A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E UGÈNE O KASSA
Prolongement des champs de vecteurs à des variétés de points proches
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 8, n
o3 (1986-1987), p. 349-366
<
http://www.numdam.org/item?id=AFST_1986-1987_5_8_3_349_0>
© Université Paul Sabatier, 1986-1987, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (
http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (
http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 349 -
Prolongement des champs de vecteurs
a
des variétés de points proches
EUGÈNE OKASSA(1) (2)
Annales Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VIII, n°3, 1986-1987
Etant donné une variété différentielle paracompacte M de classe C°° et une
algèbre
locale A de dimension finie sur R ayant un idéal maximal de codimension 1, on note MA la variété des points prochesde M d’espèce A. On utilise la structure de A-module sur l’algèbre de
Lie des champs de vecteurs sur M’4 pour donner une caractérisation des
prolongements à MA des champs de vecteurs sur M.
ABSTRACT. - Given a differentiable paracompact manifold M of class C°°
and a local algebra A of finite dimension 1 over R such that the maximal ideal is of codimension 1 over R, we denote by MA the bundle of near points
of A-kind on M. Using the A-module structure on the Lie algebra of vector
fields on
MA,
we give a characterization of the prolongations to MA of thevector fields on M.
o. Introduction
Dans tout ce
qui suit,
on entend par "variété différentielle" ou toutsimplement "variété"
une variétédifférentielle, paracompacte
de classe C°°et par
"algèbre
locale" unealgèbre commutative,
unitaire de dimension finiesur R
ayant
un idéal maximalunique
de codimension 1. Si mdésigne
l’idéalmaximal,
leplus petit
entier k tel que =(0)
est la hauteur del’algèbre
locale.
Etant donné une variété différentielle M et une
algèbre
localeA,
d’idéalmaximal m, un
point proche
de x E Md’espèce
A est unhomomorphisme
~ Université de Grenoble 1 Institut Fourier, Laboratoire de Mathématiques B.P. 74, 38402 St Martin
dHères -
France~2~ Université Marien NGouabi Faculté des Sciences Département de Mathématiques B.P.
69, Brazzaville - Congo
d’algèbres /
de[algèbre
des fonctionsnumériques
de classe C‘°° surM]
dans A tel que03BE(f)
-f(x) mod m
pour toute fonctionf
ECoo(M) ([5]).
Sidésigne
l’ensemble despoints proches
de xd’espèce A, MA
=est une variété
différentielle
de dimension n ~ dim A où n = dim M : : c’est la variété despoints proches
de Md’espèce
A. On a une fibrationcanonique
7r :MA --~
M : c’est le fibre despoints proches.
Si(x1, ... , xn)
est un
système
de coordonnées locales sur un ouvert U deM,
si estune base de A et si est la base
duale,
lesapplications £
~pour et i =
1,..., n
sont unsystème
de coordonnées locales sur~-~ (r~).
Lorsque
A = D =R[T]/(T~)
estl’algèbre
des nombresduaux, MD
s’identifie àl’espace tangent
TM. Plusgénéralement lorsque
A =R(Ti
... , ...MA
estl’espace M)
desjets
d’ordre kdes
applications
de classe de R 8 dans Mayant
pour source 0 Plusparticulièrement lorsque
A =R[Ti,... , , Tn~ /(T1, . - . , Tn )k+1
où n =dim M,
l’ouvert de
MA
constitué despoints proches
de rang maximum estl’espace
des
repères
d’ordre 1~ sur M.Lorsque E
est un espace vectoriel de dimension finie surR, EA
s’identifie à A ® E. Enparticulier RA s’identifie
à A.Si
f
El’application f A : ~ ~--> ~( f )
deMA
dans A est uneapplication
différentiable de classe C°° : c’est leprolongement
def
surMA
à valeurs dans A.
L’application y
.Coo(M) -+
A 0qui
à toutefonction
numérique f
de classe C°° sur M associe sonprolongement f A
surMA
à valeurs dans A est unhomomorphisme d’algèbres.
Si est unebase de A et si est la base
duale,
pour toutf
E on a :~’{f ) "
acx ®~aa
~THÉORÈME
0(Weil [5]).
- Etant donné une variétédifférentielle
M etdeux
algèbres
locales A etB, l’application
~ H(id A
~~) o 03B3
de(MA) B
dansest un
isomorphisme
de variétésdifférentielles.
