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01 – LES DIFFERENTS PUBLICS

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01– LES DIFFERENTS

PUBLICS

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A. LES DIFFÉRENCES INTERSEXES ... 3

1. Différences morphologiques et physiologiques ... 3

2. Adaptation à l’effort ... 6

a. La production de force : ... 6

b. La fonction cardio-vasculaire : ... 6

B. LES DIFFÉRENCES MORPHOLOGIQUES ... 7

C. LES CATEGORIES D’ÂGES ... 11

D. L’ETAT PATHOLOGIQUE ... 12

1. Pathologies psychiques ... 12

a. La dépression ... 13

b. L’anxiété ... 13

2. Prévention et traitement du cancer ... 14

a. Prévention du cancer ... 14

b. Bénéfices de l’activités physiques chez les patients traités ... 14

3. Prévention et traitement du diabète de type 2 ... 15

a. Prévention ... 15

b. Bénéfices pour la prise en charge du diabète ... 15

CONCLUSION ... 16

ANNEXE : LA MULTIPLICITÉ DU HANDICAP ... 1

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1

INTRODUCTION

Dans le cadre de son activité, l’entraîneur ou le préparateur physiques sont amenés à côtoyer des sportifs divers, présentant parfois des caractéristiques morphologiques, physiologiques, psychiques totalement différentes. Cela arrive même parfois au cours d’une même séance, car nombre de clubs pour diverses raisons ne peuvent se permettre de créer des cours spécifiques aux personnes âgées ou aux femmes enceintes.

C’est une vérité qu’il est parfois difficile à appréhender pour celui qui entame sa carrière ! Qui plus est, c’est une vérité qui peut être frontale, puisqu’au sein du même groupe, l’entraîneur peut se retrouver face à des personnes qui répondront à l’exercice de manière totalement différente, mais qui pourront aussi ne pas du tout adhérer à ce qu’il propose, s’en désintéresser voire s’y opposer, ou à contrario investir totalement ce qu’il proposera sans se poser de questions.

Certains n’éprouveront aucunes difficultés sur un plan physique à faire ce qui sera demandé, alors que d’autres risqueront des blessures gravissimes si l’exercice n’est pas aménagé. Et l’on pourrait ainsi décliner longuement la multitude de situations que pourrait rencontrer l’entraîneur du fait de l’hétérogénéité du public sportif.

L’adaptation et l’individualisation sont donc une des clés de la réussite de l’entraîneur, et un gage pour les sportifs du respect de leur intégrité physique.

Mais encore faut-il que celui-ci ait la connaissance des caractéristiques fondamentales des publics qu’il va rencontrer. Car si l’empirisme peut dans le sport être une démarche intéressante (pour peu qu’elle soit le fruit d’une réflexion préalable), il ne parait pas pertinent, « pour voir », « pour évaluer », « pour tester », de demander à un sénior de 66ans de faire un squat gobelet avec un kettlebell de 20kgs, ou encore à des enfants de 6 ans de faire des pompes ou des abdos1.

Chaque personne rencontrée est différente. C’est par ailleurs sur un plan sémantique ce que signifie le terme individu : la singularité de la personne comme représentant de l’unité élémentaire d’une espèce.

Nous abordons là une notion transversale qui touche notamment la biologie humaine, la philosophie, la psychologie, la sociologie, etc. Chacun de ces champs de connaissance pourrait apporter une définition différente de la spécificité individuelle (voire opposée), toutefois pour ce qui nous concerne, nous garderons l’idée qu’un sportif donné ne présente pas les mêmes caractéristiques que son voisin.

Dans la mesure où il nous faut étudier les caractéristiques dominantes des différents types de sportifs que l’entraîneur sera amené à rencontrer au-cours de son travail, il nous faut bien les catégoriser.

Pour cela, nous allons les classer en tenant compte des caractéristiques qu’ils présentent comparativement à d’autres groupes. Ce faisant, nous allons dégager des spécificités catégorielles au sens où pouvons les retrouver chez les individus qui composent le même groupe. Ces caractéristiques peuvent être physiologiques, anatomiques, morphologiques, cognitives, affectives, psychiques, contextuelles, sociales, liées au vécu, etc.

Il s’agit de dispositions usuellement constatées, mais qui ne sauraient être érigées en vérités absolues…

Rappelons-nous, un individu est à nul autre pareil !

1 L’auteur a été témoins de ces deux exemples…

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2

Connaitre le public, c’est surtout un moyen de proposer des objectifs cohérents aux pratiquants, de proposer des contenus de séances en adéquation avec leurs spécificités, et d’employer une pédagogie adaptée.

C’est aussi une forme de professionnalisme.

Dans ce chapitre introductif, nous aborderons certains biais de catégorisation. Dans les chapitres suivants nous aborderons dans le détail certains publics particulièrement concernés par la pratique sportive.

L’AVIS MÉDICAL

Ce qui dit la loi :

Depuis 1999, le certificat médical annuel de non contre-indication à la pratique du sport était une obligation. Dans le cadre loi de santé de 2016, un décret précise les conditions de suppression du certificat médical annuel de non contre-indication à la pratique des sports et le remplacement par le certificat médical attestant de l’absence de contre-indication à la pratique du sport (CACI) tous les trois ans.

Dans les faits, le sportif doit initialement délivrer un certificat médical en début de saison, puis tous les 3 ans il devra le renouveler. Dans l’intervalle, le sportif devra pour le renouvellement de sa licence rempli un questionnement de santé.

Dans certaines disciplines, le certificat doit être renouvelé chaque saison : Alpinisme au-dessus de 2 500 mètres d’altitude ; Plongée subaquatique ; Spéléologie ; Disciplines sportives, pratiquées en compétition, pour lesquelles le combat peut prendre fin, notamment ou exclusivement lorsqu’à la suite d’un coup porté ; Armes à feu ; Utilisation de véhicules terrestres à moteur ; Utilisation d’un aéronef ; Rugby à XV, XIII et à VII.

