HAL Id: jpa-00233934
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Sur les proprietés optiques des couches métalliques
minces. 1
N. Cabrera
To cite this version:
quantique pouvaient
être retrouvés par un ensemble derègles
différentes desrègles
classiques
de laMécanique
ondulatoire. Cette« para-mécanique
ondu-latoire »comportant
une constantearbitraire,
coïncide avec la
Mécanique
ondulatoireclassique
chaque
foisqu’il
y a lieu deprévoir
lesgrandeurs
physiquement
accessibles,
à savoir : les niveauxd’énergie,
lesfréquences
émises lors destransitions,
lalongueur
" d’onde ),== 2013?
et la vitesse du fluidemv
de
probabilité.
Elle en différelorsqu’elle prévoit,
pour lafréquence )
et la vitesse dephase
V,
gran-deurs inaccessibles àl’expérience,
des valeurs arbi-traires.L’emploi
de cette «para-mécanique
>a n’est pas àconseiller,
du fait de sacomplication
inutile. Mais le faitqu’elle
estpossible
prouve que nous devons considérer v au même titre que lepotentiel-vecteur,
le mouvement absolu ou lapermutation
de deuxparticules
de même nature, comme un inobservable.SUR LES
PROPRIETÉS OPTIQUES
DES COUCHESMÉTALLIQUES
MINCES. 1 Par N. CABRERA.Docteur ès Sciences.
Bureau International des Poids et Mesures.
Sommaire. - Les couches
métalliques minces (transparentes) se séparent en deux groupes : couches
épaisses continues et couches très minces granulaires. Les propriétés optiques des premières doivent être
un prolongement de celles du métal massif; l’auteur discute les mesures de Krautkramer [1] sur des couches de Ag et Au. Pour le Ag on trouve sensiblement les mêmes caractéristiques que pour le métal
massif, en particulier le nombre n d’électrons libres par atome est ~ 1 ; pour le Au, pour lequel les
mesures sur le métal massif ou opaque ont donné n = 0,75, les couches minces conduisent à n ~ 1, en
meilleur accord avec la théorie électronique du métal Au. Il est donc nécessaire de refaire des mesures avec des couches opaques de Au. Une publication ultérieure étudiera les propriétés optiques des couches
granulaires.
Introduction. - Les couches
métalliques
minces et leurspropriétés
ont étél’objet
de nombreuxtravaux récents.
Lovell,
Appleyard
et autres[2]
ont mesuré la conductibilitéélectrique
des couches minces des métaux alcalins entre64°
K etgoo
K dans des conditionsexpérimentales remarquables.
Atempé-rature constante, et au-dessus d’une certaine
épais-seur
critique,
les couches sont stables et continues etprésentent
une conductibilitésensible;
au-dessous,il se
produit
desfissures,
le métalayant
tendance às’agglomérer
engrains,
la conductibilité diminue et devient nulle. Pour les couches continues ils ontinterprété
leurs résultats en admettant unedimi-nution du libre parcours moyen des électrons due aux collisions
inélastiques
sur lesparois,
hypothèse
introduitedéjà
par J.-J. Thomson[3].
En ce
qui
concerne lespropriétés optiques,
on n’apas encore
fait,
à maconnaissance,
d’expériences
analogues.
Néanmoins,
les métaux noblesAg
et Au ont été étudiés à latempérature
ambiante etau-dessus par Krautkramer
[1]
assezsoigneusement,
quoique
seulement dans lespectre
visible;
cesexpériences
permettent
aussi deséparer
les couches en deux groupes biendistincts,
l’uncorrespondant
aux couches
épaisses
etcontinues,
l’autre aux couchestrès minces formées de
grains indépendants.
L’exis-tence de cesgrains
a été d’ailleurs confirmée par l’observation directe aumicroscope électronique [4].
L’épaisseur critique,
séparant
les deux groupes, est différente d’un métal àl’autre,
et d’autantplus
grande
que latempérature
estplus
élevée.Les
propriétés optiques
des couches continues doiventpouvoir s’interpréter
dans le cadre de la théorieélectronique
des métaux, en yajoutant
l’hypothèse
de J.-J. Thomson. Nous nous proposonsdonc,
après
avoir résumé l’état actuel de la théorie despropriétés optiques
du métal massif(Chap.
I),
de discuter les résultats des mesures de Kraut-kramer sur les métauxAg
et Au en couche continue(Chap.
II).
