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Patrick Charaudeau, Le discours politique. Les masques du pouvoir. Paris, Vuibert, 2005

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Cahiers de praxématique 

45 | 2005

Hétérogénéités énonciatives et types de séquence textuelle

Patrick Charaudeau, Le discours politique. Les masques du pouvoir

Paris, Vuibert, 2005 Driss Ablali

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/praxematique/557 DOI : 10.4000/praxematique.557

ISSN : 2111-5044 Éditeur

Presses universitaires de la Méditerranée Édition imprimée

Date de publication : 1 juin 2005 Pagination : 203-205

ISSN : 0765-4944 Référence électronique

Driss Ablali, « Patrick Charaudeau, Le discours politique. Les masques du pouvoir », Cahiers de praxématique [En ligne], 45 | 2005, mis en ligne le 01 juin 2009, consulté le 23 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/praxematique/557 ; DOI : https://doi.org/10.4000/praxematique.557

Tous droits réservés

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Cahiers de praxématique,,-

Patrick C

LE DISCOURS POLITIQUE.LES MASQUES DU POUVOIR

Paris : Vuibert,,p.

Dans son dernier livre,Le Discours politique. Les masques du pouvoir, Patrick Charaudeau s’attache à replacer le discours politique sous l’angle du langage à travers la description de la transformation de trois de ses instances en constante interaction : l’opinion publique, les médias et les acteurs politiques.

Construit suivant le principe d’un plan descriptif en quatre parties, débouchant sur un bilan comprenant lui-même une conclusion, l’ou- vrage débute classiquement par un descriptif du champ (première partie),

« Qu’est-ce que le discours politique ? », où il cherche à éviter malentendus et confusions dans la définition de ce qu’on entend pardiscours politique. Il pose la problématique générale dans laquelle sera construit et étudié l’objet de ce livre, axée sur le rapport entre langage, action, pouvoir et vérité. Le premier chapitre, « La parole politique dans l’espace social », s’interroge sur la nature et le fonctionnement de ce que l’auteur appelle « la parole politique », en tant qu’elle s’inscrit dans une pratique sociale. Le deuxième chapitre, « L’étude du discours politique », marque d’abord le passage de la langue au discours, puis essaie de circonscrire un des nombreux domaines d’emploi du langage en relation avec une pratique sociale, pour enfin définir une forme d’organisation du langage dans son usage et dans ses effets psy- chologiques et sociaux. La deuxième partie, « Les conditions du discours politique — Contrats et stratégie », montre que nous sommes des êtres à la fois collectifs et individuels. C’est à ces deux composantes que s’attelle le premier chapitre, « Les contraintes du discours politique », pour montrer les contraintes des conventions et des normes du langage et aussi les choix individuels qui nous permettent de nous individuer. Le deuxième chapitre,

« Les stratégies du discours politique », explore les rouages de la persua- sion politique à travers l’image d’un intercesseur bienfaiteur que donne l’homme politique. La troisième partie, « Images des acteurs politiques », pose dans le premier chapitre la question de l’ethos en tant que construc- tion de l’image de soi en cherchant à savoir si cette image se rattache à la personne réelle qui parle (locuteur) ou à la personne en tant qu’elle parle (énonciateur). L’auteur cherche aussi à savoir si la question de l’image de soi concerne seulement l’individu ou si elle peut aussi concerner un groupe d’individus. Le deuxième chapitre, « De quelques procédés linguis- tiques », met l’accent sur les procédés discursifs qui contribuent à fabriquer de l’ethos en prenant en compte l’ensemble des circonstances qui président à leur emploi (valeur de l’époque, situation de communication, personna-

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 Cahiers de praxématique,

lité de l’orateur, etc.). La quatrième partie, « Les imaginaires de vérité du discours politique », comporte également deux chapitres. Le premier, « De l’idéologie aux imaginaires socio-discursifs », aborde, à travers l’activité de langage, la façon dont la société détermine des objets de connaissance, les qualifie, les classe dans des domaines d’expérience, leur attribue des valeurs.

Le second, « De quelques imaginaires de vérité du politique », définit la question du rapport entre la vérité du propos du politique et les valeurs de la vie en communauté. L’objectif est de mesurer cette force de vérité : se trouve-t-elle dans l’essence même de cette vérité ou dans l’effet qu’elle produit auprès du public qui la reçoit ? Le bilan, « Une question en débat : dégénérescence du discours politique ou nouvelle éthique ? », fait quelques observations sur ce que l’auteur appelle « l’effet de brouillage » à travers le fonctionnement des médias et les discours que tiennent les politiques.

