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La déformation des ions dans les cristaux d'halogénures alcalins. Cas des oscillations principales

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00236627

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00236627

Submitted on 1 Jan 1962

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La déformation des ions dans les cristaux d’halogénures alcalins. Cas des oscillations principales

N. Boccara

To cite this version:

N. Boccara. La déformation des ions dans les cristaux d’halogénures alcalins. Cas des oscillations

principales. J. Phys. Radium, 1962, 23 (5), pp.287-290. �10.1051/jphysrad:01962002305028700�. �jpa-

00236627�

(2)

LA DÉFORMATION DES IONS DANS LES CRISTAUX D’HALOGÉNURES ALCALINS.

CAS DES OSCILLATIONS PRINCIPALES.

Par N. BOCCARA,

Laboratoire de Physique Théorique, Collège de France, Paris.

Résumé.

2014

Les forces répulsives entre proches voisins déforment les ions. L’analyse de la

déformation produite lors des oscillations optiques principales conduit à introduire une grandeur qui est caractéristique d’un ion donné et qui obéit à une loi d’additivité. Les données expérimen-

tales vérifient ce fait à environ 1 % près. Ces considérations permettent en particulier d’évaluer

les fréquences d’absorption infrarouge qui n’ont pas été mesurées.

Abstract.

2014

The displacements of the ions induce a shift of the electron cloud. For very long optical waves, the analysis of this effect leads to the introduction of a characteristic quantity for a given ion satisfying an additivity relation. Agreement between theory and experiment is very

satisfactory (approximately 1 %). Unknown infrared absorption frequencies can be determined.

PHYSIQUE 23, 1962,

Les théories classiques des propriétés diélectri-

ques des halogénures alcalins.

-

Toutes les théo-

ries des propriétés diélectriques des halogénures

alcalins conduisent à rejeter l’hypothèse de l’ion ponctuel indéformable. En oscillant un ion se dé- forme et, la symétrie, initialement cubique de son atmosphère électronique, se trouve réduite ; ceci

entraine l’apparition d’un moment dipolaire impor-

tant dans son développement multipolaire.

Cette déformation a deux origines bien distinctes.

La distribution électronique autour d’un noyau des distances interatomiques, et le déplacement d’un

ion entraine un déplacement relatif de ses électrons.

Cet effet, dû à la présence des voisins immédiats,

est un effet à courte distance. Par ailleurs, le champ électrique, créé par les déplacements ioniques, pola-

rise les ions, c’est-à-dire les déforme. Cet effet est un effet à longue distance car la contribution au

champ électrique des dipôles éloignés décroit

comme 1 /r. L’importance de cet effet a été reconnu

très tôt et la formule de Lorenz-Lorentz relie sim-

plement la polarisabilité des ions à l’indice de ré- fraction de la substance.

La théorie classique des constantes diélectriques

des cristaux d’halogénures alcalins admet que ceux- ci peuvent être considérés comme formés d’ions de

charge ± e et de polarisabilité oc±. Ces hypo-

thèses conduisent à une valeur de la constante dié-

lectrique statique trop élevée. B. Szigeti [1] attri-

bue cet échec de la théorie aux interactions à courtes distances et, afin de rendre compte des résultats expérimentaux, il propose de remplacer la charge électrique vraie e par un paramètre empi- rique e* qui serait la charge « effective ». Le rapport e* Je est, pour les halogénures alcalins, toujours

bien plus petit que l’unité, ce qui peut surprendre si

on se réfère au caractère fortement ionique de ces composés. La théorie phénoménologique de M. Born

et K. Huang [2], perfectionnée par J. R. Hardy [3],

explique l’écart entre e* et e en associant à chaque

liaison entre deux ions proches voisins un moment dipolaire dépendant uniquement de la distance

entre les deux ions. Les théories développées par B. G. Dick et A. W. Overhauser [4], J. E. Hanlon

et A. W. Lawson [5], et E. E. Havinga [6], utilisent

un modèle à couche,dans lequel un ion est considéré

comme constitué d’un noyau massif couplé par une force de rappel harmonique à une couche sphérique rigide. Le déplacement relatif d’une couche par

rapport à son noyau, provoqué par les interactions entre couches voisines, induit sur chaque ion un

moment dipolaire. Ce modèle conduit à une expli-

cation quasi-quantitative des écarts entre e* et e.

