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Effet photovoltaïque dans des couches minces de phtalocyanines

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HAL Id: jpa-00245364

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00245364

Submitted on 1 Jan 1985

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Effet photovoltaïque dans des couches minces de phtalocyanines

M. Khelifi, M. Mejatty, J. Berrehar, H. Bouchriha

To cite this version:

M. Khelifi, M. Mejatty, J. Berrehar, H. Bouchriha. Effet photovoltaïque dans des couches minces de

phtalocyanines. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1985, 20 (7),

pp.511-521. �10.1051/rphysap:01985002007051100�. �jpa-00245364�

(2)

Effet photovoltaïque dans des couches minces de phtalocyanines

M. Khelifi (*), M. Mejatty, J. Berrehar (**) et H. Bouchriha

Département de Physique, Faculté des Sciences de Tunis, Campus Universitaire, 1060 Tunis, Tunisie (*) Département de Physique, E.N.S., Bizerte, Tunisie

(**) Groupe de Physique des Solides, Tour 23, 2, place Jussieu, 75221 Paris Cedex 05, France

(Reçu le 16 novembre 1984, révisé le 15 février 1985, accepté le 19 mars 1985)

Résumé. 2014 Nous avons élaboré des cellules photovoltaiques utilisant des couches minces de phtalocyanines entre

deux contacts métalliques en or et en aluminium (Al/MPc/Au). Ces couches absorbent fortement dans l’ultraviolet

et le visible, les coefficients d’absorption étant de l’ordre de 105 cm-1.

Le spectre d’action de ces cellules dépend à la fois du côté de l’éclairement et de l’épaisseur de la couche. Nous

avons montré que c’est le contact Al/MPc qui est actif dans le mécanisme de création des porteurs, et nous avons déterminé les longueurs de diffusion des paires (~ 2 10-6 cm) ainsi que la largeur de la barrière de potentiel (~ 10-6 cm).

L’analyse des caractéristiques I-V a montré que le rendement de conversion énergétique est maximal pour une

épaisseur voisine de 2 000 A et est de l’ordre de 10-2-10-1 % pour la phtalocyanine de magnésium. La variation

de Vco (~ 0,5 V) et de Jcc avec l’intensité de la lumière excitatrice a permis d’atteindre un facteur de diode voisin de l’unité.

L’étude des caractéristiques C-V a permis de déterminer la densité de charge d’espace et le potentiel de diffusion (~ 0,7 V), on a pu ainsi évaluer les largeurs de bandes interdites (~ 2 eV) et les travaux d’extraction (~ 5 eV) pour les différentes phtalocyanines.

Enfin l’analyse par microscopie électronique de transmission a montré que les couches ont une structure

en chaînes à peu près parallèles et équidistantes ce qui est propice à l’infiltration d’impuretés dopantes; ainsi un dopage à l’iode a été efficace et a permis l’amélioration des performances des cellules.

Abstract.

2014

We have elaborated photovoltaic cells using thin layers of phtalocyanines between two metallic con-

tacts of gold and aluminium (Al/MPc/Au). These layers absorb strongly in the ultraviolet and the visible, absorption coefficients are in the range of 105 cm-1.

The action spectra of these cells depends both on the illuminated side and on the layer thickness. We found that it is the Al/MPc contact which is active in the carriers generation mechanism and we have determined diffusion

pairs length (~ 2 10-6 cm) and potential barrier width (~ 10-6 cm).

The analysis of the I-V characteristics shows that the energetic conversion efficiency is maximal for a layer

thickness of about 2 000 A and is in the range of (10-2-10-1 %) for magnesium phtalocyanine. The dependence of Voc (~ 0.5 V) and Jsc on the light intensity gives a diode factor of about one.

The C-V characteristics analysis allowed the determination of the space charge density and the diffusion poten- tial (~ 0.7 V), we have so evaluated the gap energy (~ 2 eV) and the work functions (~ 5 eV) for the different

phtalocyanines compounds.

Finally, transmission electron microscopy shows a chain type structures nearly parallels and equidistants which

is favourable to doping impurities infiltration, as for iodine doping which gives more performant cells.

