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Gènes majeurs chez la poule (Gallus Gallus) : autres
gènes que ceux affectant la taille (1)
P. Merat
To cite this version:
P. MERAT
INRA
Laboratoire de
Géiiétique
làctorielle78352
Jouy-en-Josas
CedexGènes
majeurs
chez la
poule
(Gallus
Gallus) :
autres
gènes
que
ceux
affectant la taille
(1)
Pour
l’amélioration
génétique
des
volailles,
outre
les
gènes
réduisant
la
taille,
onpeut
suggérer
l’utilité de
certains
gènes
susceptibles
d’améliorer le métabolisme des
animaux
ouleur
résistance à certaines
maladies.
Toutefois,
compte
tenu
des difficultés soulevées
par
l’incorporation
de
gènes
majeurs
dans les
programmes
de
sélection,
seuls des
gènes
à
effet
assezimportant
peuvent
être
utilisés.
Dans un
premier
article nous avons examinéles effets et l’utilisation
possible
degènes
réduisant la taillecorporelle
chez lapoule
domestique.
Leprésent
article passe en revued’autres
gènes majeurs,
à effet visible,métabo-lique
ousérologique.
1
/
Gènes
permettant
l’identification du
sexedes
poussins
Quelques
gènes
liés au sexe modifiantl’ap-parence sont utilisés pour identifier le sexe des
poussins
d’unjour
dans des croisementsappropriés.
C’est le cas ducouple allélique
S/s’(respectivement
duvet «argenté » ,
sanspig-ment rouge à base de
pliéomélanines,
et« doré », avec
pigment
rouge).
Il en est de même ducouple
K/k(respectivement
emplu-mement tardif et
emplumement précoce).
Legène
albino lié au sexe(s!")
qui
est un allèle deS et s , peut avoir le même usage
(voir
plus
loin).
Comme chez les oiseaux le sexe mâle esthomogamétique,
dans un croisementpermet-tant le « sexage » des
poussins
à vue, lalignée
paternelle
doitposséder
l’allèle récessif et lalignée
maternelle l’allèle dominant. Cetteutili-sation est
économiquement
importante
et ellereprésente
laplus
ancienneapplication
prati-que des facteurs mendéliens en aviculture.
2
/
Gène
P
(crête
« enpois »)
et
efficacité alimentaire
Les effets associés au
gène
« crête enpois
»(P)
sont résumés dans le tableau 1.Certains
chercheurs,
comparant despoulets
hétérozygotes
pour la crête enpois
(P/p )
et despoulets
à crêtesimple (p
’/
p’)
ont constaté unléger
effet retard sur la croissance associé augène
P, d’autres non. Une faible réduction dupoids
des femelles adultes enprésence
del’al-lèle P a aussi été
observée,
tandis que lenom-bre d’oeufs
pondus,
leurpoids
moyen, lasoli-dité des
coquilles
n’étaient pas affectés. L’effetle
plus
intéressant, retrouvérégulièrement
dansplusieurs
comparaisons,
concerne laconsom-(1) Voir première partie dans Productions Animâtes. 3, 151-158, 1!)90.
Résumé
-Les effets et l’utilité de
gènes
chez lapoule
autres que ceux influant sur la tailleont été recherchés. Plusieurs
gènes
liés au sexe(coloration, emplumement)
per-mettent le sexage à l’éclosion. Legène
« crête enpois
» améliore de 2 % le tauxde conversion des
pondeuses.
Plusieursgènes
dedépigmentation
duplumage
abaissentlégèrement
lepoids,
améliorent l’indice de consommation pour laponte
et l’état duplumage.
L’allèle albinos lié au sexeapparaît supérieur
pour laponte en forte intensité lumineuse. Le
gène
« Cou nu » augmente le rendement en viande despoulets ;
il amoindrit l’efficacité alimentaire auxtempératures
modérées,
mais, au-dessus de 30°, estbénéfique
pour lacroissance,
laviabilité,
lepoids
des oeufs et lareproduction.
Ilpourrait
être utile en climats chauds. Legène
« Frisé » n’a pas d’effets aussiprononcés.
L’emplumement
lent,
utilisé dansdes croisements
sexables,
est lié en raceLeghorn
à un «gène
viral » et augmentele
risque
d’infectionleucosique
par l’oeu£ Au locus B(complexe majeur
d’histo-compatibilité),
certainsgénotypes
affectent la résistance à la maladie deMarek,
contre
laquelle
les vaccins ne sont pas totalement efficaces. Ungène responsable
d’une mauvaise odeur des oeufs
lorsque
du tourteau de colza estincorporé
dans la ration existe dans certainespopulations
où son éradication a étéenvisagée.
L’emploi
de facteurs mendélienspeut
êtreindiqué
en vue de caractères coûteuxà sélectionner directement ou d’environnements non réalisables par le sélection-neur. Les conditions
optimales
d’utilisation d’ungène
nouveaupeuvent
Le
gène
« crête enpois
» etdes
gènes
supprimant
t lapigmentation
duplumage
améliorent tlégèrement
t l’e!cacité alimentairedes
pondeuses
et cecipourrait
être pris
enconsidération
en cas deplateau
de sélection.mation
alimentaire,
abaissée d’environ 2 % àponte
et masse d’oeufségales.
Cet effetpeut
provenir
simplement
de la réduction extrêmede la taille de la crête et des barbillons par le
gène
P, car ces zones nonemplumées
peuvent
laisser passer
jusqu’à
15 % desdéperditions
caloriques
de l’oiseau vers le milieu ambiant(Sturkie
1965).
