Editorial
Approches formelles pour le développement de logiciels a été préparé suite aux 7e rencontres de l’atelier AFADL, qui s’est tenu en mars 2006 à Paris. Qu’est-ce qu’AFADL ? C’est un lieu de rencontre et d’échanges entre le monde académique et le monde industriel de la communauté francophone sur les méthodes formelles pour le développement de logiciels. Les thèmes abordés portent aussi bien sur la définition, l’évaluation et la validation de modèles de développement que sur la définition de méthodes et d’outils orientés vers l’assistance à la vérification, à la synthèse de programmes ou à leur validation par le test à partir de modèles formels.
AFADL encourage la participation des jeunes chercheurs offrant une durée d’exposé permettant aux orateurs de présenter le contexte de leurs recherches avant de mettre en valeur leur apport personnel.
Ce numéro AFADL va sortir en même temps que la nouvelle édition de l’atelier qui aura lieu du 13 au 15 juin 2007 à Namur en Belgique, date du dixième anniversaire de la conférence. Les quatre articles présentés ici donnent un petit aperçu, non exhaustif, des questions abordées.
L’article « Synthèse de diagrammes d’états par classe à partir de diagrammes de séquence », présenté par Y. Bontemps, G. Saval, P.-Y. Schobbens et P. Heymans propose une méthode pour synthétiser des diagrammes d’états UML à partir des HMSC, « Hierarchical Concurrent State Machines », ces notations étant complémentaires et ayant fait l’objet de nombreux travaux. La valeur ajoutée du travail présenté ici se place au niveau de l’expressivité des interactions qui peuvent être prises en compte. En effet, si les approches habituelles s’intéressent à un système donné dans lequel le nombre d’instances d’objets est fini et les instances sont clairement identifiées au sein des MSC (« Message Sequence Charts »), l’approche des auteurs permet la prise en compte de quantificateurs, universels et existentiels, sur les composants du système.
L’article « Approche formelle pour la dérivation de vues structurelles UML à partir de développements B. Formalisation, preuve et extension pour la prise en compte des raffinements B » proposé par A. Idani, Y. Ledru et D. Bert s’inscrit dans une approche de rétro-ingénierie en vue de documenter des spécifications formelles B. L’approche proposée est fondée sur une technique de formation de concepts à partir des différentes entités introduites dans les spécifications B pour générer des diagrammes de classes. L’objectif de cet article est de prouver que l’algorithme interactif proposé produit des diagrammes qui vérifient les propriétés introduites.
L’approche est adaptée à une spécification composée d’une succession de raffinements. Elle est illustrée par un exemple dans le domaine du transport aérien.
Les principales étapes de la méthode sont (i) la création d’un diagramme de classes
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796 RSTI - TSI – 26/2007. AFADL 2006
préliminaire à partir des concepts de la spécification B, sa restructuration par (ii) l’identification de classes candidates, (iii) la formation de contextes et (iiii) la transformation des contextes en un diagramme de classes final. L’algorithme de formation des concepts est formalisé en B.
Avec « Propriétés de vivacité dans les systèmes B. Application à l’algorithme de Ricart-Agrawala », D. Bert et H. Ruíz Barradas montrent le développement formel d’un algorithme d’exclusion mutuelle par raffinement B. Ce développement reprend le type de développement présenté par J.-R. Abrial en trois étapes dans le cadre du B événementiel sans hypothèse d’équité : (i) spécification de l’algorithme abstrait et de ses propriétés, (ii) algorithme raffiné en présence d’un état global et (iii) algorithme distribué avec localisation de la mémoire. La correction de tels algorithmes repose sur l’utilisation des principes de preuve fondés sur la logique UNITY.
Enfin, l’article de J.-M. Mota et C. Dubois, « Raffinement de modèles topologiques en B événementiel. Des droites aux 2-G cartes » s’interroge de manière générale sur l’applicabilité de méthodes formelles pour la vérification de modèles géométriques. L’objectif est ambitieux puisqu’il s’agit de prouver la correction d’opérations géométriques complexes. Les auteurs proposent une démarche fondée sur la méthode B et une combinaison de raffinement algorithmique et de raffinement de données. Cet article présente une bonne illustration des possibilités de raffinement en B événementiel.
Jeanine Souquières LORIA – Université de Nancy 2
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