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Salon suisse : 10me exposition nationale.

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s

LA.

TIKIBUSTE » E « E K È V E d «s 8 et 9 S E P T E M IS lîE SSJ1S)

!l L e charabia en usage en Suisso rom ande, Ait M. Clarsol, n ’a plus que do tem ps à autro u n e vague analogie avee lo français de F ra n c e Comme je le disais précédem ment, M. Clarsol prend les lecteurs do la Revue ïpour dos ignorants, car s’ils tien n en t beau­ coup à connaître la langue quo p arlen t ot écrivent les R om ands, ils n ’o n t qu’à s’a- «Irosser à u n des collaborateurs les plus en # u o de ce périodique, M. E . de Morsier, q u i est u n H uguenot e t u n Genevois. Au reste, le3 F ran çais o n t très bien su s’appro­ p r ie r e t com prendre, malgré leur charabia, les grands écrivains rom ands. On en v it m êm e sur le trône académ ique.

FERMONS LES QUAIS

t7 De M. E d. Platzhoff-Lejeune, dans lo B ulletin commercial :

” L a question de la ferm eture des quais de gare (Porronsperro) est actuello, p ar le fait •que celle-ci existe dans le3 q u atre pays qui nous entourent e t en Angleterre, e t que la direction dos chemins do fer fédéraux songe sérieusem ont à l’introduire malgré le peu de favour d o n t jouit cotte réform e auprès du publio voyageur en Suisse.

P a r ferm eture dos quais, on entend la défense faite au publio d’accéder aux trains Bans billet. Le contrôle a lieu à l’entrée, soit à la sortio des salles d ’attente. Le billet de parcours, ou u n billot spécial do 10 centimes, d onnent accès au quai e t aux salles d’atten te, Systèm e adm irable, dit-on. P lus de contrô­ le de billets dans le train. Plus do conduc­ te u rs qui passent sans cesse, vous réveillant la n u it, vous dérangeant le jour e t vous de­ m a n d an t votro billot. P lus d’encombrement, donc moins de danger pour le public dans tes gares où m anquent encore les passages souterrains. Moins de rotard pour les trains q u i peuvent être formés plus rapidem ent; to u te s les personnes présentes é ta n t en p ar­ tance, il est facile de calculer leur nombre, d ’a tteler ou de dételer des wagons supplé­ m entaires. O utre cette économie, le billet d it

de quai ” est pour le chemin de fer uno Bource de revenus qui a rapporté à la Prusse en 1900 plus do trois millions.

, T o u t cela est vrai d ans une certaine m esure, faux dans son exagération. Lo contrôle des billets est certainem ent sim­ plifié e t le nom bre des conducteurs g eu t être réd u it. Cependant, lo contrôlo général d o it se faire de tem ps à autre, en to u t cas ■près chaquo grande station.

L ’encom brem ent des gares sera dim inué p a r la ferm eture des quais. C ette considé­ ratio n a do la valeur, m ais il fa u t se rappeler quo lo nom bre de3 personnos munies de billets de quai p eu t ê tre très grand, j <Jue les chemins 'de fer tire n t u n revenu

appréciable dos billets de quai e t de la di­ m inution du nom bre des conducteurs, cela est évident. I l est vrai qu’il y a les frais de pre­ m ier établissem ent de la ferm eture, assez considérables, mais qui ne se chiffrent pas p a r millions. Il y a aussi quelques dépenses pour l’impression dos billets de quai e t pour les autom ates qui les distribuent, m ais ces frais ne représentent que le 20 % d u supplém ent de recettes. Qu’on songe aussi aux personnes nom breuses qui p o rten t des lettres aux train s postaux e t qui se ver­ ra ie n t obligées de prendre u n billet de quai p our pouvoir les expédier.

E nfin, lo plus grand argum ent pour la ferm eture des quais ne nous touche pas : c’est colui d u dangr que courent les conduc­ teu rs en faisan t le contrôle sur le m arche­ pied des wagons à com partim ents séparés. Ces wagons, nous no les avons pas e t los au- pays los abolissent.

. ... J e ne sais ce-quo v a u t une dernière objection; celle qui prétend que, en cas d’em- com brem ent, les jours de fête, p ar exemple, bien des voyageurs échappent a u contrôle d ans les wagons, qui n’échapperaient pas à celui des quais. Donc une perte pour le che­ m in de fer ! E n tous cas il ne p eu t s’agir là q u e de certains train s e t de trè s petits p ar­ cours; la porte serait largem ent compensée p a r les amendes infligées au x voyageurs pris en flag ran t délit.

. T o u t calculé, e t sans p a rti pris, nous reconnaissons à la ferm eture de3 quais trois avantages considérables : la sim pli­ fication d u contrôle de3 billets, le désencom- brem ent relatif des gares e t le bénéfice fiscal. L aissant ce dom ier de côté, nous nous dem andons si ces avantages ne peuvent ê tra attein ts par d’autres moyens.

■ A ces avantages, il fa u t opposer certains inconvénients que d ’aucuns jugeront graves; .te l le tro p com plet abandon d u voyageur d u ra n t de long3 parcours, les tracasserios du contrôle à l’entrée et à la sortie, la difficulté û ’arriver au w agon de la poste am bulante, etc. J e Jais peu de cas de l’argum ent principal de certains adversaires do la ferm eture, Bavoir que dans u n pays dém ocratique, le public n’aime pas à être gêné dans la li­ b erté de ses mouvem ents. On p o u rrait dire aussi bien — e t m ieux — que la vraie liberté accommode de la discipline e t qu’elle sait 'sacrifier à des égards supérieurs ses intérêts

égoïstes. ’

N ous avons essayé de rester n eu tre dans cette question, p e tite on somme, m ais vive­ m en t débattue. A d’au tres de prendre p arti, en infirm ant nos argum ents pour ou contre l a réform e projetée. ”

l ’idée judéo-chrétienne : ” Tu aim eras ton prochain commo toi-m êm e” .

"H o rs de l’église, p o in t de sa lu t” , d isent les catholiques.

— Oui, répondent les nouveaux-chré­ tiens, mais q u ’est-ce que l’Eglise î

— C’est l’assemblée des fidèles. — Qu’est-ce q u ’un fidèle ?

— C’est celui qui obéit à la loi d u C hrist. — Qu’est-co que la loi du C hrist ? — C’est l’amoui-.

R om e a conservé précieusem ent ia p ro ­ phétie de Saint-M alachie.

Le successeur de Pie X a p our devise correspondante à son règne, Religio depopu-

lata. Le sépulcre est ouvert.

