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Besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein : travail de bachelor

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après

un traitement pour un cancer du sein

Travail de Bachelor

Melissa Gonthier et Aude Ansermoz

N°13410294 et N°17592718

Directrice de TBSc : Ludivine Soguel Alexander, Professeure HES associée

Filière Nutrition et diététique, Haute école de santé Genève Membres du jury : Célia Darnac, Infirmière clinicienne spécialisée (ICLS)

Coordinatrice scientifique Département d’Oncologie

Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne

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2

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteur-e-s et en aucun cas celle de la Haute école de santé Genève, du Jury ou de la Directrice de Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seul-e-s le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles indiquées dans la liste des références bibliographiques.

Juillet 2020

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Table des matières

REMERCIEMENTS 4 RÉSUMÉ 5 Introduction 5 Méthodes 5 Résultats 5 Conclusion 5 Mots-clés 5 ABRÉVIATION 6 1. INTRODUCTION 7 2.CADRE DE RÉFÉRENCE 8 Épidémiologie 8 Définition 8 Facteurs de risques 8 Dépistage 8

2.2. TYPES DE CANCER DU SEIN ET TRAITEMENT 9

Traitements 9

2.3. RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE EN CAS DE CANCER DU SEIN 10

2.4. BESOINS D’INFORMATIONS ET DE CONTRÔLE 13

3. BUT 14

4. OBJECTIFS 14

5. QUESTION DE RECHERCHE 14

6. MÉTHODES 14

6.1. STRATÉGIE DE RECHERCHE 14

6.2. CRITÈRES D’INCLUSION ET D'EXCLUSION DES ARTICLES 21

6.3. SÉLECTION DES ARTICLES 21

6.4. EXTRACTION DES DONNÉES ET SYNTHÈSE DES DONNÉES 22

6.5. ANALYSE DE LA QUALITÉ 22 7. RÉSULTATS 23 7.1. CARACTÉRISTIQUE DES ÉTUDES 23 7.2. QUALITÉ DES ARTICLES 23 7.3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS 26 8. DISCUSSION 35

8.1. SYNTHÈSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 35

8.2. LIMITES DU TRAVAIL 39 8.3. POINTS FORTS 41 9. PERSPECTIVES 42 10. CONCLUSION 44 BIBLIOGRAPHIE 45 ANNEXES 49

ANNEXE 1:QUESTIONNAIRE A.4POUR LES SONDAGES. 49

ANNEXE 2:QUESTIONNAIRE A.5 POUR LES ÉTUDES QUALITATIVES 50

ANNEXE 3:ANALYSE DE LA QUALITÉ 51

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4 REMERCIEMENTS

Nous souhaitons remercier toutes les personnes qui nous ont guidées et soutenues durant ce travail et en particulier :

- Madame Ludivine Soguel-Alexander, notre directrice de travail de Bachelor, pour sa supervision, ses conseils précieux et son expertise tout au long de notre travail. - Mesdames Maaike Kruseman, Isabelle Carrard et Sophie Bucher Della Torre pour

les critiques constructives et conseils lors des séminaires à l’école.

- Monsieur Jean-David Sandoz, Bibliothécaire, documentaliste pour son aide lors de l’élaboration de notre équation de recherche et son aide dans la recherche d’articles scientifiques.

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5 RÉSUMÉ

Introduction

Les femmes atteintes du cancer du sein sont à la recherche d’informations dans le but d’éviter des récidives et d’améliorer leur santé. Elles recherchent des comportements sains à adopter suite à leur maladie et disent ne pas trouver les informations qu’il leur faut. Jusqu’à maintenant, ces patientes disent recevoir des informations sur l’atteinte de la couverture de leurs besoins au détriment de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Notre travail de Bachelor a pour but de répertorier les différents besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement du cancer du sein, afin de permettre aux soignants, dont les diététiciens1, de les connaître et les aborder.

Méthodes

Pour ce travail, nous avons réalisé une revue de littérature en sélectionnant des études de Cinahl, PubMed et Embase en suivant une méthodologie systématique. Nous avons sélectionné des mots-clés et les avons adaptés selon le thésaurus de chaque base de données pour constituer une stratégie de recherche reproductible. La sélection des études a été menée en deux étapes (sur titres et abstracts puis sur texte intégral) sur la base de critères de sélection prédéfinis. L’extraction des données a été réalisée à l’aide d’une grille développée pour les besoins de ce travail. La qualité des études incluses a été vérifiée et une synthèse descriptive a été réalisée.

Résultats

Parmi les 258 documents identifiés, cinq études précisant les besoins d’informations nutritionnelles des femmes ont été incluses et analysées. Nous avons relevé divers besoins d’informations nutritionnelles que nous avons pu regrouper dans cinq catégories : la question du poids (perte, prise et maintien), l’amélioration de la qualité des repas grâce à des conseils concrets et personnalisés, la prise de suppléments (vitamines, minéraux et antioxydants), les régimes alimentaires (low-fat diet, régime sans caféine, alimentation cardio-protectrice) et autres questions spécifiques : consommation de soja et d’œstrogènes et consommation de produits laitiers.

Conclusion

Les besoins d'informations nutritionnelles dans le cadre d’un cancer du sein sont présents dans la littérature scientifique mais sont peu précis et peu investigués. Néanmoins, nous avons pu faire ressortir l’essentiel des besoins d’informations nutritionnelles dans un contexte du cancer du sein.

Mots-clés

cancer du sein ; besoins d’information nutritionnelles ; diététicien ; nutrition ; alimentation

1Dans ce travail, le masculin est utilisé pour alléger le texte, et ce, sans préjudice pour la

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6 ABRÉVIATION

ACS = American Cancer Society

OFS = Office Fédérale de la Statistique OFSP = Office Fédérale de la Santé Publique AGMI = Acide gras monoinsaturé

AGS = Acide gras saturé BIA = Bio impédancemétrie

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7 1. INTRODUCTION

Selon l’Office Fédérale de la Statistique (OFS), le cancer du sein représente 32% des cancers féminins en Suisse (1) et environ 9'000 cas sont recensés par année (2). Il est le plus fréquent et meurtrier chez la femme (1).

Les femmes atteintes d’un cancer du sein sont motivées à amener des changements dans leur mode de vie. Elles sont à la recherche d’informations sur l’alimentation et l’activité physique dans le but d’éviter des récidives et d’améliorer leur santé (3). Pour certaines, il est difficile de trouver les informations sur internet et elles préféreraient avoir un suivi par un professionnel afin de recevoir des conseils personnalisés (4). De plus, les informations nutritionnelles arrivent de plusieurs sources : des amis, de la famille et des médias, donnant chacun des conseils différents (5). Dans cette jungle d’informations, il est difficile de démêler le vrai du faux. L’avis d’un professionnel permet d’accompagner cette prise de décision. Les patientes, durant et après un traitement pour un cancer du sein, aimeraient recevoir des conseils sur la manière d’améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation. Jusqu’à maintenant, ces femmes disent recevoir des informations sur l’atteinte de la couverture de leurs besoins au détriment de la qualité nutritionnelle de l’aliment (6).

Selon le groupe de travail de “l’American Cancer Society”, le plus mal vécu des effets du cancer est la sensation de perte de contrôle pour les femmes qui souhaitent être proactives dans leurs traitements (5). Les patientes qui ont la sensation de gérer en partie leur prise en charge se sentent mieux que celles qui ont l’impression de perdre le contrôle. Pour ces femmes, être impliquées dans les traitements est essentiel, c’est pourquoi il est nécessaire de répondre à leurs besoins par des conseils concrets (5).

Le but de ce travail de Bachelor est de répondre à la question suivante : “Quels sont les besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein.”

