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B. Permanences et mutations de la société française (1870-1914)

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B. Permanences et mutations de la société française (1870-1914)

1) La deuxième Révolution industrielle 1.1) Les innovations technologiques

1.2) Les expositions universelles de 1889 et 1900 1.3) Le Creusot et la famille Schneider

2) Une France qui reste majoritairement rurale 2.1) La juxtaposition de deux France ?

2.2) Les difficultés de la France rurale 3) Les tensions d’une société en mutation

3.1) La difficile régulation des conditions de travail 3.2) La société de la Belle Époque

Points de passage

1891 : La fusillade de Fourmies du 1er mai Les expositions universelles de 1889 et 1900 Le Creusot et la famille Schneider

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B. Permanences et mutations de la société française (1870-1914) Pages 192-217

Photos « La tour Eiffel entre 1887 et 1889, monument à la gloire de l’industrie française » Vocabulaire et notions

Belle Époque Grande Dépression

Méritocratie OS

OST Patois

Prolétaires Protectionnisme

Acteurs

Henri Schneider (1840-1898) Marie Curie (1867-1934)

Louis Renault (1877-1944) Jean Jaurès (1859-1914)

Gustave Eiffel (1832-1923) Jules Guesde (1845-1922)

Dates

1873 – 1896 : Grande Dépression 1882 : invention de l’ampoule électrique 1884 : Loi Waldeck-Rousseau autorisant les

syndicats 1889 : Exposition universelle à Paris. Construction

de la tour Eiffel 1891 : 1ier mai réprimé dans le sang à Fourmies 1892 : Tarif Méline

1895 : Création de la CGT 1896 : invention de l’automobile 1900 : Exposition universelle à Paris 1905 : Création de la SFIO 1906 : Loi sur le repos hebdomadaire obligatoire et

création du ministère du travail 1907 : Crise viticole 1896 – 1914 : La Belle Époque

Problématiques

Quels sont les caractéristiques et les effets de la deuxième révolution industrielle ?

Pourquoi les permanences d’une France qui reste majoritairement rurale sont-elles perçues comme un frein à la modernité de la civilisation industrielle ?

Quelles sont les tensions provoquées par les mutations de la société ? Introduction

« Le monde a moins changé depuis Jésus Christ qu’il n’a changé depuis 30 ans » affirme l’écrivain Charles Péguy en 1913. A la veille de la Première Guerre mondiale, malgré une période de dépression de 1873 à 1895, la France & les Français se sont enrichis, le territoire et les grandes villes sont équipés

d’infrastructures nouvelles, l’alimentation se diversifie et l’espérance de vie augmente. Mais l’émergence de la question sociale portée par les formations socialistes recompose le débat politique. Enfin, une partie des français reste hostile à ces nouvelles formes de modernité et se tournent vers le ruralisme et autres traditionalismes.

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1) La deuxième Révolution industrielle Photo « Louis Renault en 1899 » Photo « Usines Renault frères » 1.1) Les innovations technologiques

A la fin du siècle, à côté du charbon, on assiste à l’emploi croissant du pétrole et de l’électricité (1882 : invention de l’ampoule électrique) grâce à l’invention du moteur à explosion et à la généralisation de l’électricité conséquemment à ses nombreuses applications (télégraphe, mise au point des lignes à haute tension, utilisations domestiques et urbaines grâce à la lampe Edison, application industrielle avec la dynamo...).

En 1896 c’est l’invention de l’automobile à l’origine d’une nouvelle industrie qui va devenir le laboratoire des nouvelles formes de production. A 21 ans, Louis Renault construit sa première automobile en 1898 dans l’atelier familial. En 1900, il a 110 ouvriers et produit 179 voitures, en 1910, 3300 ouvriers produisent 6800 véhicules dans l’usine de Boulogne Billancourt. En 10 ans, il est devenu un grand industriel.

Dans les années 1880, aux USA, l’ingénieur américain Taylor théorise l’organisation scientifique du travail (taylorisme). En décomposant à l’extrême et en chronométrant les tâches des ouvriers, les gains de productivité sont encore améliorés. Ces pratiques se généralisent en Europe au début du XX°.

