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L'infection à MERS-CoV : enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

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MISE AU POINT

L’infection à MERS-CoV :

enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

MERS-CoV infection: health issues, diagnosis, and epidemiology

N. Kin*, A. Vabret**

* Université de Caen-Normandie, unité de recherche risques microbiens (U2RM), Caen.

** Laboratoire de virologie, centre hos- pitalo-universitaire de Caen.

E

ntre 2002 et 2003, un coronavirus hautement pathogène fut à l’origine d’une pandémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui s’est répandue depuis la Chine vers le reste du monde.

Ce coronavirus, baptisé SARS-CoV, occasionna en quelques mois plus de 8 000 cas, avec un taux de mortalité globale de 10 %. Dix ans plus tard, un agent pathogène similaire menace de nouveau la santé publique et relance l’intérêt de la communauté scien- tifique pour la famille virale des Corona viridae (1, 2).

Ce nouveau coronavirus, associé au syndrome respi- ratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV, Middle-East Respiratory Syndrome coronavirus) plus pathogène que le SARS-CoV mais moins facilement trans- missible, représente un risque sanitaire important pour la population humaine. En novembre 2014, il est d’ailleurs ajouté à la liste des micro-organismes et toxines hautement pathogènes (MOT), pour lesquels une réglementation est prévue par l’article L.5139-1 du code de la Santé publique (3). D’où vient le MERS-CoV ? Quelle menace représente-t-il pour l’homme ? Quels moyens sont mis en œuvre pour le détecter et surveiller son évolution ? Que sait-on après 4 ans de recherches menées à l’échelle mondiale sur ce coronavirus émergent ?

Généralités sur l’agent pathogène

Selon la taxonomie actuelle établie par l’Inter- national Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV) et représentée sur la figure 1, le MERS-CoV appartient à l’ordre des Nidovirales, à la famille des Coronaviridae et à la sous-famille des Corona- virinae. Cette sous- famille est elle-même divisée en 4 genres nommés Alpha-, Beta-, Gamma- et

Deltacoronavirus (5). Le genre Betacoronavirus est également subdivisé en 4 clades nommés A, B, C et D. Le MERS-CoV a été classé dans le clade C, sur la base d’une analyse phylogénétique réalisée à partir des domaines les plus conservés de son génome, en accord avec les modalités de définition d’une nouvelle espèce de Coronavirinae (6). L’analyse phylogénétique a ainsi mis en évidence une forte identité nucléotidique lors de la comparaison avec 2 coronavirus de chiroptère, les Tylonycteris bat coro- navirus HKU4 (Ty-batCoV HKU4) et Pipistrellus bat coronavirus HKU5 (Pi-batCoV HKU5), décrits anté- rieurement et définissant le clade C (7).

Les Coronavirinae sont des virus à ARN positif monocaténaire, non segmenté, dont la taille est d’approximativement 30 kilobases (kb). Ces virus sont importants dans le monde vétérinaire. Chez l’homme, 4 coronavirus humains (HCoV) dits “circu- lants” sont à ce jour identifiés, les HCoV-OC43, -HKU1, -229E et -NL63. Ils sont à l’origine de patho- logies respiratoires modérées dans la population générale, mais peuvent occasionner des infections plus sévères chez les jeunes enfants et les personnes âgées ou immunodéprimées. Ils font partie des virus respiratoires recherchés en routine lors d’une infec- tion respiratoire. Ces HCoV, dits “classiques”, pour ceux identifiés dans les années 1960 (HCoV-229E et HCoV-OC43), ou “nouveaux”, pour ceux iden- tifiés au début des années 2000 (HCoV-HKU1 et HCoV-NL63), sont à distinguer du SARS-CoV et du MERS-CoV, aussi bien d’un point de vue épidémio- logique que clinique (8-11).

