A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H ÉLÈNE M AUGENDRE
Discriminant d’un germe (g, f ) : ( C
2, 0) → ( C
2, 0) et quotients de contact dans la résolution de f · g
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 7, n
o3 (1998), p. 497-525
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1998_6_7_3_497_0>
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- 497 -
Discriminant d’un germe (g, f )
:(C2, 0) ~ (C2, 0)
et
quotients de
contactdans la résolution de f
·g(*)
HÉLÈNE
MAUGENDRE(1)
E-mail : maugendr@gyptis.univ-mrs.fr
RÉSUMÉ. - Soient f et g deux germes de fonctions analytiques de
, 0)
dans(C,
0) sans branche commune, c’est-à-dire que sig-
iEI
j~J
sont des décompositions de f et g en leurs facteurs irréductibles distincts,
alors pour tout i et tout j modulo une unité.
Dans
[14],
nous avons défini les quotients jacobiens de(g,
f ) et démontréque ce sont des invariants du type topologique de
(g, f ) .
Nous les avonscalculés en fonction de la topologie de (g, f ). Nous les étudions ici à travers la résolution minimale de f ~ g. Ceci donne un autre moyen de calcul explicite des quotients jacobiens de (g,
f )
à l’aide de la résolution minimale de f ~g(sect.
3). On décrit ensuite le comportement de croissance de ces quotients dans la résolution minimale de f . 9(sect. 4).
Dans le cas où 9 est une forme linéaire transverse à f , on retrouve les résultats de D.T. Le, F. Michel et C. Weber dans
[9].
Nous terminons enfin en donnantun exemple d’application de ces résultats, lequel constitue la réponse à
une question de D. T. Le et C. Weber
(voir [11])
relative à leur étude de la conj ecture j acobienne (sect.5).
.ABSTRACT. - Let f and g be two plane curves germs from
(C~ ,
0) into (C, 0), without common branches, i.e., iff i and
g=~g~~
iEI
are décompositions of f and g into their distinct irreducible factors, then /t t ~ g j module units, for all i and j .
In [14], we have defined the jacobian quotients of (g, f ) and we have proved that they are invariants of the topological type of (g, f ) . We have computed them in terms of the topology of (g, f ) . Hère, we study them ( *) Reçu le 13 mars 1997, accepté le 30 septembre 1997
~ CMI, 39 rue F.-Joliot-Curie, F-13453 Marseille Cedex 13 (France)
in the minimal resolution of f ~ g. It gives another way to compute the jacobian quotients of (g, f ) (Sect. 3). Then we describe their behaviour in the minimal resolution of f ~ g (Sect.
4).
In the particular case whereg is a linear form transverse to f, we recover the results of D. T. Lê, F.
Michel, C. Weber in
[9].
Finally, we give an application ot these results,which constitutes the answer to a question of D. T. Lê and C. Weber (see
[11])
concerning their study of the jacobian conjecture(Sect. 5).
AMS Classification: 14B05, 32S05, 32S45, 57M25.
1. Introduction
Notations. - Si E est un réel strictement
positif, D~ désigne
la boulefermée de rayon 6: centrée à
l’origine
de(C2 ,
dont le bord est lasphère S’~ .
Le nombre d’enlacement dans
SE
est noté,C( ~ , ~ ). Enfin,
sihi
eth2
sontdes germes de fonctions
analytiques
àl’origine
de~2 , (h1)o
et(h1,
désignent respectivement
lamultiplicité
enl’origine
dehi
et lamultiplicité
d’intersection à
l’origine
entrehi
eth2.
1.1
Quotients jacobiens
On considère le germe
d’application analytique $
défini par :(~2 ~ Q) --y (~2 ~ ~)
(~~ y~
’--~(9(x~ y~~ y~~
.DÉFINITION. - Le germe
jacobien
de(g, f), ,
est leproduit
des compo-santes du déterminant de la matrice
jacobienne
de~,
qui
ne divisent pasf
. g. Le lieu des zéros réduit de,7
est un germe de courbe réduitappelé
lieujacobien
de(g, f)
et noté ,7.Discriminant d’un germe
(g,
f ) :0)
-+(C2,
0) et quotients de contact(... ) Remarques
(i)
Sif et g
sont lisses et transverses àl’origine,
alorsy
est vide. Nouséliminons l’étude de ce cas trivial.