Dans un dernierchapitre, qui
serapublié
plus
tard,
nous étudierons lespropriétés
optiques
des couchesgranulaires, qui
doivent êtreenvisagées
d’unpoint
de vue différent.I.
Propriétés
optiques
des métaux massifs[5].
- Soit K la constante
diélectrique
complexe;
elle est donnée en fonction de n(indice
deréfraction)
et k(coefficient
d’extinction)
par la loi de MaxwellLa
partie
réelle n2 - k2représente
la constantediélectrique
dumilieu,
fonction de lalongueur
d’onde ~. et que nousappellerons s(~).
Lapartie
imaginaire
2 n k : est liée àl’absorption d’énergie
par sec et cm3 : vecteurélectrique,
v
fréquence
de l’ondelumineuse),
fonctionégalement
de
~;
nousappellerons cr (1. ) == nkv
la conducti-bil ité pour lalongueur
d’onde ~.Évidemment
c et s tendent vers les constantes
statiques E, et co.
Finalement,
le facteur de réflexionsous incidence normale
r2,
est donné par la formuleLa théorie
permet
de calculer lesfonctions s (/.)
et
1. CRISTAL PARFAIT. ABSORPTION
PHOTOÉLEC-TRIQUE INTERNE. -
Supposons
d’abord un cristalmétallique parfait,
c’est-à-diren’ayant
pas de tracesd’impuretés
ni detensions,
et maintenu auzéro absolu. Les électrons se classent alors en
d’après Minor (Ann. der Physik,
1903, 10, p. 581) : ~, et Kretzmann (Id.,
37, p. 303) : Q.
-.-. a,.(),) calculée d’après la résistivité à o~C :
Po =
niveaux
énergétiques
disposés
par bandes(zones
deBrillouin),
entrelesquelles
il y a des zonesd’énergie
interdite. Les électrons des bandes
plus profondes
restent attachés aux noyaux formant le réseaucristallin. La bande au-dessus
(bande
deconduc-tibilité)
est engénéral
enpartie
vide,
et les électronsqui
l’occupent
sont libres. Entre cette bande de conductibilité et les bandessupérieures
vides,
ilpeut
exister une zoned’énergie
interdite.Un
photon d’énergie
h vpeut
être absorbé par le métal enprovoquant
la transition d’un électrond’un niveau
occupé
dans une bande à un autrevide
appartenant
à une autrebande,
la différence desénergies
étantégale
à c’est cequ’on appelle
l’absorption photoélectrique
interne. La connaissance actuelle de la distribution des niveaux nepermet
pas un calcul exact de laprobabilité
destransi-tions,
d’où l’on tirerait la conductibilité correspon-dante[6].
Néanmoins,
onpeut
dire quel’absorption
seproduira
pour leslongueurs
d’onde inférieures à~1,
telle que soitégal
à ladiffé-Fig. 2. -
a(i,) d’après Meir (Ann. der Physik, 1910, 31, p. o ~ ~7) : ~, et Kretzmann : 0.
.-.-. OE,,(À) calculée d’après la résistivité à o°C :
po = 2,04.10-6 Q ,cm.
rence
d’énergie
entre le niveauoccupé
supérieur
de la bande de conductibilité et le niveaucorres-pondant
de la zone immédiatementau-dessus,
etcorresponde
àl’énergie
laplus petite qui
peut
être absorbée par effetphotoélectrique
interne. Dans lesfigures
i et 2 sontreprésentées
les courbesexpéri-mentales de
OE(À)
pour les métauxAg
et Au. L’on y voit les bandesd’absorption photoélectrique qui
commencent à~~~ ~
0~,32o pourl’argent
et ài.1 N
pour l’or.On remarque tout de suite que les
courbes a(/B)
expérimentales
ne s’annulent paspour ~
> enplus
del’absorption
photoélectrique
a ph il y a uneabsorption
0’,. due au fait que nous n’avons pas un cristalparfait
(voir 2).
Ilpourrait
aussi yavoir une contribution due aux transitions
secon-daires entre des zones
supérieures,
normalementvides ;
cette contributiondoit,
dans tous les cas, êtrepetite.
.
Le calcul de la
dispersion
de la constantediélec-trique E(v)
peut
se faire à l’aide de la formule deKramers-Heisenberg;
l’on obtient171
Le
premier
termecorrespond«
à la contribution des électrons liés aux noyaux,occupant
les zonespolari-250
sabilités oc des ions
[8].