La source animale à l’origine du MERS-CoV chez l’homme est probablement le dromadaire (Camelus dromedarius), chez qui le virus lui-même ainsi que des anticorps anti-MERS-CoV ont été détectés dans plusieurs pays de la péninsule Arabique et d’Afrique (12-14).

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Figure 1. Taxonomie actuelle des coronavirus établie par l’International Committee on Taxonomy of Viruses (9e rapport, révisé en 2015). La localisation des 6 coronavirus humains y est indiquée (4).

Nidovirales

Arterividae

Coronaviridae Coronavirinae

Torovirinae

HCoV-NL63, HCOV-229E

HCoV-OC43, HCOV-HKU1 SARS-CoV

Clade B Clade C Clade D Clade A

MERS-CoV Arterivirus

Alphacoronavirus Betacoronavirus Gammacoronavirus

Deltacoronavirus Bafirinavirus

Torovirus Alphamesonivirus

Okavirus Mesonviridae

Roniviridae

]

]

]]

Manifestation clinique du MERS-CoV

Le MERS-CoV est caractérisé par une période d’incu- bation comprise entre 2 et 13 jours. Dans 76 % des cas, les patients hospitalisés à la suite d’une infection par le MERS-CoV présentent une comorbidité, qui peut être notamment une hypertension artérielle, un diabète de type 2, ou encore une obésité. L’âge moyen des patients infectés par ce coronavirus est de 50 ans. Le taux de détection chez les enfants est, quant à lui, très faible, inférieur à 2 %. La mortalité globale associée au MERS-CoV est d’environ 40 %.

Les symptômes les plus fréquents sont une fièvre supérieure à 38 °C, des frissons et une toux souvent productive. Plus rarement, il peut survenir des myal- gies, des maux de tête ou de gorge, une rhinite et des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée).

L’aggravation des symptômes conduit souvent à une insuffisance respiratoire. Lors d’une infection fatale, le décès du patient survient en moyenne 12 jours après l’apparition des symptômes (15-19). La réplication virale a lieu dans les voies respiratoires basses, ce qui peut expliquer le faible potentiel de transmission de personne à personne de cet agent pathogène. En France, 2 cas de MERS-CoV ont été décrits en avril et mai 2013 dans le Nord-Pas-de-Calais. Le premier cas, un homme de 64 ans, de retour d’un voyage en Arabie saoudite, a été admis à l’hôpital de Valenciennes alors qu’il était atteint d’une diarrhée accompagnée de fièvre. Le second cas contracta l’infection au cours

de son admission dans ce même hôpital, consécutive à une thrombose veineuse du bras. Il partagea alors une chambre avec le premier patient avant que le diagnostic de MERS-CoV ne soit établi pour celui-ci.

Les 2 hommes présentaient des antécédents de transplantation rénale et d’infarctus du myocarde, respectivement. Tous 2 présentaient également au moins 1 facteur de comorbidité (hypertension arté- rielle et diabète de type 2). Après leur admission, les 2 patients ont développé, à quelques jours d’intervalle, une pathologie respiratoire sévère qui a nécessité leur admission dans un service de soins intensifs au CHU de Lille, ainsi qu’une assistance respiratoire méca- nique dans un premier temps, avant d’être placés sous ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation). Leur état s’est aggravé du fait de la survenue de complica- tions : une défaillance multiorganes fatale au premier patient et une défaillance rénale nécessitant la mise sous dialyse en ce qui concerne le second (18).

Diagnostic de l’infection à MERS-CoV et épidémiologie

Diagnostic moléculaire

Le MERS-CoV a été identifié grâce à une RT-PCR (Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction) consensus réalisée sur un surnageant de culture, lui-même dérivant de la mise en culture d’un prélève- toxines hautement pathogènes (MOT) depuis décembre 2014. Par conséquent, une réglementation particulière doit être appliquée pour le diagnostic de l’infection, la prise en charge des cas probables et les activités de recherche.

