LES DITS DE MATHIEU 1•••••••1•1•111•••a•s•••s•••s•
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_ Deux et deux ne font pas toujours quatre
De mon temps; deux et deux faisaient quatre ; nous connaissions la _liste chantante des sous-préfectures ; nous récitions la table de multiplication en avant et à recu_lons; et nous affrontions la stratégie des guerres de Louis XIV et de Napoléon ...
Pas de sentiment, nous disait-on. La science est impassible et impersonnelle. Etudiez-la ét vous serez des hommes.
Oui, des hommes qui sont allés s'entre-tuer comme des bêtes sur la Marne ou la ligne Maginot et que guettent. de nouveaux
Hiroshima.
Mais voilà : deux et deux ne font plus quatre ; les sous-préfec- . tures sont désormais sans fonction ; la machine calcule mieux et plus vite que l'homme, en avant, à reculons, et latéralement ; les guerres modernes ont éclipsé les héros en dentelle de «Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
Aujourd'hui, la radio se nourrit non point de problèmes mathé- matiques, mais de chansons, de chœurs et de mrisique, et les hommes et les femmes ~ont au cinéma pour rire et pour pleurer, comme pour se prouver à eux.-mêmes que, par-delà la chaîne méca- nique de l'école, du bureau et de l'usine, ils restent des hommes et des femmes, non par ce qu'ils .connaissent mais par ce qu'ils vivent dans leur chair, dans leur esprit et dans leur sang .
Ils ont sans doute raison : la science construit des
ro~ots
qui,avec deux et deux, calculent à une vitesse vertigineuse et qui sont capables d'abaisser les manettes au commandement et de porter la mort par-delà les ondes. Elle n'a pas encore réalisé; hélas ! l'homme qui pense, non avec des fils et des engrenages, mais avec son être sensible et qui est capable de marquer de son sceau le destin des robots .
Et c'est cet être sensible que nous devons éduquer., non seu-
le~nt
àcréer
et à animer les robots, mais aussi à les dominer• it à se lés asservir pour exalter les éléments de conscience et d'humanité qui sont la grandeur et la raison