est pas celui du risque mais du bénéfice : il n’y a aucu- ne étude d’immunogénicité de ce vaccin en primovaccination et avant l’âge de six ans, sans compter le risque de ne pas être vacciné contre la coque- luche. Légalement, Revaxis®ne répond pas plus que Repevax® et Boostrix®à l’obligation vac- cinale.

Pour M. Goldberg, s’il est impossible de convaincre les parents, on peut peut-être le faire, mais en faisant signer aux parents un document ex- pliquant que l’immunité peut être moins bonne, ce qui est mieux que rien pour notre confrère…

Infanrix hexa® à six ans chez un enfant ayant eu une vaccination complète aux âges prévus…

Parmi ses patients, D. Lemaitre a un enfant de six ans qui doit avoir le rappel dTPca et hépati- te B. Il demande, d’une part, s’il est gênant de faire un In- fanrix hexa®à six ans alors que l’enfant a eu une vaccination complète (Infanrix quinta®) aux âges prévus et, d’autre part, si l’administration d’une valence Hib supplémentaire pose problème.

A. Werner indique qu’il n’y a pas de problème puisque la va- lence Hib est à part sous forme de poudre, et que dans la se- ringue hexa il y a uniquement un tétra et un Engerix B®10 mélangés. F. Vié Le Sage confirme : « un hexa moins le flacon lyophilisé Hib est stricte- ment égal à un tétra

+ hépatite B ».

Revaxis® chez un enfant de moins de six ans…

Notre consœur B. Caltagirone pose une question concernant le vaccin Revaxis®(vaccin Médecine

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refusent de faire, peut-on mettre un terme au suivi en in- diquant aux parents que, sans changement d’opinion de leur part, dans l’intérêt de leur en- fant, compte tenu du risque que l’enfant encourt, il n’est plus possible de continuer à le suivre ». O. Fresco précise que sa proposition concerne les vac- cins anti-Haemophilus et Preve- nar et non celui de l’hépatite B.

Pour D. Lemaitre, la réponse est

« oui » : sans aucun doute, il lui est impossible de suivre un en- fant dont les parents refuse- raient les vaccins recommandés.

En effet, la relation médecin-pa- tient est une relation de confian- ce ; en refusant les vaccins, les parents apportent la preuve qu’ils n’ont pas confiance en nous. Et notre confrère ajoute qu’il ne fait pas de médecine à la carte ! En continuant d’accepter un suivi, le médecin prend la responsabilité d’accepter le risque d’une méningite… Les parents ou d’autres membres de la famille trouveront toujours le moyen de reprocher au médecin de ne pas les avoir assez infor- més. Il précise qu’il écrit sur le carnet de santé à chaque consul- tation : « faire tel vaccin ».

Plusieurs collègues sont d’ac- cord avec D. Lemaitre. Il existe des cas récents de décès dus à des maladies évitables par la vaccination : une fillette âgée de trois ans est décédée tout récemment d’une diphtérie en Belgique, relate S. El Yafi, et C. Duhaut cite le cas d’une fillette de trois ans morte de méningite à méningocoque C à Vannes, etc.

Plusieurs intervenants s’éton- nent du fait que les médias donnent beaucoup d’importan- ce aux prises de position anti- vaccinales alors qu’ils ne font pas écho à ces événements tra- giques…

Pour F. Vié Le Sage, « le méde- cin a le droit à sa clause de conscience dans tous les cas »

(1), et il ajoute : « on ne parle pas de ce qui est habituel en France tous les ans : 1 300 morts par hépatite B, 1 000 de cancer du col, etc., alors que mettre sa ceinture de sécurité en voiture n’épargne que 400 morts par an… ».

Une discussion s’engage sur les meilleures parades à opposer aux refus vaccinaux et à ceux qui les encouragent (justice ou information ?). Pour D. Le- maitre, il faut se battre sur le terrain de la communication.

F. Vié Le Sage indique que In- fovac met des documents en ligne : bulletins Infovac, ré- ponses individuelles Infovac, fiches sur le site AFPA, etc. Un groupe de travail va réfléchir sur un affichage dans nos cabi- nets médicaux. La question du refus vaccinal a fait l’objet d’un article dans Médecine et enfance auquel le lecteur pourra se ré- férer ainsi qu’à un autre article du même auteur (2, 3).