» Le MERS-CoV et des anticorps anti-MERS-CoV ont été détectés parmi des dromadaires de la péninsule arabique et de l’est de l’Afrique, indiquant que ces animaux constituent probablement le réservoir du MERS-CoV.

Un coronavirus de chiroptère d’Afrique du Sud, nommé NeoCoV, semble être un ancêtre du MERS-CoV.

Clinique Épidémiologie

Highlights

»Ten years after SARS-CoV pandemic, a new coronavirus, namely MERS-CoV, emerged in Arabian Peninsula.

»MERS-CoV caused a severe respiratory syndrome, particularly among people with comorbidity such as diabetes, obesity or hypertension. A renal or multi- organ failure accompanying respiratory distress is commonly the cause of fatal cases.

»Due to the health threat represented by MERS-CoV, it is classified on highly pathogenic Micro-organisms and Toxins (MOT) list since December 2014. Consequently, a regu- lation must be applied to diagnose the infection, handle probable cases, and lead research projects.

»M E R S - C o V a n d a n t i - MERS-CoV antibodies have been detected among drom- edary camels form Arabian Peninsula and east of Africa, indicating that these animals likely constitute the MERS-CoV reservoir from human infec- tion. A bat coronavirus named NeoCoV, highly similar to MERS-CoV, was isolated from the Neoromicia carpensis bat, living in South African. It then could be an ancestor of MERS-CoV.

Keywords MERS-CoV Dromedary camel Epidemic Clinic Epidemiology

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L’infection à MERS-CoV : enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

MISE AU POINT

ment respiratoire bas. La RT-PCR consensus utilisée ciblait un fragment de 251 nucléotides de l’ORF1ab et, plus précisément, de la région codant l’ARN polymérase dépendante de l’ARN (RdRp). Cette technique est régulièrement utilisée en première intention lors de la recherche de nouveaux corona- virus (2, 20, 21). Le séquençage du génome complet du MERS-CoV, moins de 1 mois après son identifi- cation, a permis la mise en œuvre très rapide des premiers tests moléculaires spécifiques (22). Des RT-PCR spécifiques du MERS-CoV ont notamment été élaborées par V.M. Corman et al. et publiées en septembre 2012. La détection du MERS-CoV fait ainsi intervenir 2 RT-PCR, l’une ciblant une région génomique en amont du gène E (upE), et l’autre, une région génomique localisée dans l’ORF1b.

La région de l’ORF1b choisie est spécifique et ne recouvre pas la région de ce même gène ciblée par la RT-PCR consensus ayant permis l’identification du MERS-CoV. La spécificité des régions génomiques sélectionnées par V.M. Corman et al. a été attestée par des tests d’exclusion des virus respiratoires les plus courants, dont les 4 HCoV circulants. Il a été démontré que la RT-PCR ciblant l’ORF1b est moins sensible que celle ciblant la région upE. Les auteurs préconisent donc, en accord avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’utilisation de la RT-PCR upE en première intention et de la RT-PCR ORF1b pour confirmation d’un résultat positif avec la première RT-PCR. Une autre RT-PCR ciblant une région de l’ORF1a a également été élaborée. Celle-ci, en plus d’être spécifique, a montré une sensibilité similaire à celle de la RT-PCR upE. Elle est égale- ment recommandée pour confirmer un résultat positif préalablement obtenu avec la RT-PCR upE, en complément ou en remplacement de la RT-PCR ORF1b précédemment décrite. Aux États-Unis, le CDC (Centers for Disease Control and prevention) met à disposition pour le diagnostic une trousse nommée CDC Novel Coronavirus 2012 rRT-PCR. Celle-ci inclut les amorces et les sondes d’hydrolyse permettant la réalisation des 3 RT-PCR ciblant respectivement les régions upE, ORF1a et ORF1b du MERS-CoV. Les différentes régions du génome du MERS-CoV ciblées par les RT-PCR mentionnées ci-dessus sont localisées sur la figure 2 (23).

