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L'ESSENTIEL Votre magazine paroissial. Unités pastorales du Grand-Fribourg UP Notre-Dame, UP Saint-Joseph. Cahier romand Apparitions et miracles

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Votre magazine paroissial

Unités pastorales du Grand-Fribourg UP Notre-Dame, UP Saint-Joseph

L'ESSENTIEL

Cahier romand Apparitions et miracles Éditorial Vite oublier la pandémie ?

MAI-JUIN 2020 | BIMESTRIEL NO 3 UNE PUBLICATION SAINT-AUGUSTIN

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Pouvions-nous imaginer vivre une telle insécu- rité en Suisse, de telles souffrances ? Aurions- nous envisagé un seul instant ne plus pouvoir nous réunir pour la messe ? Que dire de toutes les célébrations sacramentelles reportées ? La fin du confinement va-t-elle signifier alors que nous allons tout reprendre comme avant et nous ruer de manière « boulimique » sur tout ce que nous ne pouvions plus faire ?

Dans l’évangile selon saint Luc (Luc 13, 1-9), des gens rapportent à Jésus deux événements violents :

le massacre de Galiléens tués sur l’ordre de Ponce Pilate alors qu’ils offraient des sacrifices et la chute d’une tour qui avait fait plusieurs morts. Voici ce que Jésus enseigne : « Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

Le Seigneur interpelle ses interlocuteurs pour qu’ils accueillent ces événe- ments comme une invitation à la conversion. Ainsi tout ce qui advient et qui bouleverse notre quotidien, parfois englué dans le confort ou l’indifférence à Dieu et aux autres, peut être compris comme un appel à la conversion, à un retour à l’essentiel.

Disciples de Jésus-Christ, soyons de ceux qui interpellent notre société par leur comportement : qu’est-ce que ce temps de crise doit modifier dans notre comportement vis-à-vis de Dieu, des autres, de nous-mêmes et de la création ?

ÉDITORIAL

IMPRESSUM Éditeur

Saint-Augustin SA, case postale 51, 1890 Saint-Maurice

Directeur général Yvon Duboule Rédacteur en chef Nicolas Maury Secrétariat

Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail: bpf@staugustin.ch

Rédaction locale

Véronique Benz, Pérolles 38, 1700 Fribourg E-mail : veronique.benz@cath-fr.ch Équipe de rédaction Véronique Benz – Emmanuel Rey Dominique Rimaz – Paul Salles Danièle Moulin – Jean-Marie Monnerat Maquette Essencedesign SA, Lausanne Photo de couverture

Fête-Dieu à Villars-sur-Glâne.

Photo : Christoph von Siebenthal

Sommaire

02 Éditorial

03 Le coin des jeunes 04-05 Une heure avec 06 UP Notre-Dame 07 UP Saint-Joseph 08-09 Réflexion

Église 2.0 10 Catéchèse

I-VIII Cahier romand 11 Décanat

12-13 Art et foi 14-15 Spiritualité 16-17 Grand angle 18 Décanat 19 Méditation 20 Pub

UP pratique

026 465 25 55 Rte de Chamblioux 34 1763 Granges-Paccot info@cossa-cotting.ch www.cossa-cotting.ch

Une idée de cadeau fribourgeois et original

Cornelia Rudaz 026 402 72 17 Hameau de Cormanon 3 www.frioba.ch 1752 Villars s/Glâne

PAR L’ABBÉ JEAN GLASSON,

ADMINISTRATEUR DE L’UP NOTRE-DAME DE FRIBOURG PHOTO : A. VOLERY

Vite oublier

la pandémie ?

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LE COIN DES JEUNES

Les jeunes, la foi…

et le coronavirus

Avec la crise du coronavirus, la vie n’est plus tout à fait la même : tout le monde à la maison, commerces et écoles fermés. Même les églises sont vides et les messes publiques sont annulées. Nous avons rencontré (virtuellement) quelques jeunes pour savoir comment ils ont vécu cette expérience, et quel retentissement elle a eu sur leur vie familiale et chrétienne.

TEXTE ET PHOTO PAR PAUL SALLES

Jeanne, 16 ans, nous a rapporté avoir eu un peu peur. Lors des premiers jours de restrictions, elle a ressenti de l’incompré- hension et de l’étonnement. Son monde environnant semblait s’écrouler face à une menace difficile à identifier. Petit à petit, un nouveau rythme s’est installé à la maison, tout le monde s’est adapté et une nouvelle vie a commencé, même si cela n’est pas toujours facile. « C’était difficile, car tout d’un coup, on ne pouvait plus sortir de la maison, rencontrer ses amis, et faire ce que l’on voulait ! J’ai découvert qu’on ne peut pas vivre chacun pour soi, mais ensemble, c’est-à-dire faire attention à l’autre, prendre sa part dans les tâches familiales (ménage, cuisine, lessive...) pour que tout ne repose pas sur les parents. On a aussi dû apprendre à se demander par- don parce qu’il y a eu de nombreuses ten- sions. Mais maintenant, c’est bien! Je peux dire que j’ai appris à mieux connaître les membres de ma famille à travers ce confi- nement. »

Pâques sur le canapé

Quant à la vie de prière, tous les jeunes témoignent de la difficulté à la vivre de manière virtuelle. « J’étais très déçue de ne pas pouvoir vivre les liturgies de la Semaine sainte, parce que ce sont celles que je préfère » témoigne Céline, 20 ans.

« J’ai pu suivre un peu quelques célébra- tions sur internet ou à la TV, mais c’est nettement moins participatif, difficile de se concentrer sur ce qui se passe. Pâques sur le canapé ce n’est pas l’idéal ! »

« Regarder la messe à la télé, ce n’est vraiment pas facile », poursuit Jeanne.

