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Sur quelques bombes volcaniques de l’Etna des éruptions de 1886 et 1892

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Sur quelques bombes volcaniques de l'Etna des éruptions de 1886 et 1892

DUPARC, Louis, MRAZEC, Ludovic

DUPARC, Louis, MRAZEC, Ludovic. Sur quelques bombes volcaniques de l'Etna des éruptions de 1886 et 1892. Archives des sciences physiques et naturelles, 1893, vol. 3e période, t.

29, p. 256-262,pl.VII

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109118

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E:xrRAI'r DES Àrohives des Sciences physiques et naturelles

'rroisième période, t. XXIX. - Mars 1893, p. 256.

SUR QUELQUES

BO~fBES VOLCANIQUES DE L'ETNA

DES

ÉRUPTIONS DE 1886 ET 1892

PAR

:r,, DUPARC et L, MltAZEC.

(Avec planche VII).

M. le prof. Émile Chaix, ayant r·appor·té de son demiet·

voyage à l'Etna une série de pr·ojectiles lancés pat• les cratères 1 et 2 de Monti Silvestri (ér·uption 1892) ainsi que quelques projectiles récoltés pr·ès du Monte Gemel- laro et datant de l'ér·uption de ·1886, a bien voulu nous remettre ces différents échantillons pour les soumettre à une étude pétrographique.

Ces bombes présentent deux types assez différents. Le premiet· n'est autre chose que des fragments de lave ou de r·oches basiques plus anciennes, arTachés des profon- deurs et recouverts d'une couche noirâtre, représentant le facies scoriacé de la lave de 1892.

Le second type au contraire est une t'Oche blanche, sablonneuse, fl'iable, recouverte également et pénétt·ée en partie par la lave du sein de laquelle elle était projetée.

Ces projectiles ne sont du reste point spéciaux à l'éruption

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2 BOJ.\ŒES VOLCANIQUES DE L1E'fNA

de t 892; ils sont également typiques pour celles de '1886, et absolument identiques à ces derniers, comme nous Je verrons.

Bombes du premier type.

Nous ne décl'ir·ons dans ce qui suit que l'enclave en laissant de côté la description de l'emeloppe scoriacée pél'iphériqne, qui, étant la même pour les deux séries de projectiles, sera décrite ultél'ieurement.

Ces bombes pr·ésentent un caractère assez~ riniforme.

Ce sont des fr·agments de labradorites pymxéniques avec plus ou moins d'olivine, cet élément n'étant jamais assez abondant pour en faire des véritables basaltes.

Les différents spécimens se distinguent entre eux par·

le degré de cristallisation, la structure de la pâte de seconde consolidation, la dimension des microlithes et celle des éléments de première consolidation.

t. D'apparence compacte, de cou lem· gl'isâtr·e; on y r·emarque à J'œil nu des gmnds cristaux d'augite et quelques cl'istaux d'olivine.

Sous Je microscope lesgt'ands Ct'istaux sont :

Magnétite en beaux octaèdres, augite souvent maclé selon h' (100) extinction rapportée à h' g' de 45°, riche en inclusions de magnétite et quelques gr·ains d'olivine;

la biréfringence très élevée 0,023 montre un pyroxène ferrifère. L'olivine est en grains allongés et présente quelquefois les faces :

h'

=

100

g' = 010 bt =tH m =1'10

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DES ÉRUPTIONS DE 1886 ET 1892. 3 clivage peu visible, cassures caractél'istiques. Le plagio- clase est un labrador très basique en gt'ands cristaux, avec mâcle de Karlsbad ou de l'albite, celle du péricline est rare. Les extinctions se font sur g' (010) à -33°;

l'espèce est donc intermédiaire entre Je labrador et l'anorthite.

La pâte de seconde consolidatiOn est composée des mici'Oiithes de labradoJ', de grandeur moyenne de O,Wmm et des gt'ains d'augite et olivine.

La formule est CZp. F,OP,,t2-30P,t,F, .

2. Roche noire, d'aspect grenu.

Premier temps : magnétite, olivine en g1·ands cristaux bl'isés, augite brune à stmcture zonaü·e, riche en inclu- sions de magnétite, et bordé d'une couronne de gmins semblables; certains pyroxènes englobent des plagioclases;

extinction à 47°.