Comme le montre le tableau, il existe de nombreuses trousses commerciales fondées sur la détection des régions upE, ORF1a et ORF1b. Cependant, à ce jour, seule la trousse RealStar® MERS-CoV, commercia- lisée par Altona Diagnostics (Hambourg, Allemagne) est approuvée pour le diagnostic en Europe. Elle est en effet la seule à bénéficier d’un marquage CE.

Pour la réalisation de ces RT-PCR, les prélèvements respiratoires bas doivent être préférés, car la réplica- tion virale est localisée dans les voies respiratoires basses, où la charge virale est de fait plus élevée que dans les prélèvements respiratoires hauts (25-27).

Les techniques de séquençages classiques et à haut débit sont quant à elles principalement utilisées dans le cadre de la surveillance de l’évolution du MERS-CoV. Même si des techniques de séquençage partiel ciblant l’ORF1b et le gène N ont été publiées (figure 2), les analyses génétiques se fondent prin- cipalement sur le séquençage de génomes complets de MERS-CoV. À ce titre, notons que, au 22 juillet 2016, 211 génomes complets de MERS-CoV (issus d’hommes et de dromadaires) étaient disponibles sur GenBank. Il a été observé une remarquable homologie, supérieure à 98 %, parmi les MERS-CoV détectés et séquencés à ce jour, qu’ils soient issus d’un hôte humain ou dromadaire (28-30). Une étude récente a d’ailleurs permis, à partir de 164 de ces génomes complets, d’identifier 5 clusters, nommés de 1 à 5, constitués chacun de MERS-CoV d’hommes et de dromadaires. Le cluster 5, regrou- pant les MERS-CoV les plus récents, semble d’ailleurs avoir pour origine un MERS-CoV recombinant dont les souches parentales seraient issues des clusters 3 et 4 (31).

Outils sérologiques

Dans le cas de virus émergents comme le MERS-CoV, les outils sérologiques tels que la séroneutralisation, l’immunofluorescence et les tests immuno enzymatiques sont surtout utilisés à des fins épidémiologiques, notamment pour recher- cher des anticorps dirigés contre le virus étudiés dans des populations animales, pour évaluer la zone d’endémie et réaliser des études rétrospectives à partir de sérums plus anciens (13, 14, 32, 33).

De plus, les caractéristiques épidémiologiques de telles infections émergentes sont souvent défi- nies à partir des cas asymptomatiques et du taux de reproduction (R0). À cet effet, les outils séro- logiques permettent l’étude des transmissions secondaires et l’identification de cas peu ou non paucisymptomatiques, largement représentés dans le cas du MERS-CoV (34). À noter que, le MERS-CoV étant facile à cultiver sur de nombreuses lignées cellulaires (Vero, LLC-MK2, Calu-3, etc.), l’éventail d’outils sérologiques disponibles pour ce virus est plus large que pour les autres HCoV, plus difficiles à cultiver (2, 35).

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Figure 2. Localisation des régions amplifiées par les RT-PCR ciblant les régions ORF1a (1A sur le schéma), ORF1b et upE du MERS-CoV. Les 2 régions amplifiées par des RT-PCR de séquençage sont également indiquées (RdRpSeq et NSeq) [23].

11,197 - 11,280 1A

18,266 - 18,347 ORF1b

27,458 - 27,550 upE

29,549 - 29,860 NSeq 14,049 - 15,290

RdRpSeq

Orf1ab S EMN

Orf1a

Cependant, le classement du MERS-CoV comme agent pathogène de niveau 3, d’une part, et sur la liste des MOT, d’autre part, les potentielles réactions croisées avec les autres Betacoronavirus humains ou animaux et les contraintes liées à l’obtention de sérums séquentiels pour observer la séroconversion sont autant d’obstacles à surmonter lors de l’élabo- ration des outils sérologiques (32, 36). Enfin, la mise au point et la validation de ces tests nécessitent également de disposer de sérums négatifs et positifs, qui sont rares en dehors des zones d’émergence. Il est en outre nécessaire d’obtenir des sérums positifs pour les autres HCoV afin de s’assurer de l’absence de réactions croisées et d’évaluer au mieux les limites de spécificité du test. L’accumulation de ces difficultés de mise en œuvre exclut donc l’utilisation des tests

sérologiques dans la phase précoce de l’épidémie, alors même que la mise en place rapide des outils de détection est indispensable.