« On nous a beaucoup parlé de commu-

nion spirituelle, mais c’est super dur ! Il me manque l’ambiance, le cadre, le fait de se rassembler avec d’autres personnes (même si c’était souvent des personnes âgées). Même le trajet pour me rendre à l’église me manque : je me rends compte qu’il me permettait de me préparer à l’eucharistie. »

Vivre connecté

Mais heureusement, ils ont aussi découvert que la vie de prière ne se réduisait pas à la messe dominicale. Avoir moins d’espace pour vivre leur a donné plus de temps à vivre et donc aussi un certain rythme : la prière le soir en famille, souvent suivie de longs temps de discussion, ou encore ces temps de prières connectés. En effet, une multitude d’offres de prières en ligne a vu le jour sur différents réseaux sociaux : groupes WhatsApp, témoignages ou ensei- gnements sur YouTube, chapelets ou dis- cussions en vidéoconférence. Grégoire, 20 ans, témoigne avoir passé beaucoup de temps connecté pour vivre sa foi durant cette Semaine sainte : « Je me réjouis qu’il y ait eu plein de propositions pour vivre sa foi sur les réseaux. Il y a des choses qui ne m’ont pas convenu, et d’autres qui m’ont beaucoup plu. J’ai rencontré des réalités d’Église que je n’aurais jamais connues sans ce confinement. »

Enfin, comme tous les jeunes, ils ont pu compter sur les innombrables messages et appels téléphoniques qu’ils ont faits « pour garder le lien, prendre des nouvelles, entre- tenir les relations et se soutenir », témoigne Jeanne.

(4)

UNE HEURE AVEC

L’abbé Alexis Morard

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ PHOTO : CHRISTOPH VON SIEBENTHAL

« J’ai vécu cette Semaine sainte un peu comme un moine.

J’ai célébré tous les offices à huis clos avec trois chantres et un organiste. Les paroissiens pouvaient se joindre à nous à distance grâce à une diffusion de bonne qualité sur le web.

C’était pour moi inédit mais très émouvant. J’ai fait

une expérience concrète de ce qu’on appelle la communion des cœurs. »

Depuis septembre 2018, l’abbé Alexis Morard est le curé modérateur de l’unité pastorale Saint-Joseph. Rencontre.

« Si je suis devenu curé modérateur de l’unité pastorale Saint-Joseph, c’est de la faute à saint Joseph », relève avec le sou- rire l’abbé Alexis Morard. En effet, le 19 mars 2018, alors qu’il est encore curé de Carouge, Alexis Morard répond à l’invi- tation des Capucines de Montorge à par- ticiper à une messe festive en l’honneur de leur saint Joseph, patron du monastère.

Dans son homélie, le prédicateur présente saint Joseph comme un intercesseur de choix, qu’il faut invoquer pour des choses très concrètes, à la condition d’accepter l’imprévu, à l’instar des péripéties qui furent les siennes au cœur de la Sainte Famille. L’abbé Alexis Morard, qui devait avoir le lendemain un entretien avec son vicaire épiscopal à Genève au sujet de l’avenir de son unité pastorale, confie cette rencontre à l’intercession de saint Joseph, acceptant dans la foi que les choses ne

soient pas comme il l’avait prévu. Or, le lendemain, l’abbé Desthieux, au lieu de lui parler du sujet convenu pour lequel l’abbé Alexis s’était préparé, a une requête à lui présenter de la part de l’évêque : à savoir s’il accepterait de revenir dans son can- ton d’origine pour succéder à l’abbé Blanc comme curé modérateur de l’UP Saint-Joseph à Fribourg ! « La surprise fut grande, car je devais normalement rester encore quelque temps à Carouge, mais étant donné la prière et la promesse faites la veille à saint Joseph, j’ai accepté sur- le-champ, non sans émotion ! », souligne l’abbé Alexis.

Arrivé à Fribourg, la première année a été pour l’abbé un temps de découverte de la réalité paroissiale fribourgeoise, au sein d’une unité pastorale formée de quatre paroisses très différentes. « J’ai la chance d’avoir une bonne équipe pastorale qui a été formée par mon prédécesseur, l’abbé Blanc. Une équipe dont les membres tirent tous à la même corde, la joie de l’Évangile.

Biographie

Alexis Morard est gruérien. Il a passé sa maturité au Collège du Sud à Bulle.

Il y a côtoyé l’abbé Bernard Genoud qui, en marge de ses cours de philosophie, proposait un cours facultatif d’introduction à la théologie. Il est entré au Séminaire diocésain à Villars-sur-Glâne en 1992. « Nous étions huit à entrer comme futurs prêtres, j’avais 19 ans ! »

Alexis Morard a été ordonné diacre le 15 mars 1998 à l’église des Cordeliers, par Mgr Amédée Grab.

Il a été ordonné prêtre le 22 mai 1999 à Bulle, dans l’église paroissiale de sa jeunesse, par Mgr Pierre Bürcher.

Après deux années de pastorale à Nyon, il est envoyé à Font comme curé in solidum pour le secteur Saint-Laurent. Il avait la mission de seconder l’abbé Suchet pour la mise en place de cette première unité pastorale du canton. Après 5 ans dans la Broye, il rejoint la ville de Lausanne à la paroisse de Sainte-Thérèse puis du Sacré-Cœur à Ouchy. Il est ensuite nommé à Carouge où il reste 11 ans comme curé modérateur de l’UP Cardinal-Journet. Il est nommé curé modérateur de l’UP Saint-Jo- seph en septembre 2018.

J’ai la chance d’avoir une équipe pastorale dont les membres tirent tous à la même corde, la joie

de l’Evangile.

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UNE HEURE AVEC

Je suis donc entré dans la dynamique existante, mais j’ai remarqué que les gens étaient attachés très différemment à leur communauté paroissiale. Il fallait favori- ser davantage les lieux de proximité. J’ai vu cela comme un beau défi auquel toute l’équipe pastorale était prête à répondre.

