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Buprénorphine sous-cutanée une fois par mois pour traiter le trouble de consommation d’opioïdes

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Academic year: 2022

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Une étude en double aveugle de 28 semaines (ZONDA) a évalué l’effet d’épargne des corticostéroïdes oraux du benralizumab chez 220 adultes souffrant d’un asthme éosinophilique sévère qui rece- vaient un corticostéroïde inhalé à haute dose plus un BALA, avec ou sans autre médicament de fond, et qui prenaient un corticostéroïde oral depuis au moins 6 mois avant l’inclusion.7 Les patients ont été randomisés pour recevoir en appoint un placebo ou 30 mg de benra- lizumab SC toutes les 4 semaines ou toutes les 4 semaines pour les 3 premières doses puis toutes les 8 semaines. La dose du corticos- téroïde oral (prednisone ou prednisolone) a été progressivement di- minuée sur une période de 20 semaines par paliers de 2,5 à 5 mg toutes les 4 semaines chez les patients qui répondaient à des critères précis de maintien du contrôle de l’asthme. A la semaine 28, la ré- duction médiane de la dose quotidienne de corticostéroïde oral (cri- tère de jugement primaire) était significativement plus importante avec le benralizumab en comparaison du placebo (75 % pour les deux traitements de benralizumab vs 25 % pour le placebo). La varia- tion du VEMS par rapport au début de l’étude a été mesurée toutes les 4 semaines ; une augmentation significative a été observée avec les deux traitements de benralizumab en comparaison du placebo entre les semaines 4 à 20, mais pas à la semaine 28. Les scores totaux de symptômes d’asthme ont légèrement diminué entre l’in- clusion et la fin de l’étude dans tous les groupes et ne différaient pas de manière significative entre le benralizumab et le placebo.

EFFETS INDÉSIRABLES – Dans les études cliniques, les effets in- désirables ont généralement été rapportés à des taux similaires pour le benralizumab et le placebo. Des réactions au point d’injection sont

survenues chez 2,2 % des patients traités avec le benralizumab dans les études SIROCCO et CALIMA. Des réactions d’hypersensibilité, y compris des urticaires, des angiœdèmes, des éruptions cutanées et des anaphylaxies se sont produites rarement avec le benralizumab.

Les patients doivent être en possession d’un auto-injecteur d’adré- naline (EpiPen et autres – F, CH, B) et avoir été formés à s’en servir.

Des anticorps contre le benralizumab se sont développés chez 13 % des patients ; ils ne semblent pas avoir affecté l’efficacité ou la sécu- rité d’emploi du médicament, mais les titres élevés d’anticorps ont été associés à une clairance augmentée du benralizumab et à des taux sanguins plus élevés d’éosinophiles.

GROSSESSE ET LACTATION – Il n’existe pas d’études adéquates relatives à l’utilisation du benralizumab chez les femmes enceintes.

Les anticorps monoclonaux comme le benralizumab peuvent tra- verser la barrière placentaire pendant le troisième trimestre. Dans une étude, des femelles de singes macaques ont reçu du benrali- zumab IV toutes les 2 semaines pendant la gestation, à des doses qui ont produit des expositions allant jusqu’à 310 fois celles obser- vées chez l’humain à la dose maximale recommandée. Aucun effet néfaste n’a été observé chez les fœtus ou sur la croissance des nou- veau-nés jusqu’à 6 mois et demi après leur naissance.

Il n’existe pas de données concernant la présence de benralizumab dans le lait humain, ses effets sur le nouveau-né allaité ou la produc- tion de lait.

POSOLOGIE ET ADMINISTRATION – Fasenra est disponible en seringues préremplies à dose unique contenant 30 mg de benrali- zumab. Le dosage recommandé est de 30 mg injectés en sous-cu- tané au niveau du bras, de la cuisse ou de l’abdomen toutes les 4 semaines pour les 3 premières doses, puis toutes les 8 semaines ensuite. La durée optimale du traitement n’est pas connue. Les pa- tients doivent être surveillés après chaque dose pour détecter les effets indésirables. Des réactions d’hypersensibilité peuvent survenir dans les heures ou les jours suivant l’administration du médicament.

