C LAUDE L E C ONTE DE P OLY -B ARBUT
Treillis de Cayley des groupes de Coxeter finis. Constructions par récurrence et décompositions sur des quotients
Mathématiques et sciences humaines, tome 140 (1997), p. 11-33
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TREILLIS DE CAYLEY DES GROUPES DE COXETER FINIS.
CONSTRUCTIONS PAR
RÉCURRENCE
ETDÉCOMPOSITIONS
SUR DESQUOTIENTS
Claude LE CONTE de
POLY-BARBUT1
RÉSUMÉ - Cet article, offert à André Lentin lors du colloque du 23 février 1996 organisé en son honneur,
a pour objet de montrer que le treillis étiqueté obtenu à partir de l’ordre faible sur un Coxeter fini (W,S), et le
groupe lui-même, peuvent être construits à partir d’un sous-groupe parabolique quelconque
WJ,
du quotientassocié WJ et d’une fonction de WJ x J dans S U ~
Cette méthode permet en particulier la construction par récurrence des groupes et treillis des quatre familles infinies de Coxeter finis irréductibles et la procédure inverse, la réduction de toute
décomposition
des éléments dugroupe.
SUMMARY - Cayley lattices of finite Coxeter groups. Recursive constructions and reductions.
This article, dedicated to André Lentin on the occasion of the meeting (23.02.96)
organized
in his honor, aims toshow that the labelled lattice
obtained from
the weak order on a finite Coxeter system (W,S) as well as the groupitself can be constructed starting from an arbitrary parabolic
subgroup
WJ, the associated quotient WJ and a function from WJ x J to S U ~.This method permits the recursive construction
of
groups and lattices in the four infinite families of irreduciblefinite Coxeter groups ; the reverse procedure leads to a reduction algorithm for expressions of elements of the
group as
products
of generators.Ce
travail, baptisé
dans unpremier temps
"arêtes depoissons"
commencé sous lapatiente
mais ferme conduite de mon cher
maître,
que nous célébronsici,
a pourobjet
de confronter lesstructures de groupe et de treillis obtenu à
partir
de l’ordre ditfaible,
des groupes de Coxeterfinis,
etplus précisemment
de montrer(et
donner à voir par lesfigures
de laquatrième partie)
que le treillis
étiqueté
et donc le groupe,peuvent
être construits àpartir
d’un sous-groupeparabolique,
d’un"quotient",
et d’une fonction. Ce résultat est du même ordre que celui de Deodhar[4]
pour l’ordre ditfort,
ou ordre deBruhat,
des Coxeter.Ainsi,
pourl’exemple
leplus fréquemment
cité de groupe deCoxeter,
le groupe despermutations
de n éléments avec, poursystème générateur,
les n - 1transpositions
d’élémentsadjacents,
le treillis associé(le permutoèdre [7]) peut
s’obtenir àpartir
d’unpermutoèdre "plus petit",
d’un"quotient"
et d’unefonction ;
et, par récurrence àpartir
dupermutoèdre
à deux éléments.Par un processus inverse on associe à toute
décomposition
d’un élémentquelconque
dugroupe, en
produit
d’éléments dusystème générateur,
unedécomposition
enproduit
d’élémentsde
quotients
successifspuis,
par réduction surchaque quotient,
on en déduit unedécomposition
réduite.
Des calculs sont faits pour tous les Coxeter irréductibles finis sauf pour
Eg qui
a 214.35.52.7 éléments.1 Centre d’Analyse
et de Mathématique Sociales, École des Hautes Études en Sciences Sociales.I. RAPPEL DE
QUELQUES
NOTIONS DE BASEUn
système
de Coxeter(W,S)
dontl’opération
est notéemultiplicativement
et d’élément neutree est défini par un
système générateur
S du groupe W et des relations entregénérateurs
vérifiantles conditions
1)
et2) :
1)
tout élément s de S est d’ordre 2 :2)
pour s, s’ E S soitm(s,s’)
l’ordre de ss’(si m(s,s’)
estfini,
c’est leplus petit
entier telque
(ss’)m(s,s’)
=e).
