Les vélos vivants
C’était un vendredi soir, je m’entrainais comme tous les jours mais ce soir là un peu plus longtemps car le lendemain, c’était la course de ma vie : le championnat de France. Ce soir- là, il faisait nuit depuis une bonne heure, c’était la pleine lune, sa lumière entrait dans la salle et avec la lumière des projecteurs, je voyais bien la piste. Je fis quelques tours de piste pour m’échauffer puis j’enchainai un tour à bloc pour bien me mettre en jambes. Je m’arrêtai pour boire et là, la lumière clignota, je me dis que ce n’était qu’un petit problème.
Je repartis faire des tours et, lors de mon quatrième tour, la lumière s’éteignit alors en plein virage, je chutai et m’assommai sur le sol. La lumière ne revenait pas, la piste était sombre, lugubre peu accueillante éclairée seulement par les rayons de lune. Tout à coup, j’entendis des cliquetis et aperçus plusieurs vélos. Ils se rendaient sur la piste mais sans leur conducteur. Ce que je crus voir alors me stupéfia, les vélos étaient là et bien partis pour faire une course, les engins allaient si vite qu’ils auraient pu battre des records. Le vélo de tête, un rouge passa juste à côté de moi suivi de toute sa troupe ce qui eut le don de m’effrayer. Ils firent quatre tours en me frôlant à chaque fois et lors du quatrième tour, un vélo tomba et ne se releva pas. Pendant ce temps, les autres continuèrent à tourner pendant vingt bonnes minutes, je frissonnai à chaque fois qu’ils passaient à côté de moi, puis mystérieusement, les vélos ralentirent et allèrent se ranger les uns derrières les autres au centre de la piste.
La lumière revint et j’arrivai enfin à m’extraire de mon vélo et à me relever. Je fis le tour de la piste à pied et là, déconcerté, je m’aperçus que le vélo que j’avais vu tomber quelques minutes auparavant n’était plus là, il ne restait que sa chaîne. Je rentrai chez moi bouleversé, jurant que plus jamais je ne ferais de vélo.
Le lendemain, en repensant à tout cela, je me dis que le choc que j’avais reçu à la tête avait dû me faire perdre connaissance et les faits étranges ne devaient être qu’un mauvais rêve.
Mais en repassant par mon garage, je vis, à terre, une chaîne de vélo qui n’était pas à moi…
Florian