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Academic year: 2022

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Je tiens à remercier Yoana pour son aide quant aux nombreux renseignements qu’elle a pu m’apporter sur Cuba, ainsi qu’Antoine, Fanny et Nicolas pour leurs lectures, relectures, corrections et remarques qui m’ont permis d’améliorer ce roman, et Adrien pour son aide logistique.

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A Fabio.

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I

Paris, vendredi matin, 24 septembre 2010

8h15. Le radio-réveil se déclencha. Jérôme ouvrit les yeux dans la pénombre. Lui qui d’habitude aimait bien rester dix bonnes minutes sous sa couette en écoutant un peu de musique, il se leva d’un bond en voyant l’heure, en se rendant compte qu’il avait réglé son alarme avec une heure de trop.

En temps normal il aurait très bien pu aller travailler avec de la barbe, mais aujourd’hui c’était impossible. Il se rasa en vitesse, prit une douche et se brossa les dents, enfila un de ses rares costumes, une cravate, ses chaussures pointues et sortit rapidement de son appartement du treizième arrondissement sans avoir pris de petit déjeuner, ni même un verre de jus de fruit. Il se sentait assez inconfortable en costume, surtout qu’il n’en mettait presque jamais. Il ne les utilisait qu’en de rares occasions, pour les réunions importantes ou bien quand il sortait dans un lieu très chic.

Le soleil était levé depuis moins d’une heure mais, comme disait la chanson, Paris s’était éveillée depuis

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cinq heures, bien avant les premières lueurs du jour. Il regarda sa montre : 8h34. Il n’avait pas le temps de prendre un Vélib’, mais il pouvait encore arriver avant neuf heures s’il avait un métro juste après être descendu du bus. Il remonta la rue Charles Fourier et arrivé au niveau de l’arrêt de bus, il regarda au fond de la rue Bobillot. Ne voyant aucun bus arriver, il se rendit à la Place d’Italie en courant.

Il rentra dans le métro sans prendre son 20 minutes habituel, et se dirigea vers le quai de la ligne six.

Comme d’habitude, il était bondé à cette heure-là, et Jérôme était certain qu’il aurait à faire le trajet debout ; mais pour sept stations, ça lui était égal. Il espérait n’avoir pas trop transpiré en chemin, pour ne pas arriver avec des auréoles sous les bras. En attendant la rame, il hésita à appeler Julie, mais ne voulut pas la faire angoisser pour rien, espérant qu’il arriverait dans les temps. Moins d’une minute plus tard, il entendait le son du métro qui approchait dans le tunnel.

Une grande partie des passagers descendirent, autant montèrent. Les portes restèrent ouvertes une bonne minute avant que le signal sonore ne retentisse.

Jérôme se dit que c’était sûrement dû au fait du nombre de rames circulant pendant les heures de pointe, et du trafic à réguler pour respecter les distances minimales entre deux métros. Il quitta enfin la Place d’Italie, debout, tenant la barre métallique pour ne pas perdre l’équilibre lors de l’accélération du véhicule et dans les virages.

A travers la vitre, le regard perdu dans le vide, il voyait les stations défiler : Corvisart, Glacière… Le matin, la majorité des gens dans le métro voyagent seuls, et ils ont toute sorte d’occupations : lecture du

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journal ou d’un roman, musique, jeux sur leurs smartphones, mots croisés ou sieste pour ceux qui réussissent à dormir dans cet environnement tout sauf reposant. Entre Raspail et Edgard Quinet, la rame s’immobilisa. Quinze secondes plus tard, les haut- parleurs crépitèrent avant que la voix du conducteur ne se fasse entendre.

– Messieurs Dames votre attention s’il vous plait.

La présence de deux chiens sur la voie nous oblige à nous arrêter quelques instants, le temps de repérer les animaux et de les sortir de là.

Quelle poisse, se dit Jérôme pendant que le conducteur continuait de parler, jespère quils vont vite les sortir de là ces bestioles.

–… si vous voulez vous pouvez vous parler pour faire connaissance, pour passer le temps.