J’ai découvert beaucoup de bonne volonté, de compétences et d’engagement dans les paroisses confiées. »

Ce qui m’a ému, c’est la grande attente des gens

Ce qui a ému l’abbé Alexis Morard, c’est la grande attente des gens envers leur curé. « Les paroissiens attendent que le curé donne une direction. C’est beau, mais il faut faire attention à ce que tout ne dépende pas du curé ! Je considère comme mon devoir à ce que la pastorale ne soit pas centrée sur moi. Il ne s’agit pas seulement de déléguer, même si c’est un redoutable exercice de confiance auquel je m’attelle notamment avec mon équipe. Mon vœu est que chaque fidèle saisisse véritablement la mission qui est la sienne, au nom de son propre baptême ! "L’Évangile se transmet par attraction", a affirmé Benoît XVI. On pourrait même dire, sans mauvais jeu de mot en cette période de pandémie, que l’Évangile se transmet "par contagion" ! Ce n’est pas d’abord une question d’or- ganisation, aussi fonctionnelle soit-elle. Il faut aller au-delà de l’organisation. » Pour l’abbé Morard, la situation de crise que

nous vivons actuellement nous donne une chance de réfléchir concrètement à une autre manière d’inventer ou de vivre la pastorale, peut-être moins formelle.

Par un certain hasard, l’évêque a nommé l’abbé Alexis Morard doyen du décanat de Fribourg quelques semaines avant le coronavirus. « Un des rôles du doyen est de coordonner l’action pastorale sur le décanat. La survenue de cette crise a été un moment favorable pour intensifier la colla- boration qui existe depuis longtemps entre les deux unités pastorales. J’ai eu à cœur de favoriser une action commune. Sur l’im- pulsion de notre vicaire épiscopal, l’abbé Jean Glasson, nous nous sommes demandé comment nous pourrions signifier concrè- tement à nos paroissiens que nous restons proches d’eux et solidaires, malgré les mesures de confinement. C’est ainsi qu’a vu le jour une "antenne solidaire" décanale portée par l’ensemble des agents pastoraux de nos équipes. Les différents moyens de communication (tout-ménage, bulletin hebdomadaire, WhatsApp, site web, page Facebook, etc.) ont été pensés également pour l’ensemble des paroisses du décanat de Fribourg. L’exercice n’est pas fini : nous devons réfléchir à la manière d’accompa- gner les familles endeuillées aussi après le confinement. Je formule le vœu que cette collaboration soit le prélude à une action commune plus durable pour les paroisses des deux unités pastorales ! »

Alexis prêche la veille de Pâques en 2019.

Je formule le vœu

que cette collaboration

soit le prélude à une

action commune

plus durable pour

les paroisses des deux

unités pastorales !

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TEXTE ET PHOTOS

PAR LOUISE SAUTY DE CHALON

Il se produit cinq fois par an au Schönberg, entre les murs de l’église Saint-Paul, un petit miracle de douceur : une quinzaine d’enfants âgés de 2 à 7 ans viennent y rencontrer… Dieu ! Car Dieu est une per- sonne, et être chrétien, c’est suivre un che- min d’amour avec lui et vers lui. Éveiller le désir de cette relation à Dieu et leur faire goûter la joie de cette rencontre, tel est le

souhait des catéchistes engagés dans cette proposition de l’unité pastorale Notre- Dame.

L’Éveil à la foi prend la forme d’une célé- bration vécue en présence d’un aumônier, avec une attention portée au contexte du temps liturgique (avent, Noël, Chande- leur, Pâques, etc.). Les mots sont simples, concrets, volontairement choisis pour par- ler à la spiritualité innée des tout-petits.

Une partie catéchétique donne aux enfants d’apprendre à mieux connaître Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Pour cela, l’esprit aussi bien que le corps sont mobilisés, et l’on n’hésite pas par exemple à se mettre en route avec les mages en parcourant l’église à la suite de leur étoile. De grandes figures sont aussi proposées comme modèles et amis pour tous les jours : ainsi saint Joseph, obéissant envers Dieu et bienveil- lant envers Marie.

La prière, ponctuée par un chant, est ensuite un temps de rencontre personnelle et communautaire avec Dieu : l’enfant est invité à se mettre en marche de tout son être vers ce Dieu qui l’a créé et qui l’aime.

Enfin, un moment d’importance clôt la célébration : le prêtre, que les habitués connaissent bien, donne la bénédiction aux enfants venus la recevoir un par un en file indienne. Un petit bricolage est ensuite proposé aux enfants. Il est beau de les voir mettre tout leur cœur à préparer une cou- ronne de l’Avent ou un dessin de leur ange gardien qui les aidera à poursuivre leur chemin de foi à la maison, en famille. Et pour satisfaire l’appétit du ventre après celui de l’âme, mais aussi pour donner aux parents un moment de convivialité, un goûter clôt cette rencontre si riche pour tous.

Il y a les enfants qui écoutent, ceux qui sont impatients de répondre aux questions, ceux qui se précipitent pour être bénis.

Chaque enfant vient avec ses richesses et sa personnalité : il apprend à aimer Dieu qui l’a fait tel qu’il est. Parole de maman : une (bonne) heure de pure joie pour petits et grands.

VIE DES UP

UP Notre-Dame

Les tout-petits

à la rencontre de Dieu

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VIE DES UP

UP Saint-Joseph

Livres – Objets – Ornements d’église – Habits liturgiques Rue de Lausanne 88 – 1700 Fribourg – Tél. 026 322 36 82

www.staugustin.ch MARBRERIE ST-LEONARD

SA - 1700 FRIBOURG Rue de Morat 54A Tél. 026 322 23 81 Fax 026 322 23 84 www.msl-sa.ch E-mail msl-sa@bluewin.ch Art funéraire Grabmalkunst

Vu de Rome

PAR DIDIER GRANDJEAN, DISCERNANT AU SÉMINAIRE DIOCÉSAIN PHOTO : DR

En suivant les cérémonies pontificales ces derniers jours, j’ai éprouvé un pince- ment au cœur. En effet, comment ne pas me remémorer la place Saint-Pierre noire de monde, la basilique pleine à craquer ? Cependant, il faut reconnaître que le Saint- Père et ses collaborateurs n’ont pas compté leurs efforts pour que ces jours saints soient solennisés et que les fidèles puissent les vivre intensément malgré la situation actuelle.

