HAL Id: jpa-00206766
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Submitted on 1 Jan 1969
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Sur l’étude des fortes densités d’états de surface dans les structures M.O.S. à l’aide des variations de la capacité
complexe en fonction de la fréquence
Gérard Nuzillat, Pierre Sixou
To cite this version:
Gérard Nuzillat, Pierre Sixou. Sur l’étude des fortes densités d’états de surface dans les structures
M.O.S. à l’aide des variations de la capacité complexe en fonction de la fréquence. Journal de Physique,
1969, 30 (1), pp.71-81. �10.1051/jphys:0196900300107100�. �jpa-00206766�
SUR L’ÉTUDE DES FORTES DENSITÉS D’ÉTATS
DE SURFACEDANS LES STRUCTURES M.O.S.
A
L’AIDE
DESVARIATIONS
DE LACAPACITÉ
COMPLEXEEN FONCTION DE LA
FRÉQUENCE
Par GÉRARD NUZILLAT et PIERRE
SIXOU,
Laboratoire de Physique
Électronique
de la Faculté des Sciences d’Orsay.(Reçu
le 25 mars 1968, révisé le 23 octobye1968. )
Résumé. 2014
Après
avoirrappelé
l’intérêt queprésente
l’utilisation des variations de lacapacité complexe
en fonction de lafréquence
pour l’étude des structures M.O.S., onenvisage plus particulièrement
le cas où la densité d’étatsprésents
à l’interfaceoxyde-semiconducteur
est élevée
(de
l’ordre de 1013 cm-2 eV-1 ouplus).
On discute de l’effet d’écranjoué
par ces étatssur le
potentiel
de surface, et on montre dans les deux cas idéaux(états monoénergétiques
etdistribution
énergétique uniforme)
que l’étude des modifications de lacapacité complexe,
sous l’effet de la tension continue
appliquée,
permet d’atteindre certainsparamètres
carac-téristiques
des états de surface. Enfin, onapplique
ce moyen d’étude au caspratique
d’unestructure
métal-oxyde anodique-silicium.
Abstract. 2014 Attention is called to the
advantage
ofusing
variations ofcomplex
capa- citance withfrequency
instudying
M.O.S. structures. The authors treat the case where thedensity
of states at the oxide-semiconductor interface ishigh (about
1013 cm-2 eV-1 orhigher).
The
screening
role of these states on the surfacepotential
is discussed. In two ideal cases(monoenergetic
states andcontinuum)
it is shown that some characteristicparameters
ofsurface states can be obtained from the effect of the external bias on
complex capacitance.
By these means, the case of a metal-anodic oxide-silicon structure is treated.
JOURNAL PHYSIQUE JANVIER 1969,
1. Introduction. - Outre l’int6r6t
qu’elle pr6sente
du
point
de vuetechnologique,
la structure m6tal-isolant-semiconducteur
(M.I.S.)
s’est r6v6l6eetre,
de-puis quelques ann6es,
unpuissant
instrument d’etudes fondamentales.On a
montre,
enparticulier,
que lespropri6t6s 6lectriques
d’unsysteme
comprenant une interface isolant-semiconducteur sont extrêmement sensibles à lapresence
d’6tats localises auvoisinage
de cetteinterface.
L’application
de cette remarque au cas de la structure M.O.S. est a la base des m6thodes actuel- lementemployees
pour etudier les 6tats d’interface.En
particulier, 1’exploitation
de lacapacite
diff6ren-tielle
[1, 2, 3]
ou de la conductanceparallele [4]
d’unetelle structure fournit les m6thodes d’6tudes de l’inter- face les
plus classiques
a 1’heure actuelle.Cependant,
si ces m6thodes sont, dans leurs limites de validite
[5],
d’une
application
fructueuselorsque
la densite des 6tats d’interface reste mod6r6e(de
l’ordre de 1012 cm-2ou
moins),
elles deviennentpratiquement
inutilisables des que cette densite atteint des valeurs 6lev6es(1014
cm-2 parexemple).
Le
proc6d6
que nous proposons ici consiste aexploiter
les variations de lacapacite complexe
de lastructure M.O.S. avec la
frequence (que
nous d6si-gnerons par « spectre hertzien » de la
structure).
