Université Paris 6– Licence de Mathématiques- Module LM346–
Examen du 26 juin 2007
Durée 2h. Aucun document autorisé
Exercice 1 Soit Un une suite de variables aléatoires indépendantes et de même loi à valeurs dans l’ensemble E = {0,−1,1} avec P(Un = 1) = p, P(Un= 0) =r,P(Un =−1) = q, ces trois paramètres vérifiant p+q+r = 1 et p > 0, q > 0. On suppose que cette suite est aussi indépendante d’une variable aléatoireX0 à valeurs dansE. On considère la suiteXn définie pour n ≥1par Xn =X0Qn
k=0Uk.
1) Montrer que Xn est une chaîne de Markov à valeurs dans E et donner sa matrice de transition P.
2) Cette chaîne est-elle toujours irréductible ? Sinon, préciser ses classes de récurrence.
3) Trouver la (les) probabilités invariante(s) (on distinguera les cas r= 0 et r 6= 0).
4) On se place dans le cas r = 0.
4.a) En étudiant les propriétés de la chaîne restreinte à l’ensemble F = {−1,1}, trouverlimn→∞Qn(i, j)pouri, j ∈F et en déduire la matrice limite de Qn soit Π dans ce cas. Quelle est la loi limite de Xn si X0 a pour loi µ= (α, β, γ)?
4.b) Est-il vrai que X0+···+Xn n convergeP-p.s ? Si oui, déterminer cette limite.
Exercice 2 On se propose dans cet exercice de comparer, sur un exemple simple, deux méthodes probabilistes pour calculer une intégrale.
1) Méthode du rejet. Soient D ⊂ D0 ⊂ Rm des ensembles mesurables et Zn, n ≥ 1 une suite de variables aléatoires uniformément distribuée sur D0 (c’est-à-dire de densité (1/v(D0))1D0(·)) où v désigne la mesure de Lebesgue m-dimensionnelle). On note An= #{1≤k ≤n, Zn ∈D}
1.a) Comment peut-on calculer le volume v(D) de D au moyen de la suite An? Comment choisir n pour que l’erreur commise sur v(D)soit inférieur à = 10−3 avec probabilité supérieure à 0.95 ? SiD0 est le cubem-dimensionnel [0,1]m combien d’appels à la fonction "random" doit-on effectuer ? (On de- mande des équivalents denet du nombreN d’appels en fonction dev(D), v(D0), .) 1.b) Notonsf : [0,1]→[0,∞)une fonction continue dont la valeur maximale sur [0,1]estc, µun réel plus grand que cet
I = Z 1
0
f(x)dx.
Soient Xn, Un,n ≥1deux suites de variables aléatoires réelles uniformément distribuées sur[0,1]telles que la suiteX1, U1, X2, U2, . . . , Xn, Un,· · · soit une suite de v.a. indépendantes. On définit par récurrence la suite de variables aléatoires In,n ≥0par I0 = 0 et
( In+1 =In+ 1 si µUn ≤f(Xn) In+1 =In sinon
Expliquer comment et pourquoi on peut calculer la valeur de l’intégraleI au moyen de la suite In. (On utilisera les résultats du 1.a)
1.c) Calculer le nombre d’appels à la fonction "random" pour que l’amplitude de l’intervalle de confiance à 95% soit inférieur à = 10−3.
2) Méthode de Monte Carlo. Soient f : [0,1]→[0,∞) une fonction continue d’intégrale I et Xn, n≥1 une suite de variables aléatoires réelles uniformé- ment distribuées sur [0,1]et indépendantes.
2.a) Expliquer comment et pourquoi on peut calculer la valeur de l’intégrale I au moyen de sommes des v.a f(Xn).
2.b) Calculer le nombre d’appels à la fonction "random" pour que l’amplitude de l’intervalle de confiance à 95% soit inférieur à = 10−3.
3) Comparer l’efficacité des deux méthodes dans le cas du calcul de I.