CONCLUSION – Le benralizumab, un anticorps monoclonal anti- IL-5, peut diminuer les exacerbations de l’asthme et améliorer la fonc- tion pulmonaire chez les patients avec un asthme mal contrôlé et une éosinophilie. Il n’existe pas d’étude ayant comparé directement le benralizumab au mépolizumab et au reslizumab, d’autres anticorps anti-IL-5. Le benralizumab s’administre à peu près la moitié moins souvent que le mépolizumab et le reslizumab, mais le prix de chaque dose est environ deux fois plus élevé, ce qui fait que les coûts élevés du traitement sont similaires pour les trois médicaments.

Références

1. Mépolizumab pour traiter l’asthme à éosinophiles sévère. Med Lett Drugs Ther, édition française 2016;38:23.

2. Reslizumab pour traiter l’asthme éosinophilique sévère. Med Lett Drugs Ther, édition française 2016;38:95.

3. Antiasthmatiques. Med Lett Drugs Ther, édition française 2017;39:151.

4. Walford HH, Doherty TA. Diagnosis and management of eosinophilic asthma: a US perspective. J Asthma Allergy 2014;7:53.

5. Bleecker ER, et al. Efficacy and safety of benralizumab for patients with severe asthma uncontrolled with high-dosage inhaled corticosteroids and long-acting β2-agonists (SIROCCO): a randomised, multicentre, placebo- controlled phase 3 trial. Lancet 2016;388:2115.

6. FitzGerald JM, et al. Benralizumab, an anti-interleukin-5 receptor β mono- clonal antibody, as add-on treatment for patients with severe, uncontrol- led, eosinophilic asthma (CALIMA): a randomised, double-blind, placebo- controlled phase 3 trial. Lancet 2016;388:2128.

7. Nair P, et al. Oral glucocorticoid-sparing effect of benralizumab in severe asthma. N Engl J Med 2017;376:2448.

Etudes de phase III avec le benralizumab

Etude Taux annuel

d’exacerbation de l’asthme (n)1

Modification du VEMS par rapport aux valeurs initiales (n)2

SIROCCO3 (48 semaines) Benralizumab4

Placebo 0,65 (267)5

1,33 (267) 0,398 (235)6 0,239 (233) CALIMA7 (56 semaines)

Benralizumab4

Placebo 0,66 (239)5

0,93 (248) 0,330 (211)6 0,215 (221) VEMS : volume expiratoire maximal par seconde

1 Chez les patients avec un nombre initial d’éosinophiles ≥ 300 cellules/ ml et qui recevaient un corticostéroïde inhalé à haute dose et un bêta2- agoniste à longue durée d’action (BALA) (critère de jugement primaire).

Une exacerbation était définie comme une aggravation de l’asthme nécessitant une corticothérapie à action générale, ou l’augmentation temporaire de la dose orale stable de corticostéroïdes pendant au moins 3 jours, ou l’injection d’une dose unique de corticostéroïdes, ou une visite en urgence dans un centre médical ou une consultation dans un service d’urgence (séjour < 24 heures) ou une hospitalisation > 24 heures.

2. Variation moyenne selon la méthode des moindres carrés par rapport aux valeurs initiales pour le VEMS avant bronchodilatation (critère de juge- ment secondaire).

3. Bleecker ER, et al. Lancet 2016 ;388 :2115.

4. Données pour les patients ayant reçu 30 mg de benralizumab SC toutes les 4 semaines (3 premières doses), puis toutes les 8 semaines.

5. Réduction statistiquement significative vs placebo (rapport des taux 0,49, p< 0,001 dans l’étude SIROCCO ; 0,75, p=0,019 dans l’étude CALIMA).

6. Augmentation statistiquement significative vs placebo (0,159 l, p=0,0006 dans l’étude SIROCCO ; 0,116 l, p=0,0102 dans l’étude CALIMA).

7. FitzGerald JM, et al. Lancet 2016 ;388 :2128.

Buprénorphine sous-cutanée une fois par mois pour traiter

le trouble de consommation d’opioïdes

La FDA des Etats-Unis a approuvé une formulation sous-cutanée à libération prolongée de buprénorphine (Sublocade – USA ; non com- mercialisé – F, CH, B), un agoniste partiel des récepteurs opioïdes mu et un antagoniste des récepteurs opioïdes kappa, pour le traite- ment mensuel du trouble de consommation d’opioïdes modéré à sévère.1 Sublocade est le premier produit injectable à base de bupré- norphine approuvé aux Etats-Unis. La buprénorphine y est aussi dis- ponible sous forme sublinguale, associée ou non à la naloxone, un

antagoniste des récepteurs opioïdes, en formulation buccale en as- sociation avec la naloxone, et en implants sous-dermiques (Probu- phine – USA ; non commercialisé – F, CH, B).