Lorsque
la densite des 6tats de surface n’est pas tropgrande,
cette m6thode a surtoutl’avantage d’appa-
raitre comme une
synthese
de celles que nous avonssignal6es
en reference. Par contre, nous verrons que,lorsque
la densite d’6tats estéIevée, l’étude
duspectre
hertzienpermet
encore - et ceci assez facilement - d’obtenir desrenseignements quantitatifs
sur l’inter-face. C’est par
consequent 1’application
au cas d’unedensite 6lev6e que nous
d6veloppons
ici.11 est bien evident que les efforts des chercheurs visent a reduire la densite d’états de
surface, plutot qu’a 1’augmenter
et l’on sait actuellement obtenir des densites aussi faibles que 101°cm-2; cependant,
il estint6ressant de
disposer
d’un moyen d’étude desgrandes
densites
d’états,
celles-cipouvant apparaitre lorsqu’on
utilise d’autres isolants que la silice
thermique,
ouencore sous 1’effet de certains traitements
appliques
a une interface
Si-Si02
« propre » al’origine.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196900300107100
LISTE DES NOTATIONS
2.
Spectre
hertzien d’une structure M.O.S. - L’existence d’états de surface a l’interfaceoxyde-
semiconducteur se traduit notamment, dans le schema
equivalent
a une structureM.O.S.,
parF apparition
d’un element de type r6sistif
[6, 7];
il enr6sulte,
dans1’expression
de lacapacite
C* =Yjjm (Y
6tant 1’ad-mittance de la
structure),
3l’apparition
d’un termeC" =
G/co
rendant compte des pertes. 11 est alorscommode,
comme l’ontpr6conis6
Kover et Nan-noni
[8],
deporter
dans leplan complexe l’image
de C* et d’examiner le lieu decrit par cette
image lorsqu’on
modifie lesparametres agissant
sur 1’admit-tance de la structure.
Consid6rant la
frequence
dusignal
alternatif comme unparametre
« de test »(par opposition
aux para- m6tres « actifs»),
nous avons choisi departiculariser
cemode de
representation
en tracant le lieu deC’(co) [9].
L’étude d’un
parametre (autre
que lafréquence) agissant
sur l’admittance s’effectue alors en examinant les modificationsapparaissant
sur le spectre hertzienlorsqu’on
fait varier ceparametre.
Lepotentiel
desurface du semiconducteur
g,
c’est-a-dire aussi la tension continueappliqu6e vg etant,
tant dupoint
devue de la
charge d’espace
que dupoint
de vue des6tats de
surface,
leparametre fondamental,
c’est cettegrandeur
que nous faisons varier d’unspectre
a 1’autre. Avantd’appliquer
ceformalisme,
nous allonsenvisager
l’effet des 6tats d’interface sur lespropriet6s 6lectriques statiques
d’une structureM.O.S.;
lesconclusions que nous en tirerons sont en effet fonda- mentales pour la suite.
3. Potentiel de surface en
presence
d’états d’inter- face. Effet d’écran. - L’existence d’une densite nonn6gligeable
d’6tats de surface entraine une modifica- tion de la relationY;s (Vg)
calcul6e en tenantcompte
uniquement
de 1’effet de lacharge d’espace.
Consi-d6rons en effet une structure
M.O.S.,
le semiconduc-teur
6tant,
parexemple,
de type p, et supposons que des 6tats de surfacemonoénergétiques d’6nergie Et
soient
presents
a 1’interfaceoxyde-semiconducteur
avecune densite
NS
6lev6e. Si onapplique
a 1’electrode m6-tallique
une tensionVg
yd6veloppant
unecharge Q,p,
lacondition de neutraIité
6lectrique exige,
en supposantqu’aucune charge
n’estpr6sente
dansl’oxyde [10] :
pour des 6tats de type
donneur,
et :pour des 6tats de type accepteur.
Compte
tenu de :il vient :
On voit donc que
dus/d vg depend
dedFIdu,,
etde
dft/dus’ Or,
la fonctiondfldu,,
est unpic
centresur Mg = Et =
(Et - Ei)/kT ; donc,
en dehors d’unpetit
intervalle centre sur et, tout se passe comme s’iln’y
avait pas d’6tats de surface et la fonctionus( Ug)
est
identique
a celle calcul6e en tenant compte uni-quement
de lacharge d’espace.
