", Complications nouvelles

Trente-troisième Année. — N° 6.

P r i x du n u m é r o : 20 centimes

Mercredi 23 Janvier 1918 Bureaux: R u e de l a S e r r e , 5 8

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", Complications nouvelles

Nous recevons là lettre suivante:

La situation des diverses Catégories d'in- dustriels de l'horlogerie et surtout des fa- bricants de montres, est certes loin d'être enviable. Chaque jour, pour ainsi dire, surgissent de nouvelles prescriptions, re- latives à l'importation ou à l'exportation, remplaçant. ou contredisant celles de la veiUe, et le malheureux fabricant ou ex- portateur ballotté entre une foule de lois, d'arrêtés, d'ordonnances diverses, ne sait littéralement souvent plus, à quel saint se vouer; Nous devons nous incliner, c'est entendu, devant les exigences des Etats qui nous fournissent les matières premiè- res nécessaires à notre industrie, nous conformer à leurs prescriptions, nous sou- mettre à leurs mesures de contrôle; par contre, nous devrions être en droit d'espé- rer que nos propres autorités s'efforceront de ne pas compliquer une situation déjà suffisamment difficile et délicate.

Ces réflexions nous sont inspirées par la lecture des deux circulaires du Bureau fédéral des matières d'or et d'argent aux bureaux de contrôle, relatives à l'exporta- tion de montres et de boites de montres or, de b'jouterie et autres ouvrages en or, que la Fédération horlogère a reproduites dans ses numéros du 12 et du 19 courant.

Ces circulaires prescrivent en effet certai- nes mesures extrêmement regrettables, en ce qu'elles bouleversent complètement les principes sur lesquelles repose notre loi suisse sur le contrôle des objets d'or et d'argent. ;

Cette loi, on ne le rappellera jamais trop, a exercé sur l'industrie horlogère suisse la plus, précieuse influence. Elle prévoit.le contrôle obligatoire des boites de montres or à 14 k. ou au-dessus, por- tant une indication de titre, mais elle per- met en même temps la fabrication d'arti- cles en or bas, dont le titre, lorsqu'il est insculpé dans les boites, est garanti par la marque du producteur. Ces dispositions, très libérales, en entourant la fabrication de la montre d'or de toutes les garanties désirables, ont contribué grandem«nt au

bon renom de notre industrie, tout en lui permettant de s'adapter aux exigences de tous les marchés.

Depuis la guerre, la situation s'est peu à peu modifiée. Une première mesure a consisté à permettre AUX', fabricants de montres aux titres anglais, dont l'importa- tion dans le Royaume/Uni était interdite, et qui devaient s'écouler dans les colonies anglaises, de présentéi&ces> titres au con- trôle suisse, et de les*^rayfer "munir de la contre-marque « Croix fédérale» Celte me- sure, Jacultative, a été bien accueillie par les intéressés auxquels elle permettait de s'assurer que leurs montres repondaient aux exigences du contrôle anglais, pour le cas où elles passeraient ultérieurement des colonies anglaises dans la métropole.

Mais plus récemment, une série d'autres décisions ont été prises, qui ont provoqué dans le monde horloger un vif émoi, et, il faut le dire, un sérieux mécontentement.

Il s'agit d'abord de l'obligation imposée sans aucun délai préalable, de frapper dans toutes les boites en or bas, l'indication de leur titre et de les faire contrôler. Cette mesure était évidemment inapplicable aux montres terminées ou aux boîtes termi- nées et finies, qui eussent été abîmées.

Aussi dut-on prévoir ensuite pour celle catégorie de marchandises un délai, allant d'abord jusqu'à fin janvier et prorogé en- suite jusqu'à fin février. Même ainsi pro- rogé, ce laps de temps est insuffisant, l'Allemagne qui est un de nos gros clients pour les montres en or bas, interdisant actuellement l'importation de toutes les montres or.

En dehors même de ce cas, la prescrip- tion sus-indiquée se heurtait à une impos- sibilité, l'Allemagne interdisant l'apposition d'un titre d'or inférieur à 0,585. Pour d'au- tres pays, tels les Etats-Unis, on ne de- mande également aucune indication de ti- tre dans les boites en or bas. Il fallut donc prévoir aussi la possibilité d'expédier les articles en or bas sans insculpation au- cune. Le mieux serait de rapporter com- plètement cette mesure, car; même pour des boîtes brutes, elle entraine des compli- cations et des frais inutiles. Une question

se poserait, du reste, à ce sujet : les indus- triels intéressés devraient être exactement renseignés sur les exigences auxquelles devraient répondre les boites aux titres inférieurs pour être admises au poinçon- nement.