Si 03C6
:F2
est unhomomorphisme d’algèbres,
uneapplication
8 :
Fi - F2
est une03C6-dérivation
si 8 est linéaire et si8(xy)
=03C6(x)~(y)
+pour tous x, y dans
Fl. Lorsque F~
=F2,
une dérivation deFl
estune
idF1-dérivation.(3)
1.
Conséquences
du Théorème de WeilSi /
est unpoint proche
de Md’espèce A,
on noteDer~ A)
l’espace
des/-dérivations
de dans A.PROPOSITION 1. - Pour
tout ~
EMA, l’application
W ~---~(idA
®W )
o ~y de dansDer~ (C°°(M), A)
est unisomorphisme d’espaces
vectoriels.Démonstration. Soit xo
~ M et 03BE
unpoint proche
de xod’espèce
A.L’application
W H(idA
~W)
de dansDer~ (C°°(M), A)
estR-linéaire.
Surjection.
Si D estl’algèbre
des nombres duaux surR,
ondésigne (1, e)
une base de D où 1 est l’élément unité deD, 6
un élément tel que~~ -
0 et( 1 *, ~* )
la base duale.Soit (~ :
: --~ A une~-dérivation.
L’application Ç% : f ~ ~( f )
® 1 +~( f )
~ ~ deCOO(M)
dans A ~ Dest
point proche
de xod’espèce
A ® D. Ilexiste, d’après
le théorème deWeil,
unpoint proche Ç :
-~ D deMA d’espèce
D tel que :03C8)
o -y =.
On vérifieque Ç
est unpoint proche de 03BE d’espèce
D.L’application
c*o ~ :
---~ R est un vecteurtangent
en~’
tel que :(~*
0~’)~
= c~.lnjection.
Si(idA
®W )
=0,
on a : of A)
= 0 pour tous a E,~
et
f
eC°°(M).
Il s’ensuit que W = 0.Un
champ
de vecteurs de classe sur M(resp.
sur sera iden-tifié à une dérivation de
C°°(M~ [resp.
de On noteX(M) [resp.
le deschamps
de vecteurs sur M[resp.
le des
champs
de vecteurs surMA].
.PROPOSITION 2. -
L’application
X ~ (idA ~ X) o 03B3 est unisomorphisme
du
X(MA)
sur le module A ® .Démonstration.
lnjection.
Evident.Surjection.
Pour tout03BE
E onnote : F ~ F(03BE) de C~(MA)
dans R : c’est unpoint proche de 03BE d’espèce
R. On a :
(idA ~ ) o 03B3
=03BE. Soit 03C6
:C~(M)
~ A 0 une 03B3-dérivation.
L’application (idA
®03BE)
o 03C6 :C°°(M) -;
A est une03BE-
dérivation.Il
existe, d’après
laproposition 1,
un vecteurtangent
àMA en ~
et un seul~ Je remercie Monsieur le Professeur Jean-Louis Koszul dont les remarques et les suggestions ont permis l’élaboration de cet article.
W~
tel que(idA ~ W~)
o ~ =(idA ® ~)
o p.L’application
W :: M’4 -~ TM~
qui â ~
associeW~
est unchamp
de vecteurs de classe C°° surMA.
Lechamp
de vecteurs W considéré comme dérivation de vérifie :(idA
®W )
= (~.2. Structure de A-module dans et
X(M-4)
1.2014 Etant donné a E
A,
on note : A ---~ A lamultiplication
par a dans A.Soit $
EMA
et W E Pour tout a EA,
Aest une
/-dérivation. D’après
laproposition 1,
il existe un vecteur aW danset un seul tel que
(idA
(~)aW)
= (g)W)
o -y.L’application (a, W ) f--~
aW est une structure de A-module dans Pour toutç
EMA,
est un A-module libre de rang dim M.PROPOSITION 3. - Si I est un idéal de
A,
pour tout~
EMA,
Iest un espace vectoriel de dimension n ~ dim I où n = dim M. En
particulier
pour tout a E
A, dim(a .
= n ~Démonstration. - Soit xo un
point proche
de x0. Soit(xl,
... ,, xn)
unsystème
de coordonnées locales dans unvoisinage
de xo.On note encore
(xi)1=1,...,n
les coordonnées surMA
définies auvoisinage
de(xo )
par : xi o 03C0 oùMA ~
M est laprojection canonique.
Pour toutebase de
I,
les vecteurs pour tout a E et pour tout i =1,..., n
forment une base de 7 ’T/ MA
.Soit X un
champ
de vecteurs surMA.
