M. S CHADER
Distance minimale entre partitions et préordonnances dans un ensemble fini
Mathématiques et sciences humaines, tome 67 (1979), p. 39-47
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DISTANCE MINIMALE ENTRE PARTITIONS ET PREORDONNANCES DANS UN ENSEMBLE FINI
M. SCHADER
*
1. INTRODUCTION
Beaucoup
deproblèmes
de classificationsuggèrent d’exprimer
la similarité ou dissimilarité
d’objets
par unepréordonnance
sur l’ensemble
(fini)
Xd’objets **
au lieu d’utiliser unindice de similarité à valeurs réelles
(cf [5]).
Dans ce cas, on est devant le
problème
deconstruire, à partir
d’unepréordonnance
donnée surX,
(1)
unehiérarchie
de X( c . à’ d.
une famillepartitions
de Xqui
sa-tisfasse fine que
ou
(2)
unepartition
P de Xtelle que
(Pi)i(respeCtivement P)représente
aussi bien quepossible
lesdissimilarités d’objets.
* Institut fur Statistik und Mathematische
Wirtschaf tstheorie ,
Universitat
Augsburg,
D-8900Augsburg.
** On
appelle préordonnance
sur X unpréordre total %
surY :=
{ {x,y} 1 x,y E X
et{x,y} {u,v} exprime
que x et y sontplus
similaires que u et v.limiter
à l’analyse
de l’ensembleP(X)
despréordonnances
sur X,A la
place
de lahiérarchie(Piji
on calculel’ultrapréordon-
i i
nance ’
correspondant
à(P.)..
i i .L’ensemble fini
P(X)
estordonné
par la relation Rdéfi-
nie parDe
plus, P(X)
est unsup-demi-treillis gradué
et semi-modulaire,supérieurement.
Parconséquent
d :p(X)2 + m+
est une distance sur
P(X) qui respecte
la structure de demi- treillis deP(X)
si g est unegraduation quelconque
deP(X)
(cf [3]).
D’après [6]
’ =
ultra-préordonnance
etR *}
N N N
"
N N
est la solution au
problème
de minimiser pourune
préordonnance donnée à
condition que~’
soit uneultra-préordonnance
sur X; ainsi la hiérarchie(P.). corrspon-
1 ].dant à ~’
peut êtrp considérée
commesolution
duproblème (1).
Il est
intéressant d’essayer
derésoudre
leproblème (2)
de
manière analogue - c’est-à-dire
en minimisant une distance"naturelle" sur
P(X).
désigne
legraphe
de .NUne
ultra-préordonnance +
sur X sera diteultra-préordonnance
à deux classes si
JY/- +1=
2 c’est-à-dire s’il y aprécisément
deux classes
d’équivalence suivant - +.
Or,
onpeut
définir uneapplication
f de l’ensemble desultra-préordonnances
à deux classes sur X dans l’ensemble despartitions
de Xqui
sontdifférentes
de{X}
et de~~x} ~ 1 x E X} :
Si
+
est uneultra-préordonnance à
deuxclasses,
on se rap-pelle
aueY/~+ =
Nous supposons aue ces classes sont numérotéesde . sorte
que{ x, y } E implique
{x,y} {u,v}. Désignons
par S la relationsuivante
sur Xalors S est réflexif et
symétrique.
Deplus,
S est une relationtransitive,
car{x,y} E E1’ {y,z} E E et
1({x,z} +
N{x,y}
ou{y,z}) entraînent
N !
Autrement
dit,
S est une relationd’équivalence
sur X et nousposons
f (+)
:=X/S.
p ~
Evidemment f est
injectif.
En outre, f estsurjectif puisque
pour toutepartition
P de X({ X} =1= P =1= {{ x} 1 xeX)) ,
ilexiste une
ultra-préordonnance
à deuxclasses + caractérisée
+
~
par
f ( + )
= P:"
N
En somme, f est une
application bijective.
Ainsi onpeut
essayer de résoudre le
problème (2)
en cherchant uneapproxi-
mation de la
préordonnance donnée
par uneultra-préordon-
nance à deux classes
. La partition
cherchée serap =
f« ) * .
rv
°
* Il est clair que les
partitions {{x} j 1 xeX)
et{X}
sontexclues par cette
procédure..
où
ndésigne
le nombred’objets.
