EMSCUSLEN* 60':î0^,
FACULTÉ
LEMÉDECINE
ETDÉ
PHARMACIE DEBOULEAUX
-ANNÉE 1B99-1900 rso 97
DE LA
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MEDECINE
présentée et soutenue
publiquement le 27 Juillet 1900
Joseph-Etienne ALBIER
Né à Thiviers (Dordogne), le 13 mars 1874.
Examinateurs de la Thèse
' MM. BOURSIER, professeur... Président.
,,,
\
PICOT, professeur... j POUSSON, agrégé /Juf/es.CHAVANNAZ, agrégé )
Ce Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
R1MERIE Y. CADORET
bue poquel1n-molière — 17 (ancienne ruemontmÈjan)
1900
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen.
| M. PITRES.
PROFESSEURS MM. MICÉ.
Doyen honoraire.
DUPUY Professeurs
honoraires,
MOUSSOUS )
Clinique interne.
MM.
PICOT.
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LE DANTEC.
Pardélibération du 5 août 1879, la Facultéaarrêté queles
opinions émises dans les 1 hèses qui
i sont présentées doivent être considéréescomme propres
à leurs-auteurs, et qu'elle n'entend
eurdonnerniapprobationni improbation.
A mon Président de
Thèse,
Monsieur le Docteur André BOURSIER
Professeur de Clinique gynécologique àla Faculté de Médecinede Bordeaux, Chirurgien des Hôpitaux,
Membrecorrespondant de la Société deChirurgie, Officierdel'Instruction publique.
En terminant mes études de
doctorat, je tiens
à remercier de leurprécieux enseignement
tous mes anciens maîtres,profes¬
seurs de la Faculté et Chefs de service des
hôpitaux. En parti¬
culier, je suis
trèsfier de citer parmi
ceuxqui
ontcontribué
àmon instruction M. le
professeur Piéchaud, MM.
lesprofesseurs agrégés Pousson
etMesnard, M. Le
DrDubourg, chirurgien des hôpitaux,
etM. le Dr Rousseau-Saint-Philippe, de l'Hôpital des enfants, dont j'ai été l'externe.
Je remercie toutspécialement
M. le
professeur Viault de
la bienveillancequ'il n'a jamais
cessé de metémoigner. Enfin M.
leprofesseur A. Boursier
a droit à toute ma reconnaissance;c'estàsonobligeance
rjueje dois d'avoir
pu mener à
bien
mon travailinaugural. Qu'il
mepermette de
lui
exprimer ici
ma vivegratitude.
La métrite de
subinvolution, qui fait l'objet de
cetteétude,
estune maladie très
fréquente, mais aussi
très souvent méconnue.Il était bon d'attirer l'attention sur elle, parce que sa
guérison dépend de la précocité du diagnostic
etde l'institution rapide du
traitement. D'autre
part, j'espère avoir démontré qu'il est possi¬
ble
d'éviter,
aux femmesqui
en sontatteintes, des opérations
chirurgicales le plus
souventinutiles
etquelquefois nuisibles.
DE
U IÉTRITE DE SUBIÏYOLUTION
Tous les auteurs modernes sont d'accord pour
attribuer
à l'accouchement et à ses suites une partprépondérante dans l'étiologie des maladies de
l'utérus et deses annexes. Les métri- tes dues à l'infectionpuerpérale
commune sonttrop bien
con¬nues pour que
je
songeà
enreprendre l'étude.
Mais à côté de ces affections
d'origine
reconnue essentielle¬ment
microbienne,
il existeungenrede métrites,
moinsétudiées,
dont la cause
apparente est simplement l'insuffisance
del'invo- lution utérineaprès l'accouchement.
Ce sont ces métrites de subinvoliition
qui vont faire l'objet du présent
travail.J'ai eu la bonne fortune d'en observer
plusieurs
cas àla clinique gynécologique de la Faculté
et, deplus, j'ai
pu en recueillir de nombreuses observations dans lesregistres de
ceservice,
queM. le professeur A. Boursier
a bien voulu mettre à madisposition.
HISTORIQUE
Simpson (d'Edimbourg-) fut le premier à s'occuper des con¬
ditions défectueuses du retour de l'utérus à ses
dimensions
nor¬males
après l'accouchement. 11 constata l'insuffisance ou l'excès
de cette
régression et désigna
cesdeux phénomènes par les ter¬
mes de subinvolution et
d'hyperinvolulion.
Je
rapporte
commeobservation I
unede celles que Simpson
a
publiées dans
saClinique obstétricale.
Churchill
(Traité des maladies des femmes)
aeffleuré la ques¬
tion et
rapporté deux
casde subinvolution d'après Simpson et
Montgomery.
Vint alors la thèse de Chenet
(1878). Cet auteur admet qu'après l'accouchement, l'utérus ancien ayant rempli sa fonc¬
tion, les vieux éléments anatomiques vont disparaître
ous'atro¬
phier et qu'
« unutérus
nouveau oudu moins composé d'élé¬
ments
jeunes, aptes à
sedévelopper,
va seformer
peuà peu et remplacer l'ancien
».Il s'élève contre le terme de métrile et préfère la dénomination d "engorgement. Ce sont les théories de
Kœlliker et de Kilian. Pour
Chenet, la subinvolution reconnaît
essentiellement pour cause
première
untrouble de circulation.
Comme traitement,
il donne la préférence
auxémissions
san¬guines locales, alors préconisées
parSiredey et Danlos.
Courty (de Montpellier),
en1881, soutient les idées émises
par
Chenet
surle remplacement total de l'utérus puerpéral par
un utérus neuf.