Classification Physics Abstracts

72.40 - 71.35

1. Introduction.

La conversion de l’énergie solaire sous forme d’énergie électrique est liée au coût de fabrication des cellules

photovoltaïques. Ces cellules sont actuellement faites essentiellement à partir du silicium monocristallin et

sont encore coûteuses à cause des prix du silicium et de

la technologie de leur élaboration. C’est pourquoi

d’intenses recherches s’orientent vers d’autres maté- riaux nouveaux à coût réduit et permettant la réalisa- tion de cellules solaires avec des technologies relati-

vement simples.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01985002007051100

(3)

Parmi ces matériaux les colorants organiques

offrent une bonne perspective. De nombreux colorants sont peu coûteux et des dispositifs en couches minces

sont possibles. En fait des recherches sur l’effet photo- voltaïque des solides organiques ont été faites [1] ] ou

sont en cours. Les résultats obtenus ne sont pas très encourageants mais cela est au moins en partie à ce qu’on a essayé de réaliser des cellules photovoltaïques

avant de bien comprendre les mécanismes de conduc- tivité et les processus qui limitent la probabilité de

création de paire électron-trou par absorption d’un photon.

A travers cette étude, on cherchera à évaluer les

possibilités d’utilisation des composés organiques, plus particulièrement les phtalocyanines, dans la con-

version photovoltaïque de l’énergie solaire. On cher- chera à comprendre les mécanismes mis en jeu et à

faire apparaître- les limitations fondamentales des rendements obtenus. On interprétera les propriétés photovoltaïques observées en terme de barrière de Schottky [2] en considérant le matériau organique

comme un semi-conducteur de type p ; cette approche

résultant de la simplicité de ce modèle qui s’accorde

bien avec le mécanisme de génération de charges dans

les semi-conducteurs inorganiques, nécessitera dans

ce cas une analyse plus prudente.

On a entrepris cette étude sur la phtalocyanine H2Pc et sur ses dérivées métalliques obtenues en substi-

tuant H2 par un atome métallique (CuPc, MgPc, ZnPc, MnPc). Le produit primaire est une poudre disponible

dans le commerce dont on a vérifié la pureté par diffraction X [3]. Cette poudre est connue depuis longtemps comme un colorant résistant. Elle peut cristalliser facilement [4] ou s’élaborer en couches minces par évaporation thermique. La molécule est plane et centrosymétrique (Fig. 1).

Fig. 1.

-

Molécule de phtalocyanine de cuivre.

[Copper phtalocyanine molecule.]

2. Dispositif expérimental

Les cellules que nous avons réalisées sont formées d’une couche de colorant placée entre deux couches

semi-transparentes d’aluminium et d’or (Fig. 2), le dépôt métallique primaire se faisant sur une lame de

verre (3 x 4,5 cm2) qui a été soigneusement nettoyée après un séjour dans une solution détergente. Ces

couches sont obtenues par évaporation thermique

dans un évaporateur conventionnel et dans un vide de l’ordre de 10-6 mm Hg. La couche de colorant a une épaisseur variant de 500 à 5 000 eut les contacts

métalliques ont une épaisseur de 100 À.

La cellule est éclairée par une lampe à filament de

tungstène (OSRAM-250 W-10 A) ayant un spectre

couvrant le visible; cet éclairement peut être soit direct soit par l’intermédiaire d’un monochromateur

(Jobin-Yvon HR 1000). La tension provient d’une

alimentation stabilisée de haute précision (Sodilec

60 V-1,5 A) de résolution 1 mV. Le courant est lu

sur un picoampèremètre (Keithley 614). En outre un jeu de filtres neutres calibrés et un radiomètre per- mettent de faire varier l’intensité de la lumière excita- trice.

Fig. 2:

-

Vue des cellules Al/MPc/Au.

(a) Vue de face; (b) Vue de profil.

[View of Al/MPc/Au cells.

(a) Front view; (b) Side view.]

3. Spectre d’absorptioa

La figure 3 montre les spectres d’absorption des

couches minces de diverses phtalocyanines d’épaisseur

2 000 A analysées dans les mêmes conditions dans un

spectrophotomètre Beckman.

