HAL Id: jpa-00245648
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Submitted on 1 Jan 1987
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Simulation EHD des précipitateurs électrostatiques
A.C. Lahjomri, P. Atten
To cite this version:
A.C. Lahjomri, P. Atten. Simulation EHD des précipitateurs électrostatiques. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1987, 22 (9), pp.1087-1094.
�10.1051/rphysap:019870022090108700�. �jpa-00245648�
Simulation EHD des précipitateurs électrostatiques
A. C.
Lahjomri
et P. AttenLaboratoire
d’Electrostatique
et de MatériauxDiélectriques (*),
Centre National de la Recherche
Scientifique,
avenue des Martyrs, 166 X, 38042 Grenoble Cedex, France-(Reçu
le 22 décembre 1986,accepté
le 5 mars1987)
Résumé. 2014 On examine le fonctionnement
aérodynamique
d’unprécipitateur électrostatique
compte tenu des connaissances actuelles sur les différentsrégimes
d’électroconvection. On montre que la turbulence dans unprécipitateur
est essentiellementd’origine électrohydrodynamique
et que l’intéraction entre lesparticules
chargées depetite
taille et le mouvement turbulent du gaz est tout à faitanalogue
à celle existant entre les ionsinjectés
et la turbulence de laplupart
desliquides diélectriques.
Une simulationexpérimentale,
avec unliquide,
d’unprécipitateur
à deuxétages
est définie. Une étudeexpérimentale
estprésentée
et ses résultatssont comparés à des
prédictions théoriques
récentes.Abstract. 2014 The
aerodynamic functioning
of an electrostaticprecipitator
is examined in thelight
of presentknowledge
on the differentregimes
of electroconvection. It is shown that the turbulence occurring in aprecipitator basically
arises fromelectrohydrodynamic
processes and that the interaction betweencharged particles
of small size and the turbulent flow of the gas isquite
similar to the interaction betweeninjected
ionsand turbulence in dieletric
liquids.
Anexperimental
simulation,using
aliquid,
of a two stagesprecipitator
isthen defined. An
experimental study
ispresented
and its results arecompared
to recent theoreticalpredictions.
Classifi£tion
Physics
Abstracts47.65 - 52.80 - 86.70
1. Introduction.
Certains des processus fondamentaux intervenant dans le fonctionnement des
précipitateurs
électrosta-tiques (PES) : charge
desparticules,
constitution de couchesplus
ou moinsconductrices,
etc... sont bien identifiés et relativement biencompris.
Par contreles
phénomènes aérodynamiques
intervenant dans la zone de collection desparticules
n’ont pas reçu unedescription satisfaisante.
Ceci est dû enparticulier
àla méconnaissance des interactions
complexes
entrel’écoulement gazeux, les ions et les
particules
char-gées
soumises àl’influence
duchamp électrique appliqué.
Cesinteractions, qui
sont de nature élec-trohydrodynamique (EHD)
sontgénéralement
sous-estimées ou même
ignorées.
Les seules étudesthéoriques
faitesjusqu’à présent
ontsupposé
que l’effet de l’écoulement turbulentpouvait
être décriten terme de diffusion turbulente
Dt supposée
infinie(théorie
de Deutsch[1])
ou finie(théorie
de Léonardet al.
[2]).
Dans les PES industriels l’écoulement gazeux est
(*)
Laboratoire associé à l’Univ. Scient. Tech. et Méd.de Grenoble.
turbulent. Dans la
plupart
des travauxantérieurs
cette turbulence est attribuée à l’effet de l’écoule- ment forcé. L’idée
principale
de ce travail est detenir
compte
de l’intensité de la forcequ’exerce
lechamp
sur lacharge d’espace (créée
par les ions etles
particules chargées)
et de la turbulencequi
enrésulte. De
plus
cette turbulence varéagir
demanière très différente sur les
répartitions
des ionsgazeux et des
particules chargées.