A propos
de la subinvolution, il dit
: «Nous
nesavons rien
des causes
proprement dites qui arrêtent la transformation régressive, l'absorption et l'involution des parois de l'utérus
».Pour
lui, l'indication la plus importante du traitement est de
— 15 —
réveiller les contractions
musculaires,
et ensuite d'administrer à l'intérieur des remèdes fondants tels quel'iodure
depotas¬
sium.
Siredey et Danlos (1885) écrivent dans
le dictionnaire Jac- coud : «Quant
àl'hypertrophie
parsubinvolution,
c'est évidem¬ment à un état inflammatoire
qu'il faut l'attribuer
». Ils refusent d'admettre unehypertrophie générale essentielle,
une aberra- ration nutritive et sansobjet
etdont
la subinvolution ne seraitqu'une forme (hypertrophies passives). C'étaient
là les idées de deSinéty
en1872.
Pour
Emrnet,
la subinvolution est due à une altération de la nutrition caractérisée parle
manqued'élimination
des vieux matériaux de l'utéruspost-partum;
mais à sonavis,
cequi prime
tout dansl'étiologie de
cetteaffection,
c'est l'effet méca¬nique produit
par unedéchirure
du col, et dont la nutrition défectueuse ne serait d'ailleursqu'une conséquence.
A peu
près
àla
mêmeépoque (1887) Schrœder s'occupe de la question,
mais sansapporter
aucun élément nouveau dans le débat. Il définit la métrite de subinvolution « unehyperplasie conjonctive, jointe
à un certaindegré de
sensibilité doulou¬reuse ».
Je cite pour mémoire la thèse de
Poulat,
1891. On yretrouve
toutes les idées
déjà émises
et on yvoit préconisé
le traitement de la subinvolution parl'ergot de seigle
et surtout parl'hy-
drastis canadensis.
En
1893,
Doléris apublié dans
les Nouvelles archives d'obsté¬trique
etcle gynécologie
uneétude
sur les troublesphysiologi¬
ques non inflammatoires de
l'utérus, qu'il qualifie de
fausses métrites etparmi lesquels il s'efforce
de faire rentrer la subin¬volution et la métrite
qui l'accompagne.
Il admet lui aussi que
l'involution
normale se faitgrâce
<iuremplacement complet de l'utérus
et à larésorption totale
de la fibre.Il
préconise
comme traitement curatif de cette soi-disant fausse métrite lemassage
de l'utérus,
des médicaments divers destinés à réveiller la contractilité de la fibre musculaire(sul-
— 16 -
fatede
quinine, ergot de seigle, digitale, hydrastris canadensis),
les
injections d'eau chaude (vaginales ou même intra-utérines);
toujours dans le même but. Cependant il veut bien reconnaître
qu'une antisepsie rigoureuse est nécessaire au point de vue pré¬
ventif. J'aurai
l'occasion de revenir
surles théories de cet auteur.
Delbet n'admet pas que
les causes dvscrasiques puissent, à
elles seules,
déterminer des métrites. Il refuse aux déchirures
du col la
puissance qui leur a. été attribuée par Emmet et il
ajoute.
«Le grand facteur des troubles de l'involution puerpé¬
rale,
c'est certainement la septicité ».
SYMPTOMES
L'observation
t, d'après Simpson, indique
avec unemerveil¬
leuse netteté les
principaux signes qui font
reconnaître un uté¬rus en état de subinvolution. C'est pour
cela qu'il m'a
paru intéressant de larappeler.
Une femme vient consulter pour une sorte
de
gênequ'elle
ressent dans le
petit bassin,
« unesensation
depoids dans le
bas-ventre », ou bien elle accuse nettement une
douleur,
loca¬lisée à ce niveau ou s'irradiant vers les
flancs,
vers les lombes.Quelquefois elle perd
en rouge,le plus
souventelle
seplaint
de
pertes blanches, plus
oumoins épaisses et
enquantité varia¬
ble.
En
l'interrogeant,
onapprend qu'elle
a eu un accouchement(ou plusieurs, mais c'est toujours du dernier qu'il s'agit)
remon¬tant à une
époque variable (de quelques semaines
àplusieurs mois), et
àla suite duquel sont
survenusles accidents qui l'ont
décidée à recourir à l'intervention du médecin. Cet accouche¬
ment a
parfois
étélaborieux,
suivi defièvre, d'hémorrhagie
; d'autresfois,
aucontraire,
tout s'estpassé le plus simplement
du monde et la malade sera très étonnée
quand
011lui
appren¬dra que sa
maladie
est laconséquence de
son accouchement.L'état
général
estle plus
souventsatisfaisant;
un certain nombre de malades sont nourrices. Parfois on note de la cons¬tipation, quelques difficultés
àla miction,
un peude
nervo- sisme.On
procède
àl'examen
de la malade et on trouve un ventregénéralement
souple; dans quelques
cascependant il existe
un peud'empâtement des régions annexielles. On
sent quele fond
de l'utérus est
trop haut, dépassant la symphyse pubienne;
l'organe est
groset souvent douloureux.
Au
toucher,
on trouve uncol
gros, mou,entr'ouvert, admet¬
tant facilement la
pulpe du doigt. Le
corps,mollasse, est
presque
toujours
enantéflexion. Quelquefois, surtout lorsque la
maladie est
déjà ancienne, les culs-de-sac sont douloureux et
on sentles annexes grosses.
Enfin il peut exister du prolapsus
à des
degrés variables.
La
palpation bimanuelle n'est
pastoujours douloureuse et permet de constater
quel'utérus est
assezmobile.