Notons que dans le cadre des activités de sports de loisirs ou d'entretien un certificat médical peut être exigé mais ce n'est pas une obligation légale. Toutefois, cela peut est une condition obligatoire liées aux assurances et au code civil (art.16 CC et suivant).

Ce que dit le bon sens :

En fonction des publics que l’entraîneur va encadrer, malgré les dispositions légales, il peut être judicieux de demander un avis médical chaque saison sportive ou avant un évènement spécifique si la pratique est de loisir : pour les sportifs qui ont passé 40 ans pour les femme enceintes, pour les personnes souffrant de pathologies particulières…

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A. LES DIFFÉRENCES INTERSEXES

1. Différences morphologiques et physiologiques

Sur un plan biologique, tous les constituants d’une même espèce présentent des caractéristiques anatomiques, physiologiques, morphologiques semblables, mais avec des différences intersexes parfois marquées. L’Être Humain n’échappe pas non plus à cette règle.

Les spécificités de genre sont d’ordre génétique : les femmes ont deux chromosomes X, les hommes un chromosome X et un chromosome Y. C’est la présence du chromosome Y qui marque les traits males, en premier lieu au niveau organes reproducteurs. Mais ces derniers ne sont pas les seuls concernés, car sont aussi affectés les marqueurs phénotypiques, tels que la taille, le volume de certains organes, la masse musculaire globale, la répartition de la masse adipeuse, la densité osseuse, le poids, etc.

→ Cette différenciation n’apparait généralement qu’au début de la puberté, en raison de la sécrétion hormonale. Avant la puberté, l’hypophyse ne sécrète que peu d’hormones gonadotropes. A la puberté, la sécrétion de ces hormones stimule les gonades (développement des ovaires chez la jeune fille et sécrétion d’œstrogènes ; développement des testicules chez le garçon et production de testostérone).

Pour rappel :

• Chez les garçons, la testostérone stimule l’ostéogénèse et la synthèse protéique (sur un temps plus long que les filles, ce qui explique au final la différence de taille entre les deux genres). Ils deviennent donc assez rapidement plus larges et musculeux que les adolescentes.

• Chez les filles, les œstrogènes conditionnent la croissance corporelle (ostéogénèse), mais sur un temps plus court que les garçons. L’ostéogénèse s’accélère plus tôt que chez les garçons, ce qui explique pourquoi elles entrent dans la puberté avant ces derniers. Ces hormones sont aussi responsables du développement du bassin et des seins. Ils favorisent aussi la formation de tissu adipeux.

→ Au niveau morphologique, l’étude de Behnke et Wilmore1 montre chez deux individus de sexe masculin et féminin, âgés de 25 ans, un différentiel de 13kgs et de 10 cm en faveur de l’homme, une masse adipeuse plus importante pour la femme, et une masse musculaire plus importante pour l’homme. Les femmes présentent aussi un centre de gravité plus bas.

→ La densité osseuse est plus élevée chez l’homme que chez la femme. Chez la femme, la maturation osseuse est plus précoce mais comme nous l’avons vu, dure moins longtemps. Les risques de développer des pathologies osseuses (comme l’ostéoporose) sont plus élevé chez les femmes à la ménopause (chute drastique de la production d’œstrogènes)2.

1 1974, « Evaluation and regulation of body fluid and composition »

2Toutefois, l’activité physique peut limiter les effets de la ménopause. Nombre d’études prouvent que les femmes ménopausées et actives ont une densité osseuse meilleurs que les femmes sédentaires.

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→ Les femmes présentent une spécificité pelvienne. Nous l’avons évoqué plus haut : sous l’influence de la sécrétion d’estrogènes, le développement du bassin des femmes est plus important (largeur maximale aux alentours de 25 ans, ce qui globalement correspond au pic de fertilité ; puis légère régression après 40 ans). Il a une forme « gynécoïde ». Cela a des conséquences anatomiques.

Ainsi l’angulation avec les genoux (nommé angle Q) se retrouvant modifiée comparativement à celle des hommes, peuvent apparaitre chez la femme des soucis de « genu valgum » provoquant des syndromes rotuliens et de l’arthrose.

Cet angle plus important est à l’origine des risque accrus de blessures au ligament croisé antérieur.

Cela se traduit aussi par une latéroversion plus importante en appui unipodal.

Le bassin féminin est plus antéversé que celui de l’homme. De fait, les femmes sont souvent hyperlordosées, ce qui peut entraîner dans les cas les plus extrêmes des pathologies comme la spondylolyse1 (glissement d'une vertèbre en avant de la vertèbre située en dessous d'elle, qui touche souvent la 4eme et la 5eme vertèbre lombaire).

→ Les femmes, comparativement aux hommes présentent une laxité ligamentaire supérieure.

Les œstrogènes favorisent la rétention hydrique. Pour rappel, l’eau constitue les 2/3 du poids du ligament, et la présence d’eau influe directement sur l’élasticité des tissus. Cette incidence hormonale explique donc cette différence de laxité. Cela est par ailleurs corroboré par l’observation d’une laxité accrue lorsque les taux d’œstrogènes augmentent, notamment en milieu de cycle et lors de la grossesse. Il en résulte une usure articulaire parfois précoce chez les femmes et un risque traumatologique plus important (entorses).

→ La répartition de la masse adipeuse diffère aussi. Chez la femme la majorité du tissu adipeux est situé au niveau des hanches et des membres inférieurs. Chez l’homme, le tissu adipeux est surtout localisé au niveau de l’abdomen et de la partie supérieur du corps.