Réglementation et maîtrise des risques sanitaires liés au MERS-CoV

En novembre 2014, à la suite de l’ajout du MERS-CoV sur la liste des MOT, son diagnostic et les activités de recherche sur ce virus sont devenus plus compliqués.

Cette décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pour conséquence l’instauration d’une réglementation concernant la prise en charge des cas possibles, le diagnostic de l’infection à MERS-CoV et les acti- Tableau. Trousses commerciales développées pour le diagnostic de l’infection à MERS-CoV.

Nom de la trousse Fabricant Cibles Amorces et sondes

recommandées par l'OMS [46]

AccuPower MERS-Cov Real

Time RT-PCR Bioneer, Corée du Sud upE, ORF1a Non

Anyplex II MERS-CoV (upE)

Real-time detection kit Seegene, Corée du Sud upE, ORF1a Non

DiaPlexQ MERS Virus

Detection SolGent, Corée du Sud upE, ORF1a, ORF1b Non

Fast-Trask Diagnostics

hCoV-EMC Fast Track Diagnostics,

Luxembourg upE, ORF1a Oui

Light-Mix Molecular Dx

MERS-CoV upE/ORF1a Roche Molecular Diagnostics,

Suisse upE, ORF1a Oui

PowerChek MERS

Real-time PCR Kogene Biotech, Corée du Sud upE, ORF1a Oui

Primerdesign genesis® Novel

Coronavirus hCoV-MERS PrimerDesign, Royaume-Uni upE, ORF1a Oui

RealStar® MERS-CoV* Altona Diagnostics, Allemagne upE, ORF1a Oui

UltraFast LabChip MERS-CoV

Real-time PCR Kits Nanobiosys, Corée du Sud upE, ORF1a Oui

* Trousse bénéficiant d’un marquage CE et approuvée pour le diagnostic en Europe.

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L’infection à MERS-CoV : enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

MISE AU POINT

vités de recherche. En effet, seuls les organismes en possession d’un ou de plusieurs des agréments permettant la détention, la cession, le transport, la mise en œuvre (extraction d’acides nucléiques, production de protéines, culture, etc.), l’importa- tion et l’exportation du MERS-CoV sont habilités à procéder au diagnostic ou aux activités de recherche portant sur cet agent pathogène, dans la limite du cadre réglementaire fixé par ces autorisations. De plus, il existe un protocole de prise en charge des éventuels cas, mis en place dans tous les établisse- ments de santé et les laboratoires d’analyses. Adapté aux installations inhérentes à ces établissements, il permet une prise en charge conforme aux régle- mentations en vigueur.

Il faut noter qu’une surveillance particulière doit être établie lors d’événements tels que le hadj, qui a lieu tous les ans en octobre en Arabie saoudite.

Cet événement rassemble chaque année plusieurs millions de pèlerins en provenance de plus de 180 pays différents. Les conditions sanitaires, la proximité entre individus et l’affaiblissement lié à la déshydratation sous l’effet de la chaleur et à la fatigue consécutive aux longues marches augmen- tent le risque épidémique global. En effet, chaque année, de nombreux agents pathogènes viraux (virus influenza et autres virus respiratoires, virus des hépa- tites A, B, et C, etc.) et bactériens (Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae, Mycobacte- rium tuberculosis, Neisseria meningitidis, etc.) sont à l’origine d’épidémies au sein de ces rassemble- ments. L’émergence du MERS-CoV constitue un risque épidémique supplémentaire, d’autant que l’épicentre de l’épidémie est situé en Arabie saoudite.

