A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. C OSSERAT
Notice sur les travaux scientifiques de Thomas-Jean Stieltjes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 9, no4 (1895), p. 3-64
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NOTICE
SUR LES
TRAVAUX SCIENTIFIQUES
DE
THOMAS-JEAN STIELTJES,
PAR M. E.
COSSERAT,
Chargé d’un Cours de Calcul différentiel et intégral à la Faculté des Sciences de Toulouse.
Stieltjes,
dont la Sciencedéplore
la mortprématurée,
est né en Hol-lande,
àZwolle,
le 29 décembre i856. Fils d’unIngénieur distingué,
dontle nom reste attaché à un
grand
nombre de travauxremarquables,
tels que le desséchement du lac deHarlem,
la construction duport
actuel de Rot-terdam,
pour neciter, peut-être,
que les moinsimportants,
il suivit les cours del’École Polytechnique
deDelft ; mais,
entraîné par songoût
pour les Sciences exactes, il entra, le 1 el’ décembret8~~,
à l’observatoire deLeyde,
où il se consacra,pendant
six ans, à une étudeapprofondie
del’Astronomie. La
publication prochaine
des observations faites dans cettepériode,
àLeyde,
montrera lapart
active queStieltjes prit
aux travaux del’observatoire. Il se
livrait,
en mêmetemps,
à des recherchesthéoriques,
dont les résultats sont devenus
classiques (~).
Le 1er décembre1883,
ilquitta
l’observatoire en vue d’obtenir une chaire deMathématiques,
àl’Université de
Groningue ;
la hauteestime,
danslaquelle
ses travauxétaient tenus en
Hollande,
lui fitconférer,
en1884,
par l’Université de (1) Nous devons le renseignement suivant à l’extrême obligeance de M. F. van de Sande Bakhuysen, astronome à l’observatoire de Leyde. En 1882, Stieltjes communiqua à M. Tisse- rand son élégante démonstration du théorème de l’éminent astronome sur le développementde la fonction perturbatrice lorsque l’inclinaison mutuelle des orbites est considérable;
M. Tisserand était alors en mission à la Martinique pour l’observation du passage de Vénus;
la Communication de Stieltjes fut transmise à M. Hermite et c’est à partir de ce moment que s’établirent les liens d’amitié qui l’ont uni jusqu’à sa mort à l’illustre géomètre.
[4]
Leyde,
legrade
de Docteur honoris causa, et le fitélire,
en188~,
Membrede l’Académie
royale
des Sciencesd’Amsterdam ;
la chairequ’il
désiraitne lui fut
cependant
pas accordée et il vint habiterParis,
où ilobtint,
enjuin 1886,
legrade
de Docteur ès Sciencesmathématiques.
La mêmeannée,
il étaitappelé
à la Faculté des Sciences deToulouse,
et lapériode
la
plus
féconde de sa viescientifique
commença.Pour faire
connaître,
de lafaçon
laplus complète,
la valeur de cethomme
éminent,
nous avons rassemblé ici tous ses travaux(~ );
nous noussommes efforcé de rendre ainsi à
Stieltjes
toutl’hommage qui
lui est dû etde lui
témoigner
laprofonde
reconnaissance que nous avons pour la con-stante amitié dont il nous a honoré.
L’ordre
chronologique
suivi dans cette Noticepourrait
sejustifier
debien des
manières ;
mais nous l’avonsadopté
surtout afin de mieux mettreen évidence les
progrès
queStieltjes
a fait faire successivement auxsujets qu’il
atraités;
il seplaisait
lui-même à faire remarquer que le Mémoire : :Quelques
recherches sur la théorie desquadratures
ditesmécaniques, publié
en88!~, peut
être considéré( 2 )
commel’origine
de son travail : :Recherches sur les
fractions continues, qui
a donné lieu à unrapport
deNI. Poincaré
( 3 ),
dont nousextrayons
le passage suivant : :Le travail de M.
Stieltjes
est donc un desplus remarquables
Mémoiresd’Analyse qui
aient été écrits dans ces dernières années; ils’ajoute
àbeaucoup
d’autresqui
ontplacé
leur auteur à un rang éminent dans la Science de notreépoque.
Laplus grande
clarté etl’élégance
de laforme analytique, qu’on
remarque dans le Mémoire dont nous venonsde rendre
compte,
sejoignent
au talent de l’invention dans toutes les recher~chesqui
ont pourobjet d’importantes
etdifficiles questions,
comme la variation de la densité à l’intérieur de la
Terre,
les séries( 1 ) Le Mémoire de M. Poincaré Sur les résidu.ç des intégrales doubles (Acta mathe- matica, t. IX, p. 329; I887) renferme des indications sur un travail inédit de Stieltjes ; com-
sulter la page 323 de ce Mémoire et le § 5 intitulé : Méthode de lVl. Stieltjes.