Nous allons voir que la turbulenced’origine électrique
estgénérale-
ment
prépondérante
et rend biencompte
des obser- vationsexpérimentales.
Par ailleurs l’interaction entre lesparticules chargées
et le mouvement turbu-lent de l’air est tout à fait
analogue
à l’interactionentre les ions et la turbulence de la
plupart
desliquides diélectriques.
On montre à la suite d’unexamen
quantitatif
que lesparticules chargées
dansl’air se
comportent
comme les ions dans lesliquides.
2. Modèles du fonctionnement
aérodynamiques
desPES.
La théorie de Deutsch
[1]
est habituellement utilisée pour estimer l’efficacité desprécipitateurs
et pour déterminer lescaractéristiques
des nouveaux PESArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019870022090108700
1088
construits. Cette théorie suppose que l’écoulement du gaz est turbulent avec une vitesse moyenne 4 uniforme
Uo,
et que la densité departicules
estuniforme dans la direction transversale
(ceci
revient ià admettre que la diffusivité turbulente est
infinie).
iLa concentration de
particules
décroît comme 1exp (- xwE/U0 d),
où WE =KÉ
est la vitesse demigration
desparticules (d :
distance entre électro-des, K :
mobilité desparticules, E : champ électrique moyen).
Dans lapratique
lalongueur
L caractérisant la décroissanceexponentielle
de la concentration departicules
est souventplus grande
que lalongueur
deDeutsch
LD
=Uo dlWE-
D’importants
travaux ont été réalisés dans le but de mieux tenircompte
desphénomènes aérodynami-
ques intervenant dans la
précipitation
et ensuited’améliorer la théorie de Deutsch. Léonard et al.
[2]
ont
analysé
lacollection
desparticules
en utilisant leconcept
de diffusivité turbulente pour rendrecompte
de l’effet de la turbulence sur letransport
desparticules.
Ils ont montré que l’efficacité du PES doitdépendre
d’un nombre de Pecletélectrique
turbulent Pe =
KÉd/Dt qui
mesurel’importance respective
de lamigration
desparticules
et de leurentraînement dû à la turbulence
(Fig. 1).
La théoriede Deutsch
correspondant
à Pe = 0 donne uneborne inférieure de l’efficacité. On note que pour
Fig. 1. - Variation
théorique
de l’efficacité en fonctiondu
nombre de Deutsch
(x/LD
=wE x/ Ûd)
pour différentes valeurs du nombre de Pecletcorrespondant
à un champ decollection uniforme.
[Theoretical efficiency
curves as a function of Deutschnumber
(x/LD
= WEx/Üd)
for different values of thePeclet number for a uniform-field
collector.]
une diffusivité finie on a un rendement
meilleur
quecelui
prédit
par Deutsch.Le
problème qu’il
reste alors à résoudre est de déterminer la diffusivité turbulenteDt.
Self et al.[3]
ont admis que la turbulence résulte
uniquement
del’écoulement forcé et ont
proposé
deprendre
pourDt l’expression semi-empirique
bien connue enmécanique
des fluides. Plusieursexpériences [4, 5]
ont paru appuyer cette idée d’une turbulence engen- drée par l’écoulement
principal.
Il faut remarquercependant
que cesexpériences
ont été réalisées dansdes conditions où la
charge d’espace
est due seule-ment aux ions avec très peu de
particules.
Dans cesconditions on a
simplement superposition
d’un écou-lement forcé et du vent
ionique.
A la différence de Self et al. nous pensons que la turbulence est essentiellementd’origine électrohydrodynamique (EHD)
etqu’en
outre lesparticules chargées jouent
un rôle
important
dans sagénération.
Pour appuyercette
affirmation,
nous allonsrappeler
brièvementles faits
principaux
en EHD dans lesliquides
diélec-triques,
et essayerde
tirer des conclusions sur lagénération
de la turbulence dans les PES et les effets de cette turbulence sur letransport
desporteurs
decharge [6].