(ii)
Letype analytique
du lieujacobien ,7
est un invariant dutype analytique
de ~ mais sontype topologique
n’est pas un invariantdu
type topologique
de ~([14], [12]).
DÉFINITION. On
appelle
courbe discriminante de(g, f), l’image
par ~ du lieujacobien
,7. On la note 0.Désignons
par(u, v)
les coordonnéescomplexes
de~((C2 ).
Pardéfinition, {u
=0} _ ~ (~{g
=0~~
n’est pas une branche de A.Donc,
si Sreprésente
unebranche de
A,
il existe un nombre rationnel strictementpositif (où
qsest
premier
àps),
un entier strictementpositif
m et uneparamétrisation
dePuiseux de 03B4 de la forme
([1]
ou[2]) :
:où a e
C* bk
e C.DÉFINITION. L’ensemble des
quotients jacobiens
de(g, f)
estégal
àl’ensemble des nombres rationnels pour les branches b de l~.
Par
définition,
cet ensemble est un "invariant dupremier
ordre" de la courbe discriminante dumorphisme (g, f) .
.Remarque.
. - Si g est une forme linéaire transverse àf, ~
est le germepolaire
def
pour la direction g, et lesquotients jacobiens
de(g, f )
sont lesquotients polaires
def (~18~, [6]
et~7~).
1.2 Présentation des résultats
Soit ~r la résolution minimale de
f ~ g
àl’origine.
L’ arbre de résolution minimal def
. g, notéA( f ~ g),
s’obtient comme suit.Chaque
composante irréductibleEs
du diviseurexceptionnel 03C0-1(0)
cor-respond
à un sommet S deA( f ~ g)
Si deux telles composantess’intersectent,
alors les sommets de
A( f ~ g) qui
lesreprésentent
sont reliés par une arête.À
chaque
sommetS,
onajoute
autant de Sèchesqu’il
existe de composantes ir- réductibles de la transforméestricte,
w1(( f ~ g)"1 (0)~~0~),
de( f ~ g) -1 (0),
qui
intersectentEs. Chaque
flèchesymbolise
la transformée stricte d’unecomposante
irréductiblefz 1 (0) (resp. g-1 (0)) de ( f ~ g) -1 (0),
et est affectée
du
poids
ri(resp. Sj).
Un sommet S est dit derupture
si le nombre de flèches et d’arêtesqui
le rencontrent est au moinségal
à trois. On orientepositive-
ment
chaque
arête deA( f ~ g) qui
se trouve sur un chemin(orienté), appelé géodésique
allant dupremier
sommet deA( f ~ g) (c.-à-d.
du sommetrepré-
sentant la
composante
du diviseurexceptionnel
obtenue en éclatantl’origine
dans
~~ )
vers unequelconque
flèche. Une telle orientation estappelée
sensgéodésique.
À partir
deA( f ~g),
onpeut
construire l’arbre de résolution minimal coloré def
g, notéAc(f . ~ g).
On l’obtient enmarquant
en rouge lesgéodésiques (flèches comprises)
des branches def -1 (0)
et en bleu celles de Onappelle
branche mortechaque partie
connexe de l’arbrequi
reste incolore.DÉFINITION. - Une curvette de
Es
est un germe de courbe lissequi
intersecte
Es
transversalement en unpoint
lisse.Pour
chaque
sommet S deA( f ~ g),
on choisit un germe de courbe réduit àl’origine
de~2 ,
notéc(S),
dont la transformée stricte est une curvette deEs
.DÉFINITION. Le
quotient
de contact de(g, f )
associé à un sommet Sde
A( f ~ g)
est le nombre rationnel( f , c(S)) o / (g, c(,S’)) o,
où( f , c(S’) ) o
estla
multiplicité
d’intersection àl’origine
entref
etc(S).
La section 2
présente
des résultats connusqui
seront utilisés dans la section 3 pour démontrer le théorème 1.1 suivant.THÉORÈME 1.1. - L’ensemble des
quotients jacobiens
de(g, f)
estégal
à l’ensemble des
quotients
de contact de(g, f)
associés au~ sommets derupture
deA( f ~ g).
Ce résultat fournit une méthode de calcul
algébrique
desquotients jacobiens
en terme dequotients
demultiplicités
d’intersection àl’origine
de
~2.