(2) Comme confirmation de ce point, on pourra lire, plus loin, les analyses des deux Notes
portant le titre commun Sur un développement en fraction continue 3~ et 67).
(3) On trouvera le rapport de M. Poincaré au tome CXIX des Comptes rendus de l’Aca- démie des Sciences, p. 630. Déjà, en I892, la Section de Géométrie avait porté Stieltjes sur
la liste des candidats présentés pour remplacer Ossian Bonnet à l’Académie des Sciences, et, en ï8~)3, il avait obtenu le prix Petit d’Ormoy. Tout récemment il venait d’être nommé Membre correspondant de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg.
semi-convergentes,
la théorie despolynomes
de de lafonc-
tion
T,
etc. La Commission a l’honneur de proposer ci l’Académie d’ac- Col’del’ à M.Stieltjes
leplus
hauttémoignage
de sonapprobation
enordonnant l’insertion de son Mémoire : Sur les fractions.
continues,
dalzsle RECUEIL DES SAVANTS ÉTRANGERS, et elle émet le v0153u
qu’un prix puisse
lui être accordé sur la
fondation
Lecomte.1. lets over de benaderde
voorstelling
van eenefunctie
door eeneandere
(’ ) ( Delft , 8~6).
Soient
f ( x) et (x,
a" a?, ...,an)
deux fonctions de x continues dans l’intervalle(a, b);
déterminons les constantes a" a2, ..., an defaçon
que, pourla fonction
~(~ *"?~)
prenne les mêmes valeurs que/(~);
onvoit que
si ,
pour une valeur de x appartenant à l’intervalle(a, b),
onadopte ,
pour valeur la valeur
correspondante
def?(~~~~~...~~B
oncommet une erreur
déterminant, lorsque x varie,
une fonction continueR(x) qui
s’annulepour x = x" x2, ..., xn.
Supposant
que la fonctionR(x)
ne s’annule pas dans l’intervalle(a, b )
pour d’autres valeurs que x" x2, ..., xn et
qu’elle change,
engénéral,
designe, lorsque
x franchit l’une de cesvaleurs, Stieltjes
introduit cequ’il appelle
l’écart des deux fonctionsf (x), n(x,
at, a?, ...,a~)
dans lemême
intervalle,
à savoir la somme de toutes les airescomprises
entre l’axedes x, la courbe y =
R(x)
et les deux ordonnées extrêmes x = a, x= h,
toutes ces aires devant être
prises
en valeur absolue. Cette définitionposée,
il se propose de déterminer x2, ..., xn, defaçon
que cet écart soit minimum.Le cas où la
fonction 03C6(x,
a, a2, ...an)
est de la formelinéaire par rapport à ..., an, est
particulièrement intéressant;
lesF. van de Sande Bakhuysen nous a signalé que ce Mémoire, dont les résultats
avaient été obtenus dès 1875, fut publié en 1876, par le père de Stieltjes et à l’insu de ce
dernier.
nombres x t, x~" ..., xn sont alors déterminés par les n
équations
et sont, par
suite, indépendants
def(x).
Stieltjes examine,
enparticulier,
le cas où l’on ac’est-à-dire le cas où il
s’agit
dereprésenter approximativement,
dansl’intervalle
(-1, +1)?
et, avec l’écartminimum,
la fonctionf (x)
par unpolynome
entier dudegré
n - i ; leséquations (i)
sont alors vérifiées par les valeursLe cas où l’on veut, pour
o ~ x ~ T, représenter approximativement
~f ~ ~z’ ~
parest ensuite considéré et se
rattache
à des recherches deLagrange.
2. . Een en ander over de
integraal 10l0393(x+u)du (NieuwArchief
voor
Wiskunde,
t.IV,
p.I878).
La définition habituelle de
l’intégrale
définiepermet, lorsqu’on
se donnela fonction à
intégrer
et les limites del’intégrale,
d’obtenir des valeursapprochées
del’intégrale définie,
mais ce n’est que dans des cas trèsparti-
culiers
qu’elle
fournit la valeur exacte de cetteintégrale.
