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Notes de sciences naturelles sur les Giètes, la vallée de Binn et Arbaz

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Academic year: 2022

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matériel morainique, conteant de gros blocs avec des matériaux plus petits. Alors le Rhône aurait commencé à tailler la gorge si étroite vers le pont de St-Maurice, sur une profondeur d'environ 250 m, puisque c'est la profondeur évaluée des alluvions de la plaine du Rhône dans cette région.

A l'extrémité sud de la Crête des Maladeires, près de Sion, il y a aussi une grande marmite glaciaire, taillée dans du calcaire. Elle est contre une paroi de rocher, bien visible depuis la route cantonale. Une partie de la paroi de la marmite, du sommet à la base, a disparu. Le Club Alpin suisse l'a prise sous sa protection.

NOTES DE SCIENCES NATURELLES

SUR LES GIETES, LA VALLEE DE BINN ET ARBAZ

par Ignace Mariâtan I. — LES GIETES ET ENVIRONS

Le 7 mai 1964, par un temps splendide, les Murithiens ont gagné les Giètes par la Vorpilière et Daviaz. Un groupe a utilisé la route qui part de Monthey. Ce moyen d'accès est moins connu, je voudrais le décrire. Au sud-ouest de Monthey, près du vieux pont couvert, une route nouvelle s'élève vers le plateau de Choëx, où se trouve l'église.

Plus haut il y a le groupe d'habitations de Condémine. La route conti- nue à s'élever par de grands lacets, très harmonieux. Des maisons sont dispersées dans les prés, mais il reste encore bien des surfaces boisées, ce qui donne à tout ce versant l'impression d'une forêt très agréable.

Groupes de hêtres surtout, avec leur jeune feuillage d'un vert très tendre, puis des épicéas, des sapins blancs, et plus haut des mélèzes.

En descendant la vallée du Rhône, les mélèzes des Giètes représentent leur dernière station. Arbres de lumière, ils ne vont pas plus loin dans le Bas-Valais. Deux petits torrents, auxquels on donne le nom de

« nant » comme dans le Val d'Illiez, celui de Sépey et celui de Chin- donne, drainent ces pentes. Dans les prés de la partie inférieure il y a de belles colonies de cardamine des prés; l'anémone Sylvie (Anemone nemorosa) est abondante partout, dans les prés et dans les bois. Sur les terrains humides et frais les nombreuses colonies de la dorine (Chry- sosplenium alternifolium) attirent l'attention par leurs beaux tapis dorés. Dans les bois, c'est le moment de la floraison des pétasites (Peta- sites albus).

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Vers le restaurant, on quitte la route pour suivre un sentier, peu visible, qui monte directement aux Giètes; on peut prendre aussi le grand chemin qui aboutit vers la partie inférieure des Giètes. La route continue encore par les Cerniers, et la grande forêt de conifères jus- qu'à 1 400 m., au-dessus de Vouargnoz bourlo. On construit des chalets de vacance sur tout ce versant de Choëx, jusqu'aux Cerniers. Par contre les propriétaires de chalets des Giètes ont refusé la route, et la vente de leurs terrains, de sorte que les Giètes conservent leur calme et leur silence, nous avons été heureux de les retrouver ainsi.

Depuis les Giètes, l'ampleur du panorama permet de faire des ob- servations intéressantes:

Géologie: on a sous les yeux la grande coupure de la vallée du Rhône entre Martigny et St-Maurice, coupe naturelle, profonde à tra- vers une chaîne de montagne montrant son anatomie. Les grandes unités sont:

1. Le socle hercinien cristallin du massif des Aiguilles Rouges de Cha- monix, il émerge près d'Epinassey et de Lavez-les-Bains;

2. L'Helvétique a) autochtone des rochers de St-Maurice - Mex et de Savatan - Dailly;

3. La nappe de Morcles en série renversée, la Dent-de-Morcles et les Dents-du-Midi;

4. La région des Préalpes depuis le Val d'Illiez et Gryon jusqu'au Lé- man.

Pour les formes du paysages la vue est très nette sur les grandes parois des Diablerets, des Muverans, de la Dent-de-Morcles. Puis sur le territoire de Flysch replié sur lui-même entre Daviaz et la Dent- de-Valerette, et enfin sur la vallée du Rhône depuis St-Maurice au Léman. Mentionnons aussi l'intéressante moraine de l'ancien glacier du Rhône à Daviaz.

