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Submitted on 1 Jan 1964
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Sur une méthode de potentiel effectif
J. Friedel, C. Thibaudier
To cite this version:
J. Friedel, C. Thibaudier. Sur une méthode de potentiel effectif. Journal de Physique, 1964, 25 (8-9),
pp.797-802. �10.1051/jphys:01964002508-9079700�. �jpa-00205872�
SUR UNE MÉTHODE DE POTENTIEL EFFECTIF
Par J. FRIEDEL et C. THIBAUDIER,
Faculté des Sciences, Physique des Solides, Orsay, Seine-et-Oise, France.
Résumé.
2014On étudie
uneméthode de potentiel effectif fondée sur l’emploi
enperturbation du potentiel V(r) = 2014~03C80/03C80 ~ où 03C80 est la fonction du bas de la bande de conduction du métal consi- déré. On calcule
enparticulier la
masseeffective
aucentre de la
zoneet les largeurs de bandes inter- dites
endivers points d’une limite de
zone.Les résultats obtenus sont appliqués
auxmétaux alca- lins.
Abstract.
2014An effective potential perturbation method is set up using the potential
V(r) = 2014039403C80/03C80 ~
asperturbing potential, where 03C80 is the
wavefunction of the bottom of the conduction band of the metal. The effective
massat the centre of the zone,
aswell
asthe energy gap at various points of
a zonelimit,
arecomputed. Numerical results
aregiven for the alkali
metals.
25, 1964,
Les raisons expérimentales nombreuses que l’on
a
de considerer dans certains m6taux, mono et polyvalents, les electrons de la bande de conduc- tion comme presque libres ont fait naitre plusieurs
m6thodes de calcul de bandes : OPW, OPA, pseu-
dopotentiels. L’idée centrale qui leur est commune, est qu’au voisinage de l’ion la forte energie poten-
tielle de 1’61ectron est compens6e par une forte
energie ein6tique due aux oscillations de la fonc- tion d’onde, celles-ci traduisant l’orthogonalit6
de la fonction d’onde de 1’electron de conduction à celles des electrons internes, et, ces details de f orme
ayant une faible 6tendue spatiale, requi6rent pour les d6crire des composantes de Fourier d’ordre
élevé, de la fonction d’onde et par suite du poten-
tiel. Si donc 1’on part d’une fonction pr6alablement orthogonalisée aux 6tats internes on pourra esp6rer qu’elle ne subira qu’un potentiel effectif faible, et qu’un petit nombre de composantes de Fourier suffira a la d6crire. Un tel choix pour les fonctions d’onde se traduit dans les calculs par 1’introduc- tion de potentiels op6rateurs repulsif s, baptises pseudo-potentiels par Kleinman et Phillips [1], qui dependent du vecteur d’onde.
On peut essayer de justifier et de calculer des
potentiels effectifs en partant de l’équation de Schrodinger a un electron, en remarquant que dans cette approximation, la donnes d’une solution
particuli6re ro d’énergie Eo, est 6quivalente a la
donn6e du potentiel. En effet, si l’on decrit la fonc- tion de Bloch sous la forme o p on trouve pour p 1’6quation suivante (1) :
(1) En unites atomiques
e= A
= m =1,
ou l’on a pris Eo comme origine des energies et ou
Or avec Wigner et Seitz on sait construire les fonctions de bas de bande de conduction a une
bonne approximation. Les calculs sont g6n6rale-
ment faits avec des potentiels tires de donn6es
expérimentales et tenant compte en partie des ph6nom6nes d’échange avec les couches internes.
Ces fonctions ont la propriete d’etre pratiquement
constantes sur une grande partie du volume ato- mique, et le V(r) correspondant ne sera impor-
tant qu’au voisinage du noyau. On peut donc
songer a traiter 1’6quation (1) comme une equation
d’électrons libres perturb6s par V(r). Cette m6-
thode a d6jh ete utilis6e par Cohen et Heine [2] et justifiee par Friedel pour 6tudier les energies à
la limite de zone la plus proche dans la structure
C. F. C. Dans le present article, nous entreprenons
une 6tude plus syst6matique du potentiel V(r) du point de vue des modifications en energie cr66s
au centre de la zone et en limite de zone. II faut
cependant faire les remarques suivantes :
1) L’op6rateur )L’o perateur - 1/2 2 A + + V V (r) ( ) n’est plus p
hermitien pour le produit scalaire habituel ; ses
fonctions propres, quotients par de fonctions de Bloch, ne sont plus orthogonales, ni d’ailleurs
norm6es a cause des noeuds de o.