Nous allons mettre en avant les différents besoins d’informations nutritionnelles exprimés par ces femmes pendant et après un cancer du sein et relever de quelle manière elles préfèrent recevoir l’information. Cela permettra aux différents professionnels de la santé d’anticiper leurs demandes et d’y répondre de la meilleure façon possible ou de référer leurs patientes à un professionnel de la nutrition. Cette prise en charge évitera que les patientes se perdent dans les recherches et qu’elles commencent des régimes mettant potentiellement leur santé en danger, sans en parler avec les professionnels de la santé qui les entourent. Un soignant qui aborde un thème avant son patient permet d’ouvrir la discussion sans jugement (7) .

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8 2. CADRE DE RÉFÉRENCE

2.1. GÉNÉRALITÉSDUCANCER Épidémiologie

Selon l’OFSP, 1 femme sur 9 sera atteinte du cancer du sein au cours de sa vie (8) et 19% des cas de décès par cancer sont dus au cancer du sein (9). La Suisse fait partie des pays avec le plus haut taux d’incidence de cancer du sein, celui-ci étant plus élevé en Suisse romande. Cependant, le taux de survie est de 82% à 5 ans, ce qui la place dans les pays avec le meilleur taux de survie (1).

Définition

Le cancer du sein est une croissance incontrôlée de cellules anormalement transformées et qui échappent aux mécanismes de régulation du corps. Cette maladie se développe dans les cellules mammaires (8).

Facteurs de risques

Les facteurs de risques peuvent être regroupés en 4 catégories : la susceptibilité génétique, les facteurs hormonaux, l’exposition à des facteurs environnementaux et le style de vie (10). ● Il existe des facteurs de risques génétiques comme par exemple : une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2, un tissu du sein plus dense ou une grande taille à l’âge adulte. ● Il existe des facteurs de risques hormonaux. Les facteurs endogènes sont liés à une exposition plus longue aux œstrogènes par une menstruation avant 12 ans ou une ménopause après 50 ans. Les facteurs exogènes sont liés à la prise de contraceptifs oraux ou de traitements hormonaux substitutifs.

● L’exposition à des radiations ionisantes est un exemple de facteur environnemental. ● Les habitudes de vie augmentant les risques sont principalement : l’obésité après la

ménopause et la consommation moyenne d’une boisson alcoolisée par jour. Enfin, l’âge est également un facteur de risque essentiel.

A l’inverse de ces facteurs de risques, certains réduisent le risque du cancer du sein comme la maternité précoce, l’allaitement, l’activité physique régulière et le maintien de l’équilibre énergétique (11).

Dépistage

Le dépistage permettant de détecter la tumeur peut être fait de 3 manières (12): par l’autopalpation mammaire, lors d’un dépistage par mammographie ou lors d’un contrôle chez le gynécologue (13). Un dépistage précoce améliore les chances de survie (12) . Enfin, la pose de diagnostic se fait par mammographie, ultrasons ou biopsie (14).

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9 2.2. TYPES DE CANCER DU SEIN ET TRAITEMENT

Il existe différents types de cancer du sein. Leurs classifications et leurs stades de développement sont importants pour définir le traitement adéquat et catégoriser la pathologie.

On parle de cancer in situ lorsque les cellules cancéreuses sont à l’intérieur des canaux ou les lobules du sein. À l’inverse, lorsque ces cellules ont franchi ces canaux et lobules et qu’ils se trouvent dans les tissus avoisinants, on parle de cancer invasif (8).

Traitements

Les traitements se classent en 3 catégories : la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux (15) :

● La chirurgie consiste à enlever entièrement la tumeur et une partie du tissu sain autour de la tumeur afin d’éviter une récidive. Selon le stade, une conservation du sein est possible ou une ablation totale est nécessaire.

● La radiothérapie est un traitement de rayons ciblés sur la tumeur.

● La chimiothérapie, administrée par voie intraveineuse, est toxique pour les cellules cancéreuses. Ce traitement peut être fait sous forme néo-adjuvante, c’est-à-dire avant l’opération, pour faciliter la chirurgie ou sous forme adjuvante, c’est-à-dire après l’opération, pour diminuer les risques de récidives.

● Certaines tumeurs sont hormonodépendantes. Dans ce cas, le traitement utilisé est l’hormonothérapie. Elle empêche l’action des œstrogènes et de la progestérone sur la tumeur.

● Les tumeurs ont des caractéristiques cellulaires uniques et le traitement de thérapie ciblée permet de pointer ces caractéristiques afin de les contrer. C’est actuellement un domaine en pleine expansion et encore en recherche.

Plusieurs traitements peuvent être couplés afin d’avoir de meilleurs résultats (15).

Selon les facteurs de risques de récidives ou des anomalies des gènes et des protéines détectés dans la tumeur, le médecin peut associer le traitement locorégional (radiothérapie et chirurgie) à un traitement général (hormonothérapie ou/et une chimiothérapie ou/et une thérapie ciblée (8).

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2.3. RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE EN CAS DE CANCER DU SEIN

Afin de citer les recommandations pour les femmes atteintes d’un cancer du sein, nous avons utilisé un article citant des guidelines (16) et nous avons également pris en compte des “guides” qui permettent aux survivors de faire des choix éclairés (5,17).

Prise en charge diététique

Comprendre l’impact des traitements du cancer sur le statut nutritionnel permet d’identifier les besoins spécifiques de ces patientes (16). Selon les recommandations (16), une prise en charge nutritionnelle doit avoir lieu dès la pose du diagnostic.

Le National Cancer Institute recommande, comme mesure la plus efficace, une prise en charge nutritionnelle individualisée, notamment lors d’effets secondaires touchant le système digestif ou le poids. Dans ce cas, une prise en charge nutritionnelle peut être particulièrement nécessaire afin de réaliser des modifications dans les habitudes alimentaires (16).

Lors du premier rendez-vous diététique, l’évaluation du statut nutritionnel devrait être complété par l’analyse de la composition corporelle (16). Suite aux résultats, une prise en charge diététique peut être entreprise. Son but est la bonne gestion du poids afin d’améliorer les résultats des traitements contre le cancer.

Besoins énergétiques

Concernant les besoins énergétiques journaliers, les avis divergent : selon Limon-Miro, ils devraient être couverts à moins de 30% par les lipides et à 55% par les glucides (16). Alors que L’American Cancer Society dit que l’apport en matière grasse devrait être au minimum de 20% des apports énergétiques si possible sous forme d’AGMI et de limiter les acides gras saturés. L’apport en protéines recommandé est à 1,2-1,5 g par jour (16).

Pour les fruits et légumes, Limon-Miro conseille de consommer 5 à 9 portions de fruits et légumes par jour (150g/ portion de fruits et 75g/portion de légumes) (16). Le groupe de travail de l’ACS recommande 5 portions de fruits et légumes, sans préciser la taille des portions (17). Gestion du poids

Concernant le poids, Doyle & al. relèvent que l’obésité et le surpoids affectent de manière défavorable le pronostic de la maladie. Une perte de poids peut être initiée durant le traitement sous supervision diététique et avec accord médical. Ils recommandent un maximum de 400g à 900g de perte de poids par semaine (17). Pour Limon-Miro, les femmes ayant un cancer du sein devraient être encouragées à maintenir un BMI entre 20 et 24.9 kg/m2. Effectuer un régime restrictif encadré, en diminuant de 500 à 1000 kcal/j les apports,

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Pendant et après les traitements, il est possible que les femmes atteintes de cancer du sein prennent du poids. Cela dépendra du statut de la ménopause, de la durée et de l’intensité des traitements. Dans cette situation, une amélioration du mode de vie par un rééquilibrage alimentaire ainsi qu’une activité physique modérée sont recommandées (5).

Le groupe de travail de l’ACS conseille également une activité physique modérée, pendant et après le traitement, afin de maintenir la masse maigre. Ils recommandent de limiter la consommation d’alcool à un à deux verres de boissons alcoolisées par jour. Cependant, pour les femmes avec un cancer hormonodépendants, il est recommandé une abstinence totale d’alcool.