Une réduction de 2 % del’in-gestion
d’aliment peutcorrespondre
à ladimi-nution du besoin
énergétique
pour maintenir constante latempérature
de lapoule.
Cettehypothèse
s’accorde aussi avec la corrélationpositive
trouvée par Bordas et Mérat(1981)
entre la taille des barbillons et la fraction «
rési-duelle
» (à poids
et ponteégaux)
de laconsom-mation alimentaire.
Mentionnons encore une
fréquence
un peuplus
élevéed’ampoules
du bréchet chez despoulets P/p’
que chez ceux à crêtesimple
(Hartmann 1972),
peut-être
du fait d’unemplu-mement réduit de la
région
pectorale.
D’autrepart, les coqs adultes
P/p’
ont été trouvés de8 %
plus
lourds que leurs frèresp’ /p‘
(crête
simple),
soit une différence de 250 g. Il n’estpas exclu que cet effet limité au sexe mâle soit
d’origine
hormonale.Le
gène
P ne se trouve que dans deslignées
commerciales aviaires detype
« chair ». Dansce contexte, deux effets lui sont
légèrement
défavorables : tendance à une réduction de
croissance,
apparition
plus fréquente
d’am-poules
du bréchet. Au contraire, les effetsasso-ciés à cet allèle sur l’efficacité alimentaire et le
poids
despondeuses, quoique
d’importance
limitée,
sontfavorables,
et sonincorporation
dans des
lignées
« ponte» pourrait
éviterl’écrétage
s’il estpratiqué.
Dans laperspective
deplafonnement
futur desprogrès
de lasélec-tion pour le nombre
d’oeufs,
de tels avantagespeuvent
présenter
un intérêt accru.3
/ Effets
parallèles
de
quelques
’gènes
de coloration
du
plumage
A
plusieurs
loci comportant un allèlesup-presseur d’une
pigmentation
(eumélanines
ouphéomélanines)
des effetsquantitatifs
analo-gues sont associés. Pour la croissance
pondé-rale,
l’effet leplus
constant concerne legéno-type c/c
(blanc
récessif)
comparé
au type coloré(C’ /c).
Tous les résultatspubliés
rapportent unecroissance
légèrement
inférieure des animaux« blanc récessif », et la
persistance
de cet effet àune
vingtaine
degénérations
de distance dans une mêmepopulation
a été notée par deuxauteurs
(revue
par Mérat1990),
rendantvrai-semblable une action
pléiotropique.
Uneten-dance semblable mais moins constante existe pour les
gènes
S(suppression
desphéoméla-nines)
et 1(suppression
deseumélanines).
Cependant,
ces effets sont relativement faibleset entraînent peu de
conséquences pratiques
(éventuellement
une élimination de l’allèle cdes souches « chair » où il peut être
masqué
par le « blanc dominant » fixé dans ces
souches).
Concernant les
performances
despondeuses,
lescomparaisons
entre lesgénotypes
coloré etnon coloré à quatre loci sont montrées au
tableau 2. Une diminution
significative
dupoids
à 8 et à 40 semaines accompagne à la foisles
phénotypes
« blanc récessif et « blancdominant ». Le
premier
entraîne aussi unelégère
réduction dupoids
moyen de l’oeuf. Desdifférences non
significatives
mais de mêmesens concernent les
génotypes
nonpigmentés
aux loci S etIg.
Le nombre d’oeufs n’est affectépar aucun de ces
génotypes,
mais lacompo-sante « résiduelle » de
l’ingestion
alimentaireest
légèrement (et
significativement)
plus
faiblepour les
poules
àplumage
« blanc récessif » et« blanc dominant
» comparées
à leurshomolo-gues colorées : dans ces deux cas, les
poules
àplumage
nonpigmenté
consomment moins pour la mêmeproduction
d’oeufs et le mêmepoids corporel.
D’autre part, surquatre
annéessuccessives la
proportion
despoules
àplumage
détérioré
après
6 mois de ponte en cages étaitplus
faibleparmi
lesgénotypes
nonpigmentés
à chacun des
quatre loci,
significativement
pour deux d’entre eux
(C
etS).
La détériorationplus rapide
desplumages
colorés(par
usure oupicage)
resteinexpliquée.
Ellepeut
entraînerune consommation alimentaire accrue pour
compenser les
déperditions caloriques
par leszones
déplumées.
Lespoules
contrôlées pour laconsommation alimentaire au tableau 2
n’étaient d’ailleurs pas les mêmes que celles
dont l’état du
plumage
était noté, et leurplu-mage était presque
toujours
intact. Lesdiffé-rences
correspondantes
entregénotypes
pourl’efficacité alimentaire nécessitent donc une
autre
explication
que l’état duplumage,
cequi
n’exclut pas que ce dernier accentue les écarts
entre
génotypes
colorés ou non en fin de ponte.On peut se demander si un facteur
d’appétit
restreint chez différents
génotypes
supprimant
une coloration
peut
produire
en même tempsingestion
alimentaireplus
faible durant laponte. La similarité des effets à des loci
dis-tincts, comme la
persistance
des différences au cours desgénérations
au locus C,suggère
uneffet
pléiotropique
associé à la coloration.La connaissance des effets des facteurs de coloration sur la croissance et l’efficacité
ali-mentaire des
pondeuses
n’a pas de consé-quencespratiques
dans la mesure où la couleurdu
plumage
estimposée
dans les croisementscommerciaux ;
cependant,
elle peut être unguide
dans le choix de nouveaux croisements.4
/
Le
gène
d’albinisme
imparfait
lié
ausexe
(
s
a
t
)
Le
gène
d’albinismeimparfait
lié au sexepeut permettre
l’identification du sexe despoussins
à l’éclosion(Hutt
et Cole1973),
desorte que les effets
du’il
pourrait
avoir sur lesperformances
économiques
méritent d’êtreexa-minés.