Ainsi la classe ouvrière est massifiée et prolétarisée par l’OST et la systématisation du travail à la chaîne, transformations incarnées dans la personne de l’ouvrier spécialisé (OS).

En 1903, les ouvriers de Renault se mettent en grève car ils contestent le chronométrage des tâches.

Mais la Grande Dépression (1873-1893) illustre les limites du mode de développement imposé par l’industrialisation notamment la surproduction et l’éclatement de bulles spéculatives. Pour survivre, les industriels s’adaptent en cherchant de nouvelles sources d’approvisionnements en matières premières et de nouveaux débouchés pour les produits industriels. Le commerce s’internationalise et l’intégration des colonies anciennes et nouvelles aux circuits économiques devient plus systématique.

Enfin, l’absorption des petites entreprises par de plus grandes permet à ces dernières de limiter la concurrence et faire des économies d’échelles.

1.2) Les expositions universelles de 1889 & 1900, reflets de l’entrée de la France dans la modernité industrielle

Dossier p208-209 « Les expositions universelles de Paris de 1889 & 1900 »

Les expositions universelles sont les vitrines de la modernité. Les innovations sont présentées à un large public, professionnel et profane. La concurrence est ainsi stimulée et la diffusion des nouvelles

technologies est facilitée.

Les États s’en servent aussi pour faire la promotion de leur puissance économique et industrielle.

Pour la France vaincue en 1870, il s’agit de restaurer une image dégradée sur la scène internationale, et pour la jeune République, de prouver l’efficacité de la nouvelle organisation politique.

L’exposition universelle de 1889 est marquée par la construction de la tour Eiffel, symbole du savoir-faire français dans la métallurgie et l’architecture.

L’exposition universelle de 1900, lors de laquelle Paris devient la ville lumière illuminée par l’électricité, confirme le statut de ville mondiale de la capitale française.

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1.3) Le Creusot et la famille Schneider Gravure « Vue du Creusot en 1847 »

Dossier p202-203 « Le Creusot & la famille Schneider »

La famille Schneider est une dynastie patronale qui s’impose dans la métallurgie et les constructions mécaniques tout au long du XIX°. Elle développe une usine dans la ville du Creusot, en Soane et Loire, à proximité de gisements de charbon. Premiers employeurs de la ville, les Schneider sont aussi maires &

députés. Ils prennent ainsi en charge leurs ouvriers de leur naissance à leur décès. Inspirés par leur foi catholique, ils opposent aux socialistes le paternalisme pour régler la question sociale. Ils s’opposent à la régulation des conditions de travail car ils estiment que leur action caritative est suffisante (logements ouvriers, éducation).

Du haut du château de la Verrerie où ils résident, leur empreinte sur la ville est telle que le Creusot est surnommé « Schneider-ville »

L’usine du Creusot d’Henri Schneider en 1867 :

Elle extrait du charbon, du minerai de fer, produit de l’acier dans les hauts-fourneaux, le transforme dans la forge, construit des locomotives, des wagons, des machines de navigation, des machines fixes, des ponts et des charpentes, des chaudières et des pièces de fonderie.

Pour ce faire, elle emploie 10 000 salariés dans des installations sur 125 hectares et utilise toute sorte de machine (moteurs, locomotives, fours à coke, marteaux pilons, laminoirs, fours à puddler)

La valeur de la production pour l’année 1867 est évaluée à 14 millions de francs.

Après la défaite contre la Prusse en 1870, l’usine du Creusot privilégie les commandes militaires d’État et se spécialise dans les pièces d’artillerie.

En 1914, la part de la France dans la production industrielle mondiale est de 6 % (USA : 38%, Allemagne : 16%, Royaume Uni : 14 %, Russie : 5%, Japon : 1%).

2) Une France qui reste majoritairement rurale Carte 2 p193 « L’industrialisation »

2.1) La juxtaposition de deux France ?

Les effets des révolutions industrielles n’ont pas la même intensité sur l’ensemble des territoires et les mentalités constituent parfois un frein à leur diffusion. Les valeurs du paysan français (épargne,

indépendance, permanence des techniques agricoles anciennes, petite propriété) limitent les conditions de l’exode rural. A la différence de ses voisins, notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France reste un pays majoritairement rural.

