• Aucun résultat trouvé

Ensembles de Rosenthal et propriété de Radon-Nikodym relative

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Ensembles de Rosenthal et propriété de Radon-Nikodym relative"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

ANNALES

DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

Mathématiques

MOHAMMAD DAHER

Ensembles de Rosenthal et propriété de Radon-Nikodym relative

Tome XVIII, no3 (2009), p. 599-610.

<http://afst.cedram.org/item?id=AFST_2009_6_18_3_599_0>

© Université Paul Sabatier, Toulouse, 2009, tous droits réservés.

L’accès aux articles de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse Mathématiques » (http://afst.cedram.org/), implique l’ac- cord avec les conditions générales d’utilisation (http://afst.cedram.org/

legal/). Toute reproduction en tout ou partie cet article sous quelque forme que ce soit pour tout usage autre que l’utilisation à fin strictement person- nelle du copiste est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.

cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

Centre de diffusion des revues académiques de mathématiques

(2)

Annales de la Facult´e des Sciences de Toulouse Vol. XVI, n3, 2009 pp. 599–610

Ensembles de Rosenthal et propri´ et´ e de Radon-Nikodym relative

Mohammad Daher

R´ESUM´E. —Soient G un groupe ab´elien compact m´etrisable, Γ son groupe dual et Λ Γ un ensemble de Rosenthal. Nous montrons que LΛ(G, Y) = CΛ(G, Y), lorsque Y est un espace de Banach ayant la propri´et´e de Radon-Nikodym etCΛ(G, Y) est faiblement s´equentiel- lement complet. Nous en d´eduisons une condition suffisante pour que le produit de deux ensembles de Rosenthal en soit encore un pour le groupe produit.

Ensuite nous introduisons la propri´et´e de Radon-Nikodym relativeRN-Λ, une g´en´eralisation de la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique. Nous montrons que siL1(G)/L1Λc(G) a la propri´et´eRN-Λ, alors Λ est fini. Cela nous permet de retrouver tr`es simplement le fait queL1(T)/H1(T) n’a

pas la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique.

ABSTRACT.—LetGbe a metrizable compact abelian group, Γ its dual group and let ΛΓ be a Rosenthal set. We show that LΛ(G, Y) = CΛ(G, Y) wheneverYis a Banach space with Radon-Nikodym property andCΛ(G, Y) is weakly sequentially complete.

We deduce a condition implying that the product of two Rosenthal sets is still a Rosenthal set in product group.

Then we introduce the relative Radon-Nikodym propertyRN-Λ, which generalizes the analytic Radon-Nikodym property. We prove thatRN-Λ property forL1(G)/L1Λc(G) implies that Λ is finite.

This gives a new and easy proof thatL1(T)/H1(T) does not possess the analytic Radon-Nikodym property.

1. Introduction

Soient G un groupe ab´elien compact m´etrisable, Γ son groupe dual, m = dt la mesure de Haar sur G et Λ Γ. Soient d’autre part X un

() Re¸cu le 17 d´ecembre 2007, accept´e le 31 octobre 2008

(3)

espace de Banach complexe etF(G, X) un espace de fonctions d´efinies sur G, int´egrables par rapport `a la mesure de Haar, et `a valeurs dansX.

FΛ(G, X) sera le sous-espace de F(G, X) form´e des fonctions dont le spectre est inclus dans Λ, c-`a-d. telles que, pour toutλ /∈Λ, on ait

G

λ(t)f(t)dt= 0.

Un ensemble ΛΓ est dit de Rosenthal lorsque toute fonction mesurable born´ee `a spectre dans Λ est en fait continue, c-`a-d. lorsqueLΛ(G) =CΛ(G).

Ici nous d´esignons par C(G), ou C(G, X), l’espace des fonctions continues surG`a valeurs scalaires, ou vectorielles.

SiG=T(donc Γ =Z), les ensembles lacunaires au sens de Hadamard fournissent des exemples d’ensembles de Rosenthal infinis ; plus g´en´eralement, tout ensemble de Sidon est un ensemble de Rosenthal, et H. P. Rosenthal ([R]) a ´et´e le premier `a donner des exemples non Sidon. On trouvera d’autres exemples et des propri´et´es des ensembles de Rosenthal dans [DP1], [DP2], [G], [LLQR], [LR], [L1], [L2], [L3], [LQR], [LP1], [LP2], [LP3],[LP4], [R], [W].