Régimes alimentaires et suppléments

Les femmes atteintes d’un cancer du sein adaptent régulièrement leur alimentation en changeant leur régime alimentaire et/ou en prenant des suppléments. Voici ce qui est dit dans les guides (5,17) :

● Régimes alimentaires :

○ Le jeûne : il n’y a pas de preuve que le jeûne soit bénéfique contre le cancer et qu’il aiderait à éliminer les toxines (5). Toutefois, il peut être dangereux car le cancer augmente les besoins en énergie et en nutriments. C’est pourquoi un jeûne peut provoquer une diminution de la masse maigre en lien avec une diminution des apports énergétiques (18).

○ Thérapie à base de jus : bien que le bénéfice d’une consommation de fruits et légumes soit documenté, il n’y a pas de recommandations spécifiques pour les jus de fruits. Ils ne doivent pas être consommés comme source exclusive d’énergie (5).

○ Végétarisme : il n’y a pas de preuves scientifiques indiquant que ce régime soit bénéfique. Lors de ce régime, il faut s’assurer que les apports en micro et macronutriments soient couverts (5).

○ Régime macrobiotique : un apport suffisant de calories et de nutriments doit être assuré. Les résultats scientifiques sont encore controversés (5).

● Suppléments alimentaires : les suppléments ne doivent jamais remplacer une alimentation saine et équilibrée. Il n’y a aucune preuve scientifique que la supplémentation puisse reproduire les bénéfices d’une alimentation riche en fruits et légumes. Par mesure de prudence, il n’est pas recommandé, pour les patients atteints de cancer et sous chimiothérapie ou radiothérapie, de dépasser les valeurs maximales de références pour les vitamines et il est recommandé d’éviter tout autre supplément (5).

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12

○ Acide folique : le groupe de travail de l’ACS ne recommande pas la prise de suppléments contenant un haut taux d’acide folique pendant la chimiothérapie car il y a un risque d'interférence entre les deux (5).

○ Antioxydant : ils peuvent avoir un effet bénéfique mais aussi interférer avec la radiothérapie et certaines classes de chimiothérapies. Il n’est pas recommandé d’en prendre sous forme de suppléments (17).

○ Soja : il n’y pas de recommandations claires et précises. C’est pourquoi, il est plus prudent d’en consommer de manière modérée et de ne pas augmenter sa consommation de soja avec des concentrés de soja comme des pilules ou des poudres (5).

Nous pouvons ainsi observer que l’adaptation des régimes alimentaires et la prise de supplémentations manquent encore d’évidences scientifiques, comme le montre l’analyse réalisée par l’ACS Workgroup présentée ci-dessous (5) :

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Il est important de préciser que, bien que certaines informations soient précisées dans des recommandations ou des guides, cela ne signifie pas que ce soit l’option idéale. Chaque conseil doit être adapté aux besoins des patientes.

2.4. BESOINS D’INFORMATIONS ET DE CONTRÔLE

Un article ayant pour but d’augmenter la compréhension des besoins d’informations des personnes atteintes de cancer a mis en avant qu’elles sont souvent insatisfaites avec les informations qu’elles reçoivent (19).

Combler les besoins d’informations des personnes atteintes d’un cancer a plusieurs bénéfices : permettre une meilleure prise de position lors de choix, une meilleure satisfaction, une plus grande adhésion aux traitements et une baisse de l’anxiété (19).

L’étude a mis en avant que les femmes ont plus de besoin d’informations en général comparé aux hommes. Elles ont tendances à avoir besoin d’informations sur l’image corporelle, sur une bonne alimentation et sur la façon de maintenir leur vie professionnelle. Elle souhaitent également avoir un service de soutien (19).

Fletcher C. et al. relèvent que les informations au sujet des traitements sont souvent données au moment du diagnostic. Pourtant lors de cette annonce, le stress et l’anxiété sont élevés et les patients n’arrivent pas à intégrer les informations. De plus, d’autres points empêchent une bonne compréhension des évènements : l’utilisation de termes médicaux complexes, la quantité d’informations et l’âge souvent avancé de cette population (19).

Enfin, cette étude a montré que les besoins d’informations varient selon le stade où se trouve le patient à travers le continuum de la maladie : entre le diagnostic, le traitement, le post traitement et la rémission, la récidive et les métastases et la fin de vie. Cependant, à part lors de la phase de fin de vie, le besoin d’informations le plus grand concerne les questions sur le traitement (19). Pourtant, pour éviter une sensation de perte de contrôle lors de la maladie, il est important d’avoir une attitude active dans le traitement et donc d’être suffisamment informé sur celui-ci. Cependant, ce n’est pas toujours possible.

Le contrôle d’une maladie peut être séparé en deux. Il y a d’une part le contrôle “externe”, les événements sont influencés par quelque chose que la personne ne peut pas maîtriser et le contrôle “interne ” qui sont les événements contrôlés par la personne elle-même. Afin d’avoir un sentiment de maîtrise sur la maladie, le contrôle interne est essentiel (20).

Les traitements que le patient reçoit dans le but de stabiliser ou guérir sa maladie font parties du contrôle externe. Le patient ne peut avoir que peu d’influence là-dessus. De cela peut découler une sensation de perte de contrôle et une perte du sens de l’auto-efficacité. Cela va à l’encontre de l’éducation thérapeutique et du développement de ressources par le patient (20).

Au contraire, les modifications du mode de vie dans le but d’améliorer sa santé sont un exemple de contrôle interne.

Dans la plupart des études sur le sujet, il est ressorti que, dans le cas d’une maladie chronique, un lieu de maîtrise interne de la maladie prédit une meilleure gestion de la maladie. Cela

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14

permet d’améliorer également la qualité de vie (20). Si le patient a l’impression de n’avoir aucun impact et aucune maîtrise de sa maladie, il va avoir une sensation de perte de contrôle ce qui est cité comme le plus mal vécu des effets du cancer selon le groupe de travail de “l’American Cancer Society” (5) : c’est pourquoi il est nécessaire d’impliquer les femmes dans leurs traitements avec des conseils concrets sur leur alimentation ou l’activité physique recommandée.

3. BUT

Ce travail a pour but de recenser les besoins d'informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour le cancer du sein, relevés dans la littérature scientifique.

4. OBJECTIFS

De manière plus précise, les objectifs de notre travail sont :

● Rechercher les besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein relevés dans la littérature scientifique.

● Lister, synthétiser et analyser ces besoins d'informations nutritionnelles afin de permettre aux professionnels de la santé, dont les diététiciens, de s’y référer lors de leur prise en charge.

● Faire ressortir à quel moment et sous quelle forme donner les informations nutritionnelles.

5. QUESTION DE RECHERCHE

Notre question de recherche est : Quelles sont les besoins d’informations nutritionnelles chez les femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein ?

6. MÉTHODES

6.1. STRATÉGIE DE RECHERCHE

Les éléments de la question de recherche sont :

Population : Femmes dès 18 ans traitées ou ayant été traitées pour un cancer du sein Phénomène d’Intérêt : Besoins d’informations nutritionnelles

Contexte : Cancer du sein

Notre stratégie de recherche documentaire a intégré ces éléments et nous avons combiné les 3 concepts suivants :

- Cancer du sein

- Besoins d’informations - Nutrition ou diététique

(15)

15

La population n’a pas été spécifiée davantage puisque le cancer du sein concerne principalement des femmes de plus de 18 ans. Pour chacun des concepts identifiés, nous avons défini des mots-clés qui ont été utilisés pour nos recherches dans les bases de données suivantes : PubMed, Embase et Cinahl. Ils ont été adaptés afin de correspondre à chaque base de données. Pour la recherche des mots-clés, nous avons eu l’aide du documentaliste de la HEDS ainsi que de notre directrice de travail de Bachelor.

Dans PubMed nous avons utilisé à la fois des mots-clés issus du thésaurus (MeSH Major Topic) et des mots libres, tout en spécifiant “titre et abstract” afin d’obtenir le plus de résultats pertinents possibles. Pour les autres bases de données, nous avons procédé de la même manière. Dans Embase, le thésaurus utilisé était “ Emtree” et celui de Cinhal était “MeSH Subject Headings”.