Mon expérience à la Garde suisse ponti- ficale a duré huit ans, de 2011 à 2019. J’ai vécu des moments historiques tels que la renonciation de Benoît XVI, le conclave et l’élection de François en 2013 ou encore l’Année sainte de la miséricorde. D’in- nombrables rencontres et discussions avec les deux papes m’ont permis de tisser avec eux des liens que je n’aurais jamais cru possibles. La camaraderie entre gardes, la dolce vita italienne et les contacts avec des gens de tous horizons sont d’autres aspects uniques de la Garde.

Je me réjouis donc grandement de ce qu’un jeune de notre unité pastorale, Matthieu Hüging, ait intégré récemment ce corps militaire. Je lui ai demandé ses premières impressions que je vous livre. Je lui sou- haite beaucoup de bonheur dans sa nou- velle mission !

Pourquoi ai-je décidé d’entrer dans la Garde suisse pontificale ?

J’ai rejoint la Garde suisse pontificale (GSP), parce que je voulais représenter l’Église catholique, défendre le pape et ser- vir Dieu. Mais aussi pour pouvoir revivre

l’esprit de camaraderie comme je l’avais fait lors de mon service militaire. La vie en communauté m’avait plu, avec la différence qu’à l’armée on était là parce que c’était un devoir alors qu’à la GSP c’est de notre volonté. Dans la Garde suisse se trouve la combinaison que je cherchais.

Même si le service de deux ans paraît long, le regret de ne pas avoir saisi la chance aurait était plus grand que d’y être allé.

Comment avez-vous vécu les premiers jours ?

Au début c’était stressant parce que c’était un changement de vie et d’entourage, mais ce qui me rassurait c’était de savoir que je n’étais pas le seul dans cette situation.

Nous étions une grande école de recrue, tous prêts à continuer ce chemin, et très vite nous avons créé de nouvelles amitiés.

L’école de recrue n’était pas difficile physi- quement, mais plutôt au niveau des infor- mations. Nous avons reçu une quantité de données à apprendre et surtout à ne pas oublier ! En tout cas, je peux dire que j’ai eu un début de service très agréable.

La seule chose que je n’avais pas prévue lors de mon arrivée était qu’un virus nous envahisse. Je ne peux plus aller visiter la magnifique ville de Rome, mais au moins on a le jardin du Vatican.

Avez-vous rencontré le pape ?

Oui, pendant mon service, j’ai pu lui serrer la main. J’étais excité et très heureux.

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Y a-t-il un sens spirituel à ce fléau mo - derne ? Si oui, quel est-il ? Nous remer- cions Frère Adrian de nous avoir autorisés à reproduire son homélie.

« Les médias et les cœurs de tout le monde sont pleins des nouvelles de la contagion du coronavirus qui envahit les pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Les mesures prises par les autorités, la situation médi- cale et les conséquences pour l’économie et pour la société sont à la une.

Mais ne faut-il pas nous demander aussi ce que Dieu veut nous dire à travers cette épreuve grave de notre temps ? À la lumière de l’Écriture sainte, il me semble que ce sont deux paroles qui jettent une lumière sur le sens de l’évènement.

Dieu sauve

La parole de Dieu parle d’un bout à l’autre du salut que nous recevons de Dieu. Il y a peu de mots qui reviennent si souvent dans la Bible que sauver, aider, guérir, éclairer, conforter, protéger, garder, répondre, écouter, guider, entourer, etc. Dieu sauve, et les hommes ont besoin de multiples secours. Les générations qui nous ont précédés savaient cela peut-être mieux que nous parce qu’ils avaient moins de moyens techniques et une science moins développée que l’époque moderne. Elles recouraient à Dieu dans leurs besoins en priant dans leurs litanies : a peste, fame et bello libera nos Domine ! (Des épidémies, des famines et des guerres, libère-nous, Seigneur !).

Devons-nous de nouveau apprendre à recourir à Dieu dans nos besoins ? À lui dire avec foi et humilité : Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! Dans l’An- cien Testament, Dieu porte le beau titre de *Médecin d’Israël" (Exode 15, 26) et le Psaume 102, 3 (Ps 103, 3) exprime sa conviction croyante : "Le Seigneur te gué- rit de toute maladie." Le savoir médical moderne n’exclut pas la prière. Les deux ne sont pas en concurrence, ils vont de pair dans la vie des croyants. Car guérison et maladie peuvent être toutes deux des voies par lesquelles Dieu sauve toute la personne humaine, dans son corps et dans son âme.

L’humanité n’est pas toute-puissante Mais pour s’en convaincre, il faut se mettre dans la vérité et dans l’humilité : l’huma- nité n’est pas toute-puissante. N’est-ce pas

RÉFLEXION

La contagion

du coronavirus a-t-elle un sens spirituel ?

PAR FRÈRE ADRIAN SCHENKER, DOMINICAIN

PHOTO : BERNARD HALLET / PROVINCE DOMINICAINE DE SUISSE

Le dominicain Adrian Schenker est prêtre et réside au couvent de Saint-Hyacinthe à Fribourg. Durant de

nombreuses années, il a enseigné la théologie et l’exégèse de l’Ancien Testament dans notre Alma Mater. En mars dernier, lors de la première messe à huis clos de la

communauté dominicaine du Botzet, il a réfléchi au sujet

qui est sur toutes les lèvres : la pandémie du coronavirus.