Dans ce contexte, F. Vié Le Sa- ge signale un article montrant un lien étroit entre les refus vaccinaux et les récentes épidé- mies de rougeole et de coque- luche (4):

parmi 1 416 cas de rougeole d’âge compris entre deux se- maines et quatre-vingt-quatre ans (178 avaient moins de douze mois), 56,8 % n’avaient pas été vaccinés. Parmi les 970 cas de rougeole où on dis- posait de données sur la vacci- nation, 405 (70,6 %) avaient des « exemptions non médi- cales » (religieuses, philoso- phiques, etc.) ;

dans le cadre de 32 publica- tions sur des épidémies de co- queluche, totalisant 10 609 in- dividus âgés de dix jours à quatre-vingt-sept ans dont le

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statut vaccinal contre la coque- luche était connu, 24 à 45 % étaient non vaccinés ou insuffi- samment vaccinés. Le pourcen- tage d’individus intentionnelle- ment non vaccinés allait de 59 à 93 % selon les études. Plu- sieurs publications faisaient également état de cas de co- queluche chez les individus correctement vaccinés.

(1) « Si la vaccination est un droit, le refus de vaccination en est un également, au nom de la liberté de conscience et de l’inviolabilité du

corps humain, mais le médecin est dans l’obli- gation “éthique” de vaincre les réticences du patient et de l’informer avec conviction, faute de quoi sa responsabilité pourrait être enga- gée. En cas de refus des vaccins obligatoires, le médecin informera le procureur de la Répu- blique dans le cas du mineur ou le juge des tu- telles pour le majeur sous tutelle », in (3).

(2) GAUDELUS J. : « Refus vaccinal : que fai- re ? », Méd. Enf.,2015 ; 35 :299-304.

(3) GAUDELUS J., DE PONTUAL L. : « Refus vaccinal : que dit la loi, comment l’appréhen- der, quelles conséquences ? » Rev. Prat. (Méd.

Générale),2015 ; 29 :329-334.

(4) PHADKE V.K., BEDNARCZYK R.A., SAL- MON D.A., OMER S.B. : « Association between vaccine refusal and vaccine-preventable di- seases in the United States : a review of measles and pertussis », JAMA,2016 ; 315 : 1149-58.

Toujours des questions sur les vaccinations

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Enquête IPSOS sur la tolérance aux antibiotiques

D’après un communiqué de presse du Laboratoire Biocodex

L’institut IPSOS, avec le soutien institutionnel du Laboratoire Biocodex, a récemment mené une enquête auprès d’un échantillon d’un peu plus de 2000 personnes, afin notamment de préciser la fréquence des manifesta- tions indésirables survenant sous antibiotiques et le comportement des malades vis-à-vis de celles-ci. Sur les 2003 personnes ayant participé à cette étude, 721 ont déclaré avoir bénéficié récemment (ou un enfant de leur foyer) d’un traitement antibiotique et 502 ont signalé avoir souffert (ou un enfant de leur foyer) d’effets indésirables postantibiothérapie.

De ce travail, il ressort essentiellement que :

plus d’un quart des sujets bénéficiant d’une antibiothérapie (27 %) pré- sentent des effets secondaires, le plus souvent d’ordre digestif (diarrhée, maux de ventre). Ces derniers se manifestent généralement en milieu de traitement (dans les 3 à 4 jours) et persistent en moyenne 1 semaine ;

les manifestations indésirables survenant sous antibiothérapie s’obser- vent dans la moitié des cas (50 %) chez les patients sous amoxicilline seule ou combinée à l’acide clavulanique* et, contrairement à ce qui est couramment admis, dans la même proportion (25 % versus 25 %) ;

en cas d’intolérance, près d’un patient sur deux (43 %) ne contacte pas un professionnel de santé et près de 20 % arrêtent (14 %) ou modifient (4 %) de leur propre initiative le traitement antibiotique qui leur a été initialement prescrit.

* Ce pourcentage élevé s’explique vraisemblablement par le nombre important de malades bénéficiant en première intention d’un traitement par amoxicilline.