Pour tout a EA,
on note aXle
champ
de vecteurs sur défini par .(aX )(~)
= a~ X (~)
pour tout~
E Si X est de classeC°°,
alors aX est de classe C°°.Puisque
pourtout ç
EMA,
= a~ X (~),
alors[idA
~(aX )(~~i
° ’Y =[idA
0 a.’ -x(~~~
° ’Y = 0X (~)~
° ~’.Il en résulte que
(idA
0 = 0X)
o -y. Comme 0X)
o 0’ :C°°(M)
-~ A t~ est une,-dérivation,
ondéduit, d’après
laproposition
2 que aX estl’unique champ
de vecteurs surMA
caractérisé par =(~ca ® X ) o-~~. L’application (a,J~’) ’2014)-
aX de A xX (M~4 )
dans est une structure de A-module dans
Exemple. 2014 Lorsque
A =MA
est le fibrétangent
d’ordre 2.Soit
(1, e, e2)
avece3
= 0 une base de A et(1*, e*, (e2)*)
la base duale. Soit(j;i,... , , xn)
unsystème
de coordonnées locales dans un ouvert U de M. Lesapplications (xi
= = z; =(e2 )* oxA)
pour i =1,...,
n sontun
système
de coordonnées sur(U).
On a : =+e2
Si X est unchamp
de vecteurs surMA
dontl’expression
sur est(où
pour i =1, 2, , ... ,
n sont des fonctions C°° sur(U)),
enécrivant
(idA
(~aX)
o~y(x=)
= Q9X )
o avec a e A et pour tout i =1, ... , n
on obtient :PROPRIÉTÉS. - i) a(~ -
~X)
= ~ aX pour tous a E E~ X E
X(MA)
ii) [aX, aY]
=a[aX, Y~
-~-a[X, aY]
-a2 (X, Y]
pour tous a EA,
X et Ydans
X(MA).
Démonstration.
ü~
Calculons :D’où l’assertion.
2. - Soit I
~
A un idéal de A et q : A ~A/I la surjection canonique.
On
note fi: : MA --; MA/I l’application
de classequi à 03BE
EMA
associeq
o ~
et : -l’application
linéairetangente.
Un vecteur W ETMA
est vertical pourg: : MA --~ MAlI
si = 0.Soit 03B3A/I : COO( M)
~ A/I~C~(MA/I)l’homomorphisme d’algèbres qui
à toute fonction
numérique
de classe sur M associe sonprolongement
sur à valeurs dans
A/I.
Etant donné W E on vérifie que=
(q
0W )
Comme(q
(1)W ) : C°° (M) -~ A/I
est une
q-dérivation,
onconclut, d’après
laproposition 1,
que estl’unique
vecteur deTqo03BE MA/I
tel que =(q
®W )
o 03B3.Il en résulte immédiatement :
PROPRIÉTÉS
.- i) Un
vecteur W E est vertical pourq MAlI
si et seulement si(q
®W)
o ~y = 0. Enconséquence
unchamp
devecteurs X sur
MA
est vertical pourMA
~MAlI
si et seulement siü~
= pour tout a E A et pour tout W EConséquence.
. -équence
Il résulte de lapropriété ii)
ci-dessus et de laproposition
3 que pourtout /
Eqr
.T03BEMA
-Tqo03BEMA/I
admetpour noyau
l’espace
f ’ . T03BEMA. Ainsil’application q : MA ~ MA/I
est unesubmersion.
3.
Champs
de vecteurs surMA
associés aux dérivations de A Etant donné une dériva.tion d deA,
pourtout ç
EMA, doç
:COO(M)
-~ Aest une
/-dérivation.
Ilexiste, d’après
laproposition 1,
un vecteurde et un seul tel que :
~idA
~dM(~)~
o ~y = -d o~’.