Circulation du MERS-CoV chez l’homme

Le MERS-CoV a été identifié pour la première fois en septembre 2012 par la Dr Zaki, puis séquencé en octobre 2012 à l’Erasmus Medical Center (Pays-Bas) par l’équipe du Pr Ron Fouchier (2, 22). Le prélève- ment d’origine avait été collecté chez un patient âgé de 60 ans, atteint d’une pneumonie et hospi- talisé à l’hôpital de Djeddah (Arabie saoudite). Un second cas a ensuite été détecté aux Royaume-Uni, chez un patient originaire du Qatar et sans lien épidémio logique avec le premier patient (2, 37).

Cependant, la première apparition du MERS-CoV dans la population humaine est antérieure, comme l’a démontré une étude rétrospective qui a permis d’associer le MERS-CoV à une épidémie survenue en

avril 2012 au sein de l’hôpital de Zarqa, en Jordanie.

Onze personnes avaient été infectées, dont 9 parmi le personnel soignant de cet hôpital. L’agent étio- logique de cette infection respiratoire n’avait alors pas été identifié (38). À ce jour, la plupart des cas sont restreints à la péninsule Arabique, notam- ment l’Arabie saoudite et le Qatar. Le MERS-CoV a cependant été exporté dans 26 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Les dernières données épidémiologiques collectées par l’OMS en date du 22 juin 2016 font état de 1 768 cas d’in- fection par le MERS-CoV, dont 630 mortels (39).

La carte présentée en figure 3 met en évidence la répartition mondiale des cas de MERS-CoV rapportés à l’OMS depuis son apparition en 2012.

La circulation du MERS-CoV est caractérisée par l’émergence de clusters nosocomiaux ou familiaux au sein desquels il y a une relation épidémiolo- gique entre les MERS-CoV, alors que chaque cluster semble provenir d’une source d’infection différente.

Notamment, en 2013, alors que la France signalait ses premiers cas de MERS-CoV à un stade relative- ment précoce de l’épidémie, un cluster nosocomial a été identifié à Al-Hasa, en Arabie saoudite. Vingt et un des 23 cas inclus dans ce cluster sont issus d’une transmission nosocomiale qui a impliqué 3 unités de soins différentes (40). Cependant, la transmission interhumaine du MERS-CoV est limitée, comme l’a démontré une étude, menée par C. Drosten et al. en 2014, qui incluait 26 patients index prove- nant de différentes provinces d’Arabie saoudite et leurs 280 cas contacts (soit 11 cas contacts par cas index en moyenne). Seuls 12 de ces 280 cas contacts ont été considérés comme des cas probables de transmission secondaire du MERS-CoV, sur la base du diagnostic moléculaire ou sérologique. À noter que seul 1 de ces 12 cas probables a développé des signes cliniques, toutefois moins sévères que ceux observés chez le patient index (34). Ces données suggèrent que le MERS-CoV, dont le R0 est infé- rieur à 1, n’est pas totalement adapté à l’homme et que l’épidémie actuelle serait la conséquence d’une source d’infection mobile d’origine animale, identifiée comme étant le dromadaire. À ce jour, le plus important de ces clusters épidémiques s’est déclaré en mai-juin 2015, à la suite de la première introduction du MERS-CoV en Asie, notamment en Corée du Sud. Le patient index, un homme de 68 ans originaire de Corée du Sud, de retour d’un voyage en Arabie saoudite, a fréquenté 3 centres de soins différents avant que le diagnostic de MERS-CoV soit établi. Cette épidémie, dont l’ampleur est la conséquence d’un transfert important des patients

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Figure 3. Répartition mondiale des cas de MERS-CoV rapportés à l’OMS au 15 juillet 2016 depuis son émergence en septembre 2012. Le nombre de cas mensuels notifiés à l’OMS est également indiqué dans le graphe en bas à gauche.