Dans[14],
ladescription topologique
desquotients jacobiens
nousavait
permis
de donner unepremière
méthode de calcul au moyen d’entrelacstoriques
itérés. Le caractère combinatoire de la méthodeexposée
iciprésente
un intérêt évident. En
effet,
le calcul desquotients jacobiens
àpartir
de leurdéfinition est
généralement impossible.
Deplus,
leprocédé
utilisé ici esttotalement
indépendant
de celui donné dans~14~ .
Ilpermet
ainsi une étudealgébrique
desquotients j acobiens, qui complète
l’étudetopologique qui
enavait été faite dans
(14~ .
Dans la section
4,
on étudie lecomportement
de croissance desquotients
de contact dans l’arbre de résolution minimal de
f
~ g. Comme le montrent D. T. Lê et C. Weber dans~10, § 2],
lecomportement
de croissance desquotients
de contact de(g, f)
est essentiel pour lever l’indétermination locale de la fonctionméromorphe f /g.
On démontre le résultat suivant.THÉORÈME
1.2. - Lelong
d’une arête orientéepositivement
deAc(f.g), il y a
:(i)
croissance stricte desquotients
de contact si l’arête est unicolore rouge ;(ii)
croissance non stricte desquotients
de contact si par cette arêtepassent
toutes lesgéodésiques
rouges ;(iii)
constance desquotients
de contact si l’arête est incolore.De la même
manière,
nous obtenons des résultats de décroissance lelong
des arêtes bleues.
Ces résultats ont
permis
derépondre négativement
à laquestion
suivantede D. T. Lê et C. Weber : si
f
et g sont réduits(c.-à-d.
r2 = s j = 1 pour tout i et toutj )
et siJ
est lisse àl’origine,
a-t-onforcément f
oug lisse ?
La motivation de ce
problème
résulte d’une étude par D. T. Lê etC. Weber de la
conjecture jacobienne
dans(C2.
CONJECTURE JACOBIENNE . -
Étant
donné F et G deuxapplications
po-lynômiales
deC2
dansC,
on dit que(G, F) satisfait l’hypothèse jacobienne,
si le déterminant de la matrice
jacobienne
de(G, F)
est une constante com-plexe
non nulle.Si
(G, F)
est unautomorphisme
de(~2,
, alors(G, F) satisfait l’hypothèse jacobienne.
La
conjecture jacobienne a,~rme
que laréciproque
est vraie.Dans leur travaux, D. T. Lê et C. Weber considèrent une surface
algébrique
lisse X obtenue en éclatantdes points
de~P2 B(CZ ,
et pourlaquelle
il existe des fonctionsholomorphes
F et G de X surCP1
telles que,si i est l’inclusion naturelle de
C2 dans
Xet j
celle deC2
dansCp1
xCpl
,on ait le
diagramme
commutatif suivant :Si P
désigne
unpoint
lisse d’une composante irréductible D deX B~2
,et U un
voisinage
de P dansX,
, on choisit des coordonnées locales pour que D n U =~x
=0~
et P =(0, 0).
On notef
et g les restrictions deF
et G à U . Leproblème général
est de trouver des conditions nécessairessur
(g, f )
pour que(G, F)
satisfassel’hypothèse jacobienne.
Les conditionsnécessaires évidentes sont les suivantes :
{i) f
et g sont des germes réduits(donc
=,~)
;(ii) f
et g sont sans branche commune auvoisinage
de P =(0, 0) .
De
plus,
si(G, F)
satisfaitl’hypothèse jacobienne,
soit,7{0, 0) ~ 0,
etalors
f
et g sont lisses et transverses en(0 , 0) ,
soit~ U
= D ~ U ={x
=0 }
.Dans ce cas, D. T. Lê et C. Weber
espéraient
que l’un au moins des deux germes serait lisse.Dans
~11~,
on a fourniplusieurs types d’exemples
de deux germes nonlisses,
dont lelieu j acobien
est lisse. Cesexemples
montrent quel’hypothèse
avoir lieu
jacobien
lisse ne permet pas de caractériser latopologie
def
~ g defaçon plus précise
que dans les théorèmes 1.3 et 1.4.THÉORÈME 1.3. - Soient
f
et g deux germes réduits defonctions analy- tiques
àl’origine
de~2
dont le lieujacobien
,~ est lisse. Deplus,
supposonsqu’une
composante irréductiblefo
def
soit transverse à g.Alors,
soit g estlisse,
soitfo
est lisse et transverse à toute autrecomposante
irréductible def.