Mais autour deus == Et
(c’est-a-dire EF
==Et),
et si la densiteN,,
est assez
grande :
Autrement
dit, lorsque
le niveau de Fermi passe devant le niveauEt
de 1’6tat desurface, dus/d hg prend
une valeur tres
petite :
degrandes
variations deVg
font peu varier us, et les 6tats de surface
jouent
alorsle role d’6cran vis-a-vis de l’influence du
champ
ext6rieur sur le
potentiel
de surface. Notonscependant
que :
- cet effet cesse des que le niveau de Fermi sort d’un
petit
intervalled’6nergie
centre surEt;
- cet effet n’est sensible que si Et se situe dans l’inter- valle des valeurs de u., ou
dFIdu,,
restepetit
etvarie peu, c’est-a-dire
pratiquement lorsque
lasurface n’est ni en accumulation ni en inversion
pouss6e.
Si maintenant on
considere,
au lieu d’un etatmonoénergétique,
un continuum d’états de surface degrande densité, l’effet
d’écran aura lieuquelle
que soit la valeur dupotentiel
desurface,
car alors il se trou-vera
toujours
un etat dont1’energie Et correspond
à1’energie
de FermiEF.
Si la densiteNt
=dNs/dEt
est
6lev6e, dus/d Vg
resterapetit
dans tout l’intervalle de variation dupotentiel
desurface,
et il faudra faire varierVg
dans un intervalle tres 6tendu pour faire passer la structure M.O.S. duregime
d’accumulationau
regime
d’inversionpouss6e.
Sur le
plan pratique,
il n’est paspossible
de calculer la fonctionu,,(V,,)
si on ne connait pas la relationdensité-énergie
des 6tats de surfacepresents.
Unem6thode due a
Berglund [3]
permetcependant
dedeterminer la relation entre
s et Ug a partir
de lacourbe
Co(Vg)
obtenueexpérimentalement
a une fr6-quence telle que les 6tats de surface
puissent
tous rester en6quilibre
avec lesignal
de test.Cet auteur a en effet montre que :
4. Cas
th6orique
d’une densite 6lev6e d’6tats mono-6nerg6tiques.
- On saitqu’une
interfaceSi-Si02
estcaract6ris6e par un continuum
d’etats,
de densitevariable avec la
position
dans la bande interdite[4].
Avant de considerer ce cas, le
plus int6ressant,
nousallons
cependant,
pour illustrer le formalisme utiliseet
pr6ciser
leshypotheses, envisager
tout d’abord lecas
th6orique
d’une densite 6lev6e d’etats mono-6nerg6tiques.
Nous supposons, dans toute la
suite,
etre dans le casideal ou le
potentiel
de surface est constant dans tout leplan
del’interface;
deplus,
nous admettrons que le courant lateral du a 1’extension d’une couched’inversion au-dela de la surface situ6e sous 1’61ec- trode
[11]
estn6gligeable.
Consid6rons que le niveau
d’états, Et,
estplace
dansla bande interdite de telle sorte que,
quand E,
=Et,
la surface du semiconducteur ne soit ni en accumula-
tion,
ni en inversionpouss6e.
Alors le schema deLehovec et
Slobodskoy [6] (non reproduit ici) s’ap- plique ;
deplus,
a desfréquences
ni tres6lev6es,
niFiG. 1. - Courbes
C(V,) th6oriques
a diversesf requences
pour un etat de surface
monoénergétique (ref . [12]).
Diagrammes
de Cole et Colequi
en resultent.tres
basses,
ce circuit peut etresimplifie,
le schema de lafigure
2 A constituant une bonneapproximation
àcondition de
representer Ys
par undipole
serieRs
-(.
Le spectre hertzien de ce
dipole
est un demi-cercle centre sur 1’axeC’,
passant par lespoints Co
etCg ( fig, 1)
etd’6quation :
Les
parametres caractéristiques
de ce spectre,Co, G
etfe,
varient avec la tensionVg
par l’intermédiaire des elements[6, 7] :
Cs(us)
est unpic
centre sur et etd’amplitude :
11 en r6sulte que
lorsque EF balaye
unpetit
intervalled’6nergie
centre surEt (ce qui
pourra,compte
tenu de l’effetd’écran,
necessiter unegrande
variationde
Fg), Cg gardera
une valeur tressup6rieure
aCox + C,,
siNs
a une valeur suffisante.Ainsi,
pour 1 000A
desilice,
etN,,
= 1013CM-2 Csmax
500Co,.