Jésus a pardonné à P ierre ses tro is ren ie­ ments. Nous supplions les adversaires de Rom e d ’oublier les tro is reniem ents des successours de P ierre, p our ne se souvenir quo de l’œ uvre sociale, consolatrice e t civili­ satrice, accom plie p a r l’Eglise catholique. Moi, juif, descendant de la race persécutée e t méprisée, je vais cueillir la fleur d u pardon sur la tom be de mes ancêtres e t je la dépose a u x pieds de cette Eglise, agonisante a u ­ jo u rd ’hui, m orte dem ain !

A lb in Valabrègue. ***

N ous avons interview é M. Valabrègue, qui nous a com m uniqué les renseignem ents com­ p lém entaires suivants :

— Nous donnons n o tre congrès à P aris, pour qu’il a it plus de retentissem ent. Nous l’élargissons. E n choisissant L ausanne com ­ me ville de n o tre prem ier congrès, nous sa ­ vions que nous éveillerions, dans ce p ays de la curiosité pour nos idées, co qui est arrivé, mais nous ne pensions pas que nous serions rigoureusem ent a tta q u é s p a r certains jo u r­ naux catholiques de P aris e t n o tam m en t p a r l'U nivers, qui a gardé la violence de Louis Veuillot, sans g ard er son im mense talen t. C ette violence à mon égard est de l'in g ra ti­ tude, car j’ai toujours p arlé avec resp ect e t adm iration do l’œ uvre catholique dans le passé, oubliant lo mal q u ’elle a fa it à mes

ncêtres, ne songeant q u ’au bien q u ’elle a fa it à l’hum anité.

E n présence de ce3 atta q u e s qui d é n a tu ­ re n t no3 idées, qui trav estissen t n o tre d o ctri­ ne pour m ieux la com b attre,n o u s ne voulions pas avoir l’air de nous éloigner, de chercher un coin tranquille dans la libérale Suisse e t nous donnons le congrès à P aris.

L ’évangile que R om e nous a conservé, est o u v e rt d e v a n t R om e. Ou bien R om e s’in­ clinera d ev a n t la parole de Jésus-C hrist qui d o it succéder à la parole d ’hier — ou bien le nouveau christianism e, sim ple cours d ’eau aujourd’hui, deviendra, dem ain, une m er immense, dans laquelle le catholicism e ne sera plus qu’un ilô t perdu !

A PROPOS D’UN CONGRÈS On nous écrit :

Le congrès des nouveaux chrétiens n ’au ra ;,pas lieu à Lausanne.

i II a u ra liou à P aris, cn novem bre p ro ­

chain. ‘

* Le comité d ’organisation rem ercie vive­ m en t le gouvernem ent du canton de V aud, q u i a v a it mis l’A ula de l’U niversité à la disposition du Congrès. U rem ercie les mem bres de la presse de leur concours préoieux e t désintéressé. Il a accueilli, avec joie, l’adhésion de ceux de vos com patriotes o ui savent quo le christianism e donnera, d em ain, son fruit, e t q u ’il p eu t, seul, viv i­ fier le socialisme grâce à la puissance de (. Feuilleton, de la Tribune de Genève

V u

-

---L E S

POMPADOÜRS

FAB

64

Georges PRADEL

}$L Ja y Sheldon faisait, nous le savons, tp u t ce que voulait sa fille. Bien qu’il jÇt lin froid pénétrant, sitôt le dessert ^çrvi, il faisait demander son traîneau

et se rendait cliez M. Selder.

Sila3 Level, pendant le cour3 de la con­

versation, avait interrogé la jeune fille ;$u regard, mais celle-ci était demeurée impénétrable. Ce ne fut qu’après le dé­ p a rt de son père qu’elle entraînait les deux Jeunes gens dans un p etit salon, pour fai­ re une partie de poker, tandis que sa mè- ÿe se m ettait au piano.

É ’absence de Ja y Slieldon ne dura pas tflus d’une heure.

’ Tout était arrangé pour le lendemain &ê|ne. M. Selder avait trouvé la propo­ sition excellente, e t la partie de chasse

ti&feit déjà organisée pour le lendemain.

CHRONIQUE ARTISTIQUE

Salon suisse lOme exposition nationale

I I I

P arm i les artistes bernois, A m iet est cer­ tainem ent celui qui, à côté d ’une vision per­ sonnelle, possède le plus do m oyens : son

Jardin, étude au soleil d’u n p arterre de fleurs,

est d’une richesse de coloration e t d ’une franchise d ’exécution rem arquables. I l a encore deux po rtraits, d o n t celui de O. Gia-

cometti, dans uno trè s agréable tonalité un

peu rom pue. D ans cette dernière toile, am ou­ reusem ent travaillée, l’artiste a m is to u te la souplesse de sa science de dessinateur. C ar­ dinaux continue de m archer d ans le sillage de H odler, e t quelles que soient ses incontes­ tables qualités d’exécution, nous préférerions le voir plus personnel e t m oins savant. On reg rettera l’absence de B u ri e t Boss, ces deux artistes indispensables à l’hom ogénéité d u groupe bernois.

G iacom etti, placé près d ’A m iet’ e t d o n t Ie3 recherches so n t si voisines, possède to u ­ jours la p a le tte la plus lum ineuse ; son eia

d'oro est to u t v ib ra n t do soleil. I l expose

égalem ent u n p o rtra it de jeune hom m e, très puissant, e t d’une largo simplicité. Les peintres établis en V alais se tro u v e n t réunis dans la salle num éro 1. Voici Bille, avoe deux grandes toilo3 Le parc au x vaches, bien com­ posé, e t d ’une belle coloration e t Les vignes

en m ars, im pression trè s vraie e t trè s bien

peinte d’un paysage valaisan au prem ier prin­ tem ps. Bieler, dans ses étude3 de Saviezans, pousse jusque dans sos dernières lim ites le souci d u détail. T o u t a une im portance égale dans se3 tableaux, e t l’a rtiste semblo mêm e s’intéresser dav an tag e à préciser le dessin d ’u n m ouchoir à carreaux, qu’à cher­ cher à pén étrer l’âm e des choses e t des gens qui lui servent de modèles. S’il est décora­ teu r, en revanche il.n’ém eu t guère. Son M ar­

chand d'épingles, dans lequel l’effet est plus

franc, e t le procédé m oins visible, est la toile que nous préférons. D allèves, son émule, avec ce mémo procédé, arrive cependant à donner dav an tag e do caractère àso n œuvre. D ans son Soir d’octobre, en Valais, si l ’on fait ab stractio n do cette apparenco de m arquet- terie qui surprend au prem ier abord, on y tro u v e de réelles qualités e t des m orceaux bien étudiés : lo paysage cn est trè s caractéristi­ que ot bien dessiné.