2) V(r) changera violemment les fonctions d’onde puisque, partant d’une onde plane, nous
devons aboutir a une fonction qui aura les singula-
rit6s de 1/Uto.
Nous utiliserons n6anmoins et sans justification
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002508-9079700
798
le formalisme des perturbations ; nous faisons la convention que toute integrale ou figure 1 jco
sous le signe somme sera prise en partie princi- pale : un calcul simple montre qu’en définissant ainsi les coefficients de Fourier d’une fonction on’rant ce type de singularity une sommation de
Fejer sur des cubes concentriques converge unifor- m6ment vers la fonction sur tout compact ne ren-
contrant pas les spheres des noeuds (cf. Appen-
dice II). Les applications numeriques sont faites
pour les alcalins, dont on poss6de les fonctions de bas de bande calcul6es par Callaway [3] dans l’approximation de Wigner-Seitz par la m6thode de Silvermann et Kohn. Dans un premier para-
graphe nous donnons quelques résultats g6n6raux
sur V(r). Un second traite de propri6t6s du pre- mier ordre, essentiellement des largeurs de bandes
interdites en quelques points de la zone de Bril-
louin. Enfin un dernier paragraphe est consaer6
au calcul de la masse effective au centre de la zone.
I. Le potentiel V(r).
-Nous consid6rons un
cristal parfait compose de N poly6dres élémen-
taires de volume v ; b d6signera le rayon de la
sphere inscrite dans le poly6dre, K une translation arbitraire du reseau r6ciproque. Y;o sera une fonc-
tion de bas de bande a symetrie spherique cons-
tante dans l’espace compris dans le poly6dre ext6-
rieur a la sphere inscrite. Enfin F(r) d6signera la
fonction Log o(r) I Y;o( b)
I.-I. LES ELEMENTS DE MATRICE DE V(r).
-Les
fonctions propres de 1’hamiltonien non perturb6
sont des ondes planes (1/v’N) ei k. r ; nous aurons
a consid6rer des elements de matrice de V du type :
L’invariance de V par les translation du reseau entraine que ces elements de matrice ne sont diffé- rents de 0 que si k’
-k est une translation du reseau r6ciproque. On peut alors se ramener a une
integrate sur le poly6dre fondamental :
Si Ton utilise la symetrie sphérique de § on
ohtient :
oil l’on a posé k’ - k + K
La formule (3) montre qu’a une dependance angulaire pres k’ V k> est proportionnel a k,
le facteur de proportionalité étant une fonction
oscillante de K.
1.-2. FORME ASYMPTOTIQUE DE U(K).
-On peut isoler 1’effet des singularites logarithmiques
de F(r) aux noeuds de t¥o en 6crivant :
ou ri est un noeud de o. La fonction G(r) est alors
au moins deux fois continument différentiable et
la condition G(O)
=G(b)
=0 entraine que sa
contribution a U(K) est en 1/K2. On peut 1’expliciter
en integrant par partie ; on obtient alors :
où
est la fonction de Neuman sph6rique d’ordre 1.
Il en r6sulte que la seule position des noeuds fixe les deux premiers termes du d6veloppement asymp-
totique de U(K). Nous donnons sur la figure 1 U(K)
en fonction de K pour le Lithium tel qu’on le
calcule a partir de (3) et (5). On voit que la forme
asymptotique obtenue est inutilisable pour les
premiers voisins (courbe en pointillé), mais devient
acceptable a partir des seconds. Si 1’on remarque que k + Ki VI k > repr6sente 1’effet en pertur-
bation de la limite de zone d6finie par K, on peut
dire que pour une limite donn6e, il croit en valeur
absolue avec le nombre d’onde de l’électron ; que pour un nombre d’onde determine, il décroît en
oscillant lorsque la limite de zone s’éloigne.
FIG. 1.
II. Propriétés du premier ordre.
-11. - 1. ÉTUDE
AU CENTRE DE LA ZONE.
