A LBERT B ADRIKIAN
Martingales hilbertiennes
Annales mathématiques Blaise Pascal, tome S3 (1996), p. 115-171
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Martingales hilbertiennes
CHAPITRE UN
Rappels de résultats
relatifs aux espaces hilbertiens
Dans ce
chapitre
et le suivant nous ne considérerons que des Hilbertréels,
sauf mentionexpresse du
contraire,
car bien que nonnécessaire,
celaapporte quelques simplifications
dans les énoncés.
Si H est un
Hilbert,
ondésigne
par(.,.)
ou(., .)H
sonproduit scalaire,
parIl.11
ousa norme et par H’ son dual
(on
n’identifiera pas nécessairement un Hilbert avec sondual).
On
désignera
par( ; ) l’accouplement canonique
entre H et H‘. Si K est un autreHilbert on
désigne
par,C(H, K) l’espace
de Banach desapplications
linéaires continues de H dans K et parB(H, K) l’espace
des formes bilinéaires continues sur H xK, (qui
estégalement
un Banach pour la normenaturelle).
Avec ces conventions on a les
isomorphismes
naturels(algébriques
ettopologiques) : jC(~f, ~) ~ .B(H, K) ~ ,C(K, H)
obtenus comme suit :
si ~c E
~C(H, K)
on lui faitcorrespondre
la forme bilinéaire :(xa y)
v’.’y)K
sur H xI~’,
puis
sonadjointe
u’ définie par :(u(x)~ y)K = (x~
E H x l~.On a de même les
isomorphismes
~(H~ K) ~, ,~(K‘~ H‘)
obtenus ainsi :
si u E
,C(H, K),
on lui associe la forme bilinéaire(x, y’)
-~(y’; u(x)), puis
satransposée
tu définie par
(t’~(y‘); ~i
=(y’; u(x)).
1 - Applications linéaires d’Hilbert-Schmidt (Voir
GELFAND-VILENKIN -Vol.IV).
Soient H et K deux Hilbert et u : : H ~ K
linéaire ;
si(e03B1)03B1~A désigne
une baseorthonormée de H la
quantité
~ ,
estindépendante
de la base choisie.O!
On dit que u est "d’Hilbert-Schmidt" si cette
quantité
est finie. On pose alors :~u~2
-~u~H-S
=(03A3~u(e03B1)~2)1 2
a
et on dira que u est
H-S,
enabrégé.
Un
opérateur
d’Hilbert-Schmidt est nécessairement continu : il est mêmecompact.
L’ensemble des
opérateurs
d’Hilbert-Schmidt est un espacevectoriel,
normé parIl.112
etc’est même un Hilbert pour le
produit
scalaire :(2G~ v)
’~a
(la
somme du membre de droite étantindépendante
de la base orthonormée(ea) choisie).
n
On le note
K)
ouH02K.
u est H-S si et seulement si son
transposé (ou
sonadjoint)
l’est et on a :~u~H-S = ~tu~H-S = ~u’~H-S
.Il est facile de voir que u est H-S si et seulement
si,
pour toute base orthonormée(ea:)a:EA
de H et toute base orthonormée de 1~ on a :
‘ ~(u(ea)~fp)~2 o0
03B1,03B2
(la
somme du membre degauche
étantindépendante
des baseschoisies).
De la même
façon
une forme bilinéaire B sur H x K est dite "d’Hilbert-Schmidt"si pour toutes bases orthonormées
(ea:)a:EA et (f p)pEB
de H et Krespectivement
on a :~
00a,~i
(la
somme degauche
étantindépendante
des baseschoisies).
Il est clair que u E
,C(H, K)
est H-S si et seulement si la forme bilinéaire associée est elle même H-S.Une
application
linéaire continue de rang fini est évidemment d’Hilbert-Schmidt et l’ensemble de cesapplications
est dense dansl’espace
desapplications
H-S.D’autre
part H ® K
estalgébriquement isomorphe
à l’ensemble desapplications
linéaires continues de rang
fini
de Hdans K ; l’isomorphisme
faisantcorrespondre
au tenseur
Y~
xil’application
t
x ~ ~
.i
On peut donc écrire
n
et on utilise
parfois
la notationH~2K
au lieu deL2(H, K).