Au
spéculum,
onvoit le col
gros, avec sonorifice entr'ouvert '
ou même déchiré. On est
frappé de la coloration
rougevineux qu'il présente et l'on peut trouver
unectropion plus
oumoins
marqué. D'entre les deux lèvres
onvoit sourdre
unliquide plus
ou moins
épais et purulent, parfois sanguinolent.
L'hystérométrie apprend
quela cavité utérine est augmentée
dans sa
longueur; ordinairement elle est de 6 1 /2 à 8 centi¬
mètres.
J'ai une observation dans
laquelle elle
aatteint 12 centimè¬
tres, 32
jours après l'accouchement. Le cathéter ramène fré¬
quemment quelques glaires
ou un peude
sang.Le
diagnostic de la métrite de subinvolution est simple; il est
basé sur la constatation des
signes
queje viens d'énumérer et
aussi
beaucoup
surles commémoratifs.
ÉTIOLOGIE
On a
cité,
comme causesdesubinvolution,
lin certain nombre de maladiesgénérales, telles
quel'impaludisme, la tuberculose,
la neurasthénie. Le Dr Monteuuis
indique l'entéroptose
comme ayant une certainepart dans l'étiologie des affections
utérines.A
signaler
aussi certaines conditionsmécaniques dont les prin¬
cipales
sont :le
reposinsuffisant, les fatigues de
toutes sortes,génitales
ou autres, ques'imposent parfois les nouvelles
accou¬chées, les.grossesses multiples, etc.
Evidemment, il
y adans
tout cela dequoi favoriser la subin¬
volution. Mais aucune deces causes n'est suffisante; leur multi¬
plicité
même doit mettre engarde
contreleur
valeur réelle. Le défaut d'involution doit avoir une causepremière, toujours la même,
etc'est celle-là queje m'efforcerai de
rechercher.Ce n'est pas
la fameuse
théorie d'Emmetqui
nousla fera
connaître. Ainsi que
l'a dit Delbet, si
les déchiruresjouent
un rôle dans lasubinvolution, c'est
un rôle trèseffacé,
car onobserve les mêmes troubles sans déchirures et des déchirures
sans accidents d'involution.
Force est donc de chercher ailleurs.
Mais, auparavant, il
me parait utile derappeler
commentl'utérus, vidé de
son contenu, revientà ses dimensionset à sa constitution normales. Pour celaje m'appuierai
sur lesconceptions de M. Yarnier.
Aussitôt
après la délivrance, l'utérus garde le
volume et la forme d'un utérusgravide de quatre mois
etdemi. L'épaisseur
de ses
parois
atteint35à 40millimètres,
savascularisation
resteénorme;
sa muqueuse,caduque,
a presqueentièrement disparu
saufau niveau du col. « Il va falloir
qu'en quelques semaines
- 20 -
cette muqueuse se
restaure complètement
auxdépens de quel¬
ques
débris informes qui la représentent.
»Dès le
cinquième jour, la cavité de l'utérus
nedoit plus être
que
virtuelle
;les parois doivent être accolées, engrenées. Au
neuvième
jour, l'utérus est déjà caché derrière le pubis,
sa ca¬vité est de 65
millimètres; mais
on note encore «l'infiltration sanguine de la
muqueuse,le volume considérable des vaisseaux
thrombosés
qui l'avoisinent et de
ceuxqui sont
çaet là épars
dans la
paroi musculaire.
»Régression du muscle utérin.
—C'est le muscle utérin, élément prépondérant de la
massepost-partum, qui subit l'effort princi¬
pal du travail régressif. Les dernières idées
sur cesujet sont de
Helmeet confirment l'ancienne théorie de Robin.
L'accroissement de volume du muscle utérin au cours de la grossesse
est dû
nonà
undouble
processusde néoformation et d'hypertrophie, mais uniquement,
commele disait Robin, à l'augmentation de volume des fibres-cellules préexistantes. Quant
à la
régression normale, physiologique, elle n'est due ni à la dégénérescence graisseuse, ni à la destruction de tout
oupartie
deces fibres-cellules, admises par
Kôlliker. C'est
encoreRobin qui
araison. Tout
cequ'on voit, c'est
unesimple diminution de
volume, une
régression physiologique,
uneatrophie incomplète
de chacun des éléments
préexistants à la
grossesseet hypertro¬
phiés
parelle.
Régression chi tissu conjonctif intermusculaire.
—Dans cette régression du muscle, le tissu conjonctif intermusculaire
ne sem¬ble
jouer
aucunrôle actif. Helme n'a constaté pendant les sui¬
tes de couches
qu'une diminution graduelle du tissu conjonctif
dont les éléments, en excès,
subissent
unetransformation
gra¬nuleuse, se
fondent
en massesclaires où l'on
neretrouve plus
que
des granulations, des leucocytes dégénérés, des corpuscules
et des noyaux.
Pendant la grossesse,
il
y adéveloppement temporaire d'une
sorte
d'échafaudage conjonctif; puis, lorsque disparait la raison
d'être de cet accroissement
musculaire, l'échafaudage devenu
sans
emploi est détruit et déblayé. Tandis
ques'opère la régres-
— 21 —
sion des éléments
conjonctifs superflus,
onvoit
se masser,autour descapillaires thrombosés,
lesgrandes
cellulesmigratrices de
ce
tissu,
cellulesmigratrices, phagocytes,
pourvuesd'un
seul noyauclair, vésiculaire; elles
se gorgent peuà
peude granula¬
tions
jaunes, brillantes,
auxdépens des globules sanguins
en voie dedésintégration.