U n peu a u hasard, m a in ten an t, nous cito- rons u n g ran d p o rtra it de Burgor E n fa n t sur

u n poney p ointure habile, sans g ran d carac­

tère, do Gilsi, u n p o rtra it de fommo on to i­ lette, d ’un joli m ouvom ont trè s harm onieux ot to u jo u rs dans la mémo sallo une figuro dé- corativo do Balmor, d ’un dessin doutoux.

A uberjonois exposo uno p o tite étudo pour un tabloau La visite chez la courtisane p o tite toilo dans laquollo l’artisto déploio sos q u a ­ lités do coloristo raffiné ot d ’un savoir é te n ­ d u sous uno spparonto négligonco, mais à quand l’œ uvre définitive? U m ot ot M aroux ont onvoyé chacun uno potite toile — sim ­ plo carto de visite e t H orm onjoat, dans un très boau paysage Septembre ot son Alpage

en juin, p o u rsu it aveo succès ses recherches

do colorations intenses, dans une p â te sa­ voureuse.

Los paysages do Emmonoggor so n t simplos ot poétiques o t d ’une vision bien

porson-Ulysse E stam pard qui, on s’en sou­ vient, dînait ce soir-là cliez M. Selder, avait insisté beaucoup poux que la battue eût lieu au prochain jour. Il se faisait une fête de tirer un ours grizly.

— Moi, — fit Lisy, tandis que dans ses petits yeux brillait une lueur diabo­ lique, — je rêve d’avoir pour descente do lit... une peau... une peau d’ours !... Monsieur Level, si vous tuez un ours, sa peau m ’appartient, n’est-ce pas?...

E t Silas Level de prom ettre plusieurs

S

eaux d’ours. Joseph N ertan en faisait e même. A entendre les deux jeunes gens, Mlle Sheldon se trouverait dès le lendemain soir à la tê te d’un énorme t a ­ pis, qui tiendrait toute sa chambre à cou­ cher.

— Ta, ta, ta , ta, ta , — fit en riant J a y Sheldon, — ça ne doute de rien ces jeunes gens... Mais je vous dis que ça ne s’abat pas par dessous la jambe... E t que si vous ne lui placez pas une balle au cœur... bien que mortellement blessé, il peut parfaitem ent arriver jusqu’à vous et vous étrangler... Ça a la vie extraordi­ nairement dure.

— Ah ! fit avec effroi Mme Sheldon, que ne laisse-t-on ces horribles bêtes tranquilles !.. Un malheur est si vite arrivé.

— Si on écoutait dea conseils sem­ blables, ou resterait to u t le tem ps dans

son Ut. .y " ~ r' - - .

nollo. Coux do M. Bolons, intéressants, sont cependant tro p poussés dans le sons do l ’af­ fiche. N otons on p assan t, d ans un rav issan t po tit salon, aux riches boisorio3, los po:nturo3 sym boliques d ’Olsonmor, trè s curiouso3 de conception ot fo rt bion o-;écutéo3; los p o r­ tra its de W urtom borg, d ’uno précision désos- péranto. Puis nous arrivons d ans uno sallo où la grande paroi ost résorvéo à nos com pa­ t r i o t e du Tossin. Là, nous voyons B orta avec

la fin d ’un printemps, vision poétiquo d ’un

artisto sonsiblo e t délicat, mais d o n t la. fac­ tu r e 03t un pou mièvre ot m onotone. Rossi roprésonté p a r un marché Lac de Lugano d ’uno froide correction e t uno Petite gardien­

ne de cygne, où lo paysago trè s bion tra ité ,

v a u t m ieux quo la figure. S artori reconnaissa blo à 803 figures pointes dans uno tonalité violâtre d ’une harm onie douteuse a 2 toilos

Popolana et Dolce riposo habilom ont oxécu-

téo3 on tom pera.

S u r la paroi qui fa it faco à la dornièro, lo Sam edi S a in t do B u rn an d , grando toilo dans la m anière adoptéo p ar l’artiste.

A u to u r d ’uno tablo, los diseiplo3 so n t ré u ­ nis après la m ort do Jésus.

L ’étu d e d irecte e t réaliste d u m odèle, sans la vision qui transpose, subordonne le do­ cum ent à l’idée créatrice, tr a h it le sentim ent religieux do l’auteur.

MM. R othlisberg e t d u P asq u ier o n t cha­ cun de bons paysages. M. de M euron un p o rtra it bien établi. M .Francillon dans son

B ras de m er fa it prouve d ’un tem péram ent

de coloriste trè s distingué. H ugonnet est to u jo u rs trè s b rilla n t e t plein de verve dans ses n atu res m ortes, e t M. L. P . R o b e rt expo­ so u n paysago do prom ier printem ps Les

anémones d ’une jolie impression.

A la sécession, M. H a rtu n g m ontre des q u a­ lités dans un p o rtra it de jeuno fem me, et M. H odel gaspille dos dons réels, dans un excès d ’habileté.

Quelques artistes bâlois groupés dans une p etite salle, e t parm i lesquels nous distin­ guons particulièrem ent MM. H . M uller e t B arth , nous paraissent s’égarer, avec dos q u a ­ lités incontestables, d ans une form ule con­ ventionnelle influencée des productions d’ou- tro-R hin.

Q uant aux Suisses établis à Munich qui o n t jugé à propos de se grouper quoiqu’ils fassent p artie pour la p lu p a rt de la société des peintre sculpteurs e t architectes suisses, nous osons dire quo cetto expérience ne leur est pas avantageuse.

Tous plus ou m oins à la rem orque de3 tendances diverses qui sévissent à Munich, oe so n t bien des déracinés non franchem ent ralliés a u m ouvem ent qui a pro d u it la Schol- le ot des artistes de grande valeur comm e P u tz , E rlei, etc...; ils o n t égalem ent pordu le co n tact avec la Suisse ot son e3prit. L eur production se ressent trè s visiblem ent do co m anque de direction. L ehm ann est de plus en plus superficiel. Les chevaux de T ho­ m as sont bien ternes e t tou jo u rs semblables. L ’artiste p o u rta n t se retrouve dans une p eti­ te esquisse bien enlevée Chevaux de cirque. Oswald a deux vues d u p o rt de L indau qui sont bien les m eilleures choses d ans cet as­ sem blage disparate.

