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Implants de buprénorphine pour traiter la dépendance aux opioïdes

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Academic year: 2022

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107 EFFETS INDÉSIRABLES – Les effets indésirables les plus fré-

quemment rapportés lors des études cliniques, à un taux supérieur pour la poudre nasale que pour le placebo, ont été des anomalies du goût (20 %), une gêne nasale (11 %), une rhinorrhée (5 %) et une rhinite (2 %).

Des crises d’angor, des infarctus du myocarde, des arythmies car- diaques, des AVC, des convulsions et des décès ont été observés rarement avec les triptans. Comme les autres formulations de trip- tans, la poudre nasale de sumatriptan est contre-indiquée chez les patients ayant présenté un AVC ou un accident ischémique transi- toire, ainsi que chez ceux avec une maladie coronarienne isché- mique ou vasospastique, un syndrome de Wolff-Parkinson-White, une maladie vasculaire périphérique, une maladie intestinale isché- mique, une hypertension non contrôlée ou une dysfonction hépa- tique sévère.

GROSSESSE ET LACTATION – Le sumatriptan appartient à la ca- tégorie C (atteintes fœtales chez les animaux, pas d’études adé- quates chez les femmes enceintes) pour une utilisation pendant la grossesse. Il a été retrouvé dans le lait maternel après administration SC ; l’allaitement doit être évité pendant au moins 12 heures après la prise du médicament.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES – L’administration du su- matriptan est contre-indiquée dans les 24 heures suivant l’utilisation d’un autre triptan ou d’un médicament contenant un dérivé de l’ergot en raison d’une vasoconstriction potentiellement additive. L’utilisa- tion concomitante d’inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) et de sumatriptan augmente les concentrations sériques du suma- triptan ; les deux médicaments ne doivent pas être utilisés dans les deux semaines suivant l’administration de l’un ou de l’autre. Un syn- drome sérotoninergique s’est produit lors de l’utilisation concomi- tante de triptans et d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), d’antidépresseurs tricycliques ou d’IMAO.

POSOLOGIE ET ADMINISTRATION – La dose recommandée d’Onzetra Xsail est de 22 mg. Le médicament est fourni en capsules dans des embouts nasaux jetables contenant chacun 11 mg de poudre nasale. Après avoir fixé l’embout sur le dispositif actionné par la respiration, le patient appuie sur un bouton pour percer la capsule, insère profondément l’embout dans une narine, place l’embout buccal dans la bouche et souffle avec force pour délivrer le médica- ment. Ces différentes étapes sont ensuite répétées pour l’autre narine. Une dose supplémentaire de 22 mg peut être administrée au cours d’une période de 24 heures, mais au plus tôt deux heures après la première dose.

CONCLUSION – On ne sait pas si la poudre nasale de sumatriptan, la première formulation de triptan en poudre nasale commercialisée pour le traitement aigu de la migraine, offre un quelconque avantage concernant l’efficacité ou la tolérabilité par rapport au spray nasal de sumatriptan ou de zolmitriptan.

Références

1. Drugs for migraine. Treat Guidel Med Lett 2013 ;11 :107.

2. Derry CJ, et al. Sumatriptan (all routes of administration) for acute migraine attacks in adults – overview of Cochrane reviews. Cochrane Database Syst Rev 2014 ;5 :CD009108.

3. Silberstein SD, Marcus DA. Sumatriptan : treatment across the full spec- trum of migraine. Expert Opin Pharmacother 2013 ;14 :1659.

4. Obaidi M, et al. Improved pharmacokinetics of sumatriptan with breath powered nasal delivery of sumatriptan powder. Headache 2013 ;53 :1323.

5. Cady RK, et al. A randomized, double-blind, placebo-controlled study of breath powered nasal delivery of sumatriptan powder (AVP-825) in the treatment of acute migraine (The TARGET Study). Headache 2015 ;55 :88.

6. Tepper SJ, et al. AVP-825 breath-powered intranasal delivery system containing 22 mg sumatriptan powder vs 100 mg oral sumatriptan in the acute treatment of migraines (the COMPASS study) : a comparative rando- mized clinical trial across multiple attacks. Headache 2015 ;55 :621.

Administration intranasale de triptans pour le traitement aigu de la migraine

Médicaments Formes galéniques et dosages Posologie habituelle

France

Coût 1 Suisse

CHF (€) Belgique

Sumatriptan

Imigrane – F ; Imigran – CH ; Imitrex – B

Solution pour pulvérisation nasale à 10 et 20 mg/0,1 ml en ampoules de 0,1 ml (1 pulvérisation),

10 ou 20 mg en instillation nasale ; peut être

répété une fois après 2 heures (max 40 mg/j) 3.74 18.55 (16.84) 7.47 Sumatriptan

Onzetra Xsail – USA ; non commercialisé dans cette forme galénique – F, CH, B

Capsules à 11 mg avec dispositif

d’administration nasale 11 mg en administration intranasale ; peut être

répété une fois après 2 heures (max 44 mg/j)

Zolmitriptan

Zomig – CH, B ; non com- mercialisé dans cette forme galénique – F

Solution pour spray nasal en dispositif d’application unitaire à

CH : 2,5 et 5 mg B : 5 mg

2,5 ou 5 mg en instillation nasale ; peut être

répété une fois après 2 heures (max 10 mg/j) ND 14.27

Ce tableau reflète l’édition américaine du Medical Letter et ne constitue pas nécessairement une revue exhaustive de toutes les préparations disponibles en Europe francophone.