Compte
tenu de cette remarque sur les ordres degrandeurs,
il en r6sulte que, pour une densite 6lev6eet dans l’intervalle de variations de
Vg
considere :1)
La borneCo
du spectre restepratiquement
constante et
6gale
aC.,,,
cequi,
associe a l’effet d’6cranqui
seproduira alors,
rend la m6thode deBerglund [3]
inapplicable.
2)
Nous montrons en annexequ’autour
deEF = Et, t.Jis
est lie aVg
par l’interm6diaire de la fonction de Fermi. Parconsequent,
la relationC,,,,(V,,)
s’obtienta
partir
deCoo (us)
6tablie pour une structureexempte
d’état de surface enappliquant
a I’échelle des abscisses la transformationcorrespondante.
3)
Lafrequence critique f,, (frequence
correspon-dant,
pour une valeur donnee deYg
au maximumdes
pertes
C" =G/6))
varieproportionnellement
hla tension
appliquee :
comme on le montre en annexe. La pente m de la droite
f, (V, ,)
nedepend
pas deN,,,
mais permet en theorie de determiner laposition
du niveau d’6tats de surface si leproduit
ap.vp
est connu, ou inverse-ment. En outre, une relation lin6aire
fc(Vg)
permet de caract6riser une densite 6lev6e d’6tats d’interfacemonoenergetiques.
A titre d’illustration de ces
résultats,
et afin de biencomprendre
comment le formalisme utilise se rattache acelui, plus classique,
d’une variation decapacity
envi-sageons un
exemple
6tudi6th6oriquement (a partir
desequations
detransport)
par Forlani et ses collabora-teurs
[12] :
6tatsmonoénergétiques (Ns
= 1012cm-2)
de niveau localise au milieu de la bande interdite...
La variation
th6orique
de lacapacite
de cette struc- ture avecFg,
pourquatre fréquences
de mesure(1 Hz,
100
Hz,
10 kHz et 100MHz),
a etetracee
par cesauteurs et
reproduite
sur lafigure
1.D6signons
parCo( Vg), Cf( Vg)
etCoo ( Vg)
les courbescorrespondant respectivement
af
= 1Hz, f
= 100 Hzet f
== 10 kHzet 100 MHz. Fixons la tension de
polarisation
a unevaleur
Vg1
pourlaquelle
le schemaadopte
est valable.Si nous admettons que les
fréquences f = 1
Hz etf =
10 kHz peuvent etre consid6r6es comme 6tantrespectivement
tres basse et tres 6lev6e parrapport
à lafrequence
dereponse
des 6tatsde surface,
le spectre hertzien de la structure pourV,
=Ugl
sera undemi-cercle limit6 par les courbes
Co(Vg)
etC,,,,(V,),
la courbe
Cf(V,,)
fixant par ailleurs laposition
dupoint correspondant
af =
100 Hz sur ce lieu( fig. 1).
Nous pouvons de la meme maniere tracer le
spectre
hertzien pour d’autres valeurs deVg,
parexemple
pour
V,
=Vg2.
11apparait
clairement que devgl
à
Vg2,
lespectre
hertzien s’est trouve modifie et cesont
pr6cis6ment
des modifications que nousexploitons.
Bien que la densite d’6tats
adoptee
par Forlanine soit pas tres
grande,
on voit nettement sur sonexemple :
- la manifestation de 1’effet d’6cran
(environ
5 Vsont n6cessaires pour que
EF
passe devantEt) ;
- la valeur 6lev6e de
Co, proche
deCox;
- la variation
quasi
lin6airedef,,
sur un intervalled’environ 3 V.
Si nous
envisageons
une densite notablementplus 6lev6e,
ces effets seront bienplus
nets, leshypotheses
formuIées 6tant mieux v6rifi6es.
L’existence d’un niveau d’état
monoénergétique
est certes peu r6aliste et nous ne l’avons
envisag6e
quecomme un cas limite int6ressant car bien connu d’un
point
de vueth6orique.
Enpratique,
on aura affaireplutot
a un continuum d’6tat et c’est donc le cas quenous allons
d6velopper.