On remarque que ces couches présentent une forte absorption dans l’ultraviolet et dans le visible. Le spectre d’absorption présente 5 à 6 maxima plus ou

moins prononcés (Tableau I). Dans le visible la valeur maximale du coefficient d’absorption est voisine de 105 cm-1 et correspond à une profondeur de pénétra-

tion de la lumière de l’ordre de 1000 A.

On remarque également que les spectres obtenus

pour les différentes phtalocyanines, tout en ayant une allure similaire présentent des spécificités dues à la

nature de l’atome central, en particulier la position

(4)

Tableau I.

-

Positions des maxima d’absorption dans l’ultraviolet et le visible de couches minces de phtalocyanines.

[Maxima absorption positions in the ultra-violet and the visible for thin layer phtalocyanines.]

Fig. 3.

-

Spectres d’absorption de couches minces de

phtalocyanines.

[Absorption spectra of thin phtalocyanine layers.]

des maxima et leur intensité diffèrent un peu d’une

phtalocyanine à l’autre. Enfin l’allure des spectres demeure la même pour des épaisseurs de couches allant de 500 à 5 000 A.

4. Spectre d’action.

Le spectre d’action exprime la variation du photo-

courant (à tension nulle) en fonction de la longueur

d’onde excitatrice. Nous l’avons réalisé sur des cellules où l’épaisseur du colorant varie entre 1000 et 5 000 A.

Pour les couches très minces ( - 1000 À) on constate

que les spectres d’action obtenus en éclairant du côté aluminium ou du côté or ont tous deux la même allure et sont à peu près parallèles au spectre d’absorption (Fig. 4). Pour des couches plus épaisses (1

~

4 000 A) ; lorsqu’on éclaire du côté de l’aluminium le spectre d’action est parallèle au spectre d’absorption alors qu’un éclairement du côté de l’or donne un spectre d’action opposé au spectre d’absorption (Fig. 4).

On peut interpréter cette allure des spectres en considérant que c’est le contact AI/MPc (M

=

H2, Cu, Mg...) correspondant au métal de plus faible

travail d’extraction (WA1

=

4,25 eV et WAu

=

4,65 eV) [5] qui est actif dans le mécanisme de création des porteurs.

En effet en admettant que l’absorption de la lumière

crée directement des paires électrons-trous, ces paires

diffusent jusqu’au contact actif où règne un champ électrique pouvant les séparer. Dans ces conditions si

on éclaire du côté de l’aluminium les paires seraient

créées dans la zone active où elles sont séparées et

donnent un photocourant, par contre si on éclaire du côté de l’or la lumière créerait des paires dont la majorité se recombinent avant d’atteindre l’interface

Al/MPc. Ce n’est que si la couche est très mince c’est- à-dire égale ou inférieure à la longueur de diffusion des

paires que la lumière fortement absorbée peut donner

lieu à un photocourant.

(5)

Fig. 4.

-

A : Spectre d’absorption de la couche MgPc.

B : Spectre d’action de la cellule Al/MgPc/Au éclairée

côté Au.

C : Spectre d’action de la cellule Al/MgPc/Au éclairée

côté Al.

[A : Absorption spectrum of thin MgPc layer.

B : Action spectrum of Al/MgPc/Au cell illuminated on the Au side.

C : Action spectrum of Al/MgPc/Au cell illuminated on the Al side.]

On peut rendre compte de ces résultats en suivant

une démarche similaire à celle de Ghosch [6] :

Le nombre des porteurs photocréés dans l’épaisseur

dx à la distance x de la surface éclairée (Fig. 5) est :

Fig. 5.

-

Schéma du niveau d’énergie du système Al/MgPc/

Au. La barrière est à l’interface Al/MgPc.

[Energy level scheme of the Al/MgPc/Au device. Barrier is at the Al/MgPc interface.]

où 0 est le flux de photons incidents, a le coefficient

d’absorption et ~q le rendement quantique.

En éclairant du côté de l’or la densité de porteurs

est donnée par :

où fi

=

1 /L, L étant la longueur de diffusion des paires

et lb la largeur de la barrière.