Soit I l’ensemble descouples
de S tels quem(s,s’)
soit fini.L’ensemble S et les relations = e pour
(s,s’)
dans I forment uneprésentation
dugroupe W
(cf.
Bourbakip.12).
En d’autres termes W estquotient
du groupe libreengendré
parS,
parl’équivalence
définie par la donnée desm(s,s’).
Enparticulier,
S est unsystème générateur
minimal.L’exemple
leplus fréquemment
cité est celui du groupesymétrique,
ou groupe despermutations
de n éléments avec, poursystème générateur
les n -1transpositions
d’élémentsadjacents :
Le
produit
direct de deux groupes de Coxeter est un groupe deCoxeter,
et un groupe de Coxeter est dit irréductible s’il n’est pasisomorphe
à unproduit
direct de groupes de Coxeter.Il n’existe que
quatre
familles infinies de groupes de Coxeter finis irréductibles(dont
lafamille
An
des groupessymétriques)
et six groupes isolés. Nous étudierons laplupart
d’entreeux dans la dernière
partie.
- La
longueur l(w)
d’un élément w de W est leplus petit
entier r tel que w soit leproduit
de r éléments de S.
Si w = s l...sr avec
l(w)
= rSI...Sr est dite
décomposition
réduite de w.-
l(w)
=l(w-1)
car si s, ... sr est unedécomposition
réduite de w, sr...sl est unedécomposition
réduite de w-1.- l(w w’) ~ l(w)
+l(w’) :
isi sl...sr est
décomposition
réduite de w etS’I...S’t
unedécomposition
réduite dew’,
si ... sr
s’l...s’t
estégal
à ww’ mais n’est pas forcément unedécomposition
réduite.1(sw)
=l(w)
± 1- Un segment d’un
produit
sl...sr d’éléments de S est unproduit
d’éléments consécutifssi
si,, ... si+j
de la suite sl, s2 ,..., sr et toutsegment
d’unedécomposition
réduite est unedécomposition
réduite.Dans le cas
fini,
W admet un seul élément delongueur maximum,
noté wo. Cet élément estd’ordre 2 car
l(wo)
=1(wo"’ )
etpeut
être caractérisé par :on a
également :
et :
LA CONDITION
D’ÉCHANGE
On
désigne
sous ce nom l’assertion :Soient w E W et s E S tels que
1(s w) l(w).
Pour toute
décomposition
réduite sl...sr de w il existe unentier j
tel que :Cette condition
d’échange
est fondamentale car elle caractérise les groupes de Coxeter :THÉORÈME (Bourbaki p. 17).
Pour que(W,S)
soit unsystème
de Coxeter il faut et il suffitqu’il
satisfasse à la condition
d’échange.
En
appliquant plusieurs
fois la conditiond’échange
on obtient : de toutedécomposition
nonréduite
sr
d’un élément w on peut extraire unedécomposition
réduites...s.
oùj(1),...~j(k)
est une suite croissante d’entierscompris
entre 1 et r.LE GRAPHE DE CAYLEY DE (W, S)
C’est le
graphe
dont les sommets sont les éléments de W et les arêtes lescouples (w,w’)
telsque w’ = sw pour un élément s de S.
(On
remarque que l’on aégalement
sw’ = w et que legraphe
deCayley
des Coxeter n’est pasorienté).
On
appellera graphe étiqueté
legraphe
deCayley
dontchaque
arête(w,sw)
estétiqueté
par s.
Ce
graphe
deCayley à gauche
admet un dual : legraphe
deCayley
à droite dont lessommets sont
également
les éléments de W et les arêtes lescouples (w,w’)
tels que w’ = ws.LES ORDRES FAIBLES SUR W
Sur W l’ordre
faible
àgauche
L est défini par :et
la relation de couverture de cet ordre :
coïncide avec le
graphe
deCayley
àgauche
orienté par leslongeurs
croissantes. L’ordre faible àgauche
est la fermeture transitive dugraphe
deCayley
àgauche
orienté par leslongueurs ;
lediagramme
de Hasse ougraphe
de couverture de L coïncide donc avec legraphe
deCayley
àgauche
orienté.Les arêtes du
diagramme peuvent
êtreétiquetées
comme dans legraphe
deCayley.