Face à la ville, aux ouvriers, à l’industrie, le paysan cultive sa différence, souvent relayé par des

« intellectuels » qui glorifient un passé immuable garant de stabilité et de sécurité. On voit alors apparaître le ruralisme, une exaltation de la vie à la campagne, et le provincialisme qui encense l’appartenance régionale au détriment de la capitale, source de tous les maux de la modernité. Par exemple, Frédéric Mistral en Provence avec le mouvement félibrige, tente de donner des lettres de noblesse au provençal pour résister à la généralisation de l’emploi du français.

La persistance des patois, l’invention du folklore provincial, les résistances à l’endroit de la scolarisation obligatoire, des idées « subversives » de l’instituteur et des conseils de l’ingénieur agronome venu de la ville, sont le reflet de ces résistances et permanences. On les trouve mises en scène dans l’œuvre de Marcel Pagnol.

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L’école républicaine n’est pas à l’abri de ces tendances et le livre scolaire le plus édité de ce temps, Le tour de France de deux enfants, brosse le portrait d’une France essentiellement rurale, dans laquelle les valeurs paysannes s’imposent comme les plus exemplaires. La France des régions industrielles reste

singulièrement à l’écart des déambulations des deux héros.

De même, l’instruction publique, irriguée par ces tendances conservatrices, ne prend pas en compte les besoins en formation de l’industrie et néglige la formation professionnelle et technique.

2.2) Les difficultés de la France rurale

Carte 3 p193 « Le réseau ferroviaire 1855-1913 »

Une partie des paysans, profitant des progrès des transports, de la mécanisation et de la chimie, s’insère avec succès dans la civilisation industrielle et se transforme progressivement en agriculteur. Mais pour participer à cette mue, il doit être ouvert aux idées nouvelles, avoir accès aux informations techniques, pouvoir lever des capitaux pour investir dans de nouvelles machines et agrandir ses terres pour réaliser des économies d’échelle et amortir les investissements. C’est le cas dans le Nord (betterave à sucre, lin) et dans le centre-Est (céréaliculture). De même, les producteurs de fruits & légumes profitent de l’essor urbain et de l’augmentation du pouvoir d’achat pour alimenter les villes. Les Halles de Paris proposent des productions de toutes les régions, à condition que celles-ci soient connectées au réseau ferré (Comtat- Venaissin par exemple).

Les régions à l’écart des axes de communication conservent un caractère archaïque comme dans le Massif Central.

Carte 1 p193 « L’exode rural »

Mais beaucoup de campagnes, souvent figées dans des structures héritées, peinent à s’adapter à la

nouvelle donne économique et sociale et les mutations imposées exposent les ruraux à de nouveaux défis.

La mécanisation progressive est un moteur de l’exode rural car la moissonneuse batteuse concurrence le faucheur, qui ainsi privé d’emploi, doit partir vers la ville.

Le désenclavement des campagnes les expose à une concurrence croissante avec les régions voisines et seules les plus dynamiques résistent. Le libre-échange, cher aux industriels, ouvre les marchés nationaux aux produits étrangers (Argentine, Brésil) qui ont l’attrait de la nouveauté et du fait des progrès des transports sont parfois moins chers que les produits nationaux.

La Grande Dépression révèle les fragilités de l’agriculture française. Face à la crise, elle est soutenue par le personnel politique radical, défenseur des intérêts du petit paysan propriétaire, pilier par le suffrage universel de la jeune III° République. Ainsi, le ministre radical de l’agriculture Méline, pratique une politique protectionniste en établissant des droits de douanes dissuasifs aux produits étrangers pour mettre le petit paysan français à l’abri des turpitudes du marché international. C’est le tarif Méline en 1892.

La spécialisation prononcée de certaines régions peut-être aussi source de fragilité. C’est le cas du

Languedoc, qui s’est concentré sur la production viticole et est ainsi devenu le premier vignoble du monde dans le dernier quart du siècle. La monoculture à outrance expose les producteurs aux maladies

(phylloxéra dans les années 1880) et aux crises de surproduction quand la demande faiblit. Les crises viticoles se multiplient et atteignent leur paroxysme en 1907 avec la multiplication de manifestations dans les grandes villes comme Narbonne, Béziers ou Montpellier. Le ministre de l’intérieur Clémenceau réprime ces mouvements avec fermeté en envoyant la troupe.

