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Submitted on 1 Jan 1987
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Mesure du taux d’ovulation par cœlioscopie chez la lapine
Michèle Theau-Clement, G. Bolet
To cite this version:
Michèle Theau-Clement, G. Bolet. Mesure du taux d’ovulation par cœlioscopie chez la lapine. Repro-
duction Nutrition Développement, 1987, 27 (3), pp.701-705. �hal-00898683�
Mesure du
tauxd’ovulation par cœlioscopie chez la lapine
Michèle
THEAU-CLEMENT,
G. BOLETStation d’Amélioration génétique des Animaux, LN. R.A.
B. P. 27, 31326 Castanet To%san Cedex, France.
Summary. Coelioscopic
measurement of ovulation rate in doe rabbits.With the aim of
determining
theefficiency
of asimple
and non destructive method formeasuring
the ovulation rate, 20 doe rabbits weresubjected
tocoelioscopy
andslaughtered
on
day
14 ofgestation. Among
the 40 ovaries examined, 45 % of corpora lutea counts were accurate and 35 %approximate
(± 11, i.e. a total of 80 °!acceptable
counts. This percentagerepresented
96 % when the number of corpora lutea per ovary did not exceed 8. Ascompared
with a few control does,coelioscopy
did not seem to have asignificant
unfavourable effect on
embryonic
survival rate onday
14 ofgestation,
but this result has to be checked. It may be concluded that this method can be used in furtherexperiments.
Introduction.
Pour
analyser
la mortalitéembryonnaire
dans lesespèces polytoques,
il est nécessaire de connaître le taux d’ovulation. Chez lalapine,
il estclassiquement
mesuré soit par
abattage
à un stade donné de lagestation,
soit parlaparotomie
et observation de l’ovaire. Ces deuxtechniques présentent
de nombreux inconvé-nients,
alors que dans d’autresespèces
comme lesporcins (Locatelli, 1971),
cette observation estdepuis longtemps
faite parcoelioscopie.
Nous avons étudié l’effi- cacité de cettetechnique
chez lalapine,
sa fiabilité et son influence éventuelle surla viabilité des
embryons.
Matériel et méthodes.
1. Matériel animal. - 28
lapines nullipares, âgées
de 4 moisenviron, appartenant
à la souche INRA1066,
issue de la raceCalifornienne,
ont été utilisées. 22 ont été saillies par desmâles ;
6 ont refusél’accouplement
et ont reçu uneinjection
par voie intra-veineuse de 60 Ul d’hCG.Vingt lapines
ont subi unecoelioscopie
8jours après
la saillie oul’injection (J8)
pour déterminer le nombre(NO)
de corpsjaunes
sur
chaque
ovaire. Ces 20lapines
et les 8 autres servant de témoins ont été abat- tues àj14 ;
le tractusgénital
a étéprélevé
pourcompter
les corpsjaunes
sur cha-que ovaire
(NR),
et danschaque
corne utérine lesembryons vivants,
morts et lessites
d’implantation
vides.2. Déroulement de la
ccelioscopie. -
Nous avonscomparé
deuxendoscopes
de typearthroscope,
de 35 et 45 mm de diamètre et de 12 à 15 cm delongueur.
Lalapine
est anesthésiée par inhalation en circuit semi-ouvert de fluothane véhiculé par del’oxygène,
à une concentration de 5 % pour induirel’anesthésie, puis
de 2à 3 %
pendant l’observation,
avec un débit de0,100
à0,250 I/min.
Quand lamyorésolution
estatteinte,
l’abdomen est rasé et désinfecté sur 8 cm en dessous de l’attache ombilicale et sur 3 cm de part et d’autre de laligne médiane ;
lalapine
est installée sur une tabled’opération
inclinée de 20 à 30degrés
environvers l’avant.
Une
aiguille
de Veres est introduite à 6 cm en dessous de l’ombilic. Elle sert à insuffler l’air et son extrémité arrondiepermet
lesmanipulations
nécessaires pourmettre l’ovaire en évidence. Une incision à 3 cm de l’ombilic facilite l’introduction du trocart
qui
est ensuite retiré du fourreau etremplacé
parl’endoscope
relié à ungénérateur
de lumière de 250 watts. Les corpsjaunes
sontcomptés
successive-ment sur
chaque
ovaire. L’incision est ensuite fermée par unpoint
de suture et onfait une
injection
intra-musculaire de 500 000 Uld’antibiotique (Spécilline
G).3.
Analyses statistiques. ―
Soit D la différence entre le nombre de corpsjaunes comptés
parendoscopie
et dénombrésaprès abattage
(D = NO -NR).
Pour cepremier
essai nous avons défini comme «acceptables
» lescomptages
exacts(D
= 0) et ceuxapprochés
à ± 1près,
et comme «inacceptables
» ceux pourlesquels
D estsupérieur
ou inférieur à 1. Le pourcentage de comptages exacts etacceptables
a été calculé sur l’ensemble des données et en fonction du nombre NR de corpsjaunes
par ovaireréparti
en 4 classes : 0 à4,
5 à8,
9 à 12 et 13 à 16.Une
analyse
de variance sur D avec les effetsappareil (2 niveaux), opérateur (2 niveaux)
et NR(4 niveaux)
aégalement
été réalisée.Le taux
d’ovulation,
lenombre d’embryons
et de sitesd’implantation,
le tauxd’implantation
et de survie desembryons
à 14jours
degestation
des 16lapines expérimentales
et des 6lapines
témoins ayantaccepté
la saillie ont étécomparés
par des tests de Student.