Nombre de cas

Nombre mensuel de cas de MERS-CoV rapportés à l’OMS

03 05 07 09 112012

01 0103 05 07 09 112013

03 05 07 09 112014

01 0103 05 07 09 112015 03 05 072016 01 2040

6080 100120 140160 180200 220240

0 Arabie saoudite Reste du monde

Grande-Bretagne Irlande du Nord

France Pays-Bas

Allemagne

États-Unis Italie

Autriche Turquie Grèce Tunisie Algérie Jordanie

Égypte

Liban Iran

Koweit

Émirats arabes unis Oman

Qatar

Arabie saoudite

Yémen Thaïlande

Malaisie Philippines

Corée du Sud Chine

1-5 6-20 21-150 151-500 501-1 000 + 1 000

Nombre total de cas rapportés

Zones litigieuses

dans plusieurs centres de soins, a occasionné 186 cas confirmés dans 16 hôpitaux différents. Trente-six patients sont décédés de l’infection au cours de cette épidémie. Le schéma de transmission corres- pondant à ce cluster épidémique est présenté sur la figure 4, p. 196 (41, 42).

Origine zoonotique du MERS-CoV

L’hypothèse d’une origine animale de ce corona- virus a été émise dès la publication de son génome complet, qui a permis de regrouper le MERS-CoV au sein des Betacoronavirus de clade C, préalablement défini par 2 coronavirus de chiroptères, les Ty-batCoV HKU4 et Pi-batCoV HKU5 (22). Des études sérolo- giques menées au sein de populations de droma- daires dans l’Est de l’Afrique et dans la péninsule Arabique ont mis en évidence la présence d’anticorps neutralisants dirigés contre le MERS-CoV. L’une de ces études a notamment permis de détecter ces anticorps dans des sérums collectés en 2003 chez des dromadaires vivant aux Émirats arabes unis, ce qui indique qu’un coronavirus proche du MERS-CoV

circulait chez les dromadaires longtemps avant l’ap- parition de celui-ci dans la population humaine. En Arabie saoudite, ces anticorps ont été détectés dans des prélèvements datant de 1993. Selon des études similaires menées en Afrique (Égypte, Kenya, Soudan, Somalie, etc.), des anticorps anti-MERS-CoV ont été détectés dans des populations de droma- daires, à partir de prélèvements datant de plus de 30 ans (14, 33, 43). Il est à noter que la plupart des dromadaires de la péninsule Arabique sont importés depuis la Somalie ou le Soudan, ce dernier pays étant celui dont la population de dromadaires est la plus importante. Malgré tout, il n’a pas été signalé de cas de MERS-CoV humain dans ces pays à ce jour.

Cependant, la situation géopolitique actuelle de ces derniers, notamment les guerres civiles, pourrait avoir contribué à ce que d’éventuelles infections à MERS-CoV dans la population humaine passent inaperçues. Enfin, une étude menée en 2013 en Arabie saoudite par A.S. Aburizaiza et al. n’a pas permis de mettre en évidence la présence d’anti- corps anti-MERS-CoV chez l’homme avant l’au- tomne 2012 (44). Les introductions multiples du MERS-CoV dans la population humaine semblent donc récentes. Les données recueillies depuis sa

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L’infection à MERS-CoV : enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

Figure 4. Représentation schématique de la transmission du MERS-CoV en Corée du Sud impliquant 140 patients dont le cas index, entre le 11 mai et le 19 juin 2015 (41).

Premier cas N°1

N°14

N°118

N°36 N°148

N°163 N°153

N°147 N°150

N°76

N°123

N°16

27 cas 13 cas

10 cas 3 cas

80 cas

2 cas

2 cas 2 cas

Hôpital A- C Hôpital B

2e génération 3e génération 4e génération

Hôpital B

Hôpital D

Hôpital D

Hôpital J

Hôpital E

Hôpital F

Hôpital E

Hôpital K < P Hôpital N

Hôpital M Hôpital N

Hôpital L Ambulance

MISE AU POINT

première identification en avril 2012 suggèrent que ce virus n’a pas établi de circulation soutenue dans la population humaine. À noter que des études récentes ont également permis de mettre en évidence qu’au moins 2 autres coronavirus circulent parmi les dromadaires, un Beta corona virus de clade A, phylogénétiquement proche du coronavirus bovin (BCoV), et un Alphacoronavirus phylogénétiquement proche du HCoV-229E (31, 45).

