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Un ralentissement durable de la croissance?

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Un ralentissement durable de la croissance ?

Selon Robert Gordon, la croissance des trente glorieuses ne reviendra pas.

(2)

Se fondant sur l'étude statistique de la croissance américaine, il explique que le rythme lent des 40 dernières années (depuis 1973) sera la norme.

A publié plusieurs études sur ce sujet :

« The Demise of U.S. Economic Growth:

Restatement, Rebuttal, and Reflections » NBER Working Paper, february 2014

(3)

Pour Gordon, le ralentissement des innovations a constitué la principale cause du ralentissement de la croissance.

La première révolution industrielle (1750-1830) a engendré l'invention de la machine à vapeur et la construction des chemins de fer.

La deuxième (1870-1900) a engendré un grand nombre d'innovations : électricité, moteur à

explosion, eau courante, communications, divertissement (cinéma, radio).

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La troisième RI, de 1960 à aujourd'hui,

révolution numérique a engendré : ordinateur, internet, téléphone mobile.

La deuxième RI a été plus importante que les deux autres et a été la cause d'une

croissance rapide de la productivité entre 1890 et 1972.

Alors que la révolution numérique a créé un rebond de la croissance relativement court de 1996 à 2004.

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Les progrès techniques peuvent être prévus longtemps à l'avance (50 ou 100 ans).

Les principales innovations à venir : recherche médicale, robots, impression 3D, big data,

véhicules sans conducteurs .

Pour Gordon, aucune de ces innovations

« n'aura autant d'impact sur la productivité et le niveau de vie, que celles générées par la

seconde révolution industrielle ».

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De plus 4 « vents contraires », s'ajoutent au

ralentissement de l'innovation pour contribuer à ralentir la croissance :

Croissance démographique moindre (baisse du nombre d'heures travaillées par pers.)

Croissance du niveau d'éducation stagne

Les inégalités continuent d'augmenter

La dette publique est importante (hausses d'impôts à venir ou baisse des prestations sociales).

(7)

En 2012, Gordon identifiait deux points noirs supplémentaires :

La mondialisation qui détruit des emplois et baisse les salaires dans les pays riches

Le changement climatique qui provoque la mise en place de nouveaux impôts pour

réduire le réchauffement (épuisement des ressources naturelles entraîne hausse des

(8)

Selon David Autor, la révolution numérique va provoquer une « polarisation des emplois ».

Polarisation des emplois

(9)

Dans un article intitulé Polanyi's Paradox and the Shape of Employment Growth, NBER,

September 2014, David Autor explique que dans les prochaines années, du fait de la

révolution numérique, les emplois aux Etats- unis vont se polariser, ie, se concentrer aux deux bouts de l'échelle, les emplois

intermédiaires, ie ceux qui peuvent être facilement exécutés par des ordinateurs, disparaissant.

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En effet, la numérisation peut remplacer toutes les tâches routinières qui sont aisément

codifiables ; pour ces tâches, les ordinateurs sont « supérieurs » aux hommes en « qualité rapidité, précision, rentabilité ».

Par contre les tâches qui demandent du

« jugement, de l'adaptabilité, du sens

commun, de la flexibilité », ne sont pour le moment pas automatisables.

Or ces qualités se rencontrent à la fois dans

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des tâches très qualifiées et très bien

payées(managers, techniciens supérieurs etc) et dans des tâches peu qualifiées et mal

rémunérées (emplois à domicile, aides- soignants etc).

D'après ses calculs, les emplois intermédiaires sont passés de 60% des emplois en 1970 à

45% en 2012.

(12)

Pour Autor, « la classe moyenne s'est

développée dans le sillage du processus de bureaucratisation [qui] a accompagné le

développement de la société industrielle ».

Pour lui, la numérisation est en partie une

réponse à ce processus « dans une immense opération de réduction des coûts ».

(13)

2.5. Un chômage inégalement réparti

Le chômage touche plus les non-qualifiés, et les jeunes.