H2K
est dit le"produit
tensoriel hilbertien" de H et K(ou
le"produit
tensorield’Hilbert-Schmidt")
.Exemples d’application
H-S et deproduits
tensoriels H-SExemple
1 : : H = K =l2, l’application diagonale (xn)
(03BBnxn), où(03BBn)
est une suitede
réels,
est H-S si et seulement si(an)
e~Z.
Exemple
2 : : Soient(Xi, Fi, i), (z =1, 2),
des espaces mesurés03C3-finis ;
on a :L2(X1, 1)2 L2(X2. 2)~ L2(X1
XX2, 1 ~ 2).
Donc si
26 : ~2 (X l, ~tl ) ~ L2 (X2 r ~2)
est~-~~
il existe
f
EL (Xi
xX2, ~c2)
telle que :u9(.) = X1 f(x1,.) g(x1) d1(x1), ~ g ~ L2(X1,1).
Exemple
3 : :L2(X,F, )2H
=L2(X,F, ,H),
V H hilbertien.Indiquons quelques propriétés
desopérateurs
d’Hilbert-Schmidt :1)
Si u : H -~ K est H-S et si v H et w : K --aKl
sont continues alors : wouov est H-S etIlw
° u °v~H-S
~~03C9~
X~u~H-S
X~v~.
2)
u est H-S si et seulement si il existe une suite orthonormée(en)
de H une suiteorthonormée
(ln)
de H et(An)
E~2
telle queu(x)
=03A3 03BBn (xT en) fn,
’dxEH,
n
ce
qui
s’écrit :u = 03A3 03BBn en ~ fn,
n
la convergence ayant lieu dans
G2(H, ,K).
On a, enoutre,
( £ |03BBn|2)1 2
n =~u~2
.On peut même supposer que
03BBn
>0,
~n.3)
Si H = K et si u estauto-adjoint,
dans ladécomposition
ci-dessus onpeut prendre
en =
f n (mais
pas forcémentan
>0, ~n) :
u =
~ ~n
en ® en .n
Les
an
sont alors les valeurs propres de u et les en les vecteurs proprescorrespondants.
Si u est de
plus positif,
alorsan
>0,
~n.4)
Soit u : : H ~ K ; u est d’Hilbert-Schmidt si et seulement si u = v o w oùw : H -; H est un
opérateur auto-adjoint positif
detype
H-S et v : : H --~ ~’ est unopérateur
linéaire continu dont la restriction àw(H)
est unisomorphisme (v
est"par-
tiellement
isométrique").
On a en outre~u~2
=~03C9~2
.En fait il suffit de
prendre
w =(u*u)~’ (racine
carréepositive).
Si u
= 03A3 an
en ®fn
avec03BBn ~ 0, ~n,
les valeurs propres de w sontégales
aux(Àn)
n
et les vecteurs propres
correspondants
aux(en).
On dira que u = v o w est la
"décomposition polaire
de u ".5) ~ x ~ y ~ H ~ K on a :
~x
®y~2
=~x~
X6)
Si(ea:)
et( f p)
sont des bases orthonormées de H et Krespectivement,
alors, n n
, ,
(ea:
® est une base orthonormée de Donc estséparable
si etseulement si H et K le sont.
2 - Applications nucléaires entre espaces d’Hilbert
Définition : : Un
opérateur
linéaire u : H ---~ K(H
et Khilbertiens)
est dit "nucléaire"s’il
satisfait
les deux conditions suivantes :a)
u estd’Hilbert-Schmidt,
b)
dans ladécomposition polaire
u = v o w, la somme des valeurs propres(positives )
de w est
finie.
La condition
b~ peut
êtreremplacée
par la suivante :b’)
dans ladécomposition
u =~ Àn
en ®fn,
on a :(Àn)
E~1.
n
Si u est
nucléaire, l’opérateur auto-adjoint positif
w l’est aussi.Si u : H ~ H est
auto-adjoint positif,
u est nucléaire si et seulement siu1 2
est d’Hilbert- Schmidt.Il est facile de voir que les conditions suivantes sont nécessaires pour la nucléarité :
1)
Il existe une constante C oo telle que pour toutes familles(gi)i~I
de H et(hi)iEI
de
K,
orthonormales on a :~
C .i
En
effet,
si u= ~ an
en ®f n
alors :n
L., |(u(gi), hi)|
=£ IL Àn (fn, hi)K|
i i n
~ 03A3 |03BBn| £ (fn, hi)|
n i
~
03A3
n|03BBn | (03A3(en,gi)2)1 2
i X~
i
~
~ ~n
n
d’où le résultat.
