M. B ARBUT
Échelles à distance minimum d’une partie donnée d’un treillis distributif fini
Mathématiques et sciences humaines, tome 18 (1967), p. 41-46
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ECHELLES A DISTANCE MINIMUM
D’UNE PARTIE DONNEE D’UN TREILLIS DISTRIBUTIF FINI M. BARBUT
En
analyse hiérarchique,
enthéorie
des choixà critères multiples,
etc ..., on se pose souvent laquestion: étant donné
unepartie
A du treillis distributif Tproduit
direct de p ordres totauxfinis,
trouverl’échelle (la chaîne maximale)
àdistance minimum de A.
Ce
problème
estétudié
ici pour un treillis distributif finiquelconque,
y et pour les distances "naturelles" sur les treillisdistributifs,
y cellesqui
sontdé-
finies à
partir
d’une mesure(valuation
au sens de G.BIRKHOFF)
sur T. Cette notecomplète
ainsi celle de C. LERMAN parue dans M.S.H. nO17,
p.37;
romlne onl’avait alors
annoncé.
Lesquatre premiers paragraphes
de laprésente
note montrenique toute
échelle répondant
à laquestion
contientnécessairement
tous lesélémente
d’un certain ensemble construit àpartir
de A: lachaîne
de A.Le
paragraphe
5 donne ensuite unalgorithme
de construction des échellescherchées.
Enfin,
leparagraphe
6généralise
au casoù
leséléments
de T sontpondérés.
Les
résultats
concernant lamétrique
des treillis distributifs surlesquels
ors’appuie
ici sont dans une noteronéotypée (épuisée): "Médiane, distributivité, éloignements"
defévrier 1961 (C.M.S.S. - E.P.H.E.).
T
étant
un treillisdistributif fini,
y uneéchelle
de T est ici unechaîne
(partie
totalementordonnée)
de T allant du minimum de T à son maxi.mum. E est doncune
échelle
si:où n
désigne
la hauteur deT,
m sonminimum,
M son maximum.Une chaîne
partielle
est unepartie
totalement ordonnée de cardinalinférieur à n.
.1)
MESURES ETDISTANCES
SUR Ta) - On appelle
mesure sur T touteapplication
(R
=Îréels positifs } )
satisfaisantà:
d (x,y) + d (y,z) = (x,z)
et que les seuls treillis où
puisse
êtredéfinie
une telle distance sont les treil- lis distributifs(cette
distancegénéralise
pour les treillis distributifs la dis- tance de la mesure de la différencesymétrique
pour le treillisbooléen
desparties
d’un
ensemble).
b) -
Si a6T est unélément fixé,
la fonction:f mesure
positive)
est une mesure. En
effet,
onvérifie immédiatement
que:c) -
SiÇ
et(p
sont desmesures, (f
+Ç
est unemesure évident ) ; , tf
est une mesure. Les mesures sur T forment un vectoriel.
2)
MESURED’UNE
PARTIE DE T ET CNAINE D’UNE PARTIEA = a2 ... Y
ak ét ant
unepartie
deT,
a et fétant
une mesure surT,
onappelle mesure *
deDésignons
parUh
l’infimum des supremums desparties
de cardinal h de A(c’est
aussi le supremum des infimums des
parties
de cardinal n + 1 -h)
On sait que :
U11~ U2 ~ U3 ’~ ....’~ Uk ;
lesUi
sont sur unechaîne
deT;
ils
déterminent
lachaîne (partielle )
de A. f satisfait à:u .
(Cette identité peut
se montrer parrécurrence
surk,
en se servant del’égalité
fonctionnelle des
mesures).
3) DISTANCE
ECHELLE A UNE PARTIEa) -
Si A est unepartie quelconque
deT,
et dune distance surT,
la fonction d(a,x) étant
une mesure; pour toutaeA,
posons:* F:
P(T)
---R sat,isfait évidemment à la relationg est une mesure*
(comme
somme demesures). £
ne
partielle déterminée
parA,
on a:est la
chaî-
b) -
Soit E uneéchelle
deT,
et A unepartie quelconque
de T. Posons:(C’est une,
distance moyenne entreE et A).
Comme,
pourchaque :
où U
est lachaîne partielle
deA,
alors:c) -
Leséchelles
de Tà
distance minimum de A sont donc leséchelles à
dis- tances minimum de la chatnepartielle1T de
A.4)
LES ECHELLES ADISTANCE’MINIMUM D’UNE CHAINE
DE T CONTIENNENT CETTECHAINE
a) -
Soit x unélément
deT,
E uneéchelle;
six 0 E~
il existe uneéchelle
E’passant
par x etplus proche
de x que E.-
Considérons
leséléments
Ces
éléments
ne sont pas tousdistincts ;
avecx,
ils forment une chaine maximale deUx à Vx ;
comme toutes les chaines maximales deUx à Vx
ontmême
longueur,
ils sont en nombre(h-1) (èn nombre
h avecx)
si h est ladifférence
des hauteurs entre
Ux
etVx.