5. Cas d’un continuum dldtats de densite dlevde.
- Le schema
equivalent
a la structure est alors celuirepresente
sur lafigure
2A;
la formeg6n6rale
deY,,
est
indiqu6e
sur lafigure
2 C ou chacun des r6seauxFIG. 2. - Schema
equivalent
a une structure M.O.S.(d’apres [4]
et[13])
et forme deYg
dans les differentscas.
en 6toile
Cs, Rns, Rp. correspond
a un niveau d’6tat.Ce
schema, compliqu6, peut
etresimplifi6
suivant des conditions depolarisation
de la structure[4] :
5.1. APPAUVRISSEMENT. - Les 6tats de surface
6changent
leurscharges uniquement
avec la bandedes
porteurs majoritaires.
Parcons6quent,
pour du Sitype p,
la resistanceRns peut
etrenegligee
devantRps
et
Vg prend
la formesimplifi6e de la figure
2 B.L’expression analytique
deYg
s’obtient enintegrant
l’admittance d’un niveau d’6tat de surface sur toute
la bande interdite. Lehovec
[13]
a fait le calcul dans le cas d’une densiteNt
constante, cequi
conduit a :Cet auteur a
indique
que cetteexpression
restevalable
lorsque
la densite n’estplus
constante, a condition toutefoisqu’elle
ne varie que lentementavec
1’energie;
nous nousplaqons
donc dans ce caset
envisageons uniquement
ici un continuum d’itats desurface
de densité lentement variable.On remarque que
et,
compte
tenu de(7) :
Si
Nt(s)
reste suffisamment 6lev6e pour queC,,. >> C.,,.
+CD,
on obtient :Par
ailleurs,
l’admittance de la structure, calculée Apartir
de(14)
et du schema( fig.
2A),
conduit a :Pour une valeur donnee de
’-J;s,
lapartie imagi-
naire C" de cette
expression
passe par un maximum pour une valeurOc
deQ, correspondant
a une fr6-quence
qui s’exprime
apartir
de(15)
par :Le
calcul,
effectue a l’aide de(19),
nepeut
conduirea une
expression explicite
deQ,,. Cependant,
on peutmontrer que pour les valeurs 6lev6es du rapport
q2Nt(U¿s)/(Cox
+CD),
seul cas que nous consid6rionsici, Q,
est tres sensiblement69ale
a la racine laplus 6loign6e
de 1 de1’6quation :
La mesure ne permet pas de determiner
Q,,, mais fc ;
aussi c’est a ce
parametre
que nous nous int6ressons.La relation
(20)
conduit a :Si
Nt
varie assez lentement avecs
dans l’intervalle de bande interditeexplor6,
nous pouvonsnegliger
d
Log Q,,/d,,
devantqlk T
et, compte tenu de(18),
il vient finalement :
Par
consequent,
dans tous les cas ou la structure6tant en
appauvrissement,
l’interface est caract6ris6e par un continuum d’états de densite 6lev6e et nevariant que lentement dans l’intervalle de bande interdite
explore,
nous pourrons, au moyen de(18)
et
(23),
d6duireNt (,,) de la pente
de la courbeexpérimentale Log fc(Vg).
On a trace sur la
figure
3 lespectre
hertzien th6o-FIG. 3. -
Representation
deC*(O)
deduite de(13)
pour diverses densites d’6tats.Erratum. - En haut, à gauche, lire : électrode de 7t mm2.
rique,
deduit de(19)
pour une structure caract6ris6c par une surface d’61ectrode de 7tmm2, CoX
= 1000pF, CD
= 200pF
et pour des densitesrespectives : Nt
=1014(a), 1013 (b), 1012 (c)
et 1011 cm-2 . eV-1(d).
On remarque que, pour les densites les
plus 6lev6es,
le spectre a, avec une assez bonne
precision,
la formed’un arc de cercle passant par les
points Co
etCoo
etcentre au-dessous de 1’axe des abscisses.
Lorsque
ladensite
diminue,
le spectre estdéformé, s’aplatit
surl’axe des abscisses. Pour la densite la
plus 6lev6e,
nousavons examine le
param6trage
duspectre
enfr6quence
en traçant, par
analogie
avec cequi
se fait habituel- lement dans 1’etude desdiélectriques, Log v/u
en fonc-tion de
Log £ v
et urepr6sentant
lalongueur
desrayons vecteurs
joignant
unpoint
du spectre, corres-pondant
a lafrequence f,
auxpoints
d’abscisses respec- tivesCo
etG.