Ilelme
signale
encore laprésence de
massesplasmodiales, miiltinucléées,
sortes de colonies dephagocytes auxquelles
Metsclinikoffa reconnu la
propriété
non seulement d'absorber les corpsétrangers, mais
aussi de résorber les éléments anato-miques devenus
sansemploi.
Il existe
donc,
à la fin de la grossesse,dans
laparoi utérine,
une armée de
phagocytes prêts
à entrer enligne. Leur
fonction est de ramasser et d'entraîner au loin le vaste matériel de démolitionqui les
entoure, c'est-à-dire d'une partles granula¬
tions provenant de la
régression du
tissuconjonctif, d'autre
partles
éléments solubles des fibres musculaires en voied'atrophie.
Que
deviennent ensuite ces niassesplasmodiales?
Il est pro¬bable
qu'après
avoirpris leur chargement
descories,
ellesémigrent de
l'utérus et rentrent dans la circulationgénérale,
soit telles
quelles,
soitaprès s'êlre disloquées
enleurs
éléments cellulairesformateurs.
Réfection
de la muqueusedu
corps. —Le
revêtement mem¬braneux de l'utérus
après l'accouchement
n'est pas autre chose quela portion
laplus profonde de
lacaduque
restée attachée à la musculeuseaprès l'arrachement
et la chute de laportion
adhérente au chorion.Déchirée, saignante,
elle n'estqu'une
vaste
plaie prête
à toutes lesrésorptions. C'est cependant
auxdépens
de ces débris informes que vas'opérer la
réédification d'une muqueuse neuve.L'examen
microscopique
nous montre la surface interne de 1 utérustapissée
d'une couche muqueusedépourvue de
revête¬ment
épithélial protecteur, déchirée,
ulcérée parl'arrachement
de ses couches
superficielles,
formant une vaste etirrégulière plaie
cruentéeAl Lier difficile ànettoyer,
que sesclapiers glandulaires,
a
9->
ses vaisseaux rompus
et béants rendent éminemment propre à
favoriser le
développement et l'absorption des produits septiques
éventuellement introduits dans la cavité de
l'organe.
Vers le neuvième
jour, le travail accompli
pourla régénéra¬
tion de la muqueuse
peut
serésumer ainsi : polissage de la
muqueuse par
régression de
seslambeaux llottants ; régénéra¬
tion
déjà très avancée des glandes et du tissu interglandulaire,
régénération commençante de l'épithélium de surface. Les cel¬
lules
épithéliales apparaissent plus nombreuses; gonflées, à
gros noyaux en
voie de division, elles sont manifestement en
voie de
multiplication, envahissent les surfaces dépouillées des
tubes
glandulaires
envoie de réparation, arrivent jusqu'à
l'ouverture encore béante et
déjà
même, enquelques points,
serépandent
enforme d'Ilots
surla surface régularisée qui va
devenir la surface
épithéliale de la
muqueuserégénérée. La
muqueuse
est
enpleine rénovation mais encore bien fragile,
bien vulnérable.
A la fin de la troisièmesemaine, le revêtement
épithélial n'est
pas
encorecomplet
;la
muqueusereste çà et là écorchée. Ce n'est
guère qu'à la fin de la cinquième semaine
quel'involution de la
muqueuse sera
parfaite.
Réfection du col.
—La
muqueusecervicale est persistante.
Dès le
septième jour,
avecla rétraction croissante du col qui
n'a
déjà plus
que4 cent. 1/2 de long et dont l'orifice externe
commence à se resserrer,
les plis de la
muqueuse sesont
rap¬prochés et imbriqués
enforme de tuiles.
Au
vingt-unième jour, le canal cervical est fermé. A la sixième
semaine,
le col
estcomplètement reformé.
Qui donc peut troubler, retarder
oumême arrêter
untravail physiologique si bien organisé ?
II est
permis de
sedemander si l'entrée
enscène d'un agent septique peut suffire à expliquer les divers phénomènes qui
constituent la subinvolution.
Admettons que, par un
mécanisme quelconque, des microbes
soient introduits dans un utérus
puerpéral. Ils vont trouver là
un terrain des mieux
préparés
pourleur évolution. La
mu-queuse, presque
totalement détruite, privée de
sonépithélium
de
revêtement,
est absolumentimpuissante
à lesarrêter,
et les voilà arrivés avec une extrême facilité au contactduparenchyme
utérin. Mais là se trouvent lesinnombrables
phagocytes signalés
par
lielme.
Ceux-ci doivent faire face àl'invasion; ils
vont réa¬gir
contre lesmicrobes, chercher
àles absorber et à les détruire; maispendant
cetemps, détournés
de leur butpremier, ils
n'ac¬compliront
pasla besogne
àlaquelle ils
étaient tout d'abord destinés. L'utérus restera encombré des déchets du tissu con-jonctif
inter-musculaire et des éléments solubles provenant des fibres musculaires; en mêmetemps
ceséléments dégénérés,
demeurés en excès lui donneront une consistance mollasse toute
spéciale. En
un mot,l'involution
du muscle et du tissuconjonc-
tif
inter-musculaire, legrosœuvre,
se trouvera arrêtée.Le
plus
souvent lesphagocytes
serontimpuissants
à mener à bien leur travail de défense et l'infection victorieuse détermi¬nera la métrite avec ses
symptômes habituels.