Soient Λ et Λ deuxensembles de Rosenthal pour des groupes ab´eliens compacts m´etrisables G et G; il est en g´en´eral difficile de d´ecider si le produit Λ×Λ est un ensemble de Rosenthal pour le groupeG×G. Nous donnons dans la deuxi`eme partie une condition suffisante (Corollaire 2.3), pour que Λ×Λ soit un ensemble de Rosenthal.

Soitξun ´el´ement de premi`ere classe ([OR]) du dual deLΛ(G). Dans la troisi`eme partie, nous montrons que si la translationt∈G→ξt(LΛ(G)) est fortement mesurable, alorsξest un ´el´ement deL1(G)/L1Λc(G).

On s’int´eresse dans la derni`ere partie de ce travail `a une propri´et´e de Riesz vectorielle (appel´ee propri´et´e de Radon-Nikodym relative pour le Ba- nachX), not´ee RN-Λ, et caract´eris´ee par l’´egalit´e :

MΛ(G, X) =L1Λ(G, X).

Nous montrons que, siL1(G)/L1Λc(G) a la propri´et´eRN-Λ, alors Λ est un ensemble fini ; on retrouve ainsi un r´esultat de [RS]. On en d´eduit triviale- ment queL1(T)/H1(T) n’a pas la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique.

Ce r´esultat est dˆu `a Bukhvalov et Danilevich [BD], [E], qui ont introduit la propri´et´eRN a.

(4)

Notations et rappels

SoientX un espace de Banach etY un sous-espace ferm´e de X; pour tout x∈X, [x] sera l’image de xpar l’application quotient dans l’espace quotientX/Y. On noteXle dual deX.

Sif ∈ F(G, X),pourt∈G,on d´efinit la fonctionftparft(u) =f(u−t) et la fonctionfparf(u) =f(−u),pour presque toutu∈G.

Pourf ∈L1(G) etg∈L(G) on note (f, g) =

Gf(t)g(−t)dt=f∗g(0).

Rappelons qu’il existe une suite (Kn)n0dansC(G), born´ee dansL1(G), telle queKn(t) =Kn(−t) pour toutt,et telle que, pour toutef ∈L1(G), la suite (f ∗Kn)n0 converge vers f dans L1(G) ([HR, p. 88]). On voit facilement que, pour tout espace de Banach X et toute f L1(G, X), la suite (f∗Kn)n0 converge versf dansL1(G, X).

Un espace de BanachX a la propri´et´e de Radon-Nikodym si tout op´era- teur born´e, d´efini surL1(T),`a valeurs dansX,est repr´esentable ([BD], [E]).

2. Ensembles de Rosenthal vectoriels

Nous avons montr´e dans [D] que si Λ est un ensemble de Rosenthal infini, l’espace LΛ(G, c0) contient strictement CΛ(G, c0). Cela contraste avec le r´esultat suivant :

Th´eor`eme 2.1. — SoientGun groupe ab´elien compact m´etrisable,Λ Γun ensemble de Rosenthal etY un espace de Banach complexe. Supposons que Y a la propri´et´e de Radon-Nikodym et que CΛ(G, Y) est faiblement s´equentiellement complet. Alors

LΛ(G, Y) =CΛ(G, Y).

D´emonstration. — Soientf ∈LΛ(G, Y) etfn =f∗Kn ∈CΛ(G, Y).

L’espaceYayant la propri´et´e de Radon-Nikodym,LΛ(G, Y) est, d’apr`es [DU, Chap. IV, Theorem 1], le dual deL1(G, Y)/L1Λc(G, Y) ; la suite (fn)n0 converge donc pr´efaiblement versf.

Nous allons montrer que la suite (fn)n0 est de Cauchy faible. Elle con- vergera alors faiblement dans C(G, Y) puisque CΛ(G, Y) est faiblement s´equentiellement complet, et n´ecessairement vers f. Ainsi, f appartiendra

`

a CΛ(G, Y).

(5)

Soitξ∈(CΛ(G, Y)). Pour toute g∈L1(G), remarquons quef ∗g CΛ(G, Y) ; on peut donc d´efinir ξ∗f par :

∗f, g) = (ξ, f∗g).

Alorsξ∗f est une forme lin´eaire continue surL1(G), c-`a-d. un ´el´ement de L(G), dont le spectre est contenu dans Λ. Mais, Λ ´etant un ensemble de Rosenthal,ξ∗f est continue et donc :

(ξ, fn) = (ξ∗f, Kn) −→

n→∞∗f)(0).