On constate( fig. 4)
que la relation est lineaire dans un intervalleimportant
autour de lafrequence critique (correspondant
a v =u).
Le r6sul-tat est donc
identique
a celuiqu’on
obtient pour undi6lectrique repr6sentant
une distribution destemps
de relaxation dutype
Cole et Cole[14] ;
ceci nouspermet
d’approximer 1’6quation
du spectre par 1’ex-pression
admise pour cesdielectriques :
le
parametre
oc caract6risant 1’ecart entre l’arc de cercle obtenu et un demi-cercle( fig. 4).
Bienentendu,
cette
approximation
est d’autantplus
valable que la densite d’états estplus
6lev6e.FIG. 4. - Examen du
param6trage
en Q duspectre
hertzien de la
figure
3 a dans le cas d’une densited’6tats 6lev6e
(Nt
= 1014cm-2 . eV-1) .
5.2. INVERSION FAIBLE. - La structure est
repre-
sentable par le schema de la
figure
2 A ouYs
corres-pond
audipole
de lafigure
2D;
ceci conduit a unspectre
hertzien h6micirculaire decrit par les expres-sions
(8), (9), (10)
et(11),
ouCs
doit etreremplace
parCs
+Cp
Les elementsRs
etCg
s’obtiennent en som- mant sur toute la bande interdite la contribution dechaque
niveau d’etat de surface. En annexe, nouspr6sentons
le resultat de cecalcul,
effectue pour une densiteuniforme;
on peut montrerégaIement
quelorsque
cette densite n’estplus uniforme,
mais restetres lentement
variable,
on peutappliquer
sans grosseerreur les memes résultats. Dans ces
conditions,
onaboutit,
enn6gligeant CI
+Cox
+C,
devantCs (ce qui
est16gitime puisqu’on
reste en inversion faible et que la densite estelevee),
a la memeexpression (23)
que dans le cas de
1’appauvrissement.
11 faut notercependant qu’ici
la condition «N,(E,)
lentementvariable » est non seulement
imperative
maisplus critique
que dans le cas de1’appauvrissement.
5.3. ZONE INTERMEDIAIRE. - Dans la zone ou le niveau de Fermi reste dans un intervalle de
quel-
ques k T centre sur le milieu de la bande
interdite,
lesconstantes de temps Tp ==
Rps Cs
et in ==Rns Cs
restentdu meme ordre de
grandeur;
c’est alors le schema de lafigure
2C,
fortcomplexe, qui
est valable. Ce cas estdonc
beaucoup plus compliqu6
et nous ne1’envisageons
pas ici car il se
prete
mal a uneexploitation simple
desrésultats.
5.4. EN RESUME. - Tant que la densite d’6tats est
6lev6e et que celle-ci ne varie que lentement
lorsque
le niveau de Fermi
balaye
un intervalle DE de la bandeinterdite,
on peut determinersimplement
ladensite du
continuum,
dans l’intervalleDE, a partir
de la courbe
experimentale Log fe (Vg)
et de la rela-tion
(23).
Bien que ceci constitue la d6marche fonda-mentale,
le tracecomplet
duspectre
hertzien pour un certain nombre de valeurs deYg
reste un elementimportant
car :- La forme
globale
duspectre
constitue un criterede
comparaison
avec la theorie.- La valeur de
Co(Yg) compar6e
aCox indique
sila densite d’etats est effectivement assez 6lev6e pour
qu’on puisse appliquer
la m6thode.- La valeur de
Coo(Pg) permet
de determiner,
et par
consequent
laportion
de la bande interditebalay6e
par le niveau de Fermilorsque Fg
decritrintervalle AFg explore.
Par
ailleurs, connaissant,
pour une valeur donnee deVg,
la valeur deY;s (grace
aC,,,,)
ainsi que cellede fe,
on peut facilement determiner alors laproba-
bilit6 de capture des 6tats cp ==
6p Up
et endéduire ap.
Par
consequent,
on aura ainsi obtenu commod6ment deuxparametres
fondamentauxcaractéristiques
des6tats d’interface : leur densite
6nerg6tique Nt
et leursection efficace de capture pour les
majoritaires.