En éclairant du côté de l’aluminium le nombre total de porteurs sera :

de sorte que les photocourants qu’on mesure en éclai-

rant du côté or ou aluminium sont :

La figure 6 montre les spectres d’action d’une cellule

Al/MgPc/Au d’épaisseur 4 000 A éclairée par une lumière d’intensité 0 - 2 x 1015 photons/cm2 s et

dont le rendement quantique est

(6)

Fig. 6.

-

Spectres d’action expérimentaux (traits pleins, discontinus) et théoriques (points et cercles) d’une cellule

Al/MgPc/Au.

A : Eclairement du côté Al.

B : Eclairement du côté Au.

[Expérimental (solid and dashed lines) and calculated

(points and open circles) action spectra of Al/MgPc/Au cell.

A : Cell illuminated on the Al side.

B : Cell illuminated on the Au side.]

Les points représentés correspondent au spectre

théorique obtenu par le modèle de Gosch. Un meil- leur accord avec l’expérience est obtenu pour L

=

2 x 10-6 cm et lb

=

5 x 10-6 cm valeurs proches de

celles obtenues par Gosch pour Al/MgPc/Ag [6].

Nous avons réalisé les spectres d’action pour les autres

phtalocyanines (H2Pc, CuPc, ZnPc, MnPc) on obtient

dans tous les cas des effets similaires. Le tableau II donne les valeurs de L et de lb pour les cellules éla- borées à partir de ces matériaux et dans les mêmes conditions expérimentales. On remarque que la lon- gueur moyenne de diffusion est de l’ordre de 10-6 cm

et qu’elle est voisine de la largeur de la barrière lb.

5. Caractéristiques courant-tension (1- JI).

La caractéristique courant-tension I V d’une cellule consiste en la mesure du courant I débité par la cellule

lorsqu’on lui applique une tension extérieure V.

Nous avons réalisé ces caractéristiques à la tempé-

rature ambiante et sous vide sur les diverses phtalo- cyanines qui font l’objet de ce travail.

Tableau Il.

-

Longueur de diffusion des paires et largeur de la barrière de potentiel pour les cellule.s

AllMPclAu (1

=

2 000 A).

[Diffusion pairs length and potential barrier width for the AI/MPc/Au cells (1

=

2 000 A).]

5.1 CARACTÉRISTIQUES À L’OBSCURITÉ. - Les caracté-

ristiques à l’obscurité ont toutes la même allure que celles représentées sur la figure 7. Elles mon-

trent un effet de redressement, un courant de court- circuit non nul J cc et une montée rapide suivie d’un

régime plus atténué.

L’apparition à l’obscurité d’un courant de court- circuit non nul et donc d’une tension de circuit ouvert

V co est caractéristique de ces cellules, cette tension

est de l’ordre de 0,3 à 0,6 volt à l’air libre et à la tempé-

rature ambiante.

Des mesures faites sous vide juste après l’élaboration de la cellule donnent un Vco faible de l’ordre de 20 à 100 mV; en détruisant le vide on constate que V,,

augmente et se stabilise, la valeur atteinte n’évolue

plus pendant toute la durée des expériences et pour des périodes assez longues (~ 3 mois).

Cet effet de batterie, comme on l’appelle communé-

ment [7] est probablement à l’accumulation des porteurs injectés par les électrodes métalliques [8] et piégés par les défauts et dislocations présents dans la couche ; il est vraisemblable que la densité de pièges est plus importante à l’air libre que sous vide, une diffu-

sion de l’oxygène dans la couche n’étant pas exclue.

Ceci est d’ailleurs confirmé par la mesure de la dépen-

dance du courant en fonction de la température, faite

sur des cristaux de CuPc par Barbe et Westgate [9]

qui localisent un niveau de pièges situé au voisinage

du niveau de Fermi et attribué à la diffusion de l’oxy- gène et de l’hydrogène dans le cristal.

Une étude sur la dépendance de Vco avec la pression

et avec la température nous permettra sûrement de mieux comprendre le mécanisme de cet effet.

L’analyse des caractéristiques pour les tensions

(7)

Fig. 7.

-

Caractéristiques courant-tension d’une cellule

Al jCuPc/Au : (a) à l’obscurité, (b) éclairée côté Au, (c) éclairée côté Al.

