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Les hypothèses paléosociologiques pour le premier âge du Fer
Eric Boës
To cite this version:
Eric Boës. Les hypothèses paléosociologiques pour le premier âge du Fer. Bulletin de l’Association
française pour l’étude de l’âge du fer, AFEAF, 1999, 17, pp.10-11. �hal-02513946�
Bulletin de l'Association Francaise pour l'Etude de l'Age du Fer, 11 o 17, 1999
LES HYPOTHÈSES PALÉOSOCIOLOGIQUES POUR LE PREMIER AGE DU FER
5Eric BOES
Les difficultés inhérentes à l'application de rmdèles ethnologiques aux populations humaines anciennes ne sont pas sans limter et restreindre les orientations concernant l'analyse des faits archéologiques. Il ne s'agit pas de discréditer cette orientation qui serri:>le opérante pour de norrbreuses raisons, rreme si les corrparaisons faites demeurent souvent très audacieuses au regard de nos connaissances des pAopulations anciennes. Ainsi, les changements culturels envisagés au cours du Prerrier Age du Fer ont pu être COJ'll)arés à ceux des Indiens d'AI'Térique, à l'époque de la conquête par les Occidentaux (BRUN 1987). Cette corrparaison entraîne de norrbreux jugements de valeur par l'application du principe du don de Mauss décrit par l4.i d'lez les KwakiutL L'application de ce systèrre pour les celtes anciens du Premer Age du Fer irrplique l'existence d'un réseau de relations établi par des cadeaux, donnés par les col'l'Yœrçants grecs et étrusques. Ces cadeaux aura1ent pemis d'enrichir certains chefs, tout en développant rapiderrent des liens de dépendance avec les corrrrerçants. La conséquence directe de ce système serait l'érrergence des princes et des résidences princières. Une centralisation du pouvoir aurait entraîné une domination du prince sur un territoire.
L'existence d'un pouvoir très centralisé au Ge siècle avant J. -C. aurait provoqué l'émergence d'unités de pouvoir forterrent dépendantes des résidences princières. Il s'agirait par exerrple des groupes nis au jour dans les nécropoles éloignées des résidences princières, comne celle de Nordhouse en Alsace. Le contexte économique est responsable de ces changements sociaux, et notarment l'enrichisser,rent de certains groupes intégrés au
co~rceavec les cités grecques et étrusques (HARKE 1979).
Les turrulus de Nordhouse, de par la ridlesse du mobilier funéraire nis au jour dans certaines sépultures, COITYll31'une des torrbes centrales du turrulus 4 (PLOUIN 1996b), doivent pouvoir être directement intégrés aux schérras socio-économiques envisagés.
De par sa position favorable près de deux voies navigables, l'Ill et le Rhir., cette nécropole peut être liée à la présence d'un "groupe relais" (BRUN 1987) dans ce système écononique très élaboré. La présence dans certaines sépultures de parures en corail et/ou en or illustre cette idée (KŒNIG 1987). Si le prince exerce bien un pouvoir sur un territoire, il ne faut pas en condure imi'Tédiatement qu'il exerçait un pouvoir sur tous les groupes établis sur ce damier. La richesse des sépultures signale un accroissement des ridlesses qui peut être lié au norrb re des marchandises échangées
don$
la vallée du Rhin et qui ont nécessité le développement, par exelllJie, des voies
na':'J9élli\o~,
Les groupes établis le long de ces voies ont pu profiter de leur rraîtrise des v otes de
passag~Pour exercer un rôle de relais dans le corml3rce
6•La relation directe
~nv~sa~ée ent~e ~ pnnQQ. et ces groupes peut donc serrbler très aléatoire ; les trrphcabons tenttonales, votre politiques, dépassent le cadre des faits archéologiques.
D'autres rrodèles ethnologiques
ex~tP.nt,l'un d'eux ne peut pas être dloisi plus qu'un autre.
Les sociétés
.hurrai~es, é~udié~spar l'ethnologue ne peuvent être appliquées à des cultures f!Bténelles ; tl s agtt là dun long débat. L'ethnoarchéologie a tente de dépasser le
co~af'a:ttsme ethno.logiqu~9ui a longterrps été utilisé en archéologie, surtout en
p_rehts~otre.En effet, tl
n~s a,git plus de corrparer deux aboutisserrents de gestes mais d étudter
1~contexte soaal dun geste donné. pour éventuellement le COrll>arer à un fait
arch.éol~que.Cette perspective s'applique surtout aux réflexions concernant ta fabnC?bOn
.o':fl~ façonn~ge d'un~parure ou d'un outil. Il est plus difficile d'envisager une réflexton stmlatre pour létude dun geste rmtivé par une règle sociale et/ou religieuse.
Ainsi, l'application ethnoarchéologique au niveau des rites funéraires ou de l'organisation
5• Extrait d'un DEA soutenu en 1996
fi. La présence d'éléments en corail dans les tumulus 3 et 4 semble confirmer cette idée. Le corail est en effet importé sous forme brute avant d'être utilisé par les artisants d'Europe occidentale. Ces matériaux non élaborés ne peuvent être directement comparés aux importations de vaisselles grecques ou étrusques.
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Bulletin de l'Association Française pour J'Etude de l'Ase du Fer, n" 17, /999