Ces mots-clés ont permis de faire ressortir des articles répondant à notre question de recherche.

(16)

16 Tableau 1 : Équations de recherche

Base de données

PubMed query Embase CINAHL (EBSCO)

BESOIN D'INFORMATIONS

#1 Information Seeking

Behavior[Title/Abstract] OR Information Seeking behaviour[Title/Abstract]

#1 "Information seeking":ab,ti S1 TI information seeking behavior OR TI information seeking behaviour

S2 AB information seeking behavior OR AB information seeking behaviour

#2 consumer health

information[Title/Abstract]

#2 "consumer health information": ab,ti

S3 TI consumer health information

S4 AB consumer health information

#3 Patient education[Title/Abstract] #3 "patient education":ab,ti S5 TI patient education

(17)

17 #4 Information need[Title/Abstract] OR Information needs[Title/Abstract] #4 information need':ab,ti OR 'information needs':ab,ti S7 TI information need OR TI information needs S8 AB information need OR AB information needs

#5 Information Seeking Behavior[MeSH Major Topic]

#5 information seeking'/exp S9 MH "Information Seeking Behavior+"

#6 Consumer Health Information[MeSH Major Topic]

#6 consumer health information'/exp S10 MH "Consumer Health Information+"

#7 Patient education as topic [MeSH Major Topic]

#7 patient education'/exp S11 MH "Patient Education+"

#8 Health Communication[MeSH Major Topic]

#8 medical information'/exp

#9 Needs Assessment[MeSH Major Topic] #9 needs assessment'/exp S12 MH "Needs Assessment+"

#10 #1 OR #2 OR #3 OR #4 OR #5 OR #6 OR #7 OR #8 OR #9 #10 #1 OR #2 OR #3 OR #4 OR #5 OR #6 OR #7 OR#8 OR#9 S13 S1 OR S2 OR S3 OR S4 OR S5 OR S6 OR S7 OR S8 OR S9 OR S10 OR S11 OR S12

(18)

18

CANCER DU SEIN

#11 breast neoplasms[MeSH Terms] #11 breast tumor'/exp S14 MH "Breast Neoplasms+"

#12 breast[Title/Abstract] AND cancer[Title/Abstract]

#12 breast:ab,ti AND 'malignant neoplasm':ab,ti

S15 TI breast AND TI cancer

S16 AB breast AND AB cancer

breast[MeSH Terms] AND cancer[MeSH Terms]

breast'/exp AND 'malignant neoplasm'/exp

(MH "Breast+") AND (MH "Neoplasms+")

#13 breast[Title/Abstract] AND neoplasm[Title/Abstract]

#13 breast:ab,ti AND neoplasm:ab,ti S17 TI breast AND TI neoplasm

S18 AB breast AND AB neoplasm

breast[MeSH Terms] AND "neoplasms"[MeSH Terms]

breast'/exp AND 'neoplasm'/exp (MH "Breast+") AND (MH "Neoplasms+")

#14 breast[Title/Abstract] AND carcinoma[Title/Abstract]

(19)

19

S20 AB breast AND AB carcinoma

"breast"[MeSH Terms] AND "carcinoma"[MeSH Terms]

breast'/exp AND 'carcinoma'/exp (MH "Breast+") AND (MH "Carcinoma+") #15 breast[Title/Abstract] AND tumor[Title/Abstract] OR tumors[Title/Abstract]) OR tumour[Title/Abstract]) OR tumours[Title/Abstract]

#15 breast:ab,ti AND neoplasm:ab,ti OR tumors:ab,ti OR tumours:ab,ti

S21 TI breast AND TI tumor OR TI tumors OR TI tumour OR TI tumours

S22 AB breast AND AB tumor OR AB tumors OR AB tumour OR AB tumours

"breast"[MeSH Terms] AND "neoplasms"[MeSH Terms]

breast'/exp AND 'neoplasm'/exp (MH "Breast+") OR (MH "Neoplasms+")

#16 #11 OR #12 OR #13 OR #14 OR #15 #16 #11 OR #12 OR #13 OR #14 OR #15 S23 S14 OR S15 OR S16 OR S17 OR S18 OR S19 OR S20 OR S21 OR S22

NUTRITION

(20)

20

#18 Nutrition[Text Word]) S25 MH "Nutrition+"

#19 #17 OR #18 #18 #17 S26 S24 OR S25

#24 #10 AND #16 AND #19 #19 #10 AND #16 AND #18 S27 S13 AND S23 AND S26

Notre stratégie de recherche s’est déroulée de la façon suivante : après avoir fait nos équations de recherches et retiré les doublons, nous avons créé un fichier Excel contenant un article par ligne. Il contenait le titre, les noms des auteurs, la date de parution, l’abstract et une colonne nous permettant de sélectionner ou non l’article.

(21)

21

6.2. CRITÈRES D’INCLUSION ET D'EXCLUSION DES ARTICLES

Au vu de la faible quantité de données existant au sujet des besoins d’informations nutritionnelles, les critères de sélection n’étaient pas très limités. Les articles en français et anglais ont été inclus dans les critères de choix. Aucune date ni pays n’ont été limités dans la recherche documentaire.

Tableau 2 : Critères d’inclusion et d’exclusion des articles

Inclusion Exclusion

• Langue de l’article : français ou anglais

• Études qualitatives et études observationnelles transversales (enquête) ou longitudinales (cohorte)

• Femmes de plus de 18 ans traitées ou ayant été traitées pour un cancer du sein

• Articles sans abstracts

• Études prenant en compte l’avis des proches ou des soignants et non pas celui des femmes

• Articles contenant plus de 50% d’hommes ou d’enfants • Femmes n’ayant pas reçu de

traitement pour le cancer du sein

6.3. SÉLECTION DES ARTICLES

Après l’identification des articles à l’aide de la stratégie de recherche, la sélection des articles inclus a été faite en plusieurs étapes.

Dans un premier temps, la lecture des titres et abstracts s’est faite individuellement. Cela a permis de sélectionner les articles pertinents. Afin de faciliter et d’améliorer cette étape, les articles ont été répertoriés dans un fichier Excel à l’aide d’un numéro attribué à l’article. Nous avons, par la suite, comparé nos résultats et recherché un consensus lors de désaccord. Pour la deuxième étape de la sélection, pour les titres et abstracts non exclus, nous avons effectué, dans les textes intégraux, une recherche sélective des informations correspondant à nos critères de sélection. Nous avons partagé cette recherche en 2 parts égales et en avons discuté dans les résultats.

(22)

22

6.4. EXTRACTION DES DONNÉES ET SYNTHÈSE DES DONNÉES

L’extraction des données a commencé par la réalisation d’une grille d’extraction contenant plusieurs variables. La lecture intégrale approfondie s’est faite lors de l’extraction des données. Ce travail a été mené par une personne par article et les doutes ont été discutés au sein du binôme. Par la suite, nous avons rempli le tableau avec les informations et les résultats relevés dans ces articles.

Les variables extraites contenues dans la grille d’extraction sont les suivantes : ● Auteurs

● Année de publication ● Design de l’étude

● Méthode de questionnement ● Qualité des études

● Population étudiée ● Nombre de participantes

● Caractéristiques des participantes : ○ Âge

○ Niveau d’éducation ○ Stade de la maladie ○ Traitements

○ Pays de résidence

● Besoins d’informations des participantes

● Autres informations en lien avec les besoins des femmes

Nous espérons pouvoir faire des liens entre ces variables et les besoins d’informations nutritionnelles qui en découlent.

6.5. ANALYSE DE LA QUALITÉ

La qualité a été analysée à l’aide de deux grilles différentes, situées en annexes 1 et 2 : ● Greenhalgh T. Robert G. Bate P., Macfarlane F., Kyriakidou O., Diffusion of

Innovations in Health Service Organisations: A systematic literature review. Critical appraisal checklists: Quality checklist for questionnaire surveys.