D an s u n salon réservé, M. W elti expose u n e m aq u ette pour une décoration destinéo à la salle de3 E ta ts d u P alais fédéral. Con­ çue comme u n e estam pe, on y retrouve to u ­ tes les qualités de l’a rtiste si original e t d’une im agination charm ante. C’est une Landsge-

meinde où to u s les p articip an ts, en costum e

national, servent de p rétex te à justifier des recherches de détail d ans les costum es e t à des scènes trè s am usantes. Mais, est-ce bien là co qu’il fa u t p our une grande décoration m urale? Si la m anière de l’a rtiste convient adm irablem ent à uno œ uvre exécutée dans les dim ensions d u p ro jet q u i nous est pré­ senté, il ne s’ensuit pas nécessairem ent qu’elle v a s’appliquer à uno architecture donnée.

Lorsqu’il s’agira de transposer ces scènes sur les parois do la salle à laquelle cette dé­ coration est destinéo, e t do donner à ces fi­ gures los proportions de la n a tu re , nous se­ rions bien étonnés si to u t cet effort aboutis­ sait au ré s u lta t escompté.

Cela est d ’a u ta n t m oins probablo qu’un a u tre artiste, M. Balm or, serait chargé do l’exécution. Quel que soit le ta le n t individuel de chacun de ce3 deux artistes, si différents l’un de l’au tre, il no p e u t so su b stitu er aux considérations qu’im posent los exigences d ’uno décoration bien com prise, laquelle do it foroément-, pour rem plir son b u t, faire un to u t avec l’architecture. C’est élém entaire, e t c’est p eu t-être bien pour co m otif quo l’on n ’en a pas ten u compto.

A côté de cette m aq u ette, M. B alm or expose une série do dessins rehaussés do pastol : 'é tu d e s de figures, choix de typo3 caractéristiques, études en vue de l’éxéoution do cotto décoration. D’une factu re trè s sou­ ple, bien observés, sans aucune préoccupa­ tion d ’effet, co so n t de trè s artistiq u es et trè s précieux docum ents.

D oux sallos sont résorvéo3 aux dossins, •aquarollos, eaux fortes, gravures, otc. Nous y trouvons do très habiles aquarollo3 do M. F ranzoni; colle3 do M. Tièclio, sans g ran d stylo, mais do n t I03 m otifs sont très bion choisis. L’a rtiste s’é ta b lit volontiers dans los potito3 villo.3 suisso3 ancionnos, ot sos vuo.3 do Rom ainm otior ot Moudon, très fidèles, so n t intéressantes, a u p o in t do vuo docum ontairo plus spécialem ent.

Les dessins d ’onfants, do M. A ngst, d ’une grando habiloté d ’oxécution, fo n t ponsor à coux do3 maitro3 do la Ronaissanco. M. ot Mmo Francillon oxposont chacun do3 g ra ­ vures sur bois on couleur, trè s intéressantes; lo prom ier, dans la m anière dos Japonais, e t la socondo,avoc uno grando liberté d ’oxé- cution, tire n t do c o procédé d o 3 effots to u t à f a i t im prévus q u i lea f o n t ressem bler à do3 a q u a r o llo 3 .

M. B u rn an d exposo égalom ont la série do sos 40 dessins pour ses Paraboles. Ils sont tro p connus clioz nous, où ils o n t été expo­ sés, p our on fairo ici la doscription. Disons, cependant, q u ’a u miliou db la variété do te n ­ dances que nous offro la réunion de co3

650 œuvros d ’a r t fig u ran t à l’Exposition, ils paraissent bien froids o t bion p h o to ­ graphiques.

— Mais, mon ami...

— Il n’y a pas,de : ” Mais mon ami...” Les femmes ne sont pas faites poux aller à la chasse à l’ours... Donc, elles n’y entendent rien...En atte n d an t la jour­ née de demain, allons nous coucher, car la chasse sera rude... et nous devons nous lever de bonne heurs.

E t J a y Sheldon, donnant lo signal de la retraite, rentra dans ses appartem ents, tandis que Silas Level e t Joseph N ertan prenaient congé.

Le lendemain m atin, après un déjeu­ ner rapide e t à la fois frugal, emportés par plusieurs traîneaux, qui, enlevés aux grandes allures des tro tteu rs américains, volaient littéralem ent sur la neige durcie, on franchit en une demi-heure la distance qui sépare Héléna des bois du Long-Fi­ lon. Ce sont des sapins centenaires, des épicéas gigantesques, qui form ent avec leurs épaisses ramures des taillis im­ menses, impénétrés, si ce n’est par de grands cerfs aux bois énormes.'

Les cerfs avaient fui e t ne se mon­ traien t plus depuis les grands froids, chassés par le voisinage des ours grizlys.

Les chasseurs se com ptaient au nom­ bre de dix. H ector e t M. Selder occu­ paient le centre de la ligne. J a y Sheldon se ten ait plus loin, puis venaient d ’autres commerçants d’Héléna, e t enfin en re­

tour Joseph Nertan et aoa inséparable

Nous reviendrons à la scu lp tu re pour torm inor cot exposé. E n dehors do3 artistos gonovois déjà cités ot qui possèdent los ceuvros loi plus im p o rtan tes, notons I03

oxcollonts busto3 do M. Hoor. Los anim aux,

Taureau et chèvre do M. M aulay, un jouno

Valaisan qui n ’on rostora pas là. Los figures do M. H ottlor, à no tre avis tro p corroctos. A rtiste conscioncioux ot plo'n do moyons, il fa u t rogrottor do lo voir dominor par lo ’! modèlo ” , Uno étudo do M. Sandoz, très habilo, tro p habilo ot sa fon tain e bien exé- eutéo, mais d ’uno b analité courante.

Le Lanceur de pierre do M. Siogwart, grando figuro do bronzo, nous p a ra ît un pou figé, l’abondance dos musclos no suppléo q u ’im parfaitom ont a u m anque do m ouvo­ m ont. Son Athlète au repos nous semble préférable : c’ost un bon morcoau, où la roehorchq du stylo, sans êtro réalisée complè­ tem en t, ost copondant méritoiro.

Uno figuro do jouno fille nuo do M. Zim- m orm ann serait absolum ent p arfaite sans un pou de séchoro3se dans la facture.

Citons oncoro los m édaillons ot plaquettos to u jo u rs trè s artistiq u es do M. Froi, do Bâlo, e t I03 v,vjo3 do M. D unand, é ta in , cuivre, plom b o t acier, où la m atière, adm irable­ m en t travaillée, ot appliquéo à dos trouvaillo3 do formos, fo n t do tous C03 objots a u ta n t d ’œuvros d ’art.