Une décision qui provoquera une oppo- sition encore beaucoup plus considérable, est l'interdiction d'exporter des articles à un titre inférieur à 8 k. Au mépris des principes posés par la loi, qui considère comme «or» tous les alliages contenant plus de 50 °/o da métal précieux, on dé- crète aujourd'hui que seront admis doré- navant comme cor» tous les alliages jus- qu'à 8 k. (0,333) mais non au-dessous. Il est permis de se demander, en outre, de quel droit et pour quel motif. Or, il existe chez nos fabricants et chez nos monteurs de boites des milliers de boites 7 k., com- mandées avant la guerre pour l'Allemagne et dont l'exportation est ainsi interdite d'un trait de plume. La possibilité même de les exporter en les indiquant comme

«montres métal», n'est pas une solution satisfaisante ; une telle déclaration serait certainement considérée et punie comme une fraude par les Etats destinataires de ces envois.

On s'élèvera aussi vivement chez nous contre l'obligation de faire contrôler d'a- bord en Suisse les boites destinées à être ensuite contrôlées en France ou en Angle- terre. Pourquoi ce double contrôle et ces doubles frais?

On le voit, nous nous trouvons en pré- sence d'une série de mesures mal accueil- lies par les milieux intéressées, parce qu'elles paraissent inutilement tracassières et onéreuses. Elles ont été dictées proba- blement par le désir d'empêcher tonte ex- portation d'objets trop lourds, constituant pour la Suisse une sortie d'or déguisée.

Préoccupation très légitime de la part de nos autorités en présence de la difficulté qu'éprouve notre Banque nationale à se ravitailler en métal précieux. Mais le résul- tat cherché aurait dû, semble-t-il, pouvoir être atteint sans mettre sur pied un tel arsenal d'astrictions et d'interdictions, et il est à [espérer que ces dispositions, ou

46 LA E E D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E

S T V au moins une partie d'entre elles, seront

rapportées L'interdiction de fabriquer des boites à un titre inférieur à 8 k. vendu, va du reste directement à l'encontre du but pour- suivi. Le fait que quelques-unes de ces m e s u r e s ont déjà été modifiées, ou des dé- lais accordés pour leur mise en vigueur semble bien indiquer qu'il s'agit de déci- sions prises hâtivement, sans avoir été précédées d'une étude suffisante, et n o u s n o u s permettons, p o u r conclure, de for- muler le vœu que nos autorités veuillent bien par la suite, avant de p r e n d r e aucune résolution intéressant notre industrie, p r e n d r e l'avis de la Chambre suisse de l'horlogerie, et consulter par son intermé- diaire, les intéressés.

Veuillez agréer, etc. C. S C H A R P F .

Note de la Réd. — Nous avons cru de- voir reproduire cette lettre, qui reflète l'a- vis d'un groupement assez important de l'horlogerie suisse. Nous sommes d'accord, sur la plupart des points relevés, avec no- tre correspondant, qui n^?a peut-être cepen- dant pas tenu un compte tout-à-fait suffi- sant des difficultés de tous genres, avec lesquelles ont à lutter actuellement nos a u t o r i t é s , obligées le plus s o u v e n t , de p r e n d r e des décisions très r a p i d e s ; n o u s applaudissons, en particulier, au vœu qui forme la conclusion de sa lettre. Il ne s'a- git du reste, il faut le rappeler, que de dispositions ayant un caractère provisoire.

Exportation de bijouterie fausse en France

Instructions spéciales concernant le canton de Neuchâtel.

L'ar?angement passé le 29 décembre 1917 entre la France et la Suisse prévoit l'importation de bijouterie fausse d'origine suisse pour une somme de fr. 10,000 men- suellement; soit fr. 100,000 pour les dix mois de l'accord.

Afin que chaque exportateur suisse bé- néficie de ce contingent, le Département suisse de l'Economie publique a décidé de procéder à une répartition individuelle.

Le calcul sera basé sur les exportations faites en France en 1913 et 1916.

E n conséquence, la Chambre cantonale du commerce, rue Léopold-Robert 34, à La Chaux-de-Fonds, invite tous les inté- ressés du canton à lui faire parvenir les chiffres d'exportation de bijouterie fausse en France au cours des années précitées.