M. Goldberg voit en consulta- tion une enfant de deux ans et quatre mois pour des vomisse- ments dont les circonstances de survenue sont des plus cu- rieuses. La mère, dont le récit est considéré comme fiable par notre confrère, indique :

que l’enfant vomit depuis deux mois la nuit (4 à 6 h après le repas) si le soir elle mange des protéines (15 à 30 g) mélangées à sa purée ou à sa soupe, cela quel que soit le type de protéines (viande ou poisson) ;

qu’elle ne vomit pas s’il n’y a pas de protéines (pâtes, riz, lé- gumes) ;

que les vomissements ne sur- viennent pas au repas de midi

s’il comporte des protéines (soit en crèche, soit à la maison).

L’examen clinique de l’enfant est normal ; elle n’a pas perdu de poids… M. Goldberg précise que la mère n’insiste pas, ne sollicite pas d’examens complé- mentaires et indique simple- ment qu’elle va arrêter de don- ner des protéines le soir.

Plusieurs diagnostics sont évo- qués : syndrome de Münchhau- sen par procuration, trouble du métabolisme des acides ami- nés, entérocolite induite par les protéines alimentaires. Notre collègue C. Copin indique que

« protéines et vomissements peuvent faire penser aussi aux vomissements cycliques, après avoir éliminé les autres causes,

Face à l’annonce par les phar- maciens d’une rupture de stock de Flixotide 50®(propionate de fluticasone), notre collègue S. El Yafi se demande par quel autre corticoïde inhalé (CI), il peut le remplacer.

E. Osika indique qu’il s’agit là

« d’une annonce récurrente, liée à une question de quota par distributeur » selon ce que lui a indiqué le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline), qui com- mercialise ce médicament. Il donne le numéro de téléphone que la pharmacie doit appeler pour résoudre ce problème : 01 39 17 84 44.

Pour répondre à la question du

remplacement de Flixoti- de®50, on peut se référer au GINA (Global Initiative for Asthma) : les choix possibles sont au minimum le dipropio- nate de béclométasone et le budésonide, aux doses journa- lières de respectivement 100µg et 200µg, qui sont les doses basses de CI recomman- dées par le GINA, c’est-à-dire celles par lesquelles le traite- ment de fond par les CI doit être commencé chez un enfant de moins de cinq ans (1).

DUTAU G. : « Prise en charge de l’asthme chez les enfants âgés de cinq ans et moins : Global initiative for asthma, mise à jour », Méd. Enf., 2016 ; 36 :57-62.

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Rupture de stock de Flixotide® 50 : mythe ou réalité ?

Vomissements sélectifs chez une enfant de deux ans et demi

Argent colloïdal : de quoi s’agit-il ?

en particulier les problèmes métaboliques » et donne la ré- férence d’une mise au point sur le syndrome des vomissements cycliques (1). S. El Yafi re- marque que, à l’âge de cet en- fant, « il n’y a nul besoin de protéines animales le soir s’il en a consommé 20 ou 30 g à midi ».

L’histoire de cette enfant s’arrê-

te là. Comme pour d’autres cas évoqués sur le forum, il serait intéressant et utile de savoir quel a été le diagnostic et l’évo- lution de cette histoire clinique bien curieuse !

(1) LI B.U., LEFEVRE F., CHELIMSKY G.G. et al. : « North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition consensus statement on the diagnosis and ma- nagement of cyclic vomiting syndrome », J. Pe- diatr. Gastroenterol. Nutr.,2008 ; 47 :379-93.

Notre collègue E. Lazard a posé la question suivante : « Quel- qu’un a-t-il des notions et des références scientifiques sur l’uti- lisation de l’argent colloïdal, qui a l’air à la mode chez les adoles- cents ». Quid de la toxicité et des risques ? E. Pino fournit une référence (1). Une requête sur Google avec le terme « argent colloïdal » (84900 résultats !) a

de quoi laisser perplexe, avec des formulations telles que « ar- gent colloïdal antibiotique in- terdit ». Peut-être que des col- lègues relayeront les interroga- tions de E. Lazard…

(1) https://www.researchgate.net/profile/

Wim_H_Jong/publication/228665362_Nano- Silver-A_Review_of_Available_Data_and_

Knowledge_Gaps_in_Human_and_

Environmental_Risk_Assessment/links/0912f50 9777c7e7934000000.pdf.

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