Si
quelquefois la
métriteclassique fait défaut,
ainsi quele signale Doléris,
il ne faudra pas endéduire qu'il n'y
a pas eu infection. Lesphagocytes
auront pujuguler
pouruntemps l'ac¬
tion des agents
septiques
;il
y aura eu momentanémentéquili¬
bre entre leur action
protectrice
et lapoussée infectieuse,
et le seul désordreproduit
aura été l'insuffisance du déblaiement de l'utérus. Mais si l'infectionpersiste
etqu'aucun
traitement anti¬septique
ne vienne modifier lasituation,
lesphagocytes épuisés
ne pourront
plus
continuer la lutte etl'inflammation vraie, la
métrite apparaîtra.
Bien
entendu, la
muqueusedu
corps verra sa reconstitution gravementcompromise.
Saréparation
se fera dansde mauvaisesconditions,
ainsiqu'il
en est pourtoutes
lesplaies infectées.
Les cellulesserontépithéliales
en voie demultiplication, jeunes
etfragiles, frappées de
mort et ainsi sera retardéel'apparition de
cerevêtement
protecteur qu'elles
sontappelées
à former. Le pas¬sage restera donc libre pour une nouvelle invasion de germes
infectieux.
Quant
à la muqueusedu col,
son involution seraégalement
«4
entravée. Le substratum très vasculaire
qui la supporte partici¬
pera
à l'inflammation générale et, tuméfié
parcela même, s'op¬
posera au
resserrement de cette
muqueuseet à la reformation
des
plis palmés. Le col enflammé restera
gros, mouet béant.
Voilà pour
la théorie
; passons auxfaits.
Il est bien évident que,
si
monhypothèse est. vraie, le seul
moyen
de
ramenerl'involution à
samarche normale
serade
débarrasser l'utérus des microbes
qui causent les accidents.
Pour cela il faudra s'efforcer de rendre
aseptique tout cet
organe infecté. Et pourarriver à
cebut, il
nefaudra
pas uneantisepsie sommaire, superficielle, mais bien la pénétration, l'imbibition
de
l'organe dans tous
sesrecoins les plus profonds
parla subs¬
tance
antiseptique
;il faudra,
pourainsi dire,
quel'utérus baigne
dans une
atmosphère microbicide.
Eh bien,
je puis affirmer qu'un traitement dirigé dans le
sens quej'indique réussit pleinement à conjurer la subinvolution et
les accidents
qui lui sont imputables.
En effet, tous les cas
qui font l'objet de
mesobservations pré¬
sentent les
signes manifestes de la métrite de subinvolution.
Toutes les malades
qui sont
venuesà temps
sefaire soigner et
chez
qui
on neconstatait
pasde complications
graves,ont retiré
lesmeilleurs effets du traitement
antiseptique.
—Chez celles qui,
outre la métrite de
subinvolution, étaient affectées de prolapsus
ou
d'annexite, les symptômes subinvolution et métrite ont toujours été amendés, et souvent même l'affection concomi¬
tante. — Les
antiseptiques, le sublimé
enpremière ligne,
em¬ployés le plus souvent
sousforme de
crayonset abandonnés
dans la cavité
utérine,
ontimprégné profondément tous les élé¬
ments de
l'organe et, suppléant les phagocytes dans leur rôle
de
défenseurs, leur
ontpermis d'accomplir leur besogne de
déblaiement;
l'utérus
a puaccomplir
soninvolution et, la septi¬
cité vaincue,
la métrite entretenue
parelle
adisparu.
On pourra
objecter qu'à côté de
ces cas,où il
y a eumanifes¬
tement métrite en même
temps
quesubinvolution, il
enexiste
d'autres dans
lesquels la subinvolution est seule apparente, la
métrite ne se révélant par aucun
de
sessymptômes liabi-
tuels.
Doléris, dans
son articledéjà cité des
Nouvelles archivesd'obstétrique, dit
: «Ce
queje
veuxétablir, c'est qu'il
y ades
subinvolutions inflammatoiresqui sont des métrites
devant être étudiées commetelles,
et des subinvolutions sans inflammationqu'il faut séparer franchement des précédentes
parce queleur étiologie, leur marche, leur pronostic, leur traitement
surtout,sontabsolument distincts; celles-là sont de faussesmétrites dans la
plus claire acception du
mot. » Et comme cause de fausses métrites, ilindique les opérations obstétricales, les
déchirures dupérinée
etdu col;
pour cesdernières, il explique
que «la rupture de
nombreux filets nerveux duplexus
utéro-ovariencause la
paralysie du
muscle dont la contraction est si néces¬saire à l'involution
régulière
et entraine en mêmetemps
untrouble
trophique profond
».Quand il
y adéchirure
dupérinée,
si cette lésion n'a pas
été réparée chirurgicalement,
« l'involu¬tion se fait mal parce que
les parties
restentlongtemps irrita¬
bles et douloureuses. L'excitabilité réflexe est par
suite exagé¬
rée dans tout le territoire
génital. Cet
endolorissement retentit très fort sur l'utérus. ».Enfin,
ausujet des déviations utérines,
Doléris ditqu'il n'y
a pasde
cause de subinvolutionplus
cer¬taines que
celle-ci,
parce quela déclivité
favorise la lenteur de la dénutrition et lagêne circulatoire
entretient l'état de conges¬tion
passive; néanmoins,
dans ce cas,il
estobligé d'admettre qu'
«il
peutexister
un élément d'infection très insidieux ».Voici ce que
j'ai
à opposer auxopinions de
cet auteur : On pourra voir dansplusieurs de
mes observations quel'étio- logie indiquée
parDoléris pourrait
êtreinvoquée,
cequi n'a
pasempêché les
heureux effets dutraitementemployé
;mais l'obser¬
vation
qui porte le
n°IV
estremarquable
à cepoint de
vue.La malade
qui
enfait l'objet
estvenue à laclinique
toutsimple¬
ment parce
qu'elle
ressentait des douleurs dans lebas-ventre ; elle n'avait pasde pertes blanches
; sa vulve étaitlargement déchirée,
son col aussi ;l'utérus, mobile,
étaitenanté-position
; 1hvsléromètre
accusait 12 centimètres deprofondeur
pourla
cavité. C'était bien là la fausse métrite de subinvolution. Etiolo¬
gie, symptômes,
rienn'y manquait. D'après la théorie
deDoléris,
— 26 -
cette maladen'a dû retirer aucun effet utile du traitement par les
antiseptiques intra-utérins. Eh bien, elle
aguéri
commeles
autres, mieux même, à
telle enseigne qu'elle est retombée
en¬ceinte peu
de temps après.