Desexemples (~ )
de
pareils
cas sont ici mis en évidence parStieltjes, qui
établit ainsi les(1 ) Pour un autre exemple, on peut consulter TANNERY, Introduction à la théorie des
fonctions d’une variable, p. 285. Dans son cours à la Faculté des Sciences de Toulouse, Stieltjes traitait l’exemple simple, consistant à
déterminer ~ /~
en intercalant entre~
a et b des moyens formant constamment une progression géométrique.
formules de Raabe :
Remarquant
ensuite que la formule(2)
entraîne la suivanteoù l’on a
posé
il est ainsi amené à la considération d’une fonction
W(x, p) définie,
pour~ ~>
> o, enposant
et
qui,
pour p =1, se réduit à la fonctiondésignée précédemment
par W~x).
Stieltjes
montre que la définition del’intégrale
définie conduit encoredirectement à la formule
qui,
pour p == i, doit êtreremplacée par
la formule(3).
.3. Notiz über einen elementaren
Algorithmus (Journal
für die reine undangewandte Mathematik,
t.LXXXIX,
p.343-344;
;i88o).
Les
propositions indiquées
dans cette Note sontdéveloppées
et com-plétées
dans le Mémoire : : Over eenalgorithmus
voor hetmeetkunding
midden,
que l’on trouveraplus
loin(no 8 ) .
.4. . Over
Lagrange’s interpolatie-formule (Verslagen
enMededeelingen.
der
Koninklijke
Akademie vanWetenschappen
teAmsterdam, 2e série,
t.
XVII,
p.239-254; 1882).
La formule de
Lagrange
faitconnaître,
comme onsait,
lepolynome
entier
F(x),
dont ledegré
est auplus n -
i etqui,
pour les n valeursparticulières x
= x" x.,, ..., xn, coïncide avec une fonction donnéef (x),
sous la forme suivante
M. Hermite a donné
l’expression analytique
de ladifférence f(x) - F(x)
sous forme
d’intégrale définie ;
l’éminentgéomètre,
seplaçant
dans un casplus général, envisage ( ~ )
unpolynôme
entierH (x),
dedegré
satisfaisant aux conditions suivantes :
où
f (x~) désigne toujours
la fonctiondonnée,
etparvient
à deuxreprésen-
tations distinctes de la différence
f (x~ )
- H(x),
l’une sous forme d’inté-grale curviligne,
l’autre sous formed’intégrale multiple;
la série deTaylor
et la formule
d’interpolation
deLagrange
sont ainsi rattachées à un mêmepoint
de vue.Stieltjes
remarque que, de mêmequ’on peut
déduire del’intégrale
dé-finie
qui représente
le reste de la série deTaylor
la forme du reste de La- grange, onpeut
de mêmedéduire,
del’intégrale multiple introduite,
comme il vient d’être
dit,
par M.Hermite,
une forme de reste correspon- dante. Cette remarquefaite,
il se propose deparvenir
àl’expression
dureste en
question
sans avoir recours au Calculintégral.
Se
plaçant
d’abord dans le cas de la formule mêmed’interpolation
deLagrange, Stieltjes
établit que l’on a( ~ ) j CH. HERMITE, Sur la formule d’interpolation de Lagrange ( Journal für die
reine und angewandte Mathematik, t. LXXXIV, p. 70; I878).
c’est-à-dire
en
posant
~ désigne
un nombrecompris
entre laplus petite
et laplus grande
desquantités x,
x~, x2, ..., xn et la fonction estsupposée
admettre des dérivées ..., pour toutes les valeurs de zcomprises
entre laplus petite
et laplus grande
desquantités
x, x, X2’ ..., xn.La démonstration de la formule
(3)
repose sur le lemme suivant :Si
G(z )
est unefonction qui
s’annule pour les n + I valeurs dis- tinctes z = x, x, , x,, ... , xn etqui
admet des dérivées successivesG’(z),
...,Gn(z),
cette dernière dérivée Gn(z) s’annule pour une valeur z _03BE, comprise
entne leplus
et leplus grand
des nombresx, x, X2, ...,
Si l’on suppose maintenant que la fonction est continue pour la valeur
particulière
2 = X et si l’on fait tendre x, x" x2, ..., xn versX,
on voit que l’on a la définition suivante de la dérivée de pour .~ = X . .
Stieltjes
montre ensuite lagrande analogie
de la formule(3)
avec lethéorème de
1’aylor,
en introduisant la forme donnée par Newton dupolynome F(x).
Ceci le conduit àenvisager
le cas oùplusieurs
des quan- tités x" x2, ..., xn tendent vers une même limite et l’amène aupoly-
nome
H (x)
de M.Hermite,
défini par les relations(2).