→ La proportion de masse musculaire est plus importante chez l’homme (45% de la masse totale chez l’homme contre 36% chez la femme). Sa localisation diffère aussi : 43% de la masse musculaire est localisée dans le haut du corps chez l’homme, contre 40% pour la femme. De fait comparativement, la femme est pénalisée dans sa capacité à produire des efforts de type force ou vitesse. Il faut souligner qu’avec l’entrainement, la différence de proportion de masse musculaire globale entre les deux sexes à tendance à s’atténuer.

1 Cette pathologie est symptomatique de certaines pratiques sportives, comme la gymnastique ou la danse, disciplines dans lesquelles la cambrure est souvent exagérée

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• On constate en général que la VO2 max des hommes est supérieure à celle des femmes. En valeur absolue, cette différence peut atteindre 65%.

En valeur relative (rapportée au poids du corps) la différence se réduit considérablement, mais reste malgré tout assez nette : 30%.

Si l’on évalue la différence de VO2 max en la rapportant à la masse maigre (les femmes nous l’avons vu ont une proportion de masse adipeuse supérieure), ce rapport tombe de 10 à 15%, toujours en faveur des hommes.

Cette différence s’explique :

- Par le taux d’hémoglobine qui est inférieur chez les femmes (le sang de fait transporte moins d’O₂ et le muscle est moins oxygéné comparativement).

- Par un volume d’éjection systolique plus faible chez la femme du fait de dimensions cardiaques plus petites.

- Parfois par un volume ventilatoire plus faible conséquent d’un volume thoracique plus faible comparativement à l’homme (mais cela est plus aléatoire et dépend du gabarit de la sportive considérée).

• Le métabolisme énergétique est sensiblement différent chez les femmes. Les lipides intramusculaires sont présents en plus grande quantité chez la femme que chez l’homme1. Ils sont donc plus facilement utilisés lors d’exercices prolongés à intensité modérée (90 mn à 60%

de la VO₂max). Les femmes présentent donc une capacité à oxyder les lipides de manière préférentielle et supérieure lors de l’exercice que les hommes, qui eux, ont une tendance plus marquée à utiliser prioritairement le glycogène comme substrats énergétique2.

1Tarnopolski et al., « Influence of endurance exercise training and sex on intramyocellular lipid and mitochondrial ultrastructure, substrate use, and mitochondrial enzyme activity », 2007

2 Venables & Jeukendrup, « Determinants of fat oxidation during exercise in healthy men and women: a cross- sectional study », 2005

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2. Adaptation à l’effort

a. La production de force :

Nombre d’études mettent en avant une différence de force entre hommes et femmes en faveur des premiers, du fait notamment d’une plus grande masse musculaire1. Les chiffres donnent des différences parfois importantes de force absolue : Les femmes ne pourraient développer au maximum que 50 à 60% de la force maximale de l’homme pour le haut du corps, 60 à 70% pour le bas du corps.

En raison de la différence corporelle entre les deux sexes, de nombreuses études préfèrent exprimer la force en valeur relative (rapport force développée par rapport au poids du corps). Dans ce cadre précis, la plupart des travaux donnent par exemple une force pour les membres inférieurs plus faible de 5 à 15% comparativement à l’homme, ce qui relativise considérablement les valeurs de force absolue exprimées. Ces études mettent aussi en avant une meilleure résistance à la fatigue musculaire chez la femme que chez l’homme (les mécanismes de cette meilleure résistance sont assez mal connus).

Si on reporte la production de force à la proportion réelle de masse maigre, la différence n’est plus aussi nette, ce qui prouve qu’il n’y a quasiment pas de différence d’activité neuromusculaire entre les deux sexes. De fait, les femmes peuvent connaitre une augmentation de leur force de 20 à 40% après un programme de musculation.

Notons enfin que d’une manière générale, la réponse hypertrophique à l’entraînement de musculation est supérieure chez l’homme comparativement à la femme (du fait des sécrétions hormonales) … Mais ne veut pas dire que la femme ne connait pas ces mécanismes !

b. La fonction cardio-vasculaire :

Si la FC max est sensiblement identiques dans les deux sexes, la FC des femmes a tendance à être supérieure lors des efforts sous-maximaux (car nous l’avons vu, le volume d’éjection systolique est plus faible chez la femme du fait de dimensions cardiaques inférieures et d’un volume sanguin plus faible).

Notons que l’entraînement régulier n’implique pas de réponse différenciée entre les deux sexes (qu’il s’agisse de la fréquence cardiaque ou du VO₂max).

1 2014, University of Washington "Muscle Types and Sex Differences".

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B. LES DIFFÉRENCES MORPHOLOGIQUES

La question de la différenciation morphologique chez l’être humain s’est posée très tôt. Ainsi, Hippocrate (4es av. J-C) distinguait 4 types de tempéraments : le sanguin, le flegmatique, le colérique et le bilieux qui correspondaient aussi à 4 types de morphologies.

Au 16eme siècle, toujours dans l’idée d’établir un lien entre la morphologie et le tempérament, certains ont émis des hypothèses qui prêtent sourire aujourd’hui. Ainsi, Giambattista Della Porta (1536-1615)1, initia la Physiognomonie, discipline qui consistait à trouver des ressemblances entre les visages humains et certains animaux et à en tirer des conclusions quant au caractère !

1 « De Humana Physiognonomia », 1586

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La fin du 19eme siècle et le début du 20ème siècle ont vu des approches plus structurées se mettre en mettre en place. Ainsi, Alfred Thooris1 avait déterminé 4 morphotypes :

1 : Type à prédominance thoracique ou type respiratoire ; 2 : Type à prédominance abdominale ou type digestif ; 3 : Type à prédominance des membres ou type musculaire ; 4 : Type à prédominance de la tête ou type cérébral.