Mon ami le docteur Brial m'a
communiqué
uneobservation
des
plus intéressantes. Une malade, Mm0 I)., 24
ans,vint le
19
septembre 1899 à la consultation de l'hôpital Saint-André,
seplaignant d'une gêne dans la marche causée
par unesensation
de
poids dans le petit bassin. Au mois d'août de la même année,
elle avait fait un accouchement à terme : le travail, très
long,
avaitnécessité l'intervention d'un médecin et une
application de forceps. La malade accusait quelques pertes
noncolorées. A
l'examen, on trouvaun
utérus énorme et très abaissé
;l'involu-
tion ne s'était pas
faite. Rétroversion légère mais très doulou¬
reuse, col gros,
béant et profondément déchiré. Cet utérus,
vuau
spéculum,
neprésentait
pasl'aspect classique de la mélrile
;en
conséquence,
on secontenta de prescrire des injections
quo¬tidiennesau tanin. Ce traitement n'amena
qu'une amélioration insignifiante. Le 10 octobre,
on essayad'un traitement antisep¬
tique qui consistait à introduire dans la cavité utérine,
au moyen d'unpetit écouvillon, du permanganate de potasse
enpaillettes à
l'état pur.
Et, après quelques pansements semblables, le 21
no¬vembre, le col avait
repris
saforme,
sonorifice s'était refermé, il n'y avait plus de sécrétions et l'utérus était normal. La malade
était
guérie. Brial
a eudepuis cette époque l'occasionde la revoir plusieurs fois et les accidents n'ont
pas reparu.Voilà
encore une fausse métrite desubinvolution,
surqui le traitement antisepti¬
que
n'aurait dû avoir
aucuneprise et qui
aété cependant guérie
par ce moyen.
La conclusion de cette discussion est que
la métrite de subin¬
volution est une maladie réelle,
pouvant présenter
untableau clinique plus
oumoins complet, mais toujours identique à elle-
même et relevant d'une cause
unique et invariable
:l'infection.
TRAITEMENT
Le traitement sera donc avant tout
l'antisepsie
parles
panse¬ments intra-utérins. Voici commentil est
appliqué à la clinique
de M. le
professeur A. Boursier.
Après désinfection préalable du vagin
par uneinjection anti¬
septique et nettoyage du col
etde
son orifice à l'aide de tam¬pons secs, on
introduit
dans la cavité utérine un crayonconte¬
nant un
antiseptique énergique et qui
seralaissé
àdemeure,
maintenu par untampon de coton hydrophile
sec ouimbibé
d'un
glycérolé antiseptique
ouastringent. Le tampon
seralaissé
en
place 24
ou 48 heures; la malade le retirera elle-même aumoyen
d'un
filqu'on
aura eu soind'y fixer.
Les pansements seront renouvelés deux fois par
semaine.
Bien
entendu,
lesjours où la malade
n'aura pasde tampon,
elle
prendra des injections antiseptiques.
Lorsque l'on
constatera une rougeur excessive duvagin, il
sera bon de faire un
badigeonnage
avec unesolution
de nitrated'argent
à 2 p.100.
Voici les formules des médicaments
employés
àla clinique.
Je les dois à
l'ôbligeance de M. Soulard, pharmacien-adjoint de l'hôpital Saint-André.
Crayonsde sublimé (ce sont lesplus employés).
Sucre de lait Gommeadragante. . .
Glycérine Eau Sublimé
100 gr.
8 gr.
12 gr.
20 gr.
2 gr. 80
— 28 —
Ces crayons
renferment
uncinquantième de leur poids de
suhlimé. On
peut
yincorporer
un oudeux centigrammes de nir
vanine par crayon.
Crayons d'Ichtyol.
Ichtyol 2 gr.
Sublimé 0 gr.20
Sucre de lait 13 gr.
Gomme adraganle . . 0 gr.80 Glycérine 0 gr.50
Eau 1 gr.50
Glycéré de tanin du Codex.
10 gr. de tanin pour 50 gr. de glycéré d'amidon.
Glycéré d'ichtyol.
Ichtyol. . Glycériné
20 gr.
100 gr.
MARCHE — TERMINAISON — COMPLICATIONS — PRONOSTIC
Livrée à
elle-même,
la métrite de subinvoluiionprendra
une allure essentiellementchronique et
pourrapersister indéfini¬
ment. De
plus, Tinflammation qui est primitivement limitée
à l'utérus dans laplupart des
cas,s'étendra
presquefatalement
aux annexes, rendant ainsi la
guérison plus difficile. De là, l'in¬
térêt tout
particulier qu'il
y aà traiter le plus tôt possible
cette maladie.Lorsque les malades
se fontsoigner
àtemps, c'est-à-dire dès
le début des
accidents, leur guérison
est assurée(obs. Il, III, IV, V, VI); même lorsqu'une annexite précoce s'est installée,
elle estheureusement influencée par
le traitement antiseptique (obs. VII, VIII, IX).