TRAITEMENT D’ENTRETIEN – La buprénorphine avec ou sans na- loxone est le traitement de choix pour la plupart des patients présen- tant un trouble de consommation d’opioïdes. (La naloxone est ajoutée pour décourager l’utilisation intraveineuse ou intranasale de la buprénorphine.) Chez les patients avec un trouble de consomma- tion d’opioïdes, la buprénorphine augmente significativement la ré- tention en traitement et diminue l’utilisation illicite des opioïdes en comparaison d’un placebo, et elle semble au moins aussi efficace que la méthadone (Méthadone AP-HP et autres – F ; Ketalgine et autres – CH ; Mephenon – B), un agoniste complet des récepteurs opioïdes, pour réduire la mortalité. La buprénorphine est plus sûre

(2)

51 que la méthadone parce que son effet dépresseur de la respiration

est plafonné et que son potentiel d’abus est moindre ; de plus, il est peu probable qu’elle allonge l’intervalle QT.2

Une formulation IM à libération prolongée de naltrexone, un antago- niste des récepteurs opioïdes mu, est une autre possibilité de traite- ment pour les patients bien motivés qui n’ont pas accès à la buprénorphine ni à la méthadone, ou qui ne veulent pas prendre un opioïde. La naltrexone n’a pas montré réduire la mortalité. Dans une étude ouverte, les échecs thérapeutiques pendant l’induction ont été significativement plus fréquents avec la naltrexone IM une fois par mois en comparaison de la combinaison de buprénorphine et de na- loxone sublinguale, mais parmi ceux qui ont passé cette phase avec succès, les deux traitements avaient une efficacité et une sécurité d’emploi similaires.3

LA NOUVELLE FORMULATION – Sublocade contient de la bupré- norphine dissoute dans un système de distribution biodégradable (Atrigel). Administré sous forme de dépôt sous-cutané, le système libère la buprénorphine à une vitesse contrôlée pendant un mois. A l’état d’équilibre (généralement atteint 4-6 mois après le début du traitement), les concentrations plasmatiques moyennes de bupré- norphine avec Sublocade 100 mg une fois par mois sont environ 10 % plus hautes que celles atteintes avec la prise quotidienne de 24 mg de buprénorphine en comprimés.

ESSAIS CLINIQUES – Dans une étude de provocation par opioïdes, 39 adultes atteints d’un trouble de consommation d’opioïdes modéré à sévère ont été stabilisés avec la buprénorphine sublinguale puis ont reçu deux doses de 300 mg de buprénorphine SC à 4 semaines d’intervalle. Leurs scores relatifs à l’effet agréable (drug-liking) après la prise d’un placebo et de 6 et 18 mg d’hydromorphone (Sophi- done – F ; Palladon et autres – CH ; Palladone – B) ont été enregistrés

chaque semaine au moyen d’une échelle visuelle analogique (EVA) de 100 mm. A l’entrée dans l’étude, les scores moyens d’effet agréable sur l’EVA corrigés en fonction du placebo étaient de res- pectivement 61 et 45 mm avec 18 et 6 mg d’hydromorphone. Dans les 12 semaines suivant la première dose de buprénorphine SC, aucune des deux doses d’hydromorphone n’était liée à un effet plus agréable que le placebo ; les scores moyens corrigés en fonction du placebo oscillaient entre 0 et 7 mm pour la dose de 18 mg d’hydro- morphone et entre –1 et 4 mm pour la dose de 6 mg.4

Dans une étude non publiée en double aveugle (résumée sur la notice insérée dans l’emballage), 504 patients avec un trouble de consom- mation d’opioïdes modéré à sévère ont été stabilisés avec la forme sublinguale de buprénorphine/naloxone pendant ≥ 7 jours puis ran- domisés pour recevoir 6 injections SC mensuelles de buprénorphine

Quelques médicaments contenant de la buprénorphine pour le traitement d’entretien du trouble de consommation d’opioïdes

Médicaments Formes galéniques et dosages Posologie

d’entretien cible France

Coût 1 Suisse

CHF (€) Belgique

Buprénorphine

Subutex et autres – F, CH, B Comprimés sublinguaux à 0,4, 2 ou 8 mg 16 mg 1 ×/jour ND 809.05

(703.51) 276.69 Probuphine2 – USA ; non commercialisé

dans cette forme galénique – F, CH, B Implants sous-dermiques à 74,2 mg 4 implants pour 6 mois3 Transtec et autre – CH ; Transtec et

autres – B ; non commercialisé dans cette forme galénique – F

Dispositifs transdermiques matriciels (TTS) à 35 µg/h (20 mg et 25 cm²), 52,5 µg/h (30 mg et 37,5 cm²) et 70 µg/h (40 mg et 50 cm²) libérés en 96 heures.

