Devoir libre de Sciences Physiques n
◦2 du 04-10-2021
— Solutions —
Probl` eme n
o1 – Contraste de phase
E3A PC 2012A. Interf´ erences ` a trois sources ponctuelles
Diff´erences de marche et d´ephasages
1.Le calcul de la diff´erence de marche est classique. On peut se reporter au sch´ema de la figure 1. On suit le trajet de deux rayons parall`eles atteignant le pointM. Pour les construire, on utilise un troisi`eme rayon passant par le centre optique de la lentille et arrivant enM. La diff´erence de marche se calcule en utilisant le triangle rectangle dontA0A1 est l’hypot´enuse. Comme la lentille convergente est utilis´ee dans le conditions deGauss, elle n’introduit pas de diff´erence de marche et l’angle des rayons utilis´es par rapport `a l’axe optique est faible, on peut approximer cet angle `a son sinus ou `a sa tangente et ´ecrire qu’il vaut fx′. La diff´erence de marche en valeur absolue est donc bxf′. Toutefois, le rayon passant parA1 effectue moins de chemin que celui passant par A0, la diff´erence de marche demand´ee est donc δ1/0=−bxf′ . Cela va repr´esenter une avance de phase pourA1.
z x
bbb
A1
A0
A−1
O
(L1) x
M F′
f′ y
Ecran´
bb
δ
Figure1 – Calcul de la diff´erence de marche
2.Par sym´etrie, on trouve facilement que δ−1/0=bxf′ .
3.La diff´erence de phase est de la formeφ= 2πδλ . Ici, il faut faire attention aux signes carϕ a ´et´e pr´esent´e comme un retard de phase alors que la diff´erence de marche, calcul´ee avant, correspond `a une avance de phase.
Dans ces conditions, on a δφ1/0=
2πbx λf′ −ϕ
. De la mˆeme fa¸con, on trouve queδφ−1/0=−
2πbx λf′ +ϕ
.
Eclairement observ´´ e sur l’´ecran
4.On a |a1|=m|a0| car il va de soit quemest un r´eel positif.
5.Par d´efinition de la diff´erence de phase, on a arga1= arga0+δφ1/0. Ainsi, on peut en d´eduire l’expression de l’amplitude complexe a1=ma0expj
2πbx λf′ −ϕ
.
6.L’amplitude totale est la somme des amplitudes complexes des trois ondes : atot=a0(1 +mexpj(2πbxλf′ −ϕ) +mexpj−(2πbxλf′ +ϕ)) .
7. L’´eclairement est donn´e par E = βatota∗tot. On pose logiquement E0 = βa0a∗0 avec β une constante de dimensionnement. Le calcul de l’´eclairement donne alors E = E0(1 +mexpj(2πbxλf′ −ϕ) +mexpj−(2πbxλf′ + ϕ))(1 +mexp−j(2πbxλf′ −ϕ) +mexpj(2πbxλf′ +ϕ)). On d´eveloppe le produit en ´eliminant tous les termes enm2 puisque m≪1. En faisant cela, on r´ecup`ere l’expression suivante dans laquelle une factorisation est possible.
E=E0(1 +m[expj2πbxλf′ (exp−jϕ+ expjϕ) + exp−j2πbxλf′ (exp−jϕ+ expjϕ)]). On utilise `a deux reprises le fait que 2 cosϕ= expjϕ+ exp−jϕ. Finalement, on arrive `aE=E0(1 + 4mcosϕcos2πbxλf′ ). On identifie γ= 4m.
8.Les franges brillantes correspondent `a E =Emax. Cela impose que cos2πbxλf′ =±1 en fonction du signe de cosϕ. Cela correspond `a des valeurs de xfix´ees. Les franges rectilignes sont align´ees surF′y. Pour cosϕ >0,
on a donc une frange brillante pour xF B=nλfb′ alors que pour cosϕ <0, on auraxF B= (n+12)λfb′. 9. Le contraste est d´efini par Γ = EEmaxmax−E+Eminmin. On d´emontre facilement que Γ =γ|cosϕ| en prenant la pr´ecaution de la valeur absolue pour ´eviter un signe n´egatif du contraste.
10.Les franges d’interf´erences (et non pas les interf´erences comme l’on dit souvent improprement. . . ) dispa- raissent lorsque Γ = 0. Cela correspond `a cosϕ= 0 et donc ϕ= (2p+ 1)π2 .