Dans levisible,
onpeut
admettre
/ t a 1 T
N étant le nombre d’ions par cm3. D’autre
part,
la considération des interactions entre les ions conduisent à la formule de Lorenz-LorentzLes deux formules donnent des valeurs nettement différentes pour
(s
-l )ion;
dans le cas des ionsAg
et Au+ on obtientsuivant que l’on
applique
ou non la correction deLorenz-Lorentz;
la valeur correcte doit être inter-médiaire. C’est un’point qui
nécessite une étudeplus approfondie [9].
Les deux autres termes dans la formule
(1)
correspondent
aux électronsoccupant
la zone deconductibilité;
nreprésente
le nombre effectifd’électrons libres par atome,
qui
n’est pas néces-sairement entier etégal
au nombre d’électrons devalence,
surtoutlorsque
la bande de conductibilité est presquepleine (à
lalimite,
lorsqu’elle
estpleine
n ==o).
A est le nombred’Avogadro
et 12 levolume
atomique
du métal(en
cm3 paratome-gramme)
L’intégrale, appelons-la
peut
êtreapproximativement
évaluée en utilisant lescourbes
expérimentales
après
avoir retranchéce
qui
ne serapporte
pas àl’absorption
photoélec-trique.
On obtient ainsi pourl’argent
les valeurs suivantes :-TABLEAU 1.
L’incertitude de la courbe u pour l’or ne
permet
pas de calculer
l’intégrale (8
---
correspon-dante ;
celle-ci doit être certainementplus
grande
°
que pour
l’argent.
Nous obtenons donc pour E, une
expression
de la formeavec
La correction
[
I +(s
-i);on
+(ê
- devientconstante et
petite
dansl’infrarouge;
il est doncpossible
de déterminer)’0
à l’aide de mesures dansl’infrarouge
lointain,indépendamment
de cette correction. Ceci a été fait parKrônig [II]
àpartir
des mesures de
Fôsterling
et Fréederickz[12];
enreprenant
son calcul nous obtenons :On a utilisé
pour
les valeurscorrespondant
à latempérature
ambianteTo,3).
Lesren-seignements
que l’onpeut
tirer d’autresphéno-mènes conduisent à penser que n - i pour les deux
Fig. 3. - - E (À) d’après Minor : et Kretzmann : -.
0; x, G, après avoir appliqué la correction
[1 I I
ou n = i , o.
---
Errafum. - Sur la figure, les points noirs le long de la courbe supérieure, en haut à gauche, ont été mis à la place
due 8.
métaux
[13],
les valeurs ci-dessus semblent doncpetites particulièrement
dans le cas du Au. Denou-velles mesures dans
l’infrarouge
semblent donc utiles.Comparons
maintenant la théorie àl’expérience
pour le visible. Dans lesfigures
3et 4
ona,repré-senté,
en traitspleins,
les courbesexpérimentales
de2013s(~),
et on les acomparées
auxparaboles ()./ÀO)2,
représentées
en traitspointillés.
Pour
l’argent après
avoirajouté
à - 8 (~)
lacorrec-tion
[ ~
+(E - I)iOl1
+(E ---1 )pn]
tirée de(2)
et du TableauI,
on obtient un accordsatisfaisant,
surtout avec la
parabole correspondant
à n = I,ainsi que
l’exige
la théoriegénérale.
Par contre, dans le cas de
l’or,
pourlequel
la correction[ 1 +...]
nepeut
pas êtrecalculée,
maisqui
doit être grosso modo constante dansl’infrarouge,
la courbeexpérimentale
estparallèle
à laparabole
correspondant
à n =0,75,
cequi
semble confirmerla valeur tirée de
l’infrarouge
lointain,
mais est en2. CRISTAL IMPARFAIT. ABSORPTION DUE A LA RÉSISTANCE. - Dans
un cristal
parfait
les atomesdu réseau n’offrent aucune résistance aux vibrations
des électrons
libres,
ceux-ci ne cèdent donc pasFig. 4. 2013 2013s(X) d’après Meier : 8, et Kretztmann 0.
- - -
- (Ào/À)I avec n = 0,75.
d’énergie
lumineuse auréseau;
iln’y
a quel’énergie
absorbée par effetphotoélectrique.
Parcontre,
dans un cristal
imparfait,
les électrons libres subissentdes collisions avec les atomes
déplacés
de leurposition
d’équilibre
etéchangent
del’énergie
avec eux;il y a donc une
absorption supplémentaire
del’énergie
lumineuse;
nousappellerons
ur(2,)
la conductibilitécorrespondante.