Comme ce fut le cas pour le SARS-CoV, des études visant à rechercher un coronavirus proche du MERS-CoV chez les chiroptères vivant dans la même aire géographique ont été entreprises. Parmi les plus concluantes, il en est une, menée par V.M. Corman et al. en 2014, qui a permis d’identifier un corona- virus partageant plus de 85 % d’identité nucléoti- dique avec des MERS-CoV provenant d’humains et de dromadaires. Ce coronavirus, nommé NeoCoV,

a été identifié et séquencé à partir du guano d’un chiroptère de l’espèce Neoromicia carpensis vivant en Afrique du Sud. Cette même espèce de chiroptère est également retrouvée dans des pays de l’Est de l’Afrique où le MERS-CoV circule au sein des popu- lations de dromadaires. Ainsi, le NeoCoV pourrait constituer un ancêtre du MERS-CoV circulant actuel- lement chez le dromadaire et l’homme (45).

Conclusion

Depuis son émergence, en 2012, la circulation du MERS-CoV, restreinte à la péninsule Arabique, est caractérisée par l’apparition de clusters épidémiques familiaux ou nosocomiaux. Le faible taux de reproduction (R0 < 1) du MERS-CoV contribue à limiter le potentiel épidémique de ce virus. La restric-

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1. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Pre- liminary clinical description of severe acute respiratory syndrome. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2003;52:255-6.

2. Zaki AM, van Boheemen S, Bestebroer TM, Osterhaus AD, Fouchier RA. Isolation of a novel coronavirus from a man with pneumonia in Saudi Arabia. N Engl J Med 2012;367:1814-20.

3. Arrêté du 6 novembre 2014 modifiant l’arrêté du 30 avril 2012 fixant la liste des micro-organismes et toxines prévue à l’article L. 5139-1 du code de la santé publique.

https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2014/11/6/

AFSP1426309A/jo/texte

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tion du MERS-CoV à la péninsule Arabique s’explique également par l’absence de la source probable d’in- fection, identifiée comme étant le dromadaire, dans les pays exempts de cas auto chtones. Enfin, l’identi- fication rapide et efficace de l’agent pathogène et la mise en place de mesures sanitaires et de protocoles de confinement adaptés permettent de maîtriser la menace sanitaire représentée par le MERS-CoV.

Notons cependant que le tableau clinique associé à l’infection à MERS-CoV est sévère et associé à un taux de mortalité d’environ 40 %. Son fort pouvoir pathogène a d’ailleurs conduit à son inscription sur la liste des MOT, ce qui, paradoxalement, tend à rendre

son identification, sa surveillance et son étude plus difficiles. Les données génomiques, quant à elles, suggèrent que le MERS-CoV est en cours d’évolution.

Il est donc important de maintenir une surveillance efficace de cet agent pathogène qui représente bel est bien un risque sanitaire important.

Comme l’infection à SARS-CoV en 2002-2003, et à l’instar de tous les agents pathogènes zoonotiques, cette nouvelle menace met une fois de plus en avant le risque sanitaire lié aux activités humaines en rela- tion avec le monde animal, qu’elles soient de l’ordre du loisir (activités touristiques, domestication, etc.)

ou de l’alimentation (chasse, élevage, etc.). ■ N. Kim et A. Vabret déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

(9)

L’infection à MERS-CoV : enjeux sanitaires, diagnostic et épidémiologie

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Références bibliographiques (suite de la p. 197)

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