THÉORÈME 1.4. - Soient
f
et g deux germes réduits transverses àl’origine,
dont le lieujacobien
,~ est lisse.Alors,
il existe(a, b)
E N* xN*,
b > a >
2,
tel quef
. g soittopologiquement équivalent
à -yb).
Les démonstrations de ces deux théorèmes
(sect. 5)
utilisent le théorème 1.2 dans le casparticulier
oùil y
a ununique quotient jacobien.
2. Définitions et
rappels
Pour tous les calculs effectués par la
suite,
nous choisissons des coordon- nées deC2
pour que l’axe x = 0 soit transverse au germeproduit f
g.Dans cette section
(§
2.1 et2.2),
nous commençons par donnerquelques
définitions utiles pour la suite de l’article. Au
paragraphe 2.3,
nousrappelons
le résultat de
[14]
et nous établissons descorrespondances
avec l’arbre de résolution minimal def
~ g .2.1 Donnée
caractéristique
de PuiseuxCommençons
parrappeler
une définition.DÉFINITION. La
multiplicité
àl’origine
d’un germe defonction
ana-lytique
de(~~ 0)
dans((~, 0)
estégale
audegré
de lapartie homogène
deplus
basdegré
d’une sérieconvergente
dey~ qui représente
le germef.
. Nous la notons( f ) o.
Soit
f *
une composante irréductible def.
Considérons undéveloppement
de Puiseux p* de
( f *) -1 (0)
donné paroù les a~ sont des nombres
complexes.
DÉFINITION. - On
définit
la valuation de 03C6*, notée comme suit.Si y~* =
0,
on pose -oo, sinon=
min~k
tel que ak~ 0~
.Si pour tout
k,
avec ak~ 0,
kappartient
àN*,
alorsf*
n’a pas depaire caractéristique
de Puiseux.Sinon,
soitk1
=inf~k
tel que ak~
0 et k E~B~1~.
Le nombrekl
peut s’écrirekl
=ml/n1,
avecpgcd(m1, n1) -
1. Lecouple (ml, ni)
est lapremière paire caractéristique
de Puiseux def*.
Soit(mj, nj)
laj-ième
paire caractéristique
de Puiseux def *
. ConsidéronsOn écrit sous la
forme
avec =
1,
et > 1. Lecouple
est la(j
+1)-ième paire caractéristique
de Puiseux def*
.Il existe q tel que si k >
kq,
et ak~ 0,
alors kappartient
à~ .
DÉFINITION.- L’ensemble
~~r~2,n2~,
...,)
consti-tue l’ensemble des
paires caractéristiques
de Puiseux def*.
.DÉFINITION. - On
appelle exposants caractéristiques
de Puiseux def*
,les nombres rationnels rk =
mk/(n1
...nk),
avec 1 rk rk+1, 1
k q.On a
Soit
f**
une autrecomposante
irréductible def qui
admet pourpaires caractéristiques
de Puiseux~ (mi,
..., (m~,,, nq,) }
. Autrementdit,
siy~** est un
développement
de Puiseux det f **) 1 (0),
on aoù
b~
E C.DÉFINITION.
(Voir
aussi~15, chap. 3])
Soit ~*(resp. ~**)
ungéné-
rateur du groupe de Galois
relatif
à ~p*(resp. y~**).
Alorsl’exposant
decoïncidence entre
f*
etf**,
notéexp( f *, f **),
estégal
à :pour i =
1,
... ,~ f *~
o etj
=1,
... ,~ f **~
o .DÉFINITION. - La donnée
caractéristique
de Puiseux d’unecomposante
irréductiblef*
def
consiste en la réunion desexposants caractéristiques
de Puiseux de
f*
et desexposants
de coïncidence entref*
et toute autrecomposante
irréductible def.
.Remarque.
- Un exposantcaractéristique
de Puiseux def * peut
aussiêtre un
exposant
de coïncidence entref *
et une autrecomposante
irréduc- tible def.
DÉFINITION.
- La donnéecaractéristique
de Puiseux def
consiste en laréunion des ensembles
qui
constituent la donnéecaractéristique
de Puiseuxde
chaque composante
irréductible def.