Plus difficile est la
guérison d'une
annexitesecondaire,
tardi¬vement
développée chez
unemalade
accouchéedepuis plusieurs
moiset
qui n'a
pasété traitée. La
métriteproprement dite
rétro¬cède
toujours; l'annexite
elle-même est souventaméliorée, mais,
dans certains cas, elle
peut être excessivement
tenace. D'une manièregénérale, la guérison
sera d'autantplus difficile
àobte¬
nir
qu'on
seraplus éloigné du début
des accidents. Chez la maladequi fait l'objet de l'observation X,
lessymptômes de salpingite
ne sont survenusqu'un
anaprès l'accouchement.
Ilest
plus
queprobable
que,si elle avait
étésoignée
àtemps, elle
aurait évité cette
complication.
Enfin, lorsqu'un prolapsus très
accentuécomplique la métrite
de
subinvolution,
il estprudent de
réserver lepronostic. L'ob¬
servation XI en est une preuve :
la malade
a vu lessymptômes
— 30 —
de métrite
disparaître, mais
sonprolapsus Ta forcée à entrer à l'hôpital.
L'observation I est extraite de la
Clinique obstétricale et gyné¬
cologique de Simpson. Toutes les autres sont inédites et
pro¬viennent de la
clinique gynécologique de la Faculté de Bor¬
deaux.
ObservationI
Extrait d'uneobservation deSimpson, 1851.
Al'examen vaginal,
le
corpsde l'utérus
estvolumineux et pesant
comme au troisième mois de la grossesse. Sa cavité est, comme on le constate avecla sonde, presque
de 25 millimètres au-dessus de la
longueurnaturelle. Le col
est groset remplit entièrement l'extrémité
du spéculum,
qui
a pourtantde grandes dimensions. Sa surface est
rouge et
congestionnée mais
neprésente
aucuneabrasion ni ulcéra¬
tion. L'orifice est ouvert plus que de coutume et
admet l'extrémité
dudoigta
environ 12 millimètres. On sent
quela membrane tapissant
la cavitécervicaleest
hypertrophiée,
commele col
etforme des plis
saillants. Le corps
hypertrophié
etle fond de l'utérus semblent tout
à fait exempts de tumeur
fibreuse
oude
toute autreaffection hété-
rologue.Observation II
MtnpH..., 23ans,tailleuse. Vientpour
la première fois
àla clinique
le 26juillet 1892.
Premières règles à 12 anset
demi. Bien réglée.
Un accouchement normal ilyadeux
mois
àla clinique de l'hôpital
Saint-André. 12joursaulit.
Depuis un
mois environ, pertes glaireuses, jaunâtres, mêlées de
sang,
tachant
etempesant le linge. Par moments, sensation de poids
dans le bas-ventre. Après
quelque fatigue, douleur dans les côtés.
Pasde
constipation. Rien
àla miction.
Palpation :
Ventre très souple,
peudouloureux,
annexesnormales,
fond de l'utérus à deux ou trois travers de doigt au-dessus du
pubis.
— 31 —
Au toucher : Utérus un peu bas, antéversion,
légère
déchirure à droite, annexes saines. Périnéeun peuinsuffisant.
Au
spéculum
:Col
rouge,entr'ouvert.
Pertesglaireuses, épaisses,
légèrementsanguinolentes. Ectropion double
un peuexulcéré.
Hystérométrie
: 7centimètre^; l'hystéromètre
ramènequelques glaires.
Pansement : crayon de
sublimé;
tamponde
tanin.23juillet : Moins de douleurs, les règles sont venues plus abon¬
dantes que d'habitude. Pas trop de glaires. Crayon de sublimé ; tamponde tanin.
30juillet : Moins de douleurs. Les pertes sont moins abondantes
mais encore un peu verdâtres. Sublimé, tanin.
M août : Très grande amélioration. Les pertes, beaucoup moins abondantes, ne sont plus purulentes. L'ouverture du col s'est beau¬
coup refermée: on ne peut plus y engager l'extrémité du doigt,
comme on le faisait auparavant. L'ectropion est moins marqué.
L'utérus est moins volumineux.
Crayon de sublimé; tampon de tanin.
Du 27 août au 19 novembre, l'amélioration se continue. A la date du 19 novembre, on note :
plus
dedouleurs,
plus de pertes, encoreun peu de rougeur du col.
Le 18 février, la malade revient; elle n'a pas vu ses
règles
depuisle mois de décembre ; grossesse.
Observation III
MmeR..., 21 ans.
Le 9 avril 1896 : Un accouchement normal et à terme le 4 mars
1896; 8jours aulit, fièvre. Ilémorrhagie aprèsl'accouchement.
Depuis cetaccouchement, la malade souffre du bas ventre. Pas de retour de couches. Pertes blanches en quantité. Miction normale.
Pas de constipation. La malade est nerveuse eta mauvais estomac.
Elle souffre de douleurs dans les articulations.
Palpation facile, ventrevolumineux ; un peu de douleur au niveau des annexes gauches. Utérus gros en antéflexion,mouau contact.
/ Spéculum : Utérus un peu volumineux. Pertes muco-purulentes
— 32 —
en grande abondance. Ectropion marqué de la lèvre antérieure
sai-
gnottant aucontact.Hystérométrie:7 centimètres;
l'instrument ramène
unpeude
sang.Pansement : Crayon de
sublimé,
tamponde tanin.