-La sym6trie spatiale
de V(r) montre imm6diatement qu’il n’y a pas de
d6placement d’énergie au premier ordre pour les electrons voisins du centre de la zone. On obtenu par les formules classiques pour la perturbation
de la fonction d’onde au premier ordre :
799 On peut montrer que cpl(r) pour les petites
valeurs de k se pr6sente comme le potentiel d’une
distribution de dipoles parall6les a k. Nous revien- drons sur ce point dans un article ultérieur.
II.-2. LARGEURS DE BANDE INTERDITE.
-Nous
avons calcule au premier ordre les largeurs de
bande interdite correspondant aux"points
On trouve que si K, et K2 d6signent les deux premières translations du reseau reciproque, les
résultats s’expriment en fonction des deux para- m6tres
..
on trouve successivement :
Ns, Np, P1 et Hs sont simplement d6g6n6r6s Hd l’est doublement ; P4 et Hp le sont triplement.
Nous donnons dans le tableau 1 les r6sultats qiir l’on obtient par les alcalins compares a ceux de
Ham [4]. Les resultats sont en unites atomiques.
TABLEAU 1
Ces résultats appellent les remarques suivantes : 10 L’approximation de Wigner Seitz pour o
conduit a exprimer les largeurs de bande interdite
en N, P et H en fonction de deux param6tres ; les
résultats sont identiques a ceux que donneraient les electrons presque libres classiques places dans
un potentiel potentiel - IA 2 F(r) (r)(2). On sait (2). On sait que q cette m6thode marche mal pour les alcalins.
En sortant de l’approximation de Wigner Seitz,
en tenant compte par exemple des conditions aux
limites exactes ou des dissym6tries 6ventuelles du
potentiel, o n’aurait plus la sym6trie sph6riqiie
et l’on disposerait de parametres plus nombreux,
en d’autres termes d’un pseudo potentiel d6pen-
dant du moment orbital.
20 Les largeurs de bande interdite en N ne sont
en bon accord avec les résultats d’autres calculs que pour Li ; elles ne se reproduisent pas, sauf au d6but de la s6rie la tendance g6n6rale d6croissante fournie par les pseudo-potentiels determines par d’autres m6thodes, et en particulier le changement
de signe qui intervient entre Na et K.
Un calcul plus precis des §o peut amener un changement appreciable dans les valeurs de V,
surtout pour les m6taux loiirds ou les noeuds externes tombent dans des regions de tabulation
assez lache pour co. Mais si l’on tient compte de ce (2) On peut
enparticulier utiliser les fonrtules d’inter-
polation qui figurent dans la littérature (IIan1 [5]).
que l’essentiel de ]a valeur U(K) provient du voisinage des noeuds la figure 2 qui reproduit
le terme principal de . K U( K) montre qu’on ne
saurait modifier les résultats suffisamment pour obtenir le changement de signe escompté.
FIG. 2.
-On
apos6 x
=Kr et indique la position du
noeud externe des fonctions de bas de bande des alcalins.
Par contre, si l’on compare des m6taux d’une meme p6riode, ou tout au moins les voisins imm6- diats des alcalins, on peut dire grossierement que 1’on ne s’attend pas a des variations importantes
des produits K ri, donc que le potentiel effectif
se comportera comme le coefficient 1/v de l’int6- grale définissant U(K). On pourrait s’attendre à des rapports de l’ordre de 2,6 pour le pseudo- potentiel du beryllium compare a celui du lithiuni
et respectivement de 1,7 et 2,4 pour le magnesium
et 1’aluminium comparés au sodium. Ceci est a
800
mettre en parallèle avec les valeurs de 0,023 trou-
vee par Segall pour 1’aluminium et 0,08 trouv6e
par Ham pour le sodium, soit un rapport de 2,9.
30 On constate une tres large independance de U(K) vis-A-vis de la limite superieure d’int6gra-
tion. U(K) ne d6pendra donc du parametre cris-
tallin que par le facteur 1 rv precedent l’int6grale
et par la variation de forme de o qu’il est assez
difficile de pr6ciser.
I1.3. MASSE EFFECTIVE AU CENTRE DE LA PRE-
MIÈRE LIMITE DE ZONE.
-Un. calcul simple donne
pour une masse effective ayant la sym6trie d’un ellipsoide de revolution
ou 0 d6signe I’angle entre K1 /2 et k
-K1/2,
le signe + 6tant affecte a l’onde s, le signe - a
l’onde p.
Les résultats numeriques sont donn6s dans le
tableau 2.
TABLEAU 2
les masses effectives indiqu6es 6tant les masses
dans la direction perpendiculaire a la limite de
zone.