.Remarque.
. - Par O. Zariski et M.Lejeune,
la donnéecaractéristique
dePuiseux de
f
détermine letype topologique
def (voir
aussi[15, chap. 3~).
2.2 Autres définitions
DÉFINITION. - Le cône
tangent
réduit d’un germef
est le lieu des zéros réduit de lapartie homogène
deplus
basdegré
d’une sérieconvergente
dey~ qui représente
le germef.
. C’est une réunionfinie
de droites.DÉFINITION. - La valence d’un sommet S de
A( f ~g~
estégale
au nombred’arêtes et de
flèches qui
rencontrent S.DÉFINITION. - Deux germes sont dits transverses si leurs cônes tan-
gents (réduits)
n’ont aucune droite en commun.Remarque.
- Le nombre d’arêtes et de flèchesqui partent
dupremier
sommet de
A( f ~ g)
estégal
au nombre de droites du cônetangent
réduit def
~ g. Parconséquent, lorsque
deux germesf
et g sont transverses, leurs transformées strictes seséparent
aupremier
éclatement(dans
la résolution def ~ g ) .
.DÉFINITION. - Un sommet
caractéristique
deA( f ~ g~
est un sommet derupture
Squi provient
d’unexposant caractéristique
de Puiseux rk def
. g.On le note
(S, rk).
Tout autre sommet de
rupture
S deA( f
.g)
estappelé
sommet decoïncidence pur, et noté
(S, r),
où r est unexposant
de coïncidence entre deuxcomposantes
irréductibles def
. g.Remarque.
2014 Si S est un sommet de coïncidence pur et si aucun sommetcaractéristique
neprécède S,
alors r estégal
au nombre de sommetscompris
entre lepremier
sommet et S(tous
deux étantcomptés). Sinon,
si rk = est
l’exposant caractéristique
de Puiseux associéau dernier sommet
caractéristique S’ qui précède S, lorsque
l’on parcours l’arbreA( f ~ g)
dans le sensgéodésique,
alors rpeut
s’écrire sous la formeoù m E
N*,
et siexiste,
m vérifie mk + m .DÉFINITION. - Soient
hl
eth2
deux germes defonctions analytiques
àl’origine
de(~2
Lamultiplicité
d’intersection àl’origine
entre les germes de courbesh11 (0)
eth21 (0),
notée~hl, h2) o,
estégale
à la dimension sur C de~~x, y~/(h1, h2),
où(h1, h2)
est l’idéalengendré
parhl
eth2.
Remarque.
- Sihl
eth2
ont au moins une branche commune, alorsh2) o
est infinie.Dans
[4,
p.74~,
Fulton a démontré que cette définition estéquivalente
àla définition suivante.
DÉFINITION. - Soient
hl
eth2
deux germes defonctions analytiques
àl’origine
de~2
, sans branche commune, avechl
irréductible. Considéronsune
paramétrisation
de Puiseux dehl,
auvoisinage
del’origine,
donnée par(Le
‘~n minimum"signifie
que lepgcd
entre n et ledegré
de chacun des monômes de estégal
à1).
La
multiplicité
d’intersection àl’origine
entre les germes de courbeshl 1 (O)
eth21 (0)
estégale
à lamultiplicité
àl’origine
de~p(t)~ (voir
aussi
j~, chap. 9, partie 3,
pp.183-187J).
Remarque.
- Sif
=fi
= et 9 = , alors nous avons la formule suivante :2.3
Décomposition
de WaldhausenJ. Milnor a démontré que, si ~ est un réel strictement
positif
suffisammentpetit,
alors la classed’isotopie
de l’entrelacsK f
=f "1 (0)
n,S’~
nedépend
pas de ~
(voir [16]).
DÉFINITION.
L’entrelacspondéré
def
=03A0i~Ifrii
est l’entrelacsh’ f
dans
lequel
onpondère
par r2 la composante connexe dek f qui correspond
à
fi, 2
E I.Dans
[14],
nous avons définil’équivalence topologique
entre deuxpaires
de germes
(g 1, Il)
et(g2 , , f 2 )
Ellecorrespond
à l’existence d’un homéomor-phisme
d’unvoisinage
del’origine qui
envoieg1 1 (0)
surg21 {O)
etf1 1 (0)
sur/2 (0)
enrespectant
lespoids
dechaque
composante irréductible.D’après
le théorème de structure
conique
de J. Milnor[16,
théorème2.10,
p.18],
si deux
paires
d’entrelacspondérés
sontisotopes,
alors lespaires
de germesqui
leurs sont associées sonttopologiquement équivalentes.