Lechamp
devecteurs
dM : ç
~2014~~~f(~)
surMA
ainsi défini est de classe C°°. Comme-do ~
pourtout g
E il s’ensuit que :(idA
=Puisque : C°°(M)
-~est une
~-dérivation,
lechamp
de vecteursdM
estcaractérisé, d’après
laproposition 2,
par :(idA
(g)dM )
o q =(-d
~ o ~y.Exemples.-l)
Si A = D =REBRê, où ~2
=0,
estl’algèbre
des nombres duaux surR,
alorsMD
est la variété T M des vecteurstangents
à M et si d est la dérivation de D telle qued(())
= -~,dM
est lechamp
de vecteurssur T AI
qui engendre
le flot des homothéties dans les fibres.2)
Si A = =R ~ Re ~ Re2,
oùe3
=0, MA
est le fibrétangent
d’ordre 2. En
reprenant
les notations del’exemple
duparagraphe 2,
on a :~ Si d est la dérivation de A telle que
d(e)
= - e, alors~ Si d est la dérivation de A telle que
d ( e ) _ - e~ ,
alorsLorsque
d est une dérivation deA,
pour tout t ER,
lesapplications
~t : ~
t-~exp(-td)
deM‘4
dansMA
sont un groupe à unparamètre
desdifféomorphismes
deGéométriquement,
lechamp
de vecteursdM
estla transformation infinitésimale de
PROPRIÉTÉS. - i)
Pour toute dérivation d deA,
lechamp
de vecteursdM
est vertical pour lafibration MA
--~ M.ii) Quels
que soient a E A etdE Der(A), (ad)M
=adM.
iii) Quels
que soient d et d’ dansDer(A), [d, d’~M
id~~.
iv) Quels
que soient d EDer(A),
X E on a :Démonstration.
~~
Soit Rl’augmentation.
Si d EDer(;4),
ona:
Puisque (aug)
o d = 0 alors(aug
o -y = o.Compte
tenu de lapropriété ii)
dupararaphe 2,
on conclut que est vertical pour 7r : À4I.Les autres assertions se vérifient facilement.
Remarque.
. - Soit A unealgèbre
locale différente deR,
d’idéal maximalm et de hauteur 1~. Soit S une dérivation non nulle de A dans R par
rapport
àl’augmentation.
Si a est un élément non nul dem~, Inapplication 3- ’2014~
est une dérivation de A
qui
n’est pas nulle. Ainsil’espace, Der(A),
desdérivations
de A est nul si et seulement si A = R.4. Familles de
champs
de vecteurs surMA
associéesaux dérivations de A dans son
quotient
Soit
1 ~
A un idéal de A et q : A ---~A/I la surjection canonique.
PROPOSITION : A -~
A/I une q-dérivation.
Il existe deschamps
de vecteurs Z surMA
tel que :[q
®Z(03BE)]
o 03B3 = -s o03BE
pour toutç
EMA.
. Deplus [(q
®Z)]
° ’Y =~-s
g)idcoo(MA)]
o ’y.Démonstration. 2014 Soit 03BE
EMA. Puisque 8 :
: A ~ A/I est une q-dérivation,
est une q o~-dérivation.
Ilexiste, d’après
laproposition 1,
unvecteur W dans et un seul tel que :
(idA/I ~W )
= -b o~.
L’application q
:MA/I
étant unesubmersion,
il existe un vecteurv~
dans tel que = W: cequi
donne(q
® o y = -S o~.
Enchaque point ~
EMA,
on se fixe unsupplémentaire
de 7 ’ et onnote
V03BE
lacomposante de V03BE
suivantL’application Z : 03BE
~V03BE
deMA
dans
TMA
est unchamp
de vecteurs tel que[q
~Z(~)~
o y = pourtout $
E Cechamp
de vecteurs ainsi défini est de classe C°°. On vérifie que :(q
@Z)
=~-s ~
Pour une
q-dérivation 03B4
de A dansAI l,
leschamps
de vecteurs Z surMA
tels que
(q
®Z)
=~-~ ®
ne sontparfaitement
déterminéspar 8
que modulo leschamps
verticaux pourq : M A
-Exemple
. - Soit A =R[T]/(T3)
=R~Re~Re2
oùe3
= 0. Enreprenant
les notations del’exemple
duparagraphe 2,
on a :* I =
(e)
l’idéal de Aengendré
par e. Si 03B4 est la dérivation de A dansA/(e)
= R telle queS(e) _ -1,
alors leschamps
de vecteurs Z surtels que
(q
@Z)
=[2014~
(g) sont de la forme :où les
f;
et gi sont dansC°° (~r-1 ( Ü)~ .
* I =
(e2 )
est l’idéal de Aengendré
pare2 .
tx)
Si 03B4 est la dérivation de A dansAj(e2)
telle que03B4(e) = -1,
alorsoù les
fi
E~~
Si 6 est la dérivation de A dans telle que =-é,
alorsoù les
fi
ESoit a un élément de l’annulateur de I c’est-à-dire aa- = 0 pour tout
x E I. On note Ta
l’unique application
linéaire deA/I
dans A telle que Ta o q = Pour touteq-dérivation 03B4
de A dansA/I, l’application
Ta o 03B4est une dérivation de A.