Dans le premier chapitre, « Les brouillages dans l’opinion publique », l’au- teur montre qu’il est difficile de parler d’une opinion publique, et qu’il vaut mieux parler des opinions publiques, chacune d’elles pensant qu’elle est la seule vraie. Dans le deuxième chapitre, « Les effets de brouillage des médias », Charaudeau s’interroge sur le rôle des médias dans le champ politique, en tant qu’ils auraient une influence sur l’opinion des citoyens et sur les stratégies de communication des politiques. Le troisième chapitre,

« Les brouillages du discours des acteurs politiques : le terreau du popu- lisme », met l’accent sur les spécificités des discours des partis politiques aussi bien de gauche que de droite. Dans la conclusion, qui porte elle aussi un titre, « De la désacralisation du discours politique à la recherche d’une nouvelle éthique », l’auteur essaie de montrer que si les politiques veulent exercer une quelconque influence sur les citoyens, ils doivent apprendre les nouvelles règles du paraître.

Une fois les grandes lignes présentées, que retient-on de ce livre ? D’abord, un ouvrage original, dont l’ambition, le foisonnement notion- nel et les abondantes typologies surprendront peut-être certains lecteurs, mais où chacun devrait trouver, au fil des chapitres, matière à nourrir sa réflexion. Ensuite, la véritable nouveauté de la réflexion de P.C. réside dans l’articulation de la notion d’ethos, de tradition rhétorique, au concept de représentations sociales, issu de la psychosociologie. Ce concept, l’au- teur l’ajuste à l’analyse de discours en introduisant la notion d’imaginaires socio-discursifs, dont il ne traite dans le chapitre d’application que les ima- ginaires de vérité, en raison de leur centralité dans le jeu politique. Enfin on regrette que l’auteur aborde son objet avec une approche à dominante résolument interdisciplinaire qui relègue au second plan le point de vue du linguiste. Car contrairement à des livres commeGrammaire du sens et de l’expression() ouLe Discours d’information médiatique. La construc-

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Lectures et points de vue 

tion du miroir social(), où l’approche étaitsémio-discursive, dans ce livre l’auteur se place dans le cadre d’une analyse de discours, mais selon la pratique de l’auteur, sont convoquées tant la psychologie sociale que la philosophie, l’étude des médias que l’analyse du discours et l’argumenta- tion. La pluridisciplinarité est affichée dès les premières pages. Et le lecteur qui cherche à y voir un projet disciplinaire, risque d’être déçu. Malgré ce petit bémol, ce livre est l’illustration d’une recherche interdisciplinaire qui montre en effet que les sciences humaines et sociales ne peuvent pertinem- ment décrire et interpréter le monde que si chaque discipline enrichit son point de vue de celui des autres.

Driss A

Laseldi (Laboratoire de SÉmio-Linguistique Didactique et Informatique) Université de Franche-Comté

Sylvianne R-Get Louis P(éd.) LA POLYSÉMIE OU LEMPIRE DES SENS

Lyon : Presses Universitaires de Lyon,,p.

La polysémie ou l’empire des sensest un recueil de vingt-trois articles édité par S. Rémi-Giraud et L. Panier. Ces auteurs partent du principe que la polysémie ne se limite pas à un phénomène lexical mais ouvre sur un champ d’étude très large, où les frontières ont tendance à être repoussées toujours plus loin. Ils fixent alors à leur ouvrage l’objectif d’approcher la polysémie sous différents angles théoriques et sur des objets linguistiques aussi divers que possible (plurilinguisme, catégories linguistiques variées, syntagmes), dans divers domaines d’application (œuvres des savants arabes anciens, discours écologique, discours scientifique, texte biblique, support pictural, ...). L’intérêt visé est celui de faire se rencontrer sémantique lexi- cale, sémantique cognitive et sémiotique. Plusieurs problématiques sont examinées au travers des articles : rapports entre polysémie et homonymie, frontières de la polysémie, examen de la dimension diachronique, polysé- mie et acquisition du langage...

Les nombreux articles ont été répartis en cinq grandes sections : la pre- mière envisage la polysémie dans une perspective historique, en interro- geant notamment la perspective diachronique pour la compréhension de ce phénomène ; la notion deprototypey est également abordée. Dans la

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