Cela peut paraître dérisoire près d’un siècle plus tard, mais cette classification montre l’intérêt d’une partie de la communauté scientifique à établir des traits communs à certains membres d’une même espèce, et par extension, d’en tirer des caractéristiques fonctionnelles (physiologiques, anatomiques) et psychiques.

Nombre de chercheurs ont poursuivi dans cette idée de catégorisation de l’espèce humaine (à des fins parfois plus que douteuses, dans le but notamment de prouver la supériorité de certains sur d’autres, dans une espèce qui rappelons-le, partage à 99,9% le même ADN…).

En 1954, WILLIAM H. SHELDON, médecin et psychologue américain, dans ses publications2, classe le genre humain selon trois types : l’endomorphe (viscéro-tonique), le mésomorphe (somato-tonique) et l’ectomorphe (cérébro-tonique). Il est intéressant de noter que la classification de Sheldon met elle aussi en lien une typologie « physique » avec un type psychique. En d’autres termes, de la morphologie découle un comportement psychique : le tempérament.

Pour élaborer sa théorie, Il s’appuie sur l’embryologie où trois couches de tissus sont distinguées : l’endoderme, le mésoderme, l’ectoderme. Le développement « prioritaire » d’un de ses trois feuillet déterminant le morphotype futur.

1 Thooris, 1924, « la vie par la stade »

2 « The Varieties of Human Physique, An Introduction to Constitutional Psychology» 1940 ; « The Varieties of Temperament, A Psychology of Constitutional Differences», 1942

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C’est son approche qui reste pour beaucoup référentielle dans le milieu sportif et notamment la musculation. Suivant cette classification, les trois types présenteraient les caractéristiques suivantes :

Caractéristiques

physiques Métabolisme Psychisme

Conséquences sur l’aptitude

sportive

Ectomorphe

Ossature fine ; Mince ;

Membres longs ; Peu musclé ; Epaules et bassin étroits.

Prend difficilement du poids ;

Digestion rapide ; Pouls plutôt élevé.

Froid et agité ; Inquiet ; Nerveux et très cérébral ;

Réservé, Introverti et peu sociable ; Suffisant ;

Cache souvent une forte émotivité.

Faible taux de graisse ; Difficultés à prendre du muscle ; Prédispositions pour l’endurance ou explosivité.

Mésomorphe :

Ossature large et épaisse ;

Membres longs ; Visage aux traits marqués (carré) ; Naturellement musclé ; Epaules larges (plus que le bassin).

Métabolisme sans spécificités particulières.

Volontaire ; Actif ; Relativement calme (mais peut parfois être agressif) ; Autoritaire et dur (surtout envers lui- même) ;

Tendance à dominer ; Egocentrique.

Constitution robuste, très tonique ;

Faible souplesse ; Prédispositions pour les sports de force et

vitesse/explosivité en général.

Endomorphe :

Ossature fine ; Hanches larges ; Aspect rond ; Epaules étroites ; Membres courts.

Digestion lente ; Prend facilement du poids.

Calme voire nonchalant et lent ;

Méthodique, ; Sociable et facile à vivre ;

Parfois extraverti ; Peu de volonté ; Instable

émotionnellement.

Prise de muscle assez rapide ; Tendance à la prise de poids et de tissus adipeux

Prédispositions pour les sports de force et

d’endurance.

En se basant sur cette typologie, il suffirait de tenir compte de ces caractéristiques pour mettre en place à la fois une pédagogie adaptée et des entraînement correspondant aux différents morphotypes.

Il est important de souligner que cette approche typologique, souvent mise en avant en musculation, est de plus en plus remise en question car la méthodologie utilisée par Sheldon est sujette à caution.

Celle-ci était observatoire, mais aucune étude médicale « scientifiquement fiable et mesurable » n’a à ce jour confirmé cette catégorisation.

Elle implique aussi un déterminisme qui fige les êtres humains dans des ces catégories (« un ectomorphe ne pourra que faiblement développer sa musculature ») qui a souvent été remis en question par la pratique (certains ectomorphes dans le début de leur vie d’adulte ont pu développer une musculature plus qu’honorable par la suite).

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Cela est d’autant plus discutable qu’il apparait que les phénomènes environnementaux et l’hygiène de vie (notamment l’alimentation) sont des éléments favorisant le passage d’un type à l’autre (si l’on se réfère toujours à cette typologie).

Cette dernière idée est par ailleurs corroborée par des recherches en génétique qui démontrent que la génétique d’un individu peut évoluer au-cours de sa vie (ce qui va à l’encontre de la théorie de Sheldon qui « enferme » les individus dans un morphotype). Il est ainsi démontré comment l’influence certains gênes peut influencer l’assimilation des nutriments, mais aussi et surtout comment le régime alimentaire, l’hyperthermie et l’exercice peuvent influencer l’évolution des gènes.

Finalement il revient à chacun d’accorder le crédit qu’il souhaite à la théorie des morphotypes de Sheldon.

En revanche, s’il l’on s’écarte de l’approche des morphotypes, on ne peut nier qu’il existe des spécifiés morphologiques et anatomiques qui vont prédisposer à la pratique d’un sport au lieu d’un autre surtout quand il s’agit de performances. De manière simpliste, mieux vaut être grand pour jouer au volley-ball (le morphotype des joueurs de haut niveau va dans ce sens), mais n’importe qui peut pratiquer cette discipline au final.

De même, de sérieuses connaissances en biomécanique, dans les disciplines de forces, vont permettre d’adapter les interventions des entraîneurs aux caractéristiques des sportifs. Ainsi au soulevé de terre, la longueur des bras et du rachis, de même que celle des segments inférieurs auront une incidence sur le placement du dos lors de l’exécution.