Les indications données devront être exac- tes et p o u r r o n t être contrôlées.

Les réponses devront lui parvenir jus- qu'au 2b janvier inclusivement, au plus tard. Chambre du Commerce.

Importation en Allemagne Autorisations d'achat

Il est porté à la connaissance des expor- tateurs de marchandises en Allemagne q u ' u n e autorisation d'achat n'est pas né- cessaire pour des ordres d'un montant maximum de 1000 Mk par jour et de 3000 Mk par mois passés par un même ache- teur allemand. La section d'importation de la Légation d'Allemagne à Berne, peut ce- pendant exiger une attestation visée par la Chambre de commerce, que les ordres n'ont pas dépassé ce montant.

E n tant que ces ordres ont été passés après le 15 janvier 1918, le vendeur suisse

doit avant la conclusion du contrat, de- m a n d e r par écrit à la Section d'importa- tion de la Légation d'Allemagne à Berne, s'il peut obtenir ^autorisation d'importa- tion et si les marchandises, qui en font l'objet, sont comprises dans un contingent d'importation. Les autorités allemandes ne reconnaîtront pas des ordres passés après le 15 janvier 1918, sans autorisations d'a- chat, si une attestation de la Section d'im- portation n'a pas été obtenue préalable- ment. De pareils ordres ne peuvent en gé- néral être admis qu'à titre exceptionnel.

Importation d'horlogerie en Autriche-Hongrie

La pénurie de montres dont souffre le marché austro-hongrois, inspire au journal Die Edelmetall-Industrie quelques consi- dérations très sensées que nous tenons à reproduire ici :

La réouverture de la frontière austro-hon- groise, à l'importation des montres de poche, tout au moins de celles à boîte en métal et de celles en argent à bas prix, dont il était ques- tion récemment, a de nouveau été renvoyée à une date indéterminée, ensuite de l'opposition de la « Devisenzentrale». Pour permettre à ses membres de se procurer de nouveau cet important article de consommation, dont le manque se fait déjà sentir très vivement, le

«Verband der Edelmetall-und Uhrenbranche » a élaboré un plan permettant l'organisation de l'importation et de la répartition de ces articles, tout en renvoyant la question de la régularisation du change à un certain délai après la conclusion de la paix, et ce projet

E

araissait avoir rencontré un accueil favora- le auprès des autorités compétentes. Néan- moins, il ne fut pas possible d'obtenir l'ap- probation de I&« Devisenzentrale »; il n'est pàsnïrterdrt" cependant d'espérer que celle-ci changera d'attitude dans un laps de temps plus ou moins rapproché.

Il serait oiseux, en regard de la décision négative qui fait loi actuellement, de vouloir relever encore les' motifs essentiels au point de vue commercial_où cultirrel qui militent en faveur de la réouverture des frontières; on leur oppose l'intérêt supérieur de l'Etat d'ob- tenir une amélioration du cours de la cou- ronne, et cela avec une insistance telle, que même la possibilité d'acquérir des articles beaucoup plus indispensables, tels que des chaussures, est également subordonnée à cette considération, sans parler du fait que les moyens, dont dispose la «Devisenzentrale»

doivent être consacrés en première ligne à des buts intéressant la défense nationale.

Il est évidemment difficile de formuler des' objections à l'égard de ce facteur tout puis- sant, et il est impossible de nier la situation critique de l'État; par contre, il est permis de s'élever contre le système que dénotent toutes les décisions prises, d'après lequel, pour sacrifiera un seul but, qui ne sera jamais entièrement atteint, on n'aura aucun égard, à d'autres situations, si difficiles soient-elles.

L'expérience d'une année entière a du reste enseigné que l'interdiction de l'importation n'a pas pu empêcher une dépréciation consi- dérable de nos changes, ni porté remède à la difficulté où se trouve notre peuple de se pro- curer les denrées alimentaires nécessaires et que le mouvement qui s'est produit dans ces deux domaines, est dû à de toutes autres cau- ses. Il serait donc vraiment temps d'examiner si en persistant avec parti-pris à interdire les importations, on n'a pas réalisé plus d'incon- vénients que d'avantages, et si nous ne de- vrons pas repayer un jour chèrement le fait d'avoir sacrifié froidement des sources impor- tantes d'activité économique et de ressources pour le fisc. Espérons que ce point de vue ar- rivera à se faire jour avant le moment, qui n'est plus éloigné, où la dernière montre aura disparu du marché; la fabrication d'articles de pacotille est déjà du reste devenue à peu près impossible.