4.
1
/ Effet dans des conditions
d’éclairement
nonspécifiées
Une mortalité
légèrement
accrue desembryons
albinos en fin d’incubation a ététrouvée par certains auteurs, mais non par
d’autres ; il en est de même de la mortalité
juvénile.
Dans nosconditions,
nous n’avonsjamais
trouvé d’effet dugène
sal à cetégard
(données
nonpubliées).
Les effets dugène
s!&dquo;sur la croissance et des caractères de
produc-tion d’œufs sont résumés au tableau 3. Un
retard initial de croissance est
caractéristique
des
poussins
albinos, la réduction depoids
parrapport aux colorés étant de 10 % à 7
jours,
pour tomber à 1,7 °/« à
l’âge
de 56jours
dansune
population
de type « chair» (Silversides
etCrawford
1986).
Dans unepopulation
depon-deuses
mi-lourdes,
lepoids
despoulettes
albi-nos
comparé
à celui de femellespigmentées
demême
origine
était diminué de 10,5 °;B, àl’âge
de 8 semaines, de 6,1 % à 18 semaines et de
1,7 % à 40 semaines
(Mérat
et al1986).
Unretard moyen de
quelques
jours
était trouvé pourl’âge
aupremier
aeuf par Mérat et al(1986)
et Silversides etCrawford,
(1986).
Lepoids
moyen des oeufs despoules
s&dquo;’ était infé-rieur à celui despoules
colorées,
de 1,6 et 2,1 gdans deux essais distincts
(Mérat
et al1986).
Pour le nombre
d’oeufs,
les mêmes auteursainsi que Silversides et al
(1987)
suggèrent
uneffet variable associé à l’allèle
s!&dquo;,
pouvant êtrefavorable ou non, selon le contexte
génétique
ou des facteurs d’environnement restant à
iden-tifier.
On peut se demander si le retard de la
crois-sance initiale et de la maturité sexuelle ainsi que le
poids
d’cnufs inférieur seraientexplica-bles par les
conséquence
d’une visiondéfec-tueuse des oiseaux albinos. Les avis diffèrent
sur ce
point.
Parailleurs,
Smyth
et al(1987)
ontobservé une similarité de
plusieurs
effets dugène
s°’ et d’un albinisme autosomal(c,,)
abais-sement du taux
d’éclosion,
raccourcissementdu
duvet,
retard à larésorption
dujaune
par lepoussin
faisant penser à une naturepléiotropi-que de ces
effets,
et de même pour legain
depoids
et lepoids
des œufs,4.
2
/
Réponse
des
pondeuses
à
l’intensité lumineuse
Les résultats concernant la ponte
suggéraient
une
réponse
différentielle dugénotype
albinosà certaines composantes de l’environnement.
Parmi
celles-ci,
nous avons examiné le facteur« intensité lumineuse
» (Mérat
et Bordas1990).
Des
poules
albinos et normales de mêmeori-gine
ont étéréparties
en cages individuellesdans 4 cellules, dont 2 recevaient une intensité
lumineuse minimale
(entre
5 et 10lux)
et les 2 autres une forte intensité(300
à 500 lux selonl’emplacement).
Les résultats sont résumés parLe
gène
« albinos »semble
avantageux
pour la
ponte
en intensité lumineuse
contrôlée.
n’ont aucunement été affectées par le
traite-ment en ce
qui
concerne les critères de ponte,conformément à des résultats antérieurs
connus. Par contre, les
poules
albinos se sontrévélées un peu inférieures aux
poules
non-albinos en faible intensité
lumineuse,
maisnet-tement
supérieures
(d’environ
10 %)
en forteintensité
(intensité
de ponte : 84 %jusqu’à
l’âge
de 362jours
contre 72 à 75 % pour les autresgroupes).
Ce résultat ne peuts’expliquer
par un
handicap
despoules
albinos pour lavision, influant sur leur comportement
alimen-taire. La base
physiologique
reste àdéterminer,
un effet hormonal n’étant pas exclu. Une
com-paraison
préliminaire
du taux de LHplasmati-que par Williams
(I.N.R.A.
Nouzilly)
n’a pas faitressortir de différence associée au
gène
S&dquo;I.D’autre part, l’interaction avec le facteur
lumière fait penser à la mélatonine
impliquée
dans la conversion de l’information lumineuse
en
signal physiologique,
ou à des enzymesimpliquées
dans sasynthèse.
Si nos
premiers
résultats concernant l’effet de l’intensité lumineuse sur lespondeuses
albi-nos sontgénéralisables,
un intérêtpratique
peut
êtreenvisagé,
uneponte
améliorée(dans
le milieu ad
hoc)
s’ajoutant
à lapossibilité
desexage
apportée
par legène
s’’’. Il restera àpré-ciser
davantage
les conditionsd’élevage (y
compris
celles dujeune
âge)
pourl’emploi
optimum
depondeuses
albinos.5
/
Le
gène
«Cou
nu »(Na)
Un intérêt récent s’est éveillé pour le
gène
« Cou nu
» (Na)
à cause de la thermotoléranceaméliorée dont il
s’accompagne
(revue
parMérat 1986 ; Horst et Rauen 1986 ; Rauen et al
1986).