1 patch à 35 µg/h

2 ×/semaine 509.10

(442.70) 176.26

Sublocade4 – USA ; non commercialisé

dans ce dosage- F, CH, B Solution injectable en seringues préremplies

à 100/0,5 et 300 mg/1,5 ml5 100 mg SC 1 ×/mois6

Buprénorphine/naloxone

Suboxone – CH, B ; non commercialisé

dans cette association – F Comprimés sublinguaux à 2/0,5 et 8 mg/2 mg 16 mg/4 mg 1 ×/jour 1’618.05 (1’407.02) 994.89 Bunavail – USA ; non commercialisé – F,

CH, B Films buccaux à 2,1/0,3, 4,2/0,7 et 6,3 mg/1 mg 8,4 mg/1,4 mg 1 ×/jour

Zubsolv – USA ; non commercialisé – F,

CH, B Comprimés sublinguaux à 0,7/0,18, 1,4/0,36,

2,9/0,71, 5,7/1,4, 8,6/2,1 et 11,4 mg/2,9 mg 11,4/2,9 mg 1 ×/jour Ce tableau reflète l’édition américaine du Medical Letter et ne constitue pas nécessairement une revue exhaustive de toutes les préparations disponibles en Europe francophone.

ND= Non disponible. Le prix n’est pas fixe du fait d’accords spécifiques entre les partenaires.

1. Coût pour 6 mois de traitement à la posologie d’entretien cible. Taux de change : 1 € = 1.15 CHF.

2. Probuphine est approuvée pour 6 ou 12 mois de traitement chez les patients avec un trouble de consommation d’opioïdes chez qui une stabilisation clinique prolongée a été obtenue avec des doses transmuqueuses de buprénorphine ≤ 8 mg/jour. Ce médicament n’est pas homologué pour le traitement initial ni pour une durée de plus de 12 mois.

3. Les taux de buprénorphine après l’insertion de 4 implants de Probuphine sont comparables à ceux obtenus avec 8 mg/jour de buprénorphine sublinguale.

4. Sublocade est approuvé pour le traitement du trouble de consommation d’opioïdes modéré à sévère chez des patients ayant reçu de la buprénorphine trans- muqueuse ≥ 7 jours avec une posologie ajustée à 8-24 mg/jour sous forme de comprimés sublinguaux ou l’équivalent. Sublocade n’est pas homologué pour commencer le traitement.

5. Les seringues de Sublocade doivent être conservées au réfrigérateur ; elles doivent être jetées si elles ont été laissées à température ambiante pendant > 7 jours.

6. La posologie est de 300 mg/mois pour les deux premières injections. La posologie mensuelle d’entretien peut être augmentée à 300 mg si les patients ne présentent pas une réponse clinique satisfaisante avec la posologie de 100 mg. A l’état d’équilibre, les concentrations de buprénorphine avec la posologie d’entretien cible sont environ 10 % plus hautes que celles atteintes avec la prise quotidienne de 24 mg de buprénorphine en comprimés sublinguaux.

PHARMACOLOGIE

Classe Agoniste partiel des récepteurs opioïdes mu Voie d’administration Injection sous-cutanée

Formulation Seringues préremplies de 0,5 et 1,5 ml contenant respectivement 100 et 300 mg de substance active

Tmax 24 heures

Métabolisme N-désalkylation, principalement par le CYP3A4, et glucuronidation

Elimination Fèces (69 %) ; urine (30 %) Demi-vie (terminale) 43-60 jours

(3)

52

(300 mg pendant les 6 mois ou 300 mg pendant 2 mois puis 100 mg par mois) ou d’un placebo. L’usage illicite d’opioïdes a été évalué par des tests urinaires hebdomadaires et par auto-déclaration. Le traite- ment a été un succès (défini par ≥ 80 % des semaines sans consom- mation d’opioïdes durant les semaines 5 à 24 après la première dose SC) significativement plus souvent avec les deux dosages de bupré- norphine en comparaison du placebo (29,1 et 28,4 % vs 2,0 %).

Sublocade n’a pas été directement comparé à la méthadone, à la nal- trexone ou à d’autres formulations de buprénorphine dans des études cliniques.