La flore montre bien la transition entre la région lémanique, hu- mide et le Valais central, plus sec. Le hêtre, le tilleul, le châtaignier, l'if, le houx. L'ail des ours (Allium ursinum) fleurit en sous-bois avant que les arbres soient feuilles. Trochiscanthes nodiforus va jusqu'à Epi- nassey. L'anémone à fleur de renoncule et l'érable Plane ne dépassent pas St-Maurice, le Gouet (Arum maculatum), le Cyclamen d'Europe, le Fragon (Ruscus aculeatus) jusqu'au Pas de la Crotaz et Vernayaz, la Nivéole et le Narcisse jusqu'à Daviaz, l'Asarum europeum, dans le Val d'Illiez, l'Hypericum Richeri et 1'Allium Victorialis à la Dent-de-

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V a l e r e t t e , le M u l g e d i u m P l u m i e r i aux Giètes. Certaines espèces alpines descendent j u s q u ' e n p l a i n e : Cytisus alpinus, S a m b u c u s racemosa, Ribes a l p i n u m , P r i m u l a h i r s u t a .

P o u r l a faune nous n'avons fait q u ' u n e observation, mais q u i c o m p t e : u n aigle royal est venu p l a n e r au-dessus de nous, p e n d a n t n o t r e p i q u e - n i q u e devant le chalet de l'Abbaye. On voyait d i s t i n c t e m e n t les taches b l a n c h e s sous les ailes, c'était donc u n j e u n e , cette livrée subsiste jus- q u ' à l'âge de 4 ou 5 ans. A p r è s , c'est la t e i n t e fauve généralisée.

I I . — LA V A L L E E D E B I N N

Le seuil de Deisch, p r è s de Grengiolz, dans la vallée d e Conches, est formé p a r u n e grosse b a r r e rocheuse, sciée p a r le R h ô n e , après le r e t r a i t des glaciers q u a t e r n a i r e s . Grosse difficulté p o u r é t a b l i r des voies de c o m m u n i c a t i o n . Le c h e m i n d e fer s u r m o n t e cet obstacle p a r le tun- nel h é l i c o ï d a l , la r o u t e p a r deux lacets. On p é n è t r e alors sur le pla- teau de L a x ; la vallée s'élargit, devient v e r d o y a n t e . Des villages s'y sont installés: L a x et Fiesch sur la rive d r o i t e , N i e d e r e r n e n et E r n e n sur la rive gauche. De vastes p r a i r i e s et des c h a m p s de céréales et de p o m m e s de t e r r e r e c o u v r e n t ce t e r r i t o i r e .

P r i m i t i v e m e n t , les c o m m u n i c a t i o n s avec le h a u t Conches se faisaient p a r la rive gauche. On gagnait E r n e n , puis M ü h l e b a c h , S t e i n h a u s et N i e d e r w a l d . D e p u i s q u e l a r o u t e et le c h e m i n de fer passent sur la rive d r o i t e , p a r Fiesch, E r n e n a p e r d u son t i t r e de chef-lieu. Mais, fièrement c a m p é e sur sa terrasse, elle a gardé son c a r a c t è r e , ses maisons sont très belles. M. l e P r é s i d e n t S c h m i d t nous a fait les h o n n e u r s de son village.

C o m m e il a c o m p r i s l'intérêt q u ' i l p r é s e n t e , e t c o m m e il c h e r c h e à le préserver d e t o u t e m o d e r n i s a t i o n exagérée. Au n o m de la M u r i t h i e n n e j e l u i ai dit nos félicitations et nos v œ u x p o u r l a réussite de ses efforts.