5.i
/
Croissance,
efficacité
alimentaire,
composition
des
carcasseset
rendement
enviande
La revue de Mérat
(1986)
inclut descompa-raisons entre
génotypes
au locus Na pour lacroissance à diverses
températures.
Dans troisde
celles-ci,
les mêmesgénotypes
étaientrépar-tis dans deux environnements. A 20&dquo;C ou
en-dessous, les différences
pondérales
entregéno-types étaient faibles, ou les
poulets
« Cou nu »étaient inférieurs, et leur efficacité alimentaire
était
toujours
médiocre. A 24-25&dquo;C, croissanceet conversion alimentaire ne différaient que de
façon négligeable
entre lesgénotypes
Na/na etna’ /na . Aux
approches
de 30&dquo;C et au-dessus,hétéro-zygotes
étaientplus
lourds que lespoulets
na’ /na’ et leur efficacité alimentaire était au
moins
égale.
Lesfigures
2 et 3 montrent l’écartdes
génotypes
Na/Na et Na/na’ en % de lavaleur moyenne des
homozygotes
na-/na-selon la
température
d’élevage
après
l’âge
de4 semaines,
respectivement
pour lepoids
cor-porel
et le taux de conversion alimentaire.Le rendement des carcasses est amélioré de deux
façons
par legène
Naindépendamment
de la
température
(Mérat 1986).
La réduction duplumage
(d’environ
30 % pour Na/na’ et 40 % pourNa/Na)
améliore le rendement àl’abattage
de 1,5 à 2 % pour legénotype
hétéro-zygote et de 2,5 à 3,0 % pour le
génotype
« Counu
» homozygote.
Il y a aussi uneaugmenta-tion du rendement en viande des carcasses
plu-mées et éviscérées.
L’avantage
de Na/na’ surna’ /na’ à cet
égard
va de 1,8 à 7,1 % chez les mâles et de 0,8 à 5,1 % chez les femelles selon lapopulation
examinée. Ceci résulte d’unepro-portion
plus
élevée de tissu musculaire chez les oiseaux « Cou nu », essentiellement dans larégion
pectorale.
Nous n’avons pas trouvé dedifférence entre
l’hétérozygote
« Cou nu » et letype
emplumé
na’ /na’quant
aupourcentage
de
graisse abdominale,
mais il y avaitrelative-ment moins de
graisse
intermusculaire etsous-cutanée chez les
poulets
« Cou nu ». Ceciparaît
en accord avec une autre étude
qui
a montré untaux de
lipides
corporels
totaux abaissé chez lespoulets
de chair « Cou nu ».5.
2
/
Ponte
et
efficacité alimentaire
pour
la
production
d’oeufs
Les résultats revus par Mérat
(1986),
Horst etRauen
(1986)
et Rauen et al(1986)
montrentune
réponse
différente desgénotypes
« Counu
» (Na/Na
etNa/na )
et normaux auxtempé-ratures élevées. Le tableau 5 fait
apparaître
lesécarts des
génotypes
« Cou nu » à la moyennedu
génotype
na’/na’ à deuxtempératures
dansquatre expériences.
Les nombres d’oeufs aux
températures
modé-rées ne sont pas affectés par le
gène
« Counu ». A
température élevée,
lespoules
« Counu », surtout dans
l’expérience
4,paraissent
avoir une intensité de ponte
plus
élevée que lesautres. Dans les
expériences
1 et 2, à 20&dquo;C, lepoids corporel
adulte était moindre chez lespoules
« Cou nu », surtout leshomozygotes,
que chez des
poules
entièrementemplumées,
la tendance étant inversée au-dessus de 30&dquo;C.
En
conséquence,
quoique
lerapport
dupoids
de l’oeuf aupoids
du corps soitplus
élevé enprésence
dugène
Na à toutetempérature,
l’augmentation
dupoids
moyen des oeufs chez lesgénotypes
Na/Na et Na/nacomparés
àna- /na’ est
plus
faible àtempérature
modéréequ’aux
fortestempératures
où elle atteint 3 à4 g pour
l’homozygote
« Cou nu ». La tendancepour le nombre d’oeufs est la même. Concer-nant l’efficacité
alimentaire,
pour les femelles« Cou nu » au-dessus de 30°C la
composante
« résiduelle » de la consommation
(indépen-dante du
poids corporel
et de laponte)
n’est pasplus
élevée que chez lespoules
na’ /na’,
alors
qu’en
environnementtempéré
cettevaria-ble est
augmentée
à cause desdéperditions
caloriques
plus grandes
des animaux « Counu » : cette
plus grande
consommationalimen-taire des
poules
« Cou nu »à ponte
etpoids
égaux
en conditionstempérées
est presquecompensée
par lepoids corporel légèrement
réduit chez les
hétérozygotes
Na/na’ ,
maischez les
homozygotes
Na/Na lacompensation
n’est que
partielle.