Si nous n ’avons p u nous étondro commo nous l’aurions voulu su r la p lu p a rt do3 œ u­ vres eitéos ici, — il fa u d ra it un volum e pour rondro justico à chacun — nous croyons on avoir assoz d it p our ongagor lo3 loeteurs de la Tribune à visiter cotto intéressante expo­ sition si in stru ctiv e ot ré flé ta n t bion exac- tom ont loi tondsnc03 ot lo niveau d u m ou­ vom ont artistiq u e d aus n o tre pays.

A lbert Silvostro.

B e lle riv e

et l’Abbaye des Dames de Citeaux

Co gros édifice, c o n stru it au b ord du lac surnom m é im proprom ont châtoau, n ’a pas été uno comm andorio, m ais un simplo dépôt do sel; quolquos personnes p rétondont q u ’il é ta it entouré do fossés; c’ost oncoro une er­ re u r qui ost facile à rectifier on v is ita n t la propriété. Son p o rt soulomont, assoz bion ab ri­ té , p o u v ait contenir tro is bateaux à uno voi- lo ot qui sorvaiont à l’époquo à faire la co n tre­ bande ainsi q u ’à poursuivre los barquo3 so re n d a n t à Genève avoc dos m archandises,

A quolquos containos do p as do l’ost do cot­ te bâtisse, ex istait uno célèbre abbayo do damo3 do C itoaux; C03 saintes f e m m e 3 , dédai­ gneuses dos biens do co mondo, e u re n t p o u r­ ta n t do3 procès avec lo ch ap itre général do l’ordre pour s’être o m p a r é o 3 à m ain arm ée do la propriété d ’a u tru i. D ’après los vioillo3 chroniquo3, voici co qui se se ra it passé :

E n 1382, Ie couvont é ta n t on quorollo avoc les moin os do St-Joan d ’A ulph, on Chablais, au su je t d ’une terro située à Noydons, l’ab- bû3SO ot doux sœ urs tourrièros, accompagnéo3 d ’hommo3 d ’arm os, so re n d ire n t n u itam m o n t dans los greniers quo los pères possédaient en cot endroit ot s ’em pareront do q u aran te cou- po3 do from ent. Lo ch ap itre général do Ci­ toaux, in s tru it do cot acto do violence, fit pro­ céder à uno enquête, o t p o u rsu iv re la douco abbo3so. Do nouveau on 1510, cotto com­ m u n au té so v it forcée do re s titu e r dos dimos q u ’ollo a v a it usurpéo3 su r le couvent do3 r e ­ ligieuses d u Liou, on Chablais; la sentence fu t ren d u e à Gonèvo p a r P ierre G ruot, ch a­ noine do St-Piorro, on présence do plusieurs liommo3 do loi. .

L a fondation do co m onastère d e v a it d a te r d u X llm o siècle ; ollo ost duo à un soigneur de Langin nom m é Girold. Clioz I03 abbessos do cotto m aison, on retro u v e do boaux nom s : do3 do Salonove, d ’AUingos, do Monthon. Le couvent f u t d é tru it p a r los tro u p es gono- voiso3 ot bornoisos vors la fin do 1530; au jo u rd ’hui, on n ’èn v o it aucune traça m ais lo te rra in porto oncoro lo nom do Champ do l’A bbayo; on o p é ra n t do3 fouillos un pou profondes, on rotrouvo dos ves­

tiges de m uraillos. _

I l ost bion rogrottablo quo le proprié­ ta ire da l’inimoublo ot des lo rrain s a voi­ sin an ts a it, au com m encem ent du siècle dernier, laissé d étru ire un fragm ont do to u r ombragéo p a r un boau noyor. S u iv a n t H. M allot, il no re sta dos dépouillo.s du couvent q u ’une clocho placéo à côté do la Clémonco, dans la to u r d u n ord do Saint- Piorro, nomméo Bollorivo; m ais co fa it ost contosté p ar plusieurs historions; on lui donno lo nom do C olotte; son inscription nous d it :

Colette a beau reson

Sénobior, d ’a u tre p a rt, prétond qu’ollo a p p a rte n a it r<u couvont do3 Cordoliors do Rivo; son milièsimo indique 1459.

C’o3t vors T a n n é e 1666 (d ’après Bosson 1669) quo lo duo Charlos-Em m anuol I I fit édifior la grosso construction qui existe oncoro a u jo u rd ’hui ot qui 03t dovenuo uno ponsion d ’étrangors.

E n thorm idor, an V do la R épublique française, l’immoublo f u t achoté p ar une société avoc l’intention d ’on ré ta b lir le p o rt ot d ’on fairo uno succursale do Vorsoix, F o rt hourousomont p our Gonèvo, lo pro- jo t n ’a y a n t pas réussi, M. D urçvoray on fit l’acquisition on 1807 ot dès co jo u r, il ost resté à cotto fam illo. .

A ujourd’h ui, cotto h ab itatio n a uno assoz bollo to u rn u ro ; lo p an de m ur faisan t faco à la villo est rev êtu do la baso a u som m ot d ’uno p a ru re do liorro. L a distrib u tio n dos appartom onts est plus soignôo ot m ieux ontonduo quo collo d u donjon re g a rd a n t H orm anco, grâco au x soins quo Mlle D uro- voray y apporte.

Au prom ior, on trouvo l ’ancionno cuisine transform éo on sallo à m angor, lo m antoau do la chominéo, qui ost ru d im en taire, a trois m ètres do largo ot roposo s u r do m as­ sives consolas.

On tro u v e près du p o rt lo millésime da 1812 sculpté su r uno grando dalle supportéo p a r q u atro maigro3 piliers; avoc cotte dallo, plusiours boutorouos qui ontouront d ’un côté lo p o rt e t lo pavillon à colonnes q u i Silas Level, tous les deux armés jusqu’aux dents.

Les tireurs avaient été postés à l’orée de vastes abatis qui coupaient en deux les bois du Long-Filon. Le m atin, un Indien, chargé de conduire la troupe des rabatteurs, avait relevé la trace des ours, les rem buchait dans la partie supé­ rieure des bois. ,

Tous les anim aux fuient devant l’hom­ me, même le lion, le tigre, les grands ours.

Co n’est que poussés, traques, acculés, qu’ils attaq u en t à leur tour, vendent chèrement leur vie, courent sus à leur ennemi mortel, l’homme.

n y a aussi la faim qui les rend féroces. Ils tu e n t alors pour dévorer leur proie. Mais règle générale, les grands fauves eux-mêmes commencent par se dérober aux premières approches de l’homme.

La b attu e commençait.