En conclusion, nul ne peut nier qu’il y existe des différences morphologiques qui peuvent être importantes entre sportifs. La catégorisation systématique sur des critères non objectifs1 peut être délétère à la pratique.

Au final, et nous l’avons dit et nous ne cesserons d’en reparler dans les chapitres suivants, l’individualisation doit faire partie du crédo de l’entraîneur.

1 Par « critères non objectifs » il faut entendre « non mesurables » : La répartition par catégories de poids, de taille, performances, sont des critères objectifs.

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C. LES CATEGORIES D’ÂGES

Aujourd’hui, un constat s’impose à l’entraîneur : l’activité physique débute de plus en plus jeune, et elle est pratiquée de plus en plus longtemps.

Evidemment, on ne peut pas, sur un plan physique, demander la même chose à un enfants de 6 ans et à un senior de 70 ans. Dans le même ordre d’idée, on ne leur parlera pas de la même manière, on ne se positionnera pas non plus face à eux de manière identique.

Nous pouvons d’ores et déjà différencier différentes segmentations :

- La petite enfance qui concerne les 4 à 6 ans, qui sont de plus en plus présents dans les clubs de sport. C’est l’âge de la découverte de la motricité, du rapport à l’autre, des règles. L’activité sportive sert de base au développement de qualités physiques larges comme l’équilibre ou encore la latéralisation ;

- L’enfance proprement dite, de 7 à 11/12 ans environ, que nombre de pédagogues nomment à juste titre « l’âge d’or des apprentissages » ; C’est l’âge de la structuration scolaire, des

« copains », du jeu, de la prégnance de l’imaginaire.

- L’adolescence physiologique dont la limite basse se situe aux alentours de 12 ans, et qui se termine lorsque les caractéristiques adultes définitives sont acquises. C’est la période des bouleversements physiologiques et psychiques, mais aussi une période propice à la spécialisation sportive et à la performance ;

- L’âge adulte, qui va de 20 à 40 ans environ, qui est l’âge de la pleine possession de ses moyens physique, l’âge de la performance ; L’âge de la parentalité et de l’entrée dans la vie active.

- Le second âge adulte, qui va de 40 à 65 ans environ, qui se caractérise par le début d’une perte de capacités physiques ; Mais il peut être aussi l’âge du renouveau, de la réorientation sportive, professionnelle, l’âge d’être celui qu’on a toujours voulu.

- Les séniors de plus de 65 ans, chez qui l’activité sportive permet le maintien d’une certaine autonomie et limite les processus dégénératifs liés à la vieillesse ; C’est la souvent la fin de l’activité professionnelle, le début d’une nouvelle vie ; Le développement de nouveaux centres d’intérêts, mais parfois aussi le début d’une période de repli sur soi.

Chacune de ces catégories à ses propres spécificités morphologiques, physiologiques, psychiques, cognitives, sociales. Chacune d’entre elles mérite une pédagogie adaptée. C’est parce qu’elles sont diverses que ces différentes tranches d’âges feront l’objet de cours spécifiques.

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D. L’ETAT PATHOLOGIQUE

L’objectif de cette dernière partie n’est pas d’être une revue médicale de tous les avantages que l’activité physiques peut apporter en termes de prévention et de prise en charge de certaines pathologies. Les études en ce domaine (ainsi que les pathologies par ailleurs), sont si nombreuses, que quelques lignes n’y suffiraient pas. Toutefois, il est intéressant pour l’entraîneur d’avoir quelques notions sur le sujet, et ce à deux titres :

→ Même si le discours ambiant est à la mise en avant du sport santé, il peut être intéressant pour l’entraîneur d’avoir quelques connaissances et arguments sur le sujet, qui lui permettront d’affiner son propos sur les bienfaits de sa pratique sportive.

→ Il est tout à fait possible que l’entraîneur soit amené à prendre en charge des individus souffrant de différentes pathologies (physiques ou psychiques), dont elles ont connaissance (… ou non). Ces personnes peuvent avoir été orientées vers la pratique sportive par un avis médical, ou l’état pathologique peut être déclaré/découvert en cours de pratique.

Quoi qu’il en soit, dans le cas d’une aide à la prise en charge de patients, celle-ci ne peut se faire que dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire, constituée de représentants du corps médical, psychologique, sportif, et parfois social.

Afin d’illustrer l’intérêt du sport pour l’individu souffrant de pathologie, nous aborderons les cas de la dépression, des troubles anxieux, du cancer et du diabète de type 2. Tout en sachant que cette démonstration pourrait être étendue à d’autres pathologies1.

1. Pathologies psychiques

Les études qui mettent en avant les effets bénéfiques du sport dans le traitement de certains troubles psychiques sont nombreuses. Statistiquement, les troubles psychiques les plus souvent rencontrés (dans la population française mais aussi dans nombre de sociétés dites « modernes ») sont la dépression et les troubles anxieux.

Dans chacun de ces cas, nous n’évoquerons, afin d’être concis, qu’une seule étude significative. Il est important de souligner que nombres de travaux de recherches confirment les résultats de celles que nous allons aborder dans les lignes qui suivent.

1Les effets préventifs directs (risques cardiovasculaires, troubles musculosquelettiques) et indirects (surpoids, obésité notamment) de l’activité physique ne sont plus à prouver.

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a. La dépression

Depuis plus de 30 ans, de nombreuses études ont été menées pour évaluer l’intérêt de l’activité physique comme traitement alternatif ou complémentaire de la dépression. Cependant, la première étude objective sur le sujet remonte à 19991.

Celle-ci a mesuré l’impact de l’activité physique sur l’état dépressif. Elle a été menée auprès de trois groupes de patients tous dépressifs : un premier groupe traité par l’activité physique (53 individus), un second groupe traité par un antidépresseur (48 individus), un troisième groupe (55 individus) traité par l’exercice physique et l’antidépresseur.