Généralisant le lemmeemployé précédemment,
ilparvient
à la formuleoù ç
estcompris
entre leplus petit
et leplus grand
desnombres x, x, ,
yx2, ... , xn et où
f (x~
estsupposée
avoir k dérivées successives.Généralisant encore le résultant
précédent,
il établit enfin la formulesuivante. Gardant pour
J( x)
etH(x)
la mêmedéfinition,
soientf, (x)
une nouvelle fonction de x et
H, (x)
la fonctionanalogue
àH(x), qui
luicorrespond
etqui
serait définie par les relations(2)
où l’onremplacerait
~ f ,
H parH~.
On a alorsoù 03BE
atoujours
la mêmesignification.
Un
supplément
annexé au Mémoireprécédent
est consacré à la démon-stration de l’existence
unique
dupolynome H(x),
dudegré
k - t auplus,
satisfaisant aux conditions
(2~.
.5. Eenige bemerkingen
omtrent dedifferentiaalquotienten
van eenefunctie
van eeneveranderlijke (Nieuw
Archief voorWiskunde,
t.IX,
p. I 0~-I 1 I ~
I c~g?. >.
Si une fonction est définie et admet une dérivée dans un intervalle
comprenant
deux nombres a,b,
on aSi a et b tendent vers une même limite X et si
fi (x)
est continue pourx =
X,
on en déduitStieltjes
remarque que si a et b tendent vers leur limiteX,
de tellefaçon
que X
appartienne toujours
à l’intervalle( a, b),
la formule( r )
résulte sim-plement
de l’existence def’(X).
Revenant ensuite à la formule
établie dans le Mémoire
précédent
: OverLagrange’s interpolatie fon- niulc,
cn supposant que soit continue pour z =X,
il montrequ’elle
est encore
vraie, lorsqu’on
supposesimplement
l’existence depourvu que X
appartienne toujours
à l’intervalle formé par laplus petite
et par la
plus grande
desquantités
r; ... ~6. Over
eenige
theoremas omtrentoneindige
reeksen(Nieuw
Archiefvoor
Wiskunde,
t.IX,
p.98-106; I 882 ).
Stieltjes, généralisant
uneproposition
de M. Frobenius(’ ),
énonce lethéorème suivant : :
Si u est
positif,
lesexpressions
où sn varie avec n, ont,
lorsque
x tend en croissant vers r, , la même li- mite quepour n croissant
indéfiniment.
Se
plaçant
d’abord dans le casoù sn
a unelimite, lorsque
n croît indé-finiment, Stieltjes
établit laproposition suivante, qui comprend
alors lethéorème
qu’il s’agit
de démontrer :Soient ao, a~, a2, ...
des
nombresqui
ne sont pasnégatifs
et supposons que la sériesoit convergente
pour o ~ x ~ j ,
mais soitdivergente
pour x = i ; la sérieest
également
convergente pouro ; ~ ~
1 et lerapport
lorsque x
tend vers i en croissant constamment, a pour limite le nombrevers
lequel
tend sn.Après avoir,
commeapplication
de cequi précède,
retrouvé des résultats ( 1 ) G. FROBENIUS, Ueber die Leibnitzsche Reihe (Journal für die reine und angewandteMathematik, t LXXXIX, p. 262-2Û4 ; i 880 )..
établis par Gauss et relatifs à la série
hypergéométrique, Stieltjes
enindique
une
généralisation
et revient ensuite à la démonstration du théorème énoncé enpremier lieu,
pourlaquelle
il lui suffit de suivre le raisonnement fait par M. Frobenius dans le casparticulier déjà
cité.7. . Over dc
transformatie
van deperiodieke functie
(Nieuw Archief voor Wiskunde,
t.IX,
p.III-II6; t882).
La
décomposition
en facteurs d’uneexpression
de la formeprécédente
où les coefficients
Ak, Bk
sont réels a été considéréepar Hansen ; Stieltjes se
propose ici d’établir un ensemble concis de formules nécessaires pour cette réduction.
8. Over een
algorithmus
voor hetmeetkunding
midden (Nieuw Archief voorWiskunde ,
t.IX,
p.I98-2I
I;I882).