Au loin, bien au loin, les traqueurs menaient grand bruit, poussant des cris, ta p a n t sur les troncs d’arbres, tiran t de tem ps à autre un coup de revolver pour déloger les ours de leur retraite et les pousser sur la ligne des tireurs.

B ientôt des hurlements prolongés prou­ vaient que les anim aux avaient été vus pour corps e t qu’ils fuyaient devant la traque.

Il y eut encore vingt minutes d’atten te

anxieuse, puia un. craçjuement léger

T o u t est p lu s élég a n t et, à q u alité

égale, m e ille u r m a rc h é q u ’a ille u rs.

L e s

NOUVEAUTÉS

sont en rayon.

form o ce quo l ’on appollo la pointe do Bollo­ r i v o , so n t los r o 3 t o 3 d ’un ancien ombellisso- m ent. D ans I03 oaux do Bollorivo, sans s ’éloi­ gner do la plago, il y a un domi-sièclo, l'on tro u v a it en abondance la féra ot la percho, quo lo s m archando3 do poissons do la Bolotto o t do Vésonaz vonaiont vondro on villo on c ria n t :

A la vive, aux belles feras !

ot I03 gam ins rép o n d aien t ironiquom ent :

La piè bella è creva !

J e no dois pas oublior do dire que l’on tro u v a it dans c o 3 oaux lo brochot ot la- carpe, ainsi quo la perchotto si appréciée do3 Gono­ vois. Non loin do ^Bellerive so trouvo la Guabiulo, où, au x tom ps préhistoriquos, l’Arvo v o n ait se jotor d ans lo lac ; là, to u t près, un p o tit bois reco u v ert au printom ps do bollos flours d ’er nomméo3 narcissus jonquilla, qui so n t très aiméo3 d o 3 promo nours.

C h.-Ls Perrin,

E N C H A S S E

Croquis d ’ouverture

Au prime matin

A v a n t 6 h ourîa, déjà, on ontond do3 aboio- m onts do chions qui v o n t s ’am ortir d ans le brouillard cotonnoux : Aouh j... aouh !... Co brouillard suinto torriblom ent ot la roséo ost abondanto.

A sopt houre3, los mêmo3 aboiom onts ontre- coupés do coups de "fusils re te n tisse n t dans la direction du cham p do blé noir, a tte n a n t a u ” R éservoir D u côté du ” lia n t do Boulo ” , on ontond égalom ont un doublé

suivi d ’un coup isolé. .

H u it houros. Le soleil so m ontre ot réchauffe la brum o qui so dissipo insonsiblomont.

N euf houre.s. L’illum ination ost au com plet; 10 soloil d arde tro p chaud, tro p ” blanc ” . D ix houro3 ot domio. Le ciel a dos tendan-C03 à s’om brouillor; il est gris ot blanc, avoc do tim idos éclaircies blouâtros qui ap p a­ raissen t déchiquotéos ontro I03 nuages m ou­

v a n ts. _ <

C’est lo Jo ran qui souffle. Après-midi

Messieurs I03 cliassours, à l’houre cio midi, p a r détachem ents 03pacés, fire n t irruption dans l’auborgo. Cotto ouverture, bion quo la m atinée so soit m ontrée clém ente, ost l’ouverturo dos piods mouillés, dos guêtro3 im bibées, dos pan talo n s trom pés à forco d ’avoir rôdé à travors cham ps ot su rto u t dans les bois ta illis où pousso un e fonasso aux floraisons b lo u o 3 qui dôtoignont sur les m ains, ot qui m onto prosquo ju sq u ’à la cointuro, proclam a A jax qui, non content d ’onlovor sos souliors ot do changor do chaus- sotto3, om prunto oncoro uno paire do p a n ­ talons do n t lo to u r do tailla se m anifeste cruollom ent insuffisant. Palém on, do son côté, change do chomiso. Orosto sa félicita d ’avoir mis dos ” salopotto3” . Las eliions, qui sont bion uno douzaino, so tionnont sous los tables ou so n t étendus a u miliou de la sallo.

Lo promior détachom ont, composé do cinq cliassours, 03t installé à la ta b le d u fond, sous la glaco.

Cos mossiours m ènont g ran d b ru it à l’heuro apéritivo; la p lu p a rt sont on bras do chomiso. D oux autro3 nom rods q u i font bando à p a r t occupent uno tablo latéralo, plus p o tite. J e distingue le p ru d e n t Ulyssa; 11 a rolovo S03 p antalons ot m ot à l’air dos mollots do coqs norvoux o t solido3, om- prisonnés dans la gaine souple do caloçons, bion blancs. Lo gontloman qui lui fa it vis-à- vis a gardé so3 mollatièro3, mais il a onlové son palotot do chasse. Los guêtres du p rudont Ulysso, qui sont agrém ontéos do boutons parisiens à form oturo autom atiquo.gisent sur uno cliaiso. U n au tro coureur dos bois mango seul. I l porto un com plot de volours à côtos brun ot sos p an talo n s sont onfoncés dans do grossos b o t t a au x somellos ferrées. U no po- tito chienne o3t assise ontro sos jambo3. Sa barbo 03t rougoâtro, son accont italien

J ’avouo quo chaquo annéo je iiio réjouis do voir rovonir l’ouvorturo qui nmèno uno hourouso diversion dans la région; ot j’étais to u t co n te n t que lo boau tom ps favorisât los oxploits cynégétiquo.3 quo nos hôtos no m anqueront cortos pas d ’accomplir, bion q u ’ils prétondont, co m atin, avoir p a ­ taugé dans un lac.

— Cattide tempo, d it la barbo roussa. — S ieur ! appuio lo p ru d o n t Ulysso qui écorcho l’italien, tropo d'acqua !

— Ma ersvato coulour fraise 03t m ain te­ n a n t to u te v erte, co n state P ollux; mais se fit entendre e t un ours énorme se déci­ da à sortir du bois, se m ontrant à décou­ vert.

Il se m ontra à dix mètres de J a y Shel- don qui lui envoya au plus vite une balle. L’animal fit un bond sur place et, se dressant sur ses pattes de derrière, s’élança sur son ennemi.

J a y Sheldon reprit son tir, mais en pareille conjoncture on tire trop pré­ cipitamment, on est nerveux, agité, on se presse, on ne possède pas ce que l’on appelle si bien dans l’armée le sang-froid des vieilles troupes.

Le grizly était bien attein t, mais il se ten ait toujours debout, e t il arrivait sur ce pauvre J a y Sheldon.

Celui-ci eut la malencontreuse idée ’de se reculer pour se donner un champ de tir e t pouvoir continuer à fusiller l’ours avec son winchester, — cette merveilleuse carabine à répétition dont on fait couramment usage par toute l’A­ mérique.