B. Diffraction et imagerie
Diffraction de Fraunhofer par une fente allong´ee
11.Le principe de Huygens-Fresnel dit que tout ´el´ement de l’objet qui diffracte la lumi`ere se comporte comme une source secondaire qui rayonne des ondes dans toutes les directions de l’espace `a la mˆeme fr´equence que le source et proportionnellement `a l’amplitude qu’elle re¸coit.
12.Le trajet des rayons est r´ealis´e sur le sch´ema de la figure 2.
z
X (L1) x
M F′
f′ y
Ecran´
bb
Onde incidente
bb
P O
Fente
δ
Figure2 – Diffraction par une fente allong´ee
13.La diff´erence des chemins optiques suivis par ces deux ondes se calcule exactement de la mˆeme fa¸con que dans le d´ebut du probl`eme, on d´emontre sans difficult´e que (P M)−(OM) =−XfP′x .
14. La diffraction s’effectue seulement dans le plan OXz car la fente est tr`es allong´ee selon l’axe y, on la consid`ere donc comme finie dans cette direction. L’amplitude complexe a(M) de l’onde r´esultante diffract´ee en M par la fente est donn´ee par l’int´egrale a(M) =KRL/2
−L/2exp{j2πxXλf′P}dXP . Ce n’est que la traduction imm´ediate du principe deHuygens-Fresnel avec une fente pour laquelle la fonction de transparencet(XP) est nulle en dehors de [−L/2;L.2] et vaut 1 dans cet intervalle. La phase qui intervient est la cons´equence de la diff´erence de marche calcul´ee juste avant, elle est donc bien de la forme 2πXλfP′x.
15.On calcule l’int´egrale pr´ec´edente :a(M) =KRL/2
−L/2exp{j2πxXλf′P}dXP =K2πxλf′[exp{j2πxXλf′P]L/2−L/2. On fait apparaˆıtre la fonction sinus puis la fonction sinuscardinal. On obtient alors a(M) =KLsincπLxλf′ .
16.On obtient un ´eclairement E(x) =Emaxsinc2πLxλf′ . Il est repr´esent´e sur le sch´ema de la figure 3.
E
x Emax
bb
b b b
b
0 λf′/L 2λf′/L
−λf′/L
−2λf′/L
Figure3 – ´Eclairement diffract´e
17.SiL→ ∞, le pic de diffraction se resserre et on obtient juste un point lumineux enx= 0 . C’est l’optique g´eom´etrique o`u la lumi`ere parall`ele `a l’axe optique converge au foyer image de la lentille convergente.
18.La largeur du pic central d’´eclairement est ∆x= 2λfL′ = 20µm .
Diffraction par une lame d’indice variable
19.A la diff´erence de marche du calcul de diffraction pr´ec´edent, il faut ajouter la contribution li´ee `a la travers´ee` de la lame qui estδP/Oavant= (nP−nO)d=εd(cos2πXΛP −1). On a donc δP/O=−XfP′x+εd(cos2πXΛP −1) . 20.La formule donn´ee pour l’int´egrale de l’amplitude diffract´ee n’est qu’une cons´equence imm´ediate du calcul de la diff´erence de marche avec la relation donnant une phase de la forme 2πδλ .
21. En r´ealisant le d´eveloppement limit´e de l’exponentielle propos´ee, on arrive `a une somme de trois int´e- gralesa(M) =K′(1 +j2πεdλ )RL/2
−L/2expj2πxXλf′PdXP−K′j2πεdλ RL/2
−L/2expj2πxXλf′P cos2πXΛPdXP. On utilise alors le fait que cos2πXΛP = 12(expj2πXΛP + exp−j2πXΛP) et on aboutit `a trois int´egrales amenant `a nouveau la fonc- tion sinuscardinal. La forme propos´ee par l’´enonc´e, `a savoir a(M) = 1 +j2πεdλ
F(x)−jπεdλ F
x−λfΛ′
− jπεdλ F
x+λfΛ′
est justifi´ee `a condition de poser F(x) =KL′sincπLxλf′ .
22.A la limite` L→ ∞, l’amplitude de l’onde diffract´ee est nulle partout, sauf en trois pointsB0,B1 etB−1, dont les abscisses respectives sont not´ees 0,x1,x−1avec x1=λfΛ′ . En effet, la figure de diffraction n’est plus alors compos´ee que de troisDiracsitu´es aux abscisses o`u le sinuscardinal du calcul pr´ec´edent prenait sa valeur maximale.
23. On trouve x1= 5 mm . Cette valeur est grande devant la largeur de chaque figure de diffraction que nous avions calcul´ee avant ∆x= 20µm. Les 3 images ne vont pas se confondre, on observera bien trois points lumineux.