Cette dernière phrase déclencha un bon nombre de sourires sur les visages des voyageurs, mais Jérôme ne vit personne oser s’adresser à son voisin. On était à Paris, où on connaissait à peine son voisin de palier, alors de là à parler aux inconnus du métro…

Trois minutes plus tard, le métro était toujours bloqué entre les deux stations, et des gens commençaient à s’impatienter. Le conducteur reprit la parole :

– Votre attention s’il vous plait, l’attente risque d’être plus longue que prévue. Veuillez nous excuser de ce désagrément. Et j’espère que vous commencez à vous connaître.

Nouveaux sourires dans la rame, quelques regards examinant les passagers, mais toujours aucune tentative de communication. Jérôme prit son téléphone et voulut appeler sa chef de projet, mais

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aucun réseau n’était disponible à cet endroit de la ligne. S’il y avait un seul jour où il ne devait pas arriver en retard, c’était bien ce vendredi. Et tout ça à cause de deux chiens ! Et dailleurs, comment ont-ils pu arriver sur les voies, se demanda Jérôme en fronçant les sourcils.

Après une quinzaine de minutes, l’humeur de certains passagers commença à changer. La plupart restaient patients et attendaient, mais certains commençaient à paniquer ou à angoisser, d’autres à s’énerver. Il valait mieux que la rame reparte bientôt avant qu’un mouvement de panique n’éclate.

Il était neuf heures passé, il imaginait Julie paniquant avec les clients, essayant tant bien que mal de ne pas montrer sa nervosité. Depuis deux ans et demi ils travaillaient sur ce projet. Et les clients qu’ils devaient voir ce matin représentaient la chance de leurs vies. Toute la semaine ils avaient travaillé tard et répété leurs discours pour fignoler leur présentation. Si le contrat était signé, son banquier serait extrêmement ravi. Dans le cas contraire, ils seraient contraints de se tourner vers une autre société qu’ils intéressaient également, mais le montant qui leur reviendrait serait bien moins astronomique que ce qu’ils pouvaient obtenir ce matin si tout se passait bien. Il ne devait pas arriver en retard, mais c’était déjà trop tard.

*

* *

Nerveusement, Julie regarda l’heure. Déjà 9h17, et toujours aucune nouvelle de Jérôme ; et les clients attendaient depuis plus d’un quart d’heure dans la

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salle de conférence. Elle alla de nouveau voir Vincent, leur assistant.

– Des nouvelles Vincent ?

Celui-ci fut surpris en train de jouer au Solitaire.

– Non Julie, toujours rien, j’ai appelé cinq fois déjà et aucune réponse. J’ai essayé chez lui, sur son portable, personne ne décroche. Je lui ai laissé deux messages.

– Qu’est-ce qu’il peut bien faire ? Tiens-moi au courant s’il y a du nouveau, il faut encore que je les fasse patienter à côté.

Elle quitta la pièce sans même attendre de réponse et rentra de nouveau dans la salle de conférence. Elle s’adressa à l’ensemble des personnes présentes, toutes des hommes, en essayant d’être la plus calme possible.

– Excusez-nous encore de ce petit contretemps, je suis sûre que nous allons pouvoir commencer très bientôt. Si vous désirez quoi que ce soit en attendant, café, eau, n’hésitez pas à demander.

Le chef du groupe s’approcha d’elle, tellement proche que Julie pensa qu’il essayait de l’intimider.

– Mais que se passe-t-il exactement, Madame Buisson ?

N’étant ni mariée, ni fiancée et ni même dans une relation, elle détestait qu’on l’appelle madame, mais dans la situation actuelle, elle n’osa pas reprendre ce petit homme dégarni qui pourrait lui permettre de signer le plus gros contrat de sa vie si tout se passait correctement. Mais sans son principal collaborateur, Jérôme Butier, sur qui reposait une grande partie du projet, elle sentait que ce projet était en train de lui

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échapper. Julie se ressaisit et adopta le ton le plus professionnel qu’elle put.

– Et bien, M. Butier, avec qui vous avez eu la majorité des téléconférences, n’est pas encore arrivé.

Et nous n’arrivons pas à le joindre. Nous supposons qu’il doit être dans le métro et qu’il devrait arriver d’une minute à l’autre.

– Je l’espère pour vous Madame, et pour votre société. Vous savez que votre travail représente beaucoup pour nous, et si nous vous avons choisis c’est parce que nous pensons que vous êtes les plus aptes à répondre à nos besoins, alors j’espère que votre projet, si vous nous le présentez dans les huit prochains mois, sera meilleur que votre ponctualité.