Par contre, au-dessus de30&dquo;C, l’efficacité alimentaire est
toujours
supé-rieure pour les
pondeuses
« Cou nu ».Le pourcentage d’oeufs cassés ou fêlés n’était
pas
significativement
affecté par legénotype
aulocus Na dans les
expériences
citées.Cepen-dant,
les valeurs obtenuessuggèrent
unléger
désavantage
dugénotype
Na/Na auxplus
basses
températures
et unléger
avantage de cemême
génotype
auxtempératures
lesplus
Le
gène
« Cou nu »améliore
la
croissance,
la
viabilité,
lepoids
des oeufset les
performances
des
reproductrices
à
température
élevée.
A une
température
constante de 25&dquo;C, aucuneffet
significatif
n’a été trouvé associé auxgénotypes
Na/Na et Na/na’ pour lepoids
cor-porel,
le nombre d’oeufs et l’indice deconsom-mation pour la ponte
(tableau
6).
Lepoids
moyen et la masse d’oeufs sont
augmentés
comme aux autres
températures. Fraga
et al(1987),
à destempératures
ambiantes voisinesen moyenne, observent des résultats
similaires,
ainsi
qu’une
meilleure solidité descoquilles
pour les
poules
Na/na’ .Une interaction
apparaît
entre les effets desgènes
Na et dw. Dansl’expérience
2(tableau
5)
concernant une
lignée
naine, ainsi que dansdes résultats antérieurs
(Mérat 1986),
l’effica-cité alimentaire aux
températures
modéréesn’était pas détériorée même pour le
génotype
Na/Na
comparé
à na /na’ . La différence avec lerésultat de
l’expérience
1 utilisant despoules
non naines
(Dw
’
),
correspond
au fait quel’aug-mentation de la consommation alimentaire
« résiduelle » associée aux
génotypes
Na/Na etNa/na’ est limitée
lorsque
legène
dw estpré-sent. D’autre
part,
dans unelignée
naine à 23-24&dquo;C
(Mérat
nonpublié),
legénotype
Na/na’avait un nombre d’oeufs
supérieur
de 5,5 % augénotype
normalementemplumé
àl’âge
de39 semaines. Ceci
joint
aux données dutableau
6 suggère
que dans unepopulation
nanifiée et à des
températures
ambiantesmodé-rément chaudes le
génotype hétérozygote
Na/na
’ est avantageux pour la
production
d’oeufs. Rauen et al(1986)
ont noté quel’avantage
dugène
Na pour la ponte en ambiance chaude concernespécialement
lapersistance
de laponte et est
plus marqué
dans deslignées
5.
3
/ Fertilité
et taux
d’éclosion
Smith et Lee
(1977)
n’ont pas observé de dif-férence entre coqs Na/na’ et na’/na- pour lafertilité et les
caractéristiques
dequalité
dusperme. Hammade et al
(1987)
ontcomparé
desmâles en cages individuelles à 18&dquo;C et 30&dquo;C ; ils
ont obtenu à
plusieurs âges
un volume et unnombre de
spermatozoïdes
paréjaculat plus
élevé pour les coqs Na/Na que pour les coqsna’ /na’ avec des valeurs intermédiaires pour
l’hétérozygote
et sans interactiongénotype
xtempérature. Toutefois,
il n’est pas apparu de différencesignificative
de fertilité entregéno-types.
Une
augmentation
de la mortalité enincuba-tion
(jusqu’à
10 % enlignées pures)
a ététrou-vée associée aux
génotypes embryonnaires
Na/Na et Na/na- par Crawford
(1977)
et d’autresauteurs.
Concernant les effets du
gène
Na sur lesper-formances de la
reproductrice
selon latempéra-ture ambiante la
comparaison
de Mérat et a](1989)
a montréqu’à
unetempérature
constante de 31°C, le taux de fertilité et
d’éclo-sion des
poules
àplumage
normal est considé-rablement abaissé par rapport à un témoin à20&dquo;C, mais les
poules
« Cou nu » ne sont quepeu ou pas affectées.
(tableau
7).
Leprotocole
expérimental
permettait
d’éliminer un effet dugénotype
des mâlesreproducteurs
et desembryons.
Ce résultat renforce l’intérêt dugène
Na pour une
production
en zoneschaudes,
mais il peut
également
servir de modèle pourune étude
physiologique
de l’influence destempératures
élevées sur lesperformances
desreproductrices,
moins étudiée que pour le mâle.5.
4
/ Mortalité
La mortalité
post-embryonnaire
n’est pas dif-férente pour lespoussins
« Cou nu » ounorma-lement
emplumés, excepté
lors d’un stress de chaleur au-dessus de 40°C. Smith et Lee(1977)
ont obtenu dans ce cas des taux de survie de 51,4 % et 38,8 %respectivement
pour lesoiseaux Na/na’ et na-/na-. Dans une
expé-rience similaire sur des
poussins
âgés
de2
jours
(Mérat 1986),
les pourcentages de surviedes mêmes
génotypes
étaientrespectivement
de 59,3 et
33,3 %.
La mortalité des adultes ne
présente
pas dedifférence entre types « Cou nu » ou
normale-ment
emplumé
autour de 20&dquo;C. A 30&dquo;C ouplus,
la mortalité était
plus
basse pour lespondeuses
« Cou nu
» hétérozygotes
que pour lespoules
comparables
àplumage complet (Rauen
et a]1986).
Une différence de même sens existait à 25&dquo;C entre deslignées
nanifiées différant pourleur
génotype
au locus Na(tableau 8).