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3) Les tensions d’une société en mutation

3.1) La difficile régulation des conditions de travail

Dossier p204-205 « La fusillade de Fourmies, le 1ier mai 1891 »

Les transformations dues à l’industrialisation ont pour conséquence une concentration croissante d’ouvriers dans les usines. Ces bataillons d’OS constituent ce que Marx nomme les prolétaires.

La question sociale et l’amélioration de la condition ouvrière sont portées par les mouvements socialistes qui se structurent dans le sillage de la Première internationale (1864), mais l’efficacité de leur action est limitée par leurs divisions.

Certains pensent que des réformes sociales seront obtenues par des actions politiques et fondent des partis pour faire élire des députés qui voteront des lois sociales à l’assemblée. C’est le combat de Jean Jaurès député du Tarn. Mais d’autres comme Jules Guesde ne veulent pas d’alliance avec la bourgeoisie considérée comme l’ennemie de la classe ouvrière et préfèrent l’action révolutionnaire. Malgré les désaccords, la création de la SFIO (section française de l’internationale ouvrière) en 1905 étouffe les divergences en rassemblant toutes les formations socialistes.

Les ouvriers préfèrent souvent l’action directe et s’organisent en syndicats pour défendre leurs intérêts et obtenir de meilleures conditions de travail. Ceux-ci sont autorisés en 1884. En 1895, une confédération générale du travail est créée pour les rassembler : la CGT.

Marqués par les thèses anarchistes de Proudhon, les syndicats ont recours à l’arme de la grève pour obliger le patronat à des concessions. La perspective de la grève générale qui permettrait une révolution sociale est l’objectif. On parle d’anarcho-syndicalisme.

A la différence d’autres pays industriels comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, le syndicalisme français tourne le dos au réformisme et ne veut entretenir aucune relation avec les partis socialistes.

Face à ces mouvements, la réponse de la République est ferme et la répression des grèves est parfois meurtrière comme à Fourmies en 1891. Le souvenir de l’insurrection de la Commune est encore frais et la majorité des Français (surtout dans les campagnes), attachée à la propriété et à l’ordre s’inquiète de ces agitations et soutiennent l’action des gouvernements. L’action terroriste des anarchistes à la fin du siècle (assassinat du Président de la République Sadi Carnot en 1894) renforce ce penchant.

Toutefois, les députés radicaux, sous la pression des revendications, d’événements comme le « coup de grisou » qui provoque l’effondrement d’une partie de la mine de Courrières et fait 1100 victimes le 10 mars 1906, mais aussi dans un souci de justice sociale et de progrès partagé, font voter de nombreuses lois sociales comme la limitation du travail des enfants et des femmes en 1892 ou le repos hebdomadaire obligatoire en 1906.

Le recours à la main d’œuvre féminine (36 % de la population active industrielle en 1910) est une

conséquence de la faiblesse démographique de la France à l’origine d’une pénurie de main d’œuvre. Elles occupent souvent les emplois les moins qualifiés et sont moins bien payées que les hommes.

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Carte 2 p197 « Les immigrés en France à la fin du XIX° siècle » Dossier p211 « L’immigration italienne en France »

L’immigration constitue pour le patronat une solution au manque d’ouvriers : des Belges, des Italiens s’installent dans les régions industrielles du Nord, de l’Est et dans la région parisienne.

En période de crise, des flambées de xénophobie se propagent (comme à Marseille en 1881, à Aigues- Mortes en 1893 contre les italiens, à Liévin en 1901 contre les Belges). Les immigrés sont accusés

d’accepter des conditions de travail et des salaires inférieurs à ceux des ouvriers français et ainsi de saper l’action syndicale (les « jaunes » qui acceptent de remplacer les grévistes).

En 1850, il y a 380 000 étrangers (1,2% de la population), ils sont un million en 1911 (3% de la population).

36% de ceux-ci sont Italiens, 24 % Belges, puis Espagnols, Polonais…

En 1889, une loi sur la nationalité est votée qui consolide le droit du sol.