PROPOSITION 5. Si b est une
q-dérivation
de A dans et si a estun élément de l’annulateur de
I,
alors pour toutchamp
de vecteurs Z surMA
tel que(q
0Z)
=(-S
~ idC~(MA)]o 03B3 le champ
de vecteurs aZest le
champ
de vecteurs surMA
associé à la dérivation ~a o ~ c’est-à-dire aZ =(Ta
Démonstration. Si Z est un
champ
de vecteurs sur.MA
tel que(q
0Z)
=(-s ~
o y on a :On
conclut, d’après
laproposition 2,
que aZ =(Ta
o5. Le
prolongement
à deschamps
de vecteurs sur MSoit
V unchamp
de vecteurs sur ~.~ considéré comme dérivation del’algèbre C°°(M~.
Pourtout ~
E o V : : A est une03BE-dérivation.
Ilexiste, d’après
laproposition 1,
un vecteur dansTçMA
et un seul tel que :[idA
0 0 ’Y- ~
o V. Lechamp
devecteurs .
ç
r-~VA(ç)
ainsi défini est de classe C°°.Puisque
o V : :A 0 est une
03B3-dérivation,
lechamp
de vecteursVA
est
caractérisé, d’après
laproposition 2,
par :(idA 0 V ‘~ )
= ï o V :V~
est le
prolongement
de V àMA.
. Si est le groupe à unparamètre
sur M
engendré
parV,
lechamp
de vecteursV A
est la transformationinfinitésimale
du groupe à unparamètre
surMA
où03C6At : MA --; MA
est tel que
cpt()(f)
=~( f
opt)
pourtous ~
EMA
etf
EDe la définition du
prolongement,
il résulte immédiatement : :PROPRIÉTÉS .2014
Si V est unchamp
de vecteurs surM,
on a :i~ V A
estprojetable
sur M et a pourprojection
V.ii) L’application
V HV A
deX(M)
dans est un homomor-phisme injectif d’algèbres
de Lie.iii )
Pour tout d EDer(A) , (V ‘~, dM]
= 0.iv)
Pour tout a E A et pour toutchamp
de vecteurs X surMA,
(V A, aX =
.v)
Pour toutf
EC°°(M), (fV)A
=f A
.V A
c’est-à-dire( f V )A(~)
=~(.f ) ’ V A(~)
pour tout~
EMA.
vi )
A ~A/I
est uneq-dérivation,
pour toutchamp
de vecteurs Zsur
MA‘
tel que =(-b
o-y, alors lechamp
de vecteursZ~
surM‘~
est vertical pour la submersionq MA
-Soit
Pk (M)
le fibré desrepères
d’ordre k sur M etl’espace
desjets
d’ordre k en x E deschamps
de vecteurs sur M. Si V est unchamp
de vecteurs sur
M,
on notePk (V )
leprolongement
de V à Il estbien connu que
lorsque
u est unrepère
d’ordre k en x EM, l’application
Pk(V)(u)
de dans est unisomorphisme.
Onva donner dans ce
qui suit,
la version pour lespoints proches.
PROPOSITION 6. - Soit
ç
EMA.
Le sous-espace vectoriel deT~MA
engendré
par les où V est unchamp
de vecteurs sur l~T est dedimension
dim M.r03BE
où r03BE est le rang del’application
linéaire03BE : C°°(M)
-A.
Démonstration. Soit
P~
=~Y‘‘~(~)
Echamp
de vecteurs surM}.
Soitx0 ~ M et 03BE
unpoint proche
de a-od’espèce
A. Soit(x 1, ... ,
un
système
de coordonnées locales auvoisinage
de xo et une famillede fonctions sur M telles que
~ ~( f a ) }
a E ?~ est une base de .On vérifie que les vecteurs
(fo )A (~)
forment une base deP~ .
De la
proposition 6,
il résultequ’étant donné ç
EMA, point proche
de x EM, l’application V A(~)
de dans où l~ est la hau-teur de
A,
est de rang dim M.Lorsque
A = , ..., Tn~ / (Tl
, .. ,Tn
avec n =
dimM, si ~
EMA
est unrepère
en x EM, l’application
VA(ç) de
dans est unisomorphisme.