Desrésultats de Barrio et al
(1987) indiquent
unefréquence
moindre du cannibalisme en pré-sence dugène
Na, cequi
peut aussi setre à la tête de
prendre plus
facilement despositions
défectueuses. Laproportion
réduite delipides
sous-cutanés et intermusculaires(voir
Mérat1986)
chez lespoussins
« Cou nu »pourrait
résulter de l’utilisation d’une partplus
grande
del’apport énergétique
pour lathermo-régulation.
En cequi
concerne les mâles « Counu »
adultes,
leléger
abaissement de leurtem-pérature
interne peut contribuer à leurproduc-tion de sperme
plus
élevée,
sachant que leshautes
températures
ont une influencenégative
à cet
égard (De
Reviers1982).
Quant
aupoids
des
oeufs,
on remarque que deux autresgènes
supprimant
ou réduisant leplumage,
sc(Abbott
1958, Abbott et Asmundson1962)
etK&dquo;
(Sones 1975)
sont associés à uneaugmenta-tion de
plusieurs
grammes de cepoids.
Les
hypothèses
ci-dessus sont schématisées dans lafigure
4.5.
5
/
Interprétation
des effets
La réduction des
pterylies
induite par legène
Na n’est pas
expliquée,
maisbeaucoup
deseffets secondaires
s’interprètent
àpartir
decette réduction, et tout d’abord
l’augmentation
du rendement àl’abattage après plumage.
D’autresconséquences
dérivent desdéperdi-tions
caloriques
à travers uneplus grande
sur-face non couverte de
plumes.
Herremans et al(1988)
l’ont confirmé par la mesure deséchanges
énergétiques
pour lesgénotypes
aulocus Na à divers
régimes
detempérature.
La consommation alimentaire est aussiaugmentée
par l’allèle Na à toute
température,
et il semblepossible
que ceci rende compte dupoids
de l’oeuf accru par suite d’uneingestion
plus
importante
deprotéines
ou autres matériauxconstitutifs.
Aux
températures
modérées oubasses,
cettesurconsommation associée à un besoin
énergé-tique
plus
élevé se traduit par une efficacitéali-mentaire médiocre, tandis
qu’à
destempéra-tures ambiantes élevées une évacuation
plus
rapide
des calories excédentaires vers le milieupermet
uneingestion
alimentaire suffisantepour une croissance ou une ponte
optimum,
unequalité
decoquille
satisfaisante par lemaintien de
l’équilibre acido-basique,
et uneréduction de la mortalité par stress de chaleur.
Certains effets associés au
gène
Na n’ont pasencore
d’interprétation
claire,
tel son effetdépressif
sur lepoids
des femelles adultes auxtempératures
basses outempérées.
Unecom-pensation
légèrement
insuffisante desdépenses
énergétiques
estsuggérée
par une réduction dela
température
corporelle
de l’ordre de 0,2&dquo;Cchez les oiseaux « Cou nu
» (Mérat 1986).
Pourl’augmentation
dupourcentage
de muscles dans les carcasses, on peut se demander sidavantage
deprotéines
se trouventdisponibles
par suite des besoins réduits pour la croissancedu
plumage.
La
plus
forte mortalitéembryonnaire
atta-chée au
gène
Na n’a pas étéexpliquée
demanière satisfaisante. Selon Crawford
(commu-nication
personnelle),
cette mortalité estasso-ciée à de mauvaises
positions
desembryons,
etpermet-5.s
/
Utilité
potentielle
du
gène
«
Cou
nu » enproduction
avicole
L’utilisation la
plus
vraisemblable dugène
« Cou nu » se situe aux
températures
ambiantes
élevées,
25°C et au-dessus. Enpro-duction «
chair »,
ses avantages sont alors unevitesse de croissance, un rendement à
l’abat-tage et en viande
supérieurs
et une résistancemeilleure aux stress de chaleur
aigus.
Deplus,
on
peut
prévoir
une réduction dutemps
mis àplumer
lespoulets
« Cou nu » avec moins desicots, ainsi
qu’un
effet maternellégèrement
positif
sur la croissanceprécoce
résultant d’unpoids
d’oeufplus
élevé si l’allèle Na estincor-poré
dans unelignée
maternelle. Des travauxcomplémentaires
devraient déterminerjusqu’à
quel
point
les avantages observés pour lesgénotypes
Na/Na et Na/na’ en chaleurconstante sont conservés à des
températures
fluctuantes et dansquelle
mesure ils sontinfluencés par le
degré hygrométrique.
L’abaissement du taux d’éclosion pour les
embryons
« Cou nu » serait le seul effetdéfavo-rable associé au
gène
Na en ambiancechaude,
mais cette perte
pourrait
être moindre dans descroisements de
première
génération qu’en
lignée
pure selon des observations de terrain.En outre, il faut
rappeler
en contrepartie
l’avantage
relatifimportant
desreproductrices
« Cou nu » aux hautes
températures quant
àleurs
performances
de fertilité et d’éclosion. Lebilan d’ensemble pour le
gène
« Cou nu »apparaît
clairement bénéficiaire pour lapro-duction « chair » en conditions
climatiques
chaudes
(Mérat
1986 ; Mérat et al1989).
Pour la
ponte
àtempérature élevée,
l’effet leplus
important
est la mortalité inférieure despoules
« Cou nu» comparées
auxpoules
na’ /na’ ;
s’y ajoutent
unpoids
moyen d’oeufsupé-rieur et vraisemblablement une meilleure
qua-lité des
coquilles
et une ponteplus
persistante.