Dualement l’ordre faible à droite R est défini par :
L’application
w Bw est
unisomorphisme
entre(WI L)
et(Wl R).
Résultat
important
du àBjorner [1] : (W , L)
est un demi treillis et, dans le casfini,
c’est untreillis.
Dans la suite nous
entendrons,
saufprécision,
par ordre sur W l’ordre faible àgauche
maistout résultat sur
L
est transférable en un résultat sur R en raison del’isomorphisme.
LES INTERVALLES DANS L’ORDRE FAIBLE
Dans l’ensemble ordonné
(W , L)
l’étude des intervalles se ramène entièrement à celle des intervalles de minimum e(Bourbaki
remarquep.10 et Bjorner et Wachs [2]) :
Soit wl w2
et[w 1,w2]
l’intervalle de minimum Wl et de maximum W2. La translation à droiteTwil qui
à tout élément w de[w
1 -)w2] fait correspondre
ww 11
est unisomorphisme
de dans[e, w2wiI]. L’étiquetage
des arêtes resteinchangé
dans latranslation.
Dans l’étude des groupes de
Coxeter,
les ensembles VVS où WS =} w E W, 1(ws)
=l(w) + 1 }
jouent
un rôleimportant.
WS est ditquotient
de W par le sous-groupe e,s>. Cet ensemblepeut
être aussi défini par :De
plus,
la translation à droite par s est unebijection
entre Ws et Wss et Ws U Wss = W.[Bourbaki].
Ce
qui permet
de déduire que Ws est unepartie commençante
pour l’ordrefaible,
et :- La translation à droite par s est un
isomorphisme
pour l’ordrefaible
entre lapartie finissante
Wss =
{ w,w>_s } et
lapartie commençante
Ws =s } qui forment
unepartition
de W .
Dans le cas
fini,
pour tout élément s deS,
WS et Wss sont deux intervallesisomorphes qui
forment unepartition
de W. Wss est l’intervalle[s, wo]
et WS l’intervalle[e,wos]
etl’étiquetage
des arêtes estinchangé
dansl’isomorphisme.
LEMME.
(Bourbaki).
Si w E WS ets’w 4
WS alors s’w = wsPour toute
partie
de J de S on note de lafaçon
habituelleWJ
le sous groupe de Wengendré
par J(et appelé
sous groupeparabolique
deW)
etWJ
le sous ensemble défini par :soit encore
Chaque
classe deLagrange
àgauche
w WJ admet un seul élément delongueur
minimale etWJ
estégalement
l’ensemble de cesreprésentants
delongueur
minimale des classes deLagrange. WJ
est encoreappellé quotient
deW par
J.WJ est une
partie commençante,
et un intervalle dans le cas fini[2].
Dans le
treillis,
les éléments s de S sont les atomes et pour toutepartie
de J de S le sous-groupe
parabolique Wj
est, dans le casfini,
l’intervalle entre e et le supremum des atomesqui
constituent J
[10]Wj
estégalement
un groupe de Coxeter :le maximum wj de
Wj
est donc : wj =~/
siDÉCOMPOSITION DE W SUR
WJ ET Wj
Tout élément de W se
décompose
defaçon unique
sur WJ xWj.
Le lemme
(Bourbaki)
cité dans leparagraphe précédent :
se
généralise
à ’En outre WJ # s’w > w car WJ est une
partie commençante.
Ce résultat est à la base de la construction de Deodhar
[6]
sur l’ordre fort ou ordre de Bruhat des groupes de Coxeter et nous l’utilisons ici defaçon
trèsproche
pour reconstruire legraphe
deCayley
orienté de W(donc également
l’ordrefaible)
àpartir
des restrictions dugraphe
deCayley
au sous groupe
Wj
et à lapartie commençante WJ.