Exportation en Allemagne

La Chambre suisse de l'horlogerie infor- me les fabricants d'horlogerie et les' four- niluristes que l'envoi de marchandises en Allemagne est de nouveau autorisé.

P o u r tout envoi de montres, il y a lieu d'envoyer au Département suisse de l'éco- nomie publique, Division de l'Economie industrielle de guerre, Section des indus- tries textile et de luxe :.

5 formulaires de demandes d'exportation ; 4 formulaires de d e m a n d e s d'importation ; 2 factures, établis d'une façon détaillé,

claire et lisible. ::-:.?'•

P o u r les fournitures, ces formulaires doivent être adressés an m ê m e Départe- ment, même Division, mais à la .Section des machines et métaux.

Histoire de la Pendulerie Neuchâteloise (Horlogerie de gros et moyen volume) par ALFREH CHAPUIS, avec la collaboration de

Léon Montandon. Marius Fallet, Alfred Bühler, Albert Berner, Arnold Cavin, Paul Ditisheim, Albert Fàvarger, Henri

Rosat et Ernest Sandoz. ' : --•>:-w Préface de Paul Robert, directeur de la Fabrique d'horlogerie de Fontaïneineloii,, ,

' "IÀ'-'I. '•'••:*

•,. y

Au nombre des artistes heuchàterois quî'.se sont distingués dans la construction des chro- nomètres de marine et dont Tes travaux méri- tent une mention spéciale, nous trouvons:

Frédéric-Louis Favre-Bulle, Sylvain Mairet, Louis Richard, William Dubois — q u i a doté la géodésie d'un appareil enregistrant électrique- ment les secondes sur un chronographe — Henri Grandjean et Ulysse Nardin.

M. Rosat a eu l'heureuse idée de rappeler également les noms des artistes disparus, dont le champ d'activité plus modeste a eu cependant une réelle importance : les régleurs Borgstedt, Kaurup, Jacot, Ziegler, Rössel, et fcés^ habiles-¹ constructeurs -d'échappements : Ulysse Calame, à La Sagne; Auguste.Grether, aux Ponts-Martel et Albert Pellaton, au Lo- cle, « vieux maîtres dont les jeunes praticiens actuels s'inspirent encore. »

L'auteur de la notice n'a pas oublié non plus de signaler les intéressants travaux exé- cutés par les élèves des écoles d'horlogerie de notre canton et les beaux résultats obtenus ces dernières années par nos maisons d'hor- logerie, d'une universelle renommée, les mai- sons Paul Nardin, au Locleet Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds.

Avec raison, M. Rosat a donné, dans son étude, une large place aux savants travaux de M. Ch.-Ëd. Guillaume, directeur du Bureau international des Poids et Mesures, et aux progrès qui leurs sont dûs dans le domaine de l'horlogerie.

Nous avons déjà signalé les résultats obte- nus par l'emploi de l'invar dans la construc- tion de l'organe régulateur des horloges. Une application des alliages d'acier et de nickel,, d'une importance non moins grande, a été faite, ces dernières années, à la construction des balanciers pour chronomètres. Le nou- veau balancier, dit «balancier-Guillaume », a solutionné le problème de l'erreur secondaire ou erreur de Dent, c'est-à-dire de la compen- sation à toutes les températures comprises entre deux limites données, qui sont généra- lement 0" et 35° C. environ. Les travaux de notre savant compatriote sont d'un maître, et lui donnent le droit de prendre rang auprès des trois grands théoriciens de la Chronome- trie : Phillips, Y von Villarceau et Caspari.

C'est en 1830 qu'a été construite, p a r l e pro- fesseur italien Zamboni, la première pendule électrique ayant fonctionné pratiquement, et c'est en 1842, .nous apprend M: Albert Favar^

ger, que Matthäus Hipp réalisa le système de pendule électromagnétique à palette et con- tre-palette qu'il imagina dès 1834. Cette in- vention, exploitée en grand, aujourd'hui en?

core, par la «Fabrique de Télégraphes» de Neuchâtel, fondée par Hipp en 1860, a reçu de son auteur, pendant les années 1877 à 1881, des perfectionnements qui ont permis de l'ap- pliquer avec succès aux pendules de haute précision pour Observatoires.