Dans le présent article je voudrais indiquer

comment il est possible de définir une grandeur représentant la déformation provoquée par les

forces répulsives entre proches voisins. La structure

du modèle permettant d’introduire cette grandeur, qui se révéla caractéristique de chaque ion, est

moins restrictive que celle du modèle à couche.

Analyse de la déformation.

-

Je me limiterai

aux modes d’oscillations principaux. Ils sont de

deux types : les modes acoustiques pour lesquels

les ions oscillent en phase, le rapport de leurs élon-

gations étant égal à l’unité ; et les modes optiques

pour lesquels les ions oscillent en opposition de phase, le rapport. de leurs élongations étant égal à

l’inverse du rapport de leurs masses.

Les interactions entre proches voisins déforment les ions uniquement lorsque la distance entre deux ions différents varie. Ceci n’a lieu que pour les oscil- lations optiques.

La déformation d’un ion étant un processus adia-

batique, les élongations des diverses couches élec-

troniques sont déterminées uniquement par l’élon- gation du noyau. Toutefois, plus une couche élec- tronique est éloignée du noyau, plus l’amplitude de

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01962002305028700

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288

son oscillation est faible. Appelons frontière de

l’ion le lieu des points pour lesquels l’amplitude est

nulle. Cette frontière est en même temps le lieu des points la densité électronique est la plus faible.

Notons que le fait d’admettre l’existence de cette frontière est en réalité une hypothèse. Cela suppose que les ions sont bien individualisés. Cette hypo-

thèse que nous admettons uniquement pour les modes optiques permet d’étudier la déformation d’un ion indépendamment des autres ions. On

notera son analogie avec cèlle de la théorie de S. Roberts [7].

Désignons respectivement par u+ et u- les élon-

gations des noyaux des ions positif et négatif. Si les

ions ne se déformaient pas, le moment dipolaire équivalent aux déplacements d’un cation et d’un

anion serait :

Les ions étant déformables tout se passe comme s’ils oscillaient avec une charge apparente supé-

rieure à leur charge vraie. En effet, chaque élément

de volume dv contenant une charge électrique p dv

se déplace de ku. k est une fonction de la position

de l’élément dv lorsque l’ion occupe sa position d’équilibre. k =1 pour le noyau et k

=

0 pour la frontière de l’ion. Le moment dipolaire de l’ion est

donc u pk dv, l’intégration étant étendue à tout le volume de l’ion. En posant p k d u = q on

voit que l’ion équivaut à une charge ponctuelle q supérieure à sa charge vraief p d v. Le moment

dipolaire par maille élémentaire est donc de :

q+ > e est la charge apparente du cation,

q_ > - e est la charge apparente de l’anion.

Comme pour un type de structure cristalline donné la forme et les dimensions d’un ion sont

caractéristiques, il paraît vraisemblable que la

charge apparente sera, elle aussi, caractéristique.

La vérification de.ce fait sera une confirmation de notre hypothèse.

Il convient de souligner que nous admettons que le moment dipolaire s’exprime linéairement en

fonction des déplacements. Cette deuxième hypo-

thèse n’entraîne aucune erreur sensible. B. Szi-

geti [8] a, en effet, montré que la considération de

termes d’ordre supérieur modifie très peu les

charges effectives.

Expression de la charge effective.

-

Si on dé-

signe respectivement par m+ et m_ les masses de

l’anion et du cation, on a :

et le moment dipolaire équivalent devient

d’où l’expression de la charge effective :

.

en tenant compte de l’expression de e* établie par

Szigeti [1], il vient :

où v : est le volume de la maille élémentaire,

Eo : la constante diélectrique statique,

n : l’indice de réfraction,

oeo : la pulsation d’absorption infrarouge.