II.
DECOMPOSITION
ET RECONSTRUCTIONPARTITION
FI iDE
W EN CLASSESWjv
LEMME. Les classes
WJv, v
EW
forment unepartition
notéeII J
de W en classesisomorphes
àWJ,
pour l’ordreétiqueté. L’isomorphisme
se traduit par l’identité des arêtes encorrespondance.
Dans le casfini,
ils’agit
d’unepartition
en intervallesisomorphes.
La translation à droite par
v - 1
est unisomorphisme
entreWJv
etWJ
caru2v
~ u 1 U2 en raison de lapropriété (A)
et si ulv estadjacent
à u2v(ce
que l’on notera parU2V)
c’est que l’on a : u2 = su, etl(U2) =1(
u 1+1).
Donc l’arête[ul,u2]
estétiquetée s
comme sonimage [u1v,
sulv =u2v]
parl’isomorphisme.
Entre les deux classes
quelconques WJv
etWJv’
la translation à droite parv-iv’
est unismorphisme. Toujours d’après (A)
les classesW iv, v
EWj
forment unepartition
de W.COROLLAIRE. Dans le cas fini les classes
WJv
sont des intervallesisomorphes,
avec mêmeétiquetage, qui
recouvrent W.[w., wo] et WJv
=[v, wowJ.v].
Enparticulier
J J o o
En effet
w,,
maximum du sous groupeparabolique Wj, qui
est un groupe de Coxeter estJ une involution :
w.
J = JPARTITION
FIj
DE W EN CLASSESuWJ
Toujours d’après
lapropriété (A),
u est l’élément delongueur
minimum de la classe deLagrange
àgauche uWi.
D’après (B), b s’
EJ’,
3 s E J et s’u = us, donc(C)
Les élémentsadjacents
à tout élément u deWJ
sontdonc,
soit dansWJ soit
dansuwi.
LEMME. Tout élément
adjacent
à un élément w = uv, u EWJ,
v EWj
est soit dansuW
soit dans
WJv.
DÉMONSTRATION.
Les élémentsadjacents
à uv dansWJv
se déduisent parl’isomorphisme
entre
W v
etW .
Ce sont les éléments suv avec su EW~,
dont le nombreest Î { s,
su EWJ} 1 .
Les éléments
adjacents
à uv dansuWJ ;
iv E
Wj
et EJ,
sv estadjacent
à v dans le sous groupeWj engendré
par J. D’autrepart, V
s’ E S tel ques’u ~ WJ,
i.e.V s’
E S s’u = us, pour un élément s E J : s’uv= usv avec sv e
WJ
et s’uv euWi.
Autrement dit s’uv est
adjacent
à uv dansuWj.
On obtientainsi {s’,
s’u Euwil 1
voisins de uv dans
uWj
etd’après (C)
on aépuisé
ainsi les n voisins de uv. Donc :Tout voisin de w = uv avec u E WJ et v E
W J
est soit voisin de w dansuWJ
soitvoisin de w dans
Wjv.
L’adjacence
dans une classe deLagrange uWj
se réduit à :uv1
adjacent
à UV2 ~ v2 = svi et 3 s’ E S : s’u = us. Toute arêteétiquetée
par ce même s, entre deuxéléments
v et v’ = sv, setransforme,
dans la translation àgauche Wj B uWj (qui
n’est pas unisomorphisme)
en arêteétiquetée
s’entre les éléments uv et uv’ ~deWJ.
Cette transformation de certaines arêtes de
Wj
en arêtes des classesuWj
est résumée par lafonction suivante : ~
LA
FONCTION f
Soit f l’ application
de WJ x J dans S U 0 définie par :Chaque
classe deLagrange uWj
est une souscopie
deWJ ,
pour l’ordreétiqueté,
en cesens que toute arête
étiquetée s
entre v et sv dansWJ
donne naissance dansuWj (par
latranslation à
gauche
paru)
à une arêteétiquetée fu(s),
entre uv et usv, sifu(s) :# 0
et à une"absence" d’arête si
fu(s) =
0.Connaître la
fonction f et WJ
suffit pour construire l’ordreétiqueté
dechaque
classeuWj
et l’ordre
étiqueté
WJpermet
de construire l’ordreétiqueté
surchaque
classeWJv,
parcopie identique.