La suite (fn)n0est donc faiblement de Cauchy, ce qui termine la preuve.

Corollaire 2.2. — SoientΛun ensemble de Rosenthal etY un espace de Banach tels que Y soit s´eparable. Supposons que CΛ(G) et Y sont faiblement s´equentiellement complets. AlorsCΛ(G, Y) =LΛ(G, Y) si et seulement si CΛ(G, Y)est faiblement s´equentiellement complet.

D´emonstration. — Le Th´eor`eme 2.1 prouve la condition suffisante, puisqu’un dual s´eparable a la propri´et´e de Radon-Nikodym ([DU, Chap.

III, Theorem 1]).

Il reste `a montrer que, si CΛ(G, Y) = LΛ(G, Y) et si CΛ(G) et Y sont faiblement s´equentiellement complets, alorsCΛ(G, Y) l’est aussi.

Soit (fn)n0 une suite de Cauchy faible dans CΛ(G, Y). Pour tout t G, la suite (fn(t))n0 est faiblement de Cauchy dans Y, qui est faiblement s´equentiellement complet. Donc il existe W(t) Y v´erifiant fn(t) −→

n→+∞W(t) faiblement dansY. D’autre part, pour touty∗∗ ∈Y∗∗ , la suite (fn(.), y∗∗)n0est faiblement de Cauchy dansCΛ(G) ; commeCΛ(G) est faiblement s´equentiellement complet, il existegy∗∗∈CΛ(G) v´erifiant

(fn(.), y∗∗) −→

n→+∞gy∗∗,

faiblement dansCΛ(G). On en d´eduit que, pourt∈Get y∗∗∈Y∗∗, (W(t), y∗∗) =gy∗∗(t).

CommeY est s´eparable, W est fortement mesurable d’apr`es le Th´eor`eme de Pettis ([DU, Chap. II, Theorem 2]). Donc W LΛ(G, Y). Mais, par hypoth`ese, CΛ(G, Y) = LΛ(G, Y) ; il existe donc g CΛ(G, Y) telle que W =g presque partout. Comme (W(.), y∗∗) = gy∗∗ est continue, cela impliqueW =g partout.

(6)

Pourf ∈CΛ(G, Y) la fonction

Lf : (t, y∗∗)∈G×BY∗∗ −→(f(t), y∗∗)

est continue surG×BY∗∗ o`uBY∗∗ est la boule unit´e ferm´e deY∗∗ munie de la topologie pr´efaible et Lf=f.

D’apr`es ce qui pr´ec`ede,Lfn(t, y∗∗) −→

n→+∞LW(t, y∗∗). D’apr`es le Th´eor`eme de convergence domin´ee,Lfn −→

n+LW faiblement dansC(G×BY∗∗), c’est-

`

a-dire quefn −→

n→∞W faiblement dansCΛ(G, Y), d’o`u le corollaire.

Corollaire 2.3. — Soient Λ etΛ deux ensembles de Rosenthal pour deux groupes ab´eliens compacts m´etrisablesG etG. Si CΛ×Λ(G×G)est faiblement s´equentiellement complet, alorsΛ×Λest un ensemble de Rosen- thal pour G×G.

D´emonstration. — SiCΛ×Λ(G×G) est faiblement s´equentiellement com- plet, alors ses sous-espacesCΛ(G) etCΛ(G) le sont aussi. De plus, puisque Λest un ensemble de Rosenthal,CΛ(G) =LΛ(G) est un dual s´eparable.

On a doncCΛ

G, CΛ(G)

=LΛ

G, CΛ(G)

par le Corollaire 2.2. Il suffit alors de remarquer que CΛ×Λ(G×G) = CΛ

G, CΛ(G)

et LΛ×Λ(G× G) =LΛ

G, LΛ(G)

=LΛ

G, CΛ(G)

.

3. Mesurabilit´e des translations pour les formes lin´eaires sur L(G)

Soient X un espace de Banach et x∗∗ X∗∗; on dit que x∗∗ est un

´

el´ement de premi`ere classe s’il existe une suite (xn)n0 dans X telle que xn −→

n→∞x∗∗ pour la topologie pr´efaible surX∗∗. Pourξ∈(LΛ(G)),t∈Getf ∈LΛ(G),on note

(f, ξt) = (ft, ξ).