ND = Non disponible. Le prix n’est pas fixe du fait d’accords spécifiques entre les partenaires.

1. Prix pour une dose de traitement à la posologie la plus faible. Taux de change : 1 € = 1.10 CHF.

Implants de buprénorphine pour traiter la dépendance aux opioïdes

La FDA des Etats-Unis a approuvé des implants sous-cutanés de bu- prénorphine (Probuphine – USA ; non commercialisé dans cette forme galénique – F, CH, B), un agoniste partiel des opioïdes, pour le traitement d’entretien de la dépendance aux opioïdes chez des pa- tients stabilisés avec des doses faibles à modérées de buprénor- phine par voie transmuqueuse. La Probuphine a été conçue pour fournir de faibles taux continus de buprénorphine pendant 6 mois et prévenir l’usage illicite du médicament.

MÉDICAMENTS POUR TRAITER LA DÉPENDANCE AUX OPIOÏDES – La méthadone (Méthadone AP-HP et autres – F ; Ketalgin et autes – CH ; Mephenon – B) a été le premier traitement efficace de la dépendance aux opioïdes ; elle peut diminuer l’envie

d’opioïdes (craving) sans provoquer d’euphorie ni de sédation, mais elle fait elle-même partie de l’annexe II des substances contrôlées et un surdosage peut être dangereux. La naltrexone (Revia et autres – F ; Naltrexin – CH ; Nalorex et autres – B) est un antagoniste des opioïdes à action prolongée ; elle est efficace pour diminuer les effets euphorisants des opioïdes, mais elle est bien moins efficace que la méthadone pour traiter la dépendance parce qu’elle ne sup- prime pas l’envie d’opioïdes.

La buprénorphine (Temgesic et autres  –  F, CH ; Temgesic et autre – B), qui est à la fois un agoniste faible des opioïde et un anta- goniste puissant, est disponible seule ou en combinaison avec la na- loxone (Narcan et autres – F ; Targin et autres – CH ; Targinact et autres – B), un antagoniste des opioïdes, comme alternative à la mé- thadone (et en monothérapie contre les douleurs chroniques).1-3 Administrée oralement, la naloxone et faiblement absorbée et n’a généralement pas d’effet clinique ; sa présence dans les formula- tions sublinguales ou buccales avec la buprénorphine vise à

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décourager l’abus de buprénorphine par voie intraveineuse ou intra- nasale. La buprénorphine fait partie de l’annexe III des substances contrôlées et est soumise à moins de restrictions que les médica- ments classés dans l’annexe II comme la méthadone.

PHARMACOCINÉTIQUE – Les taux de buprénorphine après mise en place de 4 implants de Probuphine (0,5-1 ng/ml) sont compa- rables à ceux obtenus avec 8 mg/jour de buprénorphine sublinguale.

Dans une étude pharmacocinétique non publiée, résumée sur la notice insérée dans l’emballage, des sujets ont reçu 16 mg par jour de buprénorphine sublinguale pendant au minimum 5 jours consé- cutifs, suivis de l’insertion de 4 implants de buprénorphine. En com- paraison de ceux mesurés après les comprimés sublinguaux quotidiens, les pics de concentration plasmatique ont été bien plus faibles après la mise en place des implants.

ESSAIS CLINIQUES – Une étude non publiée a montré que les im- plants de buprénorphine étaient non inférieurs aux comprimés su- blinguaux de buprénorphine/naloxone pour le maintien d’une stabilité clinique chez les patients dépendants des opioïdes. Un total de 177 patients traités avec ≤8 mg/jour de buprénorphine sublin- guale qui remplissaient les critères de stabilité clinique (pas de rap- ports relatifs à une utilisation illicite d’opioïdes, de symptômes de sevrage significatifs ou d’hospitalisation) ont été randomisés pour recevoir les implants de buprénorphine et des comprimés de pla- cebo ou des comprimés sublinguaux de buprénorphine/naloxone et des implants placebo. Pendant les 6 mois de l’étude, 63 % des pa- tients ayant reçu les implants de buprénorphine et 54 % de ceux du groupe buprénorphine/naloxone n’ont montré aucun signe de consommation illicite d’opioïdes.4