Laréciproque
est donnée par O. Saeki dans
[17].
Parconséquent,
étudier latopologie
dela
paire
de germes(g, f )
revient à caractériser la classed’isotopie
de lapaire
d’entrelacspondérés (Kg, IZ’ f).
Dans
[14],
nous avons démontré l’invariancetopologique
desquotients jacobiens
de(g, f )
en les calculant en fonction de latopologie
de lapaire
d’entrelacspondérés (Kg,
Pour cefaire,
nous avons considéré unedécomposition
deS’~
en une réunion finie de variétés feuilletées en cercles - dites variétés deSeifert (pour plus
de détails voir~5~, [8]
et[19]) qui
admettent les composantes de
K j.g
pour feuilles. Une telledécomposition
est
appelée
unedécomposition
de Waldhausen deS’E
pour .Remarque.
- L’intersection entre deux telles variétés de Seifert est soitvide,
soit constituée d’ununique
tore.En
fait,
nous nous sommesplus précisément
ramenés à ladécomposition
minimale de Waldhausen de
,S~
pour(c.-à-d. lorsque
le nombre de variétés de Seifert estminimal),
notéelaquelle
estunique
àisotopie près ([5], [8]
et[19]).
Nous avons alors considéré l’ensemble desquotients
d’enlacement de(g, f )
défini comme suit.Soit pi
une feuillequelconque
d’une variété i EI,
de ladécomposition
minimale de Waldhausen de
S~
pourK j.g.
Remarque.
- Dans laproposition
4 de[14],
nous avons montré quechaque
feuille pi estisotope
au noeud d’un germe irréductible àl’origine
de
~2 ,
noté c. Par un théorème deLefschetz,
le nombre d’enlacement entre deux noeudsalgébriques
et estégal
à lamultiplicité
d’intersection àl’origine
entre ci et c2 . Parconséquent, ~C(~i’~l ,
=(ci , c2) o
> 0.DÉFINITION. L’ensemble des
quotients
d’enlacement de(g, f)
estégal
à l’ensemble constitué des nombres rationnels
pi),
i E I.L’unicité,
àisotopie près,
de ladécomposition
minimale de Waldhausen de pour K f.9 fournit l’invariancetopologique
de l’ensemble desquotients
d’enlacement de
(g, f )
.Le résultat
principal
de[14]
s’énonce comme suit.THÉORÈME 2.1. A ,
toutquotient
d’enlacement de(g, f) correspond
ununique quotient jacobien
de(g, f),
etréciproquement.
Dans
[15, chap. 10], [3]
ou encore[8],
on trouve une démonstration du fait que les liensqui
existent entre les variétésh,
i EI,
et l’arbre de résolution minimalA( f ~ g)
sont les suivants : il existe unecorrespondance biunivoque
entre les variétés de Seifert de la
décomposition
minimale de Waldhausen deS’~
pourKj.g
et les sommets de rupture deA( f ~ g)
. Autrementdit,
"à
chaque
variétét~,
, i EI, correspond
ununique
sommet derupture
deA( f ~ g)
etréciproquement" .
Dans
[8, § 1.3.13],
on a le résultat suivant.PROPOSITION 2.2. - Soit p~ une
feuille
d’une variété deSeifert ~
de ladécomposition
minimale de Waldhausen deS’~
pourh’ f.g.
Soit S le sommetde
rupture qui correspond
àVZ
. Soitc(S)
un germe irréductible àl’origine
de
C2
tel que lafeuille
pi soitisotope,
dans au noeud .. Si pi est une
feuille régulière (c’est-à-dire qu’il
existe unvoisinage
tubulaire de p2 tel que toute
feuille
de cevoisinage
soithomologue
à
pi),
alors latransformée
stricte dec(,5’)-1 (o)
dans la résolutionminimale de
f
. g est une curvette de lacomposante
irréductible du diviseurexceptionnel symbolisée
par S.. Si pi est une
feuille exceptionnelle (c’est-à-dire qu’il
existe unvoisinage
tubulaire de pi tel
qu’aucune feuille
de cevoisinage
ne soithomologue
à alors la
transformée
stricte dec(S’)!1(0)
dans la résolutionminimale de
f
. g est une curvette d’unecomposante
irréductible du diviseurexceptionnel symbolisée
par un sommetS’
de valenceégale
àun et tel que la
géodésique comprise
entreS’
et S ne passe par aucun sommet derupture.