Ce
Mémoire, qui
constitue ledéveloppement
de la Note Notiz über einen elementarenAlgorithmus (n° 3),
est consacré à l’étude du mode de calculsuivant,
parlequel
on déduit de k nombres donnés a,, az, ... ak, k nou- veaux nombresa~, az,
...,ak
dont leproduit
estégal
auproduit
des k pre- miers. Soient :Mi
la moyennearithmétique
de ~,, , a2, ... , aà ; ;M~
la moyennearithmétique
de tous lesproduits
formés avec deux de cesnombres ;
Ma
la moyennearithmétique
de tous lesproduits
formés de trois de cesnombres,
etc. ;le dernier nombre ainsi formé est a, a2 ... ak; soit de
plus
= i; ona
alors,
pour définir les nombresa~, a~,,
...,ak,
les formulesStieltjes
donne d’abord une démonstration de cetteproposition
connueque, si a1, a2, ..., ak sont
réels, l’expression
où p
peut prendre
l’une des valeurs r , 2, ...,/c 2014 i~
n’estjamais négative
et s’annule
seulement,
soitlorsque
tous les nombres a" a2, ..., ah sontégaux,
soitlorsque
k - p + 1 au moins de ces nombres sont nuls.Supposant
ensuite que a" a2, ..., ak sont réels et touspositifs,
il établit que l’on aen
désignant
par ak et aia, )
les limites de l’intervallequi comprend
tous les nombres a2, ..., ak.
L’application répétée
del’opération
parlaquelle
les nombresa~, a2,
...,ak
sont déduits de a1, a2, ...,
ak
conduit ainsi à des groupes successifs de k nombrespositifs ;
les nombres d’un même groupe ont unproduit
inva-riable,
ils serapprochent
indéfiniment les uns des autres et tendent par suitevers une limite commune
égale
à la moyennegéométrique
de a2, ..., ak.Stieltjes
démontre deplus
que si l’ondésigne
les nombres du groupe dérivé parles k - 1 différences
qui
tendent verszéro,
ont desrapports
mutuelsqui
tendent vers l’unitélorsque n
croît indéfiniment.Stieltjes
termine enremarquant
que si a2, ..., ak ont des valeurscomplexes,
il est faciled’indiquer
des conditions danslesquelles
leprocédé
de calcul conduit à des nombres
ayant
unelimite,
mais il lui semble diffi-cile de
conclure,
dans le casgénéral,
à l’existence de cette limite. Le casde k = 2 est le seul
qui
neprésente
pas dedifficulté ;
il conduitStieltjes
àune série rentrant dans
celles,
considérées d’abord(’)
par Weierstrasset
Tannery,
dont les termes sont des fonctions rationnelles d’une variable ~et
qui possèdent
lapropriété
d’avoir pour valeur + 1 ou - i, selon que lapartie
réelle de z estpositive
ounégative.
( 1) Voir Bulletin des Sciences mathématiques, 2e série, t. V, Ire Partie, p. I57, ISI;
avril i 88 ~ . "
9. Over het
quadratische
rest-karakter van hetgetal
2( Nieuw
Ar-chief voor
Wiskunde,
t.IX,
p. I93-I95;
r882 ).
Étude
du caractère du nombre 2 comme résidu ou non résiduquadra- tique.
10.
Bijdrage
tot de theorie der derde-en vierde-machtsresten(Vers- lagen
enMededeelingen
derKoninklijke
Akademie vanWetenschappen
te
Amsterdam,
2esérie,
t.XVII,
p.338-41 ~; 1882).
Une
reproduction
enfrançais
de ce Mémoire a paru ultérieurement etsera
analysée plus
loin( n° 15).
1 1 . Sur un théor~ème de M. Tisser°and
(Comptes
rendus de l’Académiedes
Sciences,
t.XCV,
p.()oi-()o3,
i3 novembre1882).
Cette
Note, qui
renferme une démonstrationélégante
et unegénérali-
sation d’un théorème de àI.
Tisserand,
estdéveloppée
dans le Mémoire(n° 65)
que l’on trouveraplus
loin.12. . Sur un théorème de M. Tisserand
( Comptes
rendus de l’Académie desSciences,
t.XCV,
p.I043-I044; 27
novembre1882).
Stieltjes généralise
la formule donnée dans la Communicationprécé-
dente en introduisant les fonctions
sphériques,
d’ordre p, de M. Heine.13. .
Bewijs
van destelling, dat
eengeheele
rationalef unctie altijd,
voor zekere reële
of complexe
waarden van deveranderlijke,
de waardenul aanneemt
(Nieuw
Archief voorWiskunde,
t.IX,
p.I96-I97; 1 882 ).