L'allocution de M. Roussy, D i r e c t e u r de l ' a m é n a g e m e n t hydro-élec- t r i q u e , nous dit c o m m e n t la t e c h n i q u e p e u t s'accorder avec la p r o t e c - tion de la n a t u r e .

M. le C u r é d e l a paroisse nous m o n t r e la belle et g r a n d e église. M.

le P r é s i d e n t nous c o n d u i t dans la maison de justice du District, aujour- d ' h u i m a i s o n de c o m m u n e , d o n t u n e salle a été a m é n a g é e p o u r rece- voir les archives. Le soin mis à conserver et à exposer tous ces manus- crits d a n s u n e p e t i t e c o m m u n e de m o n t a g n e est r e m a r q u a b l e . Quel bel e x e m p l e p o u r t a n t de c o m m u n e s q u i les ont laissées se d é t é r i o r e r dans des l o c a u x défavorables !

L e t e m p s nous m a n q u a i t p o u r visiter les maisons du village. U n ancien c u r é , A n t o n Carlen, a p u b l i é u n intéressant t r a v a i l sur les mai-

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sons de la paroisse d'Ernen '. Il en a décrit 115. Je citerai celles qui entourent la place du village: la maison de commune, en pierre; la maison de Tell; le mur du rez-de-chaussée a été couvert de fresques qui seraient la plus ancienne représentation picturale connue des débuts de la Confédération Suisse. La maison d'école de 1538, avec une partie en pierre de 1668. La maison Am Hengart, 1584, a servi d'entrepôt pour les marchandises de transit. La maison Schiner-Matlis. 1631, bon exemple d'architecture locale. La maison du Grand Bailli Kreygh, 1677. Demeure comprenant trois étages, de vastes chambres, dotées de grandes fenêtres et desservies par de larges corridors. Son propriétaire semble avoir voulu, par cette construction, manifester sa puissance et sa présence à Ernen.

Notre premier pique-nique a eu lieu non loin d'Ernen, sur la colline des potences. J'avais tenu à ce que les Murithiens voient ces trois grandes colonnes en maçonnerie où on exécutait autrefois les condam- nés à mort. Sans doute y avait-il parfois des personnes qui méritaient ce châtiment suprême, mais combien d'innocents ont payé de leur vie certaines excentricités qui les faisaient condamner comme sorciers.

Les croyances superstitieuses étaient répandues, on pensait que cer- taines personnes avaient le pouvoir de « donner du mal » à d'autres, comme des maladies, d'attirer le lait de leurs vaches pour s'en servir, ainsi que beaucoup d'autres méfaits.

Nous quittons le village d'Ernen à regret, pour suivre la jolie route de Binn. A Binneggen, au moment de quitter le versant de la vallée de Conches pour celui de la vallée de Binn, on admire la vue sur les grandes sommités du massif d'Aletsch. Près de Binnackern, sur la col- line de Seng, à la jonction de la Binna et du Rhône, on a, dès 1838 et jusqu'à 1923, exploité par des fouilles de valeur inégale, une nécro- pole formée de tombes entourées de pierres. Les objets se classent de la Tène I à l'époque romaine impériale 2.

On atteint un petit groupe de maisons, Ausserbinn, minuscule com- mune d'une quarantaine d'habitants, riche en prairies, champs et forêts, faisant partie de la paroisse d'Ernen. Après avoir traversé une combe, voici un grand chantier, on construit une route de secours, en tunnel, pour remplacer la route ordinaire à travers les Twingi, si exposée aux avalanches. Ainsi Binn ne sera plus isolée du monde en hiver. Cons-

1 Anton Carlen: «Zwischen zwei Brücken, die Pfarrgemeinde Ernen, ihre alten Häuser und ihre einstigen Bewohner », 1963.

2 Marc Sauter: «Préhistoire du Valais», Sion, 1950, p. 90.

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cients des clangers que présentaient ces gorges, les habitants de Binn avaient construit une chapelle à l'entrée et une autre à la sortie. Avant de s'engager dans ce défilé, ils ne manquaient pas d'implorer le secours de la Providence par l'intercession des saints. On longe la Binna qui coule sur des rochers formant des marmittes en pleine activité. Le premier établissement humain, au sortir des Twingen, est le hameau de Z'Binnen, avec sa jolie chapelle. A droite s'ouvre le vallon de Lang- bach avec la chapelle de Heiligkreuz, lieu de pèlerinage fréquenté.