6. Le A-module
engendré
par lesprolongements
Notons le sous-espace de formé par les
champs
devecteurs X tels que
~X, aY~
=a~X, Y~
pour tout a E A et pour toutY E Un
champ
de vecteurs X surMA appartient
àsi et seulement si
pour tout a E A et pour tout ~ E On vérifie que si a E A et X E alors aX
appartient
àXA(MA). L’application (X, Y~ ~ ~X, ~~
deX dans
XA(MA)
est bilinéaire sur A :l’espace
est une
algèbre
de Lie sur A.PROPOSITION 7. Pour toute dérivation d de
A,
on a Cet
l’application
X H[dM, X~
de dans est unedérivation de
R-algèbres
de Liequi
n’est pas intérieure pour d~
Q.Démonstration. 2014 i)
Soit X E etd E Der(A).
Pour tout a E Aet pour tout Y E on a :
Ainsi C
il)
Soit d~
0 une dérivation de A.Supposons [dM, X] j
estune dérivation de
qui
est intérieure. Il existe donc ~ Etel que : =
[Y, X]
pour tout X E Enparticulier [dM, aX] = [Y, aX] pour
tout X E et pour tout a E A. On a donc :d(a)X
+a(dM, Xj
=a[Y,X] j
= Cequi implique
qued(d) X
= 0pour tout X e et pour tout a E A. Il s’ensuit que d = 0 : ce
qui
contredit
l’hypothèse d ~
0. La dérivation X ~[dM, X de
n’estdonc pas intérieure pour 0.
D’après
lapropriété iv) ~5,
leprolongement
àN~A
d’unchamp
de vecteurssur ~I
appartient
à En réalitél’espace
estparfaitement
déterminé par les
prolongements
àMA
deschamps
de vecteurs sur M.THÉORÈME
1.L’application
bilinéaire(a, V)
f--~aVA
de A xx(M)
dans induit un
isomorphisme
desur ~A(MA)
compa-tible avec la structure
d’algèbres
de Lie sur A.La démonstration utilise les deux lemmes suivants :
LEMME 1. Si a : M --;
MA
estl’injection canonique
et si or* estl’homomorphisme
de dansqui
à F E associeF o or, alors :
Démonstration. Soit m l’idéal maximal de A et l~ la hauteur de A.
Pour tout r
e N ,
r >1,
les idéaux mr sont des sous-espaces vectoriels de m. Pour i =2, 3, ... , k,
on noteSi
lesupplémentaire
demi
dansmi-1.
En
posant Si
= R et =m~,
on a : A =51
~S2
~ ~ ~ ~ s3 Pour i =1, 2, ... , k; ~- 1,
soit une base deSi
et la base duale. Ainsi(Q«; ~i=1,2,...,k-~-1
est une base de A et(aât )i~1~2,...,k-+-1
la base duale. Soit~(«t)~=1
~ 2 , .. ., k + un élément de A ~C°°(M~~ qui appartient
àOn a :
En
particulier :
1er cas i = 1
Pour
tout j
=1, 2, ... , k
+ 1 et pour tout a E m, aa03B1j E m. Comme a«1 est une base deSi .
Ainsi = 0 pour tout a E m et pour tout V EX(M).
D’où : = o ~r où E et :MA -+
M laprojection canonique. Compte
tenu de(2),
on déduit que 0.2ème cas : : i = 2
Pour
tout j
=2, 3,..., k +1
et pour tout a E m,aa03B1j
Em2.
Comme estune base de
S2, supplémentaire
dem2
dans m, alors = 0 pourtout a E m et pour tout V E
X(M).
Ainsi =f03B12
0 1r où EC~(M)
et 7r :
MA --~
M.Puisque 0,
alors 0.La suite de la démonstration se fait par récurrence.
LEMME 2. -
Démonstration.
1ère
inclusion.- Puisque
pour tout a E A et pour tout Y EX(MA),
(idA
®aY)
o -y = ®Y)
o -y alorsIl s’ensuit que A .
q[C°°(M)]
cn
aeA(id
A © aY - pa ©YEX(M)
2ème inclusion. - Soit (a03B1)03B1~J une base de A. Si a03B1 © 03C603B1 est un élément de A ©
qui appartient
àOn vérifie que : aa ~ o
7)
est un élément deCompte
tenu du lemme1,
on conclut que : =~).
AinsiRemarque.-Démonstration
du théorème 1- On vérifie quel’applica-
tion bilinéaire
(a, V) ~ aVA
de A xX(M)
dans induit un homo-morphisme d’algèbres
de Lie sur A de A ® dansInjection.
Soit une base de A et une famille dechamps
de vecteurs sur M tels que : :
a03B1VA03B1
= 0. Pourtout g
E= 0. D’où
o ~
oVa
= 0. Pour toute fonctionf
EC°°(M),
on a :- ~(Ya - f )
== 0 pourtout $
(EMA.