Et l ’ on a:en notant
z1’ z2’
y ,..~ ceséléments;
Ù en effet: lDonc
l’échelle
E’ coi’ncidant avec E entre m etV2,
etUx
etM,
et aveczi z~ .. , zh_1
entreUx
eti~X
est telle que:* A un facteur
tndépëndatit
de x près,g(x)
est la d istance moyenne de x à 1 a partie A.Si E est une
échelle partielle,
lerésultat
restevrai; à
condition toutefois deremplacer
x parl’élément x* = (x
Vym) AyM
ou ym et yMdésignent
le minimum le maximum deE; l’échelle E’ passant
parX
et construite comme supra estplus proche
de x que E.~
b) -
De4°~a)
et3?c),
ilrésulte immédiatement
que leséchelles à
distance minimumd’une partie
Adonnée
de T contiennent toutes lachaîne partielle
U de A.Dans le cas
particulier où
f(x), -- ~ 1 x 1 où 1 x 1
est la hauteur de x,(c’est
à
dire la cardinal commun deschaînes
maximales dem à x)
toutes leséchelles
pas- sant par unpoint donné
y de Tsont à
même distance de y; cette distance vaut:et l’ensemble des
échelles à
distanceminimum
de A estconstitué
par toutes leséchelles
contenant lachaîne partielle
U de A.5 ) ALGORITME
DEDETERM I NAT I Oü
DESECHELLES
ADISTANCE
MIN.IMUMa) -
Dans le casgénéral où
f(y) ;
la mesurepositive qui sert à définir
ladistance,
n’est pas la hauteur1 y r
, posons encore, pourchaque élément
xE T:g
(x)
= d(x,A) =
d(x~~f)~
Aétant
unepartie donnée
deT,
etU
sachaîne.
Il faut trouver une
échelle:
’
n
y 1 ’ ...’ y n M}
n
telle que: g
(y. )
soit minimum.i=1
1
Pour
chaque x e T ,
soit: ’G
(x)
=min E
g(y)
Yi ’.: x
, minimum
pris
sur l’ensemble deschaînes
maximales de m à x.Soit
Cy
l’ensemble deséléments
couverts par x; alorsPar
suite,
onpeut déterminer
defaçon récurrente
G(x)
enchaque xeT,
et
ipso
facto toutes leséchelles
à distance minimum de A.Exemple:
T, produit
direct de’
deux ordres
totaux.
Nombre non
souligne:
valeurde g (x)
Nombre souligné
: valeur de G(x)
Les
flèches indiquent
les cheminementsoptimaux.
b) -
Comme onsait
que leséchelles optimales passent par
lespoints
deIl
pl’algorithme peut être allégé
est decardinal élevé)
car:1 - Il
suffit dedéterminer
la fonction pour les seulséléments
de Tsitués
dans lesintervalles:
2 - I1 suffit ensuite de
déterminer
G pour ces seulséléments.
3 - Mais la fonction g
étant
une mesure, il suffit de la calculer pourune
partie génératrice
de T(ou
desintervalles
de T nousintéressent)
pourl’avoir
partout
au moyend’additions rapides:
dansl’exemple
supra, ladonnée
de g pour les"marges" suffit.
D’unefaçon générale,
il suffitlorsque
T estproduit
direct de pordres
totaux,
deconnattre
g sur chacun de ces ordrestotaux.
6) CAS
OU LES ELEMENTS DE T SONTPONDtRtS
A. chaque
x e T onassocie
le nombre enpratique,
on a leplus
souvent(px pourrait être,
enanalyse hiérarchique
parexemple,
le nombre de"sujets"
fournissant un
"patron" x); px
~. 0 si lepatron
x n’est pasreprésenté.
Onpeut
encore
définir:
où
d est une distancedéfinie
comme en1°), D’après 1°,
b etc)~
g est unemesure:
’
Elle est donc calculable
aisément
pour touty E
Tdès
que l’on connait savaleur pour
chaque élément
d’unepartie génératrice.
telles que 1 soit minimum.
Critique:
1)
Cequi
rend leproblème
sisimple,
c’est le fait que les valeurs(les
px ~puis
les g(x) )
sontattachées
aux sommets(éléments)
dutreillis,
et non aux arcs.C’est aussi le fait que la distance d’un
élément à
unepartie,
et de deuxparties
entre elles
étant calculées
comme des moyennes(ou
dessommes);
onresté
dans lecadre de
l’Algèbre linéaire.
2)
Leproblème traité
dans cette note est distinct de celuiqui
a fait l’ob-jet
de ma note "Sur les ordres totauxa distance
minimum d’une relation binaire"donnée dans M.S.H. nO