Pour tenircompte
d’unefaçon
formelle de cetteabsorption d’énergie,
ou si l’on veut de l’amortissement des vibrations des électronslibres,
on introduit untemps
de relaxation z,égal
à la moitié du
temps
entre deuxcollisions,
et que l’onpeut
écrireoù p a les dimensions d’une résistivité
électrique.
Le libre parcours moyencorrespondant
1 sera définipar - 1
v étant la vitesse des électrons libres
occupant
le niveau leplus
élevé dans la bande de conductibilité.On en tire
pour 1
l’expression numérique
~ étant écrit en Q.cm.
Évidemment,
pour deslongueurs
d’onde trèsgrandes,
p doit coïncider avecla résistivité po
statique;
mais ce n’est pasnéces-sairement le cas pour les
longueurs
d’onde duvisible,
comme ce n’est certainement pas vrai pour leslongueurs
d’onde de l’ordre du libre parcours moyen1,
tiré de(5)
avec p = p,. Nous admettronsnéanmoins que p, et par
conséquent
r et 1 sontindépendantes
de lalongueur
d’onde. Le calcul conduit[i4L
dans cesconditions,
auxéquations
où
p étant écrit en S2. cm et 1 en m p..
Lorsque ~
- cc, les formules(6)
doivent donner les constantesstatiques
E, et ao. La formule pour ortend vers
p-1=
comme il fallaits’y
attendre. Cellecorrespondant
à s, fournitl’expression
pour la constante
diélectrique
desmétaux;
formulequi
peut
être utile parexemple
dans lesproblèmes
depropagation
des ondesélectromagnétiques.
Les formules
(6)
sontapplicables,
nousrépétons,
aux électrons de la bande de conductibilité et ont été obtenues dansl’hypothèse
des électronscomplè-tement libres. Il faut donc
ajouter
les contributions dues à l’existence du réseau etqui
ont été discutéesau
paragraphe
1. En somme on arrive à uneexpres-sion
générale
de la formeÉvidemment
ce sont desexpressions approchées;
dans une deuxièmeapproximation [15]
il faudrait tenircompte
de l’influence desimperfections
du réseau sur C7ph et(e
-Ainsi
qu’on peut
levoir,
il fautque ~~°
> 0,01pour que l’influence de la résistance sur la constante
diélectrique
soit notable dans le domaine considéré. Pour les métauxAg
etAu "0
o,o I ; c’est à cause deA
les résultats
expérimentaux
sansplus
attendre.Par contre,
l’absorption
due à la résistance esttoujours
notable etaugmente
comme.2;
onpeut
1
d’ailleurs
écrire,
lorsque /1,
L
0,01,
Ceci
peut
choquer
àpremière
vuepuisque
l’on sait que les métaux sont tous très bons réflecteurs pourl’infrarouge;
il faut remarquer que repré-sentel’absorption
parcm3,
or, dans uneréflexion,
le fait d’une
grande
absorption
entraîne une trèsfaible
pénétration
dans lemétal,
donc le volume de métal atteint estbeaucoup
plus
petit
dans l’infra-rouge que dans le visible.Entre les diverses causes
qui produisent
l’irrégu-larité du réseau
métallique,
ondistingue :
10 la vibrationthermique
des ions autour de leurposition
d’équilibre;
20 la déformation des cristaux à causedes tensions
internes;
30 laprésence
d’atomesétrangers
(impuretés) qui
déforment aussi leréseau;
40
l’existence des surfaces deséparation
entre les divers cristaux d’un échantillonpolycristallin.
Pour chacun de ces effets onpeut
définir untemps
derelaxation ri; d’autre
part I
signifie
le nombre de à,collisions par seconde que subit un
électron,
doncen
première approximation
le nombre total par seconde de collisions de toutes sortes-, seradonc,
d’après (10),
lesabsorptions
dues aux différentseffets
s’ajoutent
enpremière approximation.
Sur les
figures
i et 2 nous avonsreprésenté
les courbes o-r pour
l’argent
et l’or enprenant
pour p la valeur de la résistivité du métal pur
à o° C
(Ag :
== 7 4 P-;
Au : po =
2,04.10-6
À-r;
= 66[-1-);
l’on voitque la vibration
thermique
ne suffit pas pourexpliquer
les valeursexpérimentales
de ce, ceci secomprend puisque
lesexpériences
de Minor et Meier ont été faites sur des métauxpolis profondément,
ce
qui
introduit des tensions et desimpuretés
dansce
qu’on appelle
la couchepolycristalline
deBailby.