2)
Il existe une base orthonormée(ga)
de H telle que03A3 ~u(g03B1)~
00.a
En effet il suffit de considérer la
décomposition
u= ~ an
en ®f n
et decompléter
n
la famille
(en )
en une base orthonormée de H.Remarque :
u : H --~ K est H-S si et seulement si~
oo pour toute basea
orthonormée de H. Par contre si u est
nucléaire,
il peut exister des bases orthonormées telles que~
+oo.«
3)
Si H =K,
toutopérateur
nucléaire u a une trace.Cela
signifie
que pour toute base orthonormée deH,
la famillegal ~) est
sommable et que sa somme est
indépendante
de la base choisie(sa
valeur étantappelée
latrace de
u).
En effet si u =
~ an
en ®f n
on a :n
03A3(u(g03B1),g03B1)H
=£ £ Àn (en, g03B1)H (fn,g03B1)H
a a n
=
03A3 Àn 03A3(en,g03B1)H (fn,g03B1)H
=£ Àn (en, fn).
n a n
En
particulier
si u estauto-adjoint,
sa trace estégale
à~~ an.
n
En effet u
= ~ An
en ® en et il suffit alors decompléter (en )
en une baseTt
orthonormée
(ga).
Chacune des conditions ci-dessus est
également
suffisante(pour
la démonstration voirGELFAND-VILENKIN).
C’est
ainsi,
enparticulier, qu’on
démontrera souvent que u : H --~ H linéaire est nucléaireen démontrant que sa trace
existe,
ou bien que u : : H --> K est nucléaire en démontrant la bornitude des sommes finies4)
Leproduit
de deuxopérateurs
d’Hilbert-Schmidt est nucléaire etréciproquement
tout
opérateur
nucléaire estcomposé
de deuxopérateurs
H-S.On en déduit
facilement,
si u et v sont desopérateurs
linéaires surH,
detype
Hilbert-Schmidt,
que :(u, v} ~
= Trace(v*ou)
H~2H
= Trace
(u
ov*).
5)
L’ensemble desopérateurs
nucléaires de H dans Kest un espace vectoriel(ce qui
n’était pas évident a
priori}.
..Cela résulte en effet immédiatement de la
propriété 1).
A
On
désignera
cet espace par ouG (H, K)
. Il sera muni de la norme suivante :u ~ = ~
i
la borne
supérieure
étantprise
sur toutes les sous-familles finies(gi)i~I
et(hi)i~I
orthonormales dans H et K
respectivement.
Si u est mis sous la forme~ .1~
en 8)f n
onn
voit facilement que
~u~1 = 03A3|03BBn|.
H1K
est un espace de Banach(pas
hilbertien engénéral)
pour la normeIl .~1
.A
Indiquons
despropriétés topologiques
deH~1K
:A
. les
opérateurs
de rang fini de H dans K sont denses dansH~1K (ce qui justifie
lanotation
H1K
car H ® K est l’ensemble desopérateurs
linéaires continus de rangfini).
.
Il.112
~Il.111
surH1K (où Il.1100 désigne
la norme"uniforme"
sur~(~~)).
..
~x
0yllo
=~x
0yll2
=lix
®ylll
=~x~2022~y~,
’ dx EH, dy
E K.. Pour tout u E
H1K,
il existe unedécomposition
u =03A3
xn ~ yn(convergence
n
n
dans
H~1K).
On a en outre :~u~1 = inf{03A3
n~xn~ ~yn~},
l’infimum étant
pris
sur toutes lesdécompositions
de u sous la forme u =~~
~c~ ® yn.n
n
. Si H et K sont
séparables, H~1K
l’est aussi(et réciproquement).
. Si u E si G et L sont des Hilbert et si a E
,C(G, H),,0
e~C(K, L),
alors03B2
0 u o a EG1(G, L)
et~03B2
o u o03B1~1 ~03B2~ ~u~1 ~03B1~
.A
Enonçons
sous forme de théorème unepropriété importante
deH~1K.