EFFETS INDÉSIRABLES – Dans l’étude en double aveugle, des ré- actions au point d’injection, telles que douleurs, prurit, érythème et induration, ont été rapportées par 16,5 % des patients ayant reçu Su- blocade et 9,0 % de ceux du groupe placebo. Les autres effets indé- sirables habituellement associés à la buprénorphine, tels que céphalées, constipation, nausées, fatigue, somnolence, sédation, étourdissements et élévations des enzymes hépatiques, ont aussi été rapportés plus souvent avec le médicament actif.

Aux Etats-Unis, la buprénorphine est classée dans l’annexe III des substances contrôlées. Les prescripteurs qui ont suivi une formation et obtenu un numéro spécial de la DEA (Drug Enforcement Agency) peuvent traiter le trouble de consommation d’opioïdes avec la bupré- norphine en ambulatoire.5 Les centres médicaux doivent être certi- fiés via un programme REMS (Risk Evaluation and Mitigation Strategy) avant de pouvoir commander et dispenser Sublocade.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES – L’utilisation concomi- tante de benzodiazépines ou d’autres sédatifs avec les opioïdes comme la buprénorphine peut avoir des effets additifs. La buprénor- phine est principalement métabolisée par le CYP3A4 ; l’utilisation concomitante avec un inducteur du 3A4 peut diminuer les concentra- tions sériques de buprénorphine et la prise d’un inhibiteur du 3A4 peut les augmenter.6 La buprénorphine est un substrat de la glyco- protéine P (P-gp) ; l’utilisation concomitante avec des inhibiteurs de la P-gp peut augmenter les concentrations sériques de buprénorphine.

L’utilisation d’un opioïde avec des médicaments sérotoninergiques comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) peut causer un syndrome sérotoninergique, bien que le risque soit plus faible avec la buprénorphine qu’avec les opioïdes possédant un effet sérotoninergique direct comme la méthadone.

GROSSESSE ET LACTATION – Les femmes enceintes physique- ment dépendantes des opioïdes ou susceptibles de recommencer à abuser des opioïdes doivent recevoir un agoniste des récepteurs opioïdes en traitement d’entretien, ce qui est plus sûr qu’une désin- toxication seule.7 La buprénorphine est généralement considérée comme sûre et efficace pendant la grossesse.8 Elle est aussi consi- dérée comme sûre chez les femmes qui allaitent.

POSOLOGIE ET ADMINISTRATION – Sublocade doit être utilisé seulement chez les patients qui ont été traités pendant ≥ 7 jours avec une forme transmuqueuse de buprénorphine délivrant l’équivalent

de 8 à 24 mg par jour en comprimés sublinguaux. La dose mensuelle recommandée de Sublocade est de 300 mg les deux premiers mois, puis 100 mg ensuite ; la dose d’entretien peut être augmentée à 300 mg si nécessaire. Les doses doivent être espacées d’au moins 26 jours. Le dépôt SC doit être injecté par un professionnel de la santé au niveau de l’abdomen entre les lignes transpylorique et transtuberculaire ; le site doit être changé à chaque injection.

Les patients doivent être informés qu’ils peuvent développer une bosse au point d’injection et que celle-ci s’estompera progressive- ment. Ils doivent être évalués périodiquement pour détecter une élé- vation des enzymes hépatiques, une infection au point d’injection et des signes indiquant une tentative de manipulation ou de retrait du dépôt. Si nécessaire, les dépôts peuvent être excisés chirurgicale- ment sous anesthésie locale dans les 14 jours suivant l’injection. Les douleurs aiguës doivent être si possible traitées au moyen d’analgé- siques non opioïdes ;9 si des opioïdes sont utilisés, des doses plus élevées que normales peuvent être nécessaires pour produire une analgésie adéquate.

CONCLUSION – La nouvelle formulation sous-cutanée de bupré- norphine s’administrant une fois par mois semble efficace pour traiter le trouble de consommation d’opioïdes modéré à sévère.

Comparée aux formulations transmuqueuses de buprénorphine, elle pourrait réduire le risque de non-observance du traitement et de dé- tournement du médicament, mais elle est plus coûteuse et n’a pas été comparée à d’autres médicaments actifs dans des études cli- niques avec témoins actifs.

Références

1. American Psychiatric Association. Opioid use disorder: diagnostic criteria.

Accessible à: https://pcssmat.org/wp-content/uploads/2014/02/5B-DSM- 5-Opioid-Use-Disorder-Diagnostic-Criteria.pdf. Consulté le 15 février 2018.