D’ailleurs on remarquera que les a- de
Kretzmann,
qui
a travaillé en obtenant des couchesépaisses
parévaporation
du métal dans levide,
sont nettementplus
faibles;
les tensions ne sont néanmoins pas inexistantes dans cescouches,
ainsi que l’aprouvé
Lovell[ ~ ~~
dans ses recherches sur laconductibilité;
d’ailleurs,
elles sontpolycristallines
ainsi que l’ont établi les études par diffractionélectronique,
et finalement il est très difflcile d’éviter ’laprésence
d’impuretés.
Dans tous les cas, la contribution desdifférentes causes de résistance ne sera décidée que par des mesures
plus soignées
des constantesoptiques,
analogues
à celles faites par Lovell pour la conductibilité des couchesépaisses.
II.
Propriétés optiques
des couchesmétal-liques
continues. -Supposons
une couchemétal-lique plane parallèle
indéfinied’épaisseur
d,
homo-gène
avec des constantesoptiques
n etk,
etplacée
entre l’air et unsupport
non absorbant(verre)
d’indice no* La théorieclassique permet
de calculerassez facilement les facteurs de réflexion
(Ra
côtéair,
Rv côtéverre)
et transmission(T)
pour l’inci-dence normale[17].
Les formules finales sont :où
En appliquant
ces formules à une coucheexpéri-mentale,
nousnégligeons
naturellement la diffusion due aux défauts deplanéité
de la surface et au fait que celle-ci n’est pas indéfinie. A titred’exemple,
nous avons
représenté
sur- lesfigures
5 et 6 les facteursRa,
Rv et T donnés par les formules(11)
avec ~~ = 0,55 u,
supposant
pour n et k lesvaleurs n =
o,1, k
=3,7
et n =o,Q5, k
= 2,6, etsuivant deux méthodes de
représentation
différentes. Krautkramer[1]
a mesuré dans lespectre
visible les facteursRa,
Rv et Tcorrespondant
à des couchesd’argent
et d’orévaporées
dans le vide etdéposées
’ sur du
quartz.
Ses résultatspour ~
=o,55 p.
sontreproduits
aussi sur lesfigures
5 et 6.On constate tout de suite que les
points
expéri-mentaux deKrautkramer,
qui
coïncident avec les courbesthéoriques
pour les couchesépaisses,
s’enéloignent
deplus
enplus
pour les couchesminces;
enparticulier
celles-ciprésentent
uneabsorption
plus
grande
que cellequi
laisseraientprévoir
les formules(11),
en admettant que n et k sontcons-tantes. La courbe
Ra ~
T pour n et k constantesprésente
bien unléger
minimum dû à des réflexionsmultiples;
mais il est loin d’êtrecomparable
à celui donné par les résultatsexpérimentaux.
Lescons-tantes n et k sont donc variables avec
l’épaisseur;
l’expérience,
ainsi que l’a faitHaringhnizen
[18]
Fig. 5. -- R", R,, et T, --R,, + T; en fonction de
l’épais-~ seur (support
delquartz),
d’après les formules (11),admet-tant n = o,1, k = 3,7 pour toutes les épaisseurs.
Q : R~l;1 : R~; X : T; Q9 : Rtt + T; d’après Krautkramer.
Fig. 6. - Au X =o,55~, n = 0,45, k = 2,6, no = 1,46.
-
R,,, R" en fonction de T (support en quartz), d’après
les formules (11) avec n = o,45, k = 2,6 pour toutes
les épaisseurs, indiquées à droite des courbes. o : R,,; 1 : R,,, d’après Krautkramer; les épaisseurs mesurées sont à gauche de quelques couples de points.
Erratum. - Sur la figure, colonne de gauche, 3e carré à
paitir da bas, lire : i 1,6 au lieu de : I,I6.
pour
l’or;
parcontre,
au-dessous les constantes n etk ;diffèrent complètement.
Krautkramer a
entrepris
lecalcul,
à l’aide des formules(11),
des n et kcorrespondant
àchaque
~. et àchaque épaisseur.