11 avril 1896 : La malade a moins souffert.Moins depertes, moins
de rougeur. Même pansement.
18 avril : Même pansement,
le mieux
secontinue.
Enfin le 9 mai la maladevabien.
Elle n'estplus revenueà
la clinique.
Observation IV
Mme M..., 34ans. Le 12septembre 1896.
Le dernier accouchement remonte au 10 août dernier. 9jours de lit. Depuis une semaine,
la
malade ressent, surtout pendantla
marche, des douleurs dans les reins et dans le bas-ventre.Pas de pertes
blanches. Douleurs dans l'hypogastre
au moment des mictions. Pas de retour de couches.Ventretendu, sonore. Vulve déchirée des deux côtés de la colonne postérieure, surtout à gauche.
Utérus un peu bas, mobile, volumineux, en antéposition. Orifice
entr'ouvert.
Palper
bimanuel
renduimpossible
par la tension abdominale.Vagin
violacé. Col déchiré
en Y,bourgeonnant.
Hystérométrie,12 centimètres.
Pansement : crayon de
sublimé,
tampon de tanin.Lamalade n'est revenue que deux fois àla clinique.
Le 10juillet elle se présente de nouveau. Très améliorée parle traitement,
elle n'a
pasjugéutile
de revenir. Elle est enceinte de-4 mois et demi.
Observation V
Clémence C..., 18 ans, 3 août 1899.
Bien
réglée depuis l'âge de
13 ans;règles
abondantes. Pasdeper¬tesblanches.
— 33 —
Une grossesse;
accouchement
à terme, auforceps, le 1er juillet
dernier à la Maternité de
l'Hôpital Saint-André.
Allaite son enfant. Depuis cet accouchement, pertes
blanches. Peu
de douleurs. Constipation.
Colencore très mou, qui regarde enarrière surmonté d'un utérus
gros en
antéposition.
Orifice vaginal un peu
déchiré
àgauche.
Coltrès rouge, avec
ectropion, violacé.
Pertesmuco-purulentes.
10août :Badigeonnageavec
la solution de nitrate d'argent. Crayon
de sublimé, tampon de
tanin.
12 août : La malade est réglée, pas dé pansement.
17 août : Les règles ont duré
deux
jours. Crayon desublimé,
tam¬pon de tanin.
24 août : Amélioration, Sublimé. Tanin.
31 août : Amélioration très notable, même pansement.
Lamalade n'est plusrevenue àla clinique.
Observation VI
Mme R..., 30 ans. Le 24juin 1899.
Deux grossesses : La
première
à 27 ans,accouchement
à terme en présentation de la face. Forceps, deux mois au lit. Ladeuxième
grossesse s'est terminée le 3 avril dernier, par un
accouchement
normalet à terme, à laclinique de
l'hôpital Saint-André. Sept jours
de lit.
La malade allaite son enfant.
Depuis ce dernier accouchement, elle éprouve une
sensation de
poids et de douleurs dans le bas-ventre et les reins. « Lamatrice lui tombe », dit-elle. PerLes jaunâtres, tachant le linge.Mictions fré¬
quentes mais non douloureuses.
Ventre àparoisépaisses. Palpation facile, non
douloureuse. Vulve entr'ouverte,
fortement déchirée à gauche etun peuàdroite.
Colbas,un peu mou ; orifice entr'ouvert;ectropion;corps en
rétro¬
version. Le toutest mobile et non douloureux. La palpation
bima-
nuelle ne détermine aucune douleur.
Hystérométrie facile,
0,06centimètres.
lei juillet : Pertes purulentes. Crayon de sublimé, tampon de tanin.
8juillet-12 juillet : Même traitement. La malade ne voit passes
règles. Crayon de sublimé, tampon de tanin.
12 août : Amélioration. Moinsde pertes,
moins
de rougeur. Crayonde sublimé, tampon de tanin. Même pansement renouvelé
plusieurs
foisjusqu'au 9 septembre; àce moment les pertesont bien diminué.
23 septembre : Beaucoup d'amélioration, mais le col est encore bas. Même pansement.
Enfin, le 23 novembre 1899, on trouve un utérus en bon état, l'ec- tropion a disparu, les pertes sont insignifiantes.
Observation VII
MmeJ..., 31 ans, tailleuse, 13 février 1898.
Premières règlesà 13 ans, toujours venues normalement.
Unaccouchementspontanéetàterme le 18 janvierdernier. Hémor- rhagie à la suite, déchirure du périnée recousue. A quitté
l'hôpital
le Ie'1février. Depuis elle souffre de tout le bas-ventre, surtout à
la
marche. Pas de constipation, un peu nerveuse.
Tout le bas-ventre estsensible. On sent profondémentun empâte¬
ment. Utérus trèsgros, dépassant la symphyse.
Glaires
muco-sangui-nolentes. Utérus trèsmou. Coltrès ouvert danslequel l'indexpénètre
très facilement. Col très rouge et très ramolli. Tampon de tanin.
24 février : Un peu d'amélioration mais les sécrétions sont très abondantes. Crayon de sublimé. Tampon de tanin.
26 février : Col volumineux, mais pas d'ectropion. Peu de pertes.
Crayon de
sublimé.
Tamponde tanin.
18mars :Amélioration. Colenbonétat.Crayon desublimé.Tampon de tanin.
17 mars : La malade a eu son retourde couches le11mars. Règles
de quatrejours. Le
col
vabien,
un peude rétrodéviation.
24 mars : Beaucoupmoins d'empâtement, plus de souplesse. Moins
de douleur. L'utérus estencore un peu gros. Même traitement.