Le protocole d’activité physique consistait en 3 séances supervisées d’exercice aérobie par semaine, pendant 16 semaines (10 minutes d’échauffement, suivi de 30 minutes de marche ou de course à une intensité adaptée à la fonction cardiaque de chaque patient, 5 minutes de retour au calme).

Même si 20% des participants n’ont pas fini l’étude pour des raisons diverses, outre l’amélioration (logique) des capacités aérobies, les patients des trois groupes ont montré un déclin significatif des symptômes dépressifs. Ce qui est intéressant, c’est que cette étude a mis en évidence que le nombre de patients qui ne sont plus dépressifs au terme de cette étude est comparable dans les 3 groupes : 60,4% parmi ceux qui faisaient de l’exercice, 68,8% dans le groupe traité, et 65,5% dans le groupe faisant de l’exercice et prenant un traitement.

Cette étude démontre donc que la pratique d’une activité physique régulière est aussi efficace qu’un traitement médical pour sortir de la dépression. La réponse thérapeutique est cependant plus rapide sous médicament.

Ces améliorations seraient à mettre en lien avec l’augmentation de l’activité des neuromédiateurs chimiques cérébraux (dopamine, norépinephrine, sérotonine), qui pourrait, par ce processus, diminuer la dépression qui est associée à un dérèglement des monoamines cérébrales.

b. L’anxiété

Une étude2 de l'université de Georgia a démontré les bénéfices du sport dans le trouble anxieux généralisé qui peut se traduire de différentes manières : tensions et contractures musculaires, troubles du sommeil, fatigue, perturbations de l'humeur.

Dans cette étude, les chercheurs ont placé 30 femmes âgées de 18 à 37 ans atteintes de ce trouble dans 3 groupes différents durant 6 semaines : un groupe "musculation" avec deux séances par semaine, un groupe "vélo" avec deux séances par semaine et un groupe de contrôle, sans activité physique. Les résultats sont sans appel : tous les groupes qui ont fait du sport ont vu leur anxiété et les symptômes généraux diminuer fortement. La meilleure amélioration a été constatée dans le groupe

"musculation" avec 60% de rémission.

Cette amélioration est à mettre en lien avec l’augmentation des concentrations plasmatiques d’endorphines pendant l’exercice physique. Elles auraient en effet une action médiatrice sur les

1 Blumenthal et al., « Effects of exercice trainbing on older patients with major depression », 1999

2 Herring et al., « Feasibility of exercise training for the short-term treatment of generalized anxiety disorder: a randomized controlled trial », 2012

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troubles psychologiques, du fait de leur importance dans la régulation des émotions et dans la perception de la douleur.

2. Prévention et traitement du cancer

Compte tenu des bénéfices que l’on peut tirer d’une pratique physique régulière, en termes de prévention et soin de certaines pathologies, de nombreux chercheurs en cancérologie ont cherché à savoir si ces bienfaits étaient transférables à leur sujet d’étude : la lutte contre le cancer.

a. Prévention du cancer

Un rapport de 2009 du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer affirmait que 30 % des cancers du sein et du côlon pourraient être évités avec un mode de vie plus sain qui associerait une activité physique régulière et une alimentation riche en fruits et légumes. L’activité physique a donc un rôle préventif sur le développement de ces pathologies, et nombre d’études les prouvent.

Dans le cas du cancer du côlon par exemple, plus le niveau d’activité physique est élevé, plus l’impact sur la prévention de cette pathologie est important1 : Des méta-analyses réalisées sur différentes études retrouvent une diminution de risque de cancer du côlon de 17 % pour les individus physiquement plus actifs par rapport aux moins actifs. Les préconisations s’accordent sur le fait que 30 à 60 min d’activité physique modérée à intense par jour suffit pour obtenir ces effets.

Dans le cas du cancer du sein, plus de quarante études ont montré une diminution du risque chez les sujets ayant l’activité physique la plus importante avec une réduction moyenne de 30 à 40 % des risques de développer ce type de cancer. Ainsi, une étude française fait état d’une baisse du risque relatif de 18 % lorsque les activités quotidiennes sont d’intensité légère alors que cette diminution est de 38 % lorsque l’activité est d’intensité élevée2.

Quatorze études concernant le cancer de l’endomètre (muqueuse interne de l’utérus) aboutissent à une réduction du risque de 30% de développer cette pathologie quand l’activité physique est présente.

b. Bénéfices de l’activités physiques chez les patients traités

Toutes les études convergent dans le même sens, l’activité physique est le seul remède efficace contre la fatigue chez les patients traités. Elle est statistiquement associée à une diminution de la force et de la masse musculaire chez le malade. En ce domaine précis, aucun traitement médicamenteux n’a fait la preuve de son efficacité.

De nombreuses études se sont penchées sur l’effet que l’activité physique adaptée pourrait avoir sur ce symptôme, et les résultats sont là aussi probants : ils montrent une réduction de 25 % du niveau de

1 Boyle T, Keegel T, Bull F, et al., 2012

2 Cohorte En3

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15

fatigue, 35 % dans les cas de cancer du sein. Ce bénéfice existe tant sur la fatigue pendant le traitement anticancéreux, avec une réduction de ce symptôme de 20 %, qu’après la fin des traitements, avec une réduction de la fatigue de 40 %1.