Mal lui en prit, car le pied lui glissait dans sa retraite, e t c’est to u t de son long qu’il s’étendait.

L ’ours était déjà sur lui.

Mais Ulysse E stam pard, — laissons-lui pour le m oment ce nom dont il a ta n t besoin, — avait vu le coup e t s’élançai à son to u r i

- r Ne bougez-pas, — cria-t-il de toutes

ça v a to u t do même mioux q u ’il y a doux ans.

On m ot los p e tits p la ts d-.ns les gran d s; los litros do rougo ot do blanc fig u ren t on bonno posturo sur los tablo3, m ais lo p ru d o n t Ulysse no po u t s’ompêcher do déploror quo co ” lait dos vieillards” , que la n a tu ro nous octroya trop parcimoniousomont cotto annéo, risquo do nous fairo défaut.

Los dinours, toutofois, sont p lu tô t calmes. Il m anqüo a u tabloau lo bo u illan t Achille, T arta rin chassour do c a s q u o tta , so3 discours véhém ents accompagnés do gostos désordon­ nés, so3 histoiro3 ab racad ab ran tes ot I03 ro- mancos q u ’il ” poussait ” d ’uno voix to n i­ tru a n te . U ne chienne fluotte o t monue a g ran d po'na à so défendre contro lo3 en tre­ prises sudaciouso3 do3 V anneau, do3 Black, do3 F ox ot autro3 Bolloau.

Lo p fu d o n t Ulyssa est content. I l a, dissim ulés dans la pocho qui gonflo lo dos do son palotot, un lièvre ot doux faisans; ot il no désoipère pas q u ’un au tro gros mâlo q u ’il n ’a p u tiro r co m atin, n ’aillo aussi figuror au tabloau. I l l’a u ra ; il on répond,

il on ost sûr. •

Au dossort on p arle boaùcoup, de to u t ot do rien. On s ’occupe do politiquo ot do sp o rt; do Viry, d ’A rm and D ufaux qui t r a ­ versa lo lac ot dos ” arrivistos” aussi, que, dans lo tom ps, on appolait do3 "grim pions” . P o u rta n t to u s s’oxprim ont posém ent, sans s’omballer, on hommos qui savent q u ’il 03t oiseux do récrim inor; q u ’il convient d ’accop-- te r le fa it accompli ot do suivro lo régimo cénitif d u "poing dans la pocha” , on a tte n ­ d a n t mioux. P a r un ricocliot on on arrive au ropouplomont d u gibior; ot là oncoro lo3 avis sont partagés. L’E ta t p ren d quoique chose pour son rhum e, si j ’ose dire, quelques sociétés do chasse itou. E nfin p our conclure, 10 p rudont Ulysso déclara quo ” bian quo la misère soit dans lo pays do C anaan, vivo oncoro no tre p o tit canton. Car, bion que l’ouverturo y soit maigre, ça v a tou jo u rs mioux q u ’on Franco” .

L e chasseur assis solitaire à sa tab le m ’intrigue, il m ’intéresse. D e co n rart il im ite le silence prudent. I l écoute, observe, prend note. Son fusil est pendu derrière lui; à uno patère, à côté de sa casquette. 11 représente pour m oi lo ty p e bien connu d u P iém ontais intelligent e t bûcheur, sui­ v a n t son idco avee ténacité, sans dévier d’une ligne de l’itinéraire qu’il s’é ta it tracé. T ravailleur, sobre, économe, il doit a p p a rte ­ nir à la nouvelle école qui n’envoie plus ses économies au village n a ta l. O rdinairem ent, il cherche à se fixer où il gagne sa vie, et ne tard e pas à prendre femme. I l loue alors un ap p artem en t do préférence dans les vieux quartiers qui subsistent encore, dans les an tiques bâtisses où les pièces sont spacieuses et les loyers bon m arché. I l meuble les cham bres où il loge des pays e t des parents, car les Piém ontais sont to u s plus ou moins cousins. P uis, un beau jour, il s’é ta b lit t â ­ cheron, p e tit p atro n , devient entrepreneur, se mêle aux ” consortium s ” e t c’est bien rara s’il ne fin it pas à se tro u v er propriétaire d’un im m euble ou deux.

C ette im portante étape une fois franchie, il se ” po rte ” candidat à la naturalisation. E t je vous certifie, une fois adm is, que c’est alors u n citoyen g aran ti bon te in t qui ne se souvient plus que c’est de T urin, son a n ­ cienne capitale, que v in ren t il y a tro is siè- clos passés' les fameuses échelles qui servirent à faire l’E scalade d’une ville qu’il s u t con­ quérir bien plus adroitem ent, sans coup férir, e t où il occupe m ain ten an t une place enviable au soleil.

Mon hom m e se tie n t silencieux à sa place, ot q uand il ouvre la bouche pour parler, il découvre deux rangées de d ents courtes, m ais bien plantées. Mais dans ses yeux vifs lu it toujours, e t volontaire, latente, la flam m e de son am bition qui ne connaît plus de bornes depuis qu’il a vu quo ” ça p re n a it” . P o u rta n t q u an d il s’adresse à un "m onsu” D u p o n t, son ex-patron, ici présent, par un intéressant réflexe, on vo it réap ­ p araître, oh ! combien lointain, le petit "tra g u e ” qui d éb u ta hum blem ent il y a des années, sur les chantiers genevois. Mais je crois bien quo dans son fo rt intérieur, il tie n t en piètre estim e les "grosses nuques” qui o n t trouvé leur nid t o u t fait, e t qui, commo lui, so n t venues ici pour l’ouverture. E t s’il B’ e s t mis à l’écart e t parle peu, ce n ’est pas p a r m odestie, m ais bien p lu tô t pour év iter la "gaffe” qu’il pressent iné­ vitable.

M aintenant, il fum e e t tire de copieuses bouffées do sa pipe agrém entée d ’ornem ents en laiton; ot parfois m o n tra n t les dents, il rit ses forces, — pour l’amour de Dieu, ne bougez pas.

E t plaçant le bout de sa carabine dans l’oreille de l’ours, il lui faisait sauter la cervelle.

L’horrible bête s’a b a tta it.comme une masse sur J a y Sheldon, qui a demi étouf­ fé, sentait ses derniers tressaillements

d’agonie. _ .

Deux des chasseurs accouraient et, au prix de violents efforts, arrivaient enfin à dégager ce pauvre J a y Sheldon de des­ sous l’énorme corps de l’ours qui avait expiré sur lui.