[Current-voltage characteristics for Al/CuPc/Au cell : (a) in darkness, (b) illuminated on the Au side, (c) illumi-

nated on the Al side.]

positives montre qu’elles présentent deux régimes (Fig. 8).

-

Aux faibles tensions ( Y 1 V) le courant

admet un comportement exponentiel conforme à celui généré par une barrière de Schottky [2].

Jg étant le courant de saturation inverse d’origine thermoionique et m le facteur de diode.

-

Aux tensions plus élevées ( V > 1 V) le courant s’écarte du régime exponentiel pour suivre un compor- tement en puissance de V (J oc V" avec n - 3). Cette

situation est toujours rencontrée dans les solides moléculaires organiques [10] on montre que le courant est limité par une charge d’espace des porteurs injectés par les électrodes. Ce courant noté JSCLC est régi par la loi de Mark et Helfrich [11].

Fig. 8.

-

Caractéristiques courant-tensions positives d’une

cellule Al/CuPc/Au.

A : En échelle semi-logarithmique : (a) à l’obscurité, (b) éclairement côté Al.

B : En échelle logarithmique et pour les tensions élevées.

[Current-voltage characteristics for Al/CuPc/Au cell.

A : In semi-logarithmic scale : (a) in darkness, (b) illumina-

tion on the Al side.

B : In logarithmic scale and for high voltage.]

où N, est la densité d’états dans la bande de valence, Jlla mobilité des porteurs, 0 caractérise la distribution des pièges, Np la densité de pièges, e la permittivité

du matériau et 1 l’épaisseur de la couche.

A partir de cette loi et en prenant des valeurs carac-

téristiques [12] pour ces matériaux (Nv ~ 1021 cm-3,

p - 10- 2 cm2/V . s, e - 3 x 1013) on atteint une

densité de pièges Np de l’ordre 1017 à 1018 cm-3 en

accord avec ce qui a été mesuré pour ces maté- riaux [13, 6].

5.2 CARACTÉRISTIQUES SOUS ÉCLAIREMENT. - En éclairant la cellule par une lumière polychromati-

que on observe dans tous les cas un photocourant largement supérieur au courant d’obscurité. Pour des

épaisseurs de contacts métalliques identiques (~ 100 Â), ce courant est plus élevé lorsqu’on éclaire

du côté de l’aluminium (Fig. 7).

Les courants observés sont généralement faibles et

cela est dû d’une part à la faible mobilité des por-

teurs [12] et aux grandes valeurs des résistances séries

(8)

Les caractéristiques sous éclairement ont la même allure que celles observées à l’obscurité. On remarque

un effet de relatif redressement aux tensions négatives

et une montée exponentielle suivie d’un régime plus

atténué (en V") pour les tensions élevées. Le régime exponentiel est dû à la barrière et le régime atténué

est dû à un autre processus de drainage des porteurs

impliquant éventuellement les excitons ; en effet dans

ces matériaux l’absorption de la lumière peut créer des excitons singulets ou triplets qui peuvent se dissocier dans la zone active ou dépiéger des porteurs [14].

Il s’avère que l’épaisseur de la couche influe sur les valeurs de Jcc et Vco; en effet en augmentant l’épais-

seur on augmente l’absorption mais on augmente en même temps la résistance de la cellule ce qui laisse

croire à l’existence d’une épaisseur optimale. Nous

avons déterminé cette épaisseur optimale en réalisant

les caractéristiques sur des cellules Al/MgPc/Au d’épaisseur variant de 500 à 5 000 Â (Fig. 9). La

détermination du rendement en énergie (Tableau III)

et (Fig. 10) montre que ce rendement est maximum pour une épaisseur voisine de 2 000 A.

Nous avons réalisé les caractéristiques 1 V pour les diverses phtalocyanines en élaborant des cellules où

l’épaisseur des couches est de 2 000 Â. Le tableau IV donne les paramètres photovoltaïques (Jcc, Vco, ren-

dement en énergie fiE’ rendement quantique ~q) de ces

cellules.

Fig. 9.

-

Caractéristiques courant-tension de trois cellules

Al/MgPc/Au de différentes épaisseurs éclairées côté Al.

[Current-voltage characteristics of three Al/MgPc/Au cells

of different thickness illuminated on the Al side.]