3. Démonstration du théorème 1.1
Avant de débuter la démonstration du théorème
1, rappelons
deuxrésultats essentiels contenus dans
[15, chap. 3, §
4 etchap. 5,
prop.5.4.5, resp.].
Ce sont desconséquences
directes de la résolution def
g. Lepremier
s’énonce comme suit.
PROPOSITION 3.1. - Soient
hl
eth2
deuxcomposantes
irréductibles def
9’ .Si
hl
eth2
sont transverses, alors leursgéodésiques
seséparent
aupremier
sommet deA( f
.g),
etl’exposant
de coïncidence entrehl
eth2
. vaut 1.
Sinon,
soit(S,r*)
le sommet derupture qui correspond
au lieu deséparation
desgéodésiques
dehl
eth2. Alors, l’exposant
de coïncidence entrehl
eth2
estégal
à r*.Afin de
présenter
le deuxièmerésultat, précisons quelques
notations.On affecte tout sommet de rupture de
A( f
.g)
d’uncouple
d’entiers(4, a), où,
avec les mêmes notations que dans la section2, (les (rni, ni)
sontles
paires caractéristiques
dePuiseux),
on a :~ pour un sommet
caractéristique (S, rk)
: si k =1,
on a a - niet f = mi,
sinon,
parrécurrence,
a = nket f = fk
=où
(S’~,
est le sommetcaractéristique qui précède (S’, r~)
;~ pour un sommet de coïncidence pur
(S, r) :
si aucun sommet carac-téristique
neprécède (S, r),
alors a = 1 et l =N,
où N estégal
au nombre de sommets
qui précèdent
S(S inclus) ; sinon,
s’il existeau moins un sommet
caractéristique (S’, r~) qui précède (S, r),
avecrk = et r =
(mk
+ ...~ nk),
alors a =1,
et.~ = m +
où, nk)
est lecouple
associé à(S’,
.PROPOSITION 3.2.- Soient
hl
eth2
deuxcomposantes
irréductibles def
. g.Désignons
par lecouple
d’entiers associé au sommet derupture
où seséparent
lesgéodésiques
dehl
eth2. Alors,
nous avonsRemarque.
Le nombre rationnel~2o/(a1 ~ ~ ~ dépend
del’exposant
de coïncidence entrehi
eth2.
Dans[20],
Zariski a aussi ob-tenu des formules
exprimant
lesmultiplicités
d’intersection en fonction desexposants
de coïncidence.Démonstration du théorème 1.1
D’après
le théorème2.1,
il suffit de prouver que l’ensemble desquotients
d’enlacement de
(g, f )
estégal
à l’ensemble desquotients
de contact associésaux sommets de
rupture
deA( f ~ g)
.Montrons tout d’abord que l’ensemble des
quotients
d’enlacement est inclus dans l’ensemble desquotients
de contact.Soit pi
une feuille deV2,
i EI,
et soit S le sommet deA( f ~ g)
associéà
D’après
lespropositions
4 de[14]
et2.2,
il existe un germe de courbe irréductible àl’origine
de(~2 ,
notéc(S) ,
tel que pi soitisotope
à Deplus,
si pi est une feuillerégulière,
alors la transformée stricte dec(S)
par~r, est une curvette de la
composante
irréductible du diviseurexceptionnel qui correspond
à S. On obtient directement le résultatescompté,
à savoirou encore
( f, c(S‘))o/{g, c(S))o (par
un théorème deLefschetz).
Par
ailleurs,
si p2 est une feuilleexceptionnelle
deVi, d’après
les propo- sitions2.2,
3.1 et3.2,
le calculexplicite
de( f c(,5‘)) o
fournit lerésultat.