Stieltjes indique
ici une démonstration du théorème de d’Alembertqui présente
une certaineanalogie
avec l’une des démonstrations deGauss,
mais en diffère essentiellement par la
façon
dont on termine le raisonne-ment.
f(z ) désignant
unpolynome
entier dudegré
ra, soitles
polynômes
entiers u et v en x et y, à coefficients réelsjouissent
decette
propriété
que, aussigrand
que soit donné un nombrepositif A,
onpeut déterminer un nombre
positif
R assezgrand
pour que, pour toutes lesvaleurs de z == x +
y i
dont le module estsupérieur
ouégal
àR,
le modulede u + vi soit
plus grand
que A. Sans s’arrêter à la démonstration de cettepropriété, Stieltjes
remarquequ’il s’agit
d’établir l’existence de valeurs réelles de x et yqui
satisfont simultanément aux relationset que si de telles valeurs n’existaient pas, la fonction w =
log(
u2 +v2)
dex et y serait définie et continue pour toutes les valeurs de x
et y
ainsi queses dérivées
partielles
de tous les ordres parrapport
à x et y.Or,
la fonction w satisfaisant àl’équation
sa valeur en un
point (xo,
est donnée par la formulececi conduit immédiatement à une contradiction
puisque, d’après
la propo- sition admiseprécédemment,
onpeut
supposer R assezgrand
pour que+ R cosy, yo + R
sin ~ ~ soit,
pour toutes les valeurs de ~,plus grand qu’un
nombre choisi arbitrairement.14.
Quelques
considérations sur lafonction
rationnelle entièred’un.c variable
complexe (Archives
néerlandaises des Sciences exactes etnaturelles,
t.XVIII,
p. 1-21;1883).
Dans la démonstration de
Cauchy
du théorème ded’Alembert,
onétablit que le module d’un
polynôme
entierJ( z)
n’admet pas de minimum différent de zéro et il est clair que le raisonnementemployé
prouveégale-
ment la non-existence d’un maximum pour le module considéré. En d’autres termes, on peut énoncer la
proposition
suivante : étant donnés dansun
plan n points
fixes a, a2, ..., an, et, en outre, unpoint
variable z, leproduit
des distances de z à ~, a.,, ..., an neprend jamais
une valeurmaximum ou
minimum,
sauflorsque
lepoint z
coïncide avec un despoints
a,, a.,, , ..., an.
Cette remarque
faite, Stieltjes reprend
la démonstration de laproposi-
tion
précédente
sanss’occuper
de sa relation avec la théorie deséquations
algébriques.
Il est conduit au résultat suivant : lespoints multiples
descourbes pour
lesquelles
on amod f (z~
=C,
Cprenant
des valeurs con- stantes, coïncident avec lespoints
dont les affixes sont les racines def’ (z )
= o ; c’est seulement pour des valeursparticulières
deC,
en nombretout au
plus égal à ~ 2014 ! ~
que la courbe modf( z)
= C a depareils points multiples.
L’allure des courbes
résulte aussi de ce
qui précède;
une telle courbepeut
être considéréecomme la limite du domaine où
f (z)
est moindre queC;
ce domainerenferme,
à sonintérieur,
au moins une des racines def(z)
= o ; pour des valeurs suffisammentpetites
deC,
il se compose depièces
continues entière-ment isolées les unes des autres, dont chacune renferme une des racines de
f( z )
= o, de sorte que la courbe modf(z )
= C consiste en courbes ferméesqui
entourent ces racines. Si Ccroît,
chacune despièces
continuesprécé-
dentes s’étend et, au moment où C
dépasse
laplus petite
des valeurs de modf( z ) correspondant
aux racines def’ (.~ )
= oqui
n’annulent pasf ( ~, ),
deux ouplusieurs pièces séparées
du domaine seréunissent;
il en est de même pour chacune des racines def’ ( z )
= oqui
n’annulent pas
f(z),
et,finalement,
on arrive à une courbe ferméeunique qui
entoure toutes les racines def ( 2 ) =
o.Après
avoirappliqué
cequi précède
àl’exemple
suivantStieltjes
revient à la courbepour
indiquer
comment sont distribuées les racines del’équation
oû t est une
quantité complexe
dont le module est C.15. . Contribution à la théorie des résidus
cubiques
etbiquadratiques (Archives
néerlandaises des Sciences exactes etnaturelles,
t.XVIII,
p.
358-436; 1883).
La loi de
réciprocité
deLegendre
est relative à deux nombrespremiers
impairs
et, dans une théoriecomplète,
le caractère du nombre 2, commerésidu ou non-résidu
quadratique
d’un autre nombrepremier impair,
doitêtre déterminé
séparément.
Des remarquesanalogues
seprésentent
dansla théorie des résidus
biquadratiques
et dans celle des résiduscubiques.