● Greenhalgh T. Robert G. Bate P., Macfarlane F., Kyriakidou O. Diffusion of Innovations in Health Service Organisations: A systematic literature review. Critical appraisal checklists: Quality checklist for qualitative studies.

(23)

23 7. RÉSULTATS

Le but de notre revue de littérature était de répondre à la question de recherche suivante : Quelles sont les besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour le cancer du sein.

7.1. CARACTÉRISTIQUE DES ÉTUDES

Nous avons identifié 314 articles au total. De ceux-ci, nous avons retiré 83 doublons. Le total des articles retenus pour la sélection sur titre et abstracts est de 258 (61 PubMed, 147 Embase, 133 Cinahl). Lors de cette première étape de sélection, 231 articles ont été exclus. 27 articles intégraux ont été lus avec une lecture sélective. Enfin, 5 articles ont été inclus dans notre travail.

Afin de documenter les besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein, 5 articles ont été retenus (Tableau 3). Sur ces 5 études, trois sont sous forme de questionnaire, une est une étude qualitative intégrée dans un projet de recherche participatif avec interviews et focus group et la dernière est une étude qualitative transversale sous forme d’interview.

Les études sélectionnées datent de 1993 à 2017. Les publications sont australiennes, françaises, américaines et irlandaises. Toutes sont anglophones.

7.2. QUALITÉ DES ARTICLES

Selon notre appréciation et suite à l’utilisation des grilles de qualité citées précédemment, un article est de qualité négative (34), les quatre autres sont de qualité positive (18,33,35,36) (Annexe 3).

Concernant l’article négatif, étant donné la petite quantité d’études disponibles en lien avec notre question de recherche, il a été jugé pertinent de le retenir afin d’en extraire des besoins d’informations nutritionnelles supplémentaires.

En règle générale, nos études contiennent certaines faiblesses. Par exemple, les échantillons des articles inclus sont petits, excepté un article ayant 143 sujets. Cela rend une généralisation à la population cible difficile. De plus, un article est sous forme d’échantillonnage “boule de neige” ce qui introduit des biais et le rend peu généralisable. Les patients touchés ainsi de proche en proche ne garantissent pas de représenter la diversité de la population cible. Un autre article tire sa population d’un milieu rural ce qui ne permet pas de généraliser à une population urbaine. De plus, les questionnaires étant sous forme de questions fermées, cela ne permet pas aux femmes d'exprimer leurs propres besoins.

En conclusion, la méthode de questionnement de ces articles induit une limite dans notre travail. Elle a été réalisée de trois manières, le focus group, l’interview et le questionnaire. Ce dernier a été utilisé dans trois de nos études. Comme expliqué ci-dessus, cette méthode ne

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24

permet pas de réponses ouvertes et peut laisser de côté certains besoins d'informations nutritionnelles.

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25 Tableau 3 : Flow chart

Ci-dessous le processus de sélection des articles.

Références des textes entiers exclus.

Doublons (n=3 ) : (21–23)

Ne parle pas des besoins d’informations nutritionnelles (n=3) : (5,21,24) Ne précise pas les besoins d’informations nutritionnelles (n=5) : (25–29) Abstract de conférences (n=4) : (23,30–32)

Concerne les CAM (n=1) : (33)

Non spécifique au cancer du sein (n=3) : (17,34,35) Article non scientifique (n=1) : (36)

Non trouvé (n=2) Articles examinés (titles/abstracts) (n = 258) Textes intégraux (n=27) Études incluses pour la synthèse des données (n= 5) Articles exclus (n= 231)

Textes entiers exclus, avec les raisons (n=22)

• Doublons (n=3) (21-23)

• Ne parle pas des besoins d’informations nutritionnelles (n=3) (5,21,24)

• Ne précise pas les besoins d’informations nutritionnelles (n=5) (25-29)

• Abstract de conférences (n=4) (23,30-32) • Concerne les CAM (n=1) (33)

• Non spécifique au cancer du sein (n=3) (17,34,35)

• Article non scientifique (n=1) (36) • Non trouvé (n=2)

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26 Les 5 articles retenus sont :

● Kwok A, Palermo C, Boltong A. Dietary Experiences and Support Needs of Women Who Gain Weight Following Chemotherapy for Breast Cancer. Supportive care in cancer : official journal of the Multinational Association of Supportive Care in Cancer. Support Care Cancer [Internet]. 2015 [cité 28 mai 2020]. Disponible sur: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25398359/ (37)

● Mai-Nhung L, Nguyen GT, Pan Z, Maglalang DD, Butt F, Bautista R, et al. Unmet Needs of Asian American and Pacific Islander Cancer Survivors. J Canc Educ. 2017;32(2):374‑81.(38)

● Meade E, McIlfatrick S, Groarke AM, Butler E, Dowling M. Survivorship care for postmenopausal breast cancer patients in Ireland: What do women want ? European Journal of Oncology Nursing. 2017;28:69‑76.(39)

● Meer LV, Vallance JK, Ball GDC, Johnson ST. Examining Lifestyle Information Sources, Needs, and Preferences among Breast Cancer Survivors in Northern British Columbia. Can J Diet Pract Res. 2017;78(4):212‑6.(22)

● Monnin S, Schiller R, Larry Sachs, Smith, AM. Nutritional concerns of women with breast cancer. Journal of Cancer Education. 1993;8(1):63‑9. (40)

7.3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS

A ce jour, il n’existe que très peu de résultats sur les besoins d'informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein.

Notre analyse porte sur 5 études. Le tableau 4 synthétise les résultats et reprend les variables d’extractions.

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27 Tableau 4 : Synthèse des résultats

Auteurs (Années) Design de l’étude (méthode de questionnement) Qualité des études n = nombre de participants Population Âge Pays Niveau d’éducation Traitements et stade de la maladie Besoins d’informations (% des personnes qui citent ces besoins)

Autres informations en lien avec les besoins des femmes

(% des personnes qui citent ces informations) Kwok A et al. (37) (2015) Étude qualitative transversale (Interview semi-guidé) Positive n=17 Femmes ayant pris du poids par la suite de la chimiothérapie 35 à 65 ans Australie Ayant fait en moyenne 15 ans d’école / étude (équivalent niveau gymnase) Chimiothérapie Stade I à III ou en rémission ● Alimentation pour diminuer les effets secondaires ● Suppléments en vitamines et minéraux pour diminuer le risque de récidive ● Conseils concrets pour améliorer la qualité de leur alimentation ● Comment suivre les

guidelines

● Comment perdre du poids

● Elles n’ont pas reçu d’informations sur la possible prise de poids. ● Elles reçoivent l’information de faire “comme elles le sentent” sur le plan nutritionnel et personne ne semble s'inquiéter de ce qu’elles mangent. ● Le fait d’évoquer le risque de récidive les

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28 ● Comment suivre un régime low-fat motive à faire attention à leur alimentation. ● Elles aimeraient voir un diététicien pour recevoir des conseils concrets et personnalisés. ● Pour certaines, la période entre la pose du diagnostic et le début du traitement est “écrasante” et l’alimentation n’est pas la priorité. Mai-Nhung L et al. (38) (2017) Enquête transversale (Questionnaire) Négative n=119 Patients ayant un cancer (sein, ovaires, utérus, cervix, prostate et sang), pouvant lire l'anglais, le chinois ou le vietnamien. 61% des participantes / Survivors ● Comment préparer les repas (41.8%) ● Comment changer leur poids (35.4%) ● Savoir quels aliments

manger (34.2%)

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29 avaient un cancer du sein 22 à 83 ans Asian American et Pacific islander en USA 66,1% diplômés du gymnase Meade E et al. (39) (2017) Étude qualitative participative (Focus group, interview) Positive n = 51 Femmes ayant eu un cancer du sein et étant ménopausées. 48 à 83 ans Irlande / Traitements adjuvants terminés (radiothérapie et chimiothérapie), toutes ont eu une chirurgie / ● Consommation de soja (taux d’œstrogènes présent dans l’alimentation lors de cancer hormonodépendant) ● Comment diminuer l’œstrogène dans l’alimentation ● Vulgarisation des recommandations nutritionnelles scientifiques ● Consommation ou non de produits laitiers (ostéoporose VS “nourrir la tumeur”) ● Les femmes souhaitent être suivies tout le long du traitement par le même soignant et avoir une personne de contact pour poser des questions. ● Certaines femmes ne posent pas de questions concernant la nutrition par peur de déranger le personnel soignant ou de poser une question non pertinente.