3. Prévention et traitement du diabète de type 2

Le diabète de type 2 est principalement causé par une réduction de la sécrétion d’insuline associée à l’obésité. Il se caractérise par une glycémie supérieure à 1,26 g/l à jeun ou supérieur à 2g/l à n’importe quel moment de la journée. C’est une pathologie qui implique de nombreuses complications qui vont de l’hypertension artérielle à la rétinopathie, ou encore à l’infarctus.

a. Prévention

En 2002, une étude américaine2 de l'Université de Rockville s’est intéressée à la prévention du diabète grâce à l’activité sportive. 3234 individus non diabétiques mais présentant des concentrations en glucose plasmatique alarmantes (stade précédant généralement l’apparition d’un diabète) ont été divisés en trois groupes. L’âge moyen des participants était de 51 ans.

Le premier groupe a reçu un placébo, le second un traitement anti-diabète classique, le troisième a suivi un programme d’activité physique (150 minutes d’exercices par semaine avec une perte de poids objectivée à 7% du poids du corps). Le suivi a duré près de trois ans.

Les résultats de l’étude sont sans appel : La modification du style de vie - adhésion à la pratique sportive - a diminué, comparativement au groupe référence sous placébo, l’incidence possible du diabète de 58%, le traitement médicamenteux de 31%.

Est-il besoin d’en dire plus ?

b. Bénéfices pour la prise en charge du diabète

En premier lieu l’activité physique permet de manière évidente de réguler le taux de glucose sanguin.

Les recommandations en ce domaine sont simples :

- Au moins 30 minutes d’activité physique modérée chaque jour, comme marcher et faire au moins 3h par semaine d’activité plus intensive (recommandations de la société francophone du diabète et de la Haute Autorité de Santé en France).

- En Amérique du Nord, il est préconisé de marcher chaque jour, le plus possible, et de s’adonner à 150 min/semaine d’exercice modéré (ou 90 min d’exercice intense) en 3 fois.

Une glycémie contrôlée permet de retarder l’apparition des complications. Il est intéressant de noter que la régulation de la glycémie perdure plusieurs heures après la séance.

1Mishra et al., « Exercise interventions on health-related quality of life for cancer survivors », 2012.

2 Knowler et al., 2002, « Reduction in the incidence of type 2 diabetes with lifestyle intervention or metformin »

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16

Parmi les complications du diabète on retrouve les micro et macroangiopathies, qui se traduisent par des altérations des parois des vaisseaux sanguins. La pratique sportive en permettant une meilleure oxygénation des tissus, permet de préserver la fonction de l’endothélium et le développement de nouveaux capillaires.

Cette liste pourrait être poursuivie plus longuement (limitation de l’hypotonie musculaire, diminution des risques cardio-vasculaires, diminution de l’hypertension artérielle, etc.). Ce qu’il faut retenir au final, c’est que l’activité physique permet d’agir sur tous les facteurs de risque et de complication du diabète de type 2.

CONCLUSION

Lors de son activité, l’entraîneur peut donc être en contact avec une multiplicité d’individus, présentant des profils variés. S’il veut être efficace, Il doit avant tout ajuster ses interventions à chacun de ces profils. Il doit mettre tout mettre en œuvre pour transmettre ses connaissances et faire pratiquer de la manière la plus adaptée possible les personnes dont il a la charge. Et ainsi leur permettre de profiter sereinement de tous les bienfaits de l’activité qu’il encadre.

Les séances d’entraînement devront donc être organisées de manière à répondre aux caractéristiques de chaque public, en proposant des contenus spécifiques, et l’entraîneur devra donner du sens aux apprentissages qu’il mettra en place.

En d’autres termes, l’entraîneur doit adapter la discipline sportive à son pratiquant et non pas attendre du pratiquant qu’il s’adapte à la discipline sportive.

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ANNEXE : LA MULTIPLICITÉ DU HANDICAP

Dans cette partie, il n’est pas question de développer le thème du handicap dans sa globalité, pas plus par ailleurs que de décliner dans le détail son rapport à l’activité sportive. Le sujet est tellement vaste, les situations d’invalidité tellement diverses que l’on pourrait rédiger nombre d’ouvrages sur ce seul sujet.

Nous allons toutefois aborder les différents types de handicap, pour, dans un dernier temps, voir comment la pratique d’un activité physique ou sportive peut être adaptée au handicap.

1. Qu’est-ce que le handicap

Le cadre législatif nous en donne une définition du handicap :

« Constitue un handicap, au sens de la Loi de 2005, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».

(Loi du 11 février 2005, « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »).

L’Organisation Mondiale de la Santé prend en compte trois dimensions :

- La déficience : perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique.

- L’incapacité : toute réduction (résultant d’une déficience) partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon normale ou dans les limites considérées comme normales, pour un être humain.

- Le désavantage : le préjudice (social) qui résulte de sa déficience ou de son incapacité et qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle considéré comme normal, compte tenu de l’âge, du sexe et des facteurs socioculturels.

Au regard de ces deux définitions du handicap, il est évident que ce terme recouvre une multiplicité de situations. 85% des handicaps ne sont pas visibles. En 2013, ce sont près de 5,5 millions de personnes qui étaient déclarées en situation de handicap auprès des MDPH (Maison Départementales des Personnes Handicapées) en France.

Afin d’éclairer notre propos et pour proposer une typologie des principaux handicaps, nous reprendrons celle du Secrétariat d’État auprès du premier ministre chargé des personnes handicapées.

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2. Le handicap moteur

Il est la conséquence d’une atteinte à la motricité causée par une altération d’une structure ou d’une fonction anatomique et/ou physiologique responsable du mouvement (SNC, SNP, système musculosquelettique, etc.). Ces troubles peuvent être d’origine congénitale, subséquents d’une pathologie, ou traumatiques. Les limitations engendrées peuvent être liées à une paralysie (partielle ou totale), une rétractation ou une ablation musculaire, osseuse, articulaire. Elles peuvent se manifester de différentes manières (lenteur, imprécision troubles de la coordination, impossibilité motrice, etc.).