En posant

et en introduisant les masses atomiques M+ etM_

à la place des masses vraies, on a :

Si les charges apparentes sont des grandeurs caractéristiques pour un type de structure cris- talline donné, on doit pouvoir satisfaire à des rela- tions du type :

X1 et X2 désignant deux halogènes quelconques, Mi et M2 désignant deux métaux alcalins quel-

conques.

Comparaison avec les résultats expérimentaux.

-

Les valeurs de R pour les différents halogénures alcalins, dont la structure cristalline est cubique

face centré, sont rassemblées dans le tableau I.

Les données expérimentales sont extraites de l’ar-

ticle de S. Roberts [7].

Sur les 16 halogénures alcalins que nous avons considérés 9 seulement nous permettent de vérifier

la validité des relations (5). Les résultats sont groupées dans le tableau II.

L’écart le plus grand n’atteint que 2,6 %. La loi

d’additivité de la grandeur Q 1 M est donc remar- quablement vérifiée, surtout si l’on tient compte

du fait que la précision surs n’est probablement

pas très grande. La charge apparente q de chaque

ion effectuant des oscillations optiques de grande longueur d’onde est donc caractéristique. Le calcul

effectif des charges apparentes des différents ions n’est possible que si l’on se fixe une d’entre elles

(par exemple : QLl =1) ; aussi présente-t-il peu

d’intérêt.

(4)

289 TABLEAU 1

TABLEAU II

Prévision des fréquences d’absorption infra-,

rouge. - Les fréquences d’absorption infrarouge de

Li Cl, Li Br, Li I’, K F et Rb F sont inconnues.

En considérant les relations (5) adéquates il est possible de les évaluer. Les résultats obtenus

figurent dans le tableau III.

TABLEAU III

(5)

290

BIBLIOGRAPHIE

[1] SZIGETI (B.), Trans. Faraday Soc., 1949, 45, 155.

[2] BORN (M.) et HUANG (K.), Dynamical Theory of Crystal Lattices, Oxford University Press, Oxford, 1954, sec. 9.

[3] HARDY (J. R.), Phil. Mag., 1961, 6, 27.

[4] DICK (B. G.) et OVERHAUSER (A. W.), Phys. Rev., 1958, 112, 90.

[5] HANLON (J. E.) et LAWSON (A. W.), Phys. Rev., 1959, 113, 472.

[6] HAVINGA (E. E.), Phys. Rev., 1960, 119, 1193.

[7] ROBERTS (S.), Phys. Rev., 1950, 77, 258.

[8] SZIGETI (B.), Proc. Roy. Soc., 1961, A 261, 274.

INFORMATION

Enquête sur les besoins des laboratoires français en isotopes stables et composés dérivés.

-

A l’initiative de la Commission de Chimie Physique du Comité National de la Recherche Scientifique, plusieurs laboratoires se préoc- cupent de coordonner sur le plan national leurs efforts dans le domaine de l’isotopie. Ils se proposent de mettre en place

une organisation ayant pour objet l’extension en France des applications des isotopes stables

-

et plus particu-

lièrement du deutérium

-

en physique, chimie et biologie.

Les laboratoires désireux d’utiliser pour leurs travaux des

composés deutériés ou des composés marqués par des iso-

topes stables sont invités à faire connaître de façon précise

à la Commission chargée de l’établissement du programme de travail de l’organisation projetée, leurs besoins en

composés isotopiques (nature, quantité, pureté chimique, pureté isotopique, urgence).

Prière d’adresser la correspondance à : Commission des

Isotopes Stables (C. N. R. S.), s/c. Monsieur R. VIALLARD,

Directeur de Recherches, Laboratoire de Chimie-Physique,

11, rue Pierre-Curie, Paris (Ve).

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