MINISTERE DU LOISIR, DE LA CHASSE ET DE LA PECHE Direction régionale de Québec
Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune
PLAN D'AMENAGEMENT DE LA DECHARGE DU LAC AUX CEDRES POUR L'OMBLE DE FONTAINE
Par
Guy Trencia
Raymond Bossé
JUIN 1981
Lac aux Cèdres
Projet d'aménagement de la décharge du lac, 1981.
Plan d'intervention préparé par le MLCP pour l'Association Belle Chasse et Pêche Inc.
INTRODUCTION
L'Association Belle Chasse et Pêche a présenté un projet de travail nour embaucher quatre (4) étudiants à l'intérieur d'un projet PEEJ. Ce projet, visant l'amélioration physique de la décharge pour l'omble de fontaine, a été accepté avec des crédits d'environ 9 000,00$
La décharge a été visitée lundi, le l e juin, en compagnie des étudiants embauchés et le présent texte expose le détail de nos observations et nos recommandations pour l'exécution de ce travail.
1. OBSERVATIONS GENERALES
La décharge du lac a déjà connu un aménagement: on y a construit un pon- ceau et érigé une petite digue de roche au travers de laquelle coule l'eau.
La sortie de l'eau se fait, cependant, ailleurs que sous le ponceau: l'eau filtre également par les berges, de part et d'autres du ponceau.
Par la suite, le cours d'eau, sur environ 150 mètres, coule sur un terrain où la pente est faible. L'écoulement est lent.
Le ruisseau, par la suite, arrive dans une section de pente plus forte et son lit est mieux défini et plus étroit (environ 1 à 2 mètres de large, en moyenne).
Dans la première section de pente faible, le cours d'eau coule sur un fond de grosses roches et se perd en largeur dans le boisé. Beaucoup d'arbres sont tombés en travers du cours d'eau et plusieurs embâcles de branches et de troncs ont favorisé la dispersion du ruisseau en largeur. La profondeur est généralement de moins de 0,3 m (1 pied) On peut voir un peu partout des mares d'eau peu profondes et où l'écoulement est faible. Beaucoup de mulet à cornes (Semotilus atromaculatus) se rencontre dans le cours d'eau.
2. INTERVENTION RECOMMANDEE
Le plus gros du travail devrait consister à redéfinir le lit du cours d'eau tel qu'il a pu l'être avant que des embâcles le forcent à s'épar- piller autour.
Le parcours à dégager a été marqué de rubans rouges et des plaques jau- nes numérotées indiquent les sites où des travaux plus importants doi- vent se faire.
Il faudrait dégager tout ce qui obstrue l'écoulement de l'eau. Les bran- ches qui sont dans la rivière doivent être rejetées plus loin de chaque côté. Les troncs qui sont en travers peuvent être enlevés mais s'ils sont plus hauts que 0,6 m (2 pieds) au-dessus de la rivière, ils pourront être laissés sur place, en autant que leurs branches dirigées vers le ruisseau sont enlevées.
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Le long du parcours défini par des rubans, on devrait donner de la pro- fondeur au ruisseau en enlevant les roches qui peuvent être déplacées et en les disposant de chaque côté. Les crosses roches plates pourront être soulevées et en plaçant de plus petites roches en-dessous, des abris seront fournis au poisson. En même temps, l'action de l'eau con- tinuera de creuser le lit du cours d'eau (voir guide d'aménagement, sec- tion 2.
.
2 sur les abris) de chaque côté et en aval de ces abris.La largeur du cours d'eau refait devrait avoir un mètre ou deux, selon les possibilités qu'offre le terrain. C'est la largeur occupée, plus en aval dans la section rapide. De chaque côté de ce trajet, on devra essayer d'empêcher les pertes d'eau vers le bois en bloquant les endroits où l'eau fuit, avec des feuilles, de la mousse, des branches et de la vase retirée du lit du cours d'eau, le tout recouvert de roches. Dans le cours d'eau se rencontrent des buches sur lesquelles se sont développées des "mottes"
recouvertes de végétation. Ces mottes pourront très bien servir à boucher les endroits où l'eau fuit.