Ceci est relativement facile si l’on connaît d[17], qui
est mesuré en admettantque la densité du métal en couche mince est la même que celle du métal
massif;
ce résultat semble être d’ailleursparfaitement
établi par l’observation de la diffraction des électrons par des couches minces[4].
Nous nous proposons
d’interpréter
lescons-tantes n et k calculées par
Krautkramer,
dans lecadre de la théorie
électronique
desmétaux,
parti-culièrement cellescorrespondant
aux couchesépaisses
(d
> 15m,u).
Pour les couches très minces les calculs de Krautkramer donnent des n et k trèsdifférents;
or, nous savons que ces couches nesont
plus homogènes
maisgranulaires, l’épaisseur
d n’est doncplus
définie et les formules(11)
ne sont pas directementapplicables;
en somme les calculsde Krautkramer ont une valeur douteuse. Nous
reprendrons
dans leChapitre
III,
qui
serapublié
ultérieurement,
la discussion despropriétés
optiques
de ces couches.Examinons donc les résultats
expérimentaux
de Krautkramer pourl’argent
etl’or,
d’abord dupoint
de vue de la constantediélectrique
E, ensuite dupoint
de vue de la conductibilité cr.1. CONSTANTE DIÉLECTRIQUE. - Pour les
épais-seurs
supérieures
à iom(environ
3o couchesmonoatomiques),
le schéma des niveauxénergétiques
ne doit pas être modifié sensiblement par
rapport
à celui du métal massif. Donc on doit supposer
que (j plu n,
S~,
et parconséquent Ào
sont les mêmes;on en déduit que la constante
diélectrique E
=n2-k2 doit être aussi lamême,
pourvu n’ait pastrop
varié.
Sur les
figures
7 et 8 nous avonsporté
les résultatsexpérimentaux
de Krautkramer pour diversesépais-seurs
d;
dans le but d’éviter lasuperposition
descourbes,
nous les avonsdéplacées
verticalement d’unequantité
variable,
indiquée
à côté dechaque
courbe.Pour
’l’argent (fig.
7),
utilisant la correction[i
I +(E
’-’+
(8
’-I)ph]
tirée de(2)
et du TableauI,
nous avons calculé les courbes tracéesen traits
pleins
etcorrespondant
aux valeursde
.0
ou
2 ) données
au Tableau II. Pour d 15 mp-(
12les résultats
expérimentaux
prennent
une alluredifférente,
qui
peut
êtreinterprétée
par les formules254
TABLEAU II. - de
1-0 et )’7 en
fonction
del’épaisseur
pour ÀÎ.- --- -
même que pour le métal massif
(00,
sur lafigure
7).
D’ailleurs,
enprenant
la moyenne des valeursde n
données par le Tableau II pour eten admettant S~ == io,3, on tire pour n la valeur
Fig. 7. - - e(1,) d’après Krautkramer : ., pour diverses
épaisseurs de Ag. Les points correspondant à chaque épais-seur ont été déplacés verticalement de la quantité indiquée entre parenthèses. - Courbes calculées
théoriquement;
- - courbes
expérimentales.
moyenne n ==
1,07, ce
qui
confirme les résultats de Kretzmann sur le métal massif. Onpeut
néan-moins déceler sur le Tableau II une
augmentation
très faible
de 0 )même
pour Onpourrait
avancer, pourexpliquer
cetteaugmen-tation,
l’hypothèse
d’une diminution du volumeatomique
~2,
due à un effet de tensionsuperficielle.
Eneffet,
une diminution même faible de Q entraîneune
augmentation
de ~ ~
surtoutlorsque
la bande deconductibilité est presque
pleine.
Or,
nous avonsdéjà signalé
que les observations par diffractionélectronique
n’ont décelé aucune variation de Q[4].
Fig. 8. 2013 - s (A) d’après Krautkramer : e, pour diverses
épaisseurs de Au. Les points correspondant à chaque
épaisseur ont été déplacés verticalement de la quantité
indiquée entre parenthèses. - Courbes
expérimentales.
Pour l’or
8),
l’incertitude sur o’ph nepermet
pas de faire des calculs
analogues;
l’on constate néanmoins que les courbesexpérimentales
dessinées sontpour d
> ~ o à peuprès
parallèles,
cequi
indique
que1B0
est constante. D’autrepart,
ellesprésentent
unepente
beaucoup plus
prononcée
que la courbe de Kretzmann pour le métal massif
(onc,
sur lafigure
8).
Cettepente
doit conduire àdes valeurs de n N I, ce
qui
serait d’accord avec la théoriegénérale.