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RÉFLEXION

Des miracles

grâce à internet !

En cette période où les contacts physiques humains ont été réduits au maximum, l’outil internet prend une importance considérable… jusqu’à en devenir indispensable pour vivre la communauté. Mais internet peut-il vraiment être source de miracles ?

Longuement, j’ai cherché des miracles sur internet… sans succès ! Parce que les miracles s’opèrent dans les cœurs, dans les corps et dans les communautés pour faire signe… ils sont invisibles pour les yeux.

Pourtant, au milieu de cette pandé- mie, grâce à internet, des initiatives de croyants trouvent une nouvelle visibilité – comme UnMiracleChaqueJour –, ou se développent, comme les messes filmées et diffusées sur le web, les ondes radios ou le téléviseur.

Un Miracle Chaque Jour

Un miracle chaque jour, vraiment ? Seul Dieu le sait. Cependant, chaque jour un message est envoyé à qui le désire par mail ou peut être écouté en ligne ou en podcast.

Des messages qui disent avec beaucoup de justesse et de force l’amour que Jésus a pour chacun de nous et qui ont pour titre « Dieu veut que votre vie soit remplie de paix et de joie », « Jésus n’attend pas votre perfection pour œuvrer avec vous », « Décidez de faire la volonté de Dieu », « Chaque instant est un moment parfait pour aimer », « Le Père a semé son amour en vous » ou encore « Ne vous limitez pas en limitant Dieu ».

En tout cas, le miracle s’opère dans les

cœur, comme le té moigne Agnès : « Je sais qu’au travers de votre ministère, votre témoignage, vos invités, Dieu m’a restau- rée, m’a parlé et m’a visitée. J’ai reçu la gué- rison du cœur. »

Célébrer ensemble la messe devant nos écrans

Alors que nous ne pouvons plus aller ren- contrer le Christ et nos frères à l’église pour participer à la messe, c’est Jésus qui vient chez nous nous visiter. Mais à nous de lui ouvrir la porte, de disposer notre cœur, de dépasser la solitude ou le cercle familial pour imaginer la communauté, pour être présence… un effort supplé- mentaire qui engage notre volonté, mais un effort qui ouvre à une plus grande com- munion des cœurs.

Vers un monde meilleur ?

Le pape François le disait aux jeunes à Panama : « Le monde sera meilleur si l’on croit à la force de l’amour de Dieu… » Oui, nous croyons que cette pandémie nous rapproche plus qu’elle nous éloigne des autres et du Christ. Elle va même nous per- mettre de rejoindre tous ceux qui n’osaient pas venir à l’église.

Le site

unmiraclechaquejour.

topchretien.com

Le miracle s’opère avant tout dans les cœurs.

la tentation moderne, en face de tout ce que les hommes ont découvert et savent faire, que d’imaginer l’homme souve- rain et maître de tout, capable de venir à bout de tous les problèmes ? N’est-il pas beaucoup plus heureux de pouvoir dire avec la foi : j’ai de nombreux besoins qui me dépassent, et qui me dépasseront tou- jours, mais j’ai un recours en Dieu ? Lui m’aidera, lui me sauvera car il aime aider et sauver, et il peut m’aider et me sauver.

C’est pourquoi le Psaume 9, 21 (Ps 10, 21)

adresse cette prière surprenante au Sei- gneur : "Mets une crainte sur l’humanité afin qu’elle apprenne à comprendre qu’elle est seulement humaine."

Humain, c’est-à-dire dans le besoin d’aide et dans la joie d’avoir un sauveur qui aimera donner son aide. N’est-ce pas aussi un enseignement que nous pouvons retirer dans la foi de l’épreuve que nous vivons ? »

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTO : DR ÉGLISE 2.0

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CATÉCHÈSE

Être prêtre, prophète et roi, pour un baptisé, qu’est-ce que cela signifie ? Essayons de comprendre ce qu’est le sacerdoce baptismal et comment nous pouvons l’exercer.

PAR EMMANUEL REY

Le sacerdoce baptismal

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PAR L’ABBÉ ARNAUD EVRAT, FSSP PHOTO : DR

En 2009, l’abbé James Fryar, prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre en Floride (USA), a eu l’idée de fournir une retransmission via internet de la messe pour ses paroissiens malades ou trop âgés pour venir y assister. C’est ainsi qu’est né

« LiveMass.net » (ou en français « messeen- direct.net »). Mais s’est posée rapidement la question de la langue : si la messe était bien

entendu célébrée en latin, dans la forme extraordinaire, le sermon, les traductions des lectures ou certaines prières comme le chapelet, étaient diffusés en anglais. C’est ainsi qu’à compter de 2013 une messe destinée aux fidèles hispanophones a été retransmise sur le même site internet depuis le Mexique.

Enfin, en 2014, il est devenu possible de suivre chaque jour en direct la messe célébrée depuis la basilique Notre-Dame de Fribourg sur son ordinateur, son télé- phone portable ou sa tablette : il suffit de se connecter au site www.messeendirect.

net ou d’installer l’application (dispo- nible pour I-Phone et Android) appelée

« iMass ».

Les messes retransmises sont également disponibles en différé, et certaines messes exceptionnelles (comme celles de la Semaine sainte) restent disponibles sur la page YouTube de la basilique.

DÉCANAT

Basilique Notre-Dame

Messe en direct

S’unir à la célébration de la messe en période de confinement.

SOS futures mamans,

le secret de la grande aventure de la vie

PAR L’ABBÉ DOMINIQUE RIMAZ

En ces temps de crise, autant lire des ouvrages d’espérance et de vie ! Dans des situations souvent dramatiques, Conrad Clément s’est toujours engagé pour trouver des solutions. Parti de rien le 11 septembre 1974 et durant 40 ans, il a rencontré des centaines de futures mamans ou mamans en difficulté. Grâce à Dieu, il a tou- jours trouvé une solution heureuse pour résoudre leurs problèmes et leur redonner confiance.