Sur une crête brille l'église paroissiale de Willern. Voici l'aggloméra- tion principale de Binn (Schmidigenhäusern) avec sa chapelle et son hôtel (1401 m). On sera surpris d'apprendre que cette vallée si diffici- lement accessible ait été habitée déjà dans l'époque préhistorique.

Voici les trouvailles faites à l'emplacement de l'hôtel Ofenhom: en 1881, on a détruit 8 sépultures en dalles. En 1897, en agrandissant le même hôtel, on découvrit 16 nouvelles sépultures.

La 10e, recouverte de deux dalles, renfermait un corps, portant une bague en spirale en fil d'argent; sur la poitrine une fibule, à côté de la tête, une écuelle en terre.

La l i e a livré deux fibules, dont l'une de la Tène I b, en bronze.

Le corps 12 était entouré de pierres; il portait à chaque bras un bracelet valaisan et sur la poitrine des fibules.

Avec le corps 13 on recueillit une fibule, une fusaïole, en terre cuite et un crochet de ceinture en bronze.

Dans la sépulture 14 reposait un corps sans pieds ni bras. Les tibias étaient placés de chaque côté de la tête, entre deux pierres.

La tombe 15 renfermait 3 corps: 2 adultes, l'homme et la femme, et un enfant; celui-ci portait un petit collier de perles de verre bleues.

Le corps 24 était celui d'un homme inhumé en pleine terre avec 2 bracelets, une monnaie d'Octave-Auguste (35-28 av. J.-C.) et un gobelet en pierre ollaire. Ces objets sont conservés à l'hôtel3.

En quittant le village nous traversons le beau pont de 1564. Du hameau de Giessen il ne reste que la chapelle et quelques constructions.

La terrible avalanche du 28 février 1888 a détruit 23 chalets, 5 hommes et 57 têtes de bétail. Il y avait plus de 3 m de neige. La vallée resta isolée 17 jours. Nous admirons la rivière en pensant à la chanson: « Eau si claire et si pure d'où viens-tu, dis-le nous ? Je viens de la montagne, des glaciers azurés ». Nous examinons attentivement le hameau d'Im Feld, le dernier de la vallée. Chaque maison regarde par-dessus le toit

3 Bernouilli, IAS, 1899, p . 57.

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de sa voisine. Une jolie chapelle et un oratoire donnent la note reli- gieuse. Le hameau est placé à l'extrême bord d'une belle surface de champs de céréales, de pommes de terre et de prairies. La déclivité de cette surface augmente avec l'altitude, elle devient effrayante vers 2 200 m, on voit briller là-haut les pièces d'aluminium des travaux contre les avalanches. On pense à l'angoisse des habitants lors des grosses chutes de neige. Comment se fait-il que des gens soient venus si loin, et y soient demeurés ?

A deux heures au-dessus de Im Feld, sur l'alpe de Tschampigen, en Im Friechä, on a détruit, vers 1860, un bloc erratique portant de nombreuses cupules, souvent réunies par des canaux (Reber, IAS, 1893, p. 481).

