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Calcul des fréquences propres des chaînes aliphatiques
normales; Application à la structure des paraffines
M. Parodi
To cite this version:
CALCUL DES
FREQUENCES
PROPRES DESCHAÎNES
ALIPHATIQUES
NORMALES;
APPLICATION A LA STRUCTURE DES PARAFFINES Par M. PARODI.
Laboratoire des Recherches
Physiques
à la Sorbonne.Sommaire. 2014 L’auteur étudie les modes de vibration des
paraffines en raisonnant sur des modèles
mécaniques coudés; il tient compte des conditions aux limites particulières qu’introduit la présence des groupements CH3 et donne les conditions qui permettent à plusieurs modèles de même structure,
mais de longueurs différentes, d’avoir une ou deux fréquences propres communes. Il en déduit un
procédé de calcul des paramètres de la chaîne.
L’étude des modes de vibration des
paraffines
a faitl’objet
de nombreux travaux.A
l’origine,
Lennard Simons[il
]
a cherché à déterminer lesfréquences
propres de vibrationlongitudinale
de ces molécules en lesreprésentant
par une suite de masses oscillantesidentiques
dispo-sées en
ligne
droite;
dans un autre travail nous avonscomparé
les résultats du calcul aux faitsexpérimen-taux
[2];
l’accord est assez satisfaisantmalgré
l’extrême
simplicité
du schémachoisi,
les moléculesenvisagées
étant,
enfait,
coudées.D’un autre
côté,
leproblème
a été étudié en faisant choix d’unereprésentation mécanique
coudée don-nant uneimage
de la structureplus
conforme à laréalité. Bartholomé et Teller
[3],
puis
Bauermeister et Weizel[~
1
ont conduit le calcul assez loin ensupposant,
toutefois,
toutes les masses vibrantesidentiques.
Dans le
présent
travail,
nous reprenons, enpremier
lieu,
les calculs de ces auteurs pourpouvoir
en confronter les résultats avec les donnéesexpéri-mentales
récentes,
puis
nous étudions leproblème
sous une formeplus générale,
en tenantcompte
des conditions aux limitesparticulières qu’introduit
laprésence,
aux extrémités de lafile,
de masses diffé-rentes des masses intermédiaires.Nous avons
cherché,
dans ce cas, les conditionsauxquelles
doivent satisfaire lesparamètres
de telles chaînes pourqu’elles
possèdent
une ouplusieurs
fréquences
propres communesquelles
que soientleurs
longueurs.
Ces conditions nous ont
permis,
en nousappuyant
sur les résultatsexpérimentaux,
decalculer,
pour lesparaffines,
la valeur commune desangles
de valenceterminaux,
ainsi que lerapport
des cons-tantescaractéristiques
des liaisonsCH3 - CH2
etCH2 -
Le calcul desfréquences
proprespeut
alors être conduit à bonne fin.1. Modèle
coudé,
toutes lesparticules
oscil-lantes étantsupposées
identiques.
--~ Nousconsidérons le modèle
mécanique
suivant : la molé-cule estreprésentée
par une chaînerégulière plane
de n
particules
identiques,
de masse m,disposées
de telle
façon
que les liaisons fassent entre elles unangle 7c -
6;
l’étude de ce modèleprésente
quelque
intérêt car ilpeut,
enpremière
approxima-tion,
convenir pour lesparaffines,
les masses desgroupes extrêmes
(CH3)
étant très voisines de celles des groupes intermédiaires(CH2).
Flg. 1.
En
désignant par It
la variation delongueur
de la liaison entre lesparticules
de rang i et i + i,nous écrirons les
équations dynamiques
dumou-vement en considérant
l’énergie
potentielle
dusystème
commeprovenant
uniquement
de lavaria-tion de
longueur
des liaisonsnégligeant
ainsi lacontribution,
d’ailleurs relativementfaible,
due à la variation desangles
de valence.Comme l’ont fait Bartholomé et Teller
[3],
puis
Bauermeister et Weizel[4],
nous écrirons pourchaque
liaison,
le mouvement des massesqui
lesiimitent en
prenant
un axe x’xdirigé
suivant laliaison elle-même.