Detoute
maniere,
on n’obtiendra ainsi desrenseignements
que sur une
petite partie
de la bande interditepuisque,
comme nous 1’avons montre
(cf. (18)), lorsque
ladensite
Nt
est6lev6e, g
varie peulorsque Fg
variebeaucoup
et le niveau de Fermi nebalaye
alorsqu’une
faible
partie
de la bandeinterdite;
on ne peut enoutre augmenter ind6finiment l’intervalle de varia- tions de
Vg,
car on est limit6 par la tension declaquage
de
1’oxyde.
Cette restriction est due a la valeur de la densite d’etats et reste valable pour toutes les autresmethodes.
6.
Application
au cas d’une structuremdtal-oxyde anodique-silicium.
- 6.1. RESULTATS EXPERIMENTAUX.- Dans un article recent
[9],
nous avonsindique
lesresultats
experimentaux
obtenus avec diverses struc-tures
m6tal-oxyde anodique-silicium
non recuites.Rappelons
brievement lesprincipaux points
établis :1)
Le spectre hertzien sepr6sente, quelle
que soit la tensionappliqu6e,
sous la forme d’un arc de cerclecorrectement decrit par
1’6quation (24).
2)
La bornesup6rieure Co
et, enpremiere approxi- mation,
la borne inferieureCoo gardent
une valeurconstante pour toutes les tensions
Vg.
3)
Lafrequence critique
varieexponentiellement
avec
Vg ( fig. 5).
FIG. 5. - Relation
experimentale f, == 9 (Vg)
pour unestructure
m6tal-oxyde anodique-silicium (type
p,p = 100
Dem).
L’ensemble de ces resultats
suggere
que les struc- tures 6tudi6espresentent
une densite d’états de surface 6lev6e(Co
restantpratiquement constant),
que dans laportion
de bande interditeexplor6e
la densited’états est
pratiquement
uniforme(Log.k
6tant pro-portionnel
aYg)
et,enfin,
que la surface du siliciumest
rest6e,
dans tout l’intervalle de variation deVg,
en
regime proche
de l’inversion faible(Coo
6tant reste peu different de la «capacité
limite » et compte tenu de la forme duspectre).
Nous pouvons donc tenterd’appliquer
les considerationsqui precedent
pour determiner la densite d’6tats de surface dans ces structures.6.2. ORIGINE DES SPECTRES EXPERIMENTAUX. - 11 convient d’abord d’établir sans
ambiguïté
que les spectres observes sont bien dus a 1’existence des 6tats d’interface.L’origine
du domaine bassefrequence
duspectre hertzien d’une structure
m6tal-oxyde
ano-dique-silicium
est en effet encore mal connue, et onpeut, a
priori, l’attribuer
soit a lacharge d’espace
dansle
semiconducteur,
soit a des 6tats localis6s;h l’interfaceoxyde-silicium,
ou a despieges
localises dansl’oxyde
au
voisinage
de cetteinterface,
soit encore a 1’ensemblede ces causes.
Supposons
donc tout d’abord I’absence d’6tats de surface(c’est-a-dire
que les 6tats desurface,
n6cessai-rement
presents,
ont une influencen6gligeable)
etessayons de voir si les
ph6nom6nes
observes peuvent etreexpliqu6s uniquement
apartir
de 1’effet de lazone de
charge d’espace
dans le silicium.Une
dispersion
de lacapacite peut
en effet etre observ6e si l’on admet que la structure se trouve en r6-gime d’inversion;
cettedispersion peut
etreattribuée,
comme l’ont montre Grosvalet et ses collabora-
teurs
[15],
a lareponse
des minoritairespresents
dansla zone de
charge d’espace
ausignal
de test : la capa- cite varie alors entreC
etClim lorsque
lafrequence varie,
comme on peut le voir apartir
du schemaequivalent propose
par ces auteurs.S6parons
donc lereseau de courbe
C( Vg) f = Cte
obtenu apartir
deconsiderations sur la seule
charge d’espace
en troisregions (fig. 6).
Si l’on suppose etre dans le domaineI,
FIG. 6. - Courbes id6ales
C(Vg)
a diversesfréquences
d6duites de considerations sur la
charge d’espace
seule.les bornes des
spectres
a tension constante doivent bien resterfixes,
mais on constate alors que la fr6- quencecritique (correspondant pratiquement
a lademi-variation de
C)
ne doit pas varier avecVg.