(14)
(15)

Le chômage des jeunes

Le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans est de 19,1 % en France en 2019 alors qu'il est de

8,6% pour l'ensemble de la population (France hors Mayotte).

Taux de chômage = nombre de

chômeurs/population active (et non population totale de la classe d'âge).

Ie ne veut pas dire que près d'un jeune sur cinq est au chômage, mais près d'un jeune actif sur

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Taux d'activité selon l'âge en 2019

Ensemble

15-24 ans 36,6%

25-49 ans 87,4%

50-64 ans 66,6%

Source INSEE – enquête Emploi

Les taux d'activité des moins de 25 ans diminuent du

(17)

La France a une situation intermédiaire au

sein de l'UE : le taux de chômage des jeunes est de 5,9 % en Allemagne ; de 33,2 % en

Grèce et de 32,8 % en Espagne .

15,3% dans l'UE28 ; 14,5% dans la zone euro Source Eurostat– chiffres d’octobre 2019

(18)

3,223 millions de jeunes de moins de 25 ans au

chômage en Europe sur un total de 15,635 millions de chômeurs dans l'UE 28 :

535 000 en France 515 000 en Espagne 442 000 en Italie

256 000 en Allemagne

Source Eurostat – chiffres d’octobre 2019

(19)

Le chômage des non-diplômés

En France en 2018, le taux de chômage

Des non-diplômés ou CEP : 16,9 %

Brevet de 14,5%

CAP : 9,8 %

9,5% avec le baccalauréat

5,6% avec baccalauréat +2

5,3 % pour les titulaires d'un diplôme supérieur à

(20)
(21)

Différences hommes/femmes

De 2012 à 2017, le taux de chômage des femmes a été moins élevé que celui des hommes alors que c'était l'inverse jusqu'en 2012.

Signe de la désindustrialisation ?

(8 % des femmes et 19 % des hommes travaillaient dans l'industrie en 2016, 88 % des femmes et 65 % des hommes dans le tertiaire)

On revient à la situation d’avant 2012 en 2018 avec

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2.6. Entrer et sortir du chômage : vulnérabilité, employabilité et

chômage de longue durée

La probabilité de tomber au chômage s'appelle la « vulnérabilité » au chômage.

Rapport entre le nombre de personnes qui

entrent au chômage l'année n+1 sur le nombre d'actifs occupés l'année n.

(23)

La vulnérabilité au chômage

La vulnérabilité au chômage est plus grande pour les salariés en contrat temporaire (CDD ou intérim) : environ 20 % sont au chômage l'année n+1 (étude 2004 en France) contre 2,5 % pour ceux qui étaient en CDI.

Plus importantes pour les jeunes de moins de 25 ans (7,7 % au chômage un an après) que pour les autres tranches d'âge.

(24)

L'employabilité

L'employabilité désigne la probabilité de sortir du chômage sur une période donnée : rapport entre le nombre de ceux qui sortent du

chômage pour l'emploi l'année n+1 sur le nombre de chômeurs l'année n ;

Les jeunes sont plus vulnérables et plus employables que les plus âgés.

(25)

En 2018, 22,8 % des chômeurs un trimestre

donné, ont trouvé un emploi le trimestre suivant : c’est le cas de 28,1 % des chômeurs de 15-24

ans, mais de 15,8 % des 50-64 ans (Enquête emploi de 2018) ; 20,7 % sont devenus inactifs.

(26)

Le chômage de longue durée

La difficulté de sortir du chômage se

traduit par le chômage de longue durée : un an et plus.

Phénomène auto-entretenu, plus on reste

longtemps au chômage, moins on devient

employable.

(27)

En France en 2017, 45 % des chômeurs le sont depuis un an et plus (40% en 2013) ; plus de la moitié d’entre eux (54%) depuis plus de 2 ans (Enquête emploi 2017 –

Insee Résultats septembre 2018).

(28)

Différences selon les âges

En 2017 en France, les chômeurs de 15-29 ans sont 28 % à être au chômage depuis un an [ 13,8% depuis deux ans et plus ].

Les plus de 50 ans sont 63 % à être au chômage depuis un an et plus et 41,4 % depuis deux ans et plus .