(30)

30

● Alimentation

équilibrée pour éviter les récidives

● Quel sont les régimes à adopter ● Elles ne savent pas à qui s’adresser pour poser des questions concernant la nutrition. Meer LV et al. (22) (2017) Enquête transversale (Sondage par courrier) Positive n = 132 Femmes ayant eu un cancer du sein. 98% étaient ménopausées 30 à >70 ans Canada 52% diplômées du gymnase Traitements adjuvants (radiothérapie et chimiothérapie) 97,7% ont subis une chirurgie - ● Alimentation

équilibrée pour éviter les récidives (70%) ● Comment perdre du

poids (43%) ● Quelle alimentation

pour la santé des os (59%)

● Alimentation cardioprotectrice (50%)

● Quels nutriments pour améliorer les chances de survie (77%) ● Comment maintenir leur poids (46%) ● Suppléments en vitamines et minéraux (53%) ● Elles souhaitent un rendez-vous individuel avec un diététicien (47%), des cours de cuisine (33%) et suivre un programme nutritionnel dans leur région (35%). ● Concernant les questions sur l’alimentation, 60% des femmes s’informent auprès de leurs proches, amis ou médecin.

(31)

31 ● Consommation d’antioxydants (46%) ● Apport en protéines (44%) Monnin S, Schiller MR, et al. (40) (1993) Enquête transversale (Questionnaire) Positive n = 143 Femmes ayant eu une mastectomie 28 à 79 ans USA 30% diplômées du gymnase et 70% diplômées d’un niveau supérieur au gymnase 50% ont reçu un traitement adjuvant, toutes ont eu ou vont avoir une mastectomie. Survivors ● Alimentation

équilibrée pour éviter les récidives (60,2%) ● Comment suivre un régime low-fat (56,3%) ● Comment perdre du poids (45,6%) ● Suppléments en vitamines (47,6%) ● Suppléments en minéraux (35%) ● Alimentation sans caféine (30,1%) ● Quels sont les

produits industriels sains (9,7%) ● Comment prendre du poids (1%) ● Autres (3.9%) ● Elles souhaiteraient les informations sous forme de brochures (59%), d’ateliers animés par un diététicien (36%) et des consultations individuelles avec un diététicien (29%).

(32)

32 Cinq thèmes généraux émergent de nos résultats :

● La question du poids (perte, prise et maintien)

○ Cette thématique est présente dans quatre articles inclus. (22,37,38,40) ● L’amélioration de la qualité des repas grâce à des conseils concrets et personnalisés

○ Cette thématique est présente dans tous les articles inclus. (22,37–40) ● La prise de suppléments (vitamines, minéraux et antioxydants)

○ Cette thématique est présente dans trois articles. (22,37,40)

● Les régimes alimentaires (low-fat diet, régime sans caféine, alimentation cardio-protectrice)

○ Cette thématique est présente dans trois articles. (22,37,40) ● Autres questions spécifiques :

○ La thématique de la consommation de soja et d’œstrogènes est présente dans un article. (39)

○ La thématique de la consommation de produits laitiers pour une bonne santé des os est présente dans deux articles. (22,39)

○ La thématique de la consommation de protéines est présente dans un article. (22)

○ La thématique des produits industriels sains est présente dans un article.(40)

○ La thématique de la diminution des effets secondaires des traitements est présente dans un article. (37)

○ La thématique de conseils concrets concernant l’alimentation afin d’éviter des récidives est présente dans trois articles. (22,39,40).

Aucun lien entre le niveau d’éducation, l’âge des participants, le pays de l’étude et les besoins d’informations nutritionnelles ne ressort des articles. Tous les pays des études font partie de pays dont l’économie est dite développée selon la définition de l’United Nations Conference on Trade and Development des Nations Unies (41). Les traitements contre le cancer utilisés ne sont pas toujours spécifiés. Lorsqu’ils le sont (22,39,40), les besoins spécifiques dus à ces traitements en particulier ne sont pas précisés. De ce fait, nous n’avons pas pu faire de lien concret entre le traitement reçu et les besoins d’informations nutritionnelles.

(33)

33

Certains besoins d’informations nutritionnelles se retrouvent seulement dans les études qualitatives. En effet, leur méthode de questionnement, interview et focus group, a permis de faire ressortir le besoin de vulgarisation des recommandations scientifiques ainsi que l’adaptation de l’alimentation pour diminuer les effets secondaires des traitements (37,39). Seul l’article de Meade et al., cite un besoin d’informations concernant la consommation ou non de soja et d’œstrogènes lors de cancers hormonodépendants.

Dans tous les articles, il ressort que les femmes désirent avoir des conseils concrets pour améliorer la qualité de leur alimentation (37), savoir quel régime adopter, quels aliments manger ou comment préparer les repas (38). Dans 3 des articles, il est cité que les femmes aimeraient également des conseils concrets concernant l’alimentation afin d’éviter des récidives (22,39,40).

De la lecture des articles, nous avons fait ressortir d’autres besoins d’informations présents chez les femmes. Pour répondre à leurs questions, deux articles font ressortir l’envie des femmes d’avoir un rendez-vous avec un diététicien (22,40). Elles disent aussi vouloir recevoir les informations sous forme de brochure, cours de cuisine et atelier en groupe avec un diététicien (39,40). Il ressort également un manque d’informations concernant une possible prise de poids ainsi que le fait qu’aucun soignant ne s’inquiète de ce qu’elles mangent. Ceux-ci leur conseillent de faire comme elles le sentent sans prendre en compte la qualité de l’alimentation. En outre, pour certaines femmes, la période entre le diagnostic et le début des traitements est “écrasante” ce qui signifie que ce moment n’est pas opportun pour donner des informations supplémentaires concernant l’alimentation. Enfin, le fait d’évoquer un risque de récidive les motive à faire attention à leur alimentation (37).

Nous avons constaté, lors de notre analyse, que les informations nutritionnelles sont souvent données de manière générale (37) par des non professionnels de la nutrition et que les femmes n’osent pas poser leurs questions par peur de déranger ou car elles ne savent pas à qui s’adresser (37). Pourtant, le manque d’informations nutritionnelles a été démontré dans plusieurs articles (22,39) et les patientes expriment un besoin de prise en charge nutritionnelle (37,39).

Lors de notre synthèse des résultats, nous n'avons pas trouvé quel était le moment le plus adéquat pour ces femmes d’avoir un suivi diététique.

En conclusion, divers besoins d’informations nutritionnelles sont cités par les femmes. Ils ne trouvent, néanmoins, pas tous réponses dans les recommandations spécifiques au cancer du sein. En effet, les aspects suivants ne sont notamment pas traités dans ces recommandations :

• Comment faire face aux effets secondaires des traitements ? • Comment mettre en place un régime low-fat ?

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• Comment modifier concrètement l’alimentation afin de suivre les recommandations ?

• Consommation de produits laitiers et santé des os • Consommation d’œstrogènes, consommation de soja • Alimentation cardioprotectrice

L’implication d’un spécialiste de l’alimentation et de la nutrition pour guider les décisions des patientes à la lumière des connaissances scientifiques récentes est donc important.

Les questions des femmes pour lesquelles on trouve des réponses dans les recommandations sont les suivantes :

• Perte pondérale recommandée : maximum 500g à 1kg par semaine ou un déficit calorique de 500 à 1000 calories par jour

• Le BMI à atteindre (20 à 24.9 kg/m2).