Comme par ailleurs le temps de
reponse
des minori-taires est en
general
relativement élevé(10-2
ou10-3
s)
et que nous avons obtenu desfréquences
cri-tiques
allantjusqu’a
4MHz, 1’hypothese qui
consistea dire que nous avons dans nos
experiences
faitvarier
vg
dans le domaine I est arejeter.
On peut alors penser que l’on se trouve dans Ie domaine II ou l’on observe encore une
dispersion;
cependant,
cettehypothese
estégalement
arejeter
car,alors,
la bornesup6rieure
duspectre
ne devrait pasrester constante,
F amplitude
de variation de C dimi-nuant
lorsque Yg
diminue. Il reste donc a admettrequ’on
se trouve dans le domaineIII;
maisalors,
comme on se trouve dans ce cas en
appauvrissement
ou
accumulation,
on ne peutexpliquer
ladispersion
a 1’aide du
temps
dereponse
desmajoritaires;
ce temps dereponse E/cr
6tant extremement bref(f,,
=l/27rr
= 1,8
MHzpourps
=ni),
on nepeut expliquer qu’on
observe une
dispersion
a desfréquences
aussi basses que le kHz.Enfin,
le modele de courant lateral d6ve-lopp6
par Nicollian etGoetzberger [11]
nes’applique
pas non
plus,
car iln’explique
nullement la translation des courbeslorsque
lafrequence
est modifi6e.En
conclusion,
lesph6nom6nes
observes ne peuvents’expliquer
par le seul effet de la zone decharge d’espace
dans le silicium et on estconduit,
pour en rendrecompte,
a admettre 1’existence dans les struc-tures 6tudi6es d’une densite 6lev6e d’6tats d’interface.
6.3. EXPLOITATION DES RESULTATS EXPERIMENTAUX
ET INTERPRETATION. - Donnons a titre
d’exemple,
et pour etablir les ordres de
grandeur
desparametres
mis en
jeu,
le resultat del’application
de la methodepropos6e
a une des structures 6tudi6es. Nous exami-nons ici celle
qui
est caract6ris6e par unecapacite d’oxyde
de4,08
X 10-4F/m2
et une r6sistivit6 du silicium = 100 S2cm. La pente de la droitelog fc (Vg)
obtenue pour cette structure
( fig. 5)
est de 13volts/d6- cade,
cequi conduit,
enappliquant (23),
a une densited’6tats d’interface :
Sur la
figure 7,
nous avons trace le spectreexperi-
mental
(c)
ainsi que deux spectresth6oriques
corres-pondant respectivement
auregime d’appauvrisse-
ment
(a)
et d’inversion faible(b);
on remarque que le spectreexperimental
n’est confondu avec aucun desspectres th6oriques,
cequi signifie
que le niveau de Fermi est reste voisin du milieu de la bandeinterdite;
seule
1’expression
deYg
dans la zone interm6diaire devrait nouspermettre d’exploiter
les résultats. Ce-pendant,
comme c’est du spectreth6orique
corres-pondant
a l’inversion faible que lespoints exp6rimen-
taux se
rapprochent
leplus,
ce sont les resultats relatifs a ceregime
que nousexploitons
pour en d6duire sp.La mesure
precise
deCoo
a une tension donnee(Fg
= 0par
exemple)
fournit le rapportCoo/Cox
=0,138 qui
permet de determiner la valeur de
r..JIs
pour cettetension;
on obtient ainsir..JIs(Vg
=0)
=0,25
V.Connaissant
r..JIs( Vg
=0)
etf,,(V,
=0)
= 13kHz,
onpeut
alors,
a 1’aide de(26),
determiner la valeur duproduit
ap’vp qui
vaut :d’of on tire
finalement,
enadoptant vp
= 107cm/s :
Cette
valeur, suppos6e ind6pendante
de,,,
estinferieure a celles donn6es par divers auteurs
(voir
par
exemple [4]),
mais il faut bien noterqu’il s’agit
ici d’une interface
oxyde anodique-silicium.
Une
grandeur
reste adéterminer,
c’est l’intervalleFIG. 7.
a) Spectre
hertzienth6orique
enappauvrissement.
b) Spectre
hertzienth6orique
en inversion faible.c)