D’autre
part,
les déterminations données par Eisenstein du caractèrebiqua- dratique
de 1 + i et du caractèrecubique
de 1- p sont fondées sur la loigénérale
deréciprocité
au contraire de la marche suivie par Gauss pour établir le caractère de 1 + iqui, purement arithmétique,
est aussicomplè-
tement
indépendante
de la loigénérale
deréciprocité.
Les remarques
précédentes,
faites parStieltjes,
l’ont conduit à une mé-thode
uniforme permettant
d’établir les théorèmes relatifs aux nombrespremiers
2, i +i,
1- p, et nécessaires pourcompléter
les lois de réci-procité.
Leprincipe
de cette méthode consiste àremplacer
le nombrepremier,
dont ils’agit
de déterminer lecaractère,
par unproduit
con-gruent
de facteurs. On détermine alors le caractère de ces facteurs par des considérations tout à faitanalogues
à celles dont Gauss s’est servi dans les Articles 15-20 de sonpremier
Mémoire sur la théorie des résidusbiqua- dratiques.
Comme
conséquence
desdéveloppements
donnés à propos de la déter- mination du caractèrebiquadratique
de 1+ i, Stieltjes
établit les théo-rèmes énoncés par
Gauss,
dans l’Article 28 de la Theoria residuorumbiquadraticorum
commentatiosecunda,
etqui
n’avaientjusque-là
étédémontrés que
partiellement
parLebesgue (~).
La fin du Mémoire
(Art. 40)
a trait à une congruenceremarquable, donnée,
pour lapremière fois,
par Jacobi et dont la démonstration estordinairement déduite de formules
employées
dans la théorie de la division ducercle ;
on trouvera une addition à ces dernières remarques dans le Mémoire : : Over dequadratzsche ontbinding
vanpriemgetallen
van denvorm 3 n + I cité
plus
loin(n° 25).
..
16. Sur la théorie des résidus
biquadratiques (Bulletin
des Sciencesmathématiques, 2~ série,
t.VII,
p.139-I~~2; 1883).
Extrait du Mémoire
précédent.
( 1 ) LEBESGUE, Suite des recherches sur les nombres, p. 51, 52, Remarque i° (Journal
de Mathématiques pures et appliquées, t. IV; 1839).
’
17. . Sur le nombre des diviseurs d’un nombre entier
(Comptes
rendusde l’Académie des
Sciences,
t.XCVI,
p.764-766;
19 mars~883~.
désignant
le nombre des diviseurs de n,Stieltjes
établit queOn trouvera, dans le même Tome des
Comptes rendus,
p. I029 etsuiv.,
une Note de M. E. Cesàro relative au théorème
précédent.
18. Sur l’évaluation
approchée
desintégrales (Comptes
rendus del’Académie des
Sciences,
t.XCVII,
p.740-742;
Ier octobre1883).
Soit
f (.x)
une fonctionqui
reste constammentpositive, quand
la va-riable croît de x =
a j usqu’à
x =b,
et considéronsl’intégrale
NI.
Heine,
dans son Traité desfonctions sphériques,
a démontré quesi
F(x)
est unpolynome G(x),
dudegré
auplus,
la valeur de cetteintégrale peut
s’obtenir à l’aide de n valeursspéciales
convenablement choisiesG(x~), G(x2), ...,
Les valeurs x" x2, ,.., x~ sont toutesdifférentes entre elles et s’obtiennent comme les racines d’une
équation
de
degré n,
dont les coefficientsdépendent
rationnellement des 2 n con- stantesLa valeur de
l’intégrale (i)
seprésente
alors sous la formeStieltjes
remarque que les coefficientsA,, A2,
...,An
sont touspositifs
et en déduit une
conséquence qui
estprécisée
et étendue dans le Mémoire :Quelques
recherches sur la théorie desquadratures
ditesmécaniques,
que l’on trouvera
plus
loin(n° 3I ).
.19. Sur l’évaluation
approchée
desintégrales (Comptes
rendus del’Académie des
Sciences,
t.XCVII,
p.798-799;
8 octobre1883 ).
La remarque, faite dans la Note
précédente,
que lesAk
sontpositifs
conduit à d’autres conclusions.
Si l’on considère
l’expression
x" xz, ..., xn sont les racines du
polynome, qui
est le dénominateur de la réduite~ x
~ d’ordre n de la fraction continueStieltjes énonce,
commeconséquences
de ce que lesAk
sontpositifs,
lesrésultats suivants :
Les racines de
l’équation P n (x)
= oséparent
celles del’équation
= o.