Enparticulier
pour toutpoint proche f(x)
deC°°(.M)
dansA,
on a := 0 pour tous x
~ M et f
ECCX)(M).
Ainsi = 0pour tous
C°°(M).
On déduit queVa
= 0 pour toutJ.
Ainsi ~)VQ =
0. -Surjection.
Soit X EPuisque (idA
~aY)
o(idA
®X )
o -y =(idA
0Y)
o(idA
0aX)
o 03B3 pour tout a E A et pour tout Y EX(MA),
alorsCompte
tenu du lemme2,
on a :Etant donné une
fonction g
EC’°°(M),
il existe une familleunique
(Ϋ
de fonctions de classe C’°° sur M telle que :(idA
®x’)
oy(g) -
On définit les
applications :
: g H/c~
deC°°(M)
danspour tout a ~
Y.
En écrivant =(idA 0 X)
oon vérifie que
; C’’~(M~ ~
est une dérivation. D’où :Alors :
Ainsi :
7. Caractérisation du
prolongement
deschamps
de vecteursOn a vu que le
prolongement
àMA
de toutchamp
de vecteurs sur Mappartient
à etqu’il
commute avec toutchamp
de vecteurs surMA
associé à une dérivation de A. Ces deux conditions ne donnent pas
toujours
une caractérisation du
prolongement
àMA
deschamps
de vecteurs sur ~~1.On va dans ce
qui
suit construire une suite décroissante desous-algèbres
locales de A
qui permettra
de donner une caractérisation duprolongement.
Soit A =
Ao D A,- ~ - - -
la suite dessous-algèbres
locales deA définie par la condition : pour r >
0, Ar
est l’intersection des noyaux des dérivations deAr-i.
On aAr
= R àpartir
d’un certain rang.Exemple. 2014 Soit
a un idéal de Si on note Pl’image
deP E
R(Tl, ... , Ts]
dansR(Ti, ... ,
par lasurjection canonique,
pour toute dérivation d de on a : i -âTi d(T; ).
Par
conséquent
sia - ~ ~1 , ... , aTa ~ , P appartient à l’intersection des
noyaux des dérivations de Dans , T2 ~
, en prenant
P = T1 - T1T52
+ TZ ,
alors P est dans l’intersection des noyaux des
dérivations de A =
T2 , 7T2 -
On vérifie queP ~
0. Donc R.La suite décroissante des
sous-algèbres
locales(A,-)rEN
détermine unesuite décroissante de sous-variétés fermées de
M~.
PROPOSITION 8.- Pour r >
0, MAr
est l’ensemble despoints ~
Etels que
dM(~)
= 0 pour tout d EDer(A,._1 ).
Démonstration. 1~ Soit ç
EMAr
etjr :
.l’injection canonique. Puisque jr o ~
E alors pour tout d EDer(Ar_1 ),
ona : o
~~~
~ = -d °~r
o~
= ~. D’oùdM(jr
°~i
= 0.2) Soit ç
E tel que = 0 pour tout d E On adonc = 0 pour tout d E
Der(Ar-I)’
Parconséquent
estcontenu dans l’intersection des noyaux des dérivations de
Ar-i
c’est-à-dire CAr. D’où £
6MAr.
THÉORÈME
2.- Soit[X(M)]A l’espace
desprolongements
àMA
deschamps
de vecteurs sur M. Si X E alors :1 )
.X’ esttangent
àM‘~r
2)
Pour que X EAr+i ’ faut
et ilsuffit
que :Démonstration. - l)
Soit V unchamp
de vecteurs sur M et soitVA
leprolongement
de V àMA.
Sijr : Ar --~
A estl’injection canonique,
alorspour
tout ç
EMAr
et pour tout a EAr,
on a :(aVA)(jr
o~)
= aAinsi tout
champ
de vecteurs X surqui appartient
àAr - ~X (M)~ A
esttangent
àMAr
.2)
On va démontrer pour r = 0 c’est-à-dire que si X E A-~X(M)~A,
pourqu’il appartienne
à il faut et il suffit que~dM, X ~
= 0 pour tout deDer(A).
.Condition nécessaire. Soit X e
A1 . [~(M)]A.
Soit une basede
Ai
l et une famille dechamps
de vecteurs sur M telles que X = Pour tout d EDer(A), (dM, X~
=d(aa)Vâ
= 0.Condition suffisante. Soit X E A - Soit une base de A et une famille de
champs
de vecteurs sur ~.l telles que X =03A303B1~Ja03B1VA03B1
.Supposons [dM,X] =
0 pour tout dEDer(A) :
ce
qui
donne = 0. Ainsi - ~ pour tous d EDer(A.}, ~
EMA
etf
eC°°(M).