Un premier livre date de 2016 et raconte les débuts de SOS futures mamans, une aventure en faveur des mamans et des enfants. Ce second livre, une compilation des nombreux éditoriaux et témoignages parus dans le Bulletin trimestriel de l’Ami-

tié, leur est dédié. Les origines du Bulletin de l’Amitié datent du 11 mai 1980, jour de la Fête des mères. Ces écrits, avec des noms d’emprunt, désiraient être un trait d’union entre tous les membres de SOS futures mamans, un ambassadeur enthousiaste.

L’opus raconte le secret de la grande aven- ture de la vie et regorge de témoignages vivants et expressifs. La détermination des personnes engagées dans cette entreprise, leur dynamisme, leur volonté souvent héroïque et surtout leur cœur nous portent vers le rayonnement et la victoire de la vie.

Nous en avons grand besoin en ce temps totalement inédit de la crise du Covid-19.

L’imagination pour la vie continue. Bonne lecture.

Conrad Clément, SOS futures mamans, le secret de la grande aventure de la vie, Editions Le Livre Actualité, 2019.

J'ai lu pour vous

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ART ET FOI

Les Vierges noires dans le canton

PAR JEAN-MARIE MONNERAT PHOTOS : DANIÈLE MOULIN

« ll existe entre 450 et 500 sculptures recen- sées de ces Vierges dont le visage, les mains et l’Enfant-Jésus qu’elle tient entre ses bras sont de couleur noire et ce principalement dans le bassin méditerranéen occidental et en Allemagne. La plupart d’entre elles ont été façonnées entre le XIe et le XVe siècle, en plein Moyen Âge. L’histoire de ces Vierges noires dont l’origine est le plus souvent inex- pliquée et miraculeuse est fréquemment entourée d’une aura mystérieuse et légen- daire » explique Danièle Moulin, auteure de

« Lorsque les mères implorent et bénissent

la Vierge Marie : ex-voto peints des XVIIIe et XIXe siècles dans le canton de Fribourg », son mémoire de master présenté à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg, en 2018, et qui a été récompensé par le prix de la Société d’histoire du canton de Fribourg.

Pourquoi sont-elles noires ?

« Plusieurs hypothèses sont envisagées, mais chacune d’entre elles a des limites » poursuit Danièle Moulin. Ainsi, plusieurs spécialistes soutiennent que la couleur serait purement et simplement accidentelle. Au fil du temps, l’encens et la fumée des bougies auraient noirci la couleur originelle des statues, ou alors la pigmentation aurait évolué vers le noir au fil des siècles. Lors des restaurations de ces représentations de la Vierge, la couleur originelle plus claire a été retrouvée, mais elles ont été peintes alors en noir. Ces Vierges noires n’étaient donc pas sombres dès l’ori- gine. La restauration de la Vierge d’Einsie- deln au début du XIXe siècle a montré qu’elle était sculptée dans du bois de poirier. Elle a été peinte en couleur noire lors de sa res- tauration pour ne pas dévier de l’apparence familière de la statue.

Autre hypothèse : la dévotion pour ces Vierges noires consisterait en la continuité de cultes païens envers les déesses mères qui étaient parfois de couleur sombre. La cou- leur noire ferait ainsi référence à la couleur des profondeurs de la terre nourricière.

Le début du Cantique des Cantiques : « Je suis noire, mais pourtant belle » constitue quant à lui un argument théologique pour expliquer la couleur sombre des statues.

C’est d’ailleurs l’unique référence biblique liée à cette iconographie. Mais cette inter- prétation n’aurait-elle pas été élaborée par l’Église afin de justifier la couleur noire ? En effet, cet argument arrive plus tard que le

Vierge noire de la chapelle près du village de Raesch.

Nombreuses sont les copies des représentations

de la Vierge noire, notamment de la Vierge d’Einsiedeln, dans le canton de Fribourg : à Raesch, près de Guin,

à Notre-Dame des Lanzes, au-dessus de Châtel-Saint-Denis, à Notre-Dame du Bois, proche de Siviriez ou encore

à Fribourg, dans l’église des Cordeliers.

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ART ET FOI

culte des Vierges noires. Enfin, il convient de souligner que la phrase « Je suis noire mais pourtant belle » fait référence aux femmes dont le visage est tanné par le soleil car elles travaillent dans les champs, par opposition aux femmes de Jérusalem aux visages blancs, demeurant à l’intérieur des maisons.

Les croisades

D’autres chercheurs soutiennent que la présence de certaines Vierges aux visages sombres serait liée à l’échec des croisades ; les représentations auraient été noircies dans l’espoir de christianiser les infidèles en leur présentant une Vierge à leur ressemblance.

« Enfin, il convient de tenir compte que la perception de la couleur noire change au cours des époques » ajoute Danièle Mou- lin. Du Xe au XIIIe siècle, le noir était plutôt perçu négativement. C’est la couleur du mal ou du malin, le pendant négatif de la lumière divine. Par la suite, vers le XIIIe et le XIVe siècle, la couleur noire est perçue beaucoup plus positivement et se trouve même valo- risée: en sont la preuve les légendes autour de la reine de Saba, la représentation de plus en plus fréquente à partir du XIVe siècle d’un roi mage noir, ou encore la dévotion à saint Maurice d’Agaune, patron de la ville de Saint-Maurice, en Valais. Il ne serait donc

pas pertinent d’analyser la couleur noire comme nous la percevons aujourd’hui. Il est possible que ces Vierges noires aient été perçues un temps comme étant plus « effi- caces », car symbolisant le mystère ou la puissance.