3.2) La société de la Belle Époque

Dossier p200-201 « Les femmes dans la société française »

La bourgeoisie impose ses valeurs à la société. Elles reposent sur la famille dominée par le père, sur l’exaltation du mérite personnel (méritocratie) et sur la morale judéo-chrétienne (travail, austérité, épargne, discipline).

Ces valeurs sont communes à l’ensemble de la classe bourgeoise mais celle-ci est très hétérogène : Professions libérales, grands commerçants, banquiers, assureurs, grande bourgeoisie des « capitaines d’industrie », dynasties qui s’ajoutent aux vielles familles de négociants, d’armateurs & de banquiers, constituent la haute bourgeoisie.

Celle-ci fusionne rapidement avec l’aristocratie déclinante. Ces élites économiques s’imposent également sur le plan politique (comme les Schneider, parfois ministres, souvent députés).

Une bourgeoisie plus modeste souvent issue des notabilités provinciales (avocats, notaires, médecins, huissiers) et renouvelée par des entrepreneurs en réussite comme Louis Renault visent l’intégration dans la classe supérieure. Ces perspectives d’ascension sociale favorisent le dynamisme économique.

Commerçants et artisans restent nombreux malgré la concurrence des grands magasins et de l’industrie. Ils incarnent avec les paysans propriétaires l’idéal individualiste du petit patron indépendant, clientèle politique privilégiée des Radicaux qui se présentent comme les défenseurs des « petits face aux gros ».

Avec le rôle accru de l’État (développement de la fonction publique comme l'éducation) et l’apparition d’activités tertiaires (secrétariat, comptabilité, banques, assurances, grands magasins...), apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle un nouveau groupe intermédiaire composé de petits fonctionnaires et d’employés de bureaux.

Plus que leur niveau de richesse, leurs valeurs (épargne, instruction) et leur mode de vie (habitat, vêtements et loisirs) distinguent les « cols blancs » des classes populaires ouvrières, les « cols bleus ».

Entre 1876 & 1911 le nombre d'employés augmente de 30 000 chaque année.

Ces groupes intermédiaires entre « riches » et « pauvres » constituent une classe moyenne marquée cependant par la diversité des conditions.

Le monde ouvrier organise une sociabilité parallèle autour des quartiers de résidence comme dans l’Est parisien, d’une presse qui leur est destinée, de clubs de sports populaires (football, cyclisme), de bistrots et de guinguettes.

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Dossier p206-207 « Une société inégalitaire : l’habitat urbain »

Paris concentre la diversité de cette société (à l’exception des ruraux bien sûr). Dans les quartiers Ouest, la bourgeoisie, dans le centre la classe moyenne industrieuse et les ouvriers à l’Est de la ville à proximité des ensembles industriels. Un espace tampon se constitue à la périphérie de la ville, à l’emplacement des fortifications qui ont été détruites : la zone. Elle est un refuge pour les nouveaux arrivants (ruraux et immigrés), les marginaux et les déclassés.

Enfin, l’insertion croissante des femmes dans la société n’est pas toujours reconnue. Elles restent mineures en politique et dans le Code civil malgré l’action des suffragettes et la mère au foyer reste le modèle dominant. La réussite dans le domaine scientifique de Marie Curie (prix Nobel de physique en 1903 et de chimie en 1911 !) révèle l’existence de nombreux obstacles à l’ascension des femmes dans une société dominée par les hommes.

Graphique 1 p199 « Les dépenses annuelles d’un ménage d’instituteurs en 1907 »

La « démocratisation du luxe » conséquence de l’amélioration générale du niveau de vie favorise la pratique de nouvelles activités pour ceux de plus en plus nombreux qui ont les moyens de se le permettre : les voyages en montagne ou au bord de mer, le sport, la lecture, le cinéma (les frères Lumières en 1895), la photographie, l’ameublement… Le succès du Tour de France lancé en 1903 par le journal L’Automobile est un exemple de ces nouvelles préoccupations

Conclusion

Malgré les tensions, les inégalités et les crises, et avant la catastrophe que sera pour les contemporains la Première Guerre mondiale, ces quelques décennies de progrès matériels continus seront considérés rétrospectivement comme la « Belle Époque ». C’est ici que se fixent les caractères particuliers qui fonderont la société française du XX° siècle.

Révisions p214-215

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