EN CONCLUSION. Les ordres
étiquetés
sur WJ etWJ
ainsi quela fonction f sufisent,
pour construirel’ordre faible étiqueté
sur W.INTERVALLES ISOMORPHES AUX SOUS GROUPES PARABOLIQUES
LEMME. L’intervalle entre tout élément w et le supremum des éléments
qui
couvrent w estisomorphe
au sous groupeparabolique engendré
par les éléments de Squi étiquettent
les arêtesentre w et les éléments
qui
couvrent w.Soient wl = slw,...,wr = srw l’ensemble des éléments
qui
couvrent w pour l’ordreL
et w’=
V
w iis 1 s r
L’intervalle l’ =
[w,w’]
estisomorphe
à l’intervalle I =[e, w’w-1 ].
Les atomes sl,...,s,appartiennent
à I etLe translaté à droite de I par w est
I’ et,
L’intervalle
1
est le sous groupeparabolique engendré
J =( sj ,...,s ) (cf. [10]
est
isomorphe
àWJ.
En fait I’ est la classe de
Lagrange
à droiteWjw.
COROLLAIRE 1. Toute classe de
Lagrange
à droiteWjw
estisomorphe
au sous groupeparabolique Wj
pour l’ordre àgauche,
avec mêmeétiquetage
des arêtes. Dualement les classes deLagrange
àgauche uWj
sontisomorphes
au sous groupeparabolique Wj
pourR.
COROLLAIRE 2. Pour tout J cS W
peut
êtrepartitionné
en intervallesisomorphes
àWj.
Le même raisonnement
s’applique
en ne considérantqu’une partie
des élémentsqui
couvrentw : pour tout ensemble J d’éléments de
S,
et tout w tel que;V si
EJ,
siw couvre w,l’intervalle est
isomorphe
àWJ.
Dans le cas fini n J est une
partition
de Wen 1 Wj 1
intervallesisomorphes
etFI j
est unepartition
de Wen 1 WJ 1 = 1 W 1 / 1 W J 1
classesqui
sont des souscopies
du sous groupeparabolique Wj. TIJ
etFIj
sont despartitions
transversalles : une classe deFIJ
et une classe deII J
ont un seul élément commun, l’élément uv où v est l’élément minimum de la classe deTIJ (v
eWj)
et u estl’élément
delongueur
minimale de la classe deII J (u
EWJ).
Dans le cas fini les treillis de Coxeter sont semi distributifs
[10] :
et sont
partitionnables
en 2n intervalles dont les minimum sont les v d’atomes(ou
maximum dessous groupes
paraboliques)
et les maximum sont des A de coatomes[ 10].
CONSTRUCTION SIMULTANÉE DU
QUOTIENT WJ
(AVECL)
ET DE LA FONCTION f Pourchaque
u e WJ l’ensemble S estpartitionné
en trois classes :La construction
(cf. figure ci-dessous) part
de l’élément neutre e pourlequel SI
=0, S2
=J, S3
= S - J etfe(s)
= s,Vs
e J. Elle se fait par niveaux de hauteurs croissantes dans l’ordre faible(qui
est un ordregradué
surWJ ,
comme surW)
selon les deuxrègles
suivantes :1) V sj
1e S2 (avec f, = s 1 )
etV
s2 ES3 ,
soitp le plus petit
entier tel que(SI
= e(p
= m(
SI,s2)).
Si p estpair
on construit la chaîne d’élémentsdeWJ étiquetée
par les éléments successifs de S :- .-
si p est
impair
la chaîne est :- 1
si p n’est pas fini la chaîne infinie
u ~ s2 u ~
... est dans WJ et pourchaque
élément u" de cette
chaîner. (s 1 )
=0.