Résultats
1. Précision du
comptage.
Sur
l’ensemble
des 40 ovairesexaminés,
l’erreur D estégale
à -0,45
±
0,26. 45
% des comptages sont exacts et 80 % sontacceptables (fig.
11. Lescomptages faux le sont
plus
souvent par défaut(15/22)
que par excès.L’analyse
de variance ne met pas en évidence d’effetssignificatifs
de l’endos-cope, de
l’opérateur
ou du nombre de corpsjaunes
(tabl. 11. Lafigure
2 montretoutefois que le
pourcentage
de comptagesacceptables
diminuequand
le tauxd’ovulation augmente. Quand le nombre de corps
jaunes
par ovaire nedépasse
pas
8,
96 % descomptages (26/27)
sontacceptables,
alors que seulement 46 %(6/13)
sontacceptables
pourplus
de 8 corpsjaunes ( X z
=13,8
P >0,011. ).
2. Effets de
l’endoscopie
sur la survieembryonnaire.
Sur les 22 femelles
saillies,
iln’apparaît
pas de différence nette du taux degestation
entre les 16 femellesexpérimentales
et les 6témoins, puisque,
danschaque
groupe, 2 ne sont pasgestantes.
Les tests t ne mettent pas en évidence de différence entre les 2 groupes de femellesgestantes
pour le nombred’embryons
totaux et vivants par corne, ni pour le taux de survie desembryons
à14
jours (tabl. 2).
Ilapparaît
par contre une différencesignificative,
enrejetant
l’hypothèse d’égalité
desvariances,
pour le nombred’embryons
morts + sitesvides ( +
0,69
chez les femellesexpérimentales).
Enfait,
cette différence est due essentiellement à laprésence
de 5embryons
morts chez 2lapines expérimentales.
On ne
peut
donc pas exclure lapossibilité
d’unrisque
de mortalité desembryons
accru chez les
lapines
soumises àl’endoscopie.
Discussion.
Si nous comparons ces
premiers
résultats à ceux obtenus par Locatelli(1971)
lors de sespremiers
essais sur truies(27
% de dénombrements exacts et 70 %d’acceptables
partruie),
nous pouvons considérer que cepremier
essai est encourageant. Bien quel’analyse
de variance ne mette en évidence aucun effetsignificatif,
l’erreur moyenne varie avecl’appareil
et surtout avecl’opérateur (tabl. 1) ;
le choix du meilleurendoscope
et l’entraînement desopérateurs
ne peu- ventqu’améliorer
les résultats.Par
ailleurs,
lafigure
2 met en évidence une influence du taux d’ovulation surla
précision
ducomptage.
Il faut toutefoissignaler
que les femelles ayant reçu uneinjection
d’hCG ont eu un taux d’ovulationexceptionnellement
élevé(13,7
corpsjaunes
parovaire).
Sur les 27 comptagescorrespondant
à un nombre de corpsjaunes
par ovaire inférieur ouégal
à8,
cequi correspond
au cas leplus
courantdans nos souches
(Hulot
etMatheron, 1979),
le taux de comptagesacceptables (96 %)
est par contre tout à fait satisfaisant. L’erreur laplus fréquente
est une sous-estimation d’une unité du nombre de corpsjaunes ;
ellereprésente 22,5
% des cas(fig. 11.
Eneffet,
il est difficile d’observer les corpsjaunes
à l’extrémité del’ovaire,
souvent cachée par lepavillon.
Dans la mesure où leslapines
que nous observons sont des futuresreproductrices,
il sera bon de vérifier si une rechercheplus prolongée,
à l’aide dumanipulateur,
des corpsjaunes
sous lepavillon,
ne ris-que pas de provoquer des lésions. Nos données ne semblent pas mettre en évi- dence d’effet défavorable de
l’endoscopie
sur le taux de survie desembryons.
L’accroissement du nombre
d’embryons
morts demande toutefois à être vérifié endistinguant,
sinécessaire,
les effetsrespectifs
de l’anesthésie et de lamanipula-
tion.Conclusion.
Nous avons montré que l’examen des ovaires par
coelioscopie
estpraticable
chez la
lapine
et peut doncremplacer avantageusement l’abattage
ou lalaparoto-
mie. La fiabilité de cette
méthode,
d’ores etdéjà
encourageante, devrait encoreaugmenter
avec l’entraînement. Il reste néanmoins à vérifier sur un effectifplus grand
que lacoelioscopie
n’a pas d’effet sur la survieembryonnaire.
Reçu en janvier 1987.
Accepté en février 1987.
!ccepfe en A!ney ?.9S7.
Remerciements. ― Nous tenons à remercier A. Locatelli et D.
Lajous
pour nous avoir ini- tiés à cettetechnique,
les sociétés Pouret et Wolf pour nous avoirprêté
du matériel.Cette expérience a été réalisée dans le cadre de l’AIP-INRA, n° 4528.
Références
HULOT F., MATHERON G., 1979. Analyse des variations génétiques entre trois races de lapins de la
taille de portée et de ses composantes biologiques en saillie post-partum. Ann. Génét. Sél.
anim., 11, 53-77.
LOCATELLI A., 1971. Technique d’examen coelioscopique des ovaires de la truie. Ann. Biol. anim.
Bioch. Biophys., 11, 495-498.