Quoi
qu’il
ensoit,
des nouvellesmesures avec des couches très
épaisses
de Au sont nécessaires. Pour les courbesprennent
positif)
et doivent êtreinterprétées
sur la base de la formation de couchesgranulaires
(voir Chap.
III).
2. ABSORPTION. - Nous avonsdéjà
dit que doitêtre
égale
à cellecorrespondant
au métalmassif,
entout cas pour Par contre, en
plus
desfacteurs connus déterminant la conductibilité OE,,,
il
doit
y intervenir un autre dû aux collisions desélectrons libres sur les
parois
de la couchemétallique.
Fig. g. - Résistivité p d’une couche d’épaisseur d : - courbe
théorique de Fuchs ; e : valeurs de p (Tableau II), calculées à partir des expériences de Krautkramer avec des couches de Ag; po == 5,2.10’~ .cm, 1 = 32,4
mp..
Habituellement on
représente
la surface du métal(supposée plane) simplement
par un saut del’énergie
potentielle
del’électron,
constant sur toute lasurface;
dans cesconditions,
les collisions sontélastiques
et n’entraînent pasd’absorption d’énergie.
Or,
il semble évident que, même si la surface du métal estparfaitement plane,
c’est-à-dire même si elle coïncide avec unplan
réticulaire ducristal,
le saut de
potentiel
n’est pas le même dans unpoint
occupé
par un ion que dans unpoint
vide,
doncles collisions ne
peuvent
pas êtrepurement
élas-tiques.
Onpeut
alors choisir l’autre extrême etsupposer que les chocs sont
toujours inélastiques,
en
particulier
que la direction des électronsaprès
réflexion est
indépendante
de la directioninci-dente ; c’est-à-dire,
le libre parcours moyen des électrons diminue à cause des collisions avec lesparois,
et ceci d’autantplus
quel’épaisseur
d de la couche devientplus petite.
Cette idée a été introduite il y alongtemps
par J.-J. Thomson[3],
etreprise
récemment par Lovell
[2]
pourexpliquer
ses belles recherches sur la conductibilité des couches minces. Finalement Fuchs[19]
a traité leproblème
d’unefaçon
générale;
la formule obtenue par Fuchs étant trèscompliquée,
nous l’avonsreprésentée
sur lafigure 9
enprenant Po
comme ordonnées(en
échellepo
logarithmique)
et T 0
comme abscisse(en
échelleordinaire);
po et1,
sont la résistivité et le libreparcours moyen dans le métal massif
(dans
Po sontcomprises
toutes les causesd’irrégularité
duréseau :
température, impuretés,
tensions,
..., lestensions étant certainement très
importantes,
ainsiFig. 10. -
OE(1,) d’après Krautkramer : e, pour diverses
épaisseurs de Ag. Les points correspondant à chaque
épaisseur ont été déplacés verticalement de la quantité indiquée entre parenthèses. - Courbes calculées
théori-quement ; - - courbes expérimentales.
que l’a
prouvé
Lovell[16]),
p et 1 la résistivité et le libre parcours moyen dans la couched’épaisseur
d. Fuchs a d’ailleurs considéré un casplus général,
admettant que dans les collisions avec les
parois
ily a une
proportion
de collisionsélastiques.
Les résultatsexpérimentaux
de Lovell pour la conduc-tibilitéélectrique
des couches de Cs semblentindiquer
que 2’
= opour les
épaisseurs
très faibles(d
C1,),
mais au fur et à mesure que ds’approche
o,g. La courbe de lafigure
9est celle
correspondant
à E’ = o, et nous admettonsqu’elle
reste valable pour toutes lesépaisseurs.
En revenant aux
propriétés optiques,
nous avonsreprésenté,
sur lesfigures
1 o et les résultatsexpérimentaux
de Krautkramer pour OE. Nousavons aussi évité la
superposition
des courbes pardéplacement
vertical d’unequantité
variableindi-quée
entreparenthèses
à côté dechaque
courbe. Dans le cas del’argent (fig. 10), signalons
tout d’abord que les courbescorrespondant
auxgrandes
pour le métal
massif;
ceci sembleindiquer
que Krautkramer a mieux réussi à éviter lesimpuretés.