L’apogée de la dévotion

L’apogée de la dévotion des Vierges noires s’inscrit dans la Contre-Réforme, mouve- ment par lequel l’Église catholique romaine réagit dans le courant du XVIe siècle, face à la Réforme protestante. Pour combattre le rejet des images et du culte marial par les protestants, l’Église renforce le culte des images dites miraculeuses de la Vierge. Cer- tains promoteurs du culte marial se servent d’ailleurs de la couleur noire pour confirmer l’ancienneté de telle ou telle statue, et donc sa proximité temporelle avec la vie de la Vierge Marie. La proximité géographique avec la Vierge est aussi renforcée, le bois d’ébène étant uniquement disponible en Méditer- ranée orientale. Ces attributs permettront ainsi à une majorité de croyants de leur prê- ter une origine ancestrale et à renforcer le pouvoir de ces Vierges noires.

Aujourd’hui, la plus célèbre des Vierges noires de Suisse est celle de l’abbaye d’Ein- siedeln, également appelée « Notre-Dame des Ermites ». Celle présente, aujourd’hui encore, dans la chapelle de l’église des Cor- deliers a été construite en 1694 sur le même modèle d’Einsiedeln, probablement pour éviter un long trajet aux pèlerins jusqu’à Einsiedeln. La Vierge noire de la chapelle de Raesch, non loin des célèbres grottes de la Madeleine, près de Guin, ainsi que celle que l’on a enchâssée dans le cœur de la statue de Notre-Dame du Bois sont également des copies de la représentation d’Einsiedeln.

Quant à la chapelle de Notre-Dame des Lanzes, son historique débute en 1810 quand un charbonnier rencontre un enfant aban- donné, le garde près de lui et développe sa piété. L’enfant reçoit une statuette de Notre Dame des Ermites, placée dans un oratoire, dans le creux d’un hêtre qui deviendra par la suite une chapelle mariale. La statue de la Vierge noire de Notre-Dame du Bois aurait été achetée au XVIIIe siècle par un pèlerin qui se serait rendu à Einsiedeln et l’aurait déposée dans la niche d’un tronc de sapin pour sécuriser le passage des personnes qui avaient peur de traverser la forêt du Petit-Bois. Ces récits fondateurs qui lient ces Vierges et leur emplacement proche d’un bois reviennent très souvent et sont le reflet d’une importante piété populaire, qui a cours encore aujourd’hui dans notre canton.

Notre Dame des Ermites à l’église des cordeliers.

Aujourd’hui, la plus

célèbre des Vierges

noires de Suisse

est celle de l’abbaye

d’Einsiedeln, également

appelée " Notre-Dame

des Ermites ".

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SPIRITUALITÉ

La spiritualité vincentienne

PAR EMMANUEL REY AVEC LA COLLABORATION DE SŒUR MARCELLE ALLAMAN, FILLE DE LA CHARITÉ

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SPIRITUALITÉ

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GRAND ANGLE

Renouer

avec les fils du passé

Des symboles et des hommes

PAR JEAN-MARIE MONNERAT

PHOTOS : PASCAL DELOCHE/GODONG, V. BENZ

Pourquoi est-ce que les petites boîtes des- tinées à accueillir les offrandes des fidèles dans les églises se nomment-elles des troncs d’église ? Une explication serait qu’il y a bien longtemps, avant l’ère chré- tienne, lorsqu’une personne souhaitait qu’un vœu se réalise, elle mandatait un druide qui plantait une pièce de mon- naie dans le tronc d’un chêne. Ces dons, dans des troncs, se sont ainsi perpétués depuis des millénaires. Vérité ou légende ? Personne ne peut se prononcer avec certi- tude. Si c’est une légende, elle est belle ! Si l’explication se vérifie un jour, elle est un exemple de ces fils du passé, souvent sous la forme d’un symbole, qui relient le passé et le présent.

Avant nous, il y a des gens qui ont vécu, aimé, prié et cet attachement au passé explique en partie que nous cherchions des liens qui relient les hommes depuis des générations. La recherche des symboles du

monde, commune à bien des civilisations, la fascination pour la nature ou encore une perception religieuse partagée sont tout autant d’éléments d’explications.

Pourtant, Jacques Rime, curé de l’unité pastorale Sainte-Trinité qui regroupe les paroisses de Belfaux, Grolley et Courtion, nuance cette filiation directe que nous cherchons avec le passé : « On sait que plusieurs temples dans l’espace romain connurent une période d’abandon avant une occupation chrétienne. La continuité paraît plus marquée pour les lieux de culte dans la nature (arbres et sources) mais nous manquons de témoignages histo- riques. Les premières attestations pour ces lieux de culte à Fribourg sont bien posté- rieures à la fin du paganisme. La continuité ne peut être que possible. »

La fascination des peuples pour les élé- ments naturels, les cultes dans la nature,

Les troncs d’église.

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GRAND ANGLE

n’a pas toujours emporté l’adhésion de l’Église. D’une part, l’Église voyait dans ces cultes des traces de paganisme qu’il s’agissait de combattre. D’autre part, elle tenait à exercer un contrôle moral sur ces rencontres qui ne déroulaient pas tou- jours sous le signe de la piété. La fête de la Saint-Garin, protecteur des troupeaux et célébrée le 28 août à la chapelle du Pré-de- l’Essert, derrière Charmey, avait débou- ché sur une rixe qui fit un mort à la fin du XVIIIe siècle et les autorités cherchèrent à limiter son aura. Notre-Dame du Bois, à Villaraboud, a failli disparaître au début du XIXe siècle. « On y vend de l’eau-de- vie », se plaint le curé de Siviriez. La cha- pelle a été sauvée par la ferveur populaire des communautés locales.

Plutôt que de rechercher les filiations directes entre les cultes païens et le chris- tianisme, en concluant par exemple qu’il y avait avant un lieu de culte celtique à l’em- placement d’une vieille chapelle, l’abbé Rime préfère considérer l’attachement conjoint du paganisme et du christia- nisme pour la dimension symbolique des éléments.