Les racines de
Qn-i (x)
= oséparent
celles deQn(x)
= o et les quan- tités1~~, À2, À3, ...
sont toutespositives.
est
compris
dans l’intervalle limité par laplus petite
et par laplus grande
desquantités
x" x2, ..., xn.20. Sur
quelques
théorèmesarithmétiques ( Comptes
rendus de l’Aca-démie des
Sciences,
t.XCVII,
p.889-892,
22 octobre1883).
Cet extrait d’une lettre adressée à M. Hermite est relatif aux fonctions
f( n), F(n) exprimant
le nombre desreprésentations
de n par les formes x2+ y2
et x2 +2y2
et à la fonction ~(x) désignant
la somme des diviseursimpairs
de x.21. . Sur la
décomposition
d’un nombre encinq
carrés( Comptes
ren-dus de l’Académie des
Sciences,
t.XCVII,
p.98 1-983,
5 novembre1883).
Stieltjes indique
une formule nouvelle pour le nombre desreprésen-
tations d’un nombre
N = 5,
mod. 8 encinq
carrésimpairs
etpositifs.
A cette Communication est
adjointe
une Note de M.Hermite,
où setrouve
énoncée,
pour ladécomposition
encinq
carrésimpairs
etpositifs,
une
proposition
que donnent les formules de la théorie des fonctionsellip-
tiques.
22. Sur un théorème de M. Liouville
(Comptes
rendus de l’Aca- démie desSciences,
t.XCVII,
p.1358;
r o décembrei883).
Énoncé
de trois théorèmes nouveauxanalogues
au théorème de Liou- ville sur les nombres de classes de formesquadratiques.
Ces théorèmesont été obtenus à l’aide de considérations
arithmétiques
et ont été ensuitevérifiés à l’aide de formules tirées de la théorie des fonctions
elliptiques.
23. Sur un théorème de M. Liouville
( Comptes
rendus de l’Aca-démie des
Sciences,
t.XCVII,
p. z ~ décembrei883).
Après
avoir montré comment la théorie des fonctionselliptiques
con-duit au théorème de
Liouville, rappelé
dans laprécédente Note, Stieltjes ajoute,
aux théorèmesqui
y sonténoncés,
trois autrespropositions
ana-logues.
24. Sur le nombre de
décompositions
d’un entier encinq
carrés(Comptes
rendus de l’Académie desSciences,
t.XCVII,
p.I545-I548;
31 décembre
1883 ~.
Soient r~
( n )
la somme des diviseursimpairs
de n, F(n)
le nombre total desdécompositions
de n encinq carrés ;
si l’on poseEn utilisant la relation
qui
lui a étécommuniquée
par M.Hermite, Stieltjes
montre que l’onpeut
toujours exprimer
les deux fonctionsA (n)
etB (n)
l’une parl’autre ;
ilindique
ensuite des relationsqui permettent d’exprimer B(4n)
au moyen deB(n)
etqui
ont leurscorrespondantes
pour la fonctionF(n).
La Note se termine par l’énoncé de résultats d’induction
qui
se tra-duisent par les formules
On pourra lire à ce propos une Note ultérieure de M. Hurwitz
(’ ).
.25. de
quadratische ontbinding
vanpriemgetallen
van denvorm 3 n + J
( Verslagen
enMededeelingen
derKoninklijke
Akademie vanWetenschappen
teAmsterdam,
2esérie,
t.XIX,
p.io5-i 11; 18~~).
Tout nombre
premier p
de la forme 3 n +1 jouit
despropriétés expri-
mées par les formules suivantes
où c,
d, A,
B sont des entiers et chacune de ces deuxdécompositions n’est possible
que d’une seule manière.Jacobi a
indiqué,
sansdémonstration,
que la valeur de Aqui figure
dans(2)
estégale
au restequ’on
obtient en divisant le nombre entierpar p et choisissant le reste
compris entre - (
p et-p ~
p.La démonstration de cette
propriété, qui
est étroitement liée à l’étude del’équation algébrique
dontdépend
la division de la circonférence enp
parties égales,
a été donnée par différents auteurs et notamment parCauchy
etLebesgue;
dans l’Article 40 du Mémoire : : Contribution à la théorie des résiduscubiques
etbiquadratiques (nos
10 eti5), Stieltjes, désignant
par a +bp
un facteurprimaire
de p et par p une racinecubique primitive
del’unité,
a établi la congruence( 1 ) A. HURWITZ, Sur la décomposition des nombres en cinq carrés ( Comptes rendus
de l’Académie des Sciences, t. XCVIII, p. 50,~ ; 25 février i 88~ ).