Labrador calcique saturé d'inclusions vitreuses et microlithes d'augite, extinction su1· g'-29°;

Le gecond temps représenté pat· des microlithes de labt'ador s'éteignant à -23° sm· g' et symétl'iquement à 56° entre deux lamelles consécutives. Peu d'augite, olivine et magnétite.

3. Roche identique à la précédente; des gt·ands cl'is- taux de labradol' s'éteignent symétt·iquement à 68° ; les microlithes sul' g' s'éteignent à -30°.

th Cette bombe est très intéressante ; elle présente tr·ois couches concentriques; la première compacte et cristalline for·me les noyaux, la ~econde est scoriaeée et la troisième est aussi scoriaciée mais différente d'aspect.

C'est très probablement une ancienne bombe amenée des l'égions plus pmfondes et pt·ojetée dans la lave actuelle.

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4 BOMBES VOLCANIQUES DE L'ETNA

Le noyau est formé par une roche grise, qui est éga- lement une labrador·ite. Le premim· temps est représenté par· l'olivine en gros cr·istaux brisés, l'augite très bil·é- fringent, et le labrador· plutôt r1u·e ; la pâte de deuxième consolidation est essentiellement feldspathique et montr·e une des mici'Oiithes de labrador présentant une super·be str·ucture fluidale. La première enveloppe est aussi une labradm·ite pyroxéniqne à base vitreuse très ferrifère, qui tr·anche nettement du noyau précédent. Le contact de ces deux roches ne présente rien de particuliet· ; c'est une mince bande vitreuse tr·ès l'iche en grains de magné- tite qui sépare les deux roches. La seconde enveloppe n'est autre que la lave de 1892.

Bombes dn deuxième type.

Elles comprennent les bombes projetées en J 886 et 1892, elles sont identiques; nous ne ferons, en con~é­

queuce, qu'une seule de~cription pour ces bombes des deux éruptions drffértntes; celles de '1886 étaient beau- coup moins nombreu~es que les antres projections; celles de '1892 étaient rejetées par· le plus méridional des cinq cratères de l'Etna. Comme nous l'avons dit, ces bombes sont formées de deux par·ties : un noyau interne blanc arénacé et une enveloppe scor·iacée noir·e; le noyau inteme est gr·enu, essentiellement friable; il pré:-:ente souvent une division en colonnes qui rayonnent autour du centre;

d'autres fois il est vacuolaire et extrêmement fr·agile.

Tantôt il est extrêmement léger, tantôt beaucoup plus lomd, dans ce cas il est imprégné de matière vitr·euse.

Sous le micl'Oscope, en coupes minces, ce noyau est entièrement formé de grains de quar·tz (quelques-uns à

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DES ÉRUPTIONS DE 1886 ET 1892. 5 inclusions liquides) entre lesquels on trouve une certaine quantité de matièt•e vitreuse. Ce n'est donc qu'un grès quartzeux atTaché des profondeurs et pr·ojeté, apr·ès s'être imp1·égné de matière vitrense. Deux analyses effectuées, l'une sm· un fr·agment de '1886, l'autre sm· un ft•agment de 11:$92 ont donné :

1886 1892

Si O. 89,80 89,32

(AI.Fe.)O. 6,80

CaO '1,55

lVI gO 0,22

Alcalis et pertes 1,63

L'enveloppe externe noil·e et scol'iacée, commune à toutes les pi'Ojections, se montr·e irlentique pom· les pro- duits de '1 886 et '1892. Ce sont également des labrado- rites pyroxéniques à olivine; les gt·auds cristaux sont:

magnétite en grains, olivine génét·alement rare, en gr·ains

arTondi~, contours quelquefois nets; dans ce cas on obsene les faces m,

=

'1 W b-i

=

H ·1, augite en gros cristaux de couleur· brun pâle ou ver·clâLI'e avec les formes WO=h', OW=g', 110=m, 11 'l=H les cristaux sont souvent mâclés selon ft'= '100, quelquefois avec répétition de la mâcle; l'extinction maximum sur g' est de 45°; elle est as~ez riche en inclusions vitreu~es, en grains d'olivine et de magnétite; le labrador est l'élément prédominant;

il montre un accroissement concentrique et rerlfel·me des inclusions vitt·euses; il pré~ente les mâcles de l'albite et de Karlsbad, plus rarement celle du péricline.