Elles peuvent aussi induire entre autres, des difficultés à se repérer dans l’espace, des troubles de la perception sensorielle, et devenir ainsi des facteurs aggravant de risques de blessures.

De fait, le handicap moteur implique donc différents niveaux d’atteinte physique avec de très grandes variations. Le handicap peut être temporaire ou irréversible.

L’atteinte motrice peut être partielle ou totale. Notons qu’elle peut parfois engendrer des altérations de la communication sans que les capacités intellectuelles soient en cause.

3. Le handicap auditif

La surdité peut résulter de processus différents :

Surdité de transmission, liées à une atteinte de l’oreille externe ou moyenne. Le déficit relevé est en général modéré et n’excède pas 60dB, et touche surtout la perception des sons graves et peu intenses.

Surdité de perception : surdité neurosensorielle résultant du dysfonctionnement de l’oreille interne, de lésions du nerf auditif ou des structures cérébrales dédiées à l'audition (on parle alors de surdité de perception rétrocochléaire). Il existe différents degrés de surdité qui impactent directement la perception des sons.

DIFFÉRENTS DEGRÉS DE SURDITÉ

Entre 20 et 40 dB : surdité légère à moyenne

Entre 40 et 70 dB : seule la parole forte est perçue (appareillage nécessaire)

Entre 70 et 90 dB : surdité sévère

Entre 90 et 120 dB : surdité profonde

De fait de la surdité, les capacités à communiquer est modifiée. Elle peut prendre deux formes : La langue des signes qui est une langue à part entière et le langage parlé complété qui repose sur la lecture labiale et permet de compenser les sons mal perçus du fait de la surdité.

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4. Le handicap visuel

Ce handicap est multiforme :

Déficits périphériques du champ visuel qui entraîne une perte de vision sur les côtés. La vision est centrale (dite « tubulaire »). Le champ visuel étant réduit, les déplacements, la localisation dans l’espace, la prise de repères peuvent être difficiles.

Vision périphérique qui se caractérise par la présence de tâches d’opacité variée (scotomes), qui occupe la vision centrale. Cette vision rend extrêmement difficile les tâches requérant de la précision ou une certaine finesse (lecture, travail de précision, etc.).

Vision totale mais altérée (très forte myopie ou cataracte) : les contrastes et les reliefs sont peu perceptibles, les distances mal appréciées.

La cécité : la personne est non-voyante. Cela peut résulter d’un traumatisme, être congénital, ou le terme d’une pathologie dégénérative.

5. Le handicap mental ou psychique

Le handicap mental se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de prise de décision, de communication. Le handicap psychique recouvre des atteintes particulièrement diverses qui touchent le comportement de manière sporadique ou durable, avec une intensité variable, sans que les capacités intellectuelles soient atteintes.

Ces handicaps se traduisent souvent par des troubles du comportement.

Ce handicap est donc multiforme et peut donc toucher de manière très diverses les personnes qui en souffrent.

6. Faire du sport en situation de handicap

Le développement de la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap est inscrit dans le cadre de la loi de 2005.

De même, le code du sport indique que :

« La promotion et le développement des activités physiques et sportives pour tous, notamment pour les personnes handicapées, sont d’intérêt général […]. L’organisation et le développement des activités physiques et sportives dans les établissements spécialisés et les entreprises accueillant des personnes handicapées font l’objet d’adaptations à la situation de ces personnes. »

De même que pour tous les autres pratiquants, les sportifs en situation de handicap vont pouvoir tirer des bénéfices considérables de la pratique d’une activité sportive.

Elle participe dans un premier temps d’un processus d’intégration sociale, là où le handicap est souvent une cause d’isolement (volontaire ou subi). Le sport peut rassembler des personnes souffrant de handicaps semblables (comme le basket-ball en fauteuil), ou au contraire être hétérogène (regroupant valides et handicapés au sein d’une même pratique, comme en athlétisme par exemple). Dans l’un ou l’autre cas, le sport est vecteur de normalisation sociale.

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Pour la personne qui souffre d’un handicap mental ou psychique, le sport est aussi un excellent outil d’interaction, de communication, de création de liens.

Enfin, et ce n’est pas un moindre détail, la pratique sportive de la personne en situation permet de modifier la vision que les valides ont du handicap (qui met souvent mal à l’aise, ou qui est purement est simplement dénié).

Elle permet le développement d’une meilleure condition physique ou au moins d’adhérer à une démarche visant à améliorer son hygiène de vie. Au-delà comme tout autre pratiquant, l’activité sportive permet au pratiquant handicapé de développer ses capacités physiques et musculaires, d’accroitre son autonomie, de limiter les effets délétères de la sédentarité.

Au plan cognitif et psychique, la pratique sportive va aider à la reconstruction de l’image de soi (surtout dans le cas du handicap moteur traumatologique) et d’une manière globale va améliorer l’image que la personne en situation de handicap va avoir d’elle-même. Elle va permettre aussi de lutter contre l’anxiété et les troubles de l’humeur. Parfois le seul fait de se rendre compte que l’on est capable suffit à améliorer psychiquement l’estime que l’on se porte.

En France, deux fédérations sportives ont reçu délégation du ministère des sports afin d’organiser la pratique sportive adaptée :

La Fédération française handisport (FFH) qui est orientée sur le développement de l’activité physique et sportive pour les handicaps physiques et sensoriels ;

La Fédération française du sport adapté (FFSA) qui quant à elle est plus orientée vers la pratique de sportifs souffrant de déficiences intellectuelles et de troubles psychiques.

Aujourd’hui, le ministère chargé des sports oriente la réflexion de nombreuses fédérations vers la conception de projets d’accueil pour les personnes en situation de handicap (structures, adaptation de la pratique, formation des encadrants).

Références

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