Proposition 3.1. — Soient G un groupe ab´elien compact m´etrisable, Λ un sous-ensemble de Γ et ξ LΛ(G). On suppose que l’application ψ:t∈G−→ξt∈LΛ(G) est fortement mesurable. Alors :

a) Siξ∈LΛ(G) est de premi`ere classe, on a ξ∈L1(G)/L1Λc(G); b)ψ:G→LΛ(G) est continue.

(7)

D´emonstration. — Notons

ψn =ψ∗Kn, n1.

L’applicationψ, ´etant fortement mesurable et born´ee, est dans l’espace L(G, LΛ(G)) ; en particulier dans L1(G, LΛ(G)). Il en est de mˆeme pour ψn et ψn −→

n→∞ψ en norme dans L1(G, LΛ(G)). Il existe alors une sous-suite (ψnk)k0telle que, pour presque toutt∈G,

ψnk(t)−ξtL

Λ(G) −→

k→∞0.

En particulier il existet0∈Gtel que ψnk(t0)−ξt0L

Λ(G) −→

k→∞0. (3.1)

Commeψ∈L1(G, LΛ(G)) =L1(G)⊗LΛ(G), on a (f, ψn(t)) =

f,

G

ψ(t−y)Kn(y)dy

=

G

(f, ψ(t−y))Kn(y)dy

=

G

(f, ξty)Kn(y)dy=

G

(fy, ξt)Kn(y)dy (3.2)

=

G

(ft, ξ−y)Kn(y)dy= (ft,

G

ψ(−y)Kn(y)dy)

=

ft, ψn(0)

. (3.3)

a) Pour voir que ξ L1(G)/L1Λc(G), il suffit de montrer que ξt0 L1(G)/L1Λc(G), ou encore, par (3.1), que (ξn)t0 =ψn(t0)∈L1(G)/L1Λc(G).

Pour cela, il suffit, d’apr`es le Th´eor`eme de Banach-Dieudonn´e, de montrer que (ξn)t0 est continue sur la boule unit´e deLΛ(G) munie de la topologie pr´efaible.

Soit donc (fj)j0 une suite dans la boule unit´e deLΛ(G), convergeant versf pour la topologie pr´efaible surLΛ(G). Les fonctionsfj∗Knetf∗Kn sont continues et, pour toutu∈G,

fj∗Kn(u)−→

j→∞f∗Kn(u).

D’apr`es le Th´eor`eme de convergence dommin´ee, (fj∗Kn, ξt0) −→

j+(f∗Kn, ξt0).

La preuve sera termin´ee si on montre que, pour toute f ∈LΛ(G),

(f∗Kn, ξt0) = (f,(ξn)t0). (3.4)

(8)

Par hypoth`ese, il existe une suite (gk)k0, born´ee dansL1(G)/L1Λc(G), con- vergeant versξpr´efaiblement dans (LΛ(G)). En particulier

(f ∗Kn,(gk)t0) −→

k→∞(f∗Kn, ξt0). (3.5) Or, pour touty ∈G,

(fy,(gk)t0)−→

k→∞(fy, ξt0) ; donc, par le Th´eor`eme de convergence domin´ee et (3.2) :

G

(fy,(gk)t0)Kn(y)dy −→

k→∞

G

(fy, ξt0)Kn(y)dy= (f,(ξn)t0). (3.6)

Comme

G

(f−y,(gk)t0)Kn(y)dy= (f∗Kn,(gk)t0), (3.5) et (3.6) impliquent (3.4).

b) Par (3.3), pour toutt∈G, ψn(t)−ξtL

Λ(G) = sup

|(f, ψn(t))(f, ξt)|; fL Λ(G)1

= sup

|(ft, ψn(0))(ft, ξ )|; fL Λ(G)1

= ψn(0)−ξL Λ(G). Alors, d’apr`es (3.1) :

sup

t ψnk(t)−ξtL

Λ(G) −→

k→∞0. (3.7)

CommeKn∈C(G) etψ∈L1(G)⊗L Λ(G), on aψ∗Kn∈C(G)⊗LΛ(G) et, en particulier, ψn:G LΛ(G) est continue. Donc (3.7) implique la

continuit´e det→ξt.

Remarque. — La continuit´e det∈G→ξt∈L(G) n’entraˆıne pas en g´en´eral que ξ L1(G) : il existe des moyennes ξ L(G), ξ /∈ L1(G), invariantes : ξt=ξ pour toutt∈G([Ru]).