Dans ces
conditions,
si xi etreprésentent
lespetits déplacements
desparticules
derang i
et i -~- ~suivant
x’x,
endésignant
par K la constante de59
proportionnalité
des forces aux variations de lon-gueur desliaisons,
nous pourrons écrire :En
supposant
le mouvementharmonique
et depulsation
~~, nous aurons-En retranchant et en
remarquant
que = Il,il vient
On voit alors que les
grandeurs
li vérifient lesystème
des rc ---i
équations
Faisons le
changement
de variable il vientLa condition de
compatibilité
de ces n -i
équa-tions donne
l’équation
dedegré n -
l en x,Nous avons
signalé
[5]
que les racines de cetteéquation
sont données par la formulegénérale
Les
fréquences
dusystème
des n masses s’écrivent doncen
posant
11 0 étant la
fréquence,
nonnulle,
de vibration de deuxparticules
m mises enprésence.
Nous voyonsque les
fréquences
de vibration de la chaîne sontcomprises
entre les valeursCe sont les
fréquences
limites du filtre «passe-bande »
que
peut constituer,
avec une excitationconvenable,
lesystème
mécanique envisagé.
Dans le cas des
paraffines,
nousprendrons
fréquence
de vibration dugroupement
CH2 -- CH2,,
comme Kirkwood et Bonner[6]
l’ontsignalé.
L’angle 8,
calculé àpartir
du propane, est de l’ordre de7oo 3o’;
il vient doncLes
fréquences-limites
sontLe tableau
ci-après
permet
lacomparaison
desfréquences
ainsi calculées avec celles obtenuesexpérimentalement,
tant en effet Raman parKohl-rausch et
Kôppl
[7] ,
qu’en infrarouge
par Lecomte[8].
Les résultats du calcul sont en assez bon accord avec les résultatsexpérimentaux.
2. Modèle coudé valable pour toutes les chaînes
aliphatiques
normales Tenonscompte
maintenant des conditions aux limites nouvellesqu’introduit
laprésence
aux extrémités de la chaînede
groupements
assez différents desgroupements
intermédiaires.Désignons
par M la masse commune desparticules
extrêmes de lareprésentation mécanique,
par K’ la constante deproportionnalité
des forces aux varia-tions delongueur
des liaisons( 1, 2)
et(n
- 1,n),
enfin
par 0’ l’angle
de valence relatif aux liai-sons(1, 2)-(2, 3)
et(n -
2,n ---1) -~ (n -1,
n).
Avec les mêmes conventions
qu’au paragraphe
précédent,
leséquations
du mouvements’écrivent,
60
Posons,
pour lacommodité,
et faisons le
changement
de variableFig. 2.
Les valeurs de x sont solutions de
l’équation
dedegré
n --~ r ...
En
posant
ce déterminant étant à q
lignes
et qcolonnes,
l’équa-tion
D,-,
(x)
= o s’écritD’autre
part,
les déterminantsàq
satisfont à la relation de récurrenceavec
Connaissant m,
1B1, ~,
et0,
onpeut
donccalculer,
pourchaque
modèle,
lesfréquences
de vibration.3.
Fréquences
communes à des chaînes de même nature, mais delongueurs
différentes.-L’expérience
montre, enabsorption infrarouge
parexemple,
que pour les carburesaliphatiques
normauxdes séries de bandes se retrouvent dans tous les
61
par un modèle
mécanique analogue
à celuienvisagé
au
paragraphe
2,
Bartholomé etTeller,
puis
Bar-riol
[9]
ont cherché àexpliquer
cephénomène
ens’appuyant
sur lespropriétés
du filtre defréquences
queconstituerait,
selon ces auteurs, l’ensemble desmasses
identiques
m lors del’absorption
d’unrayon-nement : aux
fréquences
de vibration du modèle se trouvant à l’extérieur de la bandepassante
corres-pondent
des mouvements localisés aux extrémités de la chaîne et, parsuite,
lesfréquences
envisagées
doivent êtrepratiquement indépendantes
de lalongueur
de cette dernière.Étudiant
leproblème
à un autrepoint
de vue,nous nous sommes
proposé
de déterminer les condi-tions que doivent satisfaire lesparamètres
des chaînes coudées pourqu’elles présentent*
une ouplusieurs fréquences
communes,quelles
que soientleurs
longueurs.
