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P É T
ITI ON
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PRÉSENTÉE
A LA CONVENTION
!
N A T I Q N A L E
, .Le J 7 Germinal
,an
de laRépu-
blique, française,
une
et ii}divisible ,f . r - ' r ‘ •' ^ r
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É >i‘• . ' * . • S
pÀR LES Citoyens de
laSection de
i..
Pop
ineourt,Faubourg Antoine.
-üfel TJJ) f-:;.*, AV.
Citoyens Législateurs,
r .
Ils ne
sont plus ces tems de deuil etde
'(Calamité
,
pendant
la troplongue
durée desquelslesassemblées légalesdu
Peuple^,/
/^\i. vJ I
3)75"
comprimées
et influencées par les apôtres stipendiés de la tyrannie, n’apportaient à votre barre
que
des discours dictés par la terreur, et de prétendusvœux
inspiréspar les tyrans
eux-mêmes pour
légaliseren
apparence
leurs crimes et organiser lemeurtre
et la destruction.Parvotre énergie,secondée
du
concours spontanédu
Peuple, vous avezramené
la justice.
Si la terreur voulait se réveiller,
nous sommes
là.Le
règne de la justice est aussi lerègne de la vérité.
D
aprèsun
arrêté de notre Section, pris dans la séancedu 20 du
mois dernier,nous venons
vous la dire.Elle sera sans fard ; habitans
du
Fau-bourg
Antoine, dans la Section de Popin- dourt, la franchise fait toute notre élo- quence.Elle
ne
sera pas irrespectueuse ,nous
savons ce qui estdû aux
Représentansdu Peuple
Souveraindont nous sommes
une
fraction.3
Elle
ne
sera point alarmante ;en
vainles
ennemis de
la Patrie ont-ils cherché, pardes placards incendiaires et desaffiches séditieuses , à soulever notre masseimpo-
sante , ilsne nous
connaissaient pas :nous
faisons des révolutionspour
renver- ser les tyrans,nous ne
faisons point derévoltes ; et notre tranquillité , en ce
moment
, estune
leçon de plusdonnée
à l’aristocratie et
une
victoireremportée
sur elle.
Nous
vous dironsdonc
bonnement ,que nous éprouvons une
espèce de lassitudede
lamarche
actuelle et embarrassée des choses :nous
vous dirons'que
, sivous
avez faitbeaucoup, vous
n’avez pas tout fait encorepour
lebonheur
des Français.Ce
ne sont point des reprochesque nous
vous adressons : la positiondure
dans laquellenous nous
trouvons , lescirconstances difficiles
dont
l’indigence, pluscommune parmi
nous,nous
fait plus sentir le poids ,ne
sauraientnous
en
extorquer.f:
"V
4
La
Section . de Popincourt conçoit qu’uneannée
de dilapidations , de vols et de .pillage exercés de tous côtés, sous Jenom
de réquisitions, par des
hommes
à qui, sans doute, vous ferez rendre
un compte
sévère, par les agens de ceux-là
mêmes
qui, par la famine ,voulaient
nous
faire retourner à la tyrannie,
ne
peut se réparer enun
instant ; mais elle se per- suadeque
vouspouvez
anéantir la pénu-rie ,
ramener
l’abondance en rétablissant les relations commerciales avec l’étranger par la confiance , et la confiance par l’éta-blissement d’un
gouvernement
stable,
qui enlève enfin à ïaristocratie ses
combi-
naisons surune domination dont
elle se flatte; au royalisme , ses derniers doutes sur le rétablissement d’une
monarchie
; au terrorisme^ sa croyance dans sa résurrec- tion prochaine, et dixx^ Puissances coalisées^tout espoir de
nous
désunir.Simplifiez les rouages ; posez les lignes invariables de la démarcation des
pou-
voirs , de sorte qu’ils ne se heurtent,
ne
s’entravent,
ne
se détruisent plus.Que
JT