La perte d'eau de chaque côté du ponceau,à la sortie du lac aux Cèdres, devrait être bouchée de façon à ce que le cours d'eau obtienne un meilleur débit. Cette perte d'eau favorise l'éparpillement du ruisseau et pourrait, éventuellement, causer des dommages au terrain de chaque côté du ponceau.
Immédiatement en aval du ponceau, on devrait rétrécir la largeur du cours d'eau par la construction de caissons et d'un seuil (on pourra prendre modèle dans le guide d'aménagement section 2.4 sur les seuils).
L'actuelle digue de roche risque d'être endommagée lors de coups d'eau, de crues, surtout après que le courant aura été concentré en une seule sortie mieux définie.
Un tel seuil permettrait aussi la création d'une fosse en aval. La lar- geur d'écoulement sur le seuil serait d'environ 3 mètres.
3. INTERVENTIONS MAJEURES
Des plaques jaunes numérotées ont été placées où des interventions majeures sont nécessaires.
0001 (sur un cèdre)
Fermer la branche droite du cours d'eau, tel qu'illustré sur le schéma.
La branche droitecause une dispersion nuisible du débit vers la forêt.
Pour fermer ce bras, on pourra avoir recours à un genre de caisson fait d'un ou deux troncs dernière lesquels on empilera branches, mousse, feuil- les mortes et roches.
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0002 (sur un bouleau jaune)
Le ruisseau a tendance à se perdre par la droite. On devrait donner de la profondeur au cours d'eau vers la gauche en enlevant de la roche sur environ 0,3 m de profond. On devra aussi empêcher la fuite d'eau vers'la droite en bloquant sa fuite de façon étanche (en utilisant un tronc si nécessaire).
0003 (sur un frêne)
Une pointe de tronc sur laquelle s'est établie de la végétation a trop rétréci la largeur du cours d'eau et forcé le courant vers la droite.
Il faudrait enlever cette pointe (marquée d'un ruban rouge) et bloquer la fuite du côté droit. On pourrait enlever environ 0,6 m de longueur
à cette pointe.
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0004 (frêne)
Bloquer la fuite d'eau à droite, en aval de la plaque jaune. Donner de la profondeur au cours d'eau en enlevant de la roche au centre du cours d'eau.
0005 (souche de cèdre)
Bloquer la perte d'eau du côté gauche et dégager le lit du cours d'eau du côté droit. Enlever les troncs en travers du cours d'eau. Donner de la profondeur en déplaçant les roches.
4. EFFETS ATTENDUS
Ce travail devrait permettre d'avoir un cours d'eau mieux défini et plus propice à l'omble de fontaine. Au lieu de se perdre en largeur et de stagner, le débit sera concentré et sa force permettra de nettoyer le fond du ruisseau et, par le fait même, permettra la fraie.
Les écarts de température devraient être réduits: en été, l'eau s'écoulera plus rapidement et se réchauffera moins, ce qui permettra à l'omble de fon- taine de mieux compétitionner avec les cyprins qui abondent actuellement.
En hiver, la surface sera moins propice au gel et les oeufs déposés à l'au- tomne risqueront moins de geler. L'eau sera légèrement moins froide parce que sa surface de contact avec l'air sera réduite.
La force du courant aidera à nettoyer le lit du ruisseau, favorisant ainsi la reproduction et la circulation de l'omble de fontaine. Des fosses pour- raient aussi se former sous l'action du courant.
A partir de l'an prochain, une visite des lieux, au moins une fois l'an, devrait être faite pour entretenir le cours d'eau. Les débuts d'embâcles devraient être éliminés avant qu'ils ne causent des dégâts (dispersion du courant et érosion).