Avec lechangement
de variableet les notations
pour un
système
de n masses, nous avons vu que xest solution de
l’équation
dedegré
n r- 1les déterminants
0~
étant liés par une relation derécurrence que nous écrirons dans le cas
présent
La relation
(1)
est tout à faitgénérale,
si donc il estpossible
de déterminer m,M, K, K’, 0,
01 et x defaçon
que les coefficients des déterminants dans(1)
et(2)
soient
proportionnels,
nous trouverons des racines de(1) auxquelles correspondront
desfréquences identiques quel
que soit le nombre departicules
mplacées
entre les masses NI danschaque
type
de chaîne[ 10].
Ceci conduit aux relations
p étant une constante.
On en déduit les racines communes
possibles
auxquelles
correspondent
lesfréquences
Les
fréquences
communes, si ellesexistent,
sont doncégales
aux limites(supérieure
etinférieure)
desfréquences
de vibration de l’ensemble des n - 2parti-cules semblables m.
Pour les chaînes
aliphatiques
normales elles seront, parsuite,
Cette
possibilité
conduit aux relationsc’est-à-dire,
pour x =2,
ou
pour
ou
Les relations
(a) correspondent
à laprésence
de lafréquence
commune vl, les relations(b)
à celle de lafréquence
commune V2.Si,
deplus,
deux des relations(a) et (b)
sontsatis-faites
simultanément,
on trouvera lesfréquences
VI et V2 dans toutes les chaînes.Ce dernier cas conduit à
l’unique
relationcomplé-mentaire
4.
Application
à la recherche de la structure desparaffines.
- L’examen des résultatsexpéri-mentaux
consignés plus
haut montre que toutes lesparaffines indiquées possèdent,
entre autres, deuxfréquences
communes :l’une,
active dansl’infrarouge,
de valeur moyenne,6o
cm-1,
l’autre active dans l’effet Raman et dansl’infrarouge,
de valeur moyenne 1060 cm-1. Ces valeurs sont sensiblementégales
auxfréquences
limites il
eut 1)2
du
système
oscillant que constitue l’ensemble desmasses m et que nous savons
pouvoir
être communes à toutes les files dans certaines conditions.Faisons
l’hypothèse
que lesfréquences
observéescommunes sont les
f réquenees
ul et v2.Tri
D’autre
K
se déduit de(ai),
on trouve,-,,
62
Pour vérifier la vraisemblance de ces
déter-minations,
calculons lespectre
d3 vibration dequelques-unes
desparaffines envisagées.
On a,et
l’équation
en x pour unsystème
de n massess’écrit
En tenant
compte
de la relation derécur-rence
cette
équation
se met sous la forme ’Les racines sont donc x ~ ± 2 et la suite des
valeurs
Le tableau suivant
donne,
pour lepentane
l’hexane,
l’octane et le décane(n),
lesfréquences
calculées et lesfréquences
observées;
son examen montre que notrehypcthèse
ne conduit pas à desrésultats
trop
éloignés
de la réalité.Nous avons le
plaisir
de remercier M. leprofesseur
Cotton de l’intérêtqu’il
a bien vouluporter
à cetravail et M. J. Lecomte des conseils
précieux qu’il
nous a
prodigués.
Manuscrit reçu le 8 mai
BIBLIOGRAPHIE.
[1] Lennard SIMONS, Societas Scientiarum Fennica, Commen-tationes physicomathematicæ, 1936, 8, p. 295.
[2] M. PARODI, Comptes rendus, 2 décembre 1940, p. 545.
[3] BARTHOLOMÉ et TELLER, Zeits. für phys. Chem., 5 dé-cembre 1932, p. 366.
[4] BAUERMEISTER et WEIZEL, Physik. Zeits., 1936, 57,
p. 169.
[5] M. PARODI, R. G. E., 11-18 mai 1940, 27, p. 358.
[6] KIRKWOOD et BONNER, Journ. of chem.phys., 1939,7, p. 506 [7] KOHLRAUSCH et KÖPPL, Zeits für phys. Chem., B, 1934.
26, p. 209.
[8] LECOMTE, Annales des combustibles liquides,
nov.-déc. 1931, 6, p. 1001, et mesures inédites.
[9] BARRIOL, Journal de Physique, mai 1939, 10, p. 215.
[10] M. PARODI et F. RAYMOND, Comptes rendus, 31 mars 1941,