2) E S3,
on construit l’intervalle I =[u,
SlU VS2U]
entièrement contenu dans WJ etisomorphe,
pour l’ordrefaible,
au sous-groupeparabolique
diédral de Wengendré
par si ets2.(cf. figure ci-dessous).
- si p est
pair
7 est union des deux chaînes :- si p est
impair
I est union des deux chaînes-- 1
si p n’est pas fini les deux chaînes infinies construites sur le même modèle sont dans
WJ .
Si la construction selon ces deux
règles
est définiedepuis e jusqu’à
la hauteur mdansWJ
tous les éléments du niveau m+1 sont connus ainsi que, pour
chacun,
leurSI
1 etS2
doncégalement
leurS3
et lesrègles 1 °)
et2°) s’appliquent
au niveau m+1.N.B. Si u E WJ soit
S3(U)
l’ensembleS3
de lapartition
attachée à u. SiV
siu = wSiE S3(U)
existe,
alors w est dans WJ et[u,w]
estisomorphe
àW S3(u)
car si w’ est laprojection
deB/
s;u = w sur WJ alors s;uw’, V si
ES3(u)
et1’(w) 1(w’)
~ w = w’.SiE S3(U)
III.
DÉCOMPOSITION RÉDUITE
D’UNÉLÉMENT
wÀ
PARTIR D’UNEDÉCOMPOSITION QUELCONQUE,
PAR PROJECTIONS SUR DESQUOTIENTS
SUCCESSIFS ET
RÉDUCTIONS
SUR CESQUOTIENTS
À partir
d’unedécomposition quelconque
de w onpeut
obtenir unedécomposition
de u et v dela
façon
suivante :soit w = sr ...
si
unedécomposition
de w. On saitqu’il
existe u et vunique
u EWJ
et v E
WJ
tels que w = uv où u est la"projection"
de w sur WJ et v est laprojection
de wsur
Wj.
Soit la sous-suite de s....
si
construite de lafaçon
suivante :Sni i est
l’élément deplus petit
indice tel que : E WJsni est
l’élément deplus petit
indice tel que : ..,*Sn 1
E Wi.Soit snt
l’élément deplus grand
indice obtenu par cette construction alors :est une
décomposition
de u.Notons
laséquence
d’éléments de Squi sépare
dans ladécomposition
sr-..s1 et
Io
l’extrémité "à droite" :v est obtenu à
partir de It ... Io
enremplaçant chaque
élément sde h
par sonimage réciproque
"’Sn j’y
soit encore parl’unique
s’ de J tel que :La
séquence
obtenue ainsi est unedécomposition
de v.La connaissance de
WJ ,
etf
suffit pour utiliser cetalgorithme.
Si l’on sait réduire les
expressions
dans WJ etWj
on en déduit une réduction de u et vdonc de w.
Ces réductions sont du même
type
que celles de Fokko du Cloux[4].
Si on se donne un ordre
1, 2,
..., n sur lesgénérateurs (que
nous identifierons avec ceséléments
1, 2,
...,n)
et si on note[m],
l’ensemble des entiers inférieurs ouégaux
à m, lesprojections
successives(par l’algorithme précédent)
de v2
surW
1etwj,
donne unedécomposition unique
de v = un-1 un-2 ... u 1 v 1(où vj
estsoit e, soit 1 et
1(v) = l(un-1)
+ ... +l(ul)
+l(vl))
sur leproduit
direct desquotients
successifs 1 ...
Wl .
Il suffit de savoir réduire sur lesquotients VVn-1,...,Wl
pour en déduire unedécomposition
réduite de w. C’est chose aisée pour les familles étudiées.IV. CALCULS ET DESSINS
Graphe
de CoxeterA tout groupe de Coxeter
(W,S)
est associé songraphe
de Coxeterqui
contient toutes lesdonnées : les sommets du
graphe
sont les éléments de S et entre deuxsommets si et ,,
iln’y
a pas d’arête si
m(si, sj)
=2,
une arête nonétiquetée
sim(si, Sj)
= 3 et une arêteétiquetée
si > 3.