Par exemple, le son des cloches qui marque le temps, rythme la vie de la paroisse et ses événements, symbolise également la lutte contre les démons. Cela se retrouve dans les cloches chrétiennes, mais aussi dans les clochettes d’autres religions. En effet, les religions placent volontiers le séjour des démons dans les airs et les ondes sonores positives sont censées les chasser. De la même manière, les rites de fumigation, avec de l’encens ou du buis, participent à

la purification des habitations. Brûler de l’encens est une pratique très ancienne, commune à de nombreuses religions pour honorer leurs divinités. Dans la liturgie chrétienne c’est une marque d’honneur, tant pour les diverses formes ou repré- sentations du Christ : espèces consacrées, livre d’Évangile, cierge pascal, que pour les personnes : célébrants, fidèles ou encore défunts.

Sans remonter à l’Antiquité, c’est au Moyen Âge que la symbolique des couleurs a été codifiée: le vert pour le temps ordinaire, le violet pour le deuil, le carême ou l’avent, l’or pour la joie, etc. Cette codification reprenait des idées partagées par tous : le temps ordinaire renvoie à la couleur verte des prés et des forêts, le violet est la cou- leur sombre qui fait penser naturellement à la tristesse, à la pénitence ou à une aurore précédant le jour, l’or des habits liturgiques évoque la lumière du soleil.

L’eau source de vie est porteuse de sym- boles variés : purification, baptême ! Notre-Dame de Bonnefontaine à Cheyres, connue dès le XVIIe siècle, et la chapelle de Posat, dont les premières mentions datent du XIIe siècle, constituent des exemples de la fascination de l’âme humaine pour la nature et la force de vie qu’est l’eau.

Cette attitude spirituelle, cet attachement au passé et aux symboles, mais égale- ment cet amour pour un coin de terre démontrent que la nature ne s’oppose pas à la culture religieuse. « Sinon on sent qu’il manque quelque chose à notre vie de croyant » conclut Jacques Rime.

Les grottes de Lourdes : depuis le XIX

e

siècle

PHOTO : V. BENZ

Plus de 50 « grottes de Lourdes » ont été créées dans tout le canton. Parmi les plus anciennes, citons celles de Châtel-Saint-Denis, de Bonnefontaine près du Mouret, de Chevrilles. Ces grottes sont le fruit d’une piété populaire, souvent de la part de pèlerins qui ont reconstitué une représentation de Lourdes près de chez eux. On y trouve donc une statue de la Vierge et de Bernadette Soubirous à qui la Vierge est apparue en 1858. Il y a un petit filet d’eau qui rappelle la source miraculeuse de Lourdes. Le sanctuaire est aménagé dans des grottes, des cavités naturelles ou alors la grotte est reconstituée de manière artificielle. Ce culte marial a une dimension naturelle importante, car on y trouve l’eau, la pierre et la grotte. Mais il est relativement récent. On voit bien par là que ce n’est pas un héritage direct du paganisme. Bien au contraire, les chrétiens ont retrouvé dans les grottes de Lourdes des éléments naturels

symboliques qui font partie de la sagesse commune des peuples. Grotte de Lourdes à Charmey.

Cloche de l’église de Villars-sur-Glâne.

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DÉCANAT

Tenir à quelque chose

comme à la prunelle de ses yeux

PAR VÉRONIQUE BENZ PHOTO : PIXABAY

Savez-vous que 80% des informations qui s’imposent à nous au cours d’une journée nous parviennent par la vue ? Parmi nos cinq sens, la vue occupe une place parti- culièrement importante. Pas étonnant que nous tenions autant à nos yeux ! En leur centre se trouve l’iris, région colorée, et au milieu, la pupille que désigne la « prunelle » de l’expression « tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux ». Celle-ci signifie que la chose en question a énormé- ment d’importance pour nous. Une belle expression qui nous vient tout droit de la Bible où on la retrouve à plusieurs reprises.

Elle est employée pour exprimer ce qui est important pour l’homme, comme dans le Livre des Proverbes :« Si tu veux vivre, garde mes préceptes et mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. » (Pr 7, 2) Ce livre, qui se compose de dictons, aver- tissements et paroles de sagesse pour la vie quotidienne, prend l’image de la prunelle

des yeux pour montrer combien sont pré- cieux les conseils de sagesse pour mener une vie droite et juste en accord avec la parole de Dieu.

On retrouve également l’expression dans les Psaumes : « Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; à l’ombre de tes ailes, cache-moi. » (Ps 16, 8) Les 150 psaumes qui constituent ce livre sont autant de cantiques et de prières de louange ou de supplication comme dans le psaume 16 où l’auteur implore la protection de Dieu, de demandes de pardon ou d’action de grâce.

L’expression est aussi utilisée pour montrer combien son peuple a de la valeur pour Dieu, comme dans le Livre de Zacha- rie, qui invite les Juifs de retour d’exil à reprendre la construction du temple de Jérusalem. Le prophète annonce des temps nouveaux et la prochaine intervention de Dieu, un Dieu de pardon et de compassion qui ne veut plus voir souffrir son peuple.

« Car ainsi parle le Seigneur de l’univers, lui dont la Gloire m’a envoyé aux nations qui vous dépouillèrent : celui qui vous touche, touche à la prunelle de mon œil. » (Za 2, 12)

C’est aussi un Dieu miséricordieux qui est évoqué dans le Livre de Ben Sirac le Sage :

« L’aumône d’un homme est marquée d’un sceau devant Dieu qui veille sur une bonne action comme sur la prunelle de l’œil. » (Si 17, 22) Dans le Deutéronome on découvre un Dieu attentif et attentionné : « Il le trouve au pays du désert, chaos de hurle- ments sauvages. Il l’entoure, il l’élève, il le garde comme la prunelle de son œil. » (Dt 32, 10)

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