3.
Rappels
sur l’électroconvection dans lesliquides diélectriques
eninjection unipolaire.
Sous certaines conditions l’action du
champ
électri-que
sur une coucheplane
de fluidediélectrique
entraîne un mouvement intense du fluide
[7].
Leproblème
de stabilité EHD consiste à examiner les interactions entreperturbations
de densité decharge
et de vitesse
[8, 9].
Le mouvement se déclenche au-dessus d’un seuil
Tc
du nombreadimensionnel
T =
EV /Kq (03B5 :
constantediélectrique ;
V : tensionappliquée ; n : viscosité). T,,
décroîtquand
l’intensité del’injection augmente.
Pour unliquide donné,
Tdépend
seulement de la tensionappliquée.
Dans lecas d’une
injection
très forte(limitée
parcharge d’espace) dans l’air,
la tensioncritique
est del’ordre
de 40 kV
lorsque
lesporteurs
decharge
sont des ionset de
quelques
dizaines àquelques
centainesde
voltslorsque
ce sont desparticules chargées.
Lepoint
déterminant pour
évaluer
l’influence de la convec-tion
sur
letransport
decharge
est de comparerl’amplitude
des fluctuations de vitesse w’ à la vitesse propre des porteurs decharge KÉ [10].
Ceci amèneà introduire la mobilité adimensionnelle M =
(03B5/03C1)1/2/K (p :
massevolumique
dufluide).
Dansle cas d’une
injection
très forte on trouve que w’ =Keha E
avecKehd ===
1/3(03B5/03C1)1/2.
Pour M 3(cas
des ions dansl’air), les trajectoires
desporteurs
de
charge
sont trèslégèrement perturbées
par lemouvement du fluide et le courant
qui
passe n’estpratiquement
pas modifié. Par contre pour M > 3(cas
des ions dans lesliquides),
lesporteurs
decharge peuvent
être entraînés par le mouvement du fluide contre l’action duchamp électrique.
Dans cecas la distribution de la
charge
moyenne est boule- versée et letransport
convectif desporteurs
decharge
accroît fortement le courant moyenqui
traverse la couche fluide
[10].
Dans les
géométries
àchamp divergent
telles quelame-plan [11]
et fil entre deuxplaques [12, 13],
ilexiste un mouvement
pour
toute valeur deT(> 0).
La vitesse moyenne du
jet
deliquide
pour une forteinjection
est de l’ordre deK,,hd E.
Dans lesliquides
l’écoulement est très turbulent et l’intensité turbu- lente
peut
atteindre 25 à 35 %. L’effet d’entraîne- ment des porteurs decharges dépend toujours
dunombre M
(Fig. 2).
Fig.
2. -Injection
par la lame engéométrie lame-plan : représentation schématique
deslignes
de courant fluideinduites et de la distribution de densité de courant
électrique
sur l’électrodeplane. a)
Ventionique
dans ungaz
(M
3).b) Injection
d’ions dans unliquide
isolant(M > 3).
[Injection by
the blade in ablade-plate
geometry : schema- tic of induced stream-lines and distribution of electrical current density on theplane
electrode.a)
lonic wind in agas
(M 3 ). b) Injection
of ions in aninsulating liquid (M > 3).]
4. Estimation
des
valeurs de M pour desparticules chargées
dans l’air.Les
phénomènes électroaérodynamiques (EAD)
etEHD
apparaissent
engénéral
différents.Cependant
la distinction cruciale est celle relative à la valeur du
paramètre
M. Pourpouvoir
caractériser lerégime d’agitation,
il faut d’abord déterminer les valeurs des mobilités desparticules chargées
dans un gaz(air)
etles valeurs de M
correspondantes.
Considérons des
particules sphériques.
