182 L'EDUCATEUR
ESPRIT 1 CE M .
A propos de !'Ecole et la Nation, numéro de décembre. ·
L'hi.stoire a ses recommencements, et les mêmes hommes usent toujours des mêmes pro- cédés sµrtout lorsqu'ils manient la mortelle calomnie.
En 1943, à la Libération, un mot d'ordre est dot1r4) à Alger : « Freinet est un traîtr·e.; il s'est mal conduit dans 'tes camps ; il a. ·écrit un livre à la gloire de Pétain ; il est allé faire des conférences en Allemagne. » Inutile de dire que je me fais fort de réduire à néant d'~ussi ridicules , mais d'aussi criminelles accusat10ns.
Quoi qu'il en soit, un ordre fut donné ~u Group;;J Algérien d'Educalion Nouvelle de faire disparaître désormais le nom de Freinet et de la CEL de tous les écrits pédagogiques du groupe qui à ce moment démarrait avec une belle vitalité.
Mais comment faire pour reprendre pour- tant la campagne progressiste pour une nou- velle éducation prolétarienne sans citer l'œuvre de ceux qui s'y étaient dévoués avec le plus d'efficience ~ Ce fut simple et enfantin : le Groupe Algérien reprit .intégralement notre œuvre mais sans jamais nous citer. Jugez de ~a surprise lorsque, à la Libération, je lus dans le Bulletin du Groupe Algérien la repro- duction intégrale de pages de nos BENP avec les clichés de Plans de travail qui portaient encore le nom de nos élèves de !'Ecole Freinet ~ Mais le nom de la CEL, de Freinet et de
!'Ecole Freinet avaient disparu.
Or, l'auteur initial de cette calomnie, c"était (Suite de la page 181)
Parmi c"'s éléments, lesquels en fin de compte apparaissent dans l'album, les dessina- teurs ont fait un choix. Il faut bien constater qu'ils n'ont pas choisi en fonction du sujet de /'album, pour soutenir le caractère d'un texte qu'ils ont pourtant compris et senti. Ils n'ont pas pu ajouter à l'éloquence du texte un des- sin qui soit une démonstration nouvelle : ils sz sont racontés.
Bien qu'ils àient été imprégnés par l'atmos- . phère du récit, 'ils ont recomposé leurs tableaux
en suivant leurs tendances p: opres. lis ont brossé des peintures où leur vitalité, leur opti- misme, el jusqu'à certains traits particul.ers de leur perronnalilé sont exprimés de façon très authentique, milm: Robert qui sait évoquer la guerre qu'il n'a jamais vue en raison d'un complexe de violence qui le domine.
Les enfants sains s: détournent instinctive- ment de la misère et de l'angoisse pour expri- mer surtout la joie de vii;re.
Nous ne pouvons que nous <n réjouir.
E. et R. LALLEMAND.
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Robert Enard aujourd'hui administrateur de
!'Ecole et la 'Nation. Il· reprend, aujourd"hui, ce procédé qui a partiellement réussi à Alger, comme réussissent toujours toutes les calom·
nies qui se colportent clandestinement et de- viennent de ce fait insaisissables.
Premier temps : on déclare d'autorité que Freinet est un traître et que sa pédagogie est réactionnaire.
c·
est ostensiblement contraire à Ioule vérité. Mais l'essentiel est fait : la ca·lomnie est lancée ; elle poursuivra son che- min jusque dans les colonnes de revues qui se disent critiques 1
Deuxième temps : Comme il n'y a pas ac- tuellement en France d'autre pédagogie pro- gressiste que celle de !'Ecole Moderne, on Y reviendra sans y revenir, on publiera les œuvres de nos adhérents, mais en taisant syst,matique- ment qu'elles s'intégre;.t à une grande. œuvre collective, qu'elles ne sont pas des expériences individuelles, mais bien un maillon de notre reconsidération pédagogique. Et on trouvera malheureusement dans notre mouvement des camarades qui, corg;ciemment ou non, se prê-
1 teront à cette manœuvre et qui accepteront cette déformation flagrante de la vérité,
Le numéro de décembre de !'Ecole et la Na- tion publie ainsi un ~rticle de Suzanne Dubois, déléguée c\)partementale du Nord, sur la façon dont elle travaille dans sa classe selon les tech- niques Freinet. Je sais bien que Suzanne Du- bois avait fait cet envoi pour donner la preuve, contrairement aux assertions de la revue, que la pédagogie de l'Ec<;>le Moderne est celle qui permet le mieux l'éducation progressiste que nous souhaitons. Seulement, on a pris son article ; on a présenté son travail comme une
" expérience personnelle », avec un chapeau et un large soulier, bien encadré pour que la vérité ne risque pas, par hasard, de s'en échap·
per. Et nulle part on n'a cit,! le Groupe CEL, ni l'esprit lCEM, ni notre coopération frater·
nelle qui a permis la méthodique réalisation de notre œuvre.
La revue annonce un article de Suzanne Da- viault, envoyé dans les mêmes conditions, mais qui sera utilisé pour servir les mêmes buts. Nous serons obligés de demander à ces camarades, qui nous assurent d'autre part de tout leur dévouement, - qu"elles ne nous ont jamais ménagé - si elles acceptent de par- ticiper ainsi, malgré elles, à ce deuxième épi·
sode de la campagne de calomnies contre la- quelle nous sommes obligés aujourd'hui de nous di~fendre si nous ne voulons pas être en- gloutis par elie.
C. F. M. et Mme DELA5A'JSSE. précédemment à Gourgeon, par Combeaufontaine (Hte-Saône), • informent leurs correspondants que, par suite d-e leur mutation à Noroy-le-Bourg (H~e-Saône), leurs Journaux cesseront de paraître,