EFFETS INDÉSIRABLES – La Probuphine est seulement disponible dans le cadre d’un programme d’accès limité (Risk Evaluation and Mi- tigation Strategy : REMS). Les effets indésirables au site d’implanta- tion les plus fréquents ont été des douleurs, un prurit et un érythème, mais la mise en place et le retrait des implants sont associés à des risques graves tels que migration de l’implant, extrusion et atteinte nerveuse. Le personnel de santé doit suivre en personne une séance de formation complète et obtenir une certification avant de pouvoir prescrire, mettre en place ou retirer les implants de buprénorphine.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES – La buprénorphine, sous quelque forme que ce soit, peut interférer avec l’efficacité des ago- nistes opioïdes complets. Elle est métabolisée principalement par le CYP3A4 ; les taux plasmatiques de buprénorphine doivent être sur- veillés chez les patients qui reçoivent un inducteur ou un inhibiteur

du CYP3A45 lorsqu’ils passent à la Probuphine ou lorsqu’ils com- mencent à prendre un inducteur ou inhibiteur du CYP3A4 durant un traitement de Probuphine. Comme pour tous les opioïdes, l’utilisation concomitante de buprénorphine et d’un inhibiteur sélectif de la re- capture de la sérotonine (ISRS), d’un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), d’un antidépresseur tricy- clique ou d’autres médicaments sérotoninergiques peut induire un syndrome sérotoninergique.

POSOLOGIE ET ADMINISTRATION – Les patients éligibles pour recevoir les implants de buprénorphine doivent être cliniquement stabilisés par une dose stable de buprénorphine transmuqueuse, comme ≤ 8 mg/jour de buprénorphine sublinguale ou de Suboxone (F, B ; non commercialisé dans cette association – CH) pendant

≥ 3 mois. Chaque implant de buprénorphine, qui mesure 26 mm de long et 2,5 mm de diamètre, contient 74,2 mg de buprénorphine. Au total 4 implants sont insérés sous la peau sur la face interne du bras.

Ils doivent être retirés après 6 mois. Quatre nouveaux implants peuvent alors être mis en place sur l’autre bras.

CONCLUSION – Les implants de buprénorphine peuvent délivrer une dose plus régulière aux patients dépendants des opioïdes déjà stabilisés avec des doses faibles ou modérées de buprénorphine transmuqueuse. Les implants offrent aussi une sécurité supplémen- taire contre un usage illicite de la buprénorphine, mais ils sont bien plus chers que la buprénorphine transmuqueuse, qui est tout aussi efficace.

Références

1. Mattick RP, et al. Buprenorphine maintenance versus placebo or metha- done maintenance for opioid dependence. Cochrane Database Syst Rev 2014 ;2 :CD002207.

2. Bunavail : une autre formulation combinée de buprénorphine/naloxone pour traiter la dépendance aux opioïdes. Med Lett Drugs Ther, édition fran- çaise 2015 ;37 :31.

3. Film buccal de buprénorphine contre les douleurs chroniques. Med Lett Drugs Ther, édition française 2016 ;38 :61.

4. Rosenthal R, et al. Sensitivity analysis of a comparative trial of 6 month buprenorphine implants (Probuphine) and sublingual buprenorphine in stable opioid-dependent patients (abstract). Presented at College on Pro- blems of Drug Dependence 78 th annual meeting, Palm Springs, Califor- nia, June 11-16, 2016.

5. Inhibitors and inducers of CYP enzymes and P-glycoprotein. Med Lett Drugs Ther 2016 ;58 :e46.

Quelques produits contenant de la buprénorphine pour traiter la dépendance aux opioïdes

Médicaments Formes galéniques et dosages Posologie adulte

habituelle France

Coût 1 Suisse

CHF (€) Belgique

Buprénorphine

Temgesic et autres – F, CH ;

Temgesic et autre – B Comprimés sublinguaux à 0,4, 2 et 8 mg (sécable) 16 mg 1 ×/jour 415.58 300.47

(273.16) 604.36 Probuphine – USA ; non commercialisé

dans cette forme galénique – F, CH, B Implants sous-dermiques à 74,2 mg 4 implants pendant 6 mois

Buprénorphine/naloxone Bunavail – USA ; non commercialisé

dans cette forme galénique – F, CH, B Film buccaux à 2,1/0,3, 4,2/0,7 et 6,3/1 mg 8,4/1,4 mg 1 ×/jour Suboxone – F, B ; non commercialisé

dans cette association – CH Comprimés sublinguaux à 2/0,5 et 8/2 mg 16/4 mg 1 ×/jour 416.49 569.92 Ce tableau reflète l’édition américaine du Medical Letter et ne constitue pas nécessairement une revue exhaustive de toutes les préparations disponibles en Europe francophone.

1. Prix pour 6 mois de traitement à la posologie d’entretien cible adulte. Taux de change : 1 € = 1.10 CHF.

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