A
THEOREME 1 : : A tout élément U de
(H~1K)’ correspond
ununique
élément deK)
noté u tel que :(1) U(v)
= Trace(u*v),
Vv E,C1(H, K)
.Réciproquement
tout élément de~C(H, K) définit
uneforme
linéaire sur,C1(H, K)
par laformule (1).
Démonstration :
Remarquons
que u*v estnucléaire,
donc Trace(u*v)
a un sens. Laréciproque
estévidente.
Il reste donc à démontrer la
partie
directe.n
Soit y
EK, l’application
x z® y
de H dansH~1K
étant linéaire continue(c’est évident), l’application
3: ~~U(x
~y)
est une forme linéaire continue sur H.Il existe donc un
unique
élément noté~*(y)
de H tel queU(x ~ y)
=(~~(~/))~ ,
, VxEH.L’application
~/ -~u* (y)
de K dans H est évidemment linéairecontinue,
donc est la trans-posée
de u E,C(H, K).
Il reste à démontrer
l’égalité ( 1 ).
Pour cela il suffit de vérifier cette
égalité
pour les v de la forme xo ~ yo, c’est à dire des éléments de,C1 (H, K)
de la forme x(x, x0)H
yo . A u* . vcorrespond
donc l’élément de: j? -~
(x, xc)Hu*(y)
dont la trace estégale
à :L (e03B1,x0)H
0:
,
(ea) désignant
une base orthonormée de H.-
Q.E.D.-
Corollaire : : Le dual de
H1K
estisomorphe
à£(H, K).
Démonstration :
On a vu que
( H®1K)’
étaitalgébriquement isomorphe
a~C(H, K).
Il reste a démontrerl’isométrie.
En vertu de
~u*~0 ~v~1, l’application
U u* est de norme 1.De
plus :
~U~(H~1K)’ ~
Sup ®y))
= sup =~u*~.
~x~~1 ~x~~1
~y~~1 ~y~~1
Donc
~U~
=~u*~
=~u~.
- Le Corollaire est démontré.-
Remarque :
:(
H et K étantséparables ),
est ainsi un Banachséparable
dont ledual n’est pas
séparable (si
H et K sont de dimensioninfinie).
Indiquons
maintenant sans démonstration unepropriété
d’universalité deA
H~1K.
THEOREME 2 : :
Quel
que soit le BanachE, l’isomorphisme canonique
entrel’espace
des
applications
bilinéaires(pas forcément continues)
de H x K dans E etl’espace
desapplications
linéair~es duproduit
tensorielalgébrique
H ® K dansE,
envoiel’espace
desapplications
bilinéaires continues surl’espace
desapplications
linéaires continuesquand
H ® K est muni de la norme
II.f I1.
En
particulier
si E = ]R on retrouve unepartie
du Théorème 1.Indiquons
sommairement comment l’on définit lesapplications
nucléaires entre Banach(en espérant
que nous pourrons les éviter par lasuite) :
Soient E et F deux
Banach,
E’ le dual de E et u : : E --~ F linéaire continue. On dit que u est "nucléaire" s’il existe une suite(~n )
d’éléments de E’ et une suite(yn )
d’éléments de F telles que :
1) ~x’n~E’ ~ M,
’dn et03A3~yn~F
oo,n
2) u(x) = L
a V.r E En
(ce qui
s’écrit encore u = ~ .n
On
désigne
parG1 (E, F)
l’ensemble desapplications
nucléaires de E dans F. C’estun espace vectoriel et la fonction
u
~u~1
:=~x’n~ ~yn~, (u
EL1(E,F)),
n
où l’infimum est
pris
sur toutes lesdécompositions
u = L x’n ~ yn,
>n
est une norme pour
laquelle
est un Banach.On note
également E0iF
ouEKF
au lieu deL1(E,F)
.(Dans
le cas où E = H et F = K sont des Hilbert on retrouve la définition dudébut,
a condition d’identifier H et son
dual).
Revenons maintenant aux espaces d’Hilbert pour donner une dernière définition.
Définition : : une
forme
bilinéaire continue B sur H x K(H
et KHilbert)
est dite"nucléaire" si
l’application
linéaire B de H dans Kqui
luicorrespond
par laformule
;B(h, k)
_(B(h), k)
K,(h, k)
~ H x Kest nucléaire.