Malgré son agacement face à cette pointe d’ironie, Julie s’efforça de garder le sourire.

– Ne vous en faites pas, vous aurez tout ce que vous voudrez aujourd’hui même, comme prévu, M.

Mollier. Je vais voir s’il y a des nouvelles, je reviens tout de suite, dit-elle avant de quitter la salle.

Elle tourna les talons pour sortir de la salle de conférence, rejoignit Vincent à l’accueil et s’accorda une minute de répit éloignée des clients.

*

* *

Quand l’incident des chiens fut terminé, il était 9h18. Deux minutes plus tard, Jérôme arrivait à Montparnasse. Il sortit en courant, bousculant par la même occasion quelques personnes à qui il ne demanda pas pardon, et dès qu’il fut à l’extérieur de

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la station, il prit son téléphone et parcourut son répertoire jusqu’à « Julie B ».

*

* *

Julie regarda de nouveau sa montre : 9h21. Elle sentait un nœud se serrer dans son estomac et des sueurs froides dans son dos. Au moment où elle allait s’adresser à Vincent, son téléphone portable retentit.

Elle le sortit rapidement de sa poche et vit sur l’écran

« Jérôme portable ».

– Jérôme mais qu’est-ce que tu fais ?

– Oui je sais je sais, je t’expliquerai plus tard, je suis en bas de la tour j’arrive dans cinq minutes. Tu peux leur dire de s’installer j’arrive.

– Ok à tout de suite.

A moitié soulagée, elle revint dans la salle de conférence.

– Messieurs, je viens d’avoir M. Butier au téléphone, il sera là dans cinq minutes, il a eu un petit contretemps mais nous allons pouvoir commencer très bientôt. Si vous voulez bien vous installer.

Les deux personnes qui contemplaient la vue depuis la baie vitrée vinrent s’asseoir, un troisième termina son gobelet de café et le dernier, le patron, lui dit avec un ton méprisant :

– Et bien ce n’est pas trop tôt !

– Veuillez encore accepter nos excuses, dit Julie en baissant les yeux sur la moquette grise.

Elle se demandait souvent pourquoi des gens voulaient toujours se montrer méchants quand ce n’était pas la peine. Elle imagina que leurs vies

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personnelles étaient tellement peu passionnantes qu’ils se vengeaient sur n’importe quoi pourvu que ça leur donne un peu de satisfaction pour améliorer leurs existences sinistres.

Jérôme sortit en courant de l’ascenseur, jeta son manteau sur un des fauteuils à l’entrée et vint se présenter et s’excuser auprès de son auditoire.

Le vidéoprojecteur et l’ordinateur étaient déjà installés, Julie et Jérôme pouvaient enfin commencer.

Ils savaient tous les deux l’enjeu que représentait cette présentation et qu’ils devaient être les plus parfaits possible.

Après une dizaine de minutes, tout semblait aller pour le mieux quand tout à coup, l’ordinateur et le projecteur s’éteignirent brusquement.

– Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Jérôme, alors qu’il était en train de parler.

– Je vais me renseigner, lui répondit sa responsable.

En sortant de la salle, elle remarqua que l’ordinateur de Vincent était également éteint. Elle revint vite et annonça qu’il semblait y avoir une coupure de courant dans tout l’étage. Elle demanda à son assistant de se renseigner au plus vite, ce qu’il s’empressa de faire.

Vincent revint rapidement en confirmant les craintes de Julie, à savoir une coupure de courant dans les locaux de FD Services. Ils auraient pu aller dans une salle de réunion de l’étage supérieur, dont l’entreprise louait également une partie, mais ils se trouvaient dans la même situation. Sans comprendre pourquoi le système d’alimentation secondaire ne s’était pas mis en marche après la coupure, Jérôme

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prit sa sacoche et en sortit trois piles de documents agrafés, qui étaient les slides de son diaporama qu’il avait fait imprimer la veille. Il en distribua un exemplaire au petit homme dégarni et un autre pour ses trois associés, s’excusant de ne pas en avoir un pour tout le monde, et reprit là où il s’était arrêté avec comme support visuel clients des impressions en noir et blanc sur des feuilles A4.