Ces avantages devraient aussi
s’appliquer
auxreproductrices
« chair ».En ambiance
tempérée,
lespoulets
« Counu » sont évidemment inférieurs aux autres à
15 - 20&dquo;C pour l’indice de consommation. Par
contre, à
25&dquo;C,
unecomparaison
dans uncroi-sement de type chair n’a fait
apparaître
aucunedifférence de croissance et d’efficacité
alimen-taire entre
poulets
« Cou nu » ou non(Mérat
1986).
Dans cesconditions,
l’avantage
desoiseaux « Cou nu » pour leur rendement à
l’abattage
et en viande serait à comparer aucoût
supplémentaire
duchauffage
pour lesmaintenir à cette
température
et à laperte
detaux d’éclosion attachée au
gène
Na. Le bilanpourrait
être favorable auxpoulets
« Cou nu »avec un
âge
d’abattage précoce
qui
réduit ladurée du
chauffage supplémentaire (Mérat
1986).
Pour la
production
d’oeufs,
en combinaison avec legène
de nanismedw,
le maintien d’uneconsommation alimentaire modérée par dw et
un
gain
sur la ponte associé augénotype
Na/na’ conduisent à un bilan
positif d’après
lesdonnées citées. Des travaux ultérieurs seraient
cependant
nécessaires pour estimer defaçon
plus précise
l’effet dugénotype
Na/na surl’ef-ficacité alimentaire et sur la solidité des
coquilles
dans unelignée
naine en conditionstempérées.
Plus
généralement,
des recherches sontjusti-fiées pour connaître l’environnement
(naturel
ou
artificiel)
danslequel
legène
« Cou nu »serait le
plus bénéfique
pour laproduction
depoulets
de chair ou d’oeufs et pour évaluer l’in-térêtéconomique
del’incorporation
de l’allèleNa dans des
lignées
commerciales.6
/
Plumage
frisé
(F),
échanges
énergétiques
et
performances
Un autre
gène
susceptible
de diminuer l’effet isolant duplumage
est legène
frisé(F).
Il existeencore peu de données sur son incidence
pos-sible sur les caractères
économiques.
SelonHutt
(1949),
l’éclosion desembryons
frisésserait moins bonne et il y aurait un retard de
maturité sexuelle et
peut-être
une mortalitéplus
élevée que pour legénotype
normal.D’après
le même auteur il y a uneaugmenta-tion considérable du métabolisme
énergétique
pour les oiseaux à
plumage
frisé,
cequi
suggè-rait une
réponse
spécifique
auxtempératures
élevées ;
il en est de même de l’observation de moindres pertes parévaporation
pour les «fri-sés ». Selon Horst
(1987)
et Haaren-Kiso et a](1988),
en ambiance chaude legène
F accroît lenombre et la masse des oeufs et réduit la
mor-talité par
comparaison
augénotype
normal,
etle double
hétérozygote
aux loci F et Naparaît
favorisé pour la ponte.
Cependant,
Bordas et al(1990)
n’ont pas trouvé de différences à cetégard
entre legénotype
hétérozygote
F/f
’
etl’homozygote
normal. Le résultatdépend
peut-être de conditions telles que le
degré
hygromé-trique,
l’importance
relative duplumage
ou sonétat d’usure en cages.
7
/
Emplumement
lié
au sexe(K),
linkage
avecle
gène
viral
ev21
Des études anciennes concluaient à l’absence
d’effet ou à un très
léger
effetdépresseur
del’allèle «
emplumement
lent » lié au sexe surdes
paramètres
de croissance ou deponte.
Dans les récentes années l’utilisation du
gène
K,
dominant,
pour le sexage despoussins
« chair » ou de
pondeuses Leghorn (à plumage
blanc ne
permettant
pas le sexage par lacou-leur)
a révélé desperformances
deponte
amoindries et une mortalité
plus
élevéeconsé-cutives à l’introduction de ce
gène
dans deslignées
maternelles. Dans unecomparaison
dedescendants de même
génotype
issus de mères K ouk
’
,
nous avons observé dansplusieurs
lignées
un retard de croissance et de maturitésexuelle associé au
génotype
maternel K. Loweet Garwood
(1981)
ont trouvé un effet maternelnégatif
de l’allèle K sur lepoids
corporel
à 40semaines et la viabilité. Plus
précisément,
Har-ris et al
(1984)
ont observé une sensibilitéplus
élevée des filles de mères K à la leucose ; le
génotype
des filles avait aussi une influence,Parmi les
gènes
permettant
tde reconnaître le sexe des
poussins,
l’allèled’emplumement
tlent est associé à une moindre résistance à la
leucose
chez la
Leghorn,
maispeut-être
pas dansd’autres
races.les filles K étant les
plus
sensibles à uneinfec-tion
leucosique.
Havrenstein et al(1987)
trou-vent
également
une ponte inférieure pour ladescendance de mères K.
Les travaux de Bacon et al
(1985, 1986),
dans deslignées Leghorn,
ont montré unlinkage
del’allèle K avec un
gène
viralendogène (ev 21)
qui
peut interférer avec laréponse
immunitairede la descendance contre des virus
leucosiques
transmis par
l’oeuf,
cequi
permetd’expliquer
laponte et la viabilité inférieure de cette descen-dance. On n’a pas trouvé de différence associée
aux allèles
K/k’
pour laréponse
aux stress, laréponse
immunitaire à d’autresantigènes,
auvirus de la maladie de Marek.