Si H = K la trace de B sera, par
définition,
celle de B et l’on a donc : Trace B =~ B(en, en), (en)
base orthonormée de H.,
n
Nous aurons par la suite besoin de la
propriété
suivante dans~C1 (H, K)
dont la démonstration peut être trouvée dans GELFAND-VILENKIN :Propriété :
: Soit(un)
une suite d’éléments de~C1(H, K)
telle que.
~un~1 M, ~n,
. pour tout
couple (h, k)
E H xK,
la suitenumérique
n ~(un(h),
est conver-gente.
Il existe alors u E
K)
telle que~u~1 ~
M et pour tout(h, k)
E H x K :~
°Remarque :
Les espaces£i(H, K) , (i
=1, 2)
ainsi que~C(H, K)
nedépendent
que des structuresbanachiques
de H et K et non de leurproduit
scalaire. Toutefois la norme deK) dépend
desproduits
scalaires.Introduisons maintenant une notation.
Soit w E
G2 (H, K) (i =1, 2)
et soient a : H --~Hl
et,0 :
.K -~K1
desapplications
linéairescontinues à valeurs dans les Hilbert
H~
et~K~ respectivement.
On a vu que03B2 o w o 03B1*
ELi(H1, K1)
et que
~03B2
w~03B1*~
x~03C9~Li(H,K) ~03B2~.
On a ainsi défini une
application
linéaire continue de,Ci(H, K)
dansLi(H1,K1),
de normeinférieure ou
égale
àI I a* Il x Il I a ( I ~
A
Considérant
l’isomorphisme ,Ci(H, ~K’),
on obtient uneapplication
linéairecontinue,
notée(a
(~. n n
(a ® /?)’ : H1iK1
,(i =1, 2).
On a évidemment :
,
(a
‘~~)~ (~
®y)
= ~~(y), y)
E H x K.On omet en
général
l’indice i et on écritsimplement :
A A .
a (g) /? : : H~iK
-tH1~iK1.
Au lieu de considérer les
applications linéaires,
onpeut
considérer les formes bilinéaires associées. Parexemple
à w EK) correspond
t5 EB(H, K)
par_
alors
03B1 ~ 03B2(w) (03C91,y1) =
w .3 - Mesurabilité
Dans la suite nous aurons à considérer des variables aléatoires ou des processus à valeurs dans
,Cz (H, K),
ainsi aurons nous besoin de résultats de mesurabilité que nousallons établir.
Dans toute la suite le
fait
que les Hilbert soientséparables
est essentiel. .Proposition
1 : : Soient H et G deux Hilbert(séparables).
Sur,CZ (H, G)
les tribus qui suivent coincident :- la tribu borélienne
~il
- la tribu rendant mesurables les
applications
u ~u(h)
de,C2 (H, G)
dansG(h EH),
soit
82 .
Démonstration :
Puisque
pour tout hE H,
u ~u(h)
est continue on a évidemment :~3~
CBi.
Démontrons maintenant que
Bi
C62.
Puisque
tout ouvert deG~ (I~’~, G)
est réunion d’une famille dénombrable deboules, (,C2 (.H, G)
étant métrisable et
séparable) ,
il suffit de démontrer que toute boule de,C2 (H, G)
appar-tient à
82.
Or c’est evident car si uo E
CZ (H, G)
et a E 1Ra on a :u
EG), u0~2
a)
- u ~
> i~N~
-_ a2
où
(ei)
est une base orthonormée de H . Ce dernier ensembleappartient
évidemment à62.
-
Q. E. D.
-Remarque :
On aurait pu démontrer autrement laProposition 1,
avec une démonstration valable aussi pour,C~ (H, G),
comme suit :Soit
(hn)
un ensemble dénombrable dense dansH,
lesfonctions u ~ u(hn}
=n(u)
sur
,Ci (H, G) séparent
lespoints
de,Ci (H, G).
Donc la tribu rendant mesurables lesOn
coïncide avec la tribu
borélienne, ,Ci (H, G)
étantpolonais.
Proposition
2 : : Soient H et G deux Hilbertséparables, (f~, ,~}
un espace mesurable. Soit deplus
X : fZ -->G)
et Y : S~ -~,C2(H, H).
. On suppose que :. Pour tout h E
H, l’application
w ~X(w)(h)
de S~ dans G est mesurable(donc fortement
mesurable car G estséparable),
. y est mesurable
(donc fortement mesurable).