Il
résulte,
que lesultra-préordonnances à
deux classes- (l’ensemble
de cespréordonnances
sera dans la suitedésig-
né
parP+ (X) )
ont toutes lemême
niveaun(n-1)/2 - 2, c’est-à-
dire
qu’elles
sont desprédécesseurs
de supP(X).
Au moyen des nombres de
Stirling
de secondeespèce S(i,j)
1
on
peut déterminer
le cardinal de l’ensemble despréordonnances
du niveau
n(n-1)/2 -
2 et le cardinal deP +(X).
chaque élément
de Y(il
y en a au totaln(n-1)/2) appartient
à une des deux
classes
deY/N,
c.à.d.D’autre
part,
le cardinal de l’ensembledes’ultra-pré-
ordonnances
à
deux classes estégal
au nombre despartitions
de X en
2,3,...,n-1
classes et parconséquent (cf [4])
Par
exemple
pour n 8 on obtientNotre
problème
était de trouver uneultra-préordonnance
à deux classes
N qui
soit"proche"
d’unepréordonnance donnée
(au
sens de la structure R de demi-treillis deP(X)).
La so-lution consiste à minimiser
d( , +),
~ d étant une distance surP(X) qui respecte
cette structure.Comme dans
[6]
nous allons utiliser4. L’APPROXIMATION
Soit £ #
supP(X)
unepréordonnance qui
n’est pasélément
dep+ (X).
On a doncg«) = n (n-1 ) /2 -
m et2~m~n(n-1)/2.
Pour~+ EP (X)
onpeut démontrer
queEn
effet,
~ Le
graphe
deSUP{~1’ ~~}
est la fermeture transitive deSi L =
~,
toutes lesultra-préordonnances à
deux classes ont lamême
distanceà
lapréordonnance donnée,
et parconsé- quent
iln’y
a pas de classificationsignificative
de X.Le cas
L ~ ~ indique qu’il
existe certainespartitions
deX
qui approchent
"’-J mieux que toutes les autrespartitions.
Onpeut
trouver ceséléments
de L enexaminant,
pourchaque
+ P+ (X)
E , si Sl la apropriété
propr1e e-
R+ est vérifiée.
es ver1 1ee.~
" "
-~ ~
. + n , , .. , ,
Mais, comme P (X) ~ - ~ S (n,j ,
il estimpossible
d’exé-cuter cet examen face à
un j=2 nombre, disons,
de n~100.Toutefois,
il estpossible d’établir
unalgorithme qui
calcule L en
n (n-1 ) (n-2 ) /6 opérations
au maximum. Dans ce butrappelons
quechaque élément
de L est uneultra-préordonnance
à deux classes.
L’ensemble M :=
#
N Nultra-préordonnance
et N R N*}
possède
un minimumnoté
’. N Cette relation N ’peut être
* cal-culée
encommentant
par’ :=
et en transformantOr, est
équivalent à
L t~. Si,
parexemple,
D’autrepart,
sid’équivalence
suivantN’,
à savoirC~,C2,.~·,Cl+2’
Sans
perte
degénéralité
supposons que ces classes sontnumérotées
demanière
quei j,
.1. et{u, v} E C. implique
J{x,y}
’{u,v}.
Leséléments
de L sont donc lesultra-préordon-
nances
+
N telles que"Par
comparaison
des résultats desproblèmes (1)
et(2)
on con-state que les
partitions f ( ~+)
utilisées pour(2)
comme clas-sifications de X sont exactement celles
qui
forment la hiérarchie chieoptimale
duproblème (1).
5. ALGORITHME ET EXEMPLE
Pour
simplifier
ladescription
del’algorithme
nous posonsX =
{1,2,...,n};
soient deplus C1’C2,...,Cq les
classesd’équivalence suivant
-,qui
seront de nouveaunumérotées
comme ci-dessus. Nous calculons les deux classes
E1,E2
suivant+:
Aller
à (B).
Calculer
1,j ,k e (1 ,... ,q)
demanière que 1
Si q = 1 STOP: Il
n’y
a pas de classificationsignificative
de X.
STOP.
Si,
parexemple
X =f1,...,~}
etsi ’
est la relation sui- vantealors
l’algorithme
commence par q = 6 et les classeset
s’arrête
avec q = 4 etce
qui
donne les troispartitions possibles
BIBLIOGRAPHIE
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SCHADER,M.,’’Hierarchical Analysis:
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