2. Médicaments pour traiter le trouble de consommation d’opioïdes. Med Lett Drugs Ther, édition française 2017;39:103.

3. Lee JD, et al. Comparative effectiveness of extended-release naltrexone versus buprenorphine-naloxone for opioid relapse prevention (X:BOT): a multicentre, open-label, randomised controlled trial. Lancet 2018;391:309.

4. Nasser AF, et al. Sustained-release buprenorphine (RBP-6000) blocks the effects of opioid challenge with hydromorphone in subjects with opioid use disorder. J Clin Psychopharmacol 2016;36:18.

5. Substance Abuse and Mental Health Services Administration. Buprenor- phine waiver management. Accessible à: www.samhsa.gov/programs- campaigns/medication-assisted-treatment/training-materials-resources/

buprenorphine-waiver. Consulté le 15 février 2018.

6. Inhibitors and inducers of CYP enzymes and P-glycoprotein. Med Lett Drugs Ther 2017 September 18 (epub). Accessible à: www.medicalletter.

org/downloads/CYP_PGP_Tables.pdf. Consulté le 15 février 2018.

7. Saia KA, et al. Caring for pregnant women with opioid use disorder in the USA: expanding and improving treatment. Curr Obstet Gynecol Rep 2016;5:257.

8. Jones HE, et al. Neonatal abstinence syndrome after methadone or bupre- norphine exposure. N Engl J Med 2010;363:2320.

9. Médicaments non opioïdes pour traiter les douleurs. Med Lett Drugs Ther, édition française 2018;40:41.

Odactra – Immunothérapie

sublinguale pour la rhinite allergique induite par les acariens

La FDA des Etats-Unis a approuvé Odactra (USA ; Acarizax – F, CH ; non commercialisé – B), un extrait d’allergènes sublingual, pour l’im- munothérapie chez les adultes âgés de 18 à 65 ans présentant une rhinite allergique induite par les acariens, avec ou sans conjonctivite.

Odactra est le premier médicament sublingual à base d’extraits aller- géniques approuvé aux Etats-Unis dans cette indication. Trois autres extraits allergéniques sublinguaux ont été homologués antérieure- ment (voir tableau à la page 53).1

TRAITEMENT STANDARD – Les antihistaminiques H1 de deuxième génération par voie orale représentent le traitement de première ligne préférentiel pour soulager les démangeaisons, les éternuements et la rhinorrhée caractéristiques des rhinites aller- giques légères à modérées. Ils sont moins efficaces pour soulager la congestion nasale. Les corticostéroïdes intranasaux sont les mé- dicaments les plus efficaces pour prévenir et soulager les symp- tômes de rhinite allergique, y compris la congestion nasale ; ils peuvent également diminuer les symptômes oculaires. Ce sont les médicaments de choix pour le traitement des symptômes modérés

à sévères.2 Les antihistaminiques H1 de deuxième génération et les corticostéroïdes intranasaux sont disponibles en vente libre.

L’immunothérapie spécifique de la rhinite allergique avait tradi- tionnellement recours à des injections sous-cutanées de doses pro- gressivement croissantes des allergènes significatifs, tels que les pollens de graminées et d’ambroisie, les squames d’animaux de com- pagnie ou les acariens. L’immunothérapie sous-cutanée peut modi- fier l’histoire naturelle des allergies respiratoires, et ces améliorations peuvent persister pendant des années après l’arrêt des injections.

Son utilisation est cependant limitée par la nécessité de répéter les injections d’entretien (habituellement tous les mois) pendant 3-5 ans ou davantage, et des inquiétudes concernant les effets indésirables locaux ou généraux, y compris, rarement, des anaphylaxies. L’immu- nothérapie sublinguale offre une autre possibilité de traitement.3,4 Des mesures de contrôle de l’environnement, comme l’utilisa- tion de housses anti-acariens pour les oreillers et les matelas, et les lavages fréquents à l’eau chaude de la literie sont également recom- mandées pour les patients allergiques aux acariens.

ESSAIS CLINIQUES – Dans une étude en double aveugle, 1482 pa- tients de ≥ 12 ans souffrant d’une rhinite allergique due aux acariens, avec ou sans conjonctivite ou asthme allergiques, ont été rando- misés pour recevoir des comprimés sublinguaux contenant 12 SQ-HDM d’extraits allergéniques (SQ est l’unité posologique

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