Réciproquement,
soitc(S)
un germe de courbe réduit àl’origine
deC2
dont la transformée stricte par ~r, est une curvette d’un sommet de
rupture
S dej4(/ ’ ~ g)
SoitVi
la variété de Seifert de ladécomposition
minimale de Waldhausen deS’E
pourqui correspond
à S.Alors,
estisotope
à une feuille
régulière 03C1i
deVi.
Parconséquent,
Remarque.
-Attention,
il n’existe pas decorrespondance biunivoque
entre l’ensemble des
quotients jacobiens,
doncd’enlacement,
et l’ensembledes sommets de
rupture
deA( f ~ g)
Ceci est dû au fait queplusieurs
variétésVi,
i EI, peuvent
avoir un mêmequotient
d’enlacement. Illustrons ce fait par deuxexemples.
1)
Soienty)
=y4 - 2x3y2
-4x6y
-x9
+x6
g(x, y) = y4 - 4x2y3
+6x y2
-2x3y2
-8x6y
++
4x5y - ~9
+5x8 - 2x 7 + x6
Les germes
f et g
sont irréductibles. Ils ont tous deux pour cônetangent
réduit la droited’équation
y =0, et {(3,2); (9,2)}
pourpaires caractéristiques
de Puiseux. Leurexposant
de coïncidence vaut deux. Lelieu jacobien ,7
est constitué de trois branches dont undéveloppement
de Puiseux estrespectivement
donné par y =~3/2{a1
+...)
y =
x3I2 1
+ +...))
y =
x3/2 1
+x1 i1 {a3
+...))
, a2 ~ a3 E ~* .L’arbre de résolution minimal de
f ~ g
estreprésenté
dans le schéma suivant.Les
quotients
de contact,donc jacobiens,
ou encore d’enlacement de(g, f )
associés aux sommets de rupture1, 2, 3,
4 sontrespectivement égaux
à1, 1, 14/15
et15/14. (Pour
le détail descalculs,
voir la fin de la section4. )
2)
Demême,
les germes :~ y) = x3 _ y2
y)
=x3 _ y2
+~20
ont un germe
jacobien égal
à,7(x, y)
=-40x19y.
L’arbre de résolution minimal def ~ g représenté ci-après, possède
deux sommets derupture
affectés d’un mêmequotient
de contactégal
à 1.À
l’aide des théorèmes 1.1 et 2.1 et despropositions
2.2 et3.2,
on étudieles cas où
( f ) o / (g) o
est unquotient j acobien.
.COROLLAIRE 3.3. - Si le cône tangent réduit de
f
. g contient au moins trois droites ou uneunique droite,
alors( f ) o/ (g)
o est lequotient
de contactde
(g, f )
associé aupremier
sommet derupture
deA( f ~ g).
Démonstration. - Dans la
suite,
étant donné un sommet S deA( f ~ g), c(S) désigne
un germe de courbe irréductible àl’origine
de~2,
dontla transformée stricte est une curvette de la composante irréductible du diviseur
exceptionnel qui correspond
à S.1)
Si le cônetangent
réduit def ~ g
contient au moins troisdroites,
alorsle
premier
sommet deA( f ~ g),
noté(1),
est derupture.
Dans ce casc(1)
est transverse àf ~ g
parconséquent
lequotient
de contact associéà
(1)
estégal
à :2)
Si le cônetangent
réduit def . g possède
exactement unedroite,
etsi
So désigne
lepremier
sommet derupture
deA(I . ~ g), alors,
pourchaque
composanteirréductible fi
def
et gj de g, on aexp
c( So))
= exp~g~ c( So))
= C .Ainsi
Remarque
Dans le cas
particulier
où le cônetangent
réduit def possède
exactementdeux droites et est
égal
au cônetangent
réduit de g, àisomorphisme analytique près,
nous pouvons supposer que les cônestangents
def et g
sont
respectivement
de la forme et , n, m,n’,
m’ E et.
Si
?~m~ ~ n’m,
alors le cônetangent
réduit de donc de,7,
estégal
au cônetangent
réduit def
etde g
et est donc constitué de deux droites transverses.(En effet,
le cônetangent (non réduit)
de a pouréquation
- =0,
soitab(nm’ -
=0.)
Les
exemples
suivants montrent que si le cône tangent réduit def possède
exactement deux droites et est
égal
au cônetangent
réduitde g
et, si nm’ =n’m,
alors on nepeut
pas savoir s’il existe une branche de Jtransverse à