Leurvitesse
Up
sous l’influence d’unchamp électrique
Eest obtenue en
égalant
la force de Coulomb6p
E à la force de frottement dans l’airFf :
et la mobilité est :
f est
le facteur defriction,
a le rayon de laparticule,
et
Qp
sacharge
limite. Nous utilisons la loi de Stokesquand
le nombre deReynolds
formé avecvp
estinférieur à 1 :
q et p étant
respectivement
la viscositédynamique
etla masse
volumique
de l’air. Pour desparticules
dediamètre
inférieur
à 1 ktm, le facteur de correction deCuningham [1]
doit être inclus dans la loi de Stokes :ici À est le libre parcours moyen moléculaire et A
une constante adimensionnelle. Pour l’air aux condi- tions
normales,
A =0,86
et À -0,1
03BCm.Il faut
distinguer
deux mécanismes decharge
selon la taille des
particules.
Pour des diamètressupérieurs
à0,5
ktm on acharge
parchamp,
et lacharge
limite estEc
étant lechamp
decharge
etEp
lapermittivité
desparticules.
Pour des diamètresinférieurs
à0,2
jim lacharge
se fait par diffusion[1].
Dansl’intervalle, 0,2 à 0,5
03BCm, nous utilisons la loisemi-empirique
deCochet
[14] :
où
À ; est
le libre parcoursmoyen
des ions dans l’air(03BBi ~ 0,1 03BCm).
La variation deM
enfonction
de lataille des
particules
estreprésentée
sur lafigure
3pour différentes valeurs du
champ
decharge Ep (on
asupposé
que pour lesparticules 03B5p
=2 Eo et on s’est
placé
dans des conditionstypiques
detempérature :
T = 130*C).
Pour lesparticules
suffi-samment
petites
la mobilité est très inférieure à la mobilité des ions et Mprend
des valeursélevées,
du mêmeordre que
celles pour les ions dans lesliquides. L’importance
desfortes
valeurs duparamè-
tre M se reflète de deux
façons
différentes. Pour desparticules
suffisammentpetites (de
rayon a 3 03BCm pour fixer lesidées)
la mobilité est faible cequi correspond
à une valeur de la tension d’instabilité de 100 à 1000 foisplus
faibleque
les tensions usuelles dans les PES. On sait que dans ces conditions unecharge d’espace injectée produit
une turbulence très intense dont l’échelle de vitesse est w’ ~(1/3)(03B5/03C1 )1f2 É.
L’autre
aspect
duproblème
est relatif à l’entraîne- ment desparticules
par l’écoulement turbulent. La1090
Fig.
3. - Variation du paramètre de mobilité M =( el p )112 1 Kp
en fonction du rayon de laparticule
pour différentschamps
decharge (Taie
= 403°K ).
[Mobility
parameter M =(03B5/03C1)1/2/Kp
as a function ofparticle radius for different
charging
electric fields(Taie =
403*K).]
vitesse
propre
de cesparticules chargées par
rapportau
liquide
estKE «
w’(w’ 1 KË - M).
Elles peuvent donc être entraînées contre l’action duchamp
etsubir une « diffusion » turbulente
qui
va bouleverser totalement lestrajectoires régulières
que l’on auraitavec un écoulement laminaire. Il faut donc s’attendre à des interactions très fortes entre écoulement et
répartition
desparticules.
Cette situation est tout à fait similaire à celle des ions dans unliquide,
et une simulation du fonctionnement des PES avec
des
liquides apparaît
doncpossible.
5. Simulation
expérimentale.
L’utilisation
d’unliquide
ne permet pas unetranspo-
sition tout à faitgénérale
car dans un PES coexistent souvent desparticules chargées
et des ions. Nous allonsdonc considérer
le casparticulier
d’un PES àdeux étages
où les processusde charge
et decollection
sontséparés
et pourlequel
la simulationapparaît
satisfaisante. Lagéométrie
de la cellule utilisée est la suivante : un fil fin entungstène
Fig.
4. - Schéma de la cellule d’étude.[Schematic
of the testcell.]