L'intérêt principal de la vallée de Binn pour des naturalistes et des amis de la nature est sa richesse en minéraux. Les premiers minéralo- gistes furent des amateurs, le chanoine Murith, plusieurs prêtres du pays Mutter, Brunner, Théodore Walpen, curé de Binn de 1867 à 1878. Dès 1833, des études scientifiques furent entreprises par Lardy, Wiser, Da- mour, Sartorius von Waltershausen, Solly et enfin par Léon Desbuissons, qui a publié un volume de 324 pages en 1909, contenant également une étude de A. Binz sur Les plantes dv Binnental. On trouve aussi des renseignements sur Conches et Binn dans les ouvrages de Charles Bier- man et de F.G. Stebler 4.

On a exploité une carrière en face d'Im Feld au Lägenbach, dans de la Dolomie depuis 1732, uniquement pour la recherche des cristaux.

Nous avons voulu la visiter, mais l'entrée était encore recouverte par la neige.

III. — ARBAZ ET LA VALLEE DE LA SIONNE, le 11 octobre 1964.

La géologie: Comme toujours, les formes du paysage relèvent de la géologie. La vue depuis la terrasse des lacs, sur Arbaz, montre d'abord les premiers plans, ce sont les plateaux de Grimisuat, Arbaz, Savièse jusqu'aux mayens de la Djour. Tout ce territoire formé de schistes lustrés, jusqu'au-dessus de Champlan, et d'Aalénien jusqu'au-dessus d'Arbaz, a des formes douces; ce sont les glaciers quaternaires qui l'ont modelé. Il y a beaucoup de dépôts du glacier du Rhône jusqu'à 1 160 m. Après le retrait des glaciers, la Sionne s'est creusée son lit sous forme

4 Léon Desbuissons : « La vallée de Binn », étude géographique, géologique, mi- néralogique et pittoresque, 1909. Charles Biermann: «La vallée de Conches >, 1907.

F.G. Stebler: «Das Goms und die Gomser », 1903.

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de gorge e n t r e Sion et les m a y e n s d'Arbaz. P l u s h a u t , la vallée de la Sionne se rétrécit, elle n'a guère que 2 000 à 2 500 m de large. On y distingue u n gros r o c h e r de Jurassique sur son versant d r o i t ; il s u p p o r t e les m a y e n s d ' I n c r o n . La vallée se t e r m i n e p a r des crêtes rocheuses es- carpées de rochers surtout secondaires: le P r a b é , P r a R o u a , Cretta Bossa, Sex Noir, Sex Rouge, Chamossaire. Les éboulis sont a b o n d a n t s sur le versant droit. Des tirs d'artillerie depuis C h a m p s e c sur les parois du P r a b é , ont p r o v o q u é u n e désagrégation intense dans les rochers schis- teux, si bien q u e les débris ont recouvert u n e surface considérable de t e r r a i n s vers V e r m e n a l a , et au-dessus.

La vue p a n o r a m i q u e l o i n t a i n e est très é t e n d u e , elle est la m ê m e q u e celle de M o n t a n a - C r a n s : la vallée du R h ô n e dans t o u t e son am- p l e u r depuis M a r t i g n y vers L o è c h e ; les vallées latérales de N e n d a z , H é r e n s , A n n i v i e r s ; les Alpes p e n n i n e s avec leurs i n n o m b r a b l e s som- m i t é s : Weisshorn, B i e s h o r n , R o t h o r n de Zinal, O b e r g a b e l h o r n , Cervin, D e n t - R l a n c h e , Veisivis, Aiguilles-Rouges d'Arolla, massif du C o m b i n , massif d u Mont-Blanc, et, paraissant tout près, le prestigieux Bietsch- h o r n , p o u r n e citer q u e les p l u s célèbres.

L'irrigation est assurée p a r le bisse de la Taillaz, a l i m e n t é p a r la Sionne p e n d a n t la fonte des neiges en p r i n t e m p s ; après, son d é b i t est très r é d u i t , car il n ' y a pas de glaciers. Ce bisse était déjà cité en 1300.