L’ensemble des courbespeut
êtreinterprété
par laFig. I i. - a (X) d’après Krautkramer; 0,
pour diverses épaisseurs de Au. - Courbes
expérimentales.
formule
(9)
pour OE, en utilisant les valeursde Ào
et
À’t,
données dans le Tableau II. Pour d > i3,i m ~. cetteinterprétation
estcorrecte,
et conduit à uneaugmentation
de p avecl’épaisseur
décroissantequi
est
indiquée
dans la dernièreligne
du Tableau II. Pour cetteinterprétation
n’estplus
valable;
nous avonsdéjà
ditqu’il
faut admettre que la couche estgranulaire
(aoir Chap. III).
Pour essayer
d’expliquer l’augmentation
de p pour les faiblesépaisseurs (tout
au moins cellecorrespondant
à nous avonsporté
sur la
figure
9 les valeurs de p tirées duP.
1 Tableau
II,
enprenant
=10,3,
et une valeurn
due ==5,2.10.cm
(d’où 10
= 3 2,Q
telle que la valeurexpérimentale
ppour d =
44
m p coïncide avec la courbethéorique.
On constate que pour d r- 18 m p. =
o,56 1,
lesrésistivités
expérimentales
commencent à êtreplus
grandes
que celles calculées. Cecipeut
être dû aucommencement d’une
agglomération;
onpeut
eneffet penser
qu’il
seproduit
des fissures dans la couche(structure
enmosaïques) qui
reste à peuprès
continue dupoint
de vue despropriétés
optiques,
maisqui présente
de ce fait uneplus
grande
absorption.
Pour les très faiblesépaisseurs
finalement,
les valeurs de p du Tableau II sont certainementtrop grandes
et nepeuvent
pas êtreinterprétées
par les collisions avec lesparois;
l’aug-mentation de a- est alors certainement due à ce que
la couche est
granulaire.
Dans le cas de l’or
(fig. i i)
et pour d > iomp., il est intéressant designaler
quel’absorption
photo-électrique
o-ph commence à la mêmelongueur
d’onde(À1 ~
6oo quepour
le métal massif(00
sur lafigure);
ceci est une confirmation de ceque la distribution des niveaux
énergétiques
nedoit pas
changer
avecl’épaisseur
de la couche. D’autreparut,
on remarque aussi que aphaugmente
plus rapidement
avec 2, décroissant que dans la courbe de Meier(fla. 2)
pour le métal massif.Nous croyons
toujours
qu’il
est nécessaire de refaire des mesures avec des couchesépaisses
d’or,
évaporées
dans un bon vide(expériences analogues
à celles de
Lovell), depuis
l’ultravioletjusqu’à
l’infrarouge,
celles faitesjusqu’à
maintenant n’ont pas bénéficié de tous les soinsindispensables.
La différence decomportement
optique qui
semble exister entre le métal massif et les couches minces continues doit êtreconfirmée,
d’autantplus
que lecomportement
des couches minces continues estplus
conforme à la théoriegénérale
du métal massif que celui du métal massif lui-même.Pour les faibles
épaisseurs (d
~ 10mp.)
les courbes de lafigure
II Iindiquent
uncomportement
trèsdifférent,
qui
doit êtretoujours interprété
par l’existence degrains indépendants.
Manuscrit reçu le 12 juillet 1945.
BIBLIOGRAPHIE.
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Cam-bridge, 1936.
[6] MOTT et JONES, loc. cit., p. 99.
[7] MOTT et JONES, loc. cit., p. 103.
[8] Voir dans V. VLECK, Electric and magnetic
susceptibi-lities, Oxford, 1932, p. 225; une table pour $$ x
= 403C0/3 A 03B1.
[9] WILSON, loc. cit., p. 135.[10] Voir une table dans MOTT et JONES, loc. cit., p. 318.
[11] Proc. Roy. Soc., 1931, 133, p. 255.
[12] Ann. der Physik, 1913, 40, p. 201. [13] MOTT et JONES, loc. cit., p. 315.
[14] MOTT et JONES, loc. cit., p. III.
[15] FUJIOKA, Zeits. f. Physik, 1932, 76, p. 537; Sc. Pap. I. P. C. R., Tokyo, 1933, 22, p. 202.
[16] Proc. Roy. Soc., 1938, 172, p. 530.
[17] P. ROUARD, Rev. d’Optique, 1938, 17, pp. 1, 61. 2014
M. PERROT, Ann. de Physique, 1944, 19, p. 150.
[18] P. HARINGHNIZEN, D. A. WAS, A. M. KRINTHOF, Physica, 1937, 4, p. 695.