Alors w ~
X(w) (Y(w))
est mesurable de S~ dans,C2(H, G).
Démonstration :
D’après
laProposition 1,
il suffit de démontrer que pour tout h EH, l’application :
w ~
X(w)
oY(w) (h)
de Q dans G estmesurable,
ou encore que pour
tout g
E G :w ~
(X (w)
oY(w} (h}, g) G
est mesurable de S~ dans 1R.Mais
~X (w)
o ~ .Supposons
d’abord Y de la formek
L 1Fi
a; ,(a;
E EF),
,i=l
alors :
(Y(03C9)h,X*(03C9)g)H=1Fi (ai(h),X*(03C9)g)
Ha;=1
et le résultat est démontré car pour
tout g
EG, w ~X * (w)g
est mesurable.Le cas
général
s’en déduit parapproximation
et passage à la limite.-
Q.E.D. -
La
Proposition
2s’applique
enparticulier
si X est borélienne ou fortement mesurable.L’espace £(H, G)
n’étant pas, engénéral, séparable,
lapremière
condition de laProposition
2 est moins forte que la mesurabilité-Borel(ou forte) .
On aurait pu démontrer la
Proposition
2 en démontrant que : pour tout u E~C2 (H, G)
la fonction :
0~ ~ Trace
(u* oX(w) 0 Y(w))
estmesurable ;
c’est à dire que, en
prenant
une base orthonormée(en)
:c~ ~
y~ (u*
oX (w)
oY(w),
est mesurable.n
Cela se fait par
approximation,
comme dans la démonstration de laProposition
2 .THEOREME 3 : : Soit H un Hilbert
séparable
et~Ci (H), (i =1, 2) le
sous-ensemble de,C~(H, H) formé
desopérateurs auto-adjoints positifs.
On le munit de latopologie
induite.Alors
l’application
un 2 de L+1 (H) sur L+2 (H)
est boréliénne.Démonstration :
Gz (H)
estpolonais, puisque
sous-ensemble fermé d’unpolonais.
L’application
u -~u2
de dans~C~ (H)
est continuebijective,
donc transforme tout borélien de en un borélien deL+2(H).
Donc son inverse : v
03C51 2
est borélienne deL+1
surL+2
.-
Q.E.D.
-Corollaire : : Soit
(X,.~’)
un espace mesurable et soit ,~ : X -Gi (H)
borélienne. Alors/:~ :
:(X, .F)
-~C2 (H)
est borélienne.Ce corollaire sera utilisé un peu
plus
loinquand
on étudieral’intégration stochastique
par
rapport
à unemartingale
hilbertienne.Pour le
prochain
résultat nous aurons besoin des résultatspréliminaires
suivants :
. Si H est un Hilbert
séparable,
onpeut
munir l’ensemble de ses bases orthonormées d’une structured’espace polonais.
En effet c’est un sous-espace
fermé
duproduit H~ (où
I est un ensemblequi
a mêmecardinal
qu’une
base orthonormée deH).
Muni de latopologie
induite c’est un espacepolonais.
Onpeut
donc définir uneapplication
borélienne d’un espace mesurable dans l’ensemble des bases orthonormées de H.. Soient F et F’ des espaces métrisables
séparables, F
étant deplus supposé
lusinien.Soit 7T une
application
borélienne de F dans F’.On suppose que pour tout y E
F’, 03C0-1 ({y})
estcompact.
Il existe une
application
boréliennef
de F’ dans F telle que.
(Voir
DELLACHERIE-MEYER,Vol.I,
pages 78 etsuivantes).
. Si H est un Hilbert et u : H ---~ H
linéaire, auto-adjoint compact
etpositif ,
alorssi a est une valeur propre >
0,
le sous-espace proprecorrespondant Ha
est de dimensionfinie. De
plus
on a := sup =
03BB1(u)
~x~=1 où
al (u)
est laplus grande
valeur propre de u.Cela
étant,
soit C l’ensemble desopérateurs
linéaires compactspositifs
de H danslui-même,
muni de latopologie
induite par,C(H, H)
: C est un espacepolonais.