Fig. 10.

-

Variation du rendement en énergie en fonction

de l’épaisseur de la couche MgPc.

[Dependence of the energetic conversion efïiciency on layer thickness

Tableau III.

-

Paramètres photovoltaïques des cel-

lules AI/MgPc/Au de différentes épaisseurs.

[Photovoltaic parameters for different thickness Al/

MgPc/Au cells.]

On remarque que la phtalocyanine de magnésium

a le meilleur rendement en énergie.

La figure 11 montre les variations de J cc et de Pco

en fonction de l’intensité lumineuse L de deux cellules

Al/CuPc/Au et Al/MgPc/Au.

On remarque que J cc varie à peu près linéairement

avec l’intensité lumineuse, au moins dans le domaine d’intensité étudiée, alors que Vco augmente légèrement

avec cette intensité. Comme la tension de circuit ouvert

Vco est liée au courant de court-circuit [2] par :

(9)

Tableau IV.

-

Paramètres photovoltaïques des cel-

lules AI/MPc/Au étudiées.

[Photovoltaic parameters for the different AI/MPc/Au cells.]

Fig. 11. - Variation de la tension de circuit ouvert V co

et du courant de court-circuit Jcc en fonction de l’intensité lumineuse.

[Dependence of V oc and J,,, on light intensity.]

La dépendance de Vco en fonction de log L devrait

être linéaire, c’est ce que montre la figure 12 qui nous permet d’atteindre un facteur de diode m proche de

l’unité pour les diverses cellules (1 m 1,5).

Fig. 12.

-

Variation de la tension de circuit ouvert V co en fonction du logarithme de l’intensité lumineuse.

[Semi-logarithmic plot of V oc on the light intensity.]

6. Caractéristiques capacité-tension (C - Jt).

La capacité d’une diode de Schottky peut être approxi-

mée par celle d’un condensateur plan c = E où W

est la largeur de la zone de déplétion. Cette largeur

évolue avec la tension appliquée V suivant [15]

Où Vd est le potentiel de diffusion, a la permittivité du

matériau et N la densité de charge d’espace.

En combinant les expressions de C et W on atteint :

Lorsque la densité de charge d’espace est supposée constante, la variation de 1 C2 avec la tension appliquée

donne une droite dont l’intersection avec l’axe des tensions et la pente donnent respectivement Vd et N.

Nous avons déterminé la capacité en appliquant

une tension sinusoïdale d’amplitude V0

=

2 V et de fréquence f

=

0,2 Hz., Les caractéristiques courant-

tension ont l’allure représentée sur la figure 13, pour

une tension appliquée Va le courant admet deux valeurs J + et J -. La capacité C est donnée par [16].

La figure 14 montre la dé p endance de 1 C2 en fonction

de la tension appliquée pour une cellule Al/MgPc/Au

(10)

Fig. 13.

-

Caractéristique courant-tension sinusoïdale d’une cellule Al/MgPc/Au éclairée du côté Al (fréquence : 0,2 Hz).

[Current-sinusoidal applied voltage characteristic for an

Al/MgPc/Au cell illuminated on the Al side (frequency :

0.2 Hz).]

d’épaisseur 2 000 A. On remarque bien une dépen-

dance linéaire au moins pour les tensions positives.

On obtient des résultats similaires pour les autres

phtalocyanines.

Les valeurs de Vd et de N obtenues sont reportées sur

le tableau V. On remarque que Vd est voisin de 0,7 V

et que N est suivant le matériau compris entre 1016 et 1018 cm-3.

A partir du potentiel de diffusion on a pu déterminer les travaux d’extraction WMPc des différentes phtalo- cyanines en utilisant [2] :

Les valeurs obtenues sont données dans le tableau V.

Elles sont de l’ordre de 5 eV et sont en accord avec ce

qui a été trouvé pour ce type de matériaux [ 17].

Tableau V.

-

Détermination de N, V d, Eg, WMPc pour

les phtalocyanines étudiées.

[Determination of N, Vd, Eg, W MPc for the different phtalocyanines compounds.]

Fig. 14.

-

Variation de 1 en fonction de la tension appli- quée pour une cellule Al/MgPc/Au éclairée du côté Al.