La liste ci-dessous est celle de tous les groupes de Coxeter finis irréductibles avec leurs
graphes
de Coxeter : lesquatres
familles infiniesAn (groupes symétriques), Bn, Dn, In (groupes diédraux)
et les six groupes isolésE6, E79 Eg, F4, H3
etH4.
Tout autre groupe de Coxeter fini est
produit
direct de groupes irréductibles et songraphe
deCoxeter est une union
disjointe
desgraphes
des irréductibles dont il est leproduit.
Nous donnons ci-dessous les tables
de f et
le dessin desquotients (pour
J bienchoisis)
pour les trois famillesAn Bn Dn
cequi permet
de construiren’importe quel
treillis d’un Coxeter d’une de cesfamilles,
par récurrence.La famille
In
des diédraux nefigure
pas dans les tableaux etfigures suivantes,
parce quetrop
simple :
le treillis d’un groupeIn
est unpolygone
à 2n sommets.Les treillis
étiquetés
sont construits parquotient2
et fonctionf
pourA3
etA4 (figure 1 )
àcôté d’une
représentation "classique"
dupermutoèdre A3,
et pourB 3 (figure 2).
PourH3,
à côtéde la
figure
due à A.Lentin,
nous donnons celle construite parquotient
etfonctionf (figure 5).
Les
graphes
de Coxeter des Coxeter finis irréductiblesLes autres
figures
sont desquotients
avecfonctionf figurant
sur les sommets.Figure
2 : àpartir
deF4B3 (avecf)
etB3,
il estpossible
de construireF4.
2 N.B.
Sur toutes lesfigures
prenant en compte la fonction f, le symbole 0 est remplacé par un point.Les données de la
figure
3permettent
de construireD4
àpartir
du cube etD5
àpartir
deA4 puis (figure 4) E6
àpartir
deD5
etE7
àpartir
deE6.
’Enfin la
figure
6permet
de construireH4
àpartir
deH3.
Tous les éléments sont donc donnés pour construire
n’importe quel
treillisétiqueté
et groupe de Coxeterfini,
sauf pourEg qui
a214 35 52
7 éléments : il reste à construire lequotient qui
a 240 éléments et la fonctionf
associée.n
lequotient WJ
et la fonction f pour J ={ 1, 2, ..., n-1 } . Graphe
de Coxeter deAn :
1Quotient
Ordre faible à
gauche, étiqueté
sur WJTableau de la
fonction f de
WJ x JB ; le
nquotient
WJ et lafonction f pour Graphe
de Coxeter deBn :
Ordre faible à
gauche, étiqueté
sur WJTableau de la
fonction f
deWJ
x J dans S U 0 .pour J =
{1,2,...~-!}
et n > 2Pour n = 2 W est un groupe
diédral, WJ = { e, 2, 12, 212 }
Ordre faible à
gauche étiqueté
WJZ) :
n lequotient
WJ et la fonctionfpour
J ={ 1,2, ..., n-1 } Graphe
de Coxeter deDn :
Ordre faible à
gauche étiqueté
surWJ
Tableau de la
fonction f
deWJ
x J danspour J =
{l,2,...,n-l}
et n > 3pour n ~ 3 c’est la fonction de
f de An qui
convientDeux représentations du permutoèdre A3
Figure 2
B3 construit à
partir
de1= (b,c}
Quotient F4
1B3
et fonction de fFigure 3
Quotient
D4 1 cube et fonction fQuotient D5
1A4
et fonction fFigure 4
Quotient E7
1E6
et fonction fQuotient E6
1D5
et fonction fFigure 5 Deux représentations de H3
Le bel
H3
construit par André LentinH3
construit àpartir
deW J
pourJ={b,c}, WJ = H3 / W j
et la fonction f(seules
deuxcopies
duquotient WJ
sonttracées)
Figure 6
Quotient H4 / H3 et fonction f
BIBLIOGRAPHIE
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