Parconséquent
C* = CB {0~
est un espace métrisableséparable
souslinien.Le théorème suivant
(dû
àP.A.MEYER)
ditqu’à
tout élément u de C on peutassocier,
defaçon mesurable,
une baseorthonormée, (e~(~)) ,
parrapport
àlaquelle u
se met sousforme
diagonale.
Plus
précisément :
:THEOREME 4 : : Soit H un Hilbert
séparable.
Il existe uneapplication
borélienneu (ei(u))i~I de C dans
Hj
telle que :(i)
est une base orthonormée de H .(ii ) Vx, u(x)
=03A3 ai (u) (x, ei(u)x)
Hei(u),
, où les03BBi(u)
sont des reels > 0.zEI
Démonstration :
Supposons,
pour fixer lesidées,
que H est de dimension infinie et I = N(le
cas de ladimension finie étant
analogue
et d’ailleursplus simple).
Soit
Ei
lasphère
unité de H : : c’est un espacepolonais
muni de latopologie induite.
donc C x
E 1
estégalement
un espacepolonais.
Soit ~ la fonction de C x
Ei
dans H définie par :(u, x) 03A6(u, x)
=- ~u~
x=
u(x) -
~ est évidemment continue.
Donc BI
un ferméde C 03A31,
donc un borélien. AlorsB’1
=est un espace métrisable
séparable
lusinien.Soit 7r
l’application canonique (u, x) ~
u deBl
dansEl :
elle est borélienne carcontinue. En outre est la
sphère
unité du sous-espace proprecorrespondant
à laplus grande
valeur propre de u : : c’est donc uncompact
deBi si u ~
0.D’après
le résultatqui
vient d’êtrerappelé
il existe uneapplication
borélienneu ~
~i (u)
de C* dansEi
oùchaque
est un vecteur propre normalisé de ucorrespondant
à On définit êl commeapplication
de u dans H telle que~1(u)= ~’i(u)
0 si siu ~ 0
u = 0ei est borélienne de C dans
Ei.
Soit alors
W (u)
leprojecteur orthogonal
de H sur le sous-espaceengendré
parêl(U).
.Alors
W(u)
estborélienne,
donc aussi u ~V(u)
:= u -W (u),
etV(u)
et u ontmême restriction à
(~I (u)) 1.
Donc :
~2(u)
= = sup~u(x),x~
est borélienne.~x~=1
Soit
X El , 2G~~~=ÂZ(u)x,
, ~±6:i(~)~ ,
B2
est borélien carB2 = {~u~ x) , u~x) _ ~a~’~)~} n { ~u, ~) , ~~~ ~}
et ces deux ensembles sont boréliens comme on le voit facilement.
À2(u)
est la "seconde" valeur propre deu(éventuellement égale
à et si.~2(v,) ~ 0,
la coupe deB2
par u est lasphère
unité du sous-espace propre de u cor-respondant
à.~2(u) :
c’est donc uncompact.
Par le même raisonnement que
plus
haut : il existee2(u)
borélienne de{u, ~z(u) ~ 0}
dans
Ei
telle que~u,e~(u)~
EB2,
pour tout u tel que.~2(u) ~
0.Posons pour u E C :
E’2
~’~~ - ~ e’ 2 (~)
si~2 (u) ~
0~~"~
0 siÀ2 ~’td~
= 0Il est clair que si
À2(tt)
>0, (donc 03BB1(u)
>0),
alors :
et
e2(u)
forment unsystème
orthonormé.Ayant
défini ..., etel (u), ..., ~n(u),
onpeut
définir u03BBn+1(u)
borélienne par : :
= ’
x 1 ev
(~1 (u),
...,}
et comme une coupe borélienne de
Bn+i
=~~u~~)~ u
EC; = 1> x
1ev~el(u)~...,~~(u)~}.
On obtient donc une famille orthonormée mesurable u - l’on a
u(x) = L Àn(u) ên(U)
n~1
(les Àn
sont les valeurs propres non nulles de u, les sont des vecteurs proprescorrespondants ;
lesÀn
ne sont pas forcément tousdifférents) .
Soit maintenant
(en)
une base orthonormée fixéequelconque.
SiKu désigne
le sous-espace vectoriel fermé
engendré
par des enappliquant
lesystème
d’orthonormalisation de Schmidt à la suite suivante :n >
1} U {projKu (ek)},
on obtient une base orthonormée
possédant
lespropriétés requises.