(0 = 0,1 mm )
et uneplaque
en cuivred’épaisseur
1 mm
(74
x 400mm2)
sont situés àégale
distanceentre deux électrodes en cuivre
(74
x 500mm2)
planes
etparallèles (Fig. 4).
Une des deux électrodesa été fractionnée en bandes minces
électriquement
isolées pour effectuer des mesures de densité de
courant. Dans le
liquide,
les ions(qui jouent
le rôledes
particules chargées
dans legaz)
sontinjectés
par le filporté
à haute tension(V f).
Leliquide
utilisé estde l’huile silicone 47V10
(fourni
par Rhône-Pou-lenc) dont
lescaractéristiques
sont les suivantes :v =
10-5 m2/s ;
p = 930kg/m’;
E r =2,6 .
Près du fil vont se manifester les
jets
«chargés » fil-plaque,
lesjets pariétaux,
et une turbulenceintense. On admet
qu’à
une certainedistance dépen-
dant de la vitesse moyenne
Ü d’écoulement
et deV f,
on a unmélange
suffisant et une distribution des ionsanalogue
à celle desparticules
sortant de lazone de
charge.
Dans le secondétage l’analogie
estexcellente
puisque
leliquide
utilisé est isolant(03C1 ~ 1014 fi.cm)
et les seuls porteurs decharge
misen
jeu
sont les ionsinjectés
par le fil.Dans la
pratique
il y aquelques perturbations
dues à la conduction résiduelle du
liquide
et àl’injection
éventuelle par leplan
et par le bordd’attaque
de laplaque.
Une correction est doncnécessaire
pour obtenir la distribution de la densité de courant due seulement aux ionsinjectés
par le fil.L’injection
par le bordd’attaque
où lechamp électrique prend
des valeursimportantes
à cause dela forte courbure
entraînait
desperturbations
nota-bles dans le second
étage. Nous
sommes parvenus à éliminercomplètement
cet effetd’injection parasite
en recouvrant
soigneusement
l’arête et sonvoisinage (sur
5mm)
avec du film mince detéflon (d’épaisseur
= 50
03BCm).
6. Résultats
expérimentaux.
Les
expériences
ont été réalisées en faisant varier troisparamètres :
la tension sur le filV f,
la vitessemoyenne d’écoulement
t7,
et la tension sur laplaque
centrale
Vp (c’est-à-dire
lechamp
entreplaques).
Sur la
figure 5,
nousprésentons
une schématisation de la courbe de décroissance de la densité de courantdue aux ions entrant dans la zone de collection. On
distingue
troisparties :
unepremière
zone s’étendantjusqu’à
xi(10
d xi 30d)
où la densité de courant passe par un maximumpuis
décroîtrapidement.
Lemaximum
correspond
à «l’impact »
dujet chargé ;
c’est dans ce
jet qu’est
créé l’essentiel de la turbu- lence. La zone de décroissance est associée audéveloppement
dujet pariétal.
Lesphénomènes
dans cette
première
zone sont similaires à ceuxdéjà
observés en
géométrie
fil entre deuxplaques [12].
Dans la deuxième zone la densité de courant décroît
exponentiellement : j(x) 03B1 exp (- x/L ).
Comme laFig.
5. - Schématisation de la courbe de décroissance de la densité de courant due à ladécharge
des ions entrantdans la zone de collection.
[Schematic
of thedecreasing
currentdensity
due todischarge
of ionsentering
the collectionzone.]
majeure partie
de lacharge injectée
adéjà
étécollectée,
on peut supposer que lacharge d’espace qui
subsiste est peuimportante
et donc admettre que lechamp
est uniforme et que la vitesse wE =KÉ
est elle aussi constante. Dans la troisième zonela densité de courant se remet à décroître
plus rapidement.