.5
le Peuple désormais ne trouve dans les
agens
du
pouvoir exécutitque
deshom- mes
responsables pareux-mêmes
, et quine
puissent pas rejeter la responsabilité sur le pouvoir gouvernant.Ordonnez
, et qu’il cesse ce gouverne-ment
atroceque
l’intrigueetl’ambitionontfait éclore; qui n’a
pu
produiredu
bien'
que comme
les poisons !' Qu’il disparaisse cegouvernement
révolutionnaire, vraie monstruosité dansun
'État , et sur 1 éta-blissement
duquel
lavolonté généralen
a jamais été consultée légalement!Donnez- nous un gouvernement
qui puisse assurerau Peuple
sa liberté, sa souveraineté ; àchaque
individu la sûreté de sapersonne
et de ses propriétés , trop long-tems vio- lées sans
pudeur;
à tous l’égalité en droits,et à l’Europe entière, dès
que
les circons- tances le ' permettront , la paix et la tranquillité.Fermez
, fermez cette véritable boîte de Pa7ido7'e<<ïoù
sont sortis tous lesmaux
pour
inonderla France, et ouvrez l’arche6
sacrée qui renferme la Constitution que’
nous
avons consentie.Nous
savonsque
vous avez encore des coupables à punir, et qui doivent être frappés sous le régime créé pareux
et par les armesqu
ils ont trempées ; mais laprudence
, mais la lenteurque
vous avez misesàFexamen
deleursforfaits,ne permet
plus de croireque
leur châti-ment
puisse encore être long-tems éloi-gné
et ,pendant
les apprêts de leur juste supplice, ne serait-il pasbeau que
vous vous occupassiez de consolider legouvernement
qu’ils voulaient anéantir par la suite de la léthargie dans laquelleilsrayaient plongé ; afin qu’après leur puni- tion
on ne
s’aperçût plus qu’ils ontexisté?En
vousdemandant
la Constitutionde
1793,nous ne
voulons pas sans doute la précipitation deceux
qui , après avoirconcouru
à l’ensevelir, veu- lent sur le champ qu’elle reparaisse : vous^aurez à préparer sa
marche
par quelques décrets dignes de vous; et c’est de laméditation de ces décrets qu’est chargée
7
une Commission
prise dans votre sein.Nous nous bornons donc
àvousdemander
d’accélérer son rapport et de fixerensuite des jours
pour
la discussion de ses plans ,comme
vous en avez fixépour
la discus- sion sur lecode
civil et surles finances.Nous
vousdemandons
qu’après l’avoir décrétée cette discussion , rien ne puissevous empêcher
de la suivre.LÉGISLATEURS
, lemoment où vous
l’entamerez sera, n’en doutez pas,un
bienfait
pour
laNation
; ce sera l’aurore de la confiance , delà paix,du bonheur
de laRépublique
etde
sa future pros- périté.Signét
JALADON,
Président.>
SUSSET,
Secrétaire.RÉPONSE DU PRÉSIDENT.
Citoyens,
La Convention
nationale et lePeuple
ont anéanti la tyrannie qui , trop long-f
tems, pesa sur^ eux; quelqu^efForts
que
fassent les
ennemis
de la Patrie, lorsque toutes les Sectionsdu
Peuple secom-
porterontcomme
celle de Popincourt, tous les malveillans rentreront dans l’or- dre.Comptez
sur là sollicitude de laConvention, pour
mettreen
activité la Constitution de lygS,
dans laquelle re-
pose l’espérance de tous les Français. Elle prendra
en
considération l’objet de votredemande. En
sonnom,
jevous
invite à assister à sa séance.La
Convention a décrété la mention hono-^rable 'eV rinsertian au Bulletin de cette Pétition , et le renvoi aux trois Comités réunis, '
Antoine,vis-à-visUFontaine Derimpïiœeric de
J*B. COLAS,rue
8
de l’Arsenal, N® 187
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