(9)

4. Propri´et´e de Radon-Nikodym relative

Dans cette partie nous consid´erons une g´en´eralisation, dite RN-Λ, de la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique (RN a) introduite par A. V.

Bukhvalov et A. A. Danilevich ([BD], [E]).

NotonsM(G, X) l’espace des mesures d´efinies surG `a valeurs dans X

`

a variation born´ee, etMΛ(G, X) l’espace des mesures µ∈M(G, X) telles que, pour toutλ /∈Λ,

G

λ(t)dµ(t) = 0.

SiMΛ(G) =L1Λ(G), c’est-`a-dire que toute mesure `a spectre dans Λ est absolument continue par rapport `a la mesure de Haarm, on dit que Λ est un ensemble de Riesz ([LR], [L1], [LP1]).

Par d´efinition, un espace de BanachX a la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique si toute mesureµ∈MN(T, X) est absolument continue par rap- port `a la mesure de Haar surT,c-`a-d siMN(T, X) =L1N(T, X) ([BD], [E]).

Dans [LP1] on montre que si Λ un ensemble de Riesz et si X a la pro- pri´et´e de Radon-Nikodym, alors MΛ(G, X) = L1Λ(G, X). En particulier la propri´et´e de Radon-Nikodym entraˆıne la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique.

Rappelons queL1(G) poss`ede la propri´et´eRN a, mais pas la propri´et´e de Radon-Nikodym (si G est infini).

D´efinition 4.1. — SoientGun groupe ab´elien compact m´etrisable,Λ Γ un ensemble de Riesz etX un espace de Banach complexe ; on dit que X a la propri´et´e de Radon-Nikodym RN-Λ si

MΛ(G, X) =L1Λ(G, X).

LorsqueG=T=R/Z, la propri´et´eRN-Ncoincide avec la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique.

Remarque. — SiMΛ(G, X) = L1Λ(G, X) alors Λ est n´ecessairement un ensemble de Riesz. En effet, soient µ MΛ(G), x X et x X tels que x, x = 0. Alors µ⊗x∈ MΛ(G, X) =L1Λ(G, X) ⊂L1(G, X). Donc x, xµ∈L1(G).

La propri´et´e RN-Λ implique la propri´et´e Λ-RN P de type II d´efinie dans [Do] et ces deuxpropri´et´es coincident si Λ est un ensemble de Riesz.

(10)

Le r´esultat suivant est connu, comme nous l’a signal´e F. Lust-Piquard apr`es une premi`ere version de ce travail. D’apr`es [RS, proposition 4.6], si L1(G)/L1Λc(G) a la propri´et´e 1-Λ−CCP, alors Λ est fini. Or la propri´et´e Λ-RN P de type II implique la propri´et´e 1-Λ−CCP [RS, p. 186]. Nous donnons ici une preuve directe.

Th´eor`eme 4.2 ([RS]). — Soient G un groupe compact ab´elien m´etrisable et Λ un sous-ensemble de Γ. Si X = L1(G)/L1Λc(G) a la pro- pri´et´eRN-Λ, alorsΛ est fini.

D´emonstration. —Etape 1. On va montrer que´ M(G)/MΛc(G) =L1(G)/L1Λc(G).

Soitµ∈M(G). On d´efinit l’op´erateurT:C(G)→X par : T(g) = [µ∗g].

On a :

T(g)µM(G)

G

|g(t)|dt.

T est un op´erateur 1-sommant ; donc, d’apr`es [DU, Th´eor`eme 3, page 162], T s’identifie `aν∈M(G, X). De plusν∈MΛ(G, X) carT(λ) = 0 siλ∈Λc. Par hypoth`eseX a la propri´et´eRN-Λ ; doncν =ψ.dt, avecψ∈L1Λ(G, X).

D’autre part il existe, par le Th´eor`eme de Michael, une s´election continue S:X →L1(G)

telle que l’image parS de la boule unit´e deX soit incluse dans deuxfois la boule unit´e deL1(G) ([P, Proposition 1.2], [BL, Proposition 1.19]).

Soitϕ(u, .) =S◦ψ(u). On a ϕ∈L1Λ×Γ(G×G). Alors, pourg∈C(G),

G

g(u)ψ(u)du=T(g) = [µ∗g] ;

d’o`u

G

g(u)S(ψ(u))du−µ∗g∈L1Λc(G).