Dans la zone de symétrie les extinctions se font entre 65° et 70° entt·e deux lamelles consécutives; sur g' l'ex- tinction se fait à -30° de l'ar·ête pg', ce Jabrado1' est donc intermédiaire entre le labrador et l'anorthite.

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6 BO!\IBES VOLCANIQUES DE L'ETNA

Le second temps comporte de r·ares et fins microlithes de labrador et d'augite accompagnés de grains d'olivine et magnétite, puis d'une forte quantité de base vitreuse à structm·e caverneuse.

Nous avons analysé les deux laves scoriacées de '1886 et 1892. Les résultats sont identiques.

1886 1892

SiO, 47,75 4.9,02

Al,03 '19,4.6

1

Fe,03 1/t-,09 ) 33,55 '

CaO H,45 10,87

MgO 5,27 3,U

Alcalis et per·te 1,98 3,4.5

au feu

M. le prof. Chaix a également récolté différ·ents échan- tillons de coulées beaucoup plus anciennes ..

1. Lave de la coulée de ·1766.

C'est aussi une labr·adm·ite pyl'Oxénique, moins vitl'euse que les précédentes qui en présente du reste tous les caractèr·es.

2. Lave antique du Piano del Lago.

Cette r·oche est assez différente de celles de l'Etna en général; elle est grise, à stmctme gtenue, paraissant à l'œil nu entièrement c!'istalline, et ressemblant à cer·taines phonolithes.

Au microscope la r·oche est à deux temps, le pr·emim·

est caractérisé par des gr·ains de sphène, de l'apatite en cristaux hexagonaux et de la magnétite abondante en cristaux octaédl'iques, puis de l'olivine très ftaîche en cr·istaux r·accourcis; augite brisée à extinction de 45°; les grands cristaux de feldspath font défaut.

Le second temps est représenté par un tissu feutr·é de

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bES ERUPTIONS DE 1886 ET 892. 7 superbes microlithes de feldspath de très gt·andes dimen- sions, moulant tous les autres éléments. Ces microlithes sont mâclés génét•alement selon la loi de l'albite et celle de Karlsbad.

Dans la zone de symétt'ie les extinctions se font entre 46° et 50°, chiffr·es qui col'l'espondent à un mélange intermédiaire entre l'andésine et le labrador. La r·oche est entièrement cristalline, for·t belle et dans un état remat·- quable de fraîcheur; elle nous paraît in di quet· un retour en arl'ière vers l'acidité plus gt·ande.

Sa formule est 'Zp..J?,SAOP~,b·

3. Lave antique du Piano del Lago. Andésite pyt·oxé- niqne. Roche foncée légèrement cavel'lleuse, à structure nettement porphyrique avec grands cl'istaux de feldspath.

Au micr·oscope : la première consolidation est repré- sentée par de la magnétite, olivine, augite et de beaux cl'istaux d'anorthite; les extinctions sur g' se font à -36°; les extinction:S symétriques atteignent 70° et au delà.

Le second temps est fot·mé des petits microlithes d'andésine miclés; s'éteignant dans la zone de symétrie à 40° entre deux lamelles et qui sm g' s'éteignent :Sous des angles de quelques degt·és pat· rapport à l'allongement.

4 .. Lave antique sm· Je Piano del Lago-E. ; Labra- dorite pyroxénique. Le labrador est représenté en grands cristaux vitreux, dont l'extinction sur g' est de -2lJ:0 et entre deux lamelles hémitl'Opes de 60°.

La pâte microlithique très fluidale est formée de prismes et gt·ains raccourcis d'augite et des microlithes de labradm·; l'olivine est r·are.

Genève. Laboratoire de minéralogie de l'Université.

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.Archives des sc. phys. et nat. Ma1·s 1893, t. XXIX. Pl. VII.

LABRADORITE PYROXÈNIQUE

Lave de la coulée de 1892 (facies scoriacé).

1. Augite. z. Olivine. 3· Labrador. 4· Masse vitreuse avec microlithes.

L. MRAZEC del. Phototypie CHEVALLEY.

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