• Consommation de suppléments en vitamines et minéraux • Consommation d’antioxydants

Finalement, certains thèmes ressortent des recommandations mais ne figurent pas comme besoins d'informations nutritionnelles exprimés par les participantes des cinq études incluses :

• La consommation d’alcool

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35 8. DISCUSSION

Dans cette discussion, nous avons synthétisé, interprété et comparé les résultats obtenus avec d’autres études. Par la suite, nous avons fait ressortir les limites et points forts de notre travail.

8.1. SYNTHÈSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Tout d’abord, nous avons comparé nos résultats avec l’article de James Martin (6). Cet article n’était pas ressorti dans nos recherches car il ne mentionne pas le mot clé « breast ». Cependant, dans cet article, se trouvent des informations intéressantes venant des femmes atteintes d’un cancer sein. C’est pour cette raison que nous l’avons utilisé afin de faire une comparaison avec nos propres résultats.

Dans cet article, il est dit, de manière générale, que les patients atteints d’un cancer relèvent un manque d’informations concernant l’alimentation, le poids et l’exercice physique. Les soignants disent ne pas donner ces informations car ils ont peu de ressources et de recommandations sur lesquelles s’appuyer. Le manque de temps pendant les consultations est également une problématique pour les soignants car les traitements passent en priorité. Plus concrètement, cinq patients ont relevé le fait de vouloir recevoir de l’information concernant les aliments qui permettent de « combattre » le cancer, ce qui n’est pas apparu dans nos résultats. Dans cet article et dans nos résultats, il est ressorti le besoin de recevoir des conseils concrets concernant quel aliment manger ou non.

Cet article nous informe sur la manière la plus adéquate de transmettre l’information mais aucun format n’est ressorti particulièrement. Certains patients disent préférer faire leurs propres recherches ou qu’un lien à consulter leur soit indiqué. D’autres préfèrent avoir des informations fournies par un professionnel et être encouragé par un celui-ci. Certains autres patients citent l’envie d’avoir des ressources écrites mais avec divers critères (couleurs vives, facile à lire, document de maximum une page). Ces points ne sont pas apparus dans les résultats de notre travail. Les cours en groupe ont été mentionnés dans nos résultats et dans cet article. Ils permettent la discussion et l’échange d’idées.

James Martin (6) a mentionné les moments les plus propices pour recevoir l’information, élément qui n’était pas ressorti dans nos résultats. Le moment du diagnostic n’est pas le plus adéquat car il y a beaucoup d’informations à intégrer. Certains patients pensent que le début des traitements est le moment idéal pour donner l’information, d’autres préfèrent recevoir les informations après quelques séances. De plus, les patients mentionnent l’envie de recevoir à plusieurs reprises les informations. Ils préfèrent que ce soit les infirmiers qui donnent les informations plutôt que les médecins car ils semblent disposer de plus de temps. Trois patients ont également suggéré qu’un rendez-vous avec un diététicien pourrait être utile.

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Pour résumé, il ressort, tant dans nos résultats que dans cet article qu’il y a un besoin d’informations nutritionnelles et que le moment le plus adéquat pour donner l’information serait après quelques séances de traitement. Ce dernier ne mentionne cependant pas précisément quels sont les besoins d’informations concrets.

Les études incluses dans notre travail nous ont permis de relever des besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant et après un traitement pour un cancer du sein. Les besoins qui sont le plus mis en évidence sont la question du poids, l’amélioration de la qualité des repas grâce à des conseils concrets et personnalisés et la prise de suppléments (vitamines, minéraux, antioxydants).

Comme montrées dans nos résultats, les recommandations ne répondent pas en tous points aux besoins d'informations nutritionnelles des femmes. Cela démontre qu’il y a encore des questions à intégrer dans les recommandations afin de les adapter pour qu’elles correspondent à la réalité de leurs besoins.

De plus, il est étonnant de voir que, même pour des sources scientifiques, les informations sont quelquefois contradictoires. Cela arrive quand les évidences et les résultats des études ne sont pas assez “solides” (5). Il est donc important d’être à l’écoute des patientes afin de pouvoir adapter la prise en charge aux besoins.

Plusieurs articles mettent en avant la nécessité de perdre du poids pendant les traitements pour un cancer du sein. Cette recommandation est liée au fait que la surcharge pondérale et la prise de poids durant et après le traitement augmentent le risque de complications et de récidives (42). Néanmoins, une telle recommandation peut sembler en contradiction avec la nécessité de maintenir un bon état nutritionnel, de par l'augmentation des besoins nutritionnels et la diminution des ingesta. Cela est peu développé dans les articles qui parlent plus du risque de prise de poids et de l’effet délétère d’un surpoids ou d’une obésité. De plus, une déplétion de la masse musculaire et une perte de poids vont modifier l’impact du traitement. Les doses par rapport au poids étant plus élevées, les effets secondaires le sont aussi.

La perte de poids recommandée, qui peut aller jusqu’à 4kg par mois, est conséquente. Si elle est demandée par l'oncologue, il est important qu’un diététicien accompagne la patiente et que la perte de poids soit également monitorée et accompagnée d’une évaluation de la composition corporelle, par exemple à l’aide d’une bio-impédancemétrie (BIA) ou d’un BodPod, afin de s’assurer que la masse musculaire soit maintenue tout au long de la perte de poids. Par ailleurs, pendant leur chimiothérapie, les femme pré-ménopausées augmentent plus leur poids et leur fat mass comparé à celles post-ménopausées. Cela signifie qu’il faut être plus attentif à leur possible prise de poids lors de la prise en charge diététique.

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Les traitements contre le cancer du sein provoquent des effets secondaires tels que : de la fatigue, des nausées, des mucites, de l'inappétence, des vomissements, une perte de poids, une prise de poids et des changements dans les habitudes alimentaires (5). Les femmes elles-mêmes le disent “Oui, même la vue de la nourriture, des personnes en train de parler de nourriture, spécialement après la première semaine de chimio, tu ne veux juste rien entendre car tu n’as pas d’appétit” (37). Cependant, étonnamment, les guides et les guidelines n’informent pas sur la prise en charge de ces effets secondaires. Seules les participantes de l’étude de Kwok and al. citent le besoin de prise en charge de ces symptômes. Cet article a la particularité d’être sous forme d’interview, ce qui laisse aux patientes la liberté de s’exprimer. Il est donc possible que plus de femmes aient des besoins d’informations sur la prise en charge des effets secondaires impactant l’alimentation. Nous avons donc une place à prendre auprès de ces femmes afin de leur permettre de gérer les effets secondaires tout en maintenant des ingesta adéquats. Donc, outre le rôle dans la perte de poids, un diététicien peut jouer un rôle important dans la prise en charge des effets secondaires liés aux traitements. Ceux-ci impactent la prise alimentaire par des nausées, des vomissements, des dysgueusies et des agueusies.

Dans les recommandations, il est écrit que les femmes devraient être motivées à maintenir un poids de santé et un BMI entre 20 et 24.9 kg/m2. Pourtant, il est important de garder à l’esprit que la norme du BMI pour les personnes de plus de 65 ans est de 24 à 29 kg/m2 (43).

Un BMI inférieur à 21kg/m2 est quant à lui, synonyme de dénutrition pour cette population (44). Dans quatre de nos articles, il y a des femmes âgées de plus de 65 ans, il est donc primordial d’adapter la norme du BMI pour cette population.

L’intervention du diététicien peut avoir un impact dans la diminution des complications à long terme dues au cancer et aux traitements, tel que le diabète, les maladies cardiovasculaires ou l’ostéoporose (37). De plus, la plus-value d’une prise en charge diététique est la prise en compte des habitudes des patientes, de leurs besoins d’informations et des inquiétudes concernant l’alimentation. Cela permet de les guider afin de combler ce déficit d’informations. Durant le suivi diététique, la patiente a une participation active, ce qui lui donne un sentiment de contrôle, peu présent durant les traitements oncologiques (45). De plus, les femmes aimeraient être suivies par un même soignant tout au long de leur prise en charge afin de créer une relation de confiance. Ce rôle peut être pris, entre autre, par le diététicien qui devient ainsi une personne ressource (39).