O n l u i a d o n n é u n e p e n t e t r o p forte. Le 11 octobre, q u a n d nous l'avons suivi il avait u n fort débit, suite des fortes pluies des j o u r s p r é c é d e n t s . Le sentier q u i le suit est très p e u m a r q u é , caillouteux, on devrait l'améli- o r e r ; les estivants des n o u v e a u x chalets seraient h e u r e u x de l'utiliser c o m m e p r o m e n a d e , et c o m m e m o y e n d'accès p o u r les m a y e n s de la c o m b e d'Arbaz.

U n e m b r a n c h e m e n t d u bisse de Savièse vient depuis la D j o u r , tra- verse l a gorge d u D r a h i n p a r u n p o n t , et i r r i g u e des t e r r a i n s d'Arbaz a p p a r t e n a n t à des Saviésans. Le bisse de Sion, construit en 1905 p o u r r e m p l a c e r des sources d'eau p o t a b l e captées vers le l i t de la Sionne, p a r l a Ville de Sion, traverse le t e r r i t o i r e d'Arbaz sans que les pro- p r i é t a i r e s des t e r r a i n s puissent l'utiliser.

La flore: e n m o n t a n t à C h a m p l a n et sur A r b a z , il y a avait des sta- tions de l a p e t i t e P e r v e n c h e . A u x m a y e n s de V e r m e n a l a , j ' a i vu des t a p i s de Corydale (Corydalis i n t e r m e d i a ) . Dans la c o m b e d ' A r b a z , rive g a u c h e , vers l a l i m i t e de la forêt il y a u n e belle station de P i n d e mon- t a g n e , forme couchée. Le Cytise r a y o n n a n t (Cytisus r a d i a t u s ) recouvre des p e n t e s entières dans l a région des m a y e n s d e V e r m e n a l a et au- dessus, j u s q u ' à E n c r o n . Les gens d'Arbaz l u i d o n n e n t le n o m d e Dza-

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v r o n ; il e n v a h i t les t e r r a i n s , on l ' a r r a c h e . Espèce cantonnée sur la rive d r o i t e du Valais c e n t r a l e n t r e Conthey et M o n t a n a . Le Lis rouge (Lilium croceum) localisé depuis la vallée de la Morge à la combe d'Arbaz, où il avait été signalé p a r Rion. D ' a p r è s les renseignements de Cvrille Ser- m i e r d'Arbaz, il se trouve à la base des rochers sous E n c r o n , vers 1 600 m. Les gens d'Arbaz vont en cueillir p o u r certaines fêtes, ils le nom- m e n t « fleurs d'ouris ». A Arbaz, le crocus est a p p e l é « V e u l l a i r e t t e », le sureau « les chus ».

Développement de la station touristique d'Arbaz. Le village d'Arbaz est situé sur u n e terrasse à 1 146 m, la p o p u l a t i o n de la c o m m u n e est de 500 h a b i t a n t s environ. E l l e s'est r e n d u c o m p t e que ce pays si b e a u p o u r r a i t d é v e l o p p e r u n e station de tourisme. On a choisi les abords du village, et s u r t o u t la terrasse au-dessus vers 1 350 m. E l l e se p r ê t e bien p o u r la construction de chalets. La c o m m u n e a c o m m e n c é p a r faire des r e m a n i e m e n t s parcellaires avec des c h e m i n s de dévestiture, et u n e b o n n e r o u t e j u s q u ' a u sommet des mayens. On a construit déjà de nom- b r e u x chalets en bois, ils s ' h a r m o n i s e n t bien avec le paysage, assez es- pacés; les arbres sauvages ont été conservés. Ainsi c h a q u e famille est chez soi, sans ê t r e dérangée p a r les voisins. I l reste encore b e a u c o u p de place c o m m e t e r r a i n à b â t i r . On a évité l ' e r r e u r commise ailleurs, c o m m e à Zinal, à l ' a l p a g e de la Chaux, au Lötsehental où on p r o j e t t e des s u p e r d é v e l o p p e m e n t s t r o p vastes et t r o p brusques, qui ne m a n q u e - ront pas d ' a m e n e r des inconvénients p o u r le visage et l'âme d u Valais.

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