LA F É D É R A T I O N H O R L O G Ê R E SUISSE

47

•Be ihêihe que Hipp à été le fpremier à réa- liser un système pratique et durable d'horloge électrique indépendante, de même il fut l'un des premiers à organiser de toutes pièces une distribution d'heure unifiée par l'électricité.

La « Fabrique de Télégraphes » qu'il dirigea dès sa fondation, installa quantités de réseaux horaires en Suisse ainsi qu'à l'étranger, et, M.

"Favarger a pu dire avec raison que Neuchâtel a été l'un.des berceaux de l'horlogerie élec- trique.

Après un exposé rapide et très clairement rédigé des deux grandes catégories d'horloges électriques — horloges à impulsions directes et horloges à remontoir électrique — et des trois grandes classes que comportent les sys- tèmes d'unification de l'heure par l'électricité

— classes des compteurs électro-chronométri- ques, des horloges avec remise à l'heure et des horloges à synchronisation — l'auteur de la monographie en question décrit l'échappe- ment électrique de Hipp, le système de pen- dule à remontoir électrique construit par la maison David Perret, à Neuchâtel, nous dit quelques mots des intéressantes inventions de M. Charles Rosat, l'habile collaborateur d e l à Fabrique Zénith, du Locle, et passe ensuite à l'examen de ce que comporte un système d'u- nification électrique de l'heure par compteurs électro-chronométriques, que la « Fabrique de Télégraphes» a amené à u n haut degré de perfection.

Ce très intéressant exposé est complété par la description des chronoscopes et chronogra- phes, caractérisés par une géniale invention de Hipp, le régulateur à lame vibrante. Ces appareils, auxquels les successeurs de Hipp ont apporté de nombreux perfectionnements, sont aujourd'hui bien connus et fort appré- ciés des Observatoires et des laboratoires scientifiques du monde entier.

Le chapitre XVI est, en quelque sorte, l'a- boutissant obligé des trois monographies qui le précèdent et qui sont consacrées aux instru- ments de précision. Ce chapitre a pour objet

l'historique de l'Observatoire cantonal nèu- châtelois, doté depuis 1912, grâce à feu le Dr

Hirsch, d'une installation qui compte parmi les plus belles et les plus Complètes de celles qui existent en Europe, et nous donne u n aperçu de ses deux services appliqués à l'hor- logerie : l'observation des chronomètres et la transmission de l'heure.

Les deux derniers chapitres de 1'« Histoire de la^ Pendulerie » méritent également d'être lus avec attention et d'être sérieusement mé- dités. L'un a pour titre : « Le Commerce de la Pendulerie » et l'autre « Le Renouveau de la Pendulerie neuchâteloise. Conditions et pos- sibilités actuelles». Nous nous permettrons d'ajouter qu'un «renouveau» non moins dési- rable est celui de la fabrication du petit outil- lage moderne de l'horloger, du «tour à finir»

notamment, qui nous vient presque exclusive- ment de l'étranger. Sur cette question, d'un réel intérêt pour notre industrie, il y aurait beaucoup à dire ; mais, ce serait sortir de no- tre sujet, et, pour ne pas abuser davantage de la patience de nos lecteurs, nous mettrons le point final sur ce long, trop long compte- rendu, par cette dernière citation, empruntée à la belle préface de M. Paul Robert:

« Le travail monumental entrepris et con-

« duit avec tant de conscience et de distinc-

« tion par M. Alfred Chapuis et sescollabora-

« teurs, sera-t-il seulement la monographie

« d'une industrie défunte et qui n'appartient

« plus qu'au passé ou annoncera-t-il l'aurore

« d'une activité destinée à renaître sous de

« nouvelles formes, c'est l'avenir qui nous le

« dira.

« Quoi qu'il en soit, ce livre restera une

« œuvre de premier ordre pour tout ce qui a

« trait à la pendulerie neuchâteloise et l'im-

« pression finale que ses nombreux lecteurs

« en ressentiront, est un sentiment de recon-

« naissance et d'admiration pour nos maîtres,

« artisans et artistes neuchâtelois auxquels on

« ne peut assez rendre hommage, que l'on ne

« pourra jamais trop imiter.

« Leur génie inventif, leur belle tradition

« artistique, la loyauté de leurs travaux et la

«persévérance de leurs efforts, leurs initiati-

« ves hardies, resteront en exemple aux géné-

« rations à venir ». PATJL BERNER.

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