Dependence of 12 on the applied voltage for an Al/MgPc/

Au cell illuminated on the Al side.]

D’autre part pour une diode idéale la hauteur de la

barrière de potentiel est donnée par [2] :

où E. est la largeur de la bande interdite et x l’affinité

électronique (~ 2,85 eV) [18] Vb est en général légè-

rement supérieur à Vd mais du même ordre de gran- deur. En prenant Vb ~ Vd on a pu déterminer les

largeurs de bande interdite pour les différentes phta- locyanines (Tableau V). Les valeurs de E. obtenues

sont voisines de 2 eV et sont conformes à ce qui a été déjà obtenu pour ces matériaux [18,19].

7. Effet du dopage.

L’examen des couches minces des phtalocyanines par

microscopie électronique de transmission (Fig. 15)

révèle une structure en chaînes à peu près parallèles et

équidistantes, la distance entre chaînes étant de l’ordre

de 300 A.

(11)

Fig. 15.

-

Micrographie d’une couche mince de CuPc

(1

-

1000 Â).

[Thin layer CuPc micrography (1

-

1 000 À).]

Cette structure est propice à l’infiltration d’impu-

retés dopantes pouvant augmenter la conductivité

et rendre les cellules plus performantes.

Ainsi en présentant une couche de MgPc à la vapeur d’iode on obtient une caractéristique en mode photo- voltaïque plus efficace (Fig. 16). Le courant de court-

circuit Jcc après dopage est 20 fois supérieur à celui

mesuré sans dopage, ce qui augmente considérable-

ment le rendement en énergie de la cellule qui devient

1JE

=

0,4 %.

8, Conclusion

Cette étude montre que les phtalocyanines disposées

en couches minces, sont susceptibles d’applications

dans la conversion photovoltaïque. Cela est en grande partie à leur forte absorption dans le visible,

à leur faible coût et à la possibilité d’en recouvrir des

grandes surfaces de formes diverses avec une techno-

logie relativement simple.

Les rendements en énergie sont encore faibles, mais

des améliorations importantes peuvent être apportées.

Fig. 16.

-

Caractéristique courant-tension en mode photo- voltaïque d’une cellule AIjMgPc/Au éclairée côté Al :

(a) sans dopage, (b) dopage à l’iode.

[Current-voltage characteristic in photovoltaic mode

for an Al/MgPc/Au cell illuminated on the Al side : (a) without doping, (b) with iodine doping.]

Nous avons déjà montré l’importance de l’épaisseur

des couches ainsi que le rôle déterminant du contact

métal-semi-conducteur, du groupement central (H2, Mg, Mn, ...) et du dopage. Un meilleur contrôle de l’interface et la recherche d’autres types de contacts doivent sûrement contribuer à une meilleure perfor-

mance des cellules.

Dans la mesure où les tensions de circuit ouvert sont proches de celles des semi-conducteurs inorga- niques, la raison des faibles rendements est due aux

faibles courants, il serait intéressant de combiner les

phtalocyanines avec des polymères conducteurs ou avec des alliages minéraux [20] en vue d’atteindre de meilleures propriétés de transports et donc de meil- leurs rendements.

Sur le plan théorique, la détermination de l’origine

des mécanismes qui limitent la probabilité de création des paires électron-trou par absorption d’un photon

et la détermination de la répartition des charges pré-

sentes au voisinage de l’interface, ainsi que le rôle

(12)

joué par les champs dus à ces charges dans la sépara-

tion des paires, contribueront à une meilleure maîtrise de la technologie de ces cellules.

Ainsi un progrès dans l’étude expérimentale et théo- rique permettra sûrement une meilleure utilisation des immenses potentialités des solides organiques pour la conversion photovoltaïque.

Remerciements.

Nous remercions Mr. M. Schott, Directeur de Re- cherches au CNRS qui nous a encouragé à entre- prendre cette étude.

Nos remerciements vont également à Mr. A. El Hili,

Directeur du Laboratoire de Microscopie Electro- nique qui nous a aidé à observer la structure des

couches, et à Mr. R. Bennaceur pour les discussions fructueuses à propos de l’aspect photovoltaïque.

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Références

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