Cela illustre la faible « employabilité » des plus de 50 ans.

(29)

2.7. Temps partiel, sous-emploi, halo du chômage

Inexistant dans les années 60, le temps partiel est passé de 12 % des salariés en 1990 à

18% en 2016.

En 2017 : 4,834 millions de personnes en temps partiel sur 26,88 millions d’actifs

occupés.

(30)

Le sous-emploi

Défini par le BIT comme la situation des

personnes ayant un emploi, mais qui souhaitent travailler plus d'heures sur une semaine

donné et disponibles pour le faire, qu'elles cherchent ou non un emploi.

Ce sont :

Les personnes à temps partiel « subi »

Les personnes en chômage technique ou partiel

(31)

Le sous-emploi en 2017

1,648 millions en 2017

La plus grande partie est à temps partiel,

souhaitant travailler davantage et disponible pour le faire (1,593 million dont 1,139 femmes, soit

71,5 %) ; les autres sont au chômage technique ou partiel.

(32)

Le « halo » du chômage et le sous- emploi

Aux frontières du chômage et de l'inactivité : le halo du chômage est constitué des

personnes qui sont sans emploi,

souhaiteraient travailler, mais qui ne sont pas classées comme chômeurs au sens du BIT.

(33)
(34)

INDICATEURS

Âge regroupé en 4 SEXE Ensemble

Ensemble 352,9 729,4 525,9

Femmes 917,2 208,4 382,6 326,3

Hommes 691,0 144,5 346,8 199,6

De 15 à 29 ans

Ensemble 535,5 138,8 222,6 174,2

Femmes 287,5 80,5 105,3 101,6

Hommes 248,1 58,3 117,3 72,5

De 30 à 39 ans

Ensemble 644,4 367,5 87,3 150,6 129,6

Femmes 768,9 536,8 232,1 57,8 81,5 92,9

Hommes 243,0 107,6 135,4 29,5 69,1 36,7

De 40 à 49 ans

Ensemble 938,7 640,7 298,0 61,9 139,0 97,1

Femmes 664,7 483,8 180,9 36,2 79,7 65,0

Hommes 274,0 156,9 117,0 25,6 59,3 32,1

Ensemble 407,2 64,9 217,3 125,0

Population dans le halo autour du chômage

Selon le sexe, l'âge, le souhait de travailler, la disponibilité et la recherche d'emploi

Inactifs au sens du BIT (en

milliers)

Inactifs hors halo du chômage (en

milliers)

Personnes dans le halo du chômage (en milliers)

Personnes dans le halo du

chômage, recherchant un

emploi mais disponibles (en non

milliers)

Personnes dans le halo du chômage, disponibles mais

ne recherchant pas d'emploi (en

milliers)

Personnes dans le halo du chômage, souhaitant un emploi mais non

disponibles et n'en recherchant

pas (en milliers)

23 544,1 21 935,9 1 608,2 13 493,7 12 576,5

10 050,4 9 359,4 5 328,8 4 793,3 2 883,9 2 596,5 2 444,9 2 196,8 1 011,9

16 264,7 15 857,5

(35)

1,622 million dans le halo en France 2018

351 000 personnes recherchent un emploi, mais ne sont pas disponibles dans les 15 jours (problèmes de santé, de garde);

726 400 sont disponibles mais ne recherchent pas activement, bien que souhaitent travailler (personnes découragées)

525 900 souhaitent travailler, mais ne

recherchent pas activement et ne sont pas

(36)

En 2017, 1 600 000 personnes constituent le

« halo » du chômage

Avec les 2,79 millions de chômeurs BIT

On arrive à un total de 4,4 millions personnes sans emploi et souhaitant travailler en 2017 en

(37)

Le chômage de masse est une caractéristique des sociétés riches sur la période

contemporaine, mais ses contours précis (transitions chômage/emploi) peuvent

sensiblement varier selon que l'on est au Sud ou au Nord de l'Europe, en Europe ou aux

Etats-Unis,

Références

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