Enparticulier
pour toutx E - 0 pour tout
f
E et pour toutd E
Der(A).
On déduit que pour tout x ~ M et pour,f
eC’°°(M), appartient
à Pour toutf
E la fonctionx Ho est une fonction sur M à valeurs dans
A1.
D’oùpour tout
f
E aa ®Va(f) appartient
àAl
~C°°(M).
AlorsX =
appartient
à.4.1 .
COROLLAIRE .- Pour
qu’un champ
de vecteurs X surMA
soit leprolongement
àMA
d’unchamp
de vecteurs sur M ilfaut
et ilsuffit
que :1 ) [X,
=a[X, Y]
pour tout a E A et pour tout Y E2 )
Xvérifie
la condition pour r =0,1, ~,
...Dans tous les cas usuels en
géométrie,
A est unealgèbre graduée
par deséléments de
degrés
strictementpositifs.
Dans ce cas, il existe une dérivation d° de A telle que(d° )-1 (0) -
R. On a alorsAi
=A2
- - - - === R et la condition2)
se réduit à8. Autres caractérisations du
prolongement lorsque
A est unealgèbre
depolynômes tronquée
Soit A = m l’idéal maximal de A et
q : A --~
A/m~
lasurjection canonique.
Etant donné uneq-dérivation
~de A dans
A/mk,
on notel’espace
deschamps
de vecteurs Z surM~
tels que
(q
~Z)
o y =[2014~
® et M lede
engendré
par les où $ décritl’espace Der(A,A/mk)
desq-dérivations
de A dans .PROPOSITION 10
[3].2014
On suppose dim M > s. Il existe uneapplication
et une seule r,~ . ~ - ~
Der(A, A/mk)
telleque
cv(~1i((c5)~
= ® ~ pour touteq-dérivation
~ de _4 dans et dont le noyau est le deschamps
verticaux pour lafibration
.
On a la caractérisation suivante : :
THÉORÈME
3. - Si X est unchamp
de vecteurs surM~,
les assertions suivantes sontéquivalentes
:- 366 -
1)
X est leprolongement
àN~A
d’unchamp
de vecteurs sur M.2) i) (X, aY~
=a~X, Y~
pour tout a E A et pour tout Y Eii) [X, dM]
= 0 où d est une dérivation de A telle qued(A)
= m.9 )
Pour touteq-dérivation
S de A dansA/mk
et pour tout Z E.Jlrt(&),
lechamp
de vecteurs[X, Z]
est vertical pour lafibration MA
--~ ..~ ) ~)
c .~t8xw
= 0 c’est-à-dire X~ w(Y~ - Y]
= 0 pour tout Y E M . Eneffet, d’après
le théorème1, 1 )
estéquivalent
à2).
Lapropriété vi) §5
donne :1 ) implique 3).
Dans[3],
se trouve une démonstration del’équivalence
entre3)
et4).
Remarque.-Lorsque
dim M = s etlorsqu’on
se restreint à l’ouvertde
MA
constitué desrepères
d’ordre k surM,
le moduleJ~(
décritle
X[pk(M)]
etl’application 1J
est la formecanonique
de
Kobayashi
sur le fibré desrepères
d’ordre k. Dans ce cas, l’assertion4)
se réduit à
8xw
= 0 et ceci n’est autre que la caractérisationclassique
duprolongement
à deschamps
de vecteurs sur M( ~1~ ~.
REFERENCES
[1]
S. Kobayashi. 2014 Canonical forms on frame bundles of higher order contact, Proc.Sym. Diff. Geom. Tucson, t. , 1960, p. 186-193.
[2]
A. Morimoto. 2014 Prolongation of connections to bundles of infinitely near points, J.Diff. Geom., t. 11, 1976, p. 479-498.
[3]
E. Okassa. - Prolongement par une algèbre locale, Congrès National des Sociétés Savantes, Grenoble, t. III, 1983, p. 47-59.[4]
E. Okassa. - Prolongements des champs de vecteurs à des variétés de points proches, C.R. Acad. Sci. Paris Sér. I Math. t.300, t. 6, 1985, p. 173-176.[5]
A. Weil. 2014 Théorie des points proches sur les variétés différentiables, ColloqueGéom. Diff. Strasbourg, t. , 1953, p. 111-117.