Cela signifie que, pourh∈CΛ(G),

G

G

g(u)ϕ(u, t)du

h(−t)dt=

G

G

g(t−u)dµ(u)

h(−t)dt,

(11)

c’est-`a-dire :

G

g(u)

G

h(−t)ϕ(u, t)dt

du=

G

g(s)

G

h(−s−u)dµ(u)

ds.

On en d´eduit que, pour presque tout u∈G,

G

h(−t)ϕ(u, t)dt=

G

h(−t−u)dµ(t).

Choisissonsu0∈Gtel que

G

h(−t−u0)dµ(t) =

G

h(−t)ϕ(u0, t)dt=

G

h(−t−u0)ϕ(u0, t+u0)dt, et posons ϕ0(t) = ϕ(u0, t+u0), pour t ∈G. D’apr`es ce qui pr´ec`ede, on a ϕ0∈L1(G) et

µ−ϕ0.dt∈[CΛ(G)]=MΛc(G).

Donc [µ]∈L1(G)/L1Λc(G),ce qui ach`eve la preuve de l’´Etape 1.

Etape 2. On a :

(CΛ(G))=M(G)/MΛc(G).

D’apr`es l’´Etape 1, (CΛ(G)) est s´eparable. D’apr`es un th´eor`eme de Sidon, si Λ est de cardinal infini, il contient un sous ensemble de Sidon Λ, c-`a-d.

queCΛ(G) est canoniquement isomorphe `a '1. Alors le dual deCΛ(G) et a fortiori le dual deCΛ(G) ne peuvent ˆetre s´eparables.

Le corollaire suivant est connu ([BD]).

Corollaire 4.3. — [BD]L1(T)/L1N(T) =L1(T)/H1(T)n’a pas la pro- pri´et´e de Radon-Nikodym analytique.

D´emonstration. — SiL1(T)/H1(T) avait la propri´et´e de Radon-Nikodym analytique, cela signifierait que L1(T)/H1(T) a la propri´et´eRN-N, ce qui n’est pas possible, par le Th´eor`eme 4.2, puisqueNc est un ensemble infini.

Remerciements. Je remercie chaleureusement F. Lust-Piquard dont les conseils et suggestions m’ont permis de progresser constamment. Je remercie

´

egalement B. Maurey pour le temps qu’il m’a consacr´e lors de la pr´eparation

(12)

de ce travail. Je remercie enfin le rapporteur pour ses remarques et ses suggestions, notamment une preuve plus simple du Th´eor`eme 2.1.

Bibliographie

[BL] Benyamini (Y.), Lindenstrauss (J.). —Geometric nonlinear functional anal- ysis, Vol. 1, American Mathematical Society Colloquium Publications 48, Amer- ican Mathematical Society, Providence, RI (2000).

[BD] Bukhvalov (A. V.), Danilevich (A. A.). —Boundary properties of analytic and harmonic functions with values in Banach spaces, Mat. Zametki 31, p.

203–214 (1982), no. 2 ; English translation Math. Notes 31, p. 104–110 (1982).

[D] Daher (M.). —Translations mesurables et ensembles de Rosenthal, Annales de la Fac. de Toulouse, vol. XIV, nI, p. 105–121 (2005).

[DU] Diestel (J.), Uhl Jr (J. J.). —Vector measures, Math. Surveys N15 (1977).

[Do] Dowling (P. N.). —Radon-Nikodym properties associated with subsets of countable discrete abelian groups, Trans. Amer. Math. Soc. 327, no. 2, p. 879- 890 (1991).

[DP1] Dressler (R. E.), Pigno (L.). —Rosenthal sets and Riesz sets, Duke Math.

J. 41, p. 675–677 (1974).

[DP2] Dressler (R. E.), Pigno (L.). —Une remarque sur les ensembles de Rosenthal et Riesz, C. R. Acad. Sci. Paris S´er. A-B 280, p. A1281–A1282 (1975).

[E] Edgar (G. A.). —Banach spaces with the analytic Radon-Nikodym property and compact abelian groups, Almost evrywhere convergence (Columbus, OH, 1988), Academic Press, Boston, MA, p. 195–213 (1989).

[G] Godefroy (G.). —On coanalytic families of sets in harmonic analysis, Illinois J. Math. 35, no. 2, p. 241–249 (1991).