Tout étourdi, il se leva, s’ébrouant, et tendant la main au peintre ;

— Ma foi 1 c’est entre nous à la vie à la m ort... Sans vous... sans votre très heureux coup de feu !... j ’étais absolu­ ment flambé.

— J ’ai eu de la chance, cher mon­ sieur Sheldon, et puis un autre serait venu qui en aurait fait to u t autant.

— Merci bien !... En attendant, l’ours m’aurait mis en petites pièces.

— Vous exagérez !... Vous exagérez ! — fit en rian t notre ami, ces bêtes-là sont bien moins méchantes qu’on ne le

suppose. ■

Alors palpant, secouant, m assant Ja y Sheldon :

t- Comment vous trouvez-vous?... ^

. Mais bien !... trèa bien !... Oa né! k

de3 saillies qui e’échangent d’uno ta b le & l’au tre, au m om ent du dessert entre lea chasseurs qui fraternisent. A la bonne heure, la gaîté règne.

1-03 gardas, los p erd rix , I03 lièvre3, Ioa faisans, I03 caillos, los bécassin e3 /etc., font I03 frais do la conversation. L a fuméo dos pipoi ot do3 cigares flo tte commo un oncons on longues traînéo3 qui ondulent, s ’étirent; so roulont on volutos e t vo n t so blondir dans lo rayon do soloil qui re n tre à grands flots par la porto,vitrée.[Par le3 croiséosqui ouvrent su r lo jard in a p p a ra ît la campagno bion vorte où pas uno tache do rouillo autoronalo n ’ap­ p a ra ît oncore.

Lo p rudont Ulysso, to u to en affirm ant q u ’il a u ra cet après-m idi ” s o n !I mâle do faisan, constate, non sans am ortum o, quo l’ouvorturo no so fa it plus commo daus lo tem ps. (Il o it ju sto do dire q u ’il on ost à son quaranto-sixièm o permis). Chacun m ain­ te n a n t tire do son côté p our accaparor lo rarissim e gibior. A cos m ots le chassour solitaire r it dans sa barbe, frappe su r la tabla pour régler sa consom m ation, e t sa lève brusquem ent. C’e3t un g ran d diable, to u t on jambos.

Andiam o a la caccia, d it-il; n rividere, signore; ot il s ’on va, sa chionno su r lea

talons.

Los autro3 chasseurs, égalem ent, s’ap­ p rê te n t à p a rtir; c’o3t un branlo-bas général, Ils s ’ébrouent, s ’étiren t, ta p o n t du piod, sifflont leurs chions, assujettissent leur3 mollotièro3, boutonnont leurs guêtres; quel­ ques-uns p ren n en t l ’ultim e "consolante” , la "su rrin cetto ” . E t c’e st ainsi quo fin it la promièro p artio da l’ouvorturo dos piods mouillés. E t lo p ru d o n t Ulysso — toujours lui — conclut on sa sagosso :

— P as vrai, mon vioux N estor, quo c’est au jo u rd ’hui la chasse médiocre do3 nou­ velles générations ? Mais quo v eu x -tu ? T o u t ça ne nous empêchora pas d ’y retourner quand mémo,

* L . Reichstettcr.

C O » » U P O È T E

Cinquantenaire j[l)

A M. E. D. Biontôt sonne pour moi l’hoiue cinquante­

naire, D u m om ont solennel où, non sans quel^ua (émoi, J ’ai pour suivro le codo, ot par dovant la (mairo A mon m ari prom is... jo no sais plus bien (quoi, A cotto époque-là, vous étioz d ans vos langes, E t vous faisiez... (ceci no so d it quo to u t bas) Co quo mioux éduqués quo vous, los petits

* . (anges,

L à-haut, au paradis, pour sûr no faisaient pas. Vous voyez quo jo vous devançais dans la via D e beaucoup : au jo u rd ’hui vous avez cin­

q u an te ans E t moi.., n ’en parlons pas, — Mais que je (vous onvie V otre âge à mo3 hivers somblo presque un (printom ps. P o u rta n t sur votro fro n t so crouso un pli (moroso, Vous songoz, ot vous vous dit en ; ” quo jo (suis vieux ! Vioux? — Aimoz-vous encore lo parfum do la

■ (rose,

D u ruissolot qui fu it lo gazouillis joyeux; E t lo ch a n t do l’oiseau caché sous uno brancha Do3 couchors do soloil la sanglante clarté, Lo profil do3 grands m onts d ’où tombo

l’ava-(lancho E t I03 m arbres divins in c a rn a n t la boautéî Vous sontoz-vous vibrer au x strophes doa (poètos, Avoz-vous dans le cœ ur dos trésors do pitié? Aimoz-vous la chanson q u ’on d it aux joura

(do fêtoa

Sous la troillo, o n trin q u an tg aio m an t à l’ami­ . » ié î Au vieillard, à l’enfant, to u t on faisant l'an (mono, Q uand vous los rencontrez parfois sur la (cliomin^ V otre âm e s’ouvre-t-ollo avec la main qui

(donno?

a Oui ! ’! j

Vous vous croyez vioux? ' i Taisez-vous donc, gam in ! .

A lb ertin e A n sa ld i-P h ilip p e,

Vieux-Logis, 28 ao û t 1910.

(1). Envoyé au Genevois à l’occasion doa nocos d ’or do M. ot Mmo Ansaldi. | peut mieux... pas même étourdi, grâce,

à vous. .

— Alors, regagnons nos places, parce que la battue est loin d’être finie... E t il doit rester pas mal de ces messires-là, — il désignait d # bout de sa botte le grizly — dans l’enceinte.

■ Chaque tireur retournait à son poste. Trois autres grizly s’échappaient du bois au grand tro t, qui furent abattus à

longue portée. ^ ..4

Six autres s’échappèrent. _

A cet instant, de dessous bois, presque en face du poste d’Ulysse Estampardi qu’il n’avait pas encore quitté, se fit en* tendre une vaix perçante. _

— Monsieur Sourdac !... monsieur Hec* to r Sourdac !... A moi ! je vous en prie !... , Trois personnes entouraient à ce mo* men Hector : Ja y Sheldon e t deux dea chasseurs, riches commerçants d’Héléna qui fréq u en taien t. quotidiennement chef William Selder e t J a y Sheldon.

A cet appel, tous deux avaient releva

la têtg.

-jJ

La voix renouvelait son appel î — A moi, monsieur Sourdac. _ .>j|

Ah ! ce brave H ector n’y voyait pa»

malice. ' _

^

L ’être loyal que noua connaissons songeait nullement à lui-même.

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