Dunnington
et al(1986)
suggèrent
unléger
avantage despous-sins k’ sur ceux de
génotype
K pour larésis-tance à E. Coli.
8
/
Le
complexe majeur
d’histocompatibilité (locus
B) :
relation
avecla résistance
à
des maladies
particulières
et
les
performances
Il y a un vaste ensemble de travaux sur le
complexe
majeur
d’histocompatibilité
de lapoule (locus B).
Nous nous référons à desrevues récentes sur ce
sujet
(Bumstead
1985 ;Hartmann 1986 ; Bacon
1987).
D’autre part, lesaspects
spécifiquement immunologiques
etpathologiques dépassent
le cadre de cetarticle,
limité àquelques
résultatsmarquants
sur lerôle du locus B dans la résistance à des mala-dies
particulières,
et àquelques
remarquesgénérales
quant à ses relations avec lescarac-tères de
production.
8.
1
/ Résistance
auxmaladies
Bacon
(1987)
cite 12 références montrant uneassociation entre des
haplotypes
au locus B etla résistance ou la sensibilité à la maladie de
Marek dans des croisements, des
populations
témoins ou des
lignées
consanguines,
enpré-sence d’une
exposition
naturelle ou artificielle.Il existe des effets sur la
réponse
à d’autresmaladies : sarcomes,
érythroblastose,
leucoseviscérale,
affectionthyroïdienne
autoimmune, coccidiose(Eimeria
Tenella),
choléra aviaire.En ce
qui
concerne la maladie deMarek,
leshaplotypes
B21 et B2 sont des facteurs derésis-tance, et les
hétérozygotes
B2/B21 sontplus
résistants que les autres
hétérozygotes
porteurs
de B21. Les allèles B19 et B15 montrent aussi
une relative résistance.
Une découverte ayant une
signification
prati-que
possible
est mentionnée dans la revue deBacon
(1987),
àpartir
d’unecomparaison
entregénotypes
B pour la résistance à la maladie de Marek et pour la transmission des virusleuco-siques
à l’oeuf : les types résistants à la maladie de Marek ne coïncident pas nécessairement avec ceuxqui
déposent
le moins de virusleuco-siques
dans les ceufs. D’autre part, Gavora etSpencer
(1979)
ont montréqu’il
y avait unecor-rélation
positive
entre la résistance d’ungéno-type à la maladie de Marek et sa
réponse
à lavaccination contre cette
maladie,
cequi
milite en faveur du maintien d’un effort de sélectionpour la résistance à cette
maladie,
les vaccinsn’étant pas efficaces à 100 %.
8.
2
/ Relations
avecdes
caractères
de
production
Ces relations ont été recherchées
depuis
lestravaux initiaux de Briles et
collaborateurs,
revus par Briles
(1960),
Gilmour(1960)
etNordskog (1964).
Pour des caractères et des
populations
variés,
un avantage de l’état
hétérozygote
a été trouvé.La
plupart
du temps, cecicorrespondait
àl’in-fériorité de certains
génotypes homozygotes.
Lamajorité
descomparaisons
étaient faites àl’in-térieur de
lignées
consanguines.
L’avantage
hétérozygote
peut être au moins unepartie
del’explication
de lapersistance
depolymor-phismes
au locus B dans deslignées
trèsconsanguines
(Briles
et al 1957 ; Gilmour1960).
Des croisements étant
toujours
utilisés auniveau de la
production,
la constatationci-des-sus n’a pas de
conséquence
pratique
directe. Iln’en est pas de même de l’observation dans des
populations
nonconsanguines
ou descroise-ments, de
génotypes
hétérozygotes particuliers
ayant
de meilleuresperformances
que d’autres(Briles
1960, pour le tauxd’éclosion ;
Allen etGilmour 1962, pour le pourcentage de
survie).
Des interactions sont apparues pour des
paramètres
deproduction
entre deshaplotypes
au locus B et l’année
(Briles
1964 ; Hardin1971),
la date d’éclosion(Briles 1964)
et desgènes
à d’autres loci(Morton
et al1965).
Desdifférences de viabilité entre
génotypes
sontparfois
inversées en fonction del’âge
(Briles
etal
1957).
De telles variations rendent difficilel’interprétation
et l’utilisation d’effets attachésau locus B.
Selon Gavora et
Spencer
(1979),
il existe unecorrélation
génétique
négative
entre larésis-tance à la maladie de Marek et le
poids corporel
et celui des
oeufs,
et une corrélationpositive
decette résistance avec le nombre d’œufs. Si cela
s’applique
d’unefaçon générale
auxhaplotypes
B, cette constatation peut servir de
guide
dansle choix de ces
haplotypes.
On a avancé que les relations entre les
géno-types au locus B et des caractères de
produc-tion reflétaient
uniquement
leur effet sur lamorbidité
(voir
Briles1964).
Bacon(1987)
remarquecependant
que dans les années récentes l’utilisation d’animaux noncontami-nés,
notamment vis-à-vis de la maladie deMarek,
rend vraisemblable l’existence derela-tions avec des caractères de
production
indé-pendamment
d’une infection. En outre, onpeut
noter que l’allèle B21, associé à une résistance à la maladie de
Marek,
n’est passupérieur
pourla
production
d’œufs selon Mc Dermid(1964)
et
Nordskog
et al(1973).
).
Des effets maternels sur le taux d’éclosion et
de survie ont été trouvés en relation avec des