La caractérisation estcependant
malai-sée car les corrections deviennent
rapidement
dumême ordre de
grandeur
que le courant mesuré.C’est la deuxième zone à décroissance
exponentielle qui
est laplus intéressante ;
elle va nouspermettre
de comparer les résultats
expérimentaux
aux diversesprédictions théoriques.
Dans la théorie de Léonard et
al.,
à distancesuffisamment
grande
on a une variation du rende-ment de
type exponentiel (Fig. 1) ;
cette variationcorrespond
à la décroissanceexponentielle
enexp (- x/L )
desquantités
departicules collectées.
Cependant
lalongueur caractéristique
L est fonctiondu nombre de Peclet comme le montre la
figure
6(les valeurs
de L sont déduites des courbes de lafigure 1).
Onpeut
donc écrire :sur la
plaque
centrale.Nos conditions
expérimentales
n’ont paspermis
de faire varier la vitesse moyenne
Ü
de l’écoulement dans degrandes proportions.
Nous avonscependant
vérifié que la
longueur caractéristique
de décrois-sance
de j
estproportionnelle
àl7
comme leprévoit
Fig.
6. - Variation de lalongueur caractéristique
L(déduite
des courbes de lafigure 1)
en fonction de l’invese du nombre de Peclet.[Characteristic length
L(deduced
from curves ofFig. 1)
asa function of the inverse of the Peclet
number.]
(1).
Pour mettre en évidence l’effet duchamp
decollection sur la décroissance
de j (x )
et surL,
nousavons effectué des séries de mesures en fixant
LI
etVf
et en faisant varierVp.
Nousprésentons
surla
figure
7 un réseau de courbes pourl7 = 19,2
cm/set
Vf = 10
kV.Lorsqu’on
augmente lechamp,
laFig.
7. - Distribution de la densité de courant pour différentschamps
de collection : pour t7 = 19,2 cm/s, Vf = 10 kV.Distribution of current
density
for different collection Mds : t7 = 19.2 cm/s, Vf = 10kV.]
.1092
8 r
Fig.
8. -Longueur caractéristique
L en fonction de la tensionVp
sur laplaque
centrale.a) Vf
= 10 kV ; C7 = 19,2 et 29 cm/s.b)
Vf = 20 kV ; t7 = 11,5 et 19,2 cm/s.[Characteristic length
L as a function of theapplied voltage VP
on the centralplate
electrode.a) Vf
=10 kV ; a = 19.2 and 29 cm/s.
b) Vf
= 20 kV ; a = 11.5 and 19.2cm/s.]
vitesse de
migration
des porteurs decharge
augmente ; on constate que dans la
première zone (ici
pour x x1 ~16 d)
la densité de courant augmente avecVp.
Suffisammentloin,
par contre,(x
> 30 d à 40d)
c’est lecontraire ;
ceci est dû au fait que dans la zone de décroissanceexponentielle
lalongueur caractéristique
Ldiminue quand Vp
croît.En portant L en fonction de
Vp (Fig. 8)
on observeque L varie comme
Vp "
avec 03B1 = 1pour Vf =
20 kV
(Fig. 8b)
et a= 1,2
pourV f
= 10 kV(Fig. 8a).
Nous allons voir que cette différence estsignificative
etprovient
du fait que L varie commeV p 1 f (KVplDt), f
étant une fonction décroissante de Pe ocV p (voir Fig. 6).
On peut isoler l’influence du nombre de Peclet en
travaillant à vitesse et
champ
de collection fixés et enfaisant varier la tension sur le fil
injecteur. L’injec-
tion et
l’intensité
turbulentecorrespondante
et parconséquent
la diffusivité turbulenteDt
vont varieravec
V f.
Le réseau de courbes de lafigure
9 montreque j(x)
augmente avecV f
pour toutes valeurs de x.De
plus
lalongueur caractéristique
de la zone àdécroissance
exponentielle
augmente avecY f.