Enfin comme le d6placement en energie est 1/2 K U(K) au voisinage d’une limite de zone,
on voit compte tenu de la valeur asymptotique
de U(K) que le rapport de ce déplacement a 1’6nergie non perturbee est en 1/K2, donc que le calcul a des chances d’etre meilleur pour des limites de zones 6loign6es. Nous donnons ci-dessous les valeurs de ce rapport au point N
Al d6signant la largeur de bande interdite en N.
III. Etude de la masse effective au centre de la
zone de Brillouin.
-Si l’on d6signe par E2 (k) la
correction au second ordre de 1’energie d’un electron
d’6nergle non perturbee Eo(k) on a :
en groupant les termes en K et
-K, les termes im- pairs en k, K s’éliminent de la sommation et l’on obtient :
expression qui est negative pour tous les k int6- rieurs a la zone ; pour k petit on a, apres une
moyenne sur les angles de (k . K/K) 2 qui vaut k2/3 pour un reseau cubique :
mais U(K) /K est le coefficient de Fourier de F(r) -
Ceci nous permet d’écrire en utilisant la for- mule de Parseval
les intégrales 6tant étendues au poly6dre atomique.
On voit d’ailleurs directement que la parenth6se
est positive comme application immediate de Finegalite de Schwarz.
On peut remarquer qu’en d6signant par 0(K)
la largeur de bande interdite au centre de la limite de zone définie par K on a :
On rejoint ainsi les formules obtenues par les electrons presque libres classiques. On voit alors
que l’approximation souvent faite de limiter la sommation aux premiers voisins est insufl’lsante.
Nous donnons dans le tableau 3 les résultats pour les alcalins, compares a ceux obtenus par Calla- way.
TABLEAU 3
Comme dans les electrons presque libres clas-
siques, on trouve :
-- Une masse effective toujours plus grande que
l’unit6, ce qui ne peut convenir qu’au lithium.
- Une s6rie .E2 (k) asymptotiquement en 1/K4
donc convergeant lentement : on retrouve l’insuf- fisance de l’approximation des premiers voisins.
Si dans la formule 6 on d6veloppe la fraction en
s6rie de (2k.K/K)2 on obtiendra des termes
dependant apr6s sommation de l’orientation de fi
par rapport au r6seau. Nous n’avons pas calcule
ces termes qui sont peu importants pour les alca-
lins.
IV. Conclusion.
-L’emploi de l’approximation
de Wigner Seitz pour le calcul des fonctions de bas de bande, entraine la sym6trie sph6rique pour le
potentiel op6rateur V(r) que nous avons 6tudi6 ici au premier ordre significatif en perturbation.
De ce fait V(r) a les propri6t6s d’un potentiel inter-
venant dans une m6thode d’electrons presque libres classiques, tant au centre de la zone de Bril-
louin qu’en une de ses limites. L’utilisation d’une forme explicite pour V(r) permet de calculer tous
ces coefficients de Fourier done de mieux pr6ciser
certains resultats ; ceux obtenus pour le lithium
ne semblent pas déraisonnables.
Par contre, on retrouve, comme dans la m6thode
classique, l’impossibilité de décrire d’une manière
satisfaisante, au centre de la zone les m6taux de
masse effective inférieure a l’unit6, en limite de
zone les variations de largeur de la bande inter- dite. De plus, le calcul de perturbation pouss6 à
l’ordre suivant semble indiquer que les d6veloppe-
ments ne convergent pas tres vite (cf. Appendice I).
On peut aussi songer a tenir compte de 1’effet
de la charge d6plac6e dans le gaz d’électrons. Un calcul exact de cette charge ne permet pas d’abou- tir a des résultats pratiques pour la constante di6-
lectrique. Si par contre, on n6glige le facteur o qui
module la fonction cp dans notre approximation,
on peut calculer une constante di6lectrique, qui
devient alors un op6rateur non scalaire, mais les
résultats obtenus ne sont pas modifies d’une ma- niere essentielle.
APPENDICE I
Remerciements.
-Nous remercions M. Matricon pour 1’aide qu’il nous a apport6e dans la program- mation de E;.
Corrections du second ordre au point N.
-Les
fonctions d’ondes non perturb6es qui diagonalisent
l’hamiltonien au premier ordre sont, avec des
notations déj à utilis6es :
s