Enfin, dans l’analyse des résultats, nous avons été étonnées par le besoin d’informations concernant la consommation ou non de produits laitiers. Selon une idée reçue de certaines femmes, ceux-ci nourrissent la tumeur (39). Il est important de contrer cette idée reçue. En effet, un déficit en calcium lié à une consommation insuffisante de produits laitiers peut amener à une atteinte de la santé osseuse.

(38)

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Afin de poursuivre notre exploration des besoins d'informations nutritionnelles trouvés dans les articles scientifiques, nous avons décidé de consulter le forum de la Ligue contre le cancer français (46). Afin de poser une limite de temps, nous avons décidé de passer une heure chacune sur le forum afin d’observer quelles informations ressortaient durant ce laps de temps. Les thèmes apparus dans nos résultats et sur le forum sont le besoin d’information concernant la consommation de suppléments en vitamines et minéraux ainsi qu’une alimentation adéquate pour éviter les effets secondaires. Plus précisément, une femme demandait si le jeûne et la consommation d’aliments salés ou sucrés pouvaient avoir un impact sur les effets secondaires. Une femme se demandait quelle était l’alimentation la plus adéquate pour faire disparaître le cancer et plus précisément si arrêter de manger du poisson ou commencer un régime cétogène serait bénéfique. Cela démontre que ces femmes se posent des questions très spécifiques et qu’il n’est pas toujours possible d’y trouver la réponse dans la littérature actuelle.

Nous avons également voulu connaître le moment le plus adéquat pour donner les informations nutritionnelles. Cependant nous n’avons pas trouvé l’avis des femmes atteintes de cancer du sein dans nos articles inclus. Néanmoins, dans l’article de James-Martin (6), il ressort que les moments les plus adéquats sont lors des premiers traitements ou après quelques séances lorsque les patients savent comment ils réagissent aux traitements. Nous avons également relevé l’avis des soignants. Certains pensent que les conseils diététiques devraient être donnés juste après l’annonce du diagnostic, d’autres au début des traitements afin de maintenir leur poids, ou encore à la fin des traitements. Selon les soignants, les traitements et l’acceptation de la maladie demandent beaucoup d’ajustements et de changements. Pour certains la prise en charge nutritionnelle est donc secondaire jusqu’à la fin des traitements (47). Selon nous et Limon-Miron (16), la prise en charge diététique devrait commencer au début des traitements. Cela permet une prise en charge diététique sur le long terme, une meilleure gestion du poids et également de consolider les conseils transmis. Le patient peut ainsi être accompagné et rassuré tout au long de son parcours.

Il est pertinent d’informer les soignants des divers besoins d’informations nutritionnelles présents chez ces femmes. En effet, concernant le sentiment des soignants face à une possible prise en charge diététique, il ressort que certains ne pensent pas que les changements alimentaires puissent réellement améliorer la qualité de vie des patientes ou diminuer les risques de récidives. De ce fait, les soignants n’abordent pas le sujet de l’alimentation (47). De plus, la discussion au sujet du traitement remplit le temps de la consultation et il n’est plus possible d’aborder le thème de l’alimentation (47).

Le diététicien fait partie à part entière de l’équipe interprofessionnelle. Il peut consacrer le temps de sa consultation pour répondre aux questions en lien avec l’alimentation.

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Dans la prise en charge général de ces patientes, le diététicien doit travailler en collaboration avec les patientes, la famille des patientes et en interdisciplinarité avec l'équipe oncologique afin de fournir une évaluation nutritionnelle adéquate et un suivi des interventions (16). Les recommandations générales pour les personnes atteintes du cancer de la prostate, cancer qui peut également être hormonodépendant, sont semblables à celles du cancer du sein. Ce qui nous a interpelées est le fait que pour le cancer de la prostate, les sujets suivants sont abordés : la consommation de lycopène, de sélénium, de vitamine E, de vitamine D, de calcium et de soja. La recommandation de consommation de calcium est précisée chez les hommes atteints d’un cancer de la prostate mais non chez les femmes atteintes d’un cancer du sein. Pourtant, celles-ci sont à risque élevé d’ostéoporose de par la ménopause et les traitements (48,49). De plus, le thème de la consommation de produit laitier pour une bonne santé des os est un besoin d’information cité par les femmes. Il est donc important d’aborder ce thème lors de consultations et il faut espérer qu’une recommandation viendra compléter les guidelines.

8.2. LIMITES DU TRAVAIL

Concernant les limites de notre travail, aucun auteur n’a été contacté afin d’obtenir les questionnaires détaillés ou afin d’avoir plus d’informations sur les interviews. Il peut, en conséquence, nous manquer certaines informations. Les résultats sont le reflet de ce que les auteurs ont voulu mettre en avant.

Notre travail ne regroupe pas tous les besoins d’informations nutritionnelles des femmes durant ou après un traitement pour un cancer du sein car peu d’études ont été faites sur le sujet. De plus, ces besoins nutritionnels sont spécifiques à chaque femme. Les besoins mis en évidence ici sont ceux qui sont ressortis dans nos recherches. Cependant, certains besoins sont revenus à plusieurs reprises dans les articles ce qui montre une cohérence dans les besoins d’informations nutritionnelles de cette population. Par exemple “l’amélioration de la qualité des repas grâce à des conseils concrets et personnalisés” ressort dans les articles et également dans le forum.

Pour chaque article retenu par ces mots-clés, nous n'avons pas été rechercher dans sa bibliographie s’il y avait des articles qui pourraient correspondre à notre question de recherche, c’est pour cette raison que nous sommes peut-être passées à côté de certains articles.

Une autre limite de notre travail concerne l’étape de la stratégie de recherche. Afin de limiter le nombre d’articles ressortant de notre équation de recherche, nous avons mis le mot-clé « breast cancer » et non pas « cancer » tout seul. Cela n’a pas permis de faire ressortir les articles ayant seulement le mot cancer dans leur titre et abstract. De cette manière nous

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avons pu passer à côté de certains articles intéressants, non focalisés sur les patientes atteintes d’un cancer du sein mais qui les inclus tout de même.

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Notre travail est une synthèse des besoins d’informations nutritionnelles chez les femmes durant ou après un cancer du sein que l’on trouve dans la littérature.

Il nous a permis de mettre en avant le fait que peu d'articles scientifiques existent sur le sujet. Il démontre aussi que les besoins d’informations nutritionnelles durant et après un cancer du sein est une problématique récurrente chez les femmes mais peu explorée. Notre travail permet d’ouvrir la réflexion sur ce sujet.

Le manque d’articles concernant les besoins d’informations nutritionnelles précis relève la nécessité d’investiguer ceux-ci pour proposer une meilleure prise en charge des femmes afin de combler ces besoins.

Un des points fort de notre travail est le fait que plusieurs articles ont relevés les besoins d’informations nutritionnelles au sujet de thèmes précis, ce qui nous a permis de faire ressortir 5 thèmes principaux et de les citer. Le fait qu’ils soient cités par plusieurs articles, nous montre qu’ils peuvent être transposés aux prises en charge de ces femmes. Il y a donc une utilité concrète à en discuter lors d’une prise en charge diététique.

Le travail d’identification, de sélection et d’extraction des données a été mené avec une méthodologie rigoureuse et systématique. La sélection a été réalisées par deux personnes ce qui a permis un double contrôle de chaque étape du travail. Cela permet une meilleure qualité du travail, notamment lors de la sélection des articles et de l’extraction des données, grâce aux différentes discussions que nous avons eues tout au long de cette réalisation. Chaque partie a été relue, vérifiée et acceptée par l’autre.

Figure

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