Lafigure
10 montre que L varie d’abord sensiblement linéairement avecV f puis
tend à se saturer. Cettevariation de L est en accord
qualitatif
avec laprédiction
déduite de la théorie de Léonard et al.(Fig. 6).
Ce comportementpermet
decomprendre
ladifférence observée
précédemment
sur la valeur del’exposant
a :pour Vf = 20 kV
la fonctionf (Pe )
devient
indépendante de Vp,
cequi
entraîne L =Cte/Vp
tandis que pourV f
= 10kV, f (Pe )
varieavec
Vp.
Si onadmet
que la valeur de saturation dela figure
10 est lalongueur
deDeutsch,
on trouveexpérimentalement LD ~
20 cm. Cette valeur esttout à fait
comparable
à l’estimation 16 cmLD
24 cm faite avec l’estimation de la mobilité
ionique
2 x
10- 9 m2/v.s K
3 x10-9 m2/v. s.
7. Conclusion.
La théorie
de
Léonard et al.[2]
semble enpremière approximation
décrirecorrectement
lesphénomènes
dans la zone de collection du
dispositif expérimental.
Il est nécessaire
cependant
decompléter
l’étudeactuelle,
d’abord endéterminant
avec une meilleureprécision
la mobilité vraie des ions dans l’huile silicone 47V10 et ensuite en étudiant l’écoulement par anémométrielaser-Doppler
pour mesurer les vitesses fluctuantes et estimer la diffusivité turbu- lenteDt.
Ceci permettra de faire unecomparaison quantitative
et nonplus
seulementqualitative
durôle du nombre de Peclet.
La simulation EHD utilisée ici est
beaucoup
moins satisfaisante dans le cas des
précipitateurs
àun seul
étage
où une nappe de fils permet à la foisFig.
9. - Distribution de la densité de courant pour différentes tensions sur le filinjecteur
Vf : U = 19,2 cm/s,Vp = 8 kV.
[Distribution
of currentdensity
for differentapplied voltages
on theinjecting
wireVf :
t7 =19.2 cm/s,VP
=8
kV.]
d’imposer
lechamp électrique précipitant
et decréer,
par effet couronne, les ionsqui chargent
lesparticules.
Pour cesprécipitateurs
les ionsinjectés
de
façon périodique
dansl’espace
vont induire degros rouleaux de convection
[4, 5].
Il ne fait pas de doute que la turbulence ainsiengendrée
estvigou-
reuse et que le nombre de Peclet
prend
des valeurs faibles de sorte que la théorie de Deutsch doits’appliquer
enpremière approximation (voir égale-
ment
[3]).
Fig.
10. - Variation de la longueurcaractéristique
L en fonction de la tension sur le filinjecteur
Vf : a = 19,2 cmls etVP
= 8 kV.[Characteristic length
L as a function of theapplied voltage
on theinjecting
wireVf :
t7 = 19.2 cm/s,Vp
=8
kV.]
Il
apparaît
donc que laprise
en compte de laturbulence
nepermet
pasd’expliquer
que très sou- vent dans lesapplications pratiques
on trouve unelongueur
effective L nettementsupérieure
àLD.
Si on ne met pas en doute cetteaffirmation
un tel effetpeut provenir
parexemple
d’un processus de réen- traînement departicules déjà
collectées. Il noussemble
cependant
que cette observation(L > LD)
devrait être réexaminée
soigneusement.
En effet laplupart
des auteurscomparent
la vitesseeffective
WE des
particules chargées
tellequ’on
la déduit du rendement duprécipitateur
à la valeurthéorique
obtenue en
supposant
que lesparticules
ontacquis
lacharge
limite(charge
parchamp).
Cettehypothèse
est
peut-être
trèsoptimiste
car lesparticules
sedéplacent
dans un domaine où lechamp électrique
n’est pas uniforme. Dans ces
conditions,
même avecdes
particules
toutesidentiques,
il est vraisemblable que l’on a une distribution assez étendue pour lacharge qu’elles portent.
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