-
Q.E.D. -
Ceci
peut
encores’exprimer
d’une autre manière :Soit une base fixée de H. Pour u E C soit
Tu l’application
unitaire de Hdans H
qui
àchaque
en associe l’élément de la base définie dans le Théorème 4.L’application
o u oTu
est alorsdiagonale
dans la base(en).
En outre lesapplications
~ -~ o u et u ~ u o
Tu
sont boréliennes de C dans C.Finissons par une
simple
remarquequi
a néanmoins son utilité :Si
H, G, .K
sont desHilbert,
on al’isomorphisme :
H2(H2K) ~ (H2G) 2K.
On en déduit que
LZ ( S~,
~,L2(S~,
CHAPITRE DEUX
Martingales hilbertiennes
Dans ce
chapitre
on se donnera une base de processus :(S~, a, P, (,~’t)tET)
avecT =
[0, tm]
, tm étant fini ou bien T =IR+,
satisfaisant aux conditions usuelles c’est à dire :. les
(,~’t)
forment une famille croissante et continue à droite de sous-tribus de la tribu C~ surlaquelle
P estdéfinie,
. les
.~’t
contiennent tous les ensemblesP-négligeables
de la tribucomplétée
deDe
plus,
tous les espaces d’Hilbert que nous aurons à considérer serontsupposés séparables,
sauf mention expresse ducontraire,
cequi permettra
de confondre les notions de mesurabilitéfaible,
forte ou "abstraite" .1- Martingales hilbertiennes
Définition 1 : : Soit H un Hilbert. Un processus basé sur
(S~, C~, P, (.~’t)),
, est dit"martingale
à valeur dans H" si(i)
:Mt
OEL1(03A9, 03B1, P, H)
etMt
estFt-adapté
pour tout t ET,
: pour tout
(s, t)
E T x T tel que s t et tout A~ Fs
on a :A Ms
dP =A Mt
dP.Remarque :
La Définition 1garde
un sens même si H n’est passéparable.
On peutégalement remplacer
H par unBanach,
ou même un espace vectorieltopologique
locale-ment convexe
séparé quelconque E ,
à condition d’avoir définiL1(03A9, F, P, E)
etA Ms
dP.Dans la Définition 1 on
peut remplacer
la condition(ii)
par :~M~ :
: Si D est un sous-ensemble total deH, on
a :~s ~ t, ~A ~Fs et ~h ~ D
,/ (Ms, h)H dP = (Mt , h) H dP
et dans le cas des
martingales banachiques
à valeurs dans B par :(ü")
: pour tout x’ dans un sous-ensemble du dual B’ deB,
total pour03C3(B’, B)
on a:t,
VA ~Fs
,A x’(Mt)
dP =A x’(Ms)
dP .En
particulier
enprenant
pour D un ensemble dénombrable dense dans la bouleunité,
la donnée de la
martingale (Mt)
à valeurs dansH, équivaut
à la donnée d’une famille=
(Mt , h)H
demartingales
réelles telles que pour tout t : :sup
|Mht I E L1(03A9, 03B1, P).
hED
Définition 2 : : La
martingale
hilbertienne(Mt)
est dite-
"L2-martingale"
siMt
E VtET,
-
"martingale
de carréintégrable"
si sup oo.tE~
Si
(en)
est une base orthonormée deH,
on voit immédiatement que :. la donnée d’une
L2-martingale équivaut
à la donnée d’une suite(Mn)n
demartingales
réelles telle que
~ (M~ )2
Ea, P) pout
tout t.n
Alors que :
. la donnée d’une
martingale
à valeurs dans Héquivaut
à celle d’une suite de martin-gales
réelles telle que(03A3(Mnt)2)1 2
~L1(03A9, a, P)
pour tout t.(Prendre Mt
=(Mt, en)H)
.Cela nous
permettra
de nous raccrocher au maximum à la théorie desmartingales
réelleset d’arriver
plus rapidement
aux résultatsqui
nous intéressent.Soit donc
(hIt)
uneL2-martingale
à valeurs dans H. Alors~Mt~2H
=03A3(Mnt)2
estn
une
sous-martingale
et de ce fait admet une versioncàdlàg.
Nous allons voirqu’il
en estde même pour la
martingale (Mt).
THEOREME 1 : : Toute