Onze heures venaient de passer, les tubes néon étaient toujours éteints, et Julie s’apprêtait à conclure son discours.

– Voilà ce que nous proposons pour répondre à vos besoins. Je suis sûre que vous avez maintenant des questions à nous poser, alors nous vous écoutons.

A 11h25, les néons clignotèrent quelques secondes avant d’éclairer à nouveau la pièce. Dix minutes plus tard, les quatre personnes sortaient de la salle de conférence, et Jérôme et Julie raccompagnèrent le petit homme et ses trois associés à l’ascenseur. Quand la porte s’ouvrit, ils se serrèrent la main et le groupe se sépara. Une fois les portes fermées, Julie poussa un soupir de soulagement. Jérôme semblait satisfait de ses deux dernières heures.

– Et bien ça aurait pu se passer plus mal, dit-il.

– Oui tu as raison, la tour aurait pu s’écrouler. Je n’en reviens pas d’avoir été si nulle.

– Mais non tu n’as…

– Quoi ? l’interrompit Julie. A mon avis on vient de le perdre ce contrat. Ton retard, la coupure de courant, et puis mon intervention. J’aurais bégayé que ça n’aurait pas été pire.

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– C’est bizarre que tu dises ça, moi j’ai trouvé que ça s’était plutôt bien passé.

Julie, l’air dépitée, allait lui répondre quand de nouveau l’éclairage du couloir disparut.

– Voilà que ça recommence, dit Jérôme. On l’aura bien mérité notre week-end ce soir.

– Mon dieu ! s’exclama Julie. Les clients ! Ils doivent encore être dans l’ascenseur ! Ils doivent être bloqués !

– Non regarde, les ascenseurs fonctionnent, répondit Jérôme avec son calme naturel.

– Ouf, tant mieux. Un malheur de moins ce matin, Bon, si on allait prendre un café dehors, histoire de changer d’air. Ça te dit ? Je t’invite.

– D’accord. Allons-y.

En sortant de l’ascenseur, Julie et Jérôme virent un regroupement de personnes dans le hall. Une personne semblait être tombée, et deux autres étaient autour de lui, en plus des indiscrets qui s’agglutinaient. C’était un petit homme avec un costume gris, la cinquantaine, avec une calvitie assez avancée qui était allongé sur le sol. Julie, qui précédait Jérôme, reconnut derechef cet homme. Elle venait de passer les deux dernières heures en sa compagnie. En se rapprochant elle aperçut un peu de sang.

– Comment va-t-il ? demanda-t-elle à un des associés qui était en train de glisser sa veste sous la tête de son patron.

– Il a l’air de respirer correctement, mais il s’est ouvert le crâne en tombant et depuis il est inconscient.

Les pompiers doivent être en ce moment en train d’arriver ; j’espère qu’il y a plus de peur que de mal,

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répondit-il avec une pointe d’inquiétude dans la voix, en tenant maladroitement un mouchoir derrière la tête de son patron pour essayer de contenir l’hémorragie.

Jérôme, qui connaissait les bases du secourisme, se rapprocha pour vérifier son pouls et sa respiration.

Tout semblait normal selon lui.

Au loin, on entendait la sirène des pompiers qui s’approchait. Une minute plus tard, le troisième associé revenait, suivi de quatre pompiers avec une civière. Ils ne prirent pas la peine de demander ce qu’il s’était passé, car il semblait évident que cet homme avait trébuché. L’un des associés dit qu’il avait le crâne ouvert et Jérôme donna son diagnostic.

En deux minutes, le corps inconscient de Mollier était dans la camionnette rouge, dont les gyrophares bleus continuaient de tourner, et des passants curieux étaient au pied de la tour et regardaient la scène, se demandant ce qu’il venait de se passer.

Les pompiers remontèrent dans le véhicule, ainsi que les trois associés, qui firent juste un signe de tête à Jérôme et Julie. Jérôme interpréta ce signe comme un « Au revoir, on vous tiendra au courant. »

Puis la sirène se remit en route et la camionnette s’éloigna à vive allure. Le groupe présent se dispersa petit à petit, jusqu’à ce que ne restent que les deux collaborateurs, qui se demandaient ce qu’il allait advenir de la santé de leur client ; mais aussi si tous ces évènements de la matinée auraient un impact sur la sélection de leur projet et la potentielle signature de contrat qu’ils espéraient également de tout cœur, malgré le sentiment de culpabilité qu’ils éprouvaient quant à l’accident.

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– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On va quand même le prendre ce café ou pas ?

– De toute façon on ne peut plus rien faire, ni pour lui ni pour nous, alors allons-y, dit Julie qui semblait assez chamboulée par toutes ces péripéties.

Et ils se dirigèrent vers leur café habituel et commandèrent deux doubles cafés.

– Alors ! Avant la deuxième coupure tu me disais que tu l’avais sentie mal cette présentation, dit Jérôme en faisant tourner sa cuillère dans sa tasse pour dissoudre le sucre.

– Oui, et je te mentirais si je te disais que ça s’était arrangé depuis. C’est catastrophique, même si tout n’est pas de notre faute. D’abord ton retard, puis la première coupure de courant, ma prestation, et l’accident de Mollier pour couronner le tout. Et les points positifs : toi, qui je trouve a été génial face à eux, mais je crois que c’est tout. Au fait pourquoi tu es arrivé si tard ce matin ?

– Ah oui c’est vrai. Je ne t’ai pas raconté. Tout allait bien jusqu’à ce que je monte dans le métro – raconta Jérôme en oubliant de mentionner la partie où il se levait avec une heure de retard –, et après Raspail on s’est arrêtés parce qu’il y avait deux chiens sur la voie et il a fallu presque une demi-heure pour qu’on reparte. Je n’imagine même pas le bordel qu’il a dû y avoir sur la ligne à cause de ça. Enfin maintenant comme tu disais on ne peut plus rien changer, donc on n’a plus qu’à attendre des nouvelles de Mollier et de ses associés.

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II

Londres, autour de midi

Au même moment, à environ trois cent cinquante kilomètres de là, le caissier d’une sandwicherie londonienne reconnaissait l’accent de sa cliente suivante.

–Hello sir. Hum… I’d like a kebab and an apple juice can, please, but no chips.

– Yes ma’am. What sauce ? To eat here or to take- away ?

– Barbecue sauce, and to take away.

Le caissier se retourna vers la personne chargée de faire les sandwiches et cria “one kebab with barbecue sauce to take-away!”

– Ok, it’s four pounds fifty. You’ll have it in a sec’.

– Here’s the money.

– Thank you, have a nice day.

– Thanks, dit Charlotte en se mettant sur le côté en attendant sa nourriture.

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Il n’était pas encore midi mais elle avait besoin de quelque chose de consistant pour supporter son voyage. Elle regardait l’énorme bloc de viande qui tournait doucement sur la rôtissoire, et le cuisinier qui coupait des petites tranches avec un long couteau. Il enfourna la viande ainsi que les oignons, la salade et les autres ingrédients dans le pain pita, l’enveloppa dans du papier aluminium et le mit dans un sac plastique, accompagné d’une cannette de Minute Maid. Il donna le sac à son associé qui le tendit à Charlotte, et elle décida d’aller manger dans le petit parc à l’angle de Camden et Carol Street, pour profiter du soleil qui baignait la place en ce début d’automne.

Alors qu’elle venait de terminer de mâcher sa dernière bouchée, elle commençait à s’essuyer les doigts quand l’alarme de son téléphone lui signala qu’il était temps qu’elle se mette en marche. Le train partait dans trois-quarts d’heure et elle en avait pour une petite demi-heure de marche pour rejoindre la gare de Saint Pancras, où elle prendrait le train qui la ramènerait à Paris. Lorsqu’elle était venue à Londres la première fois, le terminus était la gare de Waterloo.

Elle n’avait aucune idée des raisons pour lesquelles ils avaient changé de gare pour les départs de l’Eurostar, mais ça l’arrangeait, car c’était plus proche de chez elle.

En arrivant à la gare, elle sortit son billet pour voir le numéro du wagon et celui de son siège. Arrivée devant la porte, elle fouilla au fond de son sac pour trouver son téléphone. Elle voulait appeler son père, lui dire que tout allait bien et qu’elle serait à Paris dans environ trois heures. Après plusieurs sonneries, la messagerie se déclencha.

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