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Dits de Mathieu - La discipline

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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DITS DE 11ATH/tU

L!a diJeipline

]'avais dix ans, et j'étais fier, à la Saint-Michel, de récupérer mon petit troupeau, ma chèvre favorite et mon joli chevreau à pendants d' oYei/les.

Je partais garder, le plus loin possible, comme un, vrai berger, en suivant héroïquement les chemins pierreux et les drailles. Ma longe et mon chien étaient /es insignes de ma fonction et les garants de mon autorité.

Vous auriez vu alors comment je savais maintenir l'ordre par les chemiti.s. Si un mouton faisait mine de s'écarter vers Les restants d'herbe verte :

- Vas-y, Labri!

Et fout rentrait dans l'ordre.

la brebis elle-même, qui boitillait avec sa jambe mal raccommodée, devait suivre comme les autres. Pas d'exception !

Nous arrivions au pâturage et les bêtes, n4?z à terre, s'égailfaient à la recherclie des touffes fraîches et des champignons.

- Attaque, Labri I

Un bon berger ne doit-il pas, d'abord, garder son troupeau bien rassemblé dans le ra!fon d'action de sa longe et de son chien ? Sa sécurité n'est-elle pas fonction de cette stricte et permanente discipline ? - Mais ttt ne vois pas, me dit le vieux berger, que tes bêtes entas- sées 111 ont plus rien à brouter ? Elles ne se nourrissent pas de /'odeur du suint mais des touffes qu'elles cueillent là où nul museau n'a ratissé /'11erbaqe.

Ce 111 est pas avec ton chien et ton fouet que tu les engraisseras.

Viens avec moi, petit ! Partons en tête ! Ne passe pas par cette rigole aride. Les bêtes nous suivent, certes, mais à condition que nous les conduisions là 01) elles veulent aller.

Le bon berger est celui qu'on n'entend pas, qu'on ne voit pas, qui ne se sert de son fouet que pour monter les c8tes et écarter les branches et qui ne lance son chien que pour ramener les bêtes malades qui ont perdu le sens de la vie solidaire et sociale.

ta

discipline et l'autorité ne sont valables que si elles servent la vie.

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