[HR] Hewitt (E.), Ross (K. A.). —Abstract harmonic analysis II, Springer-Verlag, Berlin-Heidelberg-New York (1970).

[LLQR] Lef`evre (P.), Li (D.), Queff´elec (H.), Rodr´ıguez-Piazza (L.). —Some translation-invariant Banach function spaces which contain c0, Studia Math.

163, no. 2, p. 137–155 (2004).

[LR] Lef`evre (P.),Rodr´ıguez-Piazza (L.). —Anal. 233, no. 2, p. 545–560 (2006).

[L1] Li (D.). —A class of Riesz sets, Proc. Amer. Math. Soc. 119, p. 889–892 (1993).

[L2] Li (D.). —On Hilbert sets andCΛ(G)-spaces with no subspace isomorphic to c0, Colloq. Math. 68, no. 1, p. 67–77 (1995).

[L3] Li (D.). —A remark about Λ(p)-sets and Rosenthal sets, Proc. Amer. Math.

Soc. 126, no. 11, p. 3329–3333 (1998).

[LQR] Li (D.), Queff´elec (H.), Rodr´ıguez-Piazza (L.). —Some new thin sets of integers in harmonic analysis, J. Anal. Math. 86, p. 105–138 (2002).

[LP1] Lust-Piquard (F.). —Ensembles de Rosenthal et ensembles de Riesz, C. R.

Acad. Sci. Paris 282, p. 833–835 (1976).

[LP2] Lust-Piquard (F.). —L’espace des fonctions presque-p´eriodiques dont le spectre est contenu dans un ensemble compact d´enombrable a la propri´et´e de Schur, Colloq. Math. 41, p. 273–284 (1979).

[LP3] Lust-Piquard (F.). —El´ements ergodiques et totalement ergodiques dans L(G), Studia Math. 69, p. 191–225 (1981).

(13)

[LP4] Lust-Piquard (F.). —Bohr local properties ofCΛ(T), Colloq. Math. 58, no.

1, p. 29–38 (1989).

[N] Neuwirth (S.). —Two random constructions inside lacunary sets, Ann. Inst.

Fourier (Grenoble) 49, no. 6, p. 1853–1867 (1999).

[OR] Odell (E.), Rosenthal (H. P.). —A double-dual characterization of separa- ble Banach spaces containig1, Israel J. Math. 20, p. 375–384 (1975).

[P] Parthasarthy (T.). — Selection theorems and their applications, Lecture Notes in Math. Vol. 263, Springer-Verlag-Berlin New York (1972).

[R] Rosenthal (H. P.). —On trigonometric series associated with weak-closed subspaces of continuous, J. Math. Mech. 17, p. 485–490 (1967).

[RS] Robdera (M.), Saab (P.). —Complete continuity properties of Banach spaces associated with subsets of a discrete abelian group, Glasgow Math. J. 43, p. 185-198 (2001).

[Ru] Rudin (W.). —Invariant means onL, Studia Math. 44, p. 219–227 (1972).

[W] Watbled (F.). —Rosenthal sets for Banach valued functions, Arch. Math. 66, p. 479–489 (1996).

Références

Documents relatifs

Nous posons le problème de l’existence d’une densité Ç pour une mesure vectorielle v, dans le cas général, en des termes un peu différents de ceux. (8) Nous

linéaire de la fonction intégrable g à valeurs réelles (les valeurs de l’intégrale étant toujours dans F) ; nous sommes donc conduits à étudier les

On donne aussi des conditions n6cessaires et suffisantes pour la convergence des amarts uniformgment intggrables a valeurs dans les espaces de Frechet

[01] entre la transformation de Radon de [G-H] et la transformation pO. On se borne ici au cas des diviseurs effectifs d’une variété analytique complexe. La

Absolute continuity for linear forms on B*-algehras and a Radon- Nikodym type theorem (quadratic version), Rend. Sätze vom Radon-Nikodym-Typ für Funktionale auf

The developement of the theory of Radon measures, continuous linear forms on the vector space of continuous real-valued functions with.. compact supports on the

RÉSUMÉ. - La notion de produit tensoriel relatif d'espaces de Hilbert permet de donner un sens à une relation de chaîne entre dérivées de Radon-Nikodym spatiales de A. Connes,

Ce travail fait suite à un article que nous avons publié sous le même litre en 1941 ( i ) ^ et que nous désignerons de façon abrégée par la lettre L dans ce qui suit. Nous