24.Il faut reprendre l’expression approch´ee de l’amplitude donn´ee par l’´enonc´e au point M. On a a(M) = F(x)−jπεdλ F
x−λfΛ′
−jπεdλ F
x+λfΛ′
. On constate que les amplitudes dues aux pointsB1etB−1pr´esentent le facteur −j par rapport `a l’amplitude associ´ee `a B0. Comme −j = exp−jπ2, le d´ephasage est de −π2 mais commeφest compt´e comme un retard de phase, on a φ= π2 .
Observation dans le plan conjugu´e de la fente
25. En l’absence des ph´enom`enes de diffraction, on doit raisonner strictement dans le cadre de l’optique g´eom´etrique. La fente ´eclair´ee est au foyer objet de (L1), les rayons qui en partent vont donc `a l’infini. Ces mˆeme rayons sont ensuite trait´es par la lentille (L′1) et convergent dans le plan focal image, c’est-`a-dire sur l’´ecran. On y observe donc l’image de la fente dont l’´eclairement sera uniforme.
26. Pour consid´erer que, du fait de la diffraction, l’on a 3 sources ponctuelles en B0, B1 et B−1, il faut consid´erer que la taille de la fente est grande. Cela signifie que L est grande devant la p´eriode de variation d’indice de la lame Λ : L≫Λ . On peut consid´erer que l’on a affaire `a un r´eseau sinuso¨ıdal qui cr´ee les ordres 0, +1 et−1.
27.On peut constater d’apr`es la formule donn´ee par l’´enonc´e (et obtenue par nos calculs. . . ) de a(M) que l’amplitude de B1 et de B−1 est affect´ee du coefficient πεdλ par rapport `a celle de B0. Il ne faut oublier la prise en compte du retard de phase φ. Comme on envisage, les ondes parvenant en O′, il n’y a pas de d´e- phasage li´e `a l’orientation des rayons lumineux apr`es les 3 points sources. On peut donc en d´eduire que :
a′1=a′−1=a′0πεdλ exp−jφ.
28.On peut alors identifier facilement m = πεdλ et φ= ϕ. Cela permet d’´ecrire que γ=4πεdλ et x1=b puisque nous avions montr´e quex1= λfΛ′.
29.On utilise la formule du calcul de l’´eclairementE(M) =E0(1 +γcosφcos2πxλf1′x) qui se transforme compte tenu de l’expression pr´ec´edente de x1 en E(M) = E0(1 +γcosφcos2πxΛ ). Comme φ = π2, on retrouve un
´eclairementE(M) =E0 ind´ependant deM. L’´eclairement est uniforme. Cet ´eclairement est limit´e `a la taille de l’image par l’optique g´eom´etrique de la fente. Comme le syst`eme des deux lentilles est afocal et que les lentilles convergentes poss`edent la mˆeme distance focale, le grandissement transversal est de 1 ou pour ˆetre plus pr´ecis de−1. La taille de zone ´eclair´ee estL′ telle que L′ =L .
Contraste de phase
30.La diff´erence de marche introduite est (n1−1)e. Le nouveau retard de phase est doncφ′ =φ−2πλ(n1−1)e.
Commeφ=π2, on aura cosφ′= cos(π2 −2πλ(n1−1)e) = sin2π(nλ1−1)e.
31.Avec l’expression de γ vue avant et le calcul de la question pr´ec´edente, l’expression de l’´eclairement de- vient forc´ement : E(M) =E0
1 + 4επdλ sin 2πλ(n1−1)e
cos 2πxΛ
.E0correspond `a l’´eclairement de l’optique
g´eom´etrique. Les variations du contraste dans la figure d’interf´erences sont reli´ees `aε. On acc`ede bien ainsi aux variations d’indice de la lame plac´ee `a l’entr´ee et l’interfrange est directement reli´e `a la p´eriode Λ des variations de cet indice ;
32.Le contraste sera maximal lorsque sin2π(n1λ−1)e =±1. Cela se produit lorsque 2π(nλ1−1)e = (2p+ 1)π2. On a donce= (p+12)2(nλ
1−1). La valeur minimale deecorrespond `a p= 0. On a donc emin=4(nλ
1−1)= 250 nm . 33.Comme nous l’avons d´ej`a dit, le syst`eme des deux lentilles convergentes est afocal. Comme les lentilles sont identiques, le grandissement transversal est −1. On peut justifier cette valeur par un trac´e de rayons tr`es ´el´e- mentaire : on suit un rayon parall`ele `a l’axe optique par exemple. Dans ces conditions, on a xM′ =−xM =−x. Les variations d’indice et les variations d’´eclairement suivent la mˆeme fonction cos2πxΛ . La relation entre les abscisses montre donc que leur p´eriode est inchang´ee. Un maximum d’indice sur la lame correspond `a un maxi- mum d’´eclairement sur l’´ecran puisque la fonction cosinus est paire. Pour avoir un maximum d’´eclairement associ´e `a un maximum d’indice, il faut sin2π(n1λ−1)e = 1 et donc 2π(nλ1−1)e= (4p+ 1)π2. Cela correspond `a des
´epaisseurs qui suivent la loi :e = (2p+12)2(nλ
1−1). Au contraire, pour qu’un maximum d’´eclairement corres- ponde `a un minimum d’indice, il faut sin2π(nλ1−1)e =−1 et donc 2π(nλ1−1)e = (4p−1)π2. L’´epaisseur est alors e= (2p−12)2(nλ
1−1).
C. Suivi d’une exp´ erience de diffusion
Perturbation sinuso¨ıdale de concentration
34. On a ∂x∂c2 = −4πΛ22f(t) cos4πxΛ et ∂c∂t = dfdtcos2πxΛ . On introduit ces deux expressions dans l’´equation diff´erentielle de diffusion et on obtient dfdt+4πΛ22Dsf(t) = 0. C’est une ´equation diff´erentielle du premier ordre qui poss`ede le temps caract´eristiqueτ1=4πΛ22Ds. On v´erifie d’ailleurs par analyse dimensionnelle que cette expression est correcte. En effet,Dsest un coefficient de diffusion qui s’exprime en m2·s−1et comme Λ est une longueur en m, on obtient bien pourτ1 des secondes. La solution de l’´equation diff´erentielle est triviale `a trouver en faisant attention aux conditions initiales. La concentration ´evolue donc selon : c(x, t) =c0+c1exp−τt
1 cos2πxΛ . 35. L’´evolution de la concentration c(x, t) en fonction de x pour des dates fix´ees est r´ealis´ee `a la figure 4.
On observe que c(x, t→ ∞) =c0 , cela est logique avec l’´evolution naturelle et irr´eversible du processus de diffusion vers une homog´en´eit´e de concentration.
c(x, t)
x
bbbb
b b b
b
0 Λ 2Λ
−Λ
−2Λ
c0+c1
c0 c0−c1
t= 0
t→ ∞ t >0
Figure 4 – Profils de concentration
Visualisation par contraste de phase et analyse exp´erimentale 36.L’indice est donn´e par la loin=ne+βc0+βc1exp−τt
1cos2πxΛ . Si on compare avec la loi d’indice ´etudi´ee dans la partie optique, on trouve queε=βc1exp−τt
1 et comme on ajuste l’´epaisseur pour avoir sin2π(nλ1−1)e= 1, on a bien un ´eclairement donn´e parE=E0
h1 + 4πdλ βc1exp−τt
1cos 2πxΛ i
. On pose donc ξ= 4πβλ .
37.On a Γmin=ξcmindd’o`ucmin=Γminξd = 1,33×10−3mol·m−3. Cette concentration est donc donn´ee par cmin= 1,33×10−6mol·L−1 pour utiliser une unit´e plus usuelle.
38.Les premiers points ne sont pas align´es avec les autres car la concentration est alors trop ´elev´ee et la loi lin´eaire entre l’indice et la concentration n’est plus valable.
39. La loi d’´evolution du contraste est Γ(t) = Γ(0) exp−τt
1. On a donc lnΓ(t)Γ(0) = −τt
1. Il est sans doute pr´ef´erable de passer en logarithme `a base 10 du fait de l’´echelle utilis´ee sur le graphique propos´e. On obtient logΓ(t)Γ(0) =−ln 10tτ
1. La pente du graphique est donc (en valeur absolue) ln 101τ
1. On peut aussi utiliser le fait
que lorsque le contraste est divis´e par 10 par rapport `a celui d’une date donn´ee qui sert de point de d´epart, il s’est ´ecoul´e la dur´ee ∆t=τ1 ln 10. Sur le graphique, on trouve que ∆t≃110 s, ce qui correspond `aτ1≃48 s. `A partir de l’expression deτ1=4πΛ22Ds, on en d´eduit la valeur du coefficient de diffusion du sucre dans l’eau